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[Sports] La Presse sportive Makotane - Page 2

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Un article de presse en trois colonnes avec  une illustration qui est une Photographe de presse, réaliste, de nos jours, en demie teinte ou tramage, noir et blanc, sur une piste de curling dans un bâtiment vitré en montagne, quatre joueuses de curling en robe du XIXe siècle posent l'une à coté de l'autre avec classe, l'une tient une brosse de curling  (pas un balais pour balayer) . ce sont des sportives, l'une est brune et les autres sont blondes et l'une porte des lunettes. Aucune n'a de décolleté., elle est légendée : "De gauche à droite : Mesdemoiselles Henriette Duchamp et Joséphine Pont  ainsi que mesdames Josseline Droit et Alphonsine Gervais sur le terrain de Curling de la patinoire de Sainte-Dionélie dans le comté de La-Vallée, Makota."

L’Équipe de Curling en route pour le mondial de 2019, In Le miroir des sports, le 23/01/18

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Le texte en blocL’Équipe de Curling en route pour le mondial de 2019
La Fédération Makotane de Curling (FMC) vient de faire connaître les noms du duo qui représentera le Makota
Le communiqué de la Fédération Makotane de Curling vient de tomber : il confirme non seule-ment que le Makota déposera un dossier de candidature à l’organisation des Olympiades d’hiver, mais annonce également la composition de l’équipe nationale féminine pour le Mondial 2019. Sans surprise, il s’agit du quatuor vainqueur du dernier championnat national : Mmes Josseline Droit et Alphonsine Gervais, accompagnées de Mlles Henriette Duchamp et Joséphine Pont, toutes issues de la municipalité de Sainte-Dionélie, dans le comté de La-Vallée.
Dans cette enquête, nous nous attacherons à dresser le portrait de ces quatre championnes et à présenter le Curling makotan — un sport féminin, profondément enraciné dans la culture des comtés montagneux mais qui souffre d'une méco-nnaissance de la part du grand public.
Aux origines du Curling et son introduction au Makota : un jeu féminin de patinoire
Comme beaucoup de disciplines modernes, le Curling trouve son origine dans l’Ancien Monde, et plus précisément dans le Nord de l’Eurysie, où il était jadis un jeu d’adresse hivernal très prisé. On ignore par quels chemins cette pratique parvint jusqu’au Makota, car aucune colonie nordique n’y a jamais pris pied et aucun colon ne semble avoir cette origine (nous savons cependant que les registres de catholancités makotans du XVIIIe siècle ne sont pas fiables) ; il n’en demeure pas moins que le Curling apparaît chez nous dès le début du XXᵉ siècle, avec la construction des premières patinoires dans les municipalités chef-lieux des comtés de montagne.
Le premier club makotan est fondé en 1926, à Sainte-Théonilde, chef-lieu du comté des Monts-Frisquet, rattaché à la patinoire du Lycée Sainte-Théonilde.
Comme nombre de sports féminins, sa pratique fut d’abord strictement scolaire, avant de se diffuser progressivement grâce aux associations d’anciennes élèves, désireuses de poursuivre cette activité au-delà de leur formation.
Ainsi, le Curling, tout en restant relativement confidentiel, gagna lentement les comtés de La-Vallée, des-Mines, de Haut-Mont, d’Irreville-le-Domaine, de la Neuterre, de Plan, de Versant, de Mont-Prime, de Duval, d’Arrivé, de Grand-Pré, de la Sourcière et des Pins. En somme, tous les comtés montagneux ont fini par développer leur propre culture des sports d’hiver et se sont dotés de patinoires sur lesquelles s'est greffée la pratique du Curling.
Le Curling makotan aujourd’hui : un sport féminin discret mais solidement implanté
Présent dans quinze comtés, le Curling demeure un sport exclusivement féminin au Makota : sa fédération ne dispose d’aucun pendant masculin, ce qui, du reste, est la norme dans notre République où peu de disciplines sont véritablement mixtes. Chaque comté dispose d’un unique club, généralement complet, les places y étant à la fois sélectes et convoitées. On estime à deux mille environ le nombre total de pratiquantes, d’âges très variés — du public scolaire jusqu’aux dames du troisième âge. Le Curling makotan se structure autour d’une Coupe nationale, divisée en deux catégories : Senior (adultes) et Junior (enfants). Notons que l’Association des Directrices d’Établissements d’Enseignement pour Filles (ADEEF) encourage vivement cette discipline, qu’elle considère comme formatrice sur le plan moral et intellectuel.
Le Curling développe, selon ses directives, la tenue, la coopération, la réflexion et la précision, autant de qualités qui sont, dans la pédagogie makotane classique, « les vertus physiques que doit cultiver la femme ». La pratique, bien que stable et bien implantée, ne semble pas appelée à se développer davantage : elle demeurera vraisemblablement confinée à ses bastions traditionnels, dans les régions de montagne.
Le quatuor sélectionné pour le Mondial : quatre championnes de Sainte-Dionélie
La sélection nationale n’a surpris personne.
La Fédération a tout simplement retenu l’équipe la plus titrée du pays — en un mot, la meilleure.
Ces quatre sportives pratiquent le Curling depuis leur enfance et totalisent près de dix titres nationaux, dont neuf en catégorie Senior. Âgées de 32 ans chacune (elles viennent toutes de la même classe), elles concourent ensemble depuis l’adolescence : leur première compétition remonte à leurs quinze ans et avec dix victoires sur dix-sept tournois, on ne peut que constater qu'il s'agit d'une équipe exceptionnelle même s’il faut reconnaître que leur gloire reste largement confinée aux patinoires du fait de la méconnaissance globale de ce sport dans la population makotane.
Mme Josseline Droit, capitaine de l’équipe
Née en 1986 dans une famille d’exploitants forestiers — son père dirige la principale scierie du comté de La-Vallée — Josseline Droit, née Pain, découvre le Curling à son entrée à l’institution de Sainte-Dionélie, maison où elle effectua l'ensemble de sa scolarité. C’est lors d’une rotation des disciplines sportives, organisée pour faire connaître aux élèves les activités spécifiques de l’établissement, qu’elle s’éprend de ce jeu d’adresse sur glace. Cette passion ne la quittera plus. Le Curling lui apprend très tôt la discipline, la précision et l’esprit de commandement — des qualités qui la mèneront tout naturellement au poste de capitaine. Mariée à M. Droit, le principal associé de son père et actuel gérant de la scierie familiale, elle parvient à concilier sa vie sportive et familiale, s’occupant de ses cinq enfants tout en menant une carrière de sportive accomplie. Son mari lui permet non seulement de participer aux entraînements et aux compétitions mais encore l’encourage activement à poursuivre sa passion et n'hésite pas, outre financer le club, de se déplacer et de soutenir l'équipe dirigée par son épouse.
Mme Alphonsine Gervais, la Vice-Skip
Ancienne de Sainte-Dionélie et née en 1986 ( comme toutes les autres), Alphonsine est la fille d'un épicier de la Municipalité de Sainte-Dionélie. A 18 ans, en 2004, elle épouse un rancher du nom de Paul Gervais et ne tardera pas à lui donner quatre enfants. En même temps que les joies de la vie maritale et de maternité, Mme Gervais développe un goût très marqué pour l'équitation, sport qu'elle pratique à un niveau très convenable (et naturelle hors compétition puisque l'équitation féminine ne se pratique pas chez nous pour des raisons évidente de vertu), cela dit son niveau d'équitation n'a rien de comparable avec son niveau de Curling. Mme Gervais est Vice-Skip, son rôle est à la fois stratégique et défensif, et elle s'en acquitte avec autant d'adresse que de prudence, contrairement, certainement, à sa pratique de l'équitation dont on imagine sans peine qu'elle doit être … plus cavalière.
Mlle Henriette Duchamp, la Seconde
Mlle Henriette Duchamp est là comme seconde, c'est à dire qu'elle nettoie le terrain et fait office, en quelque sorte de défenseur, bien que le terme ne soit pas tellement bien choisi, puisque tout le monde joue à son tour. Enfin, toujours est-il que Mlle Duchamp est, comme ses collègues, une ancienne élève de Sainte-Dionélie où elle fut scolarisée en même qu'elles. Elle ne vient cependant pas d'un milieu aussi privilégié, puisque son père est un modeste vacher travaillant pour le Ranch de M.Pont, le père de Mlle Gervais. Elle doit sa scolarisation à Sainte-Dionélie au fait que sa tante y soit religieuse et enseignante (il semble qu'elle y enseigne les mathématiques) et que ses résultants ont toujours été bon, certainement du fait d'une discipline de travail transmise par sa tante. Outre son activité dans l'équipe, elle exerce la profession de fille de ferme dans le Ranch Pont.
Mlle Joséphine Pont, la meneuse
La dernière de nos quatre championnes, dans l'ordre de la présentation et non de bienséance, est Mlle Joséphine Pont, comme ses trois anciennes camarades et actuelles collègues et amies, elle est née en 1986 et a fait toute sa scolarité à Sainte-Dionélie. Fille du plus important rancher du Comté de Vallée qui cependant est d'abord une terre minière et maraîchère, son père, bien que membre de la chambre foncière au nom du Comté de La-Vallée, ne disposent que de quelques vachers sous ses ordres, dont, d'ailleurs, M. Duchamp, le père de son amie, ex camarade et collègue Mlle Duchamp. Mlle Pont non plus n'est pas mariée, elle semble consacrer une partie importante de son temps à faire valoir les terres de son père qui son inadaptés pour la pâture mais adaptées au maraîchage et au minage, c'est donc en quelque sorte en propriétaire terrien, au nom de son père, dont elle est la fille unique, qu'elle occupe sont temps en dehors des entraînements et des compétitions de Curling. On lui connaît par ailleurs un goût marqué pour la littérature, le théâtre et le cinéma. Sur le plan sportif, que nous ne devons surtout pas oublier, Mlle Pont est ce que l'on appelle la Lead, c'est à dire que c'est elle qui commence la partie en plaçant les premiers pierres au plus près de la maison pour protéger les pierres suivantes.
Explication succinct du principe du Curling
Il n'est pas question ici d'entrer trop en détail sur le fonctionnement de ce sport, ce serait inutilement fastidieux et cette enquête n'y suffirait pas, donnons cependant les clés pour que le curieux comprennent dans les grandes lignes ce qu'il se passe quand deux équipes de curling s'affrontent. Évidemment, vous l'aurez compris, le curling est un sport d’équipe. Il se joue sur une piste de glace longue et étroite assez semblable à ce que pourrait être une piste de quille ou un terrain de pétanque. Deux équipes de quatre joueuses s’affrontent. Chacune dispose de huit pierres de granit qu’elle fait glisser vers une cible circulaire appelée maison. Les joueuses lancent la pierre en la faisant tourner légèrement : cette rotation lui donne une trajectoire courbe. Devant la pierre, deux coéquipières balaient la glace pour influencer sa vitesse et sa direction. Les équipes jouent à tour de rôle jusqu’à ce que les seize pierres aient été lancées. À la fin d’une manche, seule l’équipe dont la pierre est la plus proche du centre marque des points — un point par pierre mieux placée que la meilleure adverse. Un match compte dix manches, et l’équipe totalisant le plus de points gagne.
Les installations sont-elles adaptés pour accueillir la compétition du mondial 2025 de Curling ?
Avant toutes choses, souvenons-nous bien tel que présenté par les organisations sportives internationales, le Curling ne s'organise pas seul, il est compris dans un ensemble de sports que l'on regroupe sous le nom de Olympiades d'Hiver et qui comprend également le bobsleigh, le ski, et le hockey en plus, donc, du Curling. Mais concentrons nous uniquement que le Curling. Que valent nos installations, concrètement ? Nous avons quinze patinoires pour une population totale de 3 millions d'habitants, ce qui n'est pas mal du tout, surtout si l'on prend en compte que ce n'est pas toute la population, loin de là, qui fréquente ces installations mais seulement les communautés de culture montagnardes. Ces installations ne sont cependant pas publiques mais elles appartiennent toutes aux institutions pour filles à coté desquelles elles sont bâties et dont elle font partie des installations sportives. C'est donc en soit un bâtiment à accès limité puisque l'on ne peut s'y rendre que quand les élèves n'y sont pas, c'est à dire le matin ou le soir (dans la plupart des établissements, en effet, le sport se pratique l'après midi).
En somme, si l'on veut organiser le mondial de Curling c'est tout à fait possible. Cependant, soyons réalistes, on ne peut pas convenablement organiser simultanément le mondial de Hockey, les deux événements sont incompatibles si tant est que le Hockey soit tout bonnement organisable, ce qui est une toute autre question. C'est pourquoi d'ailleurs, la fédération de Curling aimerait pouvoir présenter un dossier pour la seule organisation de son sport et non pas avec les autre. Nous espérons vivement que cela sera possible car il serait bénéfique au Makota en général et à la fédération de Curling en particulier que cet événement puisse avoir lieu chez nous.
En attendant ces dames redoublent d’efforts pour le défis que les attend l'année prochaine
Depuis la confirmation officielle de leur sélection, les quatre représentantes du Makota se préparent avec un sérieux exemplaire. Sous la direction de leur entraîneuse, Soeur Clotildine, ancienne championne qui les forme depuis leur enfance puisqu'elle est également professionnelle de gymnastique à Sainte-Dionlée depuis des décennies, l’équipe travaille intensivement pour se préparer à donner le meilleur. Pour ce faire les joueuses suivent en plus des entraînement à la patinoire, un programme physique adapté, c'est ainsi qu'elles s’astreignent à des séances de gymnastique et d’étirement dans le gymnase adjacent, le tout sous l’œil attentif du médecin du sport dépêché par la Fédération Makotane de Curling. L’ambiance, quoique studieuse, n’exclut pas la camaraderie : après les entraînements, il n’est pas rare que l’équipe partage un repas et l’on parle du prochain Mondial avec excitation. Toutes quatre savent qu’elles porteront, sur la glace , les couleurs du Makota. Il va de soi que nous les suivrons pour vous.




Commentaire radio extradiégétique
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Un article de presse en trois colonnes avec  une illustration qui est une Photographie, réaliste, de nos jours, demi teinte ou tramage, noir et blanc, un boxeur poids lourd moustachu frappe un punchingball dans une salle de sport dans un style XIXe siècle et il y a son entraineur à la barbe blanche en costard du XIXe avec serviette autour du cou qui tient le punching ball. elle est légendée : " M. Hercule Forge à l’entraînement assisté de son oncle et entraînement M. Jean Godefroy dans la salle de ce dernier."

Hercule Farge se prépare pour le Mondial de 2019, In Le miroir des sports, le 25/01/18

ERRATUM : ATTENTION, il faut lire 2019 dans le titre


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Le texte en blocHercule Farge se prépare pour le Mondial de 2019
Notre grand champion des poids lourds se lance dans un entraînement spécial pour remporter le titre mondial
Le temps passe, et nous voici déjà à l’aube du Mondial de Boxe — le tout premier auquel auront l’honneur de participer les meilleurs pugilistes de notre bonne vieille République du Makota. Au-delà de la diversité des catégories et des participants, tous les regards se tournent natu-rellement vers le grand et redoutable M. Hercule Farge, champion national incontesté des poids lourds qui pourrait bien ramener le titre mondial.
Dans cette enquête, nous dresserons le portrait de celui qui portera nos couleurs, nous rappellerons quelques principes de ce noble sport qu’est la boxe, et nous nous interrogerons sur la capacité de notre République à organiser elle-même le Mondial, la Fédération Makotane de Boxe (FMB) semblant sérieusement envisager de déposer une candidature officielle. Enfin, nous évoquerons la question — controversée — de la boxe féminine, sur laquelle la Fédération comme notre rédaction ont leur mot à dire.
Qui est M. Hercule Farge, champion national des poids lourds et qui participera au Mondial ?
Le nom d’Hercule Farge est aujourd’hui connu de tous, et la plupart de nos jeunes garçons possèdent ces cartes illustrées à son effigie, qu’ils collectionnent avec ferveur ou bien des affiches qu'ils n'hésitent pas à placarder dans leur chambre, le tout non sans avoir obtenu la fameuse dédicace que l'on aura arraché au champion. Mais il faut rappeler les éléments essentiels pour les lecteurs plus jeunes, et pour ceux qui ne connaissent pas encore l’histoire de ce grand homme qui s'est imposé assurément comme le meilleur boxeur makotant de toute sa génération.
Orphelin de père à six ans, Hector trouve en son oncle boxeur semi professionnel une figure paternelle de substitution qu'il cherchera à imite
Né en 1984 dans les faubourgs de Sainte-Régine, capitale du Makota, Hercule Farge est le troisième enfant d’une fratrie qui en comptera cinq. Son père, Hector Farge, ouvrier spécialisé de la Compagnie Ferroviaire Vèque — entreprise fondée par le père de l’actuel maire de Sainte-Régine —, travaillait à l’entretien de la voie Sainte-Régine–Fondation.
Sa mère, femme au foyer, était elle-même issue du monde du rail puisque sa famille, à présent ruinée, avait fondée la CFV alors nommée Compagnie Ferroviaire Godefroy, nom de jeune fille de Mme Forge.
En 1990, alors qu’Hercule n’a que six ans et que sa sœur benjamine, Pauline, vient de naître, un drame frappe la famille : M. Farge père est tué par un train lors d’un accident de service. La Compagnie, ayant négligé de fermer la voie durant les travaux, fut reconnue fautive ; quatre des dix ouvriers présents furent mortellement fauchés. Un accord à l’amiable mit fin à l’affaire, et les veuves furent pensionnées à vie par la Compagnie — situation qui perdure encore aujourd’hui. Veuve donc, Mme Farge quitte son logement pour retourner vivre à la maison familiale, chez son frère, M. Jean Godefroy, ancien boxeur semi-professionnel vivant dans une grande maison délabrée, dernier vestige d’un passé industriel familial. Cette demeure servait alors de salle d’entraînement, lieu de boxe, de lutte et de musculation faiblement fréquenté par une jeunesse ouvrière ou vachère, en tout cas très peu argentée. C’est dans cette atmosphère rude mais que grandira le jeune Hercule.
L’oncle, Jean Godefroy, vivait modestement : s’il se battait souvent, il gagnait peu. C’est donc en entretenant et gérant sa salle qu’il parvenait à survivre et non en gagnant ses combats. Hercule, dès l’âge de six ans, observe ces hommes robustes qui s’entraînent dans la poussière et la sueur — et il trouve là, aurpès de son oncle, la figure paternelle que la mort (ou la Compagnie de M. Véque) lui avait retirée. C'est pourquoi, à l’adolescence, il quitte l’école pour rejoindre son oncle à temps plein, bien qu'il travaillait déjà pour lui hors des heurs de l'école. Il l’aide dans la gestion du club, dans l’entretien des équipements, et surtout s’entraîne sans relâche pour devenir boxeur professionnel. L’élève dépasse bientôt le maître.
Car, si l’oncle Godefroy combattait avec cœur mais peu de réussite, le neveu, lui, est un vrai prodige.
L’ascension d’un champion
Et l’entraînement à plein temps ne tardera pas à porter des fruits : Les progrès d’Hercule sont fulgurants. Sa discipline exemplaire, son courage face à la douleur et, il faut bien le dire, une constitution exceptionnelle le propulsent rapidement au rang des espoirs nationaux. Son endurance, sa puissance et sa résistance dépassent tout ce que les entraîneurs du Makota avaient vu jusqu’alors réunis chez un seul homme. Dès ses premières compétitions professionnelles, il accumule les victoires. Le Club Godefroy, longtemps survivant grâce aux abonnements, vit désormais des triomphes de son élève (et hérité, car M. Godefroy n'a pas d'enfant). C'est ainsi que ce qui n’était jadis qu’un gymnase poussiéreux installé dans un vieux manoir décrépie devient alors un temple de la virilité makotane.
Une carrière presque sans tache
En 2003, Hercule Farge ravit le titre de Champion national des poids lourds au légendaire Robert Girard, alors sur le déclin. Girard, depuis, s’est retiré dans le comté de Duxal où il a ouvert sa propre salle — suivant l’exemple de son ancien adversaire Jean Goderfroy. Depuis, et à l'exception de quelques accidents de parcours, comme il en arrive à tout les champions ou presque, Hercule Farge ne cesse de gagner des combats et de conserver (ou récupérer) son titre de champion du Makota pour les points lourds. Ainsi, de 2003 à 2007, il demeure strictement invaincu, mais en 2008, M. Étienne Marais lui ravie le titre, qu'il mettra cependant trois ans à reprendre. Et il la perd de nouveau en 2014 contre le fougueux Alfred Villiers, à qui il la reprendra l'année suivante à l'issue d'une rencontre particulièrement virile. Mais, depuis 2016, Hercule demeure possesseur de la ceinture.
Comprendre les règles du Noble Art : rappel des catégories et de la réglementation
Nous savons bien que ce rappel ne sert à rien à la plupart d'entre vous qui savent très bien comme le noble art se déroule, mais n'oublions pas que des lecteurs naissent tout les jours et qu'il est donc nécessaire de rappeler certaines choses fondamentales à destination de ce nouveau lectorat. De plus, il peut être bon pour tous de reprendre les bases de temps à autre Donc, la boxe est un sport de combat viril qui met aux prises deux combattants appartenant à une même catégorie de poids, puisque l’égalité matérielle des conditions physiques est au fondement même de ce sport. Les catégories sont les poids mouches, où se rencontrent les boxeurs les plus légers, jusqu’aux poids lourds, où s’affrontent les hommes les plus massifs. Entre ces deux extrêmes se situent les poids coq, les poids plume, les poids légers, les super-légers, les poids welters, les super-welters, les poids moyens, les super-moyens et les lourds-légers. Ces divisions permettent que chacun affronte un adversaire de force comparable et garantissent l’équité des combats. Ce sont celles qui sont en vigueur au Makota, mais il est probable, pour ne pas dire certain, que pour le mondial la Fédération Internationale de Boxe impose son propre système qui, à ce jour, ne nous a pas encore été communiqué.
Poursuivons sur les règles. Un combat de boxe se déroule sur un ring carré entouré de cordes, vulgairement appelé Ring, et dans lequel les deux adversaires se tiennent debout et se frappent exclusivement avec les poings gantés. Les coups ne peuvent être portés qu’au-dessus de la ceinture sur les parties frontales et latérales du corps. Il est strictement interdit de frapper l’arrière de la tête, la nuque, la gorge, le dos, les reins ou les jambes. Tout coup donné du pied, du genou, de la tête ou du coude constitue également une faute. Les prises, les projections et, d’une manière générale, toute tentative d’agripper ou de retenir l’adversaire sont prohibées, de même que les coups portés après l’ordre d’arrêt du juge-arbitre ou à un adversaire au sol.
Le combat est divisé en reprises, vulgairement nommées rounds, séparés par des intervalles de repos, leur durée et leur nombre variant selon qu’il s’agit d’un combat amateur ou professionnel. À l’ouverture de chaque round, les boxeurs avancent depuis leur coin respectif et l’affrontement commence au signal de l’arbitre placé dans le ring. Celui-ci veille à l’application stricte des règles, peut interrompre le combat en cas de danger, adresser des avertissements, décompter un boxeur mis à terre ou disqualifier un combattant en cas de faute grave ou répétée. Lorsqu’un boxeur est mis à terre, c’est-à-dire lorsqu’une partie de son corps autre que la plante des pieds touche le sol après avoir reçu un coup réglementaire, l’arbitre entame un compte allant jusqu’à dix. Si le boxeur se relève avant la fin du compte et manifeste sa capacité à poursuivre, le combat reprend. Dans le cas contraire, il est déclaré vaincu par KO. Il arrive également qu’un boxeur soit déclaré perdant par arrêt de l’arbitre lorsque celui-ci estime qu’il ne peut plus se défendre efficacement, ou par abandon lorsque l’entraîneur jette l’éponge depuis son coin (de fait, l'éponge est plutôt une serviette). Si aucun des deux adversaires ne s’impose, la victoire se détermine aux points. Trois juges évaluent chaque round et donnent des points. Le boxeur cumulant le score le plus élevé à l’issue du dernier round remporte le combat.
En terme d'infrastructures, le Makota est-il à même d'organiser les mondiaux de boxe en 2019 ?
Les compétitions mondiales sont souvent des moments exigeants en terme d'infrastructures et de moyens. C'est une chose à laquelle notre République ne s’essaie que depuis peu de temps. Cela vient, essentiellement, de ce programme de communication culturelle voulu par le président Irreville vis-à-vis de l'étranger : montrer que le Makota est peuplé de gens sains de corps et d'esprits, vigoureux et très moraux. C'est sans doute, non pas tellement pour être agréable au Président mais parce que la chose leur plaît aussi, que de nombreuses fédérations sportives songent à se porter candidates à l'organisation d’événements sportifs. Sur ce point, la boxe ne fait absolument pas exception. Mais voyons donc, comme nous le pouvons, si la Fédération de la Boxe Makotane (FBM) a les moyens de ses ambitions. La boxe est le principal sport national masculin et sans doute donc le sport le plus important et le plus suivi dans le pays, sans doute même dépasse t-il de peu le Volley-ball féminin.
Comme pour les autres sports nationaux, sa popularité vient aussi de ce qu'il est pratiqué dans les établissement d'enseignement, ici masculins. Même si il n'y a pas de compétition junior, la Boxe fait partie du trio masculin avec la lutte et la musculation. Il en ressort que toutes les municipalités et même certains districts ruraux ont leur salle, leur matériel, et leur entraîneur. Ajoutons à cela que les salles des congrès et autres lieux de réunions massives sont systématiques pensés pour la boxe car c'est souvent pour les combats du Noble Art qu'elles sont employées. Nous avons donc concrètement tout ce qu'il nous faut pour organiser ce mondial, y compris ce qui est sans doute le plus essentiel : une population passionné par ce sport.
Que faut-il penser de cette marotte curieuse que les Progressistes entendent nous imposer et qui consiste à faire boxer les femmes ?
Cela ne vous aura peut être pas échappé, on commence à en entendre parler un peu partout dans le milieu. Des femmes, en général proches du milieu progressiste semble chercher à s'infiltrer dans les compétitions de boxe. Il paraît même qu'une équipe serait en phase de constitution pour le Mondial et que statutairement la Fédération n'aurait pas les moyens de s'y opposer. Nous ne savons pas si c'est vrai, mais cela a hélas toutes les apparences de la vraisemblance. Notons cependant que les salles demeurent interdites aux femmes et que les seules qui les acceptent sont de curieux endroits qui leurs sont exclusivement réservés.
Vous le savez, il n'est pas dans la ligne éditoriale du Miroir des Sports de faire de la politique, mais on ne peut que s'inquiéter de cette tendance à nouvelle. La Fédération, s'appuyant sur un rescrit de l'Académie des Sciences Naturelles du Makota est formelle : la pratique de la Boxe est dangereuse pour les femmes et incompatible avec leur organisme délicat et fragile. C'est forte de ce document que la Fédération a fait savoir qu'elle continuerait plus que jamais à ne pas reconnaître les salles pour femme ni les combats immoraux et contre-natures que des femmes boxeur se livre entre elles dans une quasi-clandestinité sordide. Notons, si il en était besoin, de la Association des Directrices des Établissements d'Enseignement pour Filles (ADEEF) ont déclaré l'interdiction pure et simple de toute pratiques d’entraînement à la boxe ou aux sports de combats dans les institutions de filles. Cependant, les Association Progressistes, notamment l'APLAM de Mlle Saint-Paul et l'ARD de Mlle Fourrière semblent vouloir faire de cette aberration des femmes boxeuses un combat pour le Progrès. Mlle Dalila préparerait une de ses campagnes d'agit-prop en ce sens, c'est donc, hélas une affaire à suivre.


Commentaire radio extradiégétique
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Un article de presse en trois colonnes avec  une illustration qui est une Photographie réaliste, noir et blanc, demie teinte ou tramage, dans une salle de boxe du XIXe, au pied d'un ring, une femme musclée en tenue de boxeur masculin du XIXe avec short et maillot est à cotée d'une femme jeune et belle, blonde, en toilette du XIXe, robe à crinoline, longs gants blancs, épaules nues et boucles à l'anglaise, et elle a un des notes dans les mains; et elles parlent. Pas un dessin, une photographie et il n'y a pas d'hommes, ce sont des femme boxeuses qui s'entrainent en arrière plan au pied du ring, et il y a d'autres femmes qui sont en robe du XIXe mais qui ne s'entrainent pas. elle est légendée : " Dans la salle d’entraînement du Club des Amazones, à Sainte-Régine, Mlle Lechat répond au questions de Mlle Favre."

Boxer au féminin : Mlle Lechat, In La Libre Makotane, le 3/03/18

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Bien loin de l'horreur décrite par les Ligues, la boxe féminine séduit toujours plus, voici le témoignage de Mlle Lechat
Tandis que le Mondial de boxe se prépare déjà pour l’année prochaine, il était normal que La Libre Makotane se penche sur les boxeuses féminines et les montre sous leur meilleur jour — c’est-à-dire non pas comme des monstres hommasses, comme les Ligues et la Fédération masculine elles-mêmes aimeraient que l’on les voie. C’est avec cette idée d’« entretien vérité » que nous avons décidé de donner la parole à Mlle Jeanne-Amélie Lechat, la meilleure de nos poids moyens, pour qu’elle nous explique elle-même, avec ses mots, pourquoi sa discipline vaut bien celle des hommes et qu'elle nous montre aussi ce qu'est sa vie et son combat. Cet entretien, qui nous espérons vous intéressera, a été mené par Mlle Favre, l’une de nos meilleures reporters et que tout lectrice de notre journal connaît bien, qui s’est déplacée dans la salle d’entraînement du club les Amazones, propriété de Mlle Poulin, en banlieue de Sainte-Régine, capitale du Makota, et où s'exerce Mlle Lechat afin de voir in situ, concrètement, comment on peut boxer tout en restant vraiment une femme.
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Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Ne me remerciez pas, mademoiselle. Quand Mlle Poulin m’a appelée pour me parler de votre projet d’entretien, elle m’a dit que c’était important pour la cause des droits civiques, comme vous dites. Je veux dire pas seulement la cause de la boxe féminine mais aussi la cause des femmes et des minorités. Et comme j'appartiens à ces deux catégories, c’est bien normal que j’accepte.
Mlle Julie Favre, journaliste : Et nous vous en remercions encore. Puis-je vous demander de vous présenter ? Je veux dire : qui êtes-vous, Mlle Lechat ? D’où venez-vous ? La plupart de nos lectrices n’ont pas encore la chance de vous connaître.
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : D’accord. Je me nomme Jeanne-Amélie Lechat, j’ai 24 ans, je suis née en 1994 à Sainte-Rosabelle, un district rural du comté de Haut-Mont. Mon père est un des principaux rancher de ce district, même si ce n’est pas un grand rancher, si vous voyez ce que je veux dire : il a beau siéger à la Chambre censitaire parce qu’il a du relationnel dans le milieu, ce n’est qu’un rancher avec une bonne propriété à la frontière de l’Empire du Nord, rien de plus. Je suis donc née là-bas, puis j’ai fait ma scolarité dans l’établissement pour filles Sainte-Rosabelle. Mais j’ai fini par me faire renvoyer à cause de mon comportement, et je suis partie pour la capitale — c’était il y a huit ans maintenant. C’est à ce moment que Mlle Poulin m’a donnée ma chance : elle ouvrait un club de boxe, elle pensait que je pourrais m’y entraîner et que, quand je serais prête, si je valais quelque chose, elle me trouverait un agent et des matchs. C’est à elle que je dois tout ce que j'ai aujourd'hui, enfin elle et mon entraîneuse, mais je ne dois rien à mon père…
Mlle Julie Favre, journaliste : Pourquoi donc avez-vous été renvoyée de Sainte-Rosabelle ? Votre père, M. Lechat, est pourtant un rancher influent dans votre comté, et il était — et est toujours — le représentant de Haut-Mont à la Chambre foncière. Je ne comprends pas qu’il n’ait pas fait pression pour qu’on ne vous chasse pas de votre établissement.
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Il a fait pression, naturellement, au début… J’ai été ennuyée pour deux choses : comportement violent, et débauche… Vous voyez ce que je veux dire. J’entretenais une relation intense et intime avec une religieuse qui a fini par défroquer, et avec laquelle je suis partie pour la capitale. Dès lors, il n’était plus possible de revenir à Sainte-Rosabelle et encore moins à la maison... D’autant plus que je vis toujours avec l'ancienne religieuse. La malédiction makotane, n’est-ce pas ? Enfin… depuis ce jour, mon père ne veut plus me parler, et je travaille en quelque sorte pour Mlle Poulin. La boxe, c’est ma passion, et je m'y donne corps et âme, mais c’est Mlle Poulin qui signe mes chèques, je ne vie clairement pas de mes primes, même bien que je gagne la plupart de mes combats.
Mlle Julie Favre, journaliste : Oui, et c’est grâce à votre compagne — si j’ose dire — qui, tout en étant religieuse, était votre professeur de gymnastique, que vous avez pu vous entraîner à la boxe, car c’est elle qui gère le club ? C’est bien cela ? D’ailleurs, figurez-vous que la rédaction de La Libre Makotane connaît très bien votre entraîneuse, puisqu’elle est membre de l’Association des Religieuses Défroquées, l’ARD, que préside et dirige notre directrice éditoriale, Mlle Fourrière.
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Exact ! Je l’ai d’ailleurs déjà croisée, votre directrice : elle est venue à un de mes matchs, et à certaines de nos soirées au club… Elle aussi travaille pour Mlle Poulin, comme vous, comme moi... Et Madeleine (NDLR : c'est le nom de religieuse défroquée) et elle se sont bien connues dans le passé, au noviciat puis dans certains établissement si j'ai bien saisi et elles ont pas mal de choses à partager — je veux dire : leurs histoires de vie, tout ça. Mais oui, c’est bien ça : je vis avec mon entraîneuse qui est une religieuse défroquée, une paria, et mon entraînement ne s’en porte que mieux, et je me moque bien du qu’en-dira-t-on. L’amour, c’est comme ça.
Mlle Julie Favre, journaliste : Eh bien, vous n’y allez pas par quatre chemins ! Je ne sais pas si je vais pouvoir écrire tout ça dans mon papier. Je veux dire… les Ligues… Puisqu'on parle d'elles, elles ne vous font pas peur ? Je veux dire leurs partisans ? Ils ne menacent pas votre club de boxe féminine, les Amazones ?
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Mlle Poulin m’a dit que je pouvais dire ce que j’avais sur le cœur, et que rien ne serait filtré. Elle en prend la responsabilité — et comme elle est à l’étranger, et qu’elle ne compte pas revenir avant plusieurs mois, elle se moque des conséquences légales immédiates… enfin, c’est ce que j’ai compris. Donc oui, je dis ce que je pense, et je dis la vérité. Cela dit, qui je suis n’a rien à voir avec la boxe, qui est un sport comme les autres et que tout le monde — même les femmes — peut pratiquer. Il faut seulement être un peu bagarreuse, et ça tombe bien : je le suis. Donc, les Ligues ne me font pas peur.
Elles nous menacent, et parfois elles nous envoient des gros bras, mais nous sommes bien armées ici, et vous l’avez vu : l’endroit est retranché. Le danger est réel, mais on peut se défendre, et je refuse d’avoir peur. Je veux me battre — et pas seulement sur le ring.
Mlle Julie Favre, journaliste : C'est un exemple admirable que vous nous livrez là. J'espère sincèrement pouvoir publier cet entretien tel quel. Je ferais mon maximum pour me montrer à la hauteur de votre courage. Vous êtes un véritable exemple pour nous toutes ! Si vous le permettez, revenons à la boxe. Donc, vous vivez ici au club, avec votre entraîneuse et vous êtes salariée par Mlle Poulin qui est propriétaire du Club, ainsi que de mon journal et de plein d'autres choses, c'est certainement la femme la plus influente du Makota. Enfin, vous êtes donc boxeuse professio-nnelle, on peut vraiment le dire, n'est-ce pas ?
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Oui, absolu-ment. Et je suis sans doute la seule. Alors, officiellement, dans mon contrat de travail, je suis enregistrée comme assistante de l’entraîneuse et c'est vrai que je passe parfois le balais et que j'assiste Madeleine, enfin l’entraîneuse, dans certaines taches ici, mais en réalité la plupart de mon temps est consacré à mon entraînement. Que ce soit l’entraînement physique que l’entraînement technique, tout les jours, invaria-blement, je m’entraîne. Et de temps à autre, je fais un match. C'est ça ma vie, et je l'aime comme elle est. La seule chose qui m'ennuie c'est que ni Madeleine ni moi ne savons convenablement cuisiner et que l'on doit sortir fréquemment. Et c'est toujours quand on est hors du club que l'on est susceptibles d'avoir des ennuis.
Mlle Julie Favre, journaliste : Des ennuis ? Comment ça ? Les Ligues ? Expliquez nous ça, s'il vous plaît.
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Alors oui, les Ligues peuvent de pointer de temps en temps, mais je pense surtout à la police des mœurs. Vous allez au restaurant et vous prenez une table pour deux. Jusque là rien d'anormal, n'est-ce pas ? Mais quand vous avez les malheur de vous laisser aller à votre naturel tactile … Enfin vous voyez ce que je veux dire. Le repas se passe très bien, mais enfin, à la sortie vous êtes cueillies par les hommes du shérif et vous avez le droit à quelques jours à la brigade des mœurs voir quelques semaines de prison. Évidemment, il existe des clubs pour éviter ça … Mais enfin, on ne va pas passer sa vie dans un ghetto, non ? Vous, vous n'allez que dans nos restaurants et nos clubs ?
Mlle Julie Favre, journaliste : Non, s'il vous plaît, moi je ne communique pas sur ma vie. Et ma personne n'a rigoureusement aucun intérêt, mais oui, je com-prend ce que vous nous dites, c'est d'ailleurs l'un des combats de la Libre Makotane : travailler à l'abolissement de la police des mœurs. Heureusement la police des mœurs de Sainte-Régine n'est pas la plus dure, n'est-ce pas ? Je veux dire, il est des comtés où l'inversion est punie de plusieurs années de prison voir de la peine capitale, et l'internement médical sous contrainte n'est pas mieux, n'est ce pas ?
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Alors, Comté des Marais, et plus particulièrement la Municipalité de Sainte-Régine, ce n'est pas le pire endroit pour les gens comme nous, mais ce n'est pas le meilleur non plus et il m'est déjà arrivée de me prendre quinze jours de prison et de n'en ressortir qu'au moment de devoir boxer. Ça ne m'a pas empêcher de gagner, cependant, mais enfin, dans un pays normal ça ne devrait pas arriver.
Mlle Julie Favre, journaliste : Puisque vous nous parlez de vos matchs, et de vos victoires, qui sont aussi nombreuses qu'indiscutables. Pouvez-vous nous dire comme cela se passe. Je veux dire, le bureau du Shérif vous laisse tranquille ? Les Ligues aussi ? J'ai peine à croire qu'ils ne soient pas là au tournant pour vous empêcher de vivre. C'est incroyable qu'on vous laisser louer une salle pour faire des combats publics. Vous nous expliquez ?
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : Bon, je pense que vous commencez à comprendre comment ça marche … Mlle Poulin est un actionnaire important de la salle des Congrès de Sainte-Régine. Elle n'est pas majoritaire je crois, mais elle se partage la gestion avec le Maire, Véque, qui lui serait bien majoritaire à titre personnel. Enfin, c'est grâce à l’entregent de notre mécène que nous pouvons obtenir les salles dont nous avons besoin pour nos combats. Évidemment, les Ligues nous attendent et les hommes du Shérif nous détestent mais enfin, nous aussi on a un service de sécurité et on refuse de se laisser intimider. Mais, par contre, ce qui est vraiment gênant, c'est ce passage sous silence systématique de nos combats et de notre sport. Par exemple, je suis championne des poids moyens depuis des années, personne ne me connaît, mais dans le monde de la boxe masculine ! Si ces salauds des Ligues arrivent à faire quelque chose de vraiment gênant, c'est bien ça : notre invisibilisation.
Mlle Julie Favre, journaliste : C'est pour ça que nous sommes là, Mademoiselle, je veux dire la Libre Makotane, pour mettre fin à cette insupportable chape de plomb qui empêche tout ce qui ne plaît pas aux Ligues et au Ranchers de pouvoir exister publiquement. Justement, pour conclure cet entretien, pouvez-vous nous dire comment se porte la boxe féminine en terme de pratiquantes et de popularité ?
Mlle Jeanne-Amélie Lechat, boxeuse : La boxe féminine connaît actuellement un véritable engoue-ment, c'est indiscutable. Nos clubs se remplissent et il y a de plus en plus de personnes à nos combats. Évi-demment, on est beaucoup, mais alors beaucoup moins nombreuses que nos équivalents masculins, mais enfin, il faut voir d'où l'on part. Quand je suis arrivée ici, dans le Club, avec Madeleine, j'avais alors seize ans, il n'y avait pas de compétitions, pas de matchs publics, il n'y avait que des entraînements privés et l'on se battait presque dans des caves. Mais depuis huit ans, les chan-gements sont considérables : nous existons vraiment ! Et ce n'est pas fini, ça ne fait que commencer. Je sais que nous avons toutes une part de mérite dans cette réussite, mais c'est surtout Mlle Poulin qu'il faut remer-cier, avec son travail acharné pour nous profes-sionnaliser et nous normaliser, elle a fait plus pour la boxe féminine que n'importe laquelle d'entre nous, Madeleine et moi comprises. C'est pourquoi, j'espère pouvoir lui ramener la ceinture de championne du monde des poids moyens pour qu'elle voit qu'elle a eu raison de croire en moi et que ça n'a pas été vain !

Commentaire radio extradiégétique
La vidéo ci-dessus est un commentaire généré automatiquement. Elle simule un entretien entre deux journalistes sur une radio quelconque qui n'est pas makotane (c'est socdem quoi). Elle a pour fonction de vous donner un résumé approximatif à écouter. Attention, la vidéo commet fréquemment des erreurs, y compris grossières, et n'est pas donc pas une source, elle doit seulement vous inciter à aller lire l'article si il attire votre attention ! C'est un moyen pour vous de gagner du temps.
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