Suite à l'abordage d'un cargo antérinien dans les eaux de Lahunkal par les terroristes de la République Rachiste Native du Golfe d'Aleucie, l'un des pirates a été oublié sur le navire lors du départ précipité du groupe causé par l'arrivée des vedettes de la marine akaltienne.
Pendant que l'abordage du cargo se produit, sur la base militaire "navale" de la côte de Lahunkal, tout est calme. Personne ne se doute qu'une alerte sera donnée d'ici quelques instants.
« Allez magnez-vous de finir l'entraînement les gars, comme ça on sera plus vite en pause. J'en peux plus non plus de cette journée mais faut bien la faire. »
L'alarme retentit, au grand dam des soldats qui étaient sur le point de commencer leur pause. Ils se dirigent tous en râlant vers le bâtiment de commandement pour se tenir prêt à recevoir leurs instructions d'intervention. La commandante de la base sorti rapidement et dit :
« On a visiblement des pirates qui sont montés à bord d'un bateau antérinien à quelques kilomètres d'ici les gars. Va falloir s'en approcher et tenter de négocier avec les pirates pour qu'ils libèrent l'équipage déjà, et même le navire si possible. Je sais bien que c'est pas banal comme intervention et que ça a pas l'air gagné avec deux vedettes, mais tout devrait bien se passer. On arme nos mitrailleuses sur les bateaux et ils auront sûrement trop peur pour faire plus d'histoires. Je vous laisse vous préparer à y aller. »
Et le groupe partit au pas de course vers l'aile de stockage des armes pour les vedettes. Ils ne mirent pas longtemps à être complètement prêts et à démarrer les moteurs.
En arrivant plus près du cargo, les soldats observèrent de loin plusieurs hommes courir sur le pont et se dépêcher d'embarquer à bord de petites embarcations amarrées à l'arrière. Avant même qu'ils soient à moins de trois-cents mètres du navire, les vedettes des pirates sont déjà parties à toute vitesse, trop rapides pour être suivies.
« Bon, pas la peine de les suivre, je pense qu'on les aura pas avant qu'ils soient dans les eaux sueñolejaines. Pas que je veuille pas embêter ce pays mais dans le doute on va pas passer la frontière, il se pourrait qu'ils aient de quoi tirer depuis la rive. En attendant on va déjà monter dans ce cargo voir ce qu'ils s'est passé.
Hé ! Là-haut ! On peut avoir l'échelle s'il vous plaît ? Nous ne sommes pas des pirates, nous sommes de l'armée akaltienne !
- Prouvez-le ! On a déjà eu assez d'ennuis avec les précédents, donc on va pas se laisser avoir deux fois.
- Bien, appelez la capitainerie de Lahunkal, ils vous confirmeront qu'on est des soldats réguliers. En attendant, pour aller plus vite, on pourrait pas vous envoyer un homme désarmé pour commencer à inspecter les cales ?
- OK, mais ne tentez rien tant qu'on a pas de confirmation.
- Allez, Mazatzin t'y vas. »
Quelques minutes plus tard, après la réponse positive du port de Lahunkal, la petite dizaine d'hommes monte à bord du navire et commence à parcourir méthodiquement celui-ci.
Après plus d'une heure à fouiller les étages du bas, l'un des soldats tombe sur son camarade étendu au sol, sans doute assommé. En se relevant, le soldat sent d'un coup le canon d'une arme être appuyé contre sa colonne vertébrale. Après avoir pris par surprise le malheureux akaltien, le rachiste en avait profité pour lui prendre son pistolet avant de se cacher de nouveau derrière l'une des machines.
« Pose tes armes. Tout de suite ! Sinon je t'exécute directement et c'est ton copain qui me servira d'otage.
- OK, OK, c'est bon du calme je me rend. »
Il pose lentement son matériel au sol et se retourne vers Exoco.
« Si tu tentes quoi que ce soit, je te flingue ! Maintenant, tu montes par là pour qu'on puisse se barrer de ce bateau. »
Et les deux hommes accèdent au pont, non sans se faire bruyamment remarquer.
« Tout le monde s'écarte ! J'ai un otage et j'hésiterai pas à l'abattre si vous tentez quoi que ce soit ! Bougez plus ! Toi, repose ça tout de suite crois pas que je me laisserai avoir. Maintenant vous me passez une de vos vedettes et vous essayez pas de... »
Pendant que tout ceci se produisait en haut, l'autre soldat akaltien, celui qui avait été assommé, s'était relevé. Ne voyant personne, il s'apprêtait à remonter quand il avait entendu ces cris. Il s'élança alors à toute vitesse dans cette direction, tout en chargeant son pistolet.
Arrivé à l'étage du pont, il avait discrètement marché jusqu'à la porte et guetté le moment où le rachiste ne pointerait plus la direction de quelqu'un avec son arme. Dès qu'une ouverture se présenta, il se jeta sur lui et le fit se cogner la tête contre le sol.
Son camarade n'avait pas mis longtemps à comprendre la situation et désarma vite Exoco.
Ils lui passèrent ensuite les menottes et l'amenèrent à leur bateau. Après avoir calmé l'équipage et brièvement discuté de la situation avec le capitaine, ils repartirent en direction de la base militaire, avec un prisonnier à bord.
A la base, la commandante informe le gouvernement de la capture du rachiste. Peu de temps après, une missive est envoyée aux États concernés.

De : Cabinet de Madame la ministre des Affaires étrangères d'Akaltie
Quartier des Ambassades, Kintan
Union des Cités d'Akaltie - Empire des Cités d'Akaltie
Antrania
Antérinie
À l'attention de Sa Majesté Louis VI d’Antrania et de Marcine, Empereur d’Antérinie, Archiduc de Saint Arnaud des Pics, Roi de Marcine et Grand duc du Scintillant,
Ce qui concerne l'Antérinie -en dehors du pavillon du cargo civil et donc sans doute de la nationalité de son équipage- est le fait que selon les documents retrouvés sur le pirate capturé, il ferait partie de la République Rachiste Native du Golfe d'Aleucie. Nous supposons donc que vous seriez intéressés par son extradition dans votre pays pour lui organiser un procès à propos des crimes horribles qui se sont produits lors de la prise d'indépendance des Républiques Etznabistes.
En attendant votre réponse, nous le conservons en détention provisoire au pénitencier de Wurstburg, à l'est de Lahunkal.
Bien cordialement,
Mme Juntan Necahual, Ministre des Affaires étrangères de l'Union et de l'Empire des Cités d'Akaltie

