
Il n'y a pas grand-chose à faire, dans le Septentrion.
On s'fait chier ici, vous ne trouvez pas ?
Ivan, Piotr et Mikhaïl sont tous trois membres de l'infanterie de marine de la Marine Royale de Moritonie ou Flotte de Beiyang. Par conséquent, ils sont affectés à la seule base navale de toute la Double-Monarchie et du Céleste Empire Ushong de la dynastie Xin dans le Septentrion : la base navale de Poliznaya. Enfin, il ne s’agit là que d’un nom pour une vingtaine de quais demandant un entretien quotidien particulièrement en hiver ; lorsque ceux-ci gèlent et dont les Gouverneurs Militaires locaux s’étant succédé ont eu l’intelligence de ne pas fermer pour une utilisation civile des quelques rares navires de passages, principalement des baleiniers battant pavillon Tanskien, Velsnien et Korsien : principales sources de revenu pour la province militaire du Primorié et ses tavernes sombres et pourtant chaleureuses. L’autre revenu principal de ces débits de boissons n’est autre que les soldats et marins en garnison à Poliznaya, comme Ivan, Piotr et Mikhaïl : qui y passent leurs journées et leur solde entre deux patrouilles, sur les quais, dans la ville ou parfois ses alentours. Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire dans le Septentrion. Surtout en hiver, où la lune se lève dès les coups de dix-sept heures, sans aller cependant jusqu'à la nuit hivernale éternelle, comme à Chernast et dans toute la Tsibeya de façon générale. Alors, les soldats et les marins en garnison deviennent les principaux habitués des établissements nocturnes de la cité. Occasionnellement rejoint par quelques Velsniens aventureux après qu’ils ont reçu leur permission de leur commandement aérien. Et tous se retrouvent aux coins d’une cheminée à écouter les récits des vétérans racontant leurs campagnes — leurs patrouilles — contre quelques Nenets et Aïnous et plus souvent contre des Wen-kamuy : ces ours n’ayant pu hiberner, obliger pour se nourrir de s’attaquer à l’Homme et devenir un esprit maléfique. Il n’y a pas grand-chose à faire dans le Septentrion, mais ses habitants sont des gens chaleureux ; ça aide à lutter contre le grand froid.
Il n’y a pas grand-chose à faire dans le Septentrion, surtout en hiver et par conséquent tout peut devenir un évènement. Même l’arrivée soudaine et inattendue de marins et pilotes Alguarenos qui repartent aussitôt après avoir délivré leur cargaison à la base navale sans demander leur reste et profiter de l’une des nombreuses auberges de la cité. Le lendemain matin en prenant leur tour de garde sur les quais, le supérieur d’Ivan, Piotr et Mikhaïl : le Capitaine Anton Bulgakov leur apprendra qu’il s’agit des navires et des aéronefs achetés par le Mandat Divin Vélèsien par l’intermédiaire de la Double-Monarchie et qu’Ils ont été réquisitionné demain dès l’aube avec d’autres de leurs camarades pour les escorter à leurs véritables acquéreurs. Une journée supplémentaire s’écoule durant laquelle Ivan, Piotr et Mikhaïl partagent leurs dernières histoires à l’humour de caserne douteux, les dernières nouvelles de leurs proches et leurs coups bas aux cartes, avant de laisser poindre le Jour-J où ils embarquent pour la cité portuaire de Pavlomara, dans le Sajótor, province Vélèsienne frontalière du Kraï de Tsibeya : autre possession Arctique de la Double-Monarchie dans le Septentrion. . . où il y a encore moins de chose à faire. . .
Leur mission accomplie auprès des commissaires politico-religieux peu bavard du Mandat Divin effectuée, les marins et les soldats de la Double-Monarchie repartiront, direction la petite cité portuaire de Novo-Kribirsk, au Sud de Chernast, d'où ils seront rapatriés à Poliznaya, reprendre leurs missions de patrouille dans lesquelles il n'y a pas grand-chose à faire.
La Moritonie transfert le matériel militaire acheté aux industries de l'armement Alguarenas pour le compte de la Vélèsie.
