
Son Excellence Aimé Bassé, ministre des affaires étrangères de Son Excellence Aimé Bolila, Premier Ministre de Sa Majesté Royale, Louis VI de Marcine, Roi de Marcine et Grand-duc de Kalindi.
Mais néanmoins, l’Humanité se délite, la sinistre Babylone de sang se construit sous nos yeux et peu réagissent. Et ce peu, reste pourtant pris par les querelles partisanes, l’hypocrisie, le cynisme… Certains états afaréens se sont même vendus à l’ennemi déclaré du continent et de ses peuples ; hâte de voir les défenseur de la foi islamique abjuré pour « sauver leurs âmes » sous la pression des missiles balistiques, alternative moderne des fusils du XIXe siècle. Cruelle ironie, les alliés « naturels » si l’on puis dire des carnavalais, à savoir les empires coloniaux eurysiens et aleuciens, et tout leurs réseaux de protectorats se montrent particulièrement solidaires avec l’Afarée, abandonnée de ses fils et de ses filles naturelles. Des temps en vérité bien étranges. Un génocide se commets sous les yeux du monde, des grandes puissances, et tout le monde reste silencieux, à l’heure où, les interventions pour une idée de travers, pour une conception unique de la démocratie, les affrontements et autres conflits sont tous motivés par la « bonne morale », que ce soit en Terre d’Hivis, ou plus récemment en Ouwalinda. Et pourtant, personne ne semble prendre conscience de l’ampleur du génocide en cours, nous parlons de millions de morts, de l’élaboration d’un agent pathogène pour éradiquer un peuple, qui sera bientôt oublié.
Mais si ce tragique évènement est probablement la raison qui en poussera plus d’un à perdre foi en l’Humanité, d’autres restent fidèles à eux mêmes, et qui malgré des piques plus qu’acerbes et parfois franchement enfantines, méritent un éternel respect. Que ce soit l’Azur, l’Empire du Nord, l’Ouwalinda, ces états qui se tiennent réellement à leurs lignes de conduite et à leurs valeurs. Loin d’être des hypocrites qui attendent impatiemment la chute d’une colonie pour se précipiter dessus et y imposer une administration « indépendante » particulièrement soumise à leurs intérêts, qui voient chaque discours décolonial comme un appel à la curée, une merveilleuse excuse pour s’empiffrer et se goinfrer aux frais des locaux en se présentant en plus comme un « libérateur ». Sinistre double-discours qui a l’avantage de déconstruire mieux que quiconque les véritables intentions des décoloniaux, et qui fait passer ces derniers pour les futurs protecteurs ou résidents-généraux des colonies modernes que l’on nomme « état souverain » mais qui sont dans les faits les protectorats de telle ou telle puissance qui a réussi à abuser des indigènes et des états voisins. Souhaiter la libération de la Kabalie est louable, même héroïque, mais le faire pour mettre main basse sur les réserves énergétiques ou économiques de ce pays est tout aussi détestable que la colonisation carnavalaise en elle même. Et Popo Bawa les [hypocrites décoloniaux] sodomisera en Enfer, tout comme ils le méritaient de leurs vivant.
De plus, si je cite l’Azur, ce n’est pas uniquement pour sa constance, mais aussi pour ses remarques particulièrement pertinentes en lien avec la décolonisation, les fameux territoires « non-autonomes » devraient être décolonisés purement et simplement. En effet, si l’on oublie les piques adressées indirectement à Marcine, qui rappelons-le, ne cherche pas la résolution d’un conflit en usant de pratiques iniques et impérialistes, notamment la mise sous blocus d’états injustement attaqués, mais en cherchant à rassembler les belligérants autour d’une table, nous avons encouragé l’Amiral-Président à parlementer avec le successeur d’Idi Amar sans pour autant pointer une arme, ou en l’occurrence une armada, sur sa tempe. Ou encore de commentaires bien entendu historiquement faux et particulièrement déplacés lâchés car le Royaume avait eu le malheur de ne pas marcher bêtement aux ordres d’Agatharchidès, en montrant par là leur capacité et leur volonté de nuire à la réputation marcinoise… Mais néanmoins, comme cette situation tragique se passera de querelle puériles et risibles, je ne déroulerai pas ma liste de griefs à l’encontre du Califat, qui est pourtant bien longue. Je ne rappellerai qu’une chose, c’est qu’on a rarement vus des entités « non-autonomes » prendre publiquement position sans que la puissance coloniale la dominant soit de cet avis ou organisant des conférences continentales sans son autorisation ou en ayant tout simplement son propre gouvernement. Ainsi, pour en revenir au sujet principal, la décolonisation des territoires non-autonomes est en effet une brillante idée, encore faudrait-il les définir, car comme nous l’avons vu plus tôt, la définition de « non-autonome » va du tout au tout. Autre remarque, et celle là définit la pensée marcinoise sur la décolonisation, il est nécessaire de prendre en compte l’avis des autochtones, une décolonisation féroce se faisant uniquement en se basant sur une carte, en ciblant uniquement les enclaves non afaréennes se révèle au mieux enfantine, au pire stupide. En effet, nous ne pouvons rendre des hommes « libres » malgré eux, et nous préférons la souveraineté (amenant possiblement à une indépendance en fonction des aspirations populaires) à une indépendance chaotique qui ne ferait qu’une chose, donner naissance à des entités informes dangereuses pour leurs populations, qui seraient les innocentes victimes des hypocrites décoloniaux en mal de zones d’influence.
Par conséquent le Royaume de Marcine, en tant qu’entité souveraine de la Confédération antérinienne dénonce avec vigueur les crimes commis en Kabalie, les agissements de son directeur, et l’inquiétante inaction de la communauté internationale. Néanmoins, le Royaume ne prendra aucune mesure agressive à l’encontre du Protectorat carnavalais afin de préserver la paix sur le continent afaréen si et seulement si aucune attaque n’est lancé contre les états ayant publiquement condamnés ce génocide. Marcine soutiendra tout projet visant à faire naître un embryon de droit international qui devra statuer sur les ces crimes inédits qui viennent de montrer qu’une fois de plus, l’Humanité est capable de s’enfoncer dans l’horreur, et ce en détournant et dévoyant les enseignements bibliques et philosophiques qui nous sont parvenus au cours de siècles.
Avec amitié.