17/08/2016
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Activités intérieures et vie quotidienne au Pontarbello - Page 2

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POLITIQUE


Les Phalanges Sapateiristes.


Drapeau du mouvement politique des phalanges Sapateiristes.
Les Phalanges Sapateiristes, "reconquérons notre héritage, forgeons notre avenir" est une mouvance fasciste et d'extrême-droite durement ancrée dans les ambitions politiques du Pontarbello (clic gauche pour agrandir).


Si le phalangisme se définit comme une idéologie visant à placer l'état, la nation et le collectif au-dessus de toutes ambitions individuelles, il n'en demeure pas moins que des déclinaisons diverses et variées peuvent apparaitre dans les différents pays s'en revendiquant. C'est pourquoi, dans le cas de la péninsule pontarbelloise et considérant la part prégnante qu'a occupé la guerre d'indépendance dans le narratif national, celui-ci bénéficie d'une lecture propre qui appelle aujourd'hui les politologues à identifier le fascisme pontarbellois sous un courant nommément identifié : le phalangisme sapateiriste, du nom du Général Leopoldo Sapateiro, qui l'introduisit au lendemain de la réussite de son putsch militaire face aux institutions impériales listoniennes.

Le phalangisme sapateiriste revendique donc ses origines dans l'arrivée au pouvoir d'un groupe d'officiers militaires et anciens hauts fonctionnaires en disgrâce après avoir pourtant consacré leur carrière à l'Empire Listonien. Ce "groupuscule" après la réussite des opérations militaires entourant l'indépendance du pays, a été plus largement rejoint par les masses lors de la phase de "transition" entre l'ère coloniale impériale et l'indépendance, beaucoup d'intellectuels ont en effet souhaité affirmer une forme d'aversion, de déculturation forcée pour ce que fut l'Empire Listonien dans l'histoire du pays. La violence des pensées entretenues à l'égard de l'Empire Listonien a facilité l'affiliation de ces intellectuels à la mouvance du phalangisme pontarbellois, dans sa forme et dans son fond.

Naissance du Phalangisme Sapateiriste

L'effondrement moral et politique de l'Empire listonien, après ses échanges internationaux houleux et la dégradation rapide de ses relations internationales s'est également trouvé accentué par les actes d'infamie perpétrés par ce dernier en Port-Hafen. Ce qui eut pour effet immédiat de susciter la rupture avec l'ancien modèle colonial et de souffler un vent favorable vers des courants fortement identitaires et susceptibles de porter une certaine idée de la réaffirmation culturelle pontarbelloise. Sur le sujet, le Phalangisme Sapateiriste devenait une évidence, cette idéologie mise au goût du jour par leur contribution des plus actives à la victoire militaire indépendantiste sur les loyalistes impériaux.

Bien entendu, le Général Leopoldo Sapateiro et la junte au pouvoir ont une émotion limitée, voire inexistante en ce qui concerne le sort des populations de Port-Hafen, brisées sous la botte inflexible de l'ancien empire colonisateur. Cependant, la compassion utile envers le peuple port-hafenois ou tout du moins la désignation expresse du monstre listonien, apparaissait comme un fait opportun au régime indépendantiste pontarbellois. Le totalitarisme pontarbellois s'est gargarisée de pouvoir désigner ses monstres et tels ces bergers qui domestiqueraient un ours pour effrayer les loups, le Phalangisme Sapateiriste s'est consolidé sur place en devenant une force utile, une incarnation de la nation pontarbelloise.

Dans cette configuration l’Empire Listonien, cette ancienne puissance dominante en Eurysien et au-delà, s'est donc trouvé rapidement affaibli, en tout cas dans ses assises naturelles sur le pourtour sud-aleucien. Structuré en une forme d'autorité unique, centralisé en métropole eurysienne, le recul de l'autorité impériale listonienne sur place ne pouvait prétendre à aucun relai, aucun mouvement préalablement légitimé pour lui succéder, si ce n'est celui à l'origine de sa chute : le Phalangisme Sapateiriste.

L'indépendance du Pontarbello étant désormais acquise au lendemain de la victoire des indépendantistes, la société civile pontarbelloise fut simultanément frappée d'un sentiment de paranoïa et d'un esprit revanchard, eu égard aux ingérences étrangères multiples destinées à écraser l'autorité naissante sur place. Des actes d'ingérence matérialisés dans l'occupation de plateformes de contrebandes par le Syndikaali Pharois, des opérations militaires étrangères pour tenter d'exfiltrer des prisonniers de guerre, des manoeuvres d'intimidation étrangères dans les eaux souveraines pontarbelloises et un lourd passif de soutiens directs et indirects dirigés depuis l'étranger lors de la Guerre d'indépendance et bien au-delà (Kah-tanais, rousmalien, Pavillon de l'Albastre.

Tout ces phénomènes observés sous l'effet d'un même prisme ont mis en relief la nécessité pour la société civile pontarbelloise de développer une certaine résilience face à l'autorité étatique, pour nourrir une ligne politique dure engagée à la remise sur pied de l'économie d'une micro-nation fragilisée. Le redressement économique et morale du pays a effectivement permis l'instauration d'une emprise étatique marquée sur la population. Le totalitarisme pontarbellois s'est rendu acceptable par une certaine promesse politique qui s'est soldée par des résultats économiques palpables. La quête du redressement national mêlée à une quête identitaire tout court donna la part belle à l'oratoire de cette mouvance fasciste, aspirant à la création d'une signature politique et culturelle pontarbelloise, sur les cendres peut-être encore fumantes du passé impérial listonien.

Contrairement aux idées reçues et malgré l'omniprésence du Général Leopoldo Sapateiro dans la conduite politique du pays, le Phalangisme Sapateiriste ne naquit pas que de ce seul homme mais plutôt d'un ensemble de personnalités cultivant un esprit revanchard dans un pays où la mondialisation semblait leur glisser des doigts. Officiers impériaux et hauts fonctionnaires des anciennes institutions coloniales ont ainsi cherché et appuyé la mise en place d'un état central fort, doté d'une autorité absolue et d'une armée biberonnée, pour aider le maintien d'un cap nécessaire à la sortie de terre du Pontarbello.

Défendre la réussite oui, mais défendre aussi la pureté, de race et de pensée à l'intérieur du pays, voilà rien de moins que ce à quoi aspiraient les figures "salvatrices" du régime pontarbellois, opposées à des forces déstabilisatrices, facilement identifiées dans leurs soutiens et leurs participations aux conflits régionaux : Porto-Mundo, Pharois Syndikaali, Grand Kah, Empire Listonien. Un ennemi identifié, qui sert d'agglomérant autour de l'autorité suprême du pays, déterminée à déconstruire les castes sociales susceptibles d'empêcher les individus de se ranger derrière une nation, un état que les phalangistes souhaitent réincarner en une figure forte, faisant office de guide. Donner tous les pouvoirs ou presque à un individu, érigé en figure nationale, c'est légitimer à outrance un officiel qui ne se verra pas (facilement) défier et attaquer à l'intérieur du territoire par une personne qui justifierait d'une aura supérieure et de la possibilité de se faire un auditoire. Dans l'espace public et la scène médiatique pontarbelloise, aucune personnalité ud pays ne dispose de l'aura nécessaire pour pouvoir clamer impunément et pour qui veut l'entendre, que la gouvernance de Sapateiro est nocive.

Dans le cas présent, il est admis qu'à l'exception du Général Leopoldo Sapateiro, très peu de figures politiques occupent la lumière de l'espace médiatique pontarbellois. Un choix assumé pour appuyer le statut du leader et l'impact des communications émanant de cette figure de guide. Mais si des visages personnifiés et reconnaissables sont plutôt rares sous le régime sapateiriste, l'armée avec un grand "A" y tient un rôle dominant et s'est fondamentalement inscrite dans la pensée phalangiste pontarbelloise. Un coeur battant, tourné face à ses ennemis de l'extérieur et de l'intérieur et se faisant l'incarnation de valeurs fortes sur le territoire national pontarbellois. La défense et la sécurité nationale sont elles aussi soumises à une forme de centralisation des moyens, considérant le statut militaire des forces de police présentes dans le pays.

Quels traits caractéristiques du Phalangisme Sapateiriste?

Une institution forgée dans le centralisme absolu.
Le premier des points soutenus par le Phalangisme Sapateiriste est l'instauration ou le maintien d'un centralisme absolu, de sorte à ne laisser aucune tête dépasser et arriver à la hauteur du guide de la nation mais aussi pour s'assurer qu'en cas de perte du leader, seuls les membres du cercle restreint auront suffisamment profité de sa lumière pour se voir légitimer auprès de la société civile. Cas échéant et en cas de renversement du régime, le contrôle sans partage confié au guide de la nation permettra un certain chaos à sa chute dans lequel les phalangistes sapateiristes pourront invoquer auprès des populations une forme de nostalgie, une quiétude, perdue en même temps que le départ du dirigeant totalitaire.

Le Phalangisme Sapateiriste, certainement comme d'autres mouvements politiques totalitaires (ou non), repose sur un principe simple, organiser la continuité du pouvoir dans sa forme la plus pure existante. Aussi cette concentration du pouvoir n'est pas simplement un moyen de gouvernance, mais une structure idéologique pérenne qui vise à maintenir une forme de continuité politique, indépendamment de la personne prêt à exercer ledit pouvoir, qu'importe les turbulences ou les crises qui secouent la nation. Un fait d'autant plus nécessaire que les régimes totalitaires peuvent faire étalage de cultes de la personnalité dont la disparition du dirigeant fragilise les assises du pouvoir. Donc, plutôt qu'une figure centrale (qui a pourtant cours au Pontarbello avec le Général Sapateiro) les autorités entendent surtout formaliser un système où le pouvoir se consolide derrière une entité unique.

Avec une institution qui défend un centralisme absolu, les autorités du pays vont s'assurer de pouvoir fournir un successeur légitime, de sorte qu'en cas de perte du leader, qu'il s'agisse d'une abdication, d'un renversement ou encore de sa mort, le successeur puisse débutait la transition entouré d'un socle partisan. Cette structuration du pouvoir garantit ainsi que la transition se fait non seulement de manière ordonnée, mais aussi sur une base de conseillers loyaux qui pourraient décemment se percevoir comme les héritiers directs d'un projet visionnaire débuté par leur défunt leader.

La promesse d'une cohérence politique et d'un exécutif fort.
Dans l'imagaire collectif, l'instauration d'un exécutif (tout) puissant et incarné sous une seule figure dirigeante serait effectivement apte à poser une vision unique pour le pays.

Une dynamique constante qui repousse ainsi toute la paralysie parlementaire et les attaques politiques ad hominem qui désolidarisent les individus des enjeux nationaux, de sa vie politique. La fin d'une paralysie démocratique et parlementaire, un sentiment de transparence quant aux réels enjeux politiques et économiques du pays, là où des états libéraux à la presse libre se perdraient dans les faits divers.

En outre et sur un champs pratique et opérationnel, le centralisme de la gouvernance du pouvoir pontarbellois permet surtout le contrôle des masses ainsi que la cohérence des décisions prises et appliquées. Celui qui décide et celui qui applique ou celui recevant légitimité de qui décide, sans faire face à une déconcentration des pouvoirs semblables aux pays libéraux avec séparation des pouvoirs, qui conduirait à une prise de décisions inapplicable ou inappliquée, par une libre interprétation des juges ou des autorités locales selon les provinces. Le rejet d'une paralysie parlementaire, d'une dissonance face à l'interprétation des lois, l'absence d'anonymes dans la sphère politique pour concentrer l'adoration sur un nombre restreint d'individus hauts placés dans le système, voilà des motivations suffisantes aux autorités forgeant le système, pour porter à bout de bras l'instauration d'un centralisme absolu et chargé d'administrer la gestion du pays. La séparation des pouvoirs, en s'appuyant sur l'exemple de démocraties, devient alors le contre-exemple de ce qui fait la vitrine des régimes libéraux exécrés du phalangisme : un régime aux voix et aux volontés divergentes qui paralysie le système et le vice d'attaques personnelles et manoeuvres politiques bonnes qu'à nourrir une presse à scandales.

Paradoxalement et sans doute très naïvement, le Phalangisme Sapateiriste peut aspirer à l'idée selon laquelle il est vecteur d'engagement politique pour les individus, en défendant une prise de décision rapide et pérenne sous l'impulsion d'un exécutif fort, dont l'incarnation se veut être une figure dirigeante d'envergure nationale, un remède à la paralysie et la digression politique qui amène les uns et autres à nourrir une forme de cacophonie audible mais peu intelligible des masses.

Toutefois en ce qui concerne le centralisme absolu défendu par le Phalangisme Sapateiriste, et s'il fallait rendre à César ce qui appartient à César, nous avouerons aussi que le caractère absolu ou pour le moins centralisateur des institutions est aussi motivée par l'héritage colonial de l'Empire Listonien, présentant lui-même des traits très autoritaires pour la conduite de son pays et se voit donc, reproduit par une forme de mimétisme, particulièrement sous certains aspects comme la structuration des départements du renseignement intérieur t autres organigrammes aidant ua bon fonctionnement de l'appareil exécutif.

Un militarisme décomplexé et une héroisation de l'engagement individuel pour le collectif (irl : Stakhanovisme applicable à un régime d'extrême-droite).
A l'image de sa figure de proue, installée à la tête du Pontarbello, le régime phalangiste sapateiriste a besoin de héros et considérant son passé guerrier, qu'il soit question de la Guerre d'indépendance ou des tensions militaires l'ayant suivi, le héros le plus évident de la société civile pontarbelloise est le militaire. Héroïser ses citoyens, c'est parallèlement véhiculer un certain nombre de valeurs sur lesquelles la société civile peut tenir. S'il devait être fait mention des figures martiales défendues par le phalangisme sapateiriste, les valeurs les plus évidentes qu'il conviendrait de mettre en relief à travers elles seraient la discipline, l'abnégation ou encore la loyauté.

La figure du citoyen combattant et engagé pour le collectif est effectivement une incarnation forte qui vient chercher l'engagement de chacun dans un modèle sociétal faisant primauté de la nation sur l'individu.

Mais, de l'avis des sociologues, l'héroïsation donnée aux figures martiales du pays répond également à une volonté sous-jacente es autorités de développer une certane normalisation de la guerre et de la violence, pour développer la résilience nationale face à un péril existentiel opposé au régime. Sous le régime phalangiste sapateiriste, le visage de la nation est lui-même incarné par un militaire, la valeur martiale des individus n'est donc pas une valeur éphémère mais une partie intégrante de la culture citoyenne, de la réussit sociale, qui place pour richesse d'âmes, ces personnes investies et préparées au sacrifice ultime attendu par leur nation.

C'est là toute l'évolution du régime de Sapateiro puisqu'il identifiait initialement la militarisation comme une réponse nécessaire aux menaces extérieure, avant d'en faire un schéma de réussite dans une société civile assez pauvre et miséreuse, n'ayant pas beaucoup de marges pour attirer des chercheurs et scientifiques, des cerveaux, attendus chèrement des entreprises du pays. Ainsi au Pontarbello, la militarisation n'est plus le résultat d'un besoin défensif face à une menace extérieure inlassablement brandie, mais une norme de réussite et d'intégration au sein de la société civile. La glorification des soldats rend la frontière entre vie civile et vie militariste trouble. La guerre n'étant plus alors une tragédie mais un moyen d’affirmer la suprématie d’un modèle de civilisation, et donc un principe applicable à la construction de l’État.

Outre le domaine militaire, les autorités identifient au sein des usines nationalisées des figures ouvrières d'exception. Des modèles qui par leur productivité, quantitative ou qualitative, se font des exemples à suivre sous la forme de "l'employé du mois". Le meilleur devient étalon, pour tirer le reste à lui. Pour aider ou tout du moins rendre incitative l'atteinte de ces objectifs, certaines directions d'entreprises nationalisées versent de petites primes ou offres des cadeaux en nature à l’employé qui brillera selon leurs critères d'excellence.

Le militaire n'est donc plus le seul agent "actif" du pays mais compte également avec lui ceux qui se font d'autres exemples de l'engagement à l'échelle nationale, destinés à être célébrés et moralement défendus par le régime. Encourager chacun à dépasser les normes de production et de qualité, c'est ni plus ni moins qu'une forme de Stakhanovisme assumé, visant à dynamiser la productivité des secteurs industriels et tertiaires.

Si l'incitation à la production au travail est un fait indiscutablement tourné vers l'économie nationale, la démarche se veut également sociale. Effectivement, le caractère totalitaire du régime pontarbellois peut présenter un certain nombre de lacunes dans le domaine de la coopération scientifique et des échanges universitaires, ce qui a pour effet d'entretenir une présence de cerveaux particulièrement basse voire déficitaire.

Devant l'absence ou presque de génies et intellectuels, la République d'Union Nationale du Pontarbello entend rediriger le sentiment de fierté nationale sur des figures martiales ou civiles, des personnalités inscrites dans des missions manuelles ou à fortiori faiblement intellectuelles. Compenser l'absence de cerveaux étrangers en nombre par l'étalement d'une politique inclusive, faisant des travailleurs manuels, des rouages de la réussite nationale à part entière, voilà une idée plaisante et relayée par les autorités sapateiristes.

L'idée est encore de développer un sentiment d'appartenance et de cohésion nationale, où chacun doit se voir aujourd'hui ou le mois suivant comme le maillon essentiel d'une machine étatique gagnante pour chacune des parties prenantes que sont salariés et directions. Avec l'existence d'une forme de scoutisme et l'instauration de l'uniforme au sein de l'éducation nationale pontarbelloise, on comprend que la culture de l'excellence y prend déjà une place précoce et que la chasse à la passivité ou l'inaction est faite. Chaque individu, indépendamment de son âge est donc invité à se dépasser, à se faire le héros d'un domaine ou d'un secteur professionnel.

Toucher l'excellence et se faire élire meilleur employé du mois, n'est alors plus une satisfaction personnelle, mais une obligation morale, une injonction faite par la société, pour trouver au-delà de ses limites, un sentier vers la preuve de son dévouement à la cause nationale. L'excellence, sans présumer qu'elle soit atteinte du plus grand nombre, devient donc une norme par les lumières faites à celle-ci et non plus une exception.

La quête d'une alternative aux systèmes capitaliste et communiste : l'économie nationale-syndicaliste.
Le phalangisme sapateiriste a pour doxa de prôner l'intérêt supérieur de la nation, c'est-à-dire en somme dans le cas présent une certaine idée de l'effacement des individualités au profit de l'intérêt national, la restriction des libertés individuelles au profit des (rares) libertés collectives. Un fait d'autant mieux véhiculé, qu'il est inscrit dans la promotion d'une coopération des classes sociales au sein d'un formation étatique unifiée, là où les mouvances de gauche et d'extrême-gauche conceptualisent l'idée d'un combat à mort, un affrontement permanent entre les membres d'une même société civile et une autre une fois épurée, puis une autre, inlassablement. Les autorités phalangistes, en tout cas de celles qui gouvernent au Pontarbello ont donc pour elles la volonté absolue de défendre l'idée d'un phalangisme faiseur de paix en société, visant à déstructurer l'image caricaturale prônant les régimes fascistes comme des individus élitistes sillonnant les rues des grandes agglomérations du pays, la semelle des bottes de cuir teintée du sang des cous rompus sur leur passage. La coopération entre les classes est sollicitée au sein d'un modèle étatique uniforme, les modèles de productivité, d'abnégation et de bravoure y sont vantés et récompensés, pour définitivement véhiculer l'idée selon laquelle l'engagement et la valeur travail paient.

Au cœur du modèle économique phalangiste sapateiriste, se trouve l'idée de créer une société sans clivages sociaux, où la coopération entre les différents acteurs économiques devient la norme. Le service à la nation et la coopération des classes deviennent donc des composantes essentielles du tissu économique. Mais les coups de canif des autorités phalangistes sur les libertés individuelles de chacun et chacune ne peuvent rendre la situation en société tenable qu'à travers l’échafaudage d'une économie rendue viable elle-même. Le système de gratification par l'exemplarité faite autour des individus rivalisant de productivité ou d'engagement pour le collectif trouvant très vite ses limites, il est nécessaire d'étudier l'économie sapateiriste selon d'autres spécificités.

Identiquement aux régimes d'extrême-gauche, le régime phalangiste de Santialche exerce une importante régulation de l'économie nationale, pour garantir en premier lieu la continuité de certains services stratégiques comme ceux relatifs aux secteurs des énergies, des transports et bien entendu les secteurs publics usuels tels que la sécurité, l'éducation et la santé. Pour les phalangistes, la source d'inquiétude la plus dominante dans leurs esprits, c'est le mécontentement d'une population qui meurt de maladie, de faim et de soif. "Cette population là, un fois dans la rue, ne s'arrête même pas au fusil" disait en ces termes le Général Leopoldo Sapateiro à ses proches conseillers, lorsqu'il signa des décrets de nationalisation des secteurs précités, les semaines suivants la déclaration de l'indépendance.

La fermeture de ces mêmes secteurs à la concurrence du privé vise à soutenir une politique de contrôle des prix par la maîtrise des coûts logistiques et celui de l'énergie consommée au sein des processus de fabrication. En maîtrisant ces secteurs, la junte pontarbelloise entend aussi limiter les fluctuations des couts inhérents à des crises économiques mondiales qui pourraient par exemple affecter le cours du pétrole, obligeant les compagnies de fret à répercuter ces montants dans les prix. Ces secteurs ainsi nationalisés sont notoirement présentés comme stratégiques et jugés comme essentiels au maintien des intérêts nationaux.

D'autres secteurs ne relevant pas de ces catégories, de ces classifications définies par l'état peuvent figurer parmi les biens ouverts à la propriété individuelle, à ceci près qu'ils se doivent de respecter l'intérêt général du Pontarbello et la vision défendue par l'état, c'est-à-dire des maximas déterminés en ce qui concerne les biens à la vente sur le marché intérieur, ainsi que des minimas pour ne pas dérégler l'économie locale, provoquer des chutes de rentabilité pour la concurrence, ect... Ces mesures consistent en une nouvelle expression de la doxa phalangiste sapateiriste qui se refuse à permettre l'instauration de concurrences clivantes ou encore la mise en place d'autres voix dissonantes, chargées de formuler des idées en société qui soient porteuses d'opposition. C'est donc à cette fin que le syndicalisme au Pontarbello a été purement interdit, considérant celui-ci irrévocablement inscrit dans une logique d'affrontements internes en société, voire inscrits dans une logique de lutte des classes entamant le volontarisme que la junte militaire de Santialche se fait pourtant l'effort de récompenser sous une approche comparable à celle du stakhanovisme.

Allant jusqu'à refuser les oppositions de classes, considérant leur caractère nuisible pour la cohésion nationale, les autorités gouvernementales pontarbelloises ont fait le choix de substituer la présence en entreprise des syndicalistes par celles de commissions thématiques obligatoires, animées par des personnes pluridisciplinaires et sans mandats qui se constituent sur la base du volontariat et selon des thématiques ciblées. La société privée est ainsi contrainte de se protéger du syndicalisme pour ne pas nourrir une liberté d'expression susceptible de se muer en un mouvement social inspirant en dehors de la sphère professionnelle, ce qui aurait pour conséquence immédiate de développer des actions de grogne sociale extensibles à la population et sur la voie publique.

L'économie nationale-syndicaliste a donc, sans modestie aucune, la volonté de se faire un compromis, un trait-d'union entre capitalisme et communalisme, par des actions de lutte contre la marchandisation des individus et de la privation des découvertes technologiques voulue par des écrits de théoriciens et économistes libéraux, tout en arborant un état-régulateur fort et conservateur pour prévenir les dérives des communalistes faites contre la propriété privée.

La solidarité nationale
Pour les phalangistes sapateiristes, il est à considérer le fait que la nation constitue une communauté organique indivisible et que les principes de solidarité applicables se font dès lors à une échelle individuelle mais aussi étatique, si ce n'est dans sa coordination ou par le biais des associations catholiques porteuses de valeurs d'entraide qui reçoivent le soutien et la légitimité de la junte militaire pontarbelloise.

La solidarité nationale selon le Phalangisme Sapateiriste ne se conçoit pas comme une action individualiste, faite dans l'intimité des foyers ou des centres de collecte dédiés ou encore une redistribution de la richesse par un système de taxation opaque, selon les revenus et besoins. Non au Pontarbello, la solidarité nationale est conçue sous une vision communautaire, où chaque citoyen en qu'élément d'un corps, est tenu de contribuer (activement) au bien-être collectif, selon le rôle et sa place dans la hiérarchie sociale. Aussi vous l'aurez compris, plus votre situation est aisée, plus il est moralement nécessairement pour vous de donner auprès des services de coordination de l'état. Une donation incitative diront les uns, "forcée" en diront d'autres, mais qui répond pourtant à une logique savamment rodée.

La junte militaire ou dans son appellation la plus globale le régime Sapateiriste, tient grâce à l’exécution scrupuleuse des ordres confiés aux administrations qui se voient déléguer l'application des décisions rendues. Cette administration lésée peut être le facteur d'un ressentiment croissant au sein des strates populaires, si bien que pour nourrir une certaine cohésion sociale entre des castes qu'elle a organisé, la gouvernance pontarbelloise entretient ce système de donations pour faire valoir les valeurs d'entraide et les vertus catholiques sur lesquelles peuvent s'aligner les fonctionnaires de l'administration. De la sorte, les catégories aisées et moins aisées du pays se retrouvent sur des idées de partage et d'entraide qui transcende les situations personnelles de chacun. Présentées sous la forme d'évènements de quartiers, les semaines solidaires au Pontarbello sont des moments de convivialité, de générosité outrancière, où des repas communs sont partagés entre plusieurs familles d'un même quartier ou de plusieurs quartiers différents entre eux. Outre le partage des repas, les familles s'invitent mutuellement chez les unes et les autres et en signe de reconnaissance pour l'accueil fourni, les voisins identifient un geste simple qu'ils peuvent exécuter pour le compte du voisin. Cela peut-être déplacer un lit de l'étage vers le rez-de-chaussée, d'une vieille dame montant péniblement l'escalier, changer le flotteur d'une chasse d'eau qui fuit et entraine des dépenses en eau indues, donner de vieilles affaires ou ustensiles de cuisines présents en double à domicile, etc...

Organisés à l'échelle d'un quartier, d'une ville et même d'un pays, ces évènements jouissent d'une excellente couverture et d'un bouche-à-oreille que les chaines d'état pontarbelloises elles-mêmes ne sauraient surclasser. Aussi, il est assez aisé de constater le degré de solidarité dont peut faire preuve votre voisin et gare aux avares et aux misanthropes qui essuieront donc une forme de critique morale émise par la société et à demi-mot par l'état, bien qu'il ne se soit jamais autorisé à entreprendre des mesures coercitives contre une famille refusant de se prêter à cet exercice quasi-institutionnalisé. Une manoeuvre qui coûte peu à l'état et tire de sa misère les foyers les plus nécessiteux par des gestes d'entraide simples et valorisés. Pour permettre une certaine uniformisation de la solidarité nationale, une équite en somme, il existe des services de "coordination solidaires" qui dédient leur temps à intervenir dans des secteurs faiblement urbanisés, où la solidarité entre voisins n'est que faiblement permise, compte de l'absence de voisins elle-même.

Ces gestes de solidarité, de réparation et d'entraide, sont alors exécutés par des services dédiés de l'état qui ne manquent pas de communiquer lors des interventions faites par une couverture médiatique là encore assez dense. Les reportages de soldats relevant du génie militaire intervenant dans une vieille ferme tenue par un couple de personnes âgées, ne manquent pas leur cible lorsqu'il est l'heure pour chacun de se demander si l'état est tourné vers les intérêts e ses concitoyens. Par ailleurs, véhiculer les images de soldats intervenant dans les villages de la ruralité profonde du Pontarbello n'est pas sans bénéfice pour l'état en ce sens qu'il permet à chacun les visionnant, de se sentir dans une situation plus aisée qu'autrui. Une situation aisée et bienveillante, grâce à l'assistance d'un voisin ou d'un riverain qui devient ainsi un visage familier, une connaissance, un maillon de l'état-nation, cette idée d'une patrie tissant un lien indéfectible entre ses concitoyens.

La solidarité nationale est de l'avis des idéologues phalangistes, un facteur aidant au développement d'une nation rendue supérieure aux individualités, par le tissage d'un lien indéfectible et d'une démonstration de vertu, qui doit trouver son répondant, sa gratitude, dans un contexte de crise, de guerre...

Ainsi et toujours selon les idéologues du régime Sapateiriste, la solidarité nationale est une source de résilience pour la population, si elle devait prochainement s'engager dans un conflit, particulièrement sur son sol. La solidarité nationale est érigée au rang de vertu nationale, dépasse le cadre des simples liens interpersonnels puisqu'elle est mise en forme par des reportages où l'armée elle-même, figure première de la junte militaire, vient au service, vorie au scours par temps de paix, des populations du pays.

Par ce geste, l'Armée Nationale du Pontarbello Libre s'offre une notoriété facile pour ne pas dire gratuite, qui stimule les candidatures lors des vastes campagnes d'enrôlement et entretient si ce n'est un soutien, une forme d'affection, du peuple pour ses armées.

La nation, présentée comme un tout indissociable, c'est là l'argument premier du régime Sapateiriste pour baillonner la dissidence présente sur le territoire sous toutes ses formes, s'en prendre à l'état c'est s'en prendre à des jeunes et mins jeunes pontarbellois qui sont directement dépendant de lui, pour courir après une vie normale ou pour le moins commode. L'idée d'un destin commun dans un monde décadent, nourrit ainsi la vision d'une solidarité que l'on jugerait ici bien naturelle entre les membres de la société. La solidarité ne se fait donc plus un acte volontaire et individuelle de compassion, mais une obligation morale inscrite vers une entité supérieure et indéclassable qu'est la nation. Un tout indissociable au-dessus d'individus indistinguables.

Les politiques intérieurs misent en place autour de la solidarité nationale visent donc à instruire la culture du sacrifice graduel au service de la nation, "je me débarrasse d'une chose que j'ai en trop et qui peut servir", "j'identifie un voisin, un riverain nécessiteux", "Quelqu'un me le rendra en retour, lors de la prochaine semaine de solidarité", "je suis une bonne personne et l'état fait sa part auprès des communautés isolées", "j'accepte l'idée de rejoindre l'armée en temps de crise pour défendre l'état, mon voisin et les rapports en société tels qu'ils sont construits au Pontarbello".

Voilà s'il fallait peut-être le caricaturer, le raisonnement psychologique et linéaire souhaité par les autorités pontarbelloises et l'Armée Nationale du Pontarbello Libre (ANPL). Car la solidarité nationale dans un état où sa gouvernance s'est vue exposée sous le schéma d'une citadelle assiégée, après qu'elle ait soi-même tenté un coup d'état contre le régime impérial listonien d'outre-mer, ne doit servir qu'un but : construire une volonté de sacrifice et d'abnégation en temps de guerre lorsque le régime se confronterait à une période de crise dommageable à sa continuité, existentielle...

Le sacrifice devient alors un acte de fidélité à ses voisins, au dirigeant, à la patrie, une gratitude citoyenne face à une société inscrite pour l'intérêt du plus grand monde dans la péninsule, finissant de rendre acceptable le sacrifice des intérêts personnels et individuels pour le placer dans un projet collectif.

Bien entendu le sacrifice décrit n'a vocation qu'à se matérialiser dans des situations des plus extrêmes et alarmantes. Avant ça, la solidarité nationale est voulue selon une certaine forme hiérarchique de la société, avec des employés, des employeurs, des militaires, le Clergé, etc... Il n'est pas attendu de chacun le sacrifice ultime, chacun devant inscrire son action au service du bien et de la pérennité de la nation, dans la limite de sa position sociale ! La solidarité nationale telle que conçue sous le Phalangisme Sapateiriste ne se veut pas uniforme mais juste. Autrement dit, la solidarité nationale pontarbelloise n'est pas égalitaire mais équitable !

Rejeter les individualités et valoriser l'intérêt collectif est une motivation principale de la junte militaire pontarbelloise pour dresser la critique des systèmes capitalistes tournés vers l'individualisme qui prive le collectif de sa performance. L'individu admissible est alors un membre de la nation dont les droits existants ont été sciemment subordonnés à l'épanouissement de la nation, directement liés à l'harmonie du cadre national à défendre.

Rapprocher les concitoyens entre eux sur des actions aussi simples que l'établissement de semaines de la solidarité, c'est éloigner la connivence de ces mêmes personnes vis-à-vis de menaces extérieures connues, qu'elle soit concrétiser sous la forme de puissances étrangères, de lobby d'influence ou d'idéologies hostiles à l'idée d'une unité nationale telle qu'elle est aujourd'hui représentée. La politique de solidarité nationale est donc finalement assez centrale de la vision unitaire du pays que souhaiterait inculquer la gouvernance phalangiste sapateiriste.

C'est clairement une vision nationale fondée sur es logiques communautaire et totalitaire, où les individus viennent trouver leur place dans un ordre hiérarchisé et tourné vers la patrie. C'est la demande d'une forme de subordination totale des intérêts personnels, aux devoirs collectifs, avec l'état comme source d'exemplarité au travers de démonstrations télévisées, affichant des soldats du génie venir assister des foyers ruraux dans leur quotidien. La politique d'exemplarité pour nourrir la communication institutionnelle n'est pas nouvelle au Pontarbello puisque nous évoquions plus tôt, souvenez-vous, un schéma inversé faisant la promotion d'individus brillant par des atouts de productivité et/ou de vertus. Dès lors, la communication institutionnelle autour de l'idéal pontarbellois prend davantage de sens et de poids, car il se rend visible au travers des institutions mais aussi d'anonymes, représentés au travers de reportage consacrés et défendant une certaine notoriété en société.

La solidarité nationale ambitionnée pour la République d'Union Nationale du Pontarbello n'est alors pas basée sur un schéma égalitaire ou la redistribution de richesses, convenons en à nouveau, mais bien la préservation de l'ordre, de sa hiérarchie et de l'intégrité pluriforme de la nation péninsulaire pontarbelloise.

Le Phalangisme Sapateiriste en bref a écrit :
  • Quête permanente d'un sentiment d'appartenance national,
  • Stratégie nationale solidaire pour développer la cohésion nationale, sa résilience et son sacrifice en temps de crise,
  • adoption du nationalisme intégral, culte de la patrie et des personnalités rattachées à elle,
  • totalitarisme autour de la vie politique, économique et sociale du pays et centralisme absolu des instances décisionnelles du pays,
  • anti-parlementarisme, anti-syndicalisme, anti-communisme, anti-libéralisme, anti-matérialisme, anti-consumérisme,
  • réhabilitation des valeurs traditionnelles et catholiques.

Quelles ambitions pour le phalangisme sapateiriste?
La première des ambitions permises pour le phalangisme sapateiriste est de créer un environnement politique et social stable, dans lequel le régime pourra non seulement survivre, mais prospérer à long terme sans favoriser le développement d'un ressentiment exacerbé au sein de la société civile. La stabilité est alors perçue comme un impératif pour assurer la pérennité du pouvoir, de son élite en place et la continuité de l’idéologie. Un fait plutôt paradoxal conviendront les experts, puisque c'est justement l'instabilité chronique du Pontarbello, les menaces extérieures et intérieures répétées, qui ont permis au pouvoir d'avancer ses pions et de légitimer son accaparement des institutions.

Car oui, la stabilité envisagée pour le Pontarbello ne vise pas à se construire sur un modèle sociétal démocratique ou représentatif, mais la suppression propre et figurée de ce qui pourrait se présenter sous les traits d'une discordance ou d'une opposition aux objectifs du régime. Toute forme de pluralité, qu'elle soit politique, sociale, culturelle ou économique, est jugée dangereuse et potentiellement déstabilisatrice pour l’unité du système voulu par la junte militaire de Sapateiro. A ce titre le régime de Santialche vient donc inscrire ses actions dans la suppression du pluralisme et d'une forme d'individualité naissante autour de certaines figures publiques. Eviter les situations subversives, par l'emploi de politiques intérieures orientées notamment vers le social ou le culturel, ou bien si nécessaire par l'emploi des forces répressives du pays, devient un impératif de survie pour l'état.

Rangées derrière le principe d'unité nationale indivisible, les autorités phalangistes de la République d'Union Nationale du Pontarbello s'opposent ardemment à toute divergence idéologique, ou mouvement d'opposition, qu’elles verraient instamment comme une tentative de déstabilisation de l'unité de la société, de sa cohésion nationale, les obligeant à déployer un arsenal législatif en conséquence, pour faire taire de façon arbitraire des figures physiques ou morales opposantes. Le syndicalisme, bien qu'il soit combattu et interdit au Pontarbello, n'a pas à probablement parler disparu puisqu'il existe au Pontarbello des commissions thématiques où employeurs et salariés peuvent échanger sur ds propositions d'amélioration, de bonification de la relation de travail.

Aussi, parler d'une suppression pure et simple des divergences est mentir en ce sens que le régime de Santialche vise parfois une forme d’absorption du pluralisme, comme l'exemple cité des syndicats renvoyés à un statut limité. Mais il est vrai qu'en ce qui concerne des pensées ou des actions reconnus comme subversives et susceptibles de mettre en péril l’intégrité de la patrie, il n'est pas rare que les autorités par l'intermédiaire des corps dédiés, initient l'incarcération voire l'élimination physique des opposants identifiés comme leader d'opposition. Il en fut notamment question au travers du procès retentissant qu'a été celui des "félons du pénitencier" des soldats pontarbellois félons reconnus coupables d'avoir aidé un commando étranger à opérer sur le sol pontarbellois pour tenter l'évasion des soldats pharois capturés lors de l'attaque des installations militaires pharoises sur sol pontarbellois.
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POLITIQUE


L'identité précoloniale et postcoloniale du Pontarbello.

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Le Pontarbello est une nation péninsulaire qui s'est forgée dans les flammes de sa Guerre d'Indépendance.


Contexte et identité précoloniaux du Pontarbello

L’origine ethnoculturelle de l’identité pontarbelloise.

Bien avant l’arrivée même des premiers conquérants eurysiens lusophones, en provenance de la multicentenaire Listonie, les peuples natifs de la péninsule entretenaient déjà non pas une mais deux langues communes destinées à nourrir l’harmonie entre les différentes communautés locales :
  • Le “ponga” qui est une langue autochtone reposant sur un très large usage des voyelles,
  • le “mazati” qui est quant à lui un langage brassé entre plusieurs cultures natives issus de communautés états-client de l’Empire du Mazaticue, un des plus grands empires natifs daté de l’an 420 après JC.

La stabilisation politique de la République d'Union Nationale du Pontarbello et sa relative ouverture à l'international, notamment vers l'Icamie et l'Akaltie, deux nations s'érigeant comme les berceaux civilisationnelles d'Aleucie, ont permis l'amorce de nombreuses fouilles archéologiques menées sur l'ensemble de la péninsule et parfois mises en relation avec d'autres décovuertes archéologiques orchestrées dans ces deux autres pays Sud-aleuciens. Assez récemment, il a par exemple été mis en exergue la présence de tablettes en argile portables ornées de pictogrammes stylisés qui mises en parallèle avec des découvertes à l'étranger, corroborent des pistes scientifiques autour de l'importance et de l'influence de l'Empire du Mazaticue. Des témoignages d’un système d’apprentissage oral, presqu'éducatif, fortement ritualisé. Les études sur ces artefacts suggèrent même cercle présent sur les tablettes enseignait aux apprenants des incantations musicales, en ponga et en mazati, renforçant ainsi la maitrise linguistique des deux langues tout en les éveillant à une pratique musicale. Le double apprentissage qui leur était ainsi proposé venait favoriser une compréhension mutuelle mais aussi construire un sentiment d'appartenance à un enchevêtrement historique complexe, ambitionnant la compréhension mutuelle, où l’identité pontarbelloise se construirait dans le codéveloppement de ces deux cultures destinés à bâtir les fondements du nativisme Sud-aleuco paltoterran.

L’anecdote à retenir : le ponga a été la langue native de référence dans la péninsule aleucienne lorsque les eurysiens lusophones y ont débarqué. Identifiée par les colons comme une “belle langue” au regard des sonorités riches en voyelles, le ponga fut très largement rapporté comme étant “pongabello” sous-entendu une belle langue qui à force de déperdition et de déformation linguistique dans le temps, se fait une désignation à elle seule de la langue usitée par les natifs sur place. La langue lusophone de l’Empire Listonien n’étant elle non plus pas exempte de déformations et d’une phonétique approximative, le pongabello vint au fil du temps rapporté comme étant le Pontarbello, cet espace insulaire lointaine, échappé d’un récit construit autour des explorations eurysiennes et depuis normé par la colonisation listonienne qui en a rythmé l’Histoire nationale.

Les récits de commerçants et de navigateurs lusophones du XVIᵉ siècle rapportent aussi un premier glossaire assez rudimentaire, ds éléments e communication basique à oralement adopter face aux cultures pongas et mazatis. Ces documents retrouvés au contact de missionnaires listoniens puis l'Eglise catholique pontarbelloise, établi le fait selon lequel des missionnaires et marins listoniens ont cherché à (re)transcrire le ponga ou encore le mazati, à l’aide de caractères latins. Si ce lexique est aujourd’hui perdu, les mentions mises ainsi mises en évidence dans ces chroniques des archives impériales font état 'une certaine porosité entre les cultures ponga et mazati. Quelques mots aujourd'hui rapportés par la communauté scientifique, font état de désignation parfois non traductibles, comme les noms ponga donnés à un courant marin, une espèce spécifique de poisson endémique et même des cérémonies et rituels ponga, illustrant de fait le certain avancement, pour ne pas dire la certaine complexité (y compris sémantique) de la langue ponga.

Outre l’aspect linguistique, le territoire de ce qui est l’actuel pontarbello est habité par divers clans vivant des traditions agricoles fondées sur la pêche le long des côtes, et l’agriculture vivrière. Malgré une imbrication commerciale avec l’Empire du Mazaticue, la production agricole a peiné à décoller, faute d’une réelle maîtrise des techniques associées à elle. C’est en revanche sur les activités de pêche que les peuples du Pontarbello ont entretenu diverses marchandises, revendues à l’Empire du Mazaticue. Mais incapable d’une réelle maitrise des techniques agricoles, les peuplades du ponga ne parvinrent à susciter l‘attrait prolongé du Mazaticue, demeurant un espace géographique de seconde zone, en perte de vitesse face au troc et flux marchands importants gravitant autour de l’Empire natif. Toujours sur la question de la pêche, les communautés natives et côtières de ce qui est aujourd'hui le Pontarbello, avaient également développé un système coopératif novateur. Ils allaient effectivement en mer sous la forme de bancs de pêcheurs, installés dans de lourdes barques assimilables aux bettes. Un travail opéré à l'unisson pour rabattre les bancs de bars, maquereaux et crevettes vers des filets géants tissés en fibres végétales et maintenus grands ouverts par les femmes depuis la côte immergée. Un fait marqueur de la structuration donnée à ces communautés, inscrites dans un schéma sociétal voire civilisationnel plus grand que celui espéré par la communauté scientifique pour cette époque largement dominée par l'Empire du Mazaticue. Outre ces considérations faites et sans doute prisées par un anthropologue, la discipline précédemment décrite se veut transmise de génération en génération, alimentant une économie coopérative entre les communautés pongas mais aussi avec celles mazatis puisque il a été fait état de la participation de certains navires mazatis à ces opérations de pêche massives, témoignant du lien transfrontalier qui guida le sort des deux civilisations avant que la colonisation n'efface tout ou partie de ce tableau riche et dense de ses singularités.

Ces considérations d’ordre économique données, il est également nécessaire d’évoquer la présence de mythes fondateurs, érigés autour d’une entité divine unique, qu’est la figure de Lõbãhã. Une figure divine retranscrite dans les livres d'histoire listoniens comme la “Primeira mãe” soit dit la Première Mère. Elle se fait une divinité à l’image d’une gardienne légendaire pour les communautés natives de la péninsule. Une divination qui sert à régir et à régler les différends entre les communautés natives, par la formation d’une kõlumäe, soit une sorte d’assemblée tribale représentative des clans, destinée à former un conciliabule où les anciens des différentes communautés débattent des grandes questions, des grandes orientations voulues pour leur communauté. Une tradition de délibération collective, qui assurait une forme d’autonomie locale et de consensus pour le traitement quasi judiciaire donné aux crimes de sang dans la communauté, afin d’éviter une éternelle surenchère née de la loi du talion, oeil pour oeil et sang pour sang. Les délibérations de la kõlumäe se tenaient en cercle autour d’un grand feu central, le “Mourvâr”, symbolisant la flamme de la vérité. Chaque ancien prenait la parole à tour de rôle, tenant une orbe de jade pour sceller son propos. Le verdict émanait d’un quorum de deux tiers, et toute sanction, amende communautaire, purification rituelle ou exil temporaire se devait d'être être acceptée publiquement, garantissant une réconciliation durable et limitant la vengeance privée ainsi que l'alimentation des rancoeurs.

Sous le registre del a tradition toujours, qui souffre soit dit en passant actuellement d'un manque d'éléments écrits probants à la confirmation de certains sujets scientifiques, les cantonnant à un schéma théorique, la déesse Lõbãhã aurait émergé des profondeurs d'un lac, précisément le lac Jilombe au Pontarbello. Un espace sauvage, encore présenté aujourd'hui comme le berceau mythique de la création, avant d'entamer son envol vers les monts de Nãvaru, ces basses hauteurs du territoire mais dont la couverture en végétations leur donne un sentiment et une apparence d'immensité. Un endroit aujourd'hui bucolique mais précédemment rendu mythique, avec des initiations de jeunes prêtres animistes, faites sous la seule clarté d'une pleine lune, où on installait un autel de quartz et où l’on s'offrait mutuellement des perles d’ambre brunes ou même encore des plumes de grands oiseaux migrateurs, en guise de bénédiction et d'un voeu pieu de bonne fortune, pour qui les reçoit. Des cérémonies pouvant parfois s'étaler sur pasm oins de trois nuits, avec ces fameux chants pongas, considérés comme le lien terrestre du monde des esprits avec celui des vivants.

Un patrimoine immatériel dense, voulu par la religion et l’absence d’écritures mais aussi une forme d’oralité de l‘Histoire de la communauté ponga, qui visait à renforcer la légitimité des “anciens” et la tradition des mélodies communautaires, organisées autour des chants. Des symboles de cohésion nationale largement repris par le Phalangisme Sapateiriste animé par sa junte militaire qui use ainsi de leviers pour marquer la distanciation avec l’héritage colonial listonien et réécrire les fondations d’une communauté ancestrale, d’une civilisation. Ces chants, aujourd’hui les grands absents des festivals culturels convenons-en, étaient structurés en quatre parties. Premièrement, venait l’invocation des ancêtres une mélodie longue à la tonalité crescendo pour ensuite énoncer au travers de l’apogée du chant, l’évocation de la mer quel ‘on espérait généreuse demain encore, la célébration des récoltes. A ces prières, était joint en guise de conclusion l’hymne à Lõbãhã, un passage destiné à flatter et glorifier la déesse qui accueille les prières et ses voeux. A en croire l’une des rares partitions de musique retrouvée pour l’époque, les mélodies décrites étaient probablement jouées par des battements sur tambours en peau de chèvre et souffles au travers de conques marines, créant une sorte de transe collective où le temps et l’espace se rejoignent pour figer le temps autour de la péninsule.

La colonisation impériale listonienne, ses conséquences

Bien que l’Empire listonien et les communautés natives ponga furent très tôt mises en relation, milieu XVe siècle dans la continuité des découvertes de l’Aleucie-Paltoterra par les catholiques, la transformation des points d’ancrage impériaux en comptoirs commerciaux n’intervint que cinquante ans plus tard, lorsque l’Empire du Mazaticue déclinant perdit de son emprise commerciale sur les tribus natives d’Aleucie du Sud.

Les premiers navires listoniens, dont une description jugée fidèle des historiennes est faite dans les archives nommées “caravellas”, accostèrent le long de la côte de Jilombe en 1458, apportant non seulement des étoffes en velours pour parer un hiver sur place, des armes à feu rudimentaires pour en effrayer les autochtones et alimenter un troc qui ne vulnérabilise pas la défense des campements listoniens sur place. Mais surtout, l’arrivée des colons listoniens marquent l’entrée sur le territoire de spécimens floraux et botaniques jusqu’ici inconnus sur la péninsule, des agrumes, des caféiers et palmiers-dattiers, destinés à orienter le cap économique du territoire, sans présumer de l’introduction des nombreuses maladies qu’ils allaient impliquer auprès des populations natives, ces derniers n’étant en rien immunisés.

Contraintes de s’approvisionner en matériaux forgés et équipements sortis de l’ère primitive pour entretenir un certain niveau de vie et leurs habitats en état de sophistication permanente, les tribus natives se tournent naturellement vers l’Empire eurysien et ses solutions toutes trouvées dans l’amélioration de l’habitat. Vient alors, conjointement au déclin de l’Empire du Mazaticue, le début de la domination impériale listonienne, face à l’un des rares et derniers empires natifs d’Aleuco-Paltoterra.

Si le commerce est une chose, l’arrivée des premiers missionnaires catholiques ne tarde pas non plus, se faisant une continuité rapide après les marchands. Des missionnaires catholiques qui défendèrent là-bas un programme de conversion plus ou moins forcée, conditionnant parfois l’accès au commerce lui-même. Abandonnant tout caractère passif, l’Eglise catholique listonienne détruit les temples de bois et de pierre dédiés à Lõbãhã, dont le champs de ruines fut aussitôt remplacé par des chapelles en calcaire blanc que le colonisateur avait l’audace de démander à bâtir par les autochtones. Les kõlumäe furent dissoutes, et les novices des rites anciens ponga, menacés d’amende ou d’emprisonnement s’ils ne reniaient pas ce culte, jugée primitif de l’avis des eurysiens.

Commercialement bien implanté sur la péninsule pour la première moitié du XVIe siècle, l’Empire Listonien tire profit de la région pour son commerce en acajou et épices avant de, sous la pression de grandes compagnies commerciales maritimes, d’investir dans l’établissement d’une colonie à même de réunir la main d’oeuvre et les infrastructures pour faciliter la gestion et la maintenance des flux maritimes transitant par là. L’enjeu devient alors d’alimenter en main d'œuvre des infrastructures économiques comme des raffineries, à sucre et à cacao, à la marge desquelles de vastes plantations ont été aménagées sur un modèle que nos critères contemporains pourraient définir sous l’idée d’un esclavagisme. Les centaines d’hectares présents dans l’environnement proche de la colonie et des comptoirs commerciaux, furent attribuées à des compagnies listoniennes. Malheureusement pour les natifs pongas, les explorateurs et les colons présents en Aleucie du Sud étaient pour partie d’entre eux, des personatas non gratas de la société civile listonienne, ce qui n’eut pour effet que d’ajouter de la violence et de la cruauté, à un process économique déjà enlaidi par l’exploitation ouvrière qui était faite d’eux.

En dehors de cet esclavage qui ne dit pas son nom, le déclin de l’Empire du Mazaticue permet aux listoniens d’instaurer le principe d’un régime d’exclusivité commerciale, interdisant aux natifs et aux autochtones pongas, le contact auprès de toute concurrence, particulièrement celle grandissante au départ des actuelles îles fédérées d’Alguarena avec l’Empire catholique d’Arobelas et le Royaume protestant de Skibedon.

Une concurrence farouche entre empires, qui oblige à l’installation d’une structure coloniale claire et rendue légitime sur la région. L’administration coloniale listonienne vient alors se composer sous différentes strates avec pour première d’entre elles l’intendance suprême, qui constitue la tête de liste des représentations impériales dans la région du Pontarbello. Chargée de prélever l’impôt en nature sur des communautés natives exploitées dans l’entretien des commerces d’épices et d’acajou, l’Intendance et l’Intendant qui est nommé dans l’occupation des fonctions inhérentes à elle, supervisent la mise au travail, parfois sous la contrainte, de populations autochtones comme une main d’oeuvre servile et engagées dans les plantations, généralement contre “le gîte et des bons soins”.

Les infrastructures routières balbutiantes, récemment tracées par les ingénieurs listoniens pour relier les plantations aux ports, comprenaient des chaussées en pierre agrémentées de ponts franchissant les rivières montagnardes et des stations de relais pour les équipes de porteurs accompagnées de leurs bétails. Ces infrastructures transformèrent durablement le paysage et la démographie du territoire tel que nous le décrivions jusqu’à lors, accentuant la polarisation entre zones côtières exploitées et arrière-pays désertés ou dirons-nous préservé.

Mais dans les faits, le travail et ses conditions n'amènent pas foule parmi les populations autochtones et il a été par conséquent établi l’impérieuse nécessité d’instaurer des codes déontologiques, visant à structurer et légitimer l'asservissement de populations autochtones des suites d’une condamnation dans des procès arbitraires et aux jugements expéditifs, faisant grand cas de condamner à plusieurs années de travaux, des natifs et autochtones sur des considérations plus pécuniaires qu’éthiques, les éléments à charge étant très régulièrement construit de toutes pièces. L’un des règles instaurées et parmi les plus notables (et cruelles de l’époque) est la peine de travaux dites des quarante jours, pour outrage à un officier, ou de “six mois” pour refus de service. Le tout applicable sans possibilité d’appel bien sûr, car l’idée était vraiment d’envoyer du monde dans les champs, sous le couvert d’une décision de judiciaire. On s'interdisent également toute itinérance des juges, de sorte à pouvoir condamner par contumace ceux qui ne pouvaient être présent le jour de l’instruction du procès. Un tribunal emplit de biais et offrant un simulacre de justice expéditive, où les accusés et du même jet condamnés autochtones, se succédaient, bien souvent traduits en justice dans une langue qu’ils ne comprenaient pas.

Des faits révoltants qui amènent son lot de heurts et de brutalités, avec les premiers actes de la résistance décoloniale et insurrectionnelle du début XIXe siècle. Une tendance largement portée par l’intégration progressive de considérations humanistes parmi les populations eurysiens et véhiculée dans les territoires les plus reculés de sa colonie. Témoin de ce lourd passif, un prêtre jésuite Antonio da Silva écrivit même à un autre frère demeurant en Listonie dans un rapport daté de 1808 et y dénonçant les exactions quotidiennes commises dans les plantations et autres annexes des compagnies industrielles. Dans ce courrier, l’homme d’Eglise mentionne s’être fait le témoin d’exécutions sommaires et la présence permanente de chaînes pour contraindre les ouvriers. Ce document, acheminé clandestinement par l’Eglise auprès de la société civile listoniennes, sera un des éléments (parmi d’autres) motivant l’abolition de l’esclavage dans l’Empire, non sans avoir amorcé avant ça, l’instauration d’un débat public sur l’abolition de l’esclavage dans les colonies impériales.

Mais avant d’atteindre ce résultat, des mouvements clandestins apparaissent parmi les autochtones désireux d’échapper à ces condamnations arbitraires et l’esclavage associé. Certaines violences exercées contre des soldats de l’Empire esseulés conduiront même à la mort de plusieurs d’entre eux, exposés de manière fortuite et au départ d’une forêt à des fugitifs prêts à tout pour échapper à la sentence rendue applicable à leur encontre. Ces décès, rendus très visibles par l’administration impériale listonienne, choque l’opinion publique qui garde encore à l’esprit une certaine supériorité de l’homme blanc eurysien sur le natif autochtone ensauvagé d’Aleucie face à l’idée grimpante d’une race humaine indivisible et définie comme l’oeuvre unique de Dieu selon les préceptes du catholicisme. De ces troubles, des groupes, parfois de plusieurs centaines de fugitifs s’organisent en petites kulyas (que l’on définirait comme étant des groupes mobiles). Des groupes de plus en plus structurés, pratiquant la guérilla en forêt et utilisant les terrains marécageux de l’intérieur des terres pour tendre des embuscades et priver les forces listoniennes d’une logistique efficace. Ces actes de rébellions doublés de meurtres, bien qu’unanimement condamnées par l’Empire, marquèrent l’amorce d’un tournant dans la perception donnée aux servitudes coloniales, sans jamais se transformer en cause décoloniale structurée et militante.

La plus violente action portée par les fugitifs contre l’Empire conduira à la mort de cinq soldats impériaux lors d’une patrouille de liaison entre deux comptoirs commerciaux par l’intérieur des terres. Leur écusson subtilisés par leurs meurtriers l’affaire prendra même le nom des “Cinq écussons”. Une affaire prise au sérieux par le discrédit qu’impose la mort de cinq soldats de l’Empire, non pas face à des protestants ou d’autres armées eurysiennes, mais des natifs tribaux identifiés et répertoriés comme inférieurs à l’intellect listonien. Suite à l’affaire, le gouverneur colonial, chargé d’incarner l’autorité impériale sur place, promulgua le “décret du 12 mai 1813”. Un texte officiel ordonnant la création de camps disciplinaires en territoire colonial sud-aleucien, pour y incarcérer les natifs séditieux, réfutant totalement le narratif voulant opter pour une autre terminologie assimilant les indigènes en état de résistance, sur la base du principe qu’ils sont les détenteurs légitimes de terres présentement occupées. Ce même gouverneur renforcera également le corps des gardiens indigènes, un nouveau corps de natifs chargés de traquer leurs semblables contre espèces sonnantes et trébuchantes.

L’affaire des cinq écussons a par conséquent conduit à la démonstration de l’une des plus brutales répression impériale. Un événement sombre de la région, qui nourrit encore plus d’arrestations arbitraires, fondées sur la base de personnes accusées d’avoir aidé ou soutenu les fugitifs, d’avoir participé à des actes de rébellion et enfin d’avoir nourrit une déloyauté envers l’Empire. Un assujettissement de plus en plus affirmé, qui posa les bases d’une mémoire collective reposant sur les valeurs du sacrifice et de la rébellion. Le Pontarbello indépendant ou en tout cas désireux de nourrir une Histoire distincte de celle de l’Empire Listonien, cette mémoire parvient aujourd’hui à s’exprimer dans des monuments commémoratifs, faits de sculptures en bronze représentant des chaînes brisées ou encore des fresques urbaines peignant des scènes de fuite ou de lutte dans la forêt. Un narratif tourné vers les temrinologies de l’émancipation, qui sied au régime de Santialche, rappelant ainsi à chaque génération, la nécessité de garder vivante la flamme d’une “liberté arrangeante” et l’identité culturelle native qui fait l’âme du Pontarbello.

Des actes de rébellion, toutefois considérées autour de pensées individuelles et qui ont manqué de synergie collective pour se faire un mouvement insurrectionnel crédible, capable de faire trembler les fondements de l’Empire Listonien.

Genèse d’un indépendantisme pontarbellois, le coup d'État que les putschistes veulent rebellion.

L’indépendantisme pontarbellois, ses prémices (2004-2007).

L’indépendantisme pontarbellois a été, de l‘avis de beaucoup, développé à cause du recul et de l’affaiblissement général de la diplomatie impériale listonienne. Une diplomatie gravement dégradée par l’entretien d’un rapport de force permanent avec les principales puissances mondiales.Cette situation empirant, un certain nombre d’embargos économiques et de boycotts ont touché l’Empire Listonien, contraignant ses exclaves coloniales à perdre leurs principaux fournisseurs, considérant l’incapacité d’un territoire comme le Pontarbello à répondre aux besoins nationaux sans faire appel aux principales économies mondiales contre lesquelles la Listonien nourrissait des griefs et des rivalités commerciales (Alguarena, Grand Kah, Jashuria, etc…). L’affaiblissement économique et commercial qui en a résulté, s’est mué en un affaiblissement généralisé, porté sur les sphères politiques et morales. Les difficultés économiques et commerciales imposées aux colonies, mêlées à l’isolement croissant de l’Empire, nourrissent les velléités d’indépendance de certaines personnalités listoniennes en exil, le Général Leopoldo Sapateiro est l’une d’elles.

C'est donc, contre attente, non pas dans l'archipel alguareno (d'où est partie l'opération amphibie ayant délivré la péninsule) qu'est né l'indépendantisme pontarbellois mais dans la péninsule elle-même, où ses premières ébauches se sont dessinées et figées dans les cercles militaires et universitaires de Santialche : quelques enseignants d'économie et de droits, des étudiants brillants de connivence avec eux pour rompre l'avenir chaotique sur lequel devait se dessiner leurs carrières, des anciens fonctionnaires de la couronne listonienne. Autant de personnalités vouées à se réunir clandestinement dans les arrières salons et bibliothèques, où l'on se prêtait à des théories d'autodétermination fantasmées sur le schéma alguareno qui est un agglomérat de micronations éreintées par les guerres coloniales imposées par des Empires.

Alors clairement, l'Empire Listonien malgré tout ses défauts, ne leur avait pas encore imposé la guerre, mais force est de constater que la situation économique et commerciale dégradée était désormais en passe d'affecter notablement la vie des citoyens coloniaux. A ce stade, il n'était bien entendu pas question de parler de coup d'état, de révolutions ou même de violences organisées, fussent-elles les plus banales au titre des manifestations. Ces cercles, qui sans nul doute souligneraient l'abjection d'un dictateur fait à l'image du Général Leopoldo Sapateiro, défendaient une image portée vers l'incarnation de la morale et de la vertu. Un fruit tombé bien loin de l'arbre, quand l'on connait la situation politique actuellement en place au Pontarbello. Mais au commencement, à cette époque, le Pontarbello indépendant avait pour lui d'avoir de son côté ces courants intellectuels, financés par des mécènes pontarbellois expatriés à l'étranger, comme notamment en Alguarena. Des réunions d'indépendantistes, ou d'intellectuels selon le trait d'exagération qu'on leur prête, qui véhiculaient une référence certaine aux traditions pongas, ancrées dans la délibération collective et déjà orientées vers les notions de souveraineté populaire, où l'ancien chargé de les représenter est plus affaire de porte-voix que de guide spirituel réel. Outre la dimension strictement politique d'un Pontarbello autonome, on y développait aussi sa dimension économique, la dégradation de la balance commerciale et du tissu économique colonial ayant été un facteur premier aux velléités indépendantistes des excaves impériales.

Mais à l'étranger et dans les îles fédérées alguarenas où l'on ambitionnait de forcer le départ des contrebandiers pharois installés dans la péninsule avec l'aval des autorités impériales, les balbutiements intellectuels alimentaient à l'ombre des bibliothèques de Santialche avaient une résonance nulle ou presque. Miser sur le Général Leopoldo Sapateiro restait l'évidence. Derrière lui, quelques officiers militaires et fonctionnaires en disgrâce ou simplement ruinés par la politique étrangère de l’Empire, il n’en faudra pas moins pour nourrir la légende et maquiller des velléités d’indépendance autour d’ambitions personnelles et d’esprits revanchards. Ils forment alors un comité clandestin pour entretenir la menace grandissante d’une intervention armée au Pontarbello. Un "Comité Sapateiriste" comme il sera ainsi dit dans les livres d'Histoire contemporains, élaborant une charte vouée à la postérité et qui fixe alors les objectifs militaires et politiques. Un plan de bataille, voué à garantir le contrôle des points stratégiques que sont ports et aéroports, infrastructures militaires, bâtiments des émissions radiotélévisés, ainsi qu'une institution globalisante, depuis laquelle faire transiter l'ensemble des décisions étatiques applicables à chaque strate organisationnelle du territoire (régions, département, arrondissements, etc...). La méthode était connue, les sapateiristes attendaient à présent l'instant opportun, considérant l'inexorable déperdition de la politique étrangère listonienne. Car à la politique étrangère déclinante, s’ajoute une politique intérieure rendue difficile, empreint d'incertitudes économiques et commerciales pour les approvisionnements les plus élémentaires qui soient. De cette fracture économique puis politique viendra ensuite le déclenchement des opérations militaires de janvier 2007.

Les préparatifs à cette opération s'étaient révélés eux-même être une opération dans l'opération, celle-ci souffrant d'une logistique complexe entre la nécessité d'établir localement des caches d’armes légères dissimulées sous les quais de pêche et autres infrastructures côtières, des liaisons radio cryptées et établies au moyen des émetteurs cannibalisés auprès de navires désaffectés, et enfin un réseau de guides autochtones connaissant chaque sentier forestier lorsque les indépendantistes et leurs alliés du Jaguar Paltoterran auront à s'enfoncer dans l'intérieur des terres. Ces infrastructures et aménagements clandestins furent pour partie financés par des contributions volontaires, formalisées sous la forme de prêts d’honneurs consentis par des sympathisants expatriés, et qui par conséquent venaient obliger le Général Leopoldo Sapateiro à maquetter l'avenir politique et économico-social du pays en fonction de ces retours d'ascenseurs, une fois les opérations militaires achevées. Car les opérations étaient certes destinées à nourrir l’indépendance du territoire péninsulaire mais aussi destinées à reconstruire l'organe politique du pays, dont le seul visage visage et présenté à la face du monde serait celui que nous connaissons encore aujourd'hui comme étant celui du Général Leopoldo Sapateiro. Une opération et des combats prolongés, tantôt délivrés contre les forces impériales listoniennes en garnison dans la colonie, tantôt contre les forces paramilitaires kah-tanaises, venues envahir le pays depuis les territoires autonomes du Nord-Ouest de la péninsule.

De ces opérations apparaîtront les premières victoires, avec d’abord la destruction du patrouilleur Baõcaõ IV au large de Santialche, par plusieurs vedettes indépendantistes lourdement armés, qui se révèleront être des unités paramilitaires du Jaguar Paltoterran, dont l’un des bâtiments sera par ailleurs détruit sous un tir défensif du navire listonien. Les forces coloniales listoniennes abasourdies par le débarquement amphibie, se voient rapidement flanquer par des éléments parachutés qui se composent pour leur majorité eux, de personnalités pontarbelloises en exil. Un débarquement côtier avec le gros des forces autour d'éléments de cavalerie blindés épaulés par des unités mercenaires aguerries chargés d'offrir l'avantage et de piloter les engins à haute technicité, des éléments pontarbellois parachutés à l'intérieur des terres pour forcer le contact avec les populations et présenter un narratif favorable avant la reprise des communications impériales officielles, momentanément coupées lors de l'assaut sur les bâtiments stratégiques de la péninsule.

A la victoire en mer succède le succès des opérations d’accostage et de parachutage grâce à quelques chalands de débarquement rendus disponibles par la donation de la Fédération d’Alguarena, qui souhaitait voir tomber l’autorité impériale sur place pour s’être acoquinés avec les contrebandiers pharois, leur cédant un lopin de terre avec vue sur la première puissance mondiale. Aider au renversement de l‘autorité impériale était effectivement une opportunité réelle d’installer un pouvoir enclin à chasser les pharois de la péninsule aleucienne, chose entreprise l’année suivant l’indépendance, avec l’attaque et la pacification de l’enclave pharoise par l’Armée Nationale du Pontarbello Libre. Mais résumer l'appui logistique d'Alguarena à la fourniture de matériels serait leur faire injure, considérant la participation d'instructeurs militaires sur le terrain et d'un appui aérien alguareno, y compris contre les forces aériennes kah-tanaises.

La victoire militaire des forces indépendantistes pontarbelloises marquent la transition politique mais aussi culturelle du territoire. Une forte poussée identitaire, insufflée par la junte militaire nouvellement arrivée au pouvoir, pour se renforcer plus que transcender l’identité nationale. Mais sur le papier, la possibilité d’effacer l’Histoire coloniale du territoire par la réaffirmation d’un patrimoine culturel plus ancien et restauré, est une formule gagnante pour porter une dynamique nouvelle dans la société pontarbelloise. Pour faciliter l'atteinte de ces objectifs, une commission culturelle était mise en place dès 2008. Elle était chargée de localiser et de réhabiliter des vestiges archéologiques de l'ère précoloniale : sanctuaires aux peintures rupestres, fresques de la grotte de Nãvaru, tablettes en argile et autres objets de la vie quotidienne ponga. Ces travaux archéologiques se sont vus combinés à un programme éducatif bilingue ponga et mazati afin de réintroduire les langues natives, sa culture, ses mythes fondateurs, etc... La langue ponga jouissait pour ça d'une certaine notoriété puisqu'elle fut la langue utilisée par les indépendantistes craignant de voir leurs communications écoutées ou interceptées par l'ennemi, lorsque ces communications n'étaient pas directement cryptées. L'Empire Listonien ayant fait peu de cas de l'héritage natif depuis plusieurs centenaires, l'absence de ces langues natives parmi les programmes éducatifs impériaux rendit impossible ou presque la présence de soldats listoniens en mesure de la parler sur place, un fait d'autant plus vrai que les garnisons coloniales étaient pour grande partie dépendantes de soldats professionnels enrôlés en métropole.

Après la Guerre d'Indépendance, les discours anti-impériaux, anti-listoniens se poursuivent et se durcissent, pour mettre un nom sur tous les malheurs proches et éloignés qui ont touché le pays ces dernières années. Un fait structurant pour la cohésion nationale, puisqu’il fait l’impasse sur des décisions locales ayant pu égratigner sur les questions de la compétitivité et de l’économie du territoire. L’Empire listonien devient alors ce monstre utile, pour dédouaner les responsables locaux les plus éloignés de l'autorité impériale et dont la participation s’avère indispensable à la reprise en main du pays. Après l’indépendance, est donc venue l’heure de la réconciliation, par l‘opportunité faite à chacun de se réinscrire dans la société civile pontarbelloise, tout en effaçant l’ardoise plus ou moins lourde, qu’ils ont pu précédemment cumuler en agissant sous l’égide de l‘Empire listonien !

Pour aider à cette réconciliation, la junte militaire sapateiriste va adopter une série de textes promulguant des grâces nationales, amnisties totales ou partielles visant surtout les petits collaborateurs, "les utiles anonymes", tandis qu’elle maintenait une surveillance stricte voire un climat délétaire autour des élites économiques suspectées d’avoir grandement profité de la colonisation. Parallèlement à ces lois, un Tribunal (Militaire) mais dit de la Mémoire Collective, fut institué et chargé de documenter avec un sérieux plus ou moins discutables, les torts impériaux auprès d'une série de plaignants triés sur le volet et en attendant un certain dédommagement. Un premier pas vers la constitution en sortie, d'une commission "vérité et réconciliation" quant à elle chargée de réécrire l'Histoire du Pontarbello, à la manière d'un dictaphone dont le Général Leopoldo Sapateiro serait la voix off...

Mais sur le principe, le geste revêt une symbolique forte, destinée à rassurer la communauté internationale quant au respect des vis humaines en sortie de guerre civile, tout en garantissant que l’on ne ravive pas trop tôt d’anciennes rancunes, qui nourrirait le spectre des violences au sein de la société civile pontarbelloise. Pour la Fédération d'Alguarena qui a fait le choix d'un soutien militaire assumé pour les indépendantistes pontarbellois, ce sont des initiatives qui comptent et promettent le retour rapide à une accalmie. Un pari réussi puisque dans les trois mois qui suivirent ces grâces généralisées, l’adhésion de la population au nouveau courant semble se faire, non sans une atmosphère ambiguë entre d’un côté la dénonciation et la condamnation des collaborateurs les plus proches du régime impérial, de l’autre une réhabilitation naïve faite à certains ténors de la politique listonienne et officieusement identifiés comme indispensables à la reprise en main du territoire. La coopération de ces anciens pontes du régime impérial se fait souvent au travers d’un mixte de traitements, partagés entre la carotte et le bâton, certaines anciennes mains du régime listonienne étant désireuses de conserver leurs privilèges pré-indépendance, tout en échappant à une forme de vindicte populaire dont la junte militaire a semblé tenir la laisse pendant les premières mois de la proclamation de l‘indépendance, non sans peine.

Le massacre de Port-Hafen, tragédie et opportunité pour achever les nostalgiques du régime impériale.

Si le nouveau régime pontarbellois est foncièrement totalitaire et dommageable aux libertés précédemment ancrées dans le pays sous domination impériale, le déclin moral de l’Empire Listonien est suffisamment aidant pour tenir la junte militaire dans son rôle. Car la République d’Union Nationale du Pontarbello est une brique, une pierre angulaire d’un mur érigé toujours plus haut, comme l’obstacle au colonialisme et à la domination débridée d’Eurysie à travers le monde.

Mais il est des symboles qui peuvent déplaire et Port-Hafen fut l'un d'eux. Le 22 mars 2011 soit 4 ans après l'indépendance du Pontarbello et les successions de velléités d'indépendance qui touche l'Empire dans le reste de ses colonies historiques, la petite province dernier territoire rendu indépendant subit une attaque et même plus simplement le massacre des forces impériales listoniennes. Le Port-Hafen était indépendant comme l'est le Pontarbello à ceci près que pour ce dernier, la proximité de la Fédération d'Alguarena rend impossible toute action punitive. La protection de Port-Hafen est elle confiée à Saint-Marquise, le massacre est complet. Une violence d'autant plus débridée, que l'élection récente d'un dirigeant favorable au rattachement de Port-Hafen à Saint-Marquise se fait un second aveu d'échec en trop après l'indépendance du territoire. Les actions punitives diligentées par le régime, se voient précipitées et désinhibées pour mettre fin au processus.

Baptisée Armageddon, l'opération fait la démonstration d'un rouleau compresseur inarrêtable face auquel s'oppose pourtant un régime saint-marquois au grand complet. Quand bien même l'Empire Listonien perd tout espoir de récupérer le territoire colonial, Saint-Marquise se voit priver e crédibilité dans la gestion administrative et régalienne du territoire, ce qui lui vaut de mettre en suspens et ce pour plusieurs années, le processus de rattachement à Saint-Marquise. Une invasion amphibie, précédée d'une frappe balistique sur le bâtiment institutionnel du territoire, le schéma de la terreur et de l'apocalypse se veut complet. La présence d'un sous-marin dans les eaux hafenoises, précédant l'accostage de plus d'un millier de forces engagées sur une action punitive, qui privera de vie plusieurs centaines de civils et militaires. Il n'en faudra pas moins pour inciter les ex-territoires coloniaux dont fait partie le Pontarbello, à réengager une sérieuse politique de réarmement massif.

Réengager les programmes d'armements nationaux, face à la menace militaire de l'ancien Empire colonial, une idée qui fait son bonhomme de chemin et trouve ses relais dans la société civile pontarbelloise. L'action militaire impériale listonienne au Port-Hafen avait pour unique ambition de détruire toute résistance, par le corps et l'esprit, de la pensée indépendantiste hafenoise, avec pour objectif en sous main, de saboter l'intégration de Port-Hafen à Saint-Marquise. C'était un acte de répression, d'annihilation pour la réaffirmation de la puissance impériale listonienne, dans la région aleucienne. L'Histoire du Pontarbello et sa parenté directe avec l'Empire listonien ne saurait laisser indifférente la République d'Union Nationale du Pontarbello dans une configuration comme celle-ci. La menace est là et le danger listonien, persistant.

De ce constat rendu clair et évident à qui veut le voir, la République d'Union Nationale du Pontarbello entend sortir de son statut de micronation en développant ses armements, sa coopération internationale et trouver les assises économiques nécessaires pour s'affranchir des fournisseurs préexistants. Mais considérant les monstruosités commises par l'Empire listonien le devoir de protection engagé par la République d'Union Nationale du Pontarbello suffit à pondérer d'autres attentes rendus pourtant légitimes sur les volets économiques et sociaux.

Mais jusque là, cette compassion tournée vers le Port-Hafen était de nature à certes véhiculer une identité post coloniale, mais in fine assez inféodée aux autres pays qui se font les ex-colonies de l'Empire et avec lesquelles la République d'Union Nationale du Pontarbello entendait nouer une relation privilégiée.

Indépendance de la République d'Union Nationale du Pontarbello et nouvelles rivalités diplomatiques naissantes.

Après la proclamation de l’indépendance, le Pontarbello a subi des pressions étrangères avec en premier lieu l'occupation de plateformes par des filières de contrebande étrangères à l'instar de la présence pharoise qui occupe la pointe sud du territoire et suscite une pression croissante de la Fédération d'Alguarena pour inciter les nouvelles autorités (militaires) du Pontarbello à les déloger. De cet événement en viendront d'autres puisque des ingérences étrangères se formaliseront pour tenter la libération et l'exfiltration de prisonniers de guerre pharois, des opérations conduites sous l'égide du Porto-Mundo et qui constituent un point de cristallisation entre les deux anciennes colonies impériales que le destin avait pourtant mille raisons de réunir sur une voie commune.

Mais la réelle cible du courroux pontarbellois sera son voisin rousmalien dont des preuves de sa duplicité apparaîtront publiquement et marqueront là aussi un virage pour ne pas dire un demi tour quant aux démarches diplomatiques précédemment engagées entre les deux états. Il faut dire que la volonté rousmalienne à se faire une base arrière logistique pour les ennemis intimes voire historiques du Pontarbello fait peser une épée de Damoclès de façon permanente.

Le Rousmala et le Pontarbello entretiendront alors un climat délétère marqué par la fermeture des frontières et la conduite d'actions de déstabilisation cette fois-ci placées sous l'initiative du régime militaire de Santialche (la capitale de la République d'Union Nationale du Pontarbello). L'objectif pour le Pontarbello était de créer une zone de troubles suffisamment important pour justifier la présence d'une militarisation dense à sa frontière nord et in fine la création d'un état tampon semi autonome ou indépendant entre le Rousmala et le Pontarbello. Cependant les opérations clandestines entreprises n'ont pas trouvé le succès escompté et ont maintenu un statut quo dans la région.

Le voisinage a toujours été une affaire compliquée pour le pontarbello à ses frontières car avec le Rousmala ce sont les relations diplomatiques avec la Cobaricie qui se virent rendus compliquées. La Cobaricie a en effet longtemps décrié le pontarbello pour son régime totalitaire sous contrôle de la junte militaire non sans évoquer des revendications territoriales ubuesques.

Malgré l'absence de crédibilité historique et culturelle aux revendications de la Cobaricie, cette dernière entame des manœuvres militaires destinées à intimider le gouvernement pontarbellois. Ces manœuvres navales d'intimidation n'ont toutefois pas fait reculer le Pontarbello qui a au contraire profité de celles-ci pour justifier d'une nouvelle politique de defense et faire la réaffirmation du Pontarbello comme se trouvant être une terre et un peuple à part entière.




*A TERMINER*
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SOCIETE


Jour de l'Indépendance : 12 juillet.

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Agrémenté de défilés militaires et de commémorations faites aux héros de l'Indépendance comme le Général Leopoldo Sapateiro, le Jour de l'Indépendance est un évènement structurant pour le narratif de la junte militaire pontarbelloise.


Instauration du Jour de l'Indépendance.

La Guerre d'Indépendance

La République d'Union Nationale est née d'une tentative de coup d'état et d'une invasion militaire soutenue par des forces étrangères (les mercenaires du Jaguar Paltoterran et force aéronavales alguarenas). Avant ça il s'agissait d'un territoire sous administration coloniale listonienne, dont la politique étrangère déliquescente a entamé la vitalité économique d'un bon nombre de colonies impériales à travers le monde, frappée de plein fouet par des embargos commerciaux et boycotts, alors même qu'elles étaient plus dépendantes de puissances étrangères que de la métropole impériale pour pérenniser des importations aux cours les plus bas.

De cette situation économique déclinante, le Pontarbello a orchestré une mouvance indépendantiste depuis l'étranger, gangrénée ou structurée par une oligarchie militaire ayant reçu l'approbation des îles fédérées d'Alguarena voisines. Une construction politique largement influencée par les intérêts alguarenos pour la péninsule et qui ambitionne dès lors l'organisation d'ingérences dans la péninsule sud-aleucienne, sous l'estampille de l'Armée Nationale du Pontarbello Libre (ANPL) un étiquettage politique destiné à trouver le soutien des populations civiles locales même si dans les faits il était à l'époque uniquement question d'un noyau dur de cinq cents soldats professionnalisés dans les camps d'entrainement installés en exil sur l'archipel alguareno.

Durant l’hiver 2006-2007, l’Armée Nationale du Pontarbello Libre conduisit plusieurs offensives victorieuses au travers des lignes défensives listoniennes, acculées par les manoeuvres amphibies et aéroportées. La côte sud pontarbelloise et le nord des terres sont simultanément attaquées. Des opérations complexes facilitées par l'appui limité mais particulièrement précieux de l'aviation légère alguarena.

Placées sous la conduite du Général Leopoldo Sapateiro et du capitaine Jonatán Yepes, les forces de l'ANPL évincent le gros des forces loyalistes listoniennes, contraignant le reste de son contingent à une reddition sous condition. La participation des forces armées alguarenas, par son support aérien, oblige les autorités militaires de l'ANPL a faire preuve de clémence et à faire quartier aux soldats impériaux et aux fonctionnaires ainsi que représentants de l'autorité impériale désireux de se rendre.

Dans les faits, le gouvernement colonial listonien est tombé fin janvier soit à peine plus d'une semaine après le début des opérations militaires. Cependant, l'engagement de forces mercenaires kah-tanaises sur le même intervalle, prolonge l'état de guerre et empêche la formation politique de la nouvelle autorité sur place. L'invasion paramilitaire kah-tanaise, soutenue par plusieurs milliers de combattants nourrira des combats avec l'Armée Nationale du Pontarbello Libre jusqu'au 12 juillet 2007, permettant de ce fait la proclamation de l'indépendance du territoire.

Même si le mouvement indépendantiste s'est structuré autour d'une composition et de personnalités militaires, le mouvement a su rallier la société civile par un discours nationaliste et identitaire, faisant grand cas de la réconciliation nationale, de la solidarité sociale portée par le Phalangisme Sapateiriste, ainsi que de l'héritage catholique.

La proclamation de l'indépendance et ses annonces.

Le 12 juillet 2007, devant un parterre de soldats et de partisans issus de la société civile à Santialche, le Général Sapateiro s'adonne à son premier discours, sa première vision politique, ambitionnée pour le pays. Un pays dont sa personne s'en fait une certaine incarnation, considérant la mise en place d'un culte de la personnalité, nourrit par des anecdotes de guerre romancées pour soutenir une Histoire nationale jusque là en friche, avec le déracinement de l'Empire listonien. Une page blanche à réécrire et qui, outre la levée des drapeaux bleus et marrons, entraine son lot d'annonces. La première d'entre elles, fut logiquement l'instauration d'un Conseil National Provisoire qui dans les faits, se faisait déjà l'intronisation du Général Leopoldo Sapateiro, entouré d'un panel de figures militaires et de quelques économistes et sociologues de renom. Les cartographies du territoire sont également refaites, pour rebaptiser les symboles forts de l'ex-régime colonial et en effacer certaines terminologies rapportées à l'Empire. Une accession au pouvoir qui divisa la scène politique internationale et prive un temps durant le Pontarbello de nombreuses perspectives diplomatiques.

Le nouveau Conseil National Provisoire, autrement dit le Général Leopoldo Sapateiro lui-même, adopta dix jours après sa proclamation le Décret-loi n° 01-12.07.07, faisant déclaration solennelle du 12 juillet de chaque année, nommé "Jour de l’Indépendance". Un évènement annualisé, valant dès lors l'instauration de cérémonies civiles et militaires partout dans le pays. Une célébration nationale mais pas que, considérant les enjeux de promotion du pays qu'elle peut susciter à l'étranger. La proclamation d'une journée de l'indépendance, avec des célébrations portées au niveau nationale, considérant la plultiplicité des territoires historiquement liés à l'Empire listonien, est une occasion réelle de planifier des invitations à l'international, pur soutenir le développement de relations bilatérales.

Le 12 juillet - Journée d’Union Nationale autour de l’indépendance pontarbelloise a écrit :Discours du Général Leopoldo Sapateiro le 12 juillet 2007.

Ce jour et ce mois de juillet, doivent d'abord se faire les instants de souvenirs dus à toutes celles et ceux dont le sacrifice est venu paver la voie de notre Indépendance. Des civils aux combattants de l'ANPL ou de la force ASCARA, morts dans la vallée de Carosinhos, tantôt contre les forces oppressives de l'Empire, tantôt contre celles invasives des Brigades Solaires kah--tanaises, tous avons consenti à un sacrifice que la Nation ne saura nous rendre cent ans plus tard. C'est pourquoi à l'occasion du 12 juillet de chaque année, j'aimerais inviter chacun à considérer la nécessité d'honorer les personnes qui, par leurs actes et leurs volontés, ont fait en sorte que vive l'idée d'un Pontarbello non plus identifié sous sa stricte appelation géographique, mais bien en tant qu'entité politique pleine et entière, souveraine et autonome!

Une démonstration de volonté, mais aussi de résilience et plus encore d'unité, dans l'adversité imposée par un monde qui a ouvert les enfers sur nous, pour nous empêcher d'exister. Mais soyons fiers et dignes pontarbellois, l'avenir pontarbellois reste devant nous et ce qui en sera fait doit ^se montrer à la hauteur de l'audace qu'a été celle des martyrs de la Nation.

Des martyrs trouvés dans le carrefour de culture mais aussi de langues et de traditions qu'est notre Nation. Du littoral côtier méridional, jusqu'aux plateaux de basses et moyennes altitudes au nord, chaque village, chaque famille, a oeuvré et construit la mosaïque hétéroclite de notre identité aujourd'hui revendiquée... A travers l’union combattante de ces divers héritages, ayons l'ambition de forger une République d'Union Nationale, rendue plus forte et plus riche de ses individualités au service du collectif.

Ce jour de notre indépendance, est autant une fête que la promesse perpétuelle. La promesse d'une quête d'équité pour qui fait le choix du bien commun.

Alors citoyens et citoyennes pontarbellois, enfants de NOTRE péninsule !

Que le 12 juillet, symbole de notre émancipation, soit une date non pas tournée vers la commémoration du passé, mais une vision sur notre avenir. Une vision d’avenir dont la soif s’étanchera chaque année, par la célébration des hommes et des femmes qui nous ont permis la liberté et la détermination de cette vision d'avenir aujourd'hui devenue inarrêtable !

Pontarbellois, tu existes !

Le massacre de Port-Hafen par l'autorité impériale listonienne dans une autre région nouvellement indépendante, achève la normalisation du régime Sapateiro à Santialche, se faisant davantage le sauveur que le fossoyeur d'une réécriture politique de la région péninsulaire sud-aleucienne. Un argument supplémentaire, pour lui défendre l'essor d'une politique étrangère visant à normaliser le pays et ses institutions militaires auprès du plus grand nombre.

La manifestation du Jour de l'Indépendance dans la société civile pontarbelloise.

L'institution du 12 juillet comme fête nationale pour l'indépendance pontarbelloise, prévoit par décret l'instauration de célébrations et de cérémonies officielles, présidées dans la capitale par le Général Leopoldo Sapateiro en personne et décentraliser en région plus tard le même jour, pour ne priver personne des festivités nationales se devant de toujours débuter à Santialche. La cérémonie et le défilé militaire de la capitale Santialche terminés, il est permis à chaque administration régionale, civiles ou militaires, d'entamer d'autres actions cérémonielles pour pérenniser la commémoration et le sacrifice d'une génération identifiée fondatrice de la Nation.

Le village de Carosinhos, considérant le caractère décisif de la bataille qui s'y est jouée où des chars indépendantistes en infériorité numérique ont entamé des tirs le long d'une ligne de crête destinée à les couvrir naturellement. Une démonstration de stratégie militaire articulée autour de la cavalerie blindée, qui fera de ce lieu un endroit commémoratif de premier plan à l'occasion du Jour de l'Indépendance. Aussi, après la capitale, Carosinhos est le théâtre de commémoration justifiant également d'une couverture médiatique nationale, ayant même été certaines années, jusqu'à des reconstitutions militaires sur place, drainant des milliers de badauds et passionnés d'Histoire, voire des poignées de rares touristes présents dans la capitale.

Dans les autres endroits du pays, les populations profitent également de l'après-midi ou directement de la semaine du 12 juillet, pour planifier les semaines de la solidarité. Des semaines formalisant des repas communautaires et plus généralement, des démonstrations d'entraide et un sentiment d'appartenance communautaire. Un écho direct au sentiment d'appartenance nationale voulu autour de la commémoration du 12 juillet instaurée par le régime Sapateiriste.

Ainsi chaque 12 juillet de chaque année et ce dès l’aube, la République d'Union Nationale du Pontarbello se réveille sous un ciel encore sombre mais rapidement illuminés de feux d'artifice à la sonorité tonitruante. Dans la capitale, quelques instants plus tard lorsque le manteau du ciel tend à devenir plus azuré, les clairons des unités militaires d'apparât ainsi que les éléments rapprochés de la force ASCARA se mettent en marche, pour donenr le La d'une cérémonie présidée par le Père de la Nation. A cet appel, les populations sont solennellement conviées à converger en direction de la place principale où la tribune des officiels du régime prend peu à peu forme.

Après une minute de silence pour commémorer les victimes de la Guerre d'Indépendance, à l'occasion d'un instant comme suspendu dans le temps, les drapeaux bleus et marrons qui ornent les avenues principales de la capitale sont libérés de leurs attaches flottants au vent avec rythme à la manière des pas cadencés des formations militaires bientôt amenées à parcourir l'avenue. Les parades débutent, sous les uniformes et équipements rutilants de formations humaines aux teintes verdâtres bariolées et élancés sur un rythme chronométré, rapidement escortées par de petits véhicules légers, blindés ou non blindés, qui transportent les officiers de l'Armée Nationale du Pontarbello Libre, afin qu'ils rendent les honneurs au Général Leopoldo Sapateiro depuis sa tribune.

Partout dans le pays, le jour se veut férié et les autres commémorations priées de se décaler l'après-midi, de sorte à ce que chacun puissent se rendre disponible à ce moment de communion nationale. Les écoles sont elles-aussi amenées à fermer leurs portes ce jour-là, entrainant son ballet incessant d'enfants agités et joueurs par les foules bordant l'avenue du défilé.

Les radios et émissions télévisées ne sont pas en reste elles non plus et se font les inlassables relais de ces festivités, diffusant en boucle l'allocution historique du Général Leopoldo Sapateiro datée au 12 juillet 2007 et filmant en direct la nouvelle datée de cette année, pour pérenniser la tradition. Dans les régions, l'administration locale prend le relai sur des festivités possiblement moins ostentatoires et la plupart du temps rendues civiles, mais pas moins festives pour autant, se faisant un instant de disponibilité et rassemblement partout et à la portée de chacun.

Le crépuscule ne se fait pas le synonyme d'un sommeil mérité pour autant puisque d'autres festivités décentralisées sont amenées à se pérenniser, ayant désormais l'autorisation de tirer de nouveaux feux d'artifices, vingt heures après celui tiré par les institutions et ce au sein de la capitale pontarbelloise, Santialche. Des feux d'artifices et des décorations omniprésentes, aux teintes bleues et marrons qui se destinent à clôturer cette journée où, plus qu'une commémoration nostalgique d'un glorieux événement passé, les citoyens du pays se font la promesse solennelle de soutenir un avenir commun, partagé et fédérateur.

A la télévision, la retranscription des cérémonies officielles terminées, les journalistes se rendent en région immortaliser les démonstrations de ferveur autour de cette journée voulue unique à l'agenda du Pontarbello. A la marge de ces chaînes d'information, sont également diffusés plusieurs documentaires autour de la Guerre d'Indépendance, ou encore des biographies (romancées) des personnalités civiles et militaires, ayant accompagné "la libération" du territoire que l'on connait aujourd'hui.

La semaine du jour de l'Indépendance, les musées sont rendus gratuits et des expositions relatives à l'Histoire et à la culture ponga, sont rendues publiques pour véhiculer les facteurs de cohésion nationale définis par la junte militaire.
BIOGRAPHIE


Vítor Zezé Da Cruz Dantàs (données non publiques).

portraits de Vítor CRUZ
Ancien capitaine des forces spéciales listoniennes, Vítor Da Cruz est aujourd'hui un mercenaire à son compte ayant réuni autour de lui des anciens commandos de l'armée impériale.


Les origines

A l'origine Zezé CAOLIOCA, né dans ce que l'on pourrait nommer sans leur faire injure, les bas-fonds de la République Noire de Cobaricie. Un cadre de vie qui le place nécessairement dans un milieu de grande précarité, sans parents déclarés, tout seul dans un quartier livré aux bandes juvéniles et à la délinquance rampante. Placé très tôt en centre pour mineurs, puis par ricochet assez logique dans un foyer d’adoption au Pontarbello colonial au titre d'une mission humanitaire visant la Cobaricie, il perd le contact avec son semblant de familles et d'entourage, au gré des couvres-feus et privations de sortie que lui vaudra un comportement délictueux permanent. Sans famille ni avenir à ses douze ans, il croise au pensionnat le capitaine Custódio DA CRUZ DANTAS, déjà militaire listonien en stationnement au Pontarbello, la colonie stratégique de l’Empire lusophone en Occident.

Incapable de fonder famille en métropole compte tenu des affectations récurrentes, l'officier impérial profite d'une procédure d'adoption accélérée depuis le Pontarbello, non sans user de ses relations. Une initiative qui se soldera en un temps record par l'adoption effective de ce Zezé qui le suivra dès lors sur l'ensemble de ses affectations. Custódio DA CRUZ DANTAS adopte un enfant, Zezé CAOLIOCA adopte une vie impériale, tentant de faire sien un modèle familial un peine moins biscornu que celui lui étant initialement destiné.

L’enfant est adopté, et même rebaptisé Vítor Zezé DA CRUZ DANTAS, rompant dès lors tout contact avec sa Cobaricie natale pour rejoindre à titre définitif le Pontarbello puis la métropole listonienne pour ses études. Cependant, les violences perpétrées par son père adoptif et les exigences d’un modèle de masculinité violente et autodisciplinée détermineront son appréhension du monde et sa construction mentale, le coupant des formes de sensibilité et d'empathie communes à chacun, pour le plonger dans la quête de performance et le dépassement de soi.

Cette phase "éducative", faite de coups, de silences et de normes, constitueront sa mentalité et son rapport au monde. Pour lui une voie se dessine avec logique : l'engagement au sein de l'armée impériale listonienne où il compte faire l'application de toutes les leçons de cet "apprentissage" et la démonstration de sa capacité à rendre fier un père brutal et exigent, lui aussi condamné à partager le restant de ses jours avec ses démons.

L’engagement impérial

Repéré très vite pour ses talents linguistiques et sa capacité d’adaptation, Vítor CRUZ débute dans les services linguistiques des forces impériales listoniennes, avant de rejoindre des unités plus clandestines dans lesquelles il se fait l’interprète lors d'interrogatoires musclés, où il finira par se faire le tortionnaire lui-même. Ses talents de dissimulation et de travail sous couverture au sein des masses, mêlées à des origines qui ne le lient en rien à l'Empire, font de lui un agent de prédilection, pour ne pas dire tout désigné, pour les interventions extérieures, dans des théâtres réputés difficiles.

Il opère alors dans les colonies, les protectorats ainsi que les zones franches connexes de l’Empire, exerçant tantôt les fonctions d’interprète, parfois celles de négociateur, d’éclaireur, voire d’exécuteur. Son profil est celui qui convient : noir, cultivé, discret, fidèle à l’institution dont il ne dépend pourtant pas politiquement. Il devient un agent sans visage, rattaché à un bataillon fantôme dont l’existence même n’est jamais mentionnée dans les registres. Au besoin, il agit sous faux drapeau, sous uniforme civil et surtout, sous silence.

Le corps impérial ne lui donne aucun titre, mais lui confère une légitimité dans un Royaume des ombres sur lequel il entend régner. Il s’impose, lentement mais sûrement, comme l’un des instruments les plus redoutés des opérations extérieures, au travers notamment de la Companhia das harpias. Le code moral disparaît, les règles deviennent des variables, et les missions qu’on lui confie n’ont plus rien de protocolaire : il agit hors cadre, hors champ, hors limites.

Sa vie post-empire listonien

La chute soudaine du Pontarbello, proclamant son indépendance dans la fureur des armes, entraîne avec elle la disparition de Custódio DA CRUZ DANTAS, dont la dernière affectation coïncide avec l’assaut amphibie des forces indépendantistes. Pour Vítor, l’effondrement du bastion paternel symbolise plus une émancipation qu’une perte de repères : l’Empire lui a tout appris, mais il n’en dépend plus. Sa propre trajectoire vacille dès lors vers une trajectoire plus ambivalente.

Sans attache administrative, sans hiérarchie de référence, Vítor CRUZ glisse au fur et à mesure dans l’illicite monde des mercenaires, ces contractuels de la guerre silencieuse. Il manoeuvre dès lors pour des causes, des états, des intérêts privés divers et variés, peut-être même parfois opposés, contradictoires. Il porte toujours les stigmates d’une institution impériale en décomposition, tout en mettant sa compétence à la disposition d’un vaste éventail d’acteurs, en qualité d'agent de renseignement et accompagné d'une armée privée fondée sur les déceptions et les nostaligiques de l'Empire Listonien.

Sa peau noire, son accent modulable au gré des légendes qu'il construit sous couverture, son passé incertain ou à minima flou pour qui voudrait s'en enquérir, font de lui un homme dont le "profil" est un atout pour les zones d'opérations post-coloniales où les conflits ethnico-nationaux et où les intérêts géostratégiques imposent généralement une lecture complexe. Au fond, certains croyaient ses malheurs personnels l’avoir amené au bord du précipice dans lequel il n'en ressortirait pas, d'autres le pensaient encore actif, à Macao, Tortuga, et même pourquoi pas au Port-Hafen, la vérité perceptible à chacun est que l'Empire listonien n'existe plus et que les chiens de garde qu'il avait nourrir et abrité en son sein, sont aujourd'hui devenues des hyènes au poil hirsute, tapies dans la nuit et désireuses d'oeuvrer à leur compte, l'esprit de meute se limitant à la fraternité d'ex-combattants impériaux, une fraternité voulue par un passif martial et gage d'une confiance éprouvée en situation de combat. L’Empire n’a plus de drapeau à lui offrir, alors il s’est cousu le sien, fait de silence, d’efficacité, ou plus sobrement désormais : de cicatrices.

Vítor Da Cruz en bref a écrit :Profession :
Ancien officier au grade de Capitaine, des forces spéciales impériales listoniennes, aujourd'hui devenu mercenaire.

Famille connue :
  • Custódio DA CRUZ DANTAS, père adoptif officier de l'armée impériale listonienne, disparu au Pontarbello pendant la Guerre d'Indépendance en 2007, mort non confirmée à ce jour.

Caractéristiques physiques :
  • taille de 1m85, avec une carrure élancée mais massive,
  • poids de 90 kilogrammes, son poids de forme considérant une musculature développée et une densité corporelle rendue favorable au combat rapproché et à l’endurance
  • peau noire foncée, teint mat profond, bronzage renforcé par les expositions répétées en zone désertique et tropicale,
  • yeux bleus clairs, doublés d'un regard pénétrant, souvent dissimulé derrière des lunettes tactiques ou un masque d’opérateur,
  • Cheveux courts et crépus noirs, coiffés avec soin et même parfois teints partiellement ou laissés au naturel, selon la couverture nécessaire en mission.

Objectifs personnels :
  • Regagner (infiltrer) le Pontarbello où son père adoptif est réputé disparu,
  • libérer son père adoptif ou confirmer sa mort,
  • entamer des actions subversives contre l'Armée Nationale du Pontarbello Libre et sa junte militaire incarnée par le Général Leopoldo Sapateiro.
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