Gina Di Grassi (15 avril avril 2018)

Ce n'est pas parce que sa patrie est en feu qu'il n'est pas dans notre possibilité d'en faire profiter les autres. Ceci est probablement l'état d'esprit et la sottise qui a caractérisé les actions et les méthodes des capitaines des deux navires des patries ennemis de Porto Rosso et de Nuevo Fortuna. Les gens du pays fortunéen sont brillants, ils font preuve de l'étincelle du génie qui caractérise les grandes nations et les belles cités bien bâties. Mais on décrit également volontiers notre peuple comme confus, hutin, prompt à se battre et à nous confronter lorsque nous ne faisons pas commerce. C'est à ce sang bouillant que l'on doit le coup de canon qui fut tiré à quelques encablures du Port de Messalie, et qui marqua le point de départ de la "Bataille de Messalie", et également à l'indécision des dirigeants de la cité messaliote, qui n'ont su répondre aux appels à l'aide du patrouilleur de Porto Rosso, qui pourtant leur avait demander l'asile en leur port des semaines durant. Car si porto rossiens et néo fortunéens étaient à des milliers de kilomètres de chez eux, la guerre se prolongeait ici, dans les eaux de cette patrie neutre qui n'avait su donner réponse aux requêtes de chacun. Des semaines durant, le navire néo fortuéen resta là, stationné à quelques encablures des quais où le patrouilleur de Porto Rosso, qui avait été poursuivi jusqu'ici, et qui su mettre à profit ce temps pour remettre en état, à la fois navire et équipage. Mais sans nouvelle de leur demande d'asile, il arriva bien un moment où ces derniers durent repartir, et se confronter à leurs poursuivants. Durant ce temps, les capitaines de ces deux vaisseaux eurent tout le loisir d'appeler grand renfort de leurs patries, qui tarda cependant. En effet, le 15 avril au petit matin, l'équipage du patrouilleur prit la décision difficile de lever l'ancre, et de tenter une échappée du rivage messaliote, afin de rejoindre leur nation, au profit d'un épais brouillards et du manque de moyens de détection d'un navire ennemi dont ils savaient qu'il disposait de moyens tout aussi dérisoires que les leurs. Il y avait là également, peut-être, l'expression d'une peur: celle de voir arriver les renforts de la patrie ennemie, et qui mettrait de fait fin à cette tentative de fuite, mais aussi...il y avait une ruse dont je vais vous conter lle cheminement.
C'est à l'aurore que les habitants du vieux port de Messalie purent constater la disparition du navire porto rossien, qui, dit-on, esquiva de ce fait le règlement de la dette que l'équipage devait pour la réparation d'urgence des avaries du bâtiment. Après des semaines de traque, les deux patrouilleurs s'engagèrent au combat dés que les porto rossiens s'eurent éloignés de la berge du vieux Port, ce qui n'empêcha point les messaliotes de pouvoir assister au spectacle, et au loin, de voir "danser" les deux navires, qui ne furent bientôt que deux points à l'horizon. Le bruit du canon tonna comme un orage lointain et inoffensif, et qui pourtant, sur place, ne fut que chaos et désordre. L'affrontement entre les deux navires débuta par les traditionnelles manœuvres visant à obtenir la portée et le positionnement idéal, tout en tirant des coups de semonce de part et d'autre. Les néo-fortunéens réalisent que l'affrontement aura bien lieu aux portes de Messalie, alors même que de ce beau matin, le quart des marins fut à peine relevé. Les premiers tirs sont maladroits, ne touchant guère davantage que le creux des vagues, et les deux patrouilleurs se rapprochèrent graduellement, au point qu'il fut bien dur désormais, de rater sa cible.
Il était inhabituel en les temps présents, de se battre sur mer sans appui de l'air, ou d'un quelconque dispositif d'artillerie: ce combat était là le reflet d'une façon passée de recourir aux armes, et que l'on n'avait pas vu depuis fort longtemps, où l'héroisme et l'audace avaient un rôle important. Celui-ci fut long, plusieurs dizaines de minutes à recourir au pilonnage systématique, jusque que surpris, les messaliotes témoins de la scène constatent avec surprise que les porto rossiens, qui étaient les chassés et les apatrides qui prièrent pour faire halte dans leur port et demandant protection, ceux là même prirent le dessus, et l'on vit une colonne de fumée s'échapper du patrouilleur de Néo Fortuna.
A ce stade, il aurait été aisé de penser que les gens de la patrie de Porto Rosso eurent gagner le combat, et que leurs adversaires s'eurent désengagés, mais c'était mal connaître les succès et les revers, les coups de pouce que Dame Fortune peut accorder aux Hommes. Elle avait sans doute estimé, ce jour là, que la bravoure se devait d'être retrouvée dans chaque camp, ou bien qu'elle fut bien trop dérangée par ce vacarme se jouant sur ses flots, dans le creux de son ventre. Ainsi, alors qu'il était aisé de penser que le patrouilleur néo fortunéen accuserait la retraite, les messaliotes furent témoins de l’apparition au loin de deux autres petits points, puis de quatre: par du destin, les renforts des deux patries, que les deux capitaines avaient appelés de tous leurs vœux, avaient fait irruption quasiment au même moment: d'un duel entre deux navires, on assista dés lors au combat de six navires, qui avaient déboulé sans attendre leur reste au secours des bâtiments déjà engagés. Un affrontement impromptu au bout du monde, avec pour seuls témoins les habitants d'un petit paradis fiscal. Il n'en faudrait pas davantage pour écrire une bonne histoire.
- Le poste suivant est la suite de celui-ci. Veuillez le lire si vous voulez connaître davantage du contexte.
- L'affrontement a eu lieu en raison de l'absence de réponse du gouvernement messaliote vis à vis de la demande d'asile de l'équipage du patrouilleur, qui l'a poussé à quitter l'embarcadère où il avait trouvé refuge.
- Porto Rosso et Nuevo Fortuna ont déployé chacune trois patrouilleurs. Deux modestes flotilles donc, mais qui au regard des faibles capacités de ces deux micros-états, constitue un engagement important.
- L'affrontement se déroule aux large des eaux messaliotes, à grande proximité des eaux fortunéennes et antériniennes.
- Les joueurs ayant des flottes à uns distance raisonnable de l'affrontement peuvent espérer arbitrer la fin des combats ou y participer (flotte fortunéenne et antérienienne non loin, par exemple).