Cette séquence de jeu a vraisemblablement lieu après le prochain arbitrage de débarquement.
État d'esprit du Grand Kah
La question mérite d’être posée. Au-delà du flou de la communication d’État et du caractère difficilement lisible d’une situation qui ne cesse de s’avérer plus complexe, au moins sur le plan des conséquences, que l’espéraient sans doute les stratèges de la coalition Onédienne, le rôle de la « Grande Union » n’a jamais été clairement défini. Plus précisément, il semble que les nombreuses déclarations de l’Union et de ses partenaires quant à ses ambitions aient été traduites dans un pur esprit campiste. Les mots perdaient leur sens et étaient, assez fréquemment (pour ne pas dire de façon systématique) transformés en aveux de malveillance ou en tentative brutale de justifier la survie d’un régime qui avait, pour le reste et comme nous avons déjà pu le voir, subi une transformation drastique.
Il ne serait pas notre rôle d’estimer les changements profonds ayant touché Carnavale entre le début et la fin de l’opération militaire de l’OND. L’Armagedon’t, cet aveu d’échec vertigineux de la noblesse, a insuffisamment rebattu les cartes de telle manière que Carnavale reste, en tant que telle, une même structure, au service d’une même culture, au service de mêmes ambitions dangereuses. Plus spécifiquement, la capacité du pays à produire de la haute technologie et à l’instrumentaliser à des fins destructrices reste inacceptable aux yeux d’une alliance qui en avait fait les frais, sous-estiment sans doute la propension du Joyau Noir à se défendre avec tous les moyens à sa disposition. Le caractère existentiel que prenait ce genre de lutte pour cette culture échappait peut-être aux penseurs libéraux. Ou bien l’avaient-ils compris, mais tardivement, trop tard, et sans qu’il ne soit tout à fait possible pour eux de l’admettre. Vraisemblablement, une forme de vexation horrifiée continuait d’animer une opération dont les contours flous et les objectifs restaient encore à clairement définir en termes d’applications et de conséquences. En attendant, Carnavale vivait, et mordait.
Le Grand Kah, pour sa part, prétendait très tôt avoir compris la nature réelle du régime. Plus spécifiquement, le Grand Kah se vit reprocher – et très vertement – d’avoir souligné son caractère eschatologique et le caractère assez inévitable d’une riposte d’une telle ampleur. « Ils cherchent les traumatiser », nota sobrement la citoyenne Iccauthli dans une note interne du commissariat aux Affaires Extérieures. « Et ils continueront ». Carnavale ne connaissait pas la demi-mesure ; Du moins c’était le cas du temps de sa noblesse. Celle-là remplacée par une bourgeoisie jusqu’ici assez frileuse, on pouvait imaginer qu’il existait une possibilité réelle de faire évoluer le régime. Bien entendu, l’opération militaire de l’OND était en train de lui forger une identité toute particulière, brutale et assiégée. Le moment Carnavale serait à jamais un moment brutal et solitaire, si les choses n’évoluaient pas. Et un moment qui trouverait, à nouveau, le moyen de se venger de chaque affront réel ou perçu. La proportionnalité, si chère aux gens de l’OND, et les principes associés à l’escalade n’étaient de toute façon que l’excuse d’une brute tenant sa victime au sol. Dans le cas de Carnavale, évidemment, la victime était une autre brute. Plus sournoise mais pas moins déplorable. Un duel à mort entre deux échecs du genre humain.
Il fallait vraiment être paranoïaque pour croire que le Grand Kah sacrifierait tout pour sauver ce régime. Ou d’un dogmatisme confinant à l’aveuglement. Peut-être était-ce aussi pour ça que la communauté internationale, dans sa part sensible, n’avait pas fait la même erreur d’interprétation, et s’était plutôt associée aux efforts de la Confédération. Reprenons.
Nous avons vu l’émergence d’un authentique « Moment Carnavale ». Dans le langage traditionnel de la presse politique, le « moment » désigne plus spécifiquement une fenêtre d’opportunité. Un instant du possible. Par un jeu d’effets et de conséquences terribles, les bombardements Onédiens sur le Joyau Noir avaient ouverts cette fenêtre des possibles et permis de projeter l’idée d’une Carnavale incarnée différemment, et enfin utile au genre humain en tant qu’ensemble. Rappelons un peu. Nous l’avons déjà vu, la Carnavale qui est ici attaquée – le conflit entre l’OND et la Principauté commence stricto sensus avec les bombardements initiés pour protester contre le génocide afaréen, il ne s’agit pas ici de parler de légitimité mais simplement de désigner rune période temporelle – cette Carnavale était celle de la noblesse. Opaque, fermée, d’un racisme décomplexé qui n’a jamais eu à souffrir d’humiliation, elle se percevait comme la seule richesse du monde. Une perle dans son coquillage, bien à l’abri des contingences du monde réel et, du reste, choisie par le Seigneur et le Malin pour être le champ de bataille et le principal acteur d’une fin des temps attendue.
Cette fin des temps n’a pas eu lieu. Sauf peut-être pour la noblesse, grande et petite, qui a déclenché contre elle-même la même efficacité d’action et de destruction qu’elle avait déclenchée contre la Kabalie et l’Empire du Nord. En quelques nuits seulement, Carnavale est morte. Vive Carnavale.
Non. Plus spécifiquement, en quelques nuits seulement, Carnavale a connue tous les traumatismes historiques qui avaient touché le reste du monde occidental avant elle. Ce qui était jusque-là le fief d’une noblesse dégénérée et coupée du monde est entrée par la grande porte dans l’univers froid et – franchement – déplaisant du matérialisme. L’héritage bourgeois est moindre, en comparaison à l’héritage de la noblesse, et le système était moins aux ordres de ceux qui l’avaient reçu que de ceux devant se battre pour assurer son fonctionnement. Soudainement, la féodalité est morte, et pour de bon. Soudainement, Carnavale s’est composée en État. Et nous le savons, libéraux comme marxistes. Nous le savons, agitateurs comme universitaires. Nous le savons, de Manticore à Axis Mundis : l’État porte en lui toutes les potentialités du monde moderne. Toutes les potentialités d’oppression, et de libération. La perle a été mise à jour, on a brisé la coquille.
Pour le Grand Kah il était évident que l’on ne pourrait pas demander à l’OND de revenir sur ses exigences de paix. D’ailleurs cette interprétation répandue par quelques faucons des propositions kah-tanaise ne tient ni sur des demandes exprimées, ni sur des politiques concrètes des communalistes, mais bien sur une interprétation étrange de celles-là. Pour le Grand Kah, cependant, il aurait été pertinent de prendre de la distance et de respirer, puis de voir, enfin, ce qu’était Carnavale la révélée, et comment faire entrer cette dernière dans un monde nouveau. Le souci Kah-tanais pour les civils était réel, et c’était bien celui-là qui avait poussé les communes à exiger une intervention humanitaire, mais l’idée sous-jacente, peut-être naïve, peut-être simplement plus ancrée dans la réalité sociale du monde que ne peuvent l’être les politiques de bombardement, était que Carnavale était enfin accessible, et qu’il était impératif de la tirer vers la « lumière ».
Puis que personne d’autre ne semblait soucieux de se saisir de cet instant, les libertaires le firent, très simplement, et sans plus de questions. Carnavale serait, qu’on le veuille ou non, utile à l’Humanité. On n’y laisserait pas un champ de ruine pour le pur plaisir des yeux, et de la vengeance. Changer la cité en monument à la destruction, à la destruction infligée, n’aurait d’autre intérêt que de démontrer la capacité d’action conjointe de l’OND. Objectif entendable sur le plan tactique, mais inconcevable dans une conception millénariste et universaliste de l’Histoire. Conception qui était, précisément, celle du Grand Kah.Contexte de l'opérationIl était désormais bien admis, au sein des instances confédérales de l'Union, que la question des missiles se réglerait bien naturellement puisque ceux-là seraient tirés en direction des pays participant à l'attaque : en somme, l'arsenal balistique se régulerait de lui-même. Pour les autres aspects, il existait désormais une solution qui permettrait la bonne application des conditions de l'OND sans pour autant prolonger le bain de sang. Une solution que l'Union avait, sans doute, eu du mal à présente au monde. Ou peut-être que ce dernier était incapable de l'entendre. Aux yeux des kah-tanais les ploutocrates avaient de toute façon démontré toute leur inconséquence en insistant sur la nécessité d'appliquer leurs conditions avant de pouvoir penser à un cessez-le-feu. Les tapis de bombes devraient-ils continuer de tomber pendant les jours, semaines, mois qu'exigeraient certaines des recommandations ?
Peu probable, mais il fallait reconnaître que la formule officielle de l'OND laissait un peu à désirer. Sûrement il y aurait, à un moment, une accalmie ou une lassitude. On finirait peut-être par envisager qu'il était maintenant possible de sous-traiter l'élimination des stocks chimiques ou le procès (par contumence, nécessairement) de la noblesse suicidée sans passer par l'étape de l'invasion traumatique.
Sûrement.
Cela étant, les kah-tanais avaient assez peu de certitudes sur la question. Rien dans la communication essoufflée et excessive des pays membres de l'OND – qui n'avaient, et on pouvait les comprendre au vu des circonstances – en somme fait qu'exprimer un mélange de méfiance excessive et d'agressivité – ne laissait espérer la potentialité d'une accalmie. Le changement de régime de la Principauté n'était pas compris, ou ignoré à dessein. On continuait de tirer des missiles car on continuait à subir des bombardements. Tout cela posait en fin de compte la question du projet de société voulu par les nations membres de l'OND.
Considérant sans doute que les tapis de bombe ne représentaient pas un système gouvernemental viable (indépendamment de la tout à fait réjouissante vague de suicides qu'ils avaient provoqué dans la haute noblesse), on avait réfléchi à toutes les solutions. Et enfin, soudainement, avec l'accord de la Principauté et la participation d'une dizaine de pays membres de la Communauté internationale, les kah-tanais avaient passé la frontière, à deux endroits, et investis la métropole et ses îles. Il était plus que temps d’arrêter les violences, d’où qu’elles viennent.
Et donc, en pratique ?
Nous l’avons déjà constaté, l’OND et Carnavale ont mené leur diplomatie en vase clos. Si le spectacle du conflit est mondial, le mot d’ordre semblait être que les « bombardements continueront jusqu’à amélioration de l’état d’esprit ennemi », état d’esprit qui du reste, s’améliorait mais par petite touches. Fallait-il s’attendre à autre chose ? La situation, donc, était qu’une force inarrêtable allait entrer en collision, et à pleine vitesse, avec une force inamovible. La proposition initiale du Grand Kah était de permettre une cessation des hostilités en assurant – cela avait été dit – l’obtention des conditions de l’OND par des moyens pacifiques. La pensée de doux rêveurs ? Peut-être, peut-être pas. Les faits étant ce qu’ils sont il est désormais impossible de déterminer si cette possibilité aurait pu dépasser le stade de la fiction. Elle avait au moins remporté l’aval des Carnavalais et, peut-on estimer, aurait pu être adoptée pour de bon à un moment de la guerre au moins. En effet, la détestation de l’OND pour Carnavale – toute légitime, insistons encore sur ce point pour ceux qui seraient encore tentés d’interpréter les faits à la lumière limitée de leur colère – s’est vu répondre par le mépris d’une structure culturelle qui n’a que faire de la médiocrité. Hors l’OND l’est, en pratique, et au sens le plus strict de la définition.
Être le grand et le petit. Ni pathétique et misérable, ni animés de grands objectifs, sujette à de grandes expériences, présentant une force existentielle indéniable. Fermement matérialiste, l'OND ne propose rien qui ne soit capable de faire rêver Carnavale. Dans une logique quasi Nitzchéenne, Carnavale perçoivent leurs récriminations comme une morale d'esclave, parfaitement incompréhensible. Le Grand Kah, pour sa part, est un objet millénariste, avec lequel il devient dès-lors d'établir une forme de dialogue et d'entente. Les objectifs initiaux du Grand Kah, donc, étaient d’intervenir à Carnavale pour rendre la continuation des bombardements inutiles en résolvant la crise par des moyens pacifiques et concertés avec les populations locales. Ces objectifs furent finalement abandonnés fassent à l’assurance répétée des pays membres de l’OND, lesquels se sont assurés de faire comprendre que cette option était inacceptable. Les propositions de sommet pour la paix qui furent ensuite émises par des puissances à priori neutres voir amis avec les belligérantes – Westalia, qui souhaitait établir une mission humanitaire commune et coordonnée et discuter d'un avenir commun pour le Joyau Noir – et la Messalie, proposant la formule d'une "conférence internationale" sur son sol indéniablement neutre, ou celle de la Gallouésie, furent à leur tour non pas refusées mais bien ignorées. Et c'est sans même évoquer la proposition de l'azuréen Amir Bey il-ir Usdeli, dont le plan de paix en 6 points était dans les faits plus radicales encore que la proposition sommes toutes très molle des kah-tanais.
J'aurai ma livre de chair, Antonio.Soit, mais en pratique ?Nous reprendrons ici la terminologie utilisée par l'OND pour désigner le Sous-Théâtre 1 et 2, respectivement les Marquises Carnavalaises et Carnavale. Par souci de clarté nous sépareront aussi ces deux théâtres pour les traiter respectivement et ce bien que chaque action initiée là-bas ne peut pas manquer d’avoir un impact ici, évidemment.
Sous-Théâtre 2, Le Joyau Noir, Aube Sereine :Au final, les discussions entre le Grand Kah et le secrétariat général de l'OND eut au moins pour effort d’apporter, outre des questionnements sur le timing même de l'opération, la possibilité de voir émerger des zones à priori épargnées par les bombes de la coalition ONédienne. C'est à dire que lorsque l'on bombarde une mégalopole habitée par plusieurs millions d'âmes, on prend le risque de casser quelques œufs, et l'objectif des kah-tanais en Carnavale métropolitain était de réduire au maximum ce facteur de pertes, tant dans un esprit humanitaire que pour confronter la principauté à un concept qui lui était jusqu'à peu relativement étranger : celui, eh bien, d'étranger. Tout ceci tombe vraiment bien. D’ailleurs l’Union n’était pas la seule à mener des opérations humanitaires : la Sérénissime République de Fortuna avait elle aussi déployée ses moyens, en pratique des navires-hôpitaux à la périphérie de la zone de conflit, adoptant une posture strictement humanitaire.
Ainsi, si quelques centaines de kah-tanais furent déployés hors de la Citadelle au début des bombardements pour tenter de limiter l’opération des milices de la noblesse (cela remonte donc au tout début du conflit et visait explicitement à éviter que le suicide de la classe dirigeante ne déborde sur la classe ouvrière), ces forces armées se sont depuis retirées pour laisser place à l'intervention du Grand Kah à Carnavale. Bien qu'initiée par lui, elle n'est pas un acte isolé. Elle est soutenue et rejointe par une coalition internationale hétéroclite, unie par le même "impératif humanitaire" de mettre fin au massacre des civils. Cette alliance, qui dépasse les blocs idéologiques habituels, comprend :
- Le Grand Kah, en qualité d’initiateur
- Le Royaume constitutionnel de Marcine
- La Sérénissime République d’Achos
- La République Populaire et Sociale d'Illirée
- La République Socialiste de Negara Strana
- Les Quatre Vallées, bien heureux qui saurait en désigner quel bout,
- Le Duché de Gallouèse
- Les peuples nomades des Shuharri
- Le Grande République de Westalia, qui fournit du matériel humanitaire à l'ensemble
Si la République de Lermandie, alors proche de l'OND, a proposé son "accompagnement et sa médiation", cette demande semble être restée lettre morte, empêchant de fait sa participation au delà de la sphère diplomatique. On peut ainsi, ou pour autant, considérer l’initiative comme jouissant d’une relative crédibilité.
L'opération "Aube Sereine" du Grand Kah et de ses alliés vise à créer un sanctuaire humanitaire au milieu d'une zone de guerre active. Les forces sont limitées (500 soldats kah-tanais en plus des volontaires internationaux) et dépendent fortement de la coopération des autorités locales (les milices d'Améthyste Castelage et les guides du SAD BB) ainsi que de la logistique navale de la flotte kah-tanaise. Les cinq camps sont conçus pour être complémentaires, formant un réseau de secours agile et spécialisé pour faire face à la catastrophe.
1. Camp "Espoir" - Hub Principal de Triage et de Coordination
Localisation : Sur les plages et dans la zone portuaire immédiate de Carnavale, là où les forces kah-tanaises ont initialement débarqué. C'est le point d'entrée principal pour l'aide arrivant par la mer.
Fonction Principale : C'est le cœur névralgique de l'opération. Il sert de centre de commandement, de hub logistique principal et de premier point de triage massif pour les réfugiés et les blessés arrivant de la ville.
Description Détaillée : Le plus grand et le plus actif des camps. Il est composé d'une centaine de grandes tentes et de structures préfabriquées. L'activité y est incessante : des navettes débarquent des civils, les équipes médicales effectuent un premier tri (blessés graves, blessés légers, personnes indemnes mais en état de choc), et les volontaires distribuent les premières rations d'eau et de nourriture. C'est ici que sont planifiées les rotations, les approvisionnements et les missions de sécurité. L'ambiance est un mélange d'urgence contrôlée et d'espoir tangible.
Participants Notables :
Grand Kah : L'état-major de l'opération, les équipes de logistique et de communication.
Républiques Socialistes (Illirée, Negara Strana) : Leurs ingénieurs et techniciens aident à monter les infrastructures (purification d'eau, générateurs).
Guides du SAD BB : Présents partout pour la traduction, l'orientation et la liaison avec les populations locales.
Rôle des 500 soldats kah-tanais : La majorité du contingent (environ 250 soldats) est affectée ici pour sécuriser le périmètre du camp, protéger le port et les convois logistiques, et maintenir l'ordre face à l'afflux de réfugiés.
2. Camp "Asclépios" - Hôpital de Campagne Avancé
Localisation : Dans une zone sécurisée et légèrement en retrait du port, à proximité immédiate de l'embarcadère menant à l'île de Bourg-Léon.
Fonction Principale : Traitement médical et chirurgical avancé. Ce camp accueille les blessés les plus graves triés au Camp Espoir, qui nécessitent une intervention chirurgicale d'urgence. Il sert de relais avant une éventuelle évacuation vers le "Grand Hôpital" du Dr. Géminéon à Bourg-Léon.
Description Détaillée : C'est un véritable hôpital de campagne, plus structuré et plus calme que le camp principal. Il est composé de modules hospitaliers gonflables et de tentes stérilisées. L'accent est mis sur l'hygiène et l'efficacité médicale. C'est ici que se jouent les batailles pour la vie.
Participants Notables :
Sérénissime République d’Achos : En charge de la direction médicale, apportant son expertise.
Grand Kah : Fournis le gros des chirurgiens militaires et du matériel médical avancé.
Équipes du Dr. Géminéon : Assurent la liaison et organisent les transferts vers Bourg-Léon.
Rôle des 500 soldats kah-tanais : Un détachement d'environ 100 soldats assure une sécurité de haut niveau pour protéger les installations, le personnel médical et les patients, considérés comme des cibles de grande valeur.
3. Camp "Phare" - Centre d'Accueil et de Soutien Psychosocial
Localisation : Installé dans un grand parc public ou une place partiellement épargnée par les bombardements, un peu à l'intérieur des terres pour offrir un environnement plus serein.
Fonction Principale : Soutien psychosocial, réunification familiale et administration civile temporaire. Ce camp s'occupe des civils qui ne sont pas physiquement blessés mais sont traumatisés, perdus ou ont été séparés de leur famille.
Description Détaillée : L'ambiance y est délibérément moins militaire. On y trouve des espaces de discussion, des aires de jeux improvisées pour les enfants, et de grands panneaux où sont affichées des photos de personnes disparues. C'est un lieu d'écoute et de reconstruction du lien social.
Participants Notables :
Duché de Gallouèse : Leurs experts en administration civile et en droit humanitaire aident à l'enregistrement des déplacés.
Royaume de Marcine : Ses groupes bénévoles et religieux offrent un soutien spirituel et moral.
Les Quatre Vallées : Leurs membres, peut-être experts en organisation communautaire, aident à structurer des assemblées de résidents pour l'autogestion du camp.
Rôle des 500 soldats kah-tanais : Une présence légère (environ 50 soldats), plus discrète, assure la sécurité sans intimider les civils traumatisés.
4. Camp "Fraternité" - Entrepôt et Centre de Distribution
Localisation : Directement dans les entrepôts et les hangars réquisitionnés du port de Carnavale, qui ont été sécurisés.
Fonction Principale : Logistique pure. C'est ici que les cargaisons massives d'aide (nourriture, tentes, médicaments, vêtements) sont déchargées des navires, inventoriées, stockées et préparées pour être distribuées aux autres camps et, à terme, à la population.
Description Détaillée : C'est un camp de travail, bourdonnant d'activité. Des chariots élévateurs déplacent des palettes, des volontaires forment des chaînes humaines pour trier les dons. L'organisation y est quasi-militaire pour assurer une gestion efficace des stocks et éviter le gaspillage ou le vol.
Participants Notables :
Grand Kah et Negara Strana : Leurs experts en logistique dirigent les opérations.
Volontaires de Marcine et d'Illirée : Fournissent une grande partie de la main-d'œuvre pour le tri et le conditionnement.
Rôle des 500 soldats kah-tanais : Un contingent d'environ 50 soldats est dédié à la surveillance des entrepôts 24h/24, une mission cruciale pour prévenir les pillages.
5. Poste Avancé "Mextluicatl" - Unité Mobile de Secours
Localisation : Mobile. Ce n'est pas un camp fixe mais une colonne de véhicules tout-terrain et d'ambulances blindées qui opère en périphérie des zones de combat et dans les quartiers difficiles d'accès.
Fonction Principale : Intervention rapide, premiers secours et évacuation. Cette unité s'aventure là où les civils sont encore piégés, distribue des kits d'urgence, administre les premiers soins et évacue les blessés vers les camps fixes. Elle sert aussi d'unité de reconnaissance humanitaire.
Description Détaillée : Une unité agile et courageuse. Les véhicules sont marqués de grands symboles humanitaires pour éviter d'être pris pour cible, bien que le risque soit permanent. L'équipe est composée des membres les plus expérimentés et endurcis de la coalition.
Participants Notables :
Peuples nomades des Shuharri : Leur expertise de la survie en milieu hostile et de la mobilité en fait les chefs naturels de cette unité. Assez curieusement, ces types semblent connaître la ville.
Grand Kah : Fournis les médecins de combat, les véhicules et une petite escorte de forces spéciales (le reste des 50 soldats) pour la protection rapprochée.
Guides du SAD BB : Indispensables pour naviguer dans le dédale urbain de Carnavale et négocier le passage avec les éventuelles milices locales restantes.Il faut noter que depuis le déclenchement de l'opération au sol de l'OND, l'opération Aube est sur le départ. Les blessés et malades sont renvoyés vers les hôpitaux Carnavalais, Fortunéens ou sur un port flottant aménagé à la Citadelle. Le personnel humanitaire est évacué ainsi qu’une partie du matériel (celui d'origine Westalienne ne pouvant – sur demande explicite de la Grande République – être confié à des instances Carnavalaises).
Les rares canaux de discussion existant avec les forces de l’OND sont mis à profit pour proposer l’envoie de matériel humanitaire et médical aux forces de la coalition, dans un esprit d’entre aide et pour permettre la mise en place de leurs propres centres d’aide. Dans les faits les kah-tanais craignent que l'invasion de la ville par des forces armées ne crée une situation tout bonnement ingérable pour la coalition humanitaire, et préfère donc se replier afin de se regroupe et d'envisager l'augmentation des moyens ou l'abandon d'Aube Sereine.
Sous-Théâtre 1, Les Marquises. Pas Carnavalaises. Plus Carnavalaises.Suite à l'accord négocié à Bourg-Léon entre Améthyste Castelage et les représentantes du Comité de Volonté Publique kah-tanais, l'intégration de Carnavale aux Communes Unies s'est enclenchée par étapes progressives. S'il appartient à chaque pays membre de la communauté internationale de juger du caractère opportun ou même légitime de cette opération, elle a dors-et-déjà donné quelques résultats des plus concrets, notamment en ce qui nous concerne, dans la région des Marquises. Une force d'intervention rapide kah-tanais a en effet été déployée depuis la Fédération des Marquises sur leurs "sœurs Carnavalaises", réalisant par la même un vieux fantasme de ce groupe d'îles celtiques, qui n'avaient jamais réellement apprécié le voisinage de "colons lointains et francophones". En d'autres termes, à l'arrivée de l'OND sur place, la population était déjà forcée de se gaver de Mushy peas. Mushy peas pour tout le monde. Et c'est sans parler des haricots au petit déjeuner. Mais reprenons.
Sur le plan concret, les forces kah-tanaises ont donc établi un contrôle effectif de l'ensemble des îles carnavalaises. Fort-Marin, évidemment, mais aussi les deux îles dites centrale et australe. Les infrastructures militaires ont été sécurisées, arrachées des mains de la petite garnison d'un millier d'hommes qui tenait jusqu'à peu l'endroit. Ceux-là ayant récemment acquis le double privilège d'un syndicat autonome et d'une double nationalité carnavalo-marquisoise furent invités à rester consignés dans leurs casernes par la citoyenne-brigadière Caireall Ó Dubhuir, qui jugeait que les intégrer sous un commandement kah-tanais aurait pu créer quelques polémiques.
Cette situation initiale évolua près d’une semaine plus tard, lorsque le citoyen-sergent Ceat Mac Amhlaidh fit remarquer à sa supérieure que ces hommes pouvaient représenter des cibles pour les forces de l’OND à partir du moment où ils restaient confinés dans des structures strictement militaires. Après quelques tergiversations, ils furent ainsi "redéployés", selon les termes d’usage, dans des centres de confinement. les réduisant de fait à un statut de prisonniers de guerre mobilisables sur demande. « De toute façon », fit doctement remarquer la citoyenne, « la guerre ne devrait plus trop durer, maintenant ». Elle était d'un insondable optimisme.
Rappelons à toutes fins utiles que la stratégie kah-tanais a toujours été de rendre les violences liées au conflit inutile, en réalisant les objectifs qu'elles visaient par d'autres moyens. C'est à dire, dans le cas présent, qu'il fallait désarmer ces îles. C'était tout à fait au goût des marquisois, lesquels, avec une longue histoire de piraterie, de contrebande, de marine libre et marchande et, enfin, de chasse au plomb, n'aimaient de toute façon pas particulièrement les missiles. Fussent-ils chimiques ou non. Recevant un support direct du continent, les marquisois s'échinèrent donc à localiser les sites de production et de stockage, mais aussi de lancement, et à les démonter, pièce par pièce, comme d'immenses puzzles dont un expédia les pièces à Tir Bhriste afin de les démanteler dans de bonnes conditions. Le gouvernement communal de Fort-Tempête avait rarement eu à gérer une opération d'une telle ampleur, mais il y éprouvait un certain plaisir. « Regarde bien, Axis Mundis. Regarde donc ce qu’on sait faire ! Pas mal, hein ? » Pas mal en effet. Le soutien des carnavalais fut des plus précieux, sinon essentiel au succès de l'opération.
Pour le reste, le commandement militaire des Îles Marquises envisageait une posture de désescalade active et – il est vrai – un peu badine, en créant un fait accompli double : premièrement les îles Marquises (carnavalaises) ne représentaient plus un intérêt stratégique, du reste, il n'y aurait plus personne sur qui tirer à l'arrivée de l'OND. À part quelques civils. Vous aimez ça, hein ? Salauds. L'idée centrale restait pour autant de prévenir une confrontation militaire directe avec les forces de l'OND tout en démontrant la crédibilité de l'engagement du Grand Kah. On ne se faisait aucune illusion sur la façon dont cela serait perçu, cela dit. Six mois de diplomaties démontraient le caractère désormais cicatriciel de l'avis ONédien sur la question. Mais tout de même, quand on croyait à sa lutte, il fallait la mener jusqu'au bout.
Ordre de Bataille de la Force d'Intervention et de Stabilisation des Marquises (FISM)
Théâtre d’Opérations : Sous-Théâtre 1 (Îles de l'Océan d'Espérance / "Marquises Carnavalaises")
La Force d'Intervention et de Stabilisation des Marquises (FISM) a été déployée pour prendre le contrôle des îles carnavalaises, conformément à l'accord passé avec le nouveau gouvernement de la Principauté. Sa mission est d'assurer la sécurité de la zone, de neutraliser les infrastructures militaires restantes, et d'établir une posture de désescalade active face à l'arrivée imminente des flottes de l'OND.
La composition de la force est conçue pour être crédible sur le plan défensif, capable de résister à une agression via une stratégie de déni d'accès, mais non configurée pour une offensive de grande envergure en haute mer.
II. COMPOSITION DE LA FISM
Commandement : Citoyenne-Brigadière Caireall Ó Dubhuir
A. Élément Naval - Flotte de Défense Côtière
Cette flotte est spécifiquement configurée pour le contrôle des eaux littorales, l'interdiction de zone et la défense de l'archipel. Sa doctrine repose sur la supériorité numérique locale, la manœuvrabilité et la saturation, plutôt que sur l'affrontement de navires de ligne en haute mer. Elle constitue une défense porc-épic potentiellement redoutable dans le contexte insulaire, bien qu'elle soit pour l'heure positionnée dans la partie traditionnellement kah-tanaise des marquises.
Ligne Principale de Défense :
- 25 x Corvettes composées de :
- 6 x Corvette - Niveau 9
- 4 x Corvette - Niveau 7
- 9 x Corvette - Niveau 6
- 6 x Corvette - Niveau 3
Force de Patrouille et d'Interception Rapide :- 16 x Patrouilleurs composés de :
- 5 x Patrouilleur - Niveau 10
- 10 x Patrouilleur - Niveau 4
- 1 x Patrouilleur - Niveau 1
Groupe de Harcèlement et d'Intervention Très Rapide :- 5 x Vedettes (dont 2 de Niveau 9)
Soutien Spécialisé :- 1 x Dragueur de mines - Niveau 9
- 2 x Remorqueurs - Niveau 6
B. Élément Terrestre - Brigade d'Infanterie de Marine (~3 000 soldats)
Déployée initialement par des navires de transport qui se sont depuis retirés ou mis à quai, cette brigade mécanisée assure le contrôle physique des trois îles principales et de leurs infrastructures critiques.
Infanterie et Armes de Soutien :
- 3 000 x Armes légères d'infanterie - Niveau 11
- 200 x Mitrailleuse lourde - Niveau 10
- 30 x Mortier léger - Niveau 7
- 150 x Lance-roquettes - Niveau 9
- 200 x Lance-missiles antichar - Niveau 10
Véhicules de Combat et de Transport :- 40 x Véhicule de combat d'infanterie - Niveau 10
- 150 x Transport de troupes blindé - Niveau 10
- 30 x Véhicule blindé léger - Niveau 10 (pour la reconnaissance)
Artillerie Mobile et DCA :- 12 x Lance-roquettes multiple - Niveau 10
- 12 x Canon automoteur - Niveau 9
- 30 x Lance-missiles antiaérien mobile - Niveau 10
- 15 x Canon antiaérien mobile - Niveau 4
Logistique, Génie et Commandement :
- 100 x Camion de transport - Niveau 10
- 20 x Camion-citerne - Niveau 10
- 10 x Char de dépannage - Niveau 8
- 15 x Véhicule de transmission radio - Niveau 10
- 5 x Véhicule radar - Niveau 10
C. Élément Aérien - Escadrille Mixte
Basée sur l'aérodrome sécurisé de Fort-Tempête, cette escadrille est chargée de la supériorité aérienne locale, de la surveillance et de la guerre électronique.
Supériorité Aérienne et Multi-rôle :
- 12 x Avion de chasse - Niveau 10
- 8 x Chasseur-bombardier - Niveau 8
Soutien et Renseignement :- 1 x Avion radar (AWACS) - Niveau 8
- 1 x Avion de guerre électronique - Niveau 8
- 5 x Drone de reconnaissance - Niveau 8
Transport et Héliportage (pour la mobilité inter-îles) :- 4 x Avion de transport tactique - Niveau 9
- 6 x Hélicoptère de transport moyen - Niveau 10
- 6 x Hélicoptère d'attaque - Niveau 8
L'objectif de l'opération kah-tanais était donc, comme nous l'avons vu, de prévenir une confrontation militaire directe – ou dans l'absolu, quelle qu'elle soit – avec les forces de l'OND. 24 h avant le contact estimé avec les forces de l'OND, les unités de la FISM se positionnèrent de manière visible mais non-agressive. Le drapeau vert de la Fédération des Marquises, déjà hissé aux côtés de ses pairs carnavalais sur les bâtiments officiels, flottait fièrement au vent. Les systèmes de défense anti-aériennes et côtières furent activés, mis en alerte, mais sans pour autant que les radars de tir ne quittent n'adoptent une position agressive. Le trafic maritime civil autour des îles fut bien naturellement dérouté afin de créer une zone de sécurité claire pour tous les acteurs.
Quelque dix heures avant l'entrée de l'OND dans la zone économique exclusive (ou disons, puisqu'elle n'existe pas, les eaux traditionnellement territoriales des îles), l'impayable Citoyenne-Brigadière Caireall Ó Dubhuir connue son heure de gloire : non sans une certaine excitation, et savourant l'instant en même temps qu'un délicieux café banaraih, établit une communication directe et non cryptée avec le commandement de la flotte de l'OND (visant en priorité la force tanskienne de l'Opération Seal). Le message transmis fut le suivant.
« Commandants de la coalition de l'OND,
Au nom de la Confédération du Grand Kah et de la Fédération des Marquises, nous vous souhaitons la bienvenue dans les eaux proches de notre archipel ! Je suis la Citoyenne-Brigadière Caireall Ó Dubhuir.
Nous vous informons que les forces de la Garde Communale des Îles Marquises – sous mon commandement – assurent désormais la sécurité et la stabilité de ce territoire. Nos unités sont déployées sur l'ensemble des îles et ont pris le contrôle des infrastructures stratégiques.
En conséquence, les infrastructures militaires présentes sur ces îles ont été neutralisées, les arsenaux placés sous scellés et les garnisons locales consignées. L'objectif de désarmement de votre mission est donc, sur ce théâtre d'opérations spécifique, déjà atteint et sécurisé par nos soins. Toute action militaire supplémentaire serait de ce fait redondante.
Afin d'éviter tout malentendu et de travailler à une désescalade immédiate, nous vous invitons à envoyer une délégation de votre état-major à Fort-Marin pour une visite d'inspection et de coordination. Cela vous permettra de constater par vous-même la situation sur le terrain et d'établir avec nous un canal de communication direct pour la suite des événements. D’ailleurs vous verrez, c'est vraiment curieux mais les types ont monté des montagnes loduarienne dans les cratères que vous avez creusés. Je vous montrerai ça. C’est très atypique.
J’attends votre réponse et espère une issue pacifique à cette situation. »