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Ministère des Affaires Étrangères - Page 2

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Drapeau de Dgondu


Ecrit le 18/02/2016

Aux nations Afaréennes,


Chers frères et soeurs d'Afarée,

Aujourd'hui, nos états peuplant le continent mère sont menacés par des puissances impérialistes et néocoloniales qui se rêvent en puissances mondiales et dominatrices en Afarée. Cette situation, qui perdure entre autre au Gondo, pour ne citer que lui, n'est pas tolérable et ne doit pas être tolérable pour des nations comme nous, qui vivons sur ces terres depuis des générations et des générations.

Nous devons nous renforcer collectivement, nous devons nous unir comme un seul continent fédéré autour de nos valeurs et nos idées. Le Dgondu a toujours promu une vision Pan-afaréiste et refuse de laisser des puissances étrangères dicter leurs lois sur le sol des Afaréens. C'est pour cela que je vous invite à un sommet à Mpanga, capitale du Dgondu, le 25 Février 2016. Durant cette rencontre, nous parlerons de diverses sujets, allant d'une coopération économique poussée entre nos nations, à travers peut être la création d'une seconde monnaie commune, à des traités militaires dans les situations les plus favorables, comme des pactes défensifs, à la création d'un institut promouvant nos cultures afaréennes dans le monde entier.

Egalement, il sera envisagé de fonder une potentielle organisation afaréenne, bien que cette possibilité soit ouverte aux débats de part la présence du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord déjà existant dans le nord de l'Afarée.

Avec toutes mes salutations les plus distinguées et avec espoir de recevoir une réponse favorable de votre part,

Malandela Gudmada
Sa Majesté Malandela Gudmada,
Roi des rois du Dgondu, état fédéré de Yukanaslavie
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Némédie a écrit :
Ministère des affaires étrangères


Drapeau

Messieurs,

C’est d’Epidion, où l’ombre des colonnes antiques veille sur nos pas, que je vous adresse la présente lettre, pour ouvrir entre nos deux pays une voie claire, stable et respectueuse.

La Némédie et votre pays relèvent d’une même géographie, d’une frontière commune et d’un même vent qui nous traverse. Cette proximité naturelle appelle naturellement entre nous des relations franches et organisées, comme le font les nations qui se respectent. C’est pourquoi, au nom de Sa Majesté le Roi, je me permets de vous faire connaître notre désir d’ouvrir une ambassade némédienne sur votre sol et de même pour vous, dans votre capitale si cela convient, pour donner à nos deux peuples une barrière permanente de dialogue, de coopération et, si les cieux le permettent, d’amitié sincère. Cette ambassade serait un bien plus qu’un bâti : elle exprimerait notre volonté de ne pas rester étrangers, alors que nos routes sont voisines et nos peuples parfois mêlés, nos intérêts appelés à se croiser.

Nous sommes ouverts à toute condition, à toute forme de collaboration sur les modalités pratiques et nous serions honorés de rencontrer vos émissaires à ce sujet.

Philippos Adrastos
Ministre des Affaires Étrangères de la Némédie

Fait à Epidion, ce jour, en l’an 2016
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À l'attention de son excellence représentant les autorités diplomatiques de l'Iveri - 08/12/2016



Bonjour,

J'ai le plaisir de vous contacter en ce jour au nom de Sa Majesté Impériale dans l'optique de construire les bases d'un dialogue constructif entre nos deux nations.
L'Empire Démocratique et Parlementaire du Nord est une monarchie constitutionnelle parlementaire du continent aleucien dont elle est désormais la première puissance. Notre économie, semblable en de nombreux points à la vôtre, a su se développer en un peu moins d'une décennie pour atteindre son niveau actuel, de même que sa défense et que son réseau diplomatique.

Engagé au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques, nous avons à cœur la défense de la liberté, des droits humains et de la démocratie partout dans le monde, et Estham voit en vous un partenaire de choix. Votre nation est une démocratie pleine et résiliente aux perspectives économiques florissantes, engagée, elle aussi, pour la liberté et la démocratie. Nous pensons fermement que de nombreux peuples, de part et d'autre des océans, sont unis par ce même idéal d'un monde pacifié, démocratique et libre.

Pour ce faire, il nous est apparu évident que la diplomatie, le dialogue et la coopération sont les meilleurs leviers d'actions pour parvenir à ce futur tant espéré. C'est par l'ouverture sur les peuples, la compréhension mutuelle et les partenariats que nous parviendrons, pierre par pierre, à la coprospérité. Nous sommes convaincus que votre nation est un partenaire fiable et qu'établir un dialogue avec vos autorités ne peut être que bénéfique pour nos deux peuples. Pour cela, nous vous demandons l'autorisation de procéder à un échange d'ambassade dans le but de fluidifier nos communications et d'engager ce dialogue.

Nous suivons avec attention votre développement économique et technologique, c'est pourquoi nous formulons la proposition d'entamer des discussions ayant pour finalité de penser des partenariats économiques mutuellement avantageux pour soutenir votre développement économique et celui de l'Empire.

En espérant vous lire au plus vite, veuillez agréer, excellence, l'expression de mes sentiments distingués,
Amicalement,
François-Adolphe Rouzet, Ministre des Affaires Extérieures de l’Empire



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Communiqué solennel du Grand Royaume du Roi des Rois Kémimide
Maître de nombreuses nations, Souverain des peuples d’Afarée, des rives du Nadir aux hauts-plateaux de Tembouk, et des confins du monde

À l’attention de toutes les satrapies extérieures, enfants de l’Afarée

Peuples afaréens, souverains et conseils des royaumes et républiques qui bordent nos fleuves et nos montagnes, écoutez la parole qui émane du Trône : le Roi des Rois vous adresse, une invitation dont la dignité impose d’elle-même le respect, car elle procède de la responsabilité que nous partageons envers l’Afarée tout entière. Que nul n’y voie une main qui s’impose sur sa juridiction : vous demeurez extérieurs à l’Empire dans l’exercice de vos lois et de vos sceptres ; mais vous n’êtes pas étrangers à sa protection, car l’Empire vous tient en satrapies extérieures, membres reconnus d’un même corps historique et moral que le Roi des Rois s’est juré de garder. C’est en cette qualité, qui n’amoindrit ni votre honneur ni votre souveraineté, que Sa Majesté vous convie, avec solennité et bienveillance, à vous joindre sous son égide pour délibérer ensemble de ce qui, désormais, exige l’attention unanime de l’Afarée : le destin de la Kabalie.

Depuis des mois, la Kabalie endure l’épreuve, et chacun sait, sans qu’il soit besoin d’en noircir davantage l’encre, que la main de Carnavale pèse sur elle avec une brutalité dont le souvenir souillera quiconque aura détourné le regard. La Kabalie n’est pas une marge lointaine ni un litige d’érudits : elle est une part sensible de notre monde, un pivot de nos mémoires, un peuple dont la voix s’affaiblit sous la poussière des ruines et le vacarme des armes. Quand la Kabalie s’étiole, c’est l’Afarée qui se disperse ; quand la Kabalie est menacée, c’est la personne même du Roi des Rois qui est atteinte, car le souverain impérial n’est pas un simple monarque de frontières, il est le protecteur sacré des siens. Dès lors, persister dans le mutisme ou la solitude serait trahir l’évidence : aucun État afaréen ne peut, sans se renier, laisser ce peuple affronter seul la nuit qui se referme.

C’est pourquoi Sa Majesté vous invite à paraître, par délégation dûment accréditée, à une grande réunion tenue sous l’autorité du Trône, afin que l’Afarée, rassemblée, parle d’une seule voix. Il ne s’agit pas d’une tribune eurysienne (creuse) ni d’un décor de protocole, mais d’un moment grave où les souverains, dirigeants et leurs envoyés prendront, face et avec le Roi des Rois, la mesure des devoirs qui s’attachent aux liens de parenté politique que nous revendiquons depuis des siècles. Chacun sera entendu dans l’ordre, chacun exposera sans feinte la vérité de sa position, et tous, à la fin, auront à cœur d’ordonner leurs volontés pour que, de l’assemblée, sorte une parole ferme : une parole qui fixe la ligne d’action commune, qui établisse le secours immédiat, qui dessine la restauration possible, qui préserve la Kabalie des appétits étrangers et l’enracine, après l’orage, dans l’espace naturel de l’Afarée. Ainsi, l’on ne se contentera pas de commenter la douleur ; l’on se disposera à la soulager, par des voies concrètes de soutien humanitaire, de coordination logistique, d’accueil raisonnable des familles déplacées, de protection des routes, des ports et des greniers, et, si la sagesse collective l’ordonne, par l’appui diplomatique et économique susceptible de rompre l’étau qui l’écrase.

Que nul ne s’inquiète cependant d’y voir un empiètement sur ses prérogatives : l’Empire ne revendique ni vos sceaux ni vos lois ; il affirme la primauté d’un devoir de protection, et rappelle la hiérarchie morale qui unit l’Afarée autour du Trône et de vos indépendances. Cette hiérarchie n’humilie personne : elle ordonne, elle stabilise, elle garantit que la parole du Roi des Rois, lorsque les temps sont dangereux, demeure le point fixe vers lequel se tournent les regards. En conséquence, les échanges relatifs à cette réunion devront être adressés directement à Sa Majesté, selon le protocole impérial, dans les formes respectueuses qui sont dues à son rang ; pour ce qui touche à la sûreté des déplacements, à l’acheminement des délégations, à l’usage éventuel et strictement neutre des ports impériaux, il reviendra au Triumvir de la Guerre, Baruk Altemar, d’en fixer les modalités pratiques ; pour l’hébergement, l’intendance et la comptabilité des dépenses, le Triumvir du Trésor, Zakhna Mendel, arrêtera les dispositions nécessaires ; et pour l’ordre public, la circulation, la tenue des salles et la police des cérémonies, le Triumvir de l’Intérieur, Hadrien Sulkar, veillera, avec ses services, à ce que rien ne vienne troubler la dignité des travaux. Vous recevrez, en temps utile, les indications de date, de lieu et de rite, transmises par la diplomatie, et chacune de vos chancelleries saura reconnaître, dans l’invitation scellée du Sceau d’Or, l’empreinte du Trône.

D’ici là, Sa Majesté vous enjoint, avec la fermeté douce d’un père à ses enfants, de préparer la substance de vos positions : non des slogans, mais des engagements ; non des prudences qui masquent l’inaction, mais des offrandes de bonne volonté qui puissent être tenues sans péril pour vos peuples. Il s’agira d’envisager, avec lucidité, l’accueil provisoire d’une part mesurée des déplacés kabaliens selon les capacités de chacun, l’ouverture de couloirs humanitaires sous garantie commune, la création de fonds d’assistance placés sous la garde conjointe des satrapies extérieures et de l’Empire, la préservation absolue de la neutralité des zones mises à disposition par l’Empereur, neutralité sans laquelle toute aide se transformerait en prétexte de discorde, et enfin l’harmonisation des démarches diplomatiques afin que l’Afarée ne parle pas en chœur dissonant, mais comme une seule puissance aux voix multiples. Que nul n’ignore, en outre, que la dignité de cette œuvre tient à l’attitude de chacun : la courtoisie entre délégations sera observée avec une rigueur comparable à celle que l’on exige sur un champ de manœuvre ; toute offense au Trône, au peuple kabalien, ou à l’un quelconque des peuples afaréens, sera tenue pour une faute contre l’unité.

Si l’on vous invite, c’est parce que l’instant n’admet plus les demi-mesures. L’Afarée est plus grande que l’addition de ses frontières ; elle est une famille politique, un espace spirituel et historique dont le Roi des Rois est le garant. Répondre à cet appel, c’est vous hisser à la hauteur de votre propre histoire ; y manquer, c’est vous résigner à voir se défaire, morceau par morceau, ce que des générations ont patiemment bâti. Que chacun vienne donc avec l’assurance de son rang, avec l’humilité de celui qui sait ce qu’il doit à plus vaste que lui, avec le courage tranquille des gouvernants qui préfèrent la charge du devoir aux commodités de l’inaction. La Kabalie nous regarde ; l’Afarée nous regarde ; et le monde, qui nous observe, apprendra aujourd’hui si notre unité est un mot d’apparat ou une réalité capable de secourir les siens.


Scellé sous l’autorité de Sa Majesté le Roi des Rois, Protecteur des Peuples d’Afarée.


" Scellé sous mon autorité, "
Sa Majesté le Roi des Rois

Le Corps des Scribes transmet et porte foi au présent communiqué, et demeure à la disposition des satrapies extérieures pour toute correspondance relevant du protocole Impérial.
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Missive diplomatiques


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Objet : Demande d'implantation d'entreprise Iverienne

Cher directeur de la Tel-Abiel Bank, de la Avir Airlines et de la Ikhoud Airways,
Si nous vous contactons aujourd'hui c'est parce que nous aimerions que vous vous implantiez dans notre nation.
Pour la Tel-Abiel Bank, nous aimerions que vous ouvriez cinq agences dans notre nation,si vous acceptez un contrat vous sera envoyé.
Pour la Avir Airlines et la Ikhoud Airways nous aimerions que vous ouvriez des lignes aériennes avec les villes de Maracaillbosse, Nuvos et San Cristabol pour la Avir Airlines et pour la Ikhoud Airways nous aimerions que vous ouvriez des lignes avec les villes de Monaus et Calarcas, comme pour la Tel-Abiel Bank, un contrat vous sera envoyé si vous acceptez notre demande.
En espérant recevoir une réponse favorable.


Cordialement
Clara Mendizabal, ministre des affaires étrangères du San Youté
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À l’attention du Ministère des Affaires Étrangères de l'Iveri,

Salutations

C’est avec le plus grand honneur que nous nous adressons à vous, Monsieur le Ministre, en vue d’exprimer notre désir de créer une ambassade officielle dans votre pays.
Nous pensons qu’une représentation diplomatique stable sera de nature à favoriser l’entente entre nos deux peuples sur le plan politique, économique, culturel et autre. Nous restons bien entendu à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

je vous adresse mes salutations respectueuses.



Rodion Kerzhakov
Ministre des affaires étrangères


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imageimageimageimageimage<br>imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premières années du conflit sont marquées par une guerre de positions. D'un côté, l'armée gouvernementale, affaiblie par les défections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrôlent une bonne partie de l'est rural mais peinent à étendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, où les civils paient le prix fort. J'ai rencontré de nombreux témoins de cette époque, des deux côtés de la ligne de front. Leurs récits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au début, on se battait encore avec un certain code d'honneur", témoigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontré dans un café de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thé ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et à mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exécutions sommaires, les représailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocités."<br>Du côté gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencé à utiliser des méthodes terroristes très tôt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrées, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systématique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature même du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un déchirement au sein d'une même société, entre voisins, parfois même entre membres d'une même famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'évolution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'être purement idéologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrôlés par chaque camp, des réseaux mafieux se développent. Trafics d'armes, marché noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance à s'éterniser. La quasi totalité se développe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-là, les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette année-là, les forces tsaristes commencent à recevoir un soutien extérieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaît rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et même des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment accepté l'émancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de déstabiliser un régime qu'il considère comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intérêts plus prosaïques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pétrole, gaz. Un régime tsariste, plus libéral économiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements étrangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiqués, d'une logistique efficace. L'équilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrôlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les désertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'événement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquée par un peu près commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalité des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la méthode utilisée. Pour la première fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans différents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquête militaire sur cet événement. La lecture était glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils à se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spécialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sûr, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont développé, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprême pour la patrie et le tsar" devient un idéal vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorées. C'est juste inhumain. Mais au-delà de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 révèle surtout à quel point ce conflit s'est radicalisé. On est loin des idéaux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, où tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t été recensé.<br><br>Les conséquences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les conséquence sont avant tout militaires. Les armes et matériels emportés, 27 chars d’assaut, 36 chars légers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes légères, bien qu’une demi-douzaine d’hélicoptères de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive générale.<br>Mais les conséquences psychologiques sont peut-être encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliées et en colère, durcissent à leur tour leurs méthodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"Après 1996, on n'était plus dans la même guerre", témoigne le général Nikolaï Smirnov, ancien chef d'état-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montré qu'il était capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les règles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux côtés notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliqué pour évite que des personnes soient choqué. Chaque atrocité justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchère. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu à l'œuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particulièrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extérieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnée par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirés par les forces tsaristes mais en réalité fournis et probablement guidés par des "conseillers" étrangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasés, l'aéroport et la gare principale détruits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyé : les tsaristes et leurs soutiens étrangers sont désormais capables de frapper au cœur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visité ces quartiers bombardés l'année dernière. Dix ans après, les traces sont encore visibles. Des immeubles éventrés qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues où se dressaient autrefois des écoles ou des hôpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombées", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employée dans une bibliothèque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisième étage. Le missile est passé à deux mètres de la fenêtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a détruit notre appartement, mais on a eu de la chance : on était vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dès qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mère. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette génération née dans la guerre, élevée dans la violence, c'est peut-être le plus gros dégât collatéral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considèrent la guerre comme normale, inévitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisée ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux côtés de la ligne de front.<br><br>Le rôle trouble des puissances étrangères<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extérieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcément dans le sens souhaité par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'équilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'éterniser n'existe que grâce aux soutiens étrangers.<br>Du côté tsariste, l'aide du Slaviensk est désormais reconnue, même si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dérangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intérêts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformée en guerre par procuration entre grandes puissances, où les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un échiquier géopolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur Alexeï Malkovik, politologue à l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose à voir avec les idéaux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances régionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un régime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sûr. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir même de la nation yashosienne.<br><br>2017 : où en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figé dans un équilibre instable. Les forces tsaristes contrôlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris à vivre avec la guerre. Dans certaines régions, des cessez-le-feu tacites permettent même un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs légumes sur les marchés gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui préfère taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux côtés. Mon frère vit en territoire tsariste, ma sœur ici. On se voit pour les fêtes, on évite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majorité de Yashosiens des deux camps se disent favorables à des négociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la négociation. Du côté tsariste, on réclame toujours la "restauration complète de l'ordre légitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du côté gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sécessionnistes" et le "retour à l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les généraux, pas les politiques, pas les puissances étrangères qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandé à choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passé une semaine dans un camp de réfugiés près de la frontière. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En réalité, on est plutôt autour de 15 000, dans des conditions épouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village était pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impôts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dénonçait personne. Un matin, ils ont commencé à se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, âgés aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aîné refuse d'aller à l'école, dit que "ça sert à rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se réveille en hurlant dès qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amèrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette génération sacrifiée, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingénieurs, médecins, artistes, enseignants... et qui traînent leur trauma de camp de réfugiés en camp de réfugiés.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquête, une question demeure : qui porte la responsabilité de cette tragédie ? Qui a déclenché cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont têtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement légitimement élu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisé le pays, plongé la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", résume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 était légitime, issu d'une révolution populaire contre l'occupation étrangère. Il avait réalisé des réformes importantes, modernisé le pays, amélioré la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune légitimité démocratique. Leur seule légitimité, c'était la force des armes." Bien sûr, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilèges avec l'arrivée du socialisme. Bien sûr, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de là à prendre les armes, à diviser le pays, à condamner des générations entières à la guerre... Et puis, il y a la méthode. Cette utilisation systématique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformé un conflit politique en boucherie généralisée.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allés beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-être le vrai visage de ce mouvement tsariste. Derrière les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considère que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans après le début de cette tragédie, que peut-on espérer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut être que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter définitivement. L'équilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens étrangers, condamne le pays à un conflit permanent.<br>Il faut négocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.<br>Une incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premières années du conflit sont marquées par une guerre de positions. D'un côté, l'armée gouvernementale, affaiblie par les défections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrôlent une bonne partie de l'est rural mais peinent à étendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, où les civils paient le prix fort. J'ai rencontré de nombreux témoins de cette époque, des deux côtés de la ligne de front. Leurs récits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au début, on se battait encore avec un certain code d'honneur", témoigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontré dans un café de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thé ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et à mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exécutions sommaires, les représailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocités."<br>Du côté gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencé à utiliser des méthodes terroristes très tôt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrées, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systématique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature même du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un déchirement au sein d'une même société, entre voisins, parfois même entre membres d'une même famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'évolution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'être purement idéologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrôlés par chaque camp, des réseaux mafieux se développent. Trafics d'armes, marché noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance à s'éterniser. La quasi totalité se développe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-là, les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette année-là, les forces tsaristes commencent à recevoir un soutien extérieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaît rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et même des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment accepté l'émancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de déstabiliser un régime qu'il considère comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intérêts plus prosaïques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pétrole, gaz. Un régime tsariste, plus libéral économiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements étrangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiqués, d'une logistique efficace. L'équilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrôlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les désertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'événement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquée par un peu près commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalité des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la méthode utilisée. Pour la première fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans différents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquête militaire sur cet événement. La lecture était glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils à se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spécialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sûr, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont développé, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprême pour la patrie et le tsar" devient un idéal vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorées. C'est juste inhumain. Mais au-delà de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 révèle surtout à quel point ce conflit s'est radicalisé. On est loin des idéaux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, où tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t été recensé.<br><br>Les conséquences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les conséquence sont avant tout militaires. Les armes et matériels emportés, 27 chars d’assaut, 36 chars légers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes légères, bien qu’une demi-douzaine d’hélicoptères de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive générale.<br>Mais les conséquences psychologiques sont peut-être encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliées et en colère, durcissent à leur tour leurs méthodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"Après 1996, on n'était plus dans la même guerre", témoigne le général Nikolaï Smirnov, ancien chef d'état-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montré qu'il était capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les règles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux côtés notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliqué pour évite que des personnes soient choqué. Chaque atrocité justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchère. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu à l'œuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particulièrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extérieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnée par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirés par les forces tsaristes mais en réalité fournis et probablement guidés par des "conseillers" étrangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasés, l'aéroport et la gare principale détruits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyé : les tsaristes et leurs soutiens étrangers sont désormais capables de frapper au cœur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visité ces quartiers bombardés l'année dernière. Dix ans après, les traces sont encore visibles. Des immeubles éventrés qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues où se dressaient autrefois des écoles ou des hôpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombées", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employée dans une bibliothèque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisième étage. Le missile est passé à deux mètres de la fenêtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a détruit notre appartement, mais on a eu de la chance : on était vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dès qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mère. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette génération née dans la guerre, élevée dans la violence, c'est peut-être le plus gros dégât collatéral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considèrent la guerre comme normale, inévitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisée ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux côtés de la ligne de front.<br><br>Le rôle trouble des puissances étrangères<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extérieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcément dans le sens souhaité par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'équilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'éterniser n'existe que grâce aux soutiens étrangers.<br>Du côté tsariste, l'aide du Slaviensk est désormais reconnue, même si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dérangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intérêts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformée en guerre par procuration entre grandes puissances, où les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un échiquier géopolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur Alexeï Malkovik, politologue à l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose à voir avec les idéaux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances régionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un régime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sûr. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir même de la nation yashosienne.<br><br>2017 : où en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figé dans un équilibre instable. Les forces tsaristes contrôlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris à vivre avec la guerre. Dans certaines régions, des cessez-le-feu tacites permettent même un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs légumes sur les marchés gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui préfère taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux côtés. Mon frère vit en territoire tsariste, ma sœur ici. On se voit pour les fêtes, on évite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majorité de Yashosiens des deux camps se disent favorables à des négociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la négociation. Du côté tsariste, on réclame toujours la "restauration complète de l'ordre légitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du côté gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sécessionnistes" et le "retour à l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les généraux, pas les politiques, pas les puissances étrangères qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandé à choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passé une semaine dans un camp de réfugiés près de la frontière. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En réalité, on est plutôt autour de 15 000, dans des conditions épouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village était pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impôts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dénonçait personne. Un matin, ils ont commencé à se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, âgés aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aîné refuse d'aller à l'école, dit que "ça sert à rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se réveille en hurlant dès qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amèrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette génération sacrifiée, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingénieurs, médecins, artistes, enseignants... et qui traînent leur trauma de camp de réfugiés en camp de réfugiés.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquête, une question demeure : qui porte la responsabilité de cette tragédie ? Qui a déclenché cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont têtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement légitimement élu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisé le pays, plongé la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", résume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 était légitime, issu d'une révolution populaire contre l'occupation étrangère. Il avait réalisé des réformes importantes, modernisé le pays, amélioré la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune légitimité démocratique. Leur seule légitimité, c'était la force des armes." Bien sûr, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilèges avec l'arrivée du socialisme. Bien sûr, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de là à prendre les armes, à diviser le pays, à condamner des générations entières à la guerre... Et puis, il y a la méthode. Cette utilisation systématique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformé un conflit politique en boucherie généralisée.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allés beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-être le vrai visage de ce mouvement tsariste. Derrière les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considère que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans après le début de cette tragédie, que peut-on espérer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut être que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter définitivement. L'équilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens étrangers, condamne le pays à un conflit permanent.<br>Il faut négocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlis
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Bonjour

C'est avec grand plaisir que nous entamons une discussion avec vous, honorables voisins, pour débuter une relation que nous voulons la plus cordiale et la plus amicale possible.

Comme vous le savez peut-être, l'Union des Corporations du Phéniskus sort tout juste d'un plan de relance économique après une guerre civile particulièrement destructrice. C'est pourquoi, marqué par les horreurs de la guerre, nous souhaitons désormais éviter tous conflits avec nos voisins, dont vous faites partie.

C'est dans ce but de nous préserver de la guerre et d'entamer une relation cordiale avec la République Hébraïque d'Afarée du Nord. Nous souhaitons établir une ambassade permanente chez vous pour discuter plus facilement de la relation entre nos deux pays que nous voulons la plus pacifique et coopérative possible. Par ailleurs, par principe de réciprocité et de fluidification des échanges entre la la République Hébraïque d'Afarée du Nord et l'Union des Corporations du Phéniskus nous serions ravis d'accueillir une ambassade sur notre territoire.

En attente d'une réponse que nous espérons favorable, veuillez agréer nos sentiments les plus distingués.
Cordialement
cabinet des affaires internationales, Grand Corporatiste
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