13/02/2018
07:51:30
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

Négociations sous haute tensions // B.N.E -- Indépendantistes de la Zentralafarea et leurs soutiens // Trois Nations - Page 2

Floubou fut surpris par la soudaine entrée du Roi finnejourien, un Monarque arrivant en retard à une conférence internationale était pour lui un très mauvais signe qui portait atteinte et à la crédibilité de Sa Majesté Louis II et à sa nation. Comme la plupart des élites issues de la vieille aristocratie, Floubou considérait l’étiquette comme plus sacrée que tout, plus encore même que n’importe quel traité. Base même de la diplomatie. Cela intégrait une bonne tenue, tant vestimentaire que comportementale, excluant de ce fait les frasques de Weinel et ses tragiques tendances dépressives ainsi que ses terribles mises en scène. Et puis la prise de parole de Sa Majesté, brutale et provocante, venait de contrer une trentaine de règles de bienséance ; politesse, courtoisie, élégance, subtilité… Et pourtant, malgré cette entrée cavalière, le Roi savait se faire respecter, ses menaces firent effets, plus vite que les discours pompeux du Marcinois et ses moyens de pressions couverts et étouffés par la diplomatie.

En revanche, il regrettait une chose ; l’utilisation si prompte de la force brute et la facilité avec laquelle un conflit armé direct avait été envisagé et ce sans même l’accord des Indépendantistes. À ce moment là Floubou regretta d’avoir invité l’État afaréen, qui venait de lui couper l’herbe sous le pied tout en n’ayant pas même souscrit au Protocole de Marcine. Le camouflet, ou du moins ce qu’il voyait comme tel, était grand, et surtout humiliant. Alors qu’il pensait que le Royaume allait se faire discret, il monopolisait l’attention. Et paradoxalement, cette diplomatie de la canonnière et cet interventionnisme à peine couvert fonctionnait du tonnerre. Avant même que les ordres soient donnés, Menkelts et Grammatikiens se soumettaient, et mince victoire ; l’idée d’un conseil géré par les États ayant participé au conflit avait été retenue, et la suprématie des États afaréens n’était même pas une seule seconde remise en cause. Malgré cette déconvenue diplomatique, la victoire politique restait intacte et l’aura marcinoise était renforcée, tant pour ses relations avec le reste du continent, mais aussi au sein même de la Confédération, où son prestige venait de se rehausser. Sa fiabilité comme acteur venait de se confirmer alors que la flotte Confédérale venait de faire la une des journaux avec celles de ses alliés.

En revanche, il ne savait comment allaient réagir les Rimauriens, qui avaient pourtant envoyés beaucoup d’hommes dans la région, plus de seize milles en tout cas selon les estimations marcinoises. Après tout, ils avaient l’air déterminer à ne pas voir le petit État devenir une base arrière pour les monarchistes ; une épée de Damoclès menaçant de s’abattre lorsque le régime chancelait. Et la perte de sa colonie pouvait très bien signer le glas de la dictature orthographiste. Probablement qu’Hennemann avait prévu des moyens de propagande efficaces pour lutter contre la propagation des idées conservatrices et monarchistes et ce malgré la terrible défaite infligée à Weinel. Encore une fois, la force des armes avait parlé, et la puissance du B.N.E venait de perdre sa place au soleil ainsi que sa dignité. Il venait de céder sans contreparties, sur toute la ligne, aux exigences des États signataires du Protocole de Marcine et du Pacte Afaréen de Sécurité. Défaite morale pour une Eurysie se voulant impériale, universelle et surtout coloniale. Le Bloc Nationaliste Eurysien allait-il s’en remettre après de tels revers ? Allaient-ils devenir le début de la fin ? Ou au contraire, les nécessaires tensions soudant et forgeant les organisations internationales ? Floubou ne le savait pas, mais en attendant il avait clairement explicité à la chasse marcinoise et ses bombardiers de viser les bases du B.N.E présentes sur place si des tirs venaient à êtres échanger avec les troupes finejouriles, qui connaissaient une difficile mécanisation, comme bons nombres de puissances, et qui pourraient connaître des revers, notamment car les rebelles étaient bloqués dans le nord, encerclés par les nationalistes. Le rapport de force, initialement équilibré, venait de se renverser en faveur des Afaréens, et de ce fait, Floubou voyait la présence des Rimauriens et des Menkelts dans le Conseil de Transition superflue, incohérente même, ce dernier étant simplement chargé d’assurer à l’ancienne colonie un régime démocratique (quelque soit sa forme) et l’intégrale sécurité pour ses habitants, quelqu’en soit l’origine.

Ainsi, le Marcinois ne se borna qu’à chuchoter son entier soutien au Roi avant de prendre la parole :

- « Messieurs, je suis parfaitement d’accord avec Sa Majesté, ainsi qu’avec la proposition de Chef Dyankane, toutes deux pertinentes et qui méritent notre plus grande attention. Nous ne parlons uniquement de traits sur une carte, mais de centaine de milliers de vies et de l’espoir de tout un peuple. De ce fait, le Conseil de Transition doit être le plus juste possible, c’est à dire, le plus proche des Afaréens. Et tout comme il a été fait remarqué, la sécurité des colons doit être tout aussi garanties que celles des autochtones, qui sera très probablement un point de conflit majeur dans la politique locale. Et comme tout les représentants ici présents, le Royaume de Marcine ainsi que l’Empire Confédéral Uni considère ce territoire inviolable et garantira son indépendance quoiqu’il en coûte. De ce fait, moi, au nom de Sa Majesté Louis VI d’Antérinie et de Marcine, Empereur d’Antérinie, Mafalmé de Marcine, Le’ul de Kalindi, Grand Duc du Scintillant et Duc d’Antrania et de ses Gouvernements ainsi qu’au nom de tout l’Empire Confédéral Uni reconnaissons et ratifions la Déclaration d’Indépendance de la Zentralafarea et nous déclarons prêts à collaborer avec les différentes autorités régionales et internationales pour aider à un développement prospère à tous. »
Déclaration d'indépendance de l'Afarée Centrale

Les partis signataires, réunis à Icemlet, en Althalj, et conscients que la paix, l'égalité et la liberté des peuples ne peuvent être protégées que par l'autodétermination de ceux-ci, acceptent les clauses suivantes.

Première partie - De l'indépendance d'un État zentralafaréen
Article Premier
Le territoire connu jusqu'en 2017 comme étant la "colonie d'Afarée Centrale Garmflüßensteinoise" est désormais indépendant du gouvernement garmflüßensteinois et de sa volonté.
I.B Les frontières extérieures qui délimitent ce territoire à la même date sont reconnues par les signataires de ce traité comme inviolables par toute puissance étrangère.
I.C Le gouvernement de l'État Garmflüßensteinois reconnaît cesser toute poursuite judiciaire et pénale à l'encontre des populations zentralafaréennes.

Article II
Les forces conjointes indépendantistes et monarchistes seront déclarées seules légitimes quant aux questions de souveraineté du nouvel État créé, après que la Seconde partie de ce traité ait été appliquée.

Article III
Le territoire zentralafaréen doit être démilitarisé. Toute force armée n'étant pas directement rattachée aux forces légitimes indépendantistes et monarchistes sera expulsée de ce sol par les signataires du présent traité.

Article IV
Les populations civiles, qu'elles se considèrent zentralafaréennes ou garmflüßensteinoises, doivent être laissées libres de leurs mouvements pour entrer ou sortir du territoire zentralafaréen par les forces armées des pays signataires du présent traité.

Seconde partie - De l'instauration d'un Conseil de Transition pour l'Afarée Centrale
Article V
Afin de garantir le bon déroulé des transitions politique, judiciaire et économique de l'Afarée Centrale, le Conseil de Transition pour l'Afarée Centrale est fondé avec une autorité absolue sur le territoire zentralafaréen.
V.B Cette autorité du Conseil de Transition pour l'Afarée Centrale est limitée à la durée d'une année, au terme de laquelle la souveraineté pleine et entière sera rendue aux autorités indépendantistes et monarchistes.
V.C Ce délai d'un an, si jugé trop court par les autorités de transition, peut être allongé de six mois supplémentaires, non renouvelables.

Article VI
Les entités disposant d'un siège représentatif dans ce Conseil de Transition pour l'Afarée Centrale, séparées en trois groupes, sont les suivantes :

Représentants de l'Afarée Centrale
  • l'Afarée Centrale Libre
  • le Grand-Duché Afaréen du Garmflüßenstein
Représentants du Bloc Nationaliste Eurysien
  • l'État Garmflüßensteinois
  • l'État Nouveau de Rimaurie (observateur)
  • le Saint-Empire Menkelt (observateur)
Représentants du Pacte Afaréen de Sécurité et de l'Afarée
  • le Royaume de Marcine
  • la République Démocratique d'Antérie
  • le Royaume de Finejouri
  • l'Empire Islamique de Churaynn
VI.B Les trois groupes siégeant au Conseil de Transition pour l'Afarée Centrale disposent des mêmes pouvoirs lors des votes effectués. Aucun n'est supérieur aux autres en matière d'autorité ou de pourcentage des voix, ce qui signifie que chacun de ces groupes dispose d'un tiers des suffrages.
VI.C L'État Nouveau de Rimaurie et le Saint-Empire Menkelt ne sont présents au Conseil de Transition pour l'Afarée Centrale qu'en tant que membres observateurs, et ne pourront de fait pas participer aux votes. Ils pourront néanmoins prendre part aux débats.

Article VII
Toute décision prise par le Conseil de Transition pour l'Afarée Centrale doit être validée par un vote de celui-ci remportant l'approbation des deux tiers ou plus des sièges représentatifs, soit de deux groupes ou de leur équivalent.

Fait à Icemlet,
Ratifié et signé par :

Désiré Floubou,
Empire Confédéral Uni

Sa Majesté Louis II,
Royaume de Finejouri

Chef Dyakanke,
Mouvement indépendantiste pour l'Afarée Centrale Libre

Sa Majesté Matthias von Schlechtschrifter,
Grand-Duché Afaréen du Garmflüßenstein

Alice Weinel,
État Garmflüßensteinois

Le Sadr,
Empire Islamique de Churaynn

Jakamé Idi Akim,
République Démocratique d'Antérie

Peter Kibener,
Saint-Empire Menkelt

Molly Nordquist,
État Nouveau de Rimaurie
Haut de page