30/03/2015
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Rencontre entre la République Populaire de Mokhaï et Priscyllia - Page 2

Aoki Saburo qui depuis le début de la rencontre s'efforçait de rester de bonne humeur, devint froid, méfiant et inexpressif. Sa patience avait des limites et les portes-paroles n'avaient clairement pas la moindre intention d'entendre ses réponses. Il regarda sa montre, regarda les portes-paroles qui étaient tous en train de discuter entre eux et frappa d'un coup sec sur sa table pour avoir l'attention de l'ensemble des portes paroles.

Et bien, chers portes-paroles, il avait un ton mielleux, ⁣ vous semblez avoir oublié le terme révolution tant votre pays est désormais loin du communisme et du socialisme. Réveillez-vous un peu, vous tanguez de plus en plus vers le côté obscur... "Une révolution est un renversement brusque d'un régime politique par la force." Cela vous dit-il quelque chose ou vous êtes trop peu socialistes ? Une révolution sous-entend une période d'agitation et de trouble où les rumeurs vont bon train. Quand on parle aussi d'une période d'agitation et d'anarchie, on sous-entend aussi que peu de choses sont vérifiables. Vous pensez bien, si vous avez plus de deux neurones, que nous n'avons pas comptés chaque corps mort. Vous me demandez des preuves que je ne peux vous apporter à moins d'avoir un pouvoir divin.

Ensuite, je ne comprends pas tellement votre motivation à avoir une ambassade dans notre pays, car il parait évident que vous n'avez aucunes intentions de collaborer avec nous ou de nous aider puisque vous êtes bien trop occupés à regarder votre nombril du haut de votre tour d'ivoire. Nous, nous ne sommes pas déconnectés de la réalité et nous faisons partie du peuple, c'est ça la grande différence entre nous. Nous vous remercions, mais au vu de votre idée du socialisme, votre soutien diplomatique ne nous intéresse pas.

Notre conception du communisme est l'égalité et la fraternité de tous. Pour cela, nous savons que certaines libertés doivent être sacrifiées et que la démocratie n'est pas une solution pour un état stable et communiste.

Nous vous remercions de nous avoir "écoutés", mais parler aux murs ne nous intéresse pas. Nous avions des espérances en ventant ici, mais vous les avez balayés d'un revers de main en dévoilant votre vrai visage.

Nous vous souhaitons une bonne fin de journée.


La délégation éteint ses micros, se leva, salua les priscylliens et s'en alla.
Un brouhaha s'installa dans l'assemblée après le départ de la délégation du Mokhaï, qui laissa certains porte-paroles de marbre devant leurs pupitres.

Si la délégation semblait avoir oublié que son moyen de transport pour arriver et partir de Priscyllia était l'armée priscyllienne, le refus de toutes clarifications constituait un incident diplomatique grave et inquiétant pour l'avenir de la population de Mokhaï.
Pour Monika Poliakov, cela constituait aussi une violente humiliation sur sa politique internationale, et une colère immense bouillonnait en elle face à cet homme pensant la révolution comme un moyen d'enfoncer les portes de la démocratie.

Le théâtre se vida petit à petit sur le parvis, où une centaine de journalistes venaient de filmer le départ de la délégation et souhaitait connaitre les raisons de cette fuite de leur part.
Monika ne répondit à aucune question, et se dirigea à pied, sans attendre aucun véhicule de fonction, vers le siège du CASR.
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