22/02/2015
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[Haut Bureau pour la Sécurité] « Ici commence la paix » - Page 2

"Il est évident que si le mouvement kommunaterano représente une dérive dangereuse et nauséabonde de nos idéaux, les bases de la révolution en Muzeaj (n.d.a : nom du territoire occupé par la Communaterra) sont libertaires. Si le gouvernement kah-tanais considère pour sa part la radicalité de la minorité dirigeant la Communaterra comme une raison suffisante pour rejeter sa nature de nation, la classifiant depuis peu comme organisation terroriste, nous reconnaissons qu'au-delà de la rhétorique il y a là-bas un cœur libertaire que nous devons absolument préserver. Le but de notre opération est d'ailleurs de neutraliser les éléments les plus dangereux du mouvement pour lui permettre d'entamer une transition vers un régime de démocratie réelle.

C'est à ce titre que l'Union se prononce en faveur d'une médiation stranéenne : si nous considérons l'élimination du mouvement, la capture de ses leaders et la réorganisation de son territoire comme autant d'impératifs pour restaurer la paix et l'harmonie au Paltoterra, nous gardons en tête la nécessité de ménager les populations civiles et d'obtenir une paix dans les plus brefs délais. Nos opérations militaires continuerons cependant jusqu'à reddition de cette organisation.

Quoi qu'il en soit les efforts diplomatiques que pourra initier la République seront appréciés à leur juste valeur.
"
Ana Deportes, ayant enfin reçu les instructions de la Diète, s'empressa :

Il est bien évident que l'Union soutiendra le Grand Kah dans ce conflit. Mais plusieurs points sont à évoquer :

  • Nous pensons également que surveiller les actes loduariens est important. Cela dit, il en a toujours été ainsi ; Lorenzo a réussi à créer une petite case dans chacune de nos têtes où une petite pensée lui est réservée. Cela dit je ne vois pas la Loduarie comme une menace. Le pays n'a aujourd'hui plus vraiment d'alliés ; d'où le Sommet. Les Lutharoviens ont pour ainsi dire disparu de la scène internationale et la Loduarie n'a rien de plus que quelques contacts diplomatiques.
  • Mais pour en revenir au Communaterra, nous serions bien heureux de savoir exactement ce que désire le Kah. Nous sommes bien évidemment disposés à envoyer des troupes et du matériel militaire dans le but d'honorer notre parole.
  • L'Union est actuellement engagée dans une opération militaire d'envergure relative à Achos. En effet, nous avons cru bons de fortifier notre défense avec Velsna et une coopération avec les Achosiens, qui font face au même problème, est en cours. Ce qui signifie qu'une partie de notre armée est sur place. Nos renforts ne pourront ainsi pas être de grande envergure, prenant compte de la faiblesse, il faut bien le reconnaître, de l'armée astérienne actuellement.
  • Nos camarades stranéens ont cependant relevé quelque chose de vrai en évoquant le Communaterra. Même si il faut leur faire comprendre que la révolution permanente n'est pas une solution dans la mesure où la révolution n'est qu'un passage, ils restent des camarades qu'il suffit de ménager. Et il faut faire attention à ce que les pertes civiles soient réduites au minimum. Les habitants n'ont pas à souffrir la sottise d'un dirigeant.

C'est ainsi, qu'en attendant une confirmation de nos camarades kah-tanais, nous prévoyons d'envoyer un contingent de 4 000 hommes au maximum, avec du matériel militaire dont la liste exacte serait encore à définir, mais qui contiendrait à priori un des trois sous-marins actuellement en Mer Blanche.
Gustavo Walter, le délégué malévien au Liberalintern, n’était arrivé que très en retard à la conférence. La raison de cette maladresse n’était pas issue d’un manque d’appréciation envers l’organisation qui défendait avec ardeur les mêmes valeurs que la Malévie ; plutôt, la crise politique à l’intérieur de la Malévie avait monopolisé l’attention de ses dirigeants. Ceux-ci avaient pleinement conscience de la fragilité de leur légitimité même d’exercer le pouvoir et devaient déployer toutes leurs forces pour désamorcer les effets des nombreux scandales qui avaient éclaté dans le pays. Walter était venu sans son entourage habituel, avec seulement un assistant, pour assister à la réunion et pour repartir aussitôt. Si ce constat pouvait être symbole de l’ampleur de la crise, le comportement du délégué, qui était entré discrètement et s'était assis au fond sans faire de bruit, témoignait du caractère malévien habituel.

Après avoir écouté les paroles de ses homologues, il décida finalement de prendre parole et fit signe à l’assemblée pour annoncer son discours.

"Mesdames et Messieurs du Liberalintern, j’aimerais prendre cette occasion pour vous expliquer les fondements de la position malévienne relative au sujet d’intervention jointe au Communaterra, et face à la Loduarie.

Tout d’abord, nous devons exprimer nos profonds regrets quant à la situation actuelle. Le choix d’alignement du Communaterra n’était pas à combattre par la force brute, mais par la diplomatie persuasive. Aujourd’hui, on doit constater que l’ampleur du conflit dépasse les attentes initiales et est en passe de rejoindre les conflits les plus sanglants. Toutefois, nous sommes réunis non pour déplorer le passé, mais pour trouver les lignes directrices futures. C’est dans ce contexte que la Malévie vous informe qu’elle s’oppose à l’effort de collectivisation de la guerre proposé par l’honorable citoyenne Actée Iccauthli. Nous ne sommes, cependant, pas opposé à un compromis. Voici notre raisonnement:

Premièrement, nous refusons par principe de nous impliquer dans toute guerre offensive ou préventive. Dans le cas présent, il s’agit bien d’une guerre préventive, qui anticipe l’influence de la Loduarie sur le continent paltoterran. Une telle guerre ne peut se concilier avec les valeurs socialistes et démocratiques. Bien que les fins soient nobles dans leur intention, les moyens disposés ne sont aucunement justifiées : les pertes humaines qui sont à prévoir représentent l’échec de l’essentiel de la démocratie. Une médiation, telle que proposée par le Negara Strana, devrait être notre priorité.

Deuxièmement, la Malévie ne peut donner son soutien inconditionnel aux offensives du Libéralintern en raison du cadre décisionnel du Haut Bureau pour la Sécurité. Ce cadre favorise les puissances fondatrices du Liberalintern, qui ont deux votes plutôt qu’un seul comme le reste des adhérents. Donc, leur poids est double celui des autres -- ce qui est tolérable tant que l’organisation prône la défense, mais inadmissible si le Liberalintern entend prendre l’initiative de la guerre. De fait, nous refusons de suivre aveuglément les plus grands du Liberalintern, dont les démarches universalistes ont tendance à dépasser notre simple demande de sécurité. Le Liberalintern, lui aussi, doit œuvrer dans les règles de la démocratie et valoriser chacun de ses membres de manière égale.

Ainsi, nous demandons l’instauration d’une procédure de « opting-out », permettant à chaque État de s’abstenir dans le cas d’une guerre offensive ou préventive. Cela n’empêcherait pas les interventions au nom du Liberalintern, mais donnera la possibilité aux membres exprimant des doutes de ne pas s’impliquer. Du point de vue malévien, qui est membre fondateur de l’UNIL, c’est le seul moyen de justifier le passage à l’offensive de l’organisation.

Enfin, notre position, qui semble être contraire à celle de la majorité des membres, ne remet pas en cause notre devoir de soutien militaire défensif à chacun des pays de l’organisation. Nous souhaitons, tout simplement, éviter à tout prix que certains d’entre nous se voient encouragés de prendre des décisions audacieuses en s’appuyant sur les épaules du Liberalintern."


Cette manière de parler en toute franchise n'était pas particulièrement malévienne, mais convenait pour exprimer l'opposition du pays. Du moins, c'était l'opinion de Gustavo Walter, qui avait fini son discours et laissé la parole à ses homologues.
La délégation pharoise, restée silencieuse, pianotait discrètement sur son téléphone en écoutant d'une oreille les débats du Liberalintern. Pas que la flotte noire se désintéresse de la guerre, au contraire elle avait exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes quant à l'embrasement possible de la région paltoteranne, mais la complexité logistique à chapeauté plusieurs centaines de capitaines dont le respect de l'autorité était pour le moins fluctuante rendait nécessaire de savoir faire plusieurs choses en même temps.

Juan-Baptista Pokeline consentit néanmoins à reposer son téléphone et prit le micro.

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- Le Pharois s'est déjà exprimé sur la question du rôle du Liberalintern dans la guerre. Nos positions n'ont pas changé, l'Internationale n'a pas vocation à devenir un instrument de bellicisme, ni un chèque en blanc pour toutes les politiques militaristes. Le Grand Kah reste cependant un allié stratégique et un ami de longue date, à ce titre nous sommes prêts à avancer publiquement des garanties qui suffiront, nous le pensons à décourager une éventuelle intervention de l'ONC dans la guerre. L'endiguement de l'ONC reste la priorité stratégique de la piraterie et un enjeux vital pour de nombreux équipages. Le Kah ne peut et ne doit pas s'embourber. Toutefois la puissance de la flotte noire est estimée suffisante pour agir par elle-même et nous ne croyons pas nécessaire de faire fonctionner le Haut Bureau pour la Sécurité du Liberalintern qui engagerait contractuellement ses Etats membres. Il s'agirait là d'une rupture de confiance que nous nous refusons.

Nous soutenons sur ce point les représentants de Malévie, le Pharois s'abstient sur la question.

Nous nous engageons néanmoins à mobiliser nos forces en notre nom propre à titre minimalement dissuasif.


Il jeta un oeil à son téléphone.

- Sur la question loduarienne, le tir de missile émit par Zladingrad contrevient aux garanties que nous avait fourni le régime lorenziste quant à la sécurité de la région. La Loduarie ne peut être considérée comme un allié fiable, ni comme un pion contrôlable. Elle devra quitter la région de la Manche Blanche, nous ferons une déclaration en ce sens sous peu.
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