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Publié le 30.01.2018 à 03h08 par Philippine Pilif
GABRIEL MUSAVU ANNONCE SON DÉPART DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Chef incontesté du syndicat Interbancaire depuis 2010, représentant des intérêts des investisseurs au sein des institutions rénovées depuis 2015, le milliardaire azuro-gondolais va quitter sa fonction, laissant derrière lui un bilan radieux.


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« Vous nous manquerez, Monsieur le Président-Bienfaiteur ! » Au siège de l'Interbancaire, le syndicat des établissements financiers coalisés depuis 2010 pour la défense des intérêts des banques, Gabriel Anate Musavu est chaleureusement acclamé. Fondateur de ce groupe de pression victorieux du gouvernement corrompu du Parti républicain en 2012, le milliardaire né au Gondo est considéré comme le père d'un nouveau modèle économique, politique, institutionnel. « Bon vent, Monsieur le Président ! » Des détenteurs d'obligations d'Etat se massent près de lui, lui serrent la main, le félicitent ; après la conférence de presse donnée à l'Hôtel de Coeur, siège du Conseil d'Administration de la République de Messalie, l'homme d'affaires et de politique a tenu à faire des adieux officiels à ses plus proches alliés, qui savent ce qu'ils lui doivent.

« C'est un seigneur de guerre », s'enthousiasme le directeur d'une boîte de com' en vue dans le Tout-Messalie. Admiratif, il rappelle la lutte « homérique » des années 2010-2012 entre les bailleurs de l'Etat et un gouvernement corrompu, dérivant dans l'autoritarisme et l'étatisme. « Gabriel n'a rien cédé. Il a eu la peau de tous les Premiers-Directeurs », incluant le farceur Nagy-Bocsa, le pourri Soledano, le couard Petrucci. Tous ont cédé, incapables de gérer la crise économique et financière causée par les déboires budgétaires et judiciaires d'un Parti en bout de souffle, qui espérait bien conserver sa domination sur l'appareil d'Etat au prix de la santé économique des entreprises et des ménages.

« L'économie est une discipline de la médecine », a rappelé le très rigoureux chef du Groupe Musavu, dont la fortune liée aux secteurs agro-alimentaires, miniers et logistiques s'est multipliée. « Quand il faut sectionner un membre pourri, il faut le faire » ; la comparaison médicale vient spontanément à la bouche du grand monsieur, dont la haute taille caractérise un personnage devenu icône à Messalie - star des banques et des entreprises, cible des attaques des syndicats et des populistes.

« La première mission de tout gouvernement devrait être de garantir la constance des prix et des comptes publics » ; Gabriel Anate Musavu a démontré, encore une fois, son attachement aux principes d'hygiène budgétaire et fiscale, inspirés de l'économie classique et promouvant une moindre intervention des pouvoirs publics dans l'économie. Moins de dépenses sociales, moins d'incitations inflationnistes ; « la meilleure thérapie, c'est la ciguë », moque un quotidien de gauche socialiste avec cynisme. La politique économique promue par celui qui aura été, de fait, le deuxième sinon le premier personnage de l'Etat messaliote, a été virulemment contestée tout au long de sa mise en oeuvre.

« Je vous appelle à ne pas céder aux populistes », a-t-il lancé aux journalistes, et par intermédiaire, aux citoyens messaliotes. « Si les principes du libre investissement sont remis en cause, vous aurez la ruine. » Un ton péremptoire, un peu effrayant, qui plaît autant aux dogmatiques du libéralisme qu'il énerve ses détracteurs. « Six ans de fiscalité néolibérale ont augmenté la pauvreté », prétend Raphaël Tsukman, économiste gaucho-marxiste probablement rouge jusqu'aux os et révolutionnaire comme un vieux cochon, qui défend une plus forte imposition sur les hauts revenus.

« Ils me détestent parce que je représente tout ce qu'ils détestent », s'est fendu le Président du Conseil d'Administration, peu bavard généralement sur les critiques qu'il essuie. « On me reproche d'avoir réussi, et on me reproche d'être Noir. Pour certains dans ce pays, ce sont deux vices irréparables. » La référence aux nationalistes de « L'Olivier » est implicite, bien que la « haine cordiale » qui lie le groupe Musavu aux miliciens de Régis Tomaso soit un secret de polichinelle. « Je suis sûr d'une chose : ils ne remporteront jamais ce pays. »

Gabriel Anate Musavu devra donc rester en fonction jusqu'à ce qu'un successeur lui soit désigné par les Actionnaires d'Etat, au terme d'un scrutin à trois tours dont le système, imaginé en 2015 à l'occasion de la nouvelle Constitution, est « librement inspiré » des conclaves de l'Eglise catholane. « Espérons qu'aucun accident de cathédrale ne se produise cette fois-ci », ironise un des conseillers de l'homme d'affaires. Car qui pourrait prendre la relève du grand homme ?

« Un profil wanmirien sera grand favori », analyse un observateur économique, qui rappelle que deux compétiteurs semblent aussi bien placés pour les premiers et deuxièmes tours : l'Icamienne Maxime Che Fang, deuxième Actionnaire en participation, et magnate de la tech ; et le Messaliote Antonin Flavoni, Président des Casinos Nérème. « Il est difficile de prévoir le résultat à ce stade », sachant que d'autres candidatures pourraient émerger, et éventuellement se distinguer en représentant des ponts bienvenus entre les différentes forces au Conseil d'Administration. « Le jeu de cette élection, c'est de convaincre et de rassembler », ce qui pourrait amener des profils moins attendus à apparaître sous les projecteurs.

Du côté de la classe politique, on scrute cette élection à venir de près : la présidence du Conseil d'Administration est « la clé de voûte » du système institutionnel, rappelle un constitutionnaliste. « Le président du Conseil d'Administration détient un pouvoir de vie ou de mort sur le gouvernement », notamment du fait de l'article 9 alinéa 2 de la Constitution, qui lui permet de demander la censure du gouvernement par un vote des actionnaires. Un pouvoir de contrôle qui soumet en pratique le Premier-Directeur à rechercher un accord avec le C.A., notamment en matière économique et budgétaire. « En cas de révocation du gouvernement, la majorité parlementaire doit trouver un autre candidat, ou s'auto-dissoudre » ; perché sur sa haute institution, le Président du Conseil d'Administration est inamovible. Son rôle est également important pour influencer la politique monétaire.

Les candidatures sont à déposer avant le 20 mars 2018, et pourraient préfigurer un scrutin important pour le pays. Bien que les capitaux wanmiriens soient de loin les plus nombreux, ils ne sont pas strictement majoritaires, et sont éclatés entre plusieurs acteurs probablement divergents. De plus, d'autres éléments pourraient faire évoluer le rapport de forces entre les Actionnaires d'Etat avant les trois votes des trois tours du scrutin. D'une part, la publication imminente du budget de l'année 2018, qui sera très sûrement accompagnée de l'émission de nouveaux titres de dette ; d'autre part, selon Gabriel Anate Musavu, l'émission de « coupons de bénévolat », des obligations qui ont la particularité d'être à taux négatif. Le Président du Conseil d'Administration aurait ainsi accédé à une doléance du Directoire en ce sens, pour faciliter la levée d'argent par le gouvernement dans un moment où les investisseurs vont chercher à jouer des coudes. Avec quel résultat pour le vote, et pour l'économie ? Cela reste à voir.
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Publié le 21.03.2018 à 20h47 par Jean-Marc Fubulu
ANTONIN FLAVONI SE DÉCLARE CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE DU C.A.
Le milliardaire et magnat de l'hôtellerie de luxe a fait son coming-out politico-financier en se déclarant officiellement et pour la première fois en lice pour l'Hôtel de Coeur.


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« Je suis l'un de ceux dans ce Conseil qui connaissent le mieux la ville, son histoire et son potentiel » ; c'est en toute modestie que le président des Casinos Nérème, l'une des plus grandes fortunes messaliotes et l'un des acteurs les plus en vue des milieux économiques locaux, s'est introduit dans une interview pour présenter sa candidature à ses collègues Actionnaires d'Etat. Il en a profité pour rappeler les mérites de sa candidature.

« Je suis l'une des personnes grâces auxquelles Messalie est ce qu'elle est aujourd'hui », avance-t-il, en citant les « excellentes réformes » menées par le Parti réformateur, qu'il juge « apte » à gouverner. « Le Conseil d'Administration, qui permet aux investisseurs de pouvoir contrôler la politique du pays, est un élément majeur de confiance pour le monde économique » et « c'est moi en partie qui en ai soufflé l'idée aux juristes de la Troïka. » Le magnat fait ainsi référence à la période de restructurations et de purges anti-corruption et ultralibérales, à l'issue de laquelle un régime mi-démocratique mi-actionnarial a pu voir le jour.

« Je pense que mon profil est le plus rassembleur », argumente-t-il lorsqu'on lui rappelle son faible poids relatif dans le Board ; autour d'une trentaine d'actions contre plusieurs centaines au total ; « et beaucoup de gens savent ce qu'ils me doivent. » Une façon de rappeler implicitement qu'Antonin Flavoni exerce une influence considérable sur le monde financier messaliote, et de souligner la mésentente entre divers autres acteurs du Conseil, pourtant mieux positionnés que lui.

« J'aime beaucoup Maxime Che Fang, elle a de la poigne », a-t-il concédé, tout en mettant en parallèle, et non sans malice, « les excellentes réalisations » du consortium wanmirien d'Ambre Helianov. « Je suis sûr que cette élection sera le moment pour nous retrouver et réaffirmer l'unité du Conseil pour que Messalie demeure une zone d'investissement optimale. » Selon le milliardaire, le « risque guette » que des forces « gaucho-marxistes » ne puissent continuer à avancer ; sans citer L'Olivier nommément, il instille la méfiance à l'égard du parti populiste : « certains voudraient ruiner le pays, et notre rôle, en tant qu'Actionnaires, est de nous faire les gardiens » de la rentabilité messaliote. Antonin Flavoni pourra-t-il séduire une majorité d'Actionnaires d'Etat à l'issue des tours consécutifs de l'élection de la Présidence ? Rien n'est cependant moins sûr.

Il reste encore des inconnues avant le vote. D'abord, tous les candidats ne sont pas encore déclarés, et des profils inédits pourraient accentuer encore la compétitivité de l'élection. Ensuite, rien ne dit que ceux qui se seraient « engagés » à voter pour Antonin Flavoni le feront. Enfin, « personne ne sait à quoi ressemblera le Conseil le jour du vote » ; en effet, un budget de l'Etat devrait être adopté juste avant l'échéance, « permettant à certains investisseurs d'acquérir de nouvelles obligations », et de renforcer leur poids au sein du très privilégié Hôtel de Coeur. « Flavoni est vent debout contre un budget trop dépensier », sait-on en coulisses, « c'est un argentier rapiat très différent de Léandre Garras de Tomarels. » Selon des observateurs, la situation ne serait en fait pas si bonne entre le Premier-Directeur, en charge de l'élaboration du budget, et le président des Casinos Nérème ; « le premier pourrait vouloir mettre des bâtons dans les roues du second » ; mais qui, alors, pourrait conquérir le Conseil d'Administration ?
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Publié le 15.04.2018 à 17h07 par Aymericco Sifredo

BUDGET 2018 : LE DIRECTOIRE PRIORISE « STABILITÉ » ET « DÉFENSE »

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« J'engage le texte budgétaire pour l'année 2018 » ; conformément à sa prérogative constitutionnelle, le Premier-Directeur, Léandre Garras de Tomarels, a publié hier soir les ordonnances budgétaires établissant le budget de l'année 2018 en cours. « Désolé pour le retard », a-t-il fait savoir en aparté à certains qui critiquent « l'enculerie des échéances » et « le retard maladif » des pouvoirs publics en matière de traitement administratif à Messalie. Bon on est désolé mais mieux vaut que le budget 2018 soit adopté maintenant que l'année prochaine !

Dans ce texte, le Directoire a d'abord défendu le « gel de toutes les charges sociales » pour ne pas « empiéter sur le pouvoir d'achat. » Si des rumeurs de baisses de minimas sociaux avaient circulé, celles-ci ont aussi été écartées. Un député de la majorité a ainsi souligné que « ni les retraites, ni les allocations ne vont baisser en 2018 », un geste selon lui en direction des défenseurs du modèle social. En période de montée de l'extrême-droite, que de nombreux experts attribuent à un mécontentement des couches inférieures de la population avides d'assistanat, le gouvernement a ainsi fait le choix de repousser certaines de ses mesures les plus expéditives. « Certains ministres aimeraient pourtant aller plus loin », confie-t-on en anonyme, citant notamment le directeur de l'Attractivité et du Rayonnement commercial, « qui aurait bien voulu diviser les allocations chômage par deux » pour « sabrer le coût du travail » et attirer de nouveaux investissements. Il n'en sera rien : Léandre Garras de Tomarels a au contraire laissé « la porte ouverte » à de nouvelles négociations avec les syndicats, « sur l'impulsion des Actionnaires d'Etat » garants de la stabilité économique et financière du régime. Une manière de temporiser, selon un consensus que j'invente sur le champ.

Le budget 2018 met en revanche l'accent sur ce qui semble apparaître comme une priorité pour l'année 2018 : le renforcement de la police et de l'armée. « Nous avons quelques soucis avec le maintien de l'ordre », juge le ministre de l'Intérieur, qui a annoncé la publication prochaine d'un rapport ministériel à ce sujet. Il pointe le risque lié au « mafioterrorisme », mais aussi « au trafic d'armes », de « réacteurs nucléaires drovolskiens tout pourris » et d'autres « éléments menaçants pour la stabilité du pays. » Bien que ces assertions ne s'appuient que sur des rumeurs, il dit se préparer à « recruter plein de flics » et à leur donner « des vrais flingues » pour garder la paix publique. Pour cela, le Directoire a mis sur la table un doublement du Fonds militaire, qui passe en 2018 à 20 milliards de drachmes, contre la moitié en 2017. Ce doublement de l'enveloppe de la sécurité interpelle, alors que celle du développement régional est divisée par deux.

« Il faut sécuriser la croissance », selon l'institut Doimouyé qui a analysé le budget. « L'idée n'est plus d'investir à perte, mais de pérenniser certains acquis » ; en effet, il semble que les paiements en dividendes se soient envolés en 2018. La dette, qui va grossir de 33,3 nouveaux milliards de drachmes cette année, « n'est pas une menace pour notre capacité à investir » ; le gouvernement rappelle en effet que « les taux sont à une baisse tendancielle » du fait de la forte demande en obligations d'Etat. La dette 2018 serait ainsi établie sous un coupon à 2 %, un taux « raisonnable » selon tous les observateurs. 333 obligations d'Etat ont d'ores et déjà été émises et sont prêtes à être achetées.

« Le pouvoir d'achat moyen va augmenter », argue le Premier-Directeur pour défendre la légitimité d'un tel rééquilibrage en faveur des forces de sécurité auprès de l'opinion. Les chiffres directoriaux évaluent la hausse du pouvoir d'achat à + 9 % environ par rapport à l'année précédente, un niveau « important et positif » selon les associations de consommateurs. Cependant, les partis d'opposition critiquent ce chiffre, arguant que ce n'est qu'une moyenne. Selon un microsyndicat de gauche ultraradicale, « il y a une énorme inégalité entre les différentes tranches de revenus », car selon leurs chiffres, l'accroissement du patrimoine de la tranche de revenus la plus élevée serait de l'ordre de « plus de + 40 % par rapport à l'année dernière » tandis que celle des revenus modestes et intermédiaires, qui composent 80 % de la population, serait « seulement de l'ordre de + 1 %. » Interrogé à ce sujet, le directoire de l'Attractivité et du Rayonnement commercial a déclaré que « il faut voir la tendance, pas les valeurs individuelles » et à appeler à faire confiance à une société « où les plus fragiles bénéficient des efforts des premiers de cordée » quand « ceux-ci jouissent des revenus qu'ils méritent. »

Le nouveau budget entre en vigueur dès ce 14 avril 2018. Il court jusqu'au 31 décembre, à moins que les élections législatives de cette année ne provoquent un changement de majorité parlementaire, ou que le gouvernement ne décide, comme il l'avait fait en 2017, d'adopter un texte rectificatif pour, comme l'année dernière, « donner un coup de pouce » au pouvoir d'achat et à l'investissement.

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Publié le 15.04.2018 à 20h08 par Jacques Line
ANTONIUS LÉAUTROMPE VEUT RECRUTER DIX MILLE GENDARMES
Le directeur de l'Intérieur, en charge des forces de police et de gendarmerie, alerte sur de nouvelles menaces à l'ordre public.


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« Nous avons une évolution de la société et de ses problèmes », rappelle le jeune mais ferme ministre de la police à des journalistes à l'occasion d'une visite d'un commissariat dans le sixième arrondissement. « Nous devons avoir les moyens d'y faire face. » Ce jour-là, Antonius Léautrompe, nommé directeur de l'Intérieur en 2015 dans le Directoire de Léandre Garras de Tomarels, commente le dernier rapport du bureau ministériel pour les statistiques démographiques.

Selon ce rapport, l'indice de criminalité aurait légèrement augmenté en 2017, en lien avec l'évolution du pouvoir d'achat et, selon les mots du ministre, « une insécurité liée à une immigration un peu fofolle » ; dans des termes rigolos pour paraître sympa, le jeune ministre met en cause un lien entre l'entrée de nouveaux résidents étrangers sur le territoire, et la persistance d'activités illicites. Il est bien obligé de le faire : la montée de l'extrême-droite semble interdire de penser le contraire. Ainsi, durant l'année 2017, près de 55'000 nouvelles entrées nettes auraient été enregistrées, une légère hausse par rapport aux années précédentes, en lien avec la forte croissance économique et le développement de nouvelles usines. Le ministre de l'Intérieur fait le lien avec un rebond des déclarations d'adhésions à la religion musulmane, passant à 10 % de la population totale pour la première fois de l'histoire de Messalie, après avoir longtemps progressé (5 % en 2000, 7 % en 2015). Les musulmans, ouh là là !

« Nous sommes favorables à une laïcité inclusive », rappelle Antonius Léautrompe, qui demeure l'un des plus laïcards et sécuritaires au sein du Parti réformateur, d'obédience progressiste et libérale. Celui qui assume la casquette de premier flic de Messalie est sans doute bien obligé vu son job. « Néanmoins il faut éviter que l'entrisme islamiste nous transforme tous en mangeurs de couscous à porter des djellabas » aurait rajouté en off l'un de ses conseillers mais bon on va faire semblant que non.

« Nous allons continuer à mieux équiper notre police », confirme-t-il à la presse, « pour faire respecter nos douanes et notre sécurité routière. » Le directeur de l'Intérieur a également indiqué que la police de l'environnement, chargée de vérifier qu'on ne construit pas des réacteurs nucléaires non déclarés dans les jardins d'enfants, serait dotée de nouveaux moyens. « Tout ceci justifiera sans doute d'une meilleure lutte contre les opérations malveillantes », conclut-il avec le très large sourire de quelqu'un à qui on va pas la faire.
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Publié le 25.04.2018 à 04h34 par Emily Oiseaudenuit
BASHIR SABARIAN, PDG DE PETRAZUR, SE PORTE CANDIDAT POUR DIRIGER LE CONSEIL D'ADMINISTRATION

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« En tant qu'Actionnaire d'Etat, je propose ma candidature à nos collègues pour l'élection du prochain Président du Conseil d'Administration » ; le président-directeur-général de la compagnie nationale azuréenne pour les hydrocarbures a confirmé sur son réseau social Wasl'App son intention de briguer la présidence de l'institution messaliote. Il s'en est ensuite expliqué plus longuement après une visite à la République de Juda, dévoilant à la presse son intention de « faire dialoguer le continent eurysien et le continent afaréen » ; il présente ainsi sa candidature comme « l'occasion d'établir un lien direct entre nos pays » et « d'ouvrir une page nouvelle des relations entre les deux continents. »

Le PDG de PETRAZUR plaide en effet pour « une interdépendance harmonieuse et pacifique » entre les pays du Vieux Continent et les puissances émergentes. Il a mis en avant la nécessité « de voir plus loin » dans les partenariats internationaux. Interrogé sur son propre profil, il a estimé qu'en tant qu'expert du secteur des hydrocarbures, il souhaitait « se tenir à la disposition » du Directoire de Messalie pour l'inviter à « étudier des plans de forage à domicile » ; les hydrocarbures messaliotes, un enjeu d'avenir ?

Celui qui est connu comme un défenseur du gaz de schiste et un fervent patriote a été interrogé par la presse internationale sur la dimension politique de sa candidature, qu'il réfute : « je ne suis pas là pour imposer la Shari'a », dit-il avec amusement, « mais pour faire du fric », comme tout prométhéen qui se respecte ajouterait-on. Au contraire, il met en avant « la symbiose religieuse azuréenne » comme exemple de sa capacité à gérer et dialoguer des personnes de milieux culturels variés. « Il y a de tout au Conseil d'Administration », rappelle-t-il ; « des San Youtais, des Wanmiriens, des Icamiens » ; « tous des Juifs » aurait rajouté quelqu'un derrière lui, un grand chauve un peu efféminé peut-être. « Des Castelage. » « C'est bien ce que je dis. »

Quoi qu'il en soit, Bashir Sabarian est conscient de « son poids relatif » par rapport à d'autres candidats, mais espère malgré tout « faire de sa candidature l'occasion d'un rapprochement sur les sujets de fond » qui sont, à ses yeux : la pacification des échanges mondiaux, la levée de tous les blocus commerciaux, et la relance des forages extractifs dont il assure que PETRAZUR « peut prendre la tête de manière incontestée » ; une façon de faire un pied-de-nez à son gouvernement local. Le Diwan souhaiterait en effet rompre avec le secteur du gaz naturel, qui est pourtant l'axe historique et la manne principale de PETRAZUR, puissante industrie nationale et lobby redoutable.
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El-Horizente, quotidien san youtais

en participation avec Il Tempo
Le Temps, quotidien italien conservateur.

« Il faut nous unir contre l’Olivier ! » martèle la cheffe du Parti Chrétien Démocrate.


Alors que les élections législatives arrivent à grands pas, une victoire de la formation d’extrême droite l’Olivier est à craindre. Consciente de ce danger, la championne de la cause chrétienne-démocrate appelle à une union entre tout les partis pour « préserver la démocratie messaliotte des agissements d’une clique de populistes fascisés et fascisants s’apprêtant à assassiner la République sous un fracassant tonnerre d’applaudissement ». Dans un discours particulièrement virulent à l’encontre du parti que les extrêmes droites étrangères soutiennent, Madame d’Almirante, récemment rentrée de son exil antérinien se présente comme le « rempart de la démocratie libérale et morale face aux multiples assauts d’une horde de terroristes sociaux exécrant la liberté d’expression, méprisant le droit naturel de tout individu à choisir sa religion et haïssant la notion de libre entreprise ». Dans cette diatribe extrêmement brutale, qui renoue avec son élégante agressivité, Elisabeth d’Almirante se positionne comme une fervente défenseure du modèle messaliotte et réaffirme sa position dominante au sein du P.C.D, un temps contestée par un Olivier Pissedieu dorénavant cloué au pilori risquant de devenir personna non grata au sein des Intégralistes. Dans son discours, l’ancienne maire d’Ayx fixe une nouvelle ligne idéologique et politique claire au P.C.D qui fait de l’anti-fascisme son combat et de la Famille, de la Morale et de la Religion ses armes.

Si certains membres influents du parti avaient pensé que la cuisante défaite des Chrétiens-Démocrates allait mettre à mal l’emprise d’Almirante sur son parti et permettre à l’opposition intérieure de relever la tête, le triomphal retour de la « Matriarche » démontre clairement qu’ils avaient torts. Peu après ses quelques mois de repos en Antérinie, certaines mauvaises langues auraient même utilisés le terme « remise à niveau », d’Almirante est prête à en découdre ; tant avec la nouvelle menace oliviériste qu’avec son opposition interne. Durant son séjour à Saint Jean de Luz, la Matrone, loin de profiter du soleil des célèbres plages au sable fin, a enchaîné les entrevues avec plusieurs figures intellectuelles du conservatisme antérinien, notamment Armand de Langlais et Jacques Lecout, connu au sein de Valeurs Antériniennes pour leurs écrits étayant une fine pensée conservatrice. Elle a aussi élaboré un vaste plan visant à faire du P.C.D une alternative crédible au fascisme de l’Olivier, à l’attentisme des réformateurs et à la corruption des républicains amenant nécessairement plusieurs changements d’importance majeure au sein de son parti et la suppression des « figures trop proches de la Concorde et de Barrigue » auxquelles elle a aimablement conseillé d’aller « s’acoquiner avec l’Olivier » en rappelant qu’ils entretiennent une « inquiétante proximité idéologique ». Par ailleurs, elle a aussi menacé Pissedieu de sanctions internes si ce dernier se permettait des « propos problématiques » à l’égard de certaines minorités.

Néanmoins, son revirement le plus spectaculaire est certainement le rétablissement d’une véritable ligne idéologique au Parti Chrétien Démocrate. D’une part elle réaffirme avec virulence son anti-fascisme et contribue à rappeler que le fascisme ne profitera à personne si ce n’est à un « gang d’Hooligans se présentant comme des démocrates du dimanche » mais, qui, dans un même temps, en « profitent pour censurer allègrement les journaux osant remettre en cause leurs dires, comme s’il s’agissait de la Vérité du Livre ». Pour elle tout cela est clair, l’ennemi à abattre c’est le fascisme, à la différence près que les « bottes de l’armée ont été remplacées par les chaussures de criminels et d’idéologues foireux se prenant pour les figures des Lumières après avoir obscurcit le débat public ». Une victoire du fascisme alerte t’elle, revient à enterrer la démocratie messaliotte, les pleurs ne serviront à rien lorsque Toto la Tatane abattra froidement les institutions de la république, lorsqu’il les tuera comme un boucher tue ses vaches et découpe leurs abats. Elle continue sur sa lancée, et dénonce non sans force la tentative qui a été faite de bâillonner el-Horizente, « tribune de la démocratie car tribune de ces partis invisibles qui représentent des alternatives au fascisme et à l’oligarchie réformatrice » et présente les tentatives commises pour fermer les portes de ce journal comme des atteintes gravissimes à une liberté d’expression à double vitesse que l’hégémonie de certains médias dont on taira le nom impose. Certaines milliardaires étrangères préférant soutenir des partis ultra-souverainistes via leurs groupes d’informations faussées que d’affirmer leurs indéfectibles soutiens à la démocratie. En faisant artificiellement grimper les admirateurs de dictateurs Rimauriens, ces médias se rendent coupables ; coupables d’avoir proposer seulement deux voies à la politique messaliotte (le fascisme oliviérien et les réformateurs mous du genoux friands de pots-de-vins et de loterie bradant notre patrimoine national), coupables d’avoir invisibiliser tout un pan du monde politique et finalement tout aussi coupable que l’olivier de souhaiter la perte de la démocratie messaliotte.

Almirante y dévoile une nouvelle analyse qui rompait avec ses prises de position passées ; Messalie a un grand problème : l’influence néfaste exercée par certains médias étrangers sur la vie politique messaliotte et cette quasi-hégémonie médiatique accouche de monstres difformes, inhumains, inclassables, une classe politique en plein processus d’infantilisation qui préfère préserver un ego fragile et cacher certains complexes telle qu’une calvitie en phase avancée en censurant impitoyablement et cyniquement tout journaux osant critiquer leurs prises de position et une fragilisation, donc, de notre démocratie, multi-séculaire. Ce triste tableau dépeignant une république sombrant dans la déchéance ; voyant ses élites politiques faire fi de toute morale et de toute éthique, vendre leurs idéaux au plus offrant ; les membres de l’Olivier, pourtant si attachés à la souveraineté messaliotte ont pourtant l’air de profiter de quelques médias étrangers pour diffuser leur morbides visions. Les réformateurs, se vendant à Madame Fang après avoir céder sur tout les points face à Flavoni et les républicains, n’ayant certainement pas renoncé à leurs liens avec la mafia. Cette affligeante peinture ne peut représenter qu’une chose ; le déclin de Messalie. Face à un renouveau de façade, similaire au vernis démocratique de l’Olivier, l’Éthique se fait la malle tandis qu’un billet d’avion fut acheté par la Morale. Et ce sont ces deux composantes essentielles que Madame d’Almirante cherche à retrouver.

« Le cirque politique messaliotte, ce vaudeville tragique, qui ne fait même plus rire, est à l’origine de la monté de l’extrême droite ». Elle continue, infatigable à marteler « le commencement du long dépérissement de notre monde politique est l’abandon de la morale ». Non pas celle que certaines mouvances progressistes tentent d’imposer, mais celle d’hommes et de femmes ayant conscience de l’importance du rôle qu’ils jouent. Ils sont à la recherche du bien commun collectif (pléonasme!) qui dépasse de loin celui de leurs portes-monnaie. C’est dans cet esprit, affirme t’elle, que la république est née, c’est pour cela que des générations de politiciens de tout bords cherchèrent à faire entrer Messalie dans la cour des Grands, à élever les masses. C’est pour cette raison qu’ils mirent de côté leurs intérêts personnels. « Cette éthique politique n’est pas une idéologie », rectifie t’elle, « c’est un mode d’action guidé par des valeurs morales, en quelques sortes, un code de déontologie politique. L’honnêteté avec ses électeurs en est la vertu cardinale, la droiture en est sa colonne vertébrale et le consensus démocratique, l’ultime but à atteindre ». Néanmoins, avec l’arrivée d’une « clique de salopards qui tentèrent de déconstruire, de détruire, de démolir, la Messalie traditionnelle ; ses bases propres à son identité, elle sombra dans le chaos, d’abord moral, puis économique. Ces hommes en déstabilisant durablement son système de finance par pur électoralisme, pour se maintenir au pouvoir par la corruption, tels des Périclès sans gloire, ne vendirent non seulement Messalie aux investisseurs étrangers, ils abandonnèrent tout un modèle moral tacite. » Elle continue ; « la montée de l’Olivier ne fera pas naître une nouvelle classe politique venue du bas, plus droite, mais donnera vie à d’ignobles créatures ; des hommes qui ne pensent qu’à s’enrichir en nationalisant. »

« La colère ouvrière est normale, elle est même naturelle. Qui ne serait pas affligé par ce spectacle tragicomique qui se tient chaque année au sein de notre Hémicycle ; ces dindons callipyges s’apostrophant et magouillant aux yeux de tous ? Néanmoins, il est inutile d’essayer de la retourner contre la bourgeoisie ; faire monter l’olivier revient seulement à donner corps à une nouvelle bourgeoisie ; ces hommes se réclamant du peuple ne sont que des menteurs. Leur seul but est de tout prendre. Tout. Le corporatisme est un excellent moyen pour forcer l’ouvrier à se soumettre, la nationalisation, le meilleur coup à jouer pour s’emparer d’industries flambant neuves que l’étranger a construit. Ne soyez pas naïfs ! La Rimaurie a nationalisé à tour de bras ; son industrie tourne au ralenti et les pénuries sont nombreuses ! Ce corporatisme ne sera qu’un habile moyen pour soumettre prolétaires et propriétaires ! » En clair, l’objectif des têtes pensantes de l’Olivier est de jouer sur le ressentiment populaire à l’encontre de lois trop ouvertes aux ingérences étrangères pour faire de la république actionnariale une kleptocratie qui ruinera et affamera bourgeois et travailleurs. Cette chute drastique du niveau de vie est la seule conséquence logique de nationalisation à tout va, de ces hommes qui se font passer pour des Mozart des finances incapables de jouer un « do ». Néanmoins, la Matrone est consciente des failles du système messaliotte ; elle le même le dira dans une de ses entrevues avec un journaliste antérinien : « Si l’Olivier monte, ce n’est pas uniquement car ils sont racistes, c’est avant tout et surtout car il y a de graves problèmes sociaux en Messalie et que la corruption est généralisée. Ils sont fâchés contre le système, pas contre les étrangers. » et pour elle, presque naturellement, cette corruption est le fruit de l’abandon de l’éthique par la classe politique. Pour y pallier elle propose des solutions simples ; « cloisonner les différents pouvoirs » ; des milliardaires ne pourront plus collectionner les médias, les politiques seront régulièrement visées par des enquêtes anti-corruption, les médias pourront librement enquêter sur les accointances entre certaines fortunes et les partis politiques. Agir de telle manière que « le pouvoir arrête le pouvoir ». Quant au Conseil d’Administration, Almirante, si elle reconnaît que ce dernier est un rempart à l’autoritarisme, considère que seuls des Messaliottes devraient être élus à sa tête. « Les lois d’un État n’ont pas à être télécommandés à distance par des milliardaires qui agissent depuis Ibishima ou Saint-Jean de Luz ! La souveraineté nationale ne peut être autant bradé ! Un homme, ou une femme, vivant et travaillant à Messalie est naturellement plus au courant de ce qu’il s’y passe, de ce qui est nécessaire de changer, qu’un étranger ratissant trop large pour pleinement se concentrer sur Messalie. Et puis, ne parlons pas des risques de voir ce dernier suivre les intérêts de son État d’origine plutot que ceux de Messalie… »

Son point de vue a évolué ; certes les investisseurs étrangers sont une chance, mais Messalie doit conserver à tout prix certains fleurons ; ne pas devenir une colonie économique où les puissants d’ailleurs peuvent du jour au lendemain précipiter des milliers de personne dans la misère si la fantaisie leur prend. Car si l’ouverture messaliotte est un succès économique certain, elle peut tout aussi bien devenir une épée de Damoclès pour des dizaines de milliers de messaliottes. Dorénavant, il s’agit de garantir les emplois des ouvriers en continuant d’entretenir de bonnes relations avec les différentes entreprises tout en leur empêchant (les Grands Patrons) de s’accaparer un pouvoir qui pourrait impacter le politique. Pour elle, le « travail », autrement dit la croissance économique, peut avoir des « conséquences bénéfiques qu’il s’agit d’entretenir tout en préservant notre souveraineté face aux ogres étrangers ! ». Car « le Travail est la base même d’une société saine, sans lui elle se délite, sans lui, elle devient oisive, sans lui elle perd son identité ! », de ce fait il convient de le préserver tout en laissant l’État maitre de la gestion de l’économie. Naturellement, elle réaffirme son soutien indéfectible aux ouvriers et promet que le Parti-Chrétien Démocrate aura au niveau économique plusieurs objectifs ; le premier sera préserver la croissance messaliotte en conservant un taux d’imposition faible pour les entreprises et les travailleurs (qui pourront donc consommer), le second sera d’améliorer la condition de vie des seconds en mettant en place des politiques sociales inspirées de la Doctrine Sociale de l’Église Catholique pour permettre à l’individu d’agir avec moralité et de préserver sa dignité tant dans son travail que dans sa vie quotidienne. Et enfin, dernier point, l’objectif de l’État messaliotte sera de racheter plusieurs fleurons des industries stratégiques (défense, énergie…) pour conserver son autonomie, ou du moins des accords mutuellement avec les grands groupes possédant ces industries sur les conditions de travail des ouvriers et le prix des services proposés au consommateur. « Notre objectif économique peut se résumer en un mot ; la croissance doit ménager le bien commun, les masses et la souveraineté messaliotte ! ». Par ailleurs, elle laisse supposer que l’État messaliotte pourrait mener des politiques visant à soutenir les Petites et Moyennes Entreprises nationales.

Si le programme économique du P.C.D est ambitieux et nécessite une croissance constante, la patronne du P.C.D enchaîne par une autre proposition déjà faite par l’Olivier ; l’accès à la citoyenneté complète pour tout les citoyens messaliottes, y compris ces « sous-citoyens auxquels on ne leur demande même pas leur avis sur les questions politiques » autrement dit les jeunes étudiants et les chômeurs. Pour elle, tout Messaliotte doit jouir des mêmes droits et des même devoirs ; et le vote en est la composante essentielle pour qu’ils puissent enfin avoir voix au chapitre dans la vie politique messaliotte, même si cette dernière est à pleurer. Ce principe est naturellement évoqué au nom de la « pieuse égalité qui existe entre les enfants du Très Haut » et leurs droits à jouir du vote. Elle a par ailleurs reconnu que cette mesure devrait être le combat de chaque messaliotte et elle salue, pour une fois, l’Olivier pour « cet accès de lucidité ».

Mais son autre cheval de bataille charge dorénavant la laïcité et l’éducation messaliotte. Après avoir longuement attaqué l’Olivier, la Matriarche du P.C.D, loin de se contenter de ses piques vouées à la prospérité, s’attache à rentrer en collision avec les deux grands poncifs de la république ; la laïcité et la mise à mal du noyau familial. « Face à ses hommes qui renièrent leurs parents avant de renier Dieu, il n’y qu’une seule solution : la restauration définitive des bases de la société messaliotte ; la Religion et la consécration de la première cellule de la Société, celle qui résiste à tout et qui produit le meilleur chaque jour passe ; la famille. » Déclarations claires ; la laïcité qui permet à l’extrême droite de monter impunément doit être rejetée ; face à la haine gratuite que subissent chaque années les Trois Religions ; une haine instrumentalisée par l’État, par laquelle il divise les confessions pour mieux régner ; il rejette la faute sur des individus isolés tout en fermant à tour de bras églises, mosquées et synagogues qui osent s’attaquer à la racine des maux de la société messaliotte ; l’athéisme d’un État qui renonce chaque jours qui passent à ses racines, et qui impose chaque jour que Dieu fait son idéologie ; l’adulation d’une République qui échoue ; « Dieu est mort » disait l’autre ; c’est l’Être suprême, la « Raison » déraisonnée, création de l’État, qui l’a assassiné. Car si la haine à l’encontre des musulmans se propage, c’est bel et bien la faute d’une déchristianisation de la Société ; l’Amour que le Christ Notre Sauveur nous enseigna il y a de cela quelques millénaires s’est transformé en un individualisme et en un nationalisme abruti. Les racines messaliottes, les traditions éternelles partent en fumée tandis que l’Olivier prétends sauver la « race » et les « racines »messaliotte ! Mais quelle race ? Mais quelles racines ? Ce ne sont que des individus qu’une culture commune unissait ; mais aujourd’hui, sous les coups de butoir de la modernité, du progrès, traditions et religion, en bref nos racines, s’effacent.

Inutile de parler d’identité messaliotte quand les fondements même de notre culture s’effacent ; la religion n’est pour les intellectuels fumeux de l’Olivier qu’un simple outil pour mobiliser les masses. Quid de la laïcité ? Quid de la place du christianisme ? Il semblerait que seule la haine des musulmans guide l’Olivier. Mais qu’ont ils fait ? Ils servent probablement d’exutoire à leur xénophobie latente ! Car la religion ce n’est pas uniquement nos racines ; c’est aussi une morale, des valeurs, des traditions multi-séculaires ! Loin d’être un fardeau, c’est une boussole qui différencie plus sûrement encore le bien et le mal que les philosophies de quelques misogynes à la petite semaine et à la « raison » qui défie celle de Saint-Augustin et Saint Thomas d’Aquin qui furent les premiers à redécouvrir les textes classiques à la lumière de Dieu au Moyen-Âge européen ! Mais tandis que s’efface lentement mais sûrement une éthique éternelle, l’Olivier prospère ; laisse la haine s’instiller, trouve des boucs-émissaires aux problèmes messaliottes ; ce n’est pas la faute du système, mais celle des étrangers ! Ce fameux parti antisystème, populaire, traditionnel n’est rien de plus qu’une amicale des populistes ayant vaguement lu la Bible incapables de remettre en question le modèle messaliotte. Ah si, nous oublions le Conseil d’Administration ; en revanche ce n’est pas tant pour la souveraineté messaliotte qu’ils s’inquiètent, mais ils craignent surtout que le C.A ne bloquent leurs nationalisations massives qui donneraient naissance à une kleptocratie inavouée !

Et c’est peut-être là où nous touchons le fond du problème ; nous l’avons vu une société déchristianisée, démoralisée, déracinée, bref une société ayant subi de plein fouet des politiques progressistes ayant érigé le libéralisme comme le Veau d’or du XXIe donne la Messalie d’aujourd’hui, un État aux prises avec sa souveraineté et la montée de l’extrême droite. Alors comment un tel niveau d’immoralité a pu être atteint ? Comment un société à quasiment 100 % chrétienne a pu perdre si vite ses repères et ses traditions ? Évidemment ce n’est pas un changement d’avis d’une population éclairée par les grandes théories de la seconde moitié du XXe qui confondaient Satan et la Famille… Enfin, la révolution a été subie et pourtant les Lumières n’ont pas illuminé la société. Il est certain que la création d’un système de propagande d’État a joué un grand rôle ; alors qu’hier les enfants apprenaient la vie auprès de leurs parents, aujourd’hui ils sont embrigadés dans le vaste système qu’est l’éducation messaliotte. La république a réussi son coup ; pour étouffer la religion il a suffi de diffuser un catéchisme la ridiculisant. Idée géniale n’est-ce pas ? Machiavélique du moins. Or, pour ce faire il faut éloigner les enfants de leurs parents ; établir une institution comme Vérité absolu. Briser le lien naturel de transmission entre parents et enfants. Endoctriner générations après générations un peuple tout entier et substituer l’État à la famille, lui voler son rôle essentiel qu’est l’éducation de l’enfant. C’est pour cela, conclue t’elle que « moins d’État, plus de familles ! » sera au niveau social le pivot de toute la politique du Parti-Chrétien-Démocrate.

« Mais avant tout, affirme t’elle, la priorité est de lutter contre la montée du fascisme à Messalie ; la Cité de la Baie est tombée comme bons nombres de bastions ; il est nécessaire, de réformer profondément l’État messaliotte et de réaffirmer sa souveraineté tout en respectant deux facteurs essentiels ; l’individu ne peut être utilisé par la société et la spoliation n’est pas envisageable. Il faut à terme sauver et notre jeunesse et notre industrie mais pas au prix de la compromission moral et du vol. L’Olivier n’est pas uniquement un menace pour la démocratie messaliotte, c’est aussi un risque pour la bonne santé économique de Messalie. Bourgeois et ouvriers, femmes et hommes, religieux et non religieux doivent s’unir pour écraser dans les urnes ces hommes qui sous couvert d’aider les sans abris, s’apprêtent à étouffer la démocratie. Et j’encourage toutes les formations politiques à concentrer leurs efforts sur un point essentiel ; la mise en avant des travers et dérives de l’Olivier, de ses soutiens tout à fait particuliers… Dont certaines étrangères riches à milliards qui soutiennent l’extrême droite alors qu’elles se disent de centre-gauche et sociales… En clair, le Parti-Chrétien Démocrate a choisi une ligne claire, directe, sans ambiguïtés. »


Fernando Gorriù pour Il Tiempo et El-Horizente.
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Le Temps, quotidien italien conservateur.

Le secours Catholique messaliotte en action ! // Le Secours Catholique actif à Montpellier durant le confinement.

Le Secours Catholique au secours des nécessiteux.

Une nouvelle journée commence pour Martine, jeune active d’une trentaine d’années engagée dans le Secours Catholique Messaliotte depuis sa majorité. Alors qu’elle voit chaque fin de semaines défiler des dizaines de personnes, dans le besoin, sans familles pour la plupart, pour leur donner une soupe chaude et quelques chaleureuses salutations, elle confectionne aussi des couvertures en fin de mois pour réchauffer leurs hivers. Comme elle, des milliers de jeunes catholiques aident chaque années des dizaines de milliers de sans-abris, chômeurs et personnes seules qu’une société individualiste semble avoir abandonner. Ces milliers d’anonymes, agissant par pure charité désintéressée, refusant parfois d’être nommés ou photographiés, guidés par un incompressible besoin d’aider leur prochain perpétuent une tradition bientôt séculaire, suppléant inlassablement les institutions cléricales dans leur mission. Pour rendre hommage à ces inconnus agissant là où l’État a échoué, là où il ferme les yeux, là où la misère est la plus criarde.

Ces bénévoles, particulièrement discrets, ne réclamant pas une couverture médiatique excessive, rejetant généralement « ces publicités mal-venues », agissent silencieusement, avec humilité et bonté envers ceux que le sort a durablement touché. Les anciens entrepreneurs ayant perdus leurs entreprises durant la crise économique, endettés jusqu’au cou, obligés de vendre leurs maisons, parfois méprisés jusque dans leurs propres familles ; « Mon frère a refusé de prendre mon fils chez lui ; il considère qu’un raté ne mérite plus d’être reconnu comme de sa famille… » Nous confit Léandre, ancien cadre d’une boîte spécialisées dans le commerce de détails. Ces histoires, pour la plupart tragiques, son pléthores ; pour certains c’est la faute à l’arrivée d’une concurrence déloyale et brutale sur le marché local ; nombreuses sont les entreprises à avoir fermés après le rachat d’une société publique par une grande fortune san-youtaise dans le Sud du pays ; « ce n’est pas le manque de souveraineté qui nous a mis à la rue, c’est par ce qu’ils ont changé de sous-traitance » rectifie un ancien entrepreneur dans le bâtiment. « c’est par ce qu’ils ont décidé de faire appel à des sociétés étrangères pour se charger de la maintenance des autoroutes » ajoute t’il.

Les ouvriers aussi sont à plaindre, pourtant, fiers, ils refusent de se laisser abattre ; « c’est plus facile de se relever quand on connaît des gens dans les syndicats, pour nous le chômage c’est temporaire, tout le monde veut des bras. » nous affirme un ancien soudeur viré durant la crise économique vivant «  de quelques petits boulots trouvés ici et là ». Pour lui ; « si les patrons ne se relèvent pas c’est à cause des dettes qu’ils doivent éponger, ça c’est un cercle vicieux ; une fois qu’une boîte a été liquidée, ils se retrouvent avec des centaines de milliers de drachmes à payer, et ils ne le peuvent tout simplement pas. Ils finissent par tout vendre et doivent se résoudre à aller au Secours Catholique, c’est eux qui ont le plus de mal à se relever des crises. ». Un autre nous dit ; « le pire c’est pas les bourges, ils trouveront un poste de cadre rapidement dans les nouvelles boîtes qui poussent comme des champignons… Le pire c’est surtout les drogués qui s’en sortent pas. Ils balancent l’intégralité de leurs maigres pensions dans leurs addictions ; certains c’est la met’, mais pour d’autre c’est la cok’ ou l’alcool. La cok’ c’est le pire, c’est le plus vicieux, une fois que tu es tombé dedans, c’est fini. Car les gens qui nous donnent à manger sont sympas, mais ils y peuvent rien. Le pire, c’est que ces saloperies vous bousillent les dents et le nez ; à la fin on dirait des vieux atteints précocement, c’est à ça qu’on les reconnaît. Je vous le dis, mais je crois que Dieu les a abandonné cela… Mais après comment leur en vouloir, la vie a été dure pour eux. Certains sont même surendettés. Par exemple, Jacques, il a perdu son travail après s’être brisé le bras, avant on lui donnait des opioïdes pour qu’il supporte la douleur, maintenant il continue à en prendre car il est tombé dedans… »

« C’est extrêmement dur pour nous. » nous confie un jeune bénévole ; « On essaie de les aider, mais chaque jours qui passent j’ai l’impression qu’il y en a encore plus ! On ne peut pas aider tout le monde, et c’est ça le plus triste. C’est à désespérer. » ajoute t’il alors qu’il donne un paquet de victuailles à un wanmirien maîtrisant non sans difficultés le français. « « Aimez-vous comme je vous ai aimé » disait Jésus et pourtant j’ai l’impression que nous sommes les seuls à faire des choses pour aider les autres avec les militants de l’extrême droite, encore que eux n’aident que des Blancs, ils n’aiment pas les racisés, ou sont désagréables avec eux, c’est pour ça qu’ils viennent vers nous [les non-Blancs], c’est vraiment affligeant, on a l’impression d’être seuls et que la situation se détériore encore plus chaque jours qui passent et ce malgré les chiffres de la croissance messaliotte ; c’est à croire que tout cet argent ne profite qu’à quelques milliardaires comme Flavoni. » et lorsque l’on lui demanda ce qu’il pensait de la politique local il nous répondit ; « Au fond c’est à pleurer, on a l’impression d’avoir des gamins déconnectés du réel à l’Assemblée, et puis les concurrents ne sont pas sérieux, certes ils ont le mérite d’être plutot droits, mais de là à en dire que j’en ferai ma préférence… Non, je pense que les moins pire sont les Chrétiens-Démocrates, même s’ils ils ne savent pas sur quel pied danser… Mais je refuse qu’on puisse politiser mon action ; c’est certes un devoir de chrétien que d’aider ses semblables, celui de notre Sainte Eglise, mais de là à en faire un acte politique. Je voudrai que l’on évite d’associer le bénévolat à un engagement contre tel ou tel parti. Et c’est que je trouve ignoble dans le monde associatif, c’est d’utiliser la détresse des plus pauvres pour se présenter comme leurs défenseurs, c’est honteux. Normallement un tel travail est naturel, il n’y a pas besoin de se féliciter de faire son devoir de chrétien, et encore moins de se permettre de se mettre en avant ; c’est à ça que pensait que le Christ pensait lorsqu’il a dit « Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. »… Après, mieux vaut qu’ils communiquent dessus qu’ils ne fassent rien du tout, au moins ils sont plus utiles que les dindons des plateaux télés qui parlent de « solidarité » alors qu’ils ne viennent même pas aider les nécessiteux, eux c’est les dernières des raclures… » Et lorsqu’on leur demande ce qui les aiderait le plus, ils nous répondent clairement :

« Soutenez-nous ! Donnez quelques paquets de pâtes ou de soupe et vous ferez des heureux, si vous êtes prêts à partager de votre temps pour aider les plus nécessiteux, c’est encore mieux ! » tout en ajoutant que chaque don est anonyme à mi-voix. Ainsi, vous savez quoi faire pour soutenir cette institution séculaire qui, aujourd’hui encore plus qu’hier, a besoin de votre aide et de votre soutien !

Luigi Barriagio pour Le Temps.
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Publié le 23.05.2018 à 06h54 par Freeditch Nzicht
CONSEIL D'ADMINISTRATION : ANTONIN FLAVONI SE PRÉSENTE EN « GARANTIE »
Alors que le deuxième tour de l'élection du Board s'est achevée par la désignation du magnat de l'hôtellerie en tête des voix des Actionnaires, celui qui brigue le poste de président de l'auguste institution des investisseurs affirme une forte volonté de « garder le cap » de la politique libérale et pro-business.


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« Je pense que le Conseil d'Administration pourra se retrouver sur ma candidature », affirme, très sûr de lui, le président des Casinos Nérème à l'issue du deuxième tour du conclave actionnarial. L'élection, qui fait voter les porteurs d'obligations souveraines, c'est-à-dire les détenteurs de la dette, au pro-rata de leur poids financier, semble consacrer un intérêt de la part des capitaux étrangers pour le profil du milliardaire messaliote. « C'est un compatriote », se réjouissent certains députés du Parti réformateur, « un proche de nos idées », renchérit l'un des membres de l'aile droite de la majorité. Après le milliardaire azuro-gondolais Gabriel Anate Musavu, qui avait assumé la présidence du Conseil d'Administration de la République pendant trois ans, un visage frais et rose semble attirer les bonnes grâces des dieux de l'Olympe. Messaliote, il l'est, certes ; « et peut-être même un peu trop », glisse avec facétie un conseiller du Premier-Directeur, Léandre Garras de Tomarels.

« L'objectif numéro un de la politique publique devrait être de libérer les énergies de croissance » et de « faire confiance aux investisseurs », a déclaré le magnat de l'hôtellerie de luxe à l'occasion d'une conférence donnée à des étudiants d'école de commerce. Après un BDE bien enfariné, les jeunes ont ainsi pu se délecter de formules sirupeuses mettant en avant l'importance de consacrer la prééminence du capital sur le travail, et « d'arrêter de charger toujours les mêmes » qui contribuent à « un système encore marqué par l'assistanat. » Interrogé sur son programme politique idéal, le candidat à la présidence de l'institution financiaro-institutionnelle répond avec diplomatie : pas question, selon l'un de ses proches, « d'adopter une attitude inutilement provocante. » Questionné notamment sur la recrudescence d'oppositions politiques déterminées à légiférer sur l'économie, tels que les Protestants-Messaliotes qui veulent limiter la part des obligations pouvant être détenues par un même groupe à 10 %, ou encore le parti populiste « L'Olivier » qui ne cache pas ses intentions radicales en matière de protectionnisme et de corporatisme antilibéral, Antonin Flavoni déclare simplement « qu'il se conformera à ce que les Actionnaires d'Etat attendent » de lui.

« Je ne serai pas d'accord avec les tentatives de brimer l'importance du Conseil », a-t-il dit aux journalistes après une bonne séance de décontraction musculaire ; un langage aussi conciliant lui est en effet assez inédit en bouche. On se rappelle plutôt d'Antonin Flavoni comme d'un milliardaire dénonçant le « gauchomarxisme ambiant » et les idées sociales « funestes et connes » de la gauche. Plus encore, on connaît Antonin Flavoni comme un « briseur de grèves », ayant notamment réussi à licencier plusieurs centaines de femmes de ménage en grève contre les horaires et les cadences de travail « insupportables » selon des délégués syndicaux, lors d'un conflit social à l'Hôtel Nérème en 2014. Pour les syndicats, notamment l'Union Générale qui est encore le premier syndicat du pays en nombre d'adhérents, « l'élection de Flavoni serait une déclaration de guerre aux droits sociaux. » Les représentants du monde du travail craignent « un sale type, capable de tout », et qui pourrait aller jusqu'à « bloquer la démocratie » en usant d'un droit de veto à l'égard de la nomination du Premier-Directeur - ce veto doit cependant réunir une majorité lors d'un vote du Conseil. Néanmoins, « l'Ugé » craint que Flavoni ne devienne « un verrou au sommet des institutions » qui empêcherait, même en cas de victoire électorale de partis d'opposition, l'adoption de politiques sociales et d'une plus grande taxation des plus riches.

« Ce sont les premiers de cordée qui font le travail », rappelle le directeur de l'Attractivité et du Rayonnement commercial, Etienne Mitsar, qu'on dit proche d'Antonin Flavoni. Les deux hommes partagent une vision libérale de la société et de l'économie, rejettant « l'assistanat » et le système d'assurance sociale (santé, chômage, retraite, autonomie) institué par les républicains en 1961. « L'élection de Flavoni serait le choix d'une ligne dure, pro-capital et pro-business », confirme un observateur neutre (moi). Une question demeure également, bien qu'elle soit moins souvent posée, sur l'attitude qu'aurait un Président du Conseil d'Administration vis-à-vis de la mafia, que le ministère de l'Intérieur considère comme une menace grave. La pègre est en effet fréquemment citée par les détracteurs du milliardaire comme un « prestataire de barbouzeries » ayant permis, notamment, « d'évacuer les hôtels occupés par les grévistes » pour que le service reprenne. L'une des autres questions troubles est celle des liens supposés, mais toujours pas démontrés, entre le milliardaire et des entités honnies dans le monde, telles que la puissante maison Dalyoha et la Principauté de Carnavale en général. En effet, des enquêtes journalistiques ont dévoilé qu'Antonin Flavoni avait cherché, dans les années 2000, à complaire à Pervenche Obéron pour faire construire un complexe hôtelier novateur en plein coeur des Jardins Botaniques de la Cité Noire... Il va sans dire que ce projet avait été un échec. Mais à l'heure où des sanctions contre Carnavale sont régulièrement évoquées par la presse internationale, le milliardaire pourrait être amené à clarifier son attitude vis-à-vis d'un pays que 55 % des Messaliotes considèrent comme « dangereux », et 31 % « très dangereux. »

Malgré sa large avance sur sa concurrente, Maxime Che Fang, Antonin Flavoni a tenu à avoir des propos mielleux à son endroit. « Madame Fang est une personnalité incontournable » ; « quel que soit l'issue du scrutin, j'espère que nous pourrons conserver nos relations excellentes » ; « il y a des profits à faire ensemble, pour le bien de Messalie cela va de soi. » Des mots qui ne devraient pas satisfaire l'appétit de la magnate de la tech, dont l'intérêt pour Messalie s'est confirmé via la création d'un consortium médiatique doté d'une grande puissance de frappe. La personnalité détonnante de l'adversaire de Flavoni pour le troisième tour pourrait-elle jouer en faveur, ou bien en défaveur, de celle que d'aucuns désignent comme une « étrangère », d'autres comme une « yass queen » ? Le scrutin le dira.
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Publié le 05.06.2018 à 20h18 par Claire Brune

« L'OLIVIER FAIT PARTIE DU CAMP RÉPUBLICAIN », SELON ALEXANDRE NAGY-BOCSA

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« Je pense que "L'Olivier" fait du bon boulot. » Lâchée à l'occasion d'une interview exclusive accordée par l'ancien Premier-Directeur Alexandre Nagy-Bocsa, la phrase fait jaser. Aujourd'hui en prison après sa condamnation définitive sur l'affaire de la Banque Océane, celui qui a été à la tête du gouvernement entre 2007 et 2011 jouit d'une certaine aura auprès d'une grande part de l'électorat nostalgique de la période républicaine. Pour la première fois, un leader du Parti républicain en déroute électorale s'exprime positivement à l'égard de la formation politique de « Toto la Tatane », brisant un tabou au sujet du « cordon sanitaire contre l'extrême-droite. » Une prise de position qui vient renforcer le mouvement, dont les sondages relèvent la grande dynamique à l'orée d'élections législatives prévues cet automne.

« Mascotte de tous les mafieux », « Père de la corruption » ; les noms d'oiseaux fusent contre celui qui se définit avant tout comme un « prisonnier politique » et un « otage embastillé par [Léandre Garras de] Tomarels », des propos abusifs qui lui avaient valu une aggravation de sa peine en dernière instance. Entre Nagy-Bocsa et le fringant libéral à la tête du Directoire, le torchon a eu le temps de brûler plusieurs fois ; on se rappelle de joutes politiques mémorables durant l'année 2010, pendant laquelle Alexandre Nagy-Bocsa, alors Premier-Directeur, avait tenté un référendum afin de supprimer la Cour Suprême, contre-pouvoir juridique qui l'intimait de coopérer avec une enquête en cours au sujet de détournements majeurs d'argent public à des fins personnelles pour la recapitalisation de la Banque Océane. Une affaire qui avait fait jaser. Et qui avait marqué la descente aux enfers du Parti républicain : élu pour lutter contre la corruption, celui qui avait torpillé son propre parti en remportant le pouvoir par une dissidence interne l'avait achevé en devenant le symbole d'une classe politique pourrie jusqu'à la moelle. Emprisonné depuis 2016, Alexandre Nagy-Bocsa n'a cependant pas encore envie de quitter la scène, comme en témoigne sa récente interview.

« Je suis innocent, je suis la victime d'un complot politico-judiciaire » ; sa ligne de défense n'a pas varié. Même en ayant échoué à convaincre les juges, l'ancien Premier-Directeur espère gagner le coeur des Messaliotes. Il rappelle sa popularité, qui était « un vent de renouveau » pour le pays en 2007. Selon lui, « le changement, c'était maintenant », mais sa brève épopée s'était terminée de façon calamiteuse : scandale de corruption et crise financière menaçaient. Le 4 janvier 2011, jour de la censure de son gouvernement par le Parlement, il se rappelle avoir prophétisé : « vous finirez tous en ruines, et ce qui viendra après vous terminera de vous balayer. » On semble y être ; sept années plus tard, après la crise politique de 2012 et l'instauration du régime de la Troïka par les banques et la police, après des purges anti-corruption et l'adoption d'une nouvelle Constitution en 2015, après la victoire électorale de son adversaire d'alors - Léandre Garras de Tomarels, leader du Parti réformateur d'obédience libérale - c'est effectivement une perspective de bouleversement total que contemple la classe politique messaliote.

« Les Réformateurs sont cuits, ils ont vendu le pays, ils ont trahi la nation », estime le prisonnier depuis l'autre côté de la grille, dans le parloir de la Maison Harmonie, un établissement pénitentiaire sécurisé parachevé l'année dernière. Selon lui, « la victoire d'un camp réellement patriote et républicain est inéluctable. » C'est à cette occasion qu'il dresse un portrait glorifiant du mouvement de Régis Tomaso, que le ministère de l'Intérieur classe pourtant à l'extrême-droite. « Ils ont réussi de grandes choses, ils ont reconquis un soutien populaire », à travers leurs victoires sur le fil aux municipales notamment. La conquête de la capitale par Robert Taro avait fait couler beaucoup d'encre. Eclipsant le candidat du Parti républicain traditionnel, pourtant parti favori, le mouvement populiste a damé le pion à l'ancienne formation politique dans son électorat de prédilection : les petites classes moyennes périphériques.

« Ils réalisent de grandes choses pour le pays », abonde Alexandre Nagy-Bocsa, citant en exemple le projet détonnant d'installation d'une deuxième centrale nucléaire à Messalie par l'acquisition d'un réacteur de technologie drovolskienne, « la meilleure dans le monde », pour le dème pourtant très rural du Haut-Teyras. Ce projet, confirmé par le maire Georgio Lavare, fait déjà l'objet de contestations, mais il signe selon l'ancien P.D. « le retour aux grandes années » de notre République. Les années soixante et soixante-dix avaient en effet été, sous la férule des Freycinet, des décennies de croissance et de modernisation du pays, ainsi que de retombées sociales majeures avec la création du Régime social général, que « L'Olivier » promet de défendre, quoi que son programme propose toujours d'en exclure les étrangers et de supprimer les allocations sociales. « Ce sont des gens raisonnables », résume le prisonnier d'Ascaban.

« Il faut en finir avec la diabolisation », juge-t-il, estimant que l'assignation à l'extrême-droite du mouvement oliviériste est « un sale coup de com de la part de Tomarels et de ses sbires. » « Le ministère de l'Intérieur est dévoyé pour créer un homme de paille barriguiste, là où ne se trouvent que des honnêtes citoyens. » Une situation de « manipulation politico-médiatique » en faveur de « juges jaunes, frelatés, véreux et probablement homosexuels », selon l'homme politique, dont les ambitions de refonte institutionnelle auront marqué sa génération.

Surprise et rejet : c'est ainsi qu'il faut qualifier la réception des déclarations d'Alexandre Nagy-Bocsa à l'extérieur de son parti. La réponse la plus forte est notamment venue du Parti réformateur. Si le Premier-Directeur a refusé de s'exprimer à ce sujet lors d'une question au gouvernement adressée par un député de la ligne nagybocsiste au sein du groupe républicain, son ministre de l'Intérieur, Antonius Léautrompe, a répondu que « "L'Olivier" est un parti d'extrême-droite parce qu'il défend des positions autoritaires et xénophobes inscrite dans la filiation de cette mouvance », rejetant ainsi les accusations de « manipulation de l'opinion » et de « fabrication d'un épouvantail » par les Réformateurs contre ceux qui sont désormais, selon tous les sondages et les récentes élections, leurs principaux adversaires. « Monsieur Nagy-Bocsa devrait remercier le gouvernement libéral de préserver son droit à la liberté d'expression, alors même qu'il purge sa peine de prison », prévient, menaçant, le jeune responsable du portefeuille de la police et du maintien de l'ordre.

Au sein du Parti républicain, les réactions sont plus circonspectes, notamment à cause d'un constat flagrant d'une réalité sur le terrain : la substitution du vieux parti vert par le jeune mouvement olive dans les urnes. « Les élections municipales ont été une douche froide » pour les caciques de l'organisation républicaine : aucune mairie conservée, leurs candidats balayés au premier tour, les républicains sont aujourd'hui réduits à une triste portion des voix oscillant entre 5 et 10 % selon les études, loin des 36 % obtenus lors de l'élection de 2015. « "L'Olivier" a été le vote préféré des revenus modestes et des ruraux », selon une analyse à la volée des chiffres excel que j'ai sous les yeux et qui mériterait un post à part. « C'est un vote national, patriote, protectionniste et laïc », des valeurs promues par les républicains mais « recyclées » par « L'Olivier » selon Télémaque Rongues, devin à l'institut Doimouyé et expert en politique interne messaliote. « "L'Olivier", avec un discours offensif et sans concession, s'est propulsé comme numéro un dans l'opposition, et désormais dans les sondages » ; selon les observateurs, malgré de bons résultats économiques, les réformateurs au pouvoir « sont de plus en plus usés » et « pâtissent d'un haut-le-coeur de la société messaliote après la Grande Loterie. » Brader les bijoux du pays était-il une bonne idée ? Rien n'est moins sûr, si l'on en croit les sondages. Pour ces raisons, l'intervention d'Alexandre Nagy-Bocsa n'a provoqué aucun « électrochoc » à ce jour.

« Je pense que tous les républicains devraient pouvoir travailler ensemble », a conclu le prisonnier du Château-d'If lors des dernières minutes de la visite, avant que les geôliers ne le traînent à nouveau au cachot. Sans rien regretter des griefs qu'on lui adresse encore pour la corruption dont la justice l'a déclaré coupable, il s'avance comme un faiseur de propositions. « "L'Olivier" apporte un renouveau à notre camp. Nous devons le soutenir », a-t-il estimé, envoyant un signal clair aux notables du Parti. Une hypothèse que devrait étudier le triumvirat à la tête de la formation, composé de Raymond Barraù, qualifié de « candidat de la mafia » malheureusement défait lors des municipales dans la capitale, ainsi que de l'ancien chef du gouvernement, Jaccomo Petrucci, fort écouté dans les milieux informés, et du « socialiste » Maximilien Moreira. Si l'idée de se rapprocher d'un parti d'extrême-droite pourrait échauder ces trois partisans du « républicanisme de papa », à l'ancienne, la nécessité d'assurer la survie de leur formation pourrait bien les voir envisager la possibilité d'une alliance ou d'un accord de désistement avec les populistes de Régis Tomaso. « Entre hommes raisonnables, on fait des compromis raisonnable », lance Alexandre Nagy-Bocsa, qui ne désespère pas de jouer encore d'une grande influence dans le débat public, malgré son séjour en prison.



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