Posté le : 13 juin 2024 à 06:35:07
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Chronique : Nekompromisa
Il existait en somme deux grandes écoles au sein du corps des officiers de l’Union, au moins concernant la question kommunaterano. Celle de ceux qui s’attendaient à une guerre difficile et considéraient encore la Communaterra comme une entité pouvant donner lieu à des stratégies viables, représentée par le prudent et désabusé lieutenant-colonel Cormac MacUalraig, et celle considérant que le fanatisme caractéristique des kommunateranos était en fait la marque d’un esprit étrique qui ne surprendrait en somme que par son irrationalité, représenté par la lieutenant-maître Eru Xoatl. Celle-là, si elle ne disposait pas d’un rang lui permettant d’être éligible à la gestion des opérations, avait tout de même obtenue une place centrale auprès de Cormac en vertu du long rapport qu’elle avait rédigée sur l’idéologie et la pratique politique de la Communaterra, qu’elle avait ensuite complétée d’une importante collection de portrait psychologiques des principaux leaders politiques et militaires du mouvement. Son esprit analytique et les vastes réseaux d’informateurs qu’elle avait sous ses ordres lui avaient permis de s’ériger en véritable experte de l’Ennemi. Sans que l’on s’attende à ce qu’elle puisse tout à fait prédire leurs faits et geste, il semblait de plus en plus acquis qu’elle pouvait émettre des hypothèses extrêmement éclairées concernant leurs plans. Cormac MacUalraig et elle avaient au final un seul point de divergence, qui était intrinsèquement lié à ces deux écoles de pensées que nous évoquions en introduction : il s’attendait à devoir mener une guerre relativement symétrique, ce qui ne l’enchantait pas forcément. Eru, elle, se montrait rassurante : cet homme qui s’était illustré en mâtant des guérillas criminelles n’aurait qu’à reproduire les schémas qu’il connaissait déjà. Il y aura, sans doute, assez peu de batailles au sens où l’entendaient – par exemple – les officiers Eurysiens. Les moyens militaires de l’ennemi étaient de toute façon limités.
Cormac n’était cependant pas convaincu : une guérilla pure, qui ne servait pas de soutien à un effort plus conventionnel, ne pouvait que s’effondrer devant une poussée militaire classique. Certes celle-là pourrait être ralentie par tous les actes de sabotages que l’on pouvait imaginer, mais s’il ne se trouvait pas, à un moment, une ligne de front pour s’opposer aux chars, ceux-là pourraient librement s’avancer et occuper le terrain. Et la Communaterra s’exposait à ce titre à une donnée tactique importante : son autarcie alimentaire ne pouvait exister que dans un état de tension relative et les relevés LIDAR et satellites permettaient de clairement identifier les fermes collectives et autres sources de nourriture. Au sein d’un pays recouvert à 80 % de jungle, ces terrains risquaient à tout moment de s’avérer insuffisant. Le fait même d’avoir vidé les villes pour mettre la population au vert posait des contraintes logistiques importantes. La guerre allait inévitablement provoquer une famine, et l’occupation des sites de production de nourriture représenterait en bref un objectif stratégique de tout instant s’il fallait mettre un terme à la guérilla.
Il s’était donc préparé à une guerre longue, qui présenterait son lot de défis importants, parmi lesquels la menée d’une opération amphibie d’ampleur devait siéger au en qualité de sommet indétrônable de complications logistiques et militaires. Cette première opération dépendant réellement de lui était d’ailleurs un important sujet de stress pour l’ensemble des officiers concernés. Si les troupes kah-tanaises s’étaient déjà illustrés dans divers batailles à travers le globe, et si la marine avait eu l’occasion de se faire la main lors des immenses exercices en Eurysie ou avec le Péronas, on avait encore jamais mobilisé autant de navires. De nombreuses choses pouvaient encore mal se passer – accidents, problèmes de coordination et – évidemment – efforts de résistance des forces ennemis. Le risque était d’autant plus élevé que la première cible des forces kah-tanaise n’était pas des moindres. Nekompromisa était la capitale des comités. S’ils aimaient prétendre représenter une organisation parfaitement horizontale, il était bien connu – même des anarchistes endurcis – qu’aucune forme d’organisation sociale ne pouvait se passer de point névralgique. La capitale kommunateran servait ce rôle. Si le régime n’était pas totalement stupide il comprendrait sans doute aussi l’intérêt de ne pas abandonner un symbole aussi fort aux mains ennemies. La révolution était récente et si ses cadres haïssaient profondément la vie urbaine, sans doute trop dégénérée pour ces cadres politiques profondément saoul de romantisme agraire, une grande partie de leur nouveau peuple n’avait pas oublié le confort des sites urbains, ni les réflexes d’une civilisation qui organisait depuis plusieurs millénaires son existence autour de tels sites. Nekompromisa, pensait-on, risquait de résister. Peut-être même que l’ennemi comprendrait qu’il s’agissait de bloquer le débarquement kah-tanais, ou de perdre du terrain...
Une ambiance particulière régnait au sein du corps des fusiliers marins de l’Union. C’était plus de cinq mille hommes et femmes qui attendaient patiemment leur heure, bloqués dans le vendre d’hélicoptères et de chalands. Il n’existait tout simplement aucun moyen de vivre un débarquement calmement, et ce même si les évènements s’étaient ligués pour assurer une opération facile aux kah-tanais : la nouvelle s’était déjà répandue : l’aviation avait exterminé le dispositif anti-aérien ennemi, des commandos héliportés avaient dors-et-déjà pu isoler la capitale du reste du pays en prenant les routes et les ponts, des convois ennemis avaient été bombardés jusqu’à immobiliser tout le dispositif adverse, et la marine n’avait trouvé aucune résistance dans les forces navales de la kommunaterra, ni dans les quelques canons côtiers et fortifications installées depuis la révolution. Il semblait que l’une des opérations les plus importantes de la guerre, la prise de Nekompromisa et la création d’une tête de pont, ne présenterait aucune difficulté particulière.
C’était improbable, et cela stressait prodigieusement les kah-tanais. Les fusiliers marins n’étaient pas formés pour lutter contre des guérilleros. Leur entraînement, conséquent, se concentrait sur les questions symétriques. Prendre des fortifications, faire taire des canons, monter des docks flottants, tenir des plages et des ports. Ces gens ouvraient la voie à la Garde qui, elle, saurait mettre un terme à toute activité de l’ennemi. En attendant celui-là semblait caché. Aucun tir ne partait des côtes vers l’imposante flotte kah-tanaise, quelques tireurs embusqués avaient dors-et-déjà été repérés et éliminés par des drones ou des avions dédiés, il semblait que la ville était presque prête à être prise sans combat. C’était évidemment absurde.
La ville, justement, avait des airs de carcasse. Même depuis la mer on pouvait deviner que les deux années d’abandon qui avaient suivi la révolution ne l’avait pas laissée indemne, et si le mouvement s’était efforcé de créer quelques monuments et structures servant les propos ou l’apparat de son nouveau régime, la grande majorité des quartiers, dédiés à l’habitation ou au commerce, avaient obtenus un statut de friche. Deux ans ce n’était certes pas suffisant pour laisser les fréquents intempéris tropicaux arracher les volets et décolorer façades, mais on était pas si loin. Il régnait en somme une impression de grand vrac : on devinait d’ici les violences de la révolution. Trou de tirs et éclats d’obus dans les murs, voitures abandonnées au milieu de la route, ordures ménagères, papiers, morceaux de meubles fracassés trônant encore au milieu de la voie. La ville avait connu plusieurs invasions et sièges, l’expulsion de ses habitants vers les campagnes n’avait pas pu prendre une forme volontaire pour tous. Cela étant, la Communaterra tendait à tuer ses inadaptés et ses ennemis de classe, peut-être que les anciens commerçant et membres de ce que l’on appelle la "classe moyenne" n’avaient pas eu à décider. Qui sait combien de fosse commune on trouverait, en soulevant la terre des parcs ?
Enfin l’ordre fut donné d’amorcer l’assaut amphibie. Un tir de barrage fut initié vers plusieurs bâtiments jugés suspects en vertu des sacs de sable et autres postes de tirs repérés en amont. Ils s’effondrèrent, comme un château de carte soufflé par le vent, puis les chalands quittèrent le ventre de leurs transports pour se diriger vers la plage. Les coussins aéroglisseurs fendaient les vagues en suivant une trajectoire élégante. Ils n’avaient rien à voir avec leurs ancêtres en forme de bassines métalliques. Arrivés assez près des côtes, leurs tourelles s’activaient à la recherche de cibles ennemies. Les soldats débarquèrent - cachés derrière des véhicules blindés - tandis que des groupes héliportés prenaient position sur les toits des bâtiments officiels ou de sites stratégiques notables. En l’espace d’une heure l’ensemble des forces kah-tanaises étaient déployés, elles ne rencontrèrent pour seule et unique opposition que des explosifs improvisés, des mines et des sabotages qui n’eurent pas d’impact particulier sur le bon déroulé des opérations. Les docks flottants furent déployés en soirée et on pu commencer à déployer les forces de la Garde qui patientaient jusque-là en Zelandia. La capitale de la Communaterra s’était livrée vide de ses habitants et sans opposer de résistance armée. C’était inattendu et, à plus d’un titre, un faux pas stratégique qui donna au moins raison à Eru : car la Communaterra voulait mettre un terme à la vie urbaine elle avait abandonnée ses villes, négligeant l’intérêt logistique de celles-là. Le lieutenant-colonel fit tout de même fouiller chaque maison, chaque cave et chaque bâtiment officiel, attestant de la présence d’un important réseau de tunnels improvisés et de nombreux pièges attestant qu’on avait, à un moment, envisagé de mener ici une féroce bataille défensive. La bataille pour Nekompromisa se résuma finalement en une brève escarmouche entre quelques unités de garde et un groupe de partisans qui après une tentative de sabotage d’un dépôt d’essence préfabriqué, fut isolé dans un quartier finalement rasé par un chasseur-bombardier. Résultat des courses : trois kah-tanais légèrement blessés, un incendie vite maîtrisé, deux chars légers dont il fallut remplacer quelques plaques de blindage réactif. La ville était prise, le corps expéditionnaire libre de se déployer plus en avant, suivant des routes que des corps du génie déminaient dors-et-déjà, et d’autres que ces mêmes corps créaient à travers la jungle. Le contrôle du ciel permettant de surveiller chaque mouvement ennemi, il fut décidé de ne laisser qu’une garnison légère au sein de la ville. Quiconque viendrait pour la reprendre subirait bombardements sur bombardement, laissant le temps aux corps blindés d’intervenir.
À ce stade, le lieutenant-colonel Cormac MacUalraig était rassuré mais surpris. Il lui semblait de plus en plus évident qu’il combattait des fous.
Malgré tout la capture sans combat de la ville lui permettait au moins d’organiser la suite des opérations avec une avance notable sur le calendrier prévu. Pas de quoi s’en vanter, évidemment : il avait typiquement triomphé sans gloire, mais il fallait tout de même s’assurer que ce triomphe gris ne se change pas en débâcle. Après avoir fait sécuriser un certain nombre de commissariat et inonder l’ensemble des tunnels, il y fit rétablir l’électricité à l’aide de groupes électrogènes, fit fortifier des bâtiments au sein de la ville selon un plan de défense précis, et établit un important périmètre de sécurité au sein de la jungle avoisinante afin d’assurer qu’aucune forme de sentier ou de tunnel ne permette d’infiltration ennemie. Car il craignait aussi voir s’établir une forme de siège (ce qui aurait cependant exposé l’armée ennemie aux missiles mer-sol de la flotte), il plaça aussi quelques postes avancés pour empêcher l’installation d’artillerie aux abords de la capitale. Enfin, quand il lui sembla évident que la situation était pleinement sous contrôle et que, attendant maintenant que les démineurs et les ingénieurs du génie fassent leur outil, il en était réduit à des raids aéroportés des bombardements, découpa la ville en quartiers qu’il fit distribuer aux ONG internationales, au service en charge des réfugiés à venir et, enfin, à la représentation diplomatique et journalistique étrangère. Il n’y avait pas encore de gouvernement en exil à installer dans les locaux qu’il avait sécurisés et ceux-là ne servaient en fait qu’à son administration militaire, laquelle devait coordonner les efforts des trois grands corps d’arme et était de fait assez conséquente. Maintenant qu’il était les deux pieds dans la folie kommunaterano, au sein d’une ville fantôme qu’on lui avait livré sans combat, avançant face à un ennemi qui se laissait bombarder sans opposer d’autre stratégie que la fuite de plus en plus profonde dans la jungle, il commençait à penser qu’il n’y aurait de toute façon pas de gouvernement d’occupation, ni même d’occupation. Le mouvement allait s’effondrer, de lui-même ou une fois confronté, réellement confronté, à la force des armes kah-tanaises. Ce qu’il adviendrait du territoire ne serait l’affaire de personne, parce que personne ne pouvait rien faire pour le territoire. C’était la triste réalité des faits. Il ne faisait pas face à un pays mais à une carcasse de pays, et la population avait tant subi en deux ans qu’elle avait régressé en deçà des cadres habituels de civilisation. Plus rien ici ne représentait une norme à proprement dite.
« Je ne voudrais pas être à leur place, dit-il un jour à l’adresse de la citoyenne Mauve, après l’avoir surprise à fixer une fois encore les affiches des leaders de la Communaterra. Celle-là avait haussé les épaules avant de le fixer. Elle ne semblait pas comprendre ce à quoi il faisait référence, spécifiquement.
« Parce que nous les chassons ?
— La guerre a commencé depuis une dizaine de jours à peine. En quelques jours nous avons débarqué sur toutes les côtes du pays, pris le contrôle du ciel. À l’heure où je te parle nos bombes et nos missiles continuent de raser des entrepôts d’armes, nos forces s’enfoncent dans leur territoire. Et eux, qu’est-ce qu’ils nous ont opposés, à ce stade ?
— Des tentatives d’infiltration. Et peut-être aussi du sabotage. De toute façon tu ne t’attendais pas à une bataille rangée. »
Il acquiesça. Elle s’était éloignée du panneau d’affichage où étaient accrochées les affiches. Celui-là trônait en bout de pièce, à côté d’un poste radio et d’un monticule de sac de sables bouchant la fenêtre. Elle vint plutôt se pencher sur l’immense carte du pays qu’on avait déployée sur les tables de réunion de l’ancien ministère reconvertit. Cormac secoua la tête.
« S’ils ne sont pas complètement stupides ils réaliseront tôt ou tard que nous sommes en mesure de les retrouver. Là ils auront le choix entre se rendre ou nous affronter directement, ils ne pourront pas fuir.
— Tu sais déjà où ils sont ?
— On a des suspicions. On surveille les communications et les mouvements, donc on a déjà une assez bonne idée d’où la Communaterra range ses blindés et ses canons. »
Il resta silencieux un instant, pensif, puis haussa à son tour les épaules.
« Ils doivent être extrêmement stressés. Parce qu’à ce stade ce n'est pas bien glorieux pour eux. J’ai déjà vu des hommes extrêmement stressés. Tu sais qu’ils ont une odeur ?
— Tiens donc. »
Visiblement, Mauve ne le savait pas. Elle lui sourit d’un air incrédule et il acquiesça avant de faire un geste là de la main. Tout ça lui rappelait des souvenirs des guérillas. Il y avait toujours cette même chose chez les leaders. Ce mélange fiévreux d’espoir et de crainte, cet état mental si particulier qu’ils atteignaient lorsque la réalité de leur échec devenait trop inéluctable pour être niée. Ils regardaient ailleurs, larguaient les amarres avec la réalité et, tous, sentaient le stress. Cette odeur si particulière, âcre, forte. Animale, sans être tout à fait celle de la sueur. Ce n’était pas une odeur de manque d’hygiène ou d’effort. Elle passait plutôt pour l’odeur d’un dérèglement hormonal lié aux conditions très intenses auquel était soumis le système nerveux.
« Les gens pris au piège puent. Et tu as ce truc sous leurs yeux, ces espèces d’énormes cernes noirs. Très profonde. Leurs traits se changent littéralement en quelques jours s’il le faut. C’est pathétique, et répugnant.
— Oh, donc ce que tu es en train de me dire c’est que ça doit tuer dans le bunker antique où ils se sont retranchés.
— Ce que je suis en train de te dire c’est que plus nous allons avancer plus ils vont abandonner leurs obligations pour des tâches banales, sans importance. On les retrouvera en train de faire du jardinage, de la couture, de peindre, de faire comme si de rien était et de fuir leurs responsabilités. Sauf si nous tardons trop. Là nous pouvons les retrouver morts ou en plein délire manique, à nous opposer une résistance très farouche avec tout ce qui n’aura pas déjà fui.
— Ces gens sont extrêmement violents et ont déjà démontrés une capacité importante à déshumaniser leur prochain. Ils ne sont pas exceptionnels à proprement dit, mais leur passif en fait des sociopathes de fait. Il se peut que leur égo, incarné par la pureté révolutionnaire, n’arrive pas à appréhender la possibilité de la défaite. Peut-être aussi que c’est pour ça qu’ils évitent la confrontation directe.
— Ils mèneraient une guérilla pour se préserver plutôt que par méthode ?
— Dans tous les cas le résultat est le même, nous perdons du temps, ils en gagnent, et leur défaite s’éloigne. Momentanément. »
Mauve tapota la table du bout de ses doigts et émis un petit "hm" pensif. Elle se demandait vraiment si ces gens puaient, comme le disait si bien son cher ami et camarade. Elle en doutait. Il était encore un peu tôt pour qu’ils fassent le constat de leur stratégie. Peut-être même envisageaient-ils des options pour fuir le territoire ou obtenir une forme d’aide d’ennemis du Grand Kah. C’était aussi pour ça que le lieutenant-colonel avait fait monter des campements d’aéroportés aux frontières Ouest et Sud du pays. Les routes et les passages frontaliers étaient déjà sous contrôle. Si aucun blocus ne pouvait être parfait, les quarante mille agents de la protection civile déployée depuis le Grand Kah assuraient déjà que celui-là serve efficacement son rôle. Un jour, pensa-t-elle, ils finiraient par se prendre une attaque de la Communaterra. Elle ne pouvait pas tenir en restant parfaitement enclavée, et les forces aux frontières représentaient le point le plus faible et exposé du dispositif kah-tanais.
Bah, pensa-t-elle après un moment. Rien qui ne puisse muer la victoire en défaite. L’affaire du lieutenant-colonel était déjà réglée. Au fond, la vraie subtilité reposait dans son propre travail. L’enquête, contrairement à l’invasion, ne pourrait pas se mener dans de bonnes conditions. Elle ferait au mieux, mais sans espoir d’y arriver.
C’était ainsi. On y pouvait rien, et il n’était pas nécessairement souhaitable d’y faire quoi que ce soit.
Dehors, un groupe d'hélicoptères se dirigeait vers l'Est. Six hélicoptères de combat escortant trois hélicoptères de transport moyen. Un raid, sans doute. Ou peut-être du transport de troupes vers une base avancée ou un site stratégique. Les frontières du conflit s'éloignaient déjà, dans l’indolence humide d'une journée de printemps. Tout, ici, était profondément vide.