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Manuel de l'explorateur en herbes - Page 2

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Le quartier des luminaires
5ème quartier de Carnavale

Le quartier des luminaires

Le quartier des luminaires est un vieux quartier du nord-est de la capitale, bordant la mer. Il s'agit de l'ancien port commercial historique de Carnavale ainsi que la porte d’évacuation de plusieurs de ses canaux, dont celui des hélicons. Autrefois resplendissant, fort d’une architecture ancienne et riche de ses quais de transbordement, il a été progressivement délaissé pour des ports plus modernes et des quartiers d’habitation plus centraux ou dans le sud de Carnavale, sur les hauteurs, où les vapeurs toxiques de l'industrie se font moins sentir. Frontalier de plusieurs bas-quartiers jugés pestilents, ses bâtiments somptueux n’auront pas suffi à garder la noblesse et la bourgeoisie dans le quartier des luminaires qui est progressivement abandonné à la plèbe.

Dans les premières décennies suivant le Chaos, il fait l’objet de très nombreux squats d’indigents et plusieurs républiques prolétariennes sont déclarées dans le quartier des luminaires. Écrasées dans le sang, le spectre des barricades hante encore ses ruelles qui devient de plus en plus malfamées. Ses habitants accusent les grandes familles de laisser volontairement la situation se dégrader pour empêcher que ce quartier historiquement révolutionnaire ne recouvre son potentiel contestataire. Stratégie ou non, le quartier des luminaires s’enfonce dans le crime et la maladie jusqu’au début des années 2010.

Ultime clou ans le cercueil de ce quartier historique, il est alors envahi par de grandes meutes de chiens sauvages qui s’en prennent aux derniers habitants. Ceux-ci ne parviennent pas à contenir ces meutes, trop nombreuses, qui rendent invivable l'existence dans le quartier. Ses habitants en sont progressivement repoussés jusqu’à devoir abandonner leurs maisons pour des quartiers plus vivables comme le quartier des oranges. En 2014, la Principauté de Carnavale décide d’incendier au napalm le quartier des luminaires, qui est alors reclassifié en « quartier ravagé ». Un immense feu se déclenche et décime les meutes de chien, au prix d’une perte de patrimoine tragique.

Aujourd’hui, seuls des vestiges subsistent du quartier des luminaires. Les squelettes de ses coupoles crevées par les flammes, des ponts effondrés sur eux-mêmes et des fondations en pierre noircies, sur lesquelles s’élevaient autrefois de superbes bâtiments malheureusement construits en matériaux inflammables. Délaissé aussi bien par les autorités carnavalaise que par les habitants, il est le repère des indigents et des désespérés qui hantent ce quartier fantôme où il ne reste plus rien à voler depuis longtemps. Seuls quelques explorateurs osent encore s'aventurer dans ce décor apocalyptique. En raison de son abandon, le quartier des luminaires n'est pas vraiment dangereux (exception faite des animaux), mais il ne représente pas non plus de réel intérêt et de sinistres rumeurs continuent de hanter les lieux.

Les nombreux canaux de Carnavale qui se déversent dans la mer au niveau du quartier des luminaires ont pris l’habitude de s’en servir comme dépotoir, en laissant dériver leurs ordures jusqu’à ses berges, sur lesquelles elles s’accumulent. C’est là l’unique source de nourriture et de richesse des pauvres hères qui habitent le quartier des luminaires. La pestilence, la maladie et le retour des meutes de chiens ont achevé d’interdire ces lieux aux hommes. L'Armageddon't n'a ni empiré ni amélioré l'état de ce quartier, définitivement perdu pour l'humanité.
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Le quartier des bouquinistes
8ème quartier de Carnavale


Le quartier des bouquinistesLe quartier des bouquinistes
Le quartier des bouquinistes est un petit quartier de Carnavale, assez confidentiel et parfois confondu avec un quartier inondé. Classifié comme un quartier médian par Commissariat Central, le quartier des bouquinistes doit son nom à la surprenante profusion de libraires ayant élu domicile dans ses ruelles. Si son architecture est bien moins grandioses que dans d’autres lieux de la Cité noire, son atmosphère tamisée et la quiétude des lieux en fait un quartier agréable où se promener, propice aux rencontres discrètes et aux conversations paisibles.

Le quartier des bouquinistes répondait autrefois au nom de quartier des passerelles. Partiellement immergé en raison de la montée des eaux provoquées par le barrage d’acide au début du siècle dernier, les habitants se sont adaptés et ont érigé de nombreux petits ponts au-dessus de l’eau afin de pouvoir circuler d’une rue à l’autre sans se mouiller. Pendant le Chaos, le quartier des passerelles s’est organisé pour se défendre face à l’anarchie et la violence qui régnait en ville. Des milices citoyennes se sont mises en place sous la tutelle du puissant syndicat des libraires. Ces-derniers bénéficiant de l'un des QI moyens les plus élevés de la Principauté (en concurrence avec les médecins de Bourg-Léon et les zoobiologistes qui travaillaient dans les Jardins Botaniques) ils mirent en place une diplomatie audacieuse et évitèrent les conflits internes ce qui leur permit de faire du quartier des passerelles un lieu préservé.

Le quartier des passerelles est alors devenu un refuge pour les Carnavalais les plus doux, et les livres devinrent leur signe de ralliement. « Qui aime bouquiner n’a pas le temps d’être violent » devint un message d’espoir et le quartier des passerelles prit le nom de quartier des bouquinistes à la fin du Chaos. Aujourd’hui encore, ce quartier fait figure d’anomalie au sein de l'exubérante Carnavale : ses habitants sont humbles et polis, ils se montrent soudés dans l'adversité et défendent mordicus l’exception culturelle de leur lieu de vie. Ils ne cherchent pas à s’ingérer dans les activités de Carnavale et le syndicat des libraires, qui assure la sécurité du quartier, négocie avec les grandes familles pour maintenir de bonnes relations et préserver la neutralité du quartier.

Le quartier des bouquinistes n’est pas très riche mais il y fait bon vivre. C’est un lieu discrètement animé où l'on peut flâner dans la bonne odeur des vieux livres et s'arrêter à la terrasse d'un café prendre le temps de lire un bon roman. Avec le temps, l’accumulation des rentrées littéraires et en raison de la sécurité qui règne dans le quartier, les nombreuses librairies ont fini par déborder sur les trottoirs et certaines façades extérieures des maisons sont toutes entières recouvertes d’étagères où s’entassent de vieux manuscrits. Les bouquinistes sont des gens curieux et on raconte que des trésors reposent dans les stocks intacts du quartier, attendant d’être un jour redécouverts.

Le quartier des bouquinistes est ainsi connu pour être l'un des rares quartiers où les choses de valeurs ne sont pas accaparées par les élites. Ayant survécu au Chaos de Carnavale sans trop de heurts, le quartier a pu préserver de nombreuses pièces de collection de l'avidité des puissants et de la vénalité des pauvres. On peut donc y trouver à des prix raisonnables des tableaux de maître, des manuscrits uniques, incunables et autres originaux d’œuvres d'art majeures de la civilisation humaine... à condition d'être prêt à chiner parfois pendant des semaines. Les antiquaires et bazars bordéliques se disputent le pavé aux libraires dans une ambiance poussiéreuse mais bon enfant.

Les milices citoyennes parcourent et protègent le quartier des bouquinistes contre les menaces venues de l’extérieur. Même les milices Dalyoha et Castelage préfèrent négocier avec elles plutôt que de les affronter sur leur propre terrain. De fait, le principal danger qui menace les bouquinistes sont les départs de feu. En partis compensés par la proximité de l’eau, cela n’a pas empêché en 2015 un grand incendie de dévaster une partie du quartier pendant plus de cents jours. Heureusement les flammes n’ont pas pu détruire tous les livres qui étaient protégés par les laques ignifuges de fabrication Dalyoha. Depuis cet incident, une partie des résidents plaident pour reconstruire les maisons détruites directement en livres, jugés plus résistants et moins inflammables que les charpentes en bois.

Après l’Armageddon’t, Améthyste Castelage a proposé de déplacer la bibliothèque nationale carnavalaise dans le quartier des bouquinistes, afin de coller à sa thématique et de profiter de la protection du syndicat des libraires. Un accord a été trouvé avec ces-derniers et la bibliothèque devrait finir d'être entièrement déménagée à l’horizon 2020. Le chantier prend un temps fou en raison du nombre incalculable de livres qui s’y trouvent. En échange de ce geste, Améthyste Castelage s’est assurée une alliance provisoire avec le syndicat des libraires et l’assurance que celui-ci ne soutiendra pas ses adversaires.

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