Le Parti Populaire Maoti est honoré aujourd'hui de pouvoir participer à ce Presidium. C'est un honneur qu'un parti comme le moyen puisse être accueilli à l'égal d'autres mais c'est aussi la moindre de choses, entre Camarades, de nous traiter en égaux que nous sommes sur ce sol que nous foulons. Mon parti n'est pas le plus le grand, il ne provient pas de la plus grande nation de ce monde ni du peuple le plus nombreux. Nos moyens sont limités si bien que j'occupe aujourd'hui la casquette de représentant de la délégation du parti Populaire Maoti mais aussi celui d'ambassadeur de Maoti Iara en Loduarie Communiste.
Puisqu'il semble être de coutume de se prononcer rapidement sur la question de l'hymne, du passeport et de la monnaie je serais bref en cette chose. Mon parti ne peut s'exprimer au nom d'un pays que nous ne dirigeons pas. Et même si c'était le cas, je n'en ai ni le mandat, ni l'acceptation hypothétique de mes camarades maotis qui seraient bien égarés à l'idée de voir une monnaie nationale acquise à la sueur de leur front être perdu au premier maotien qui retournerait en Eurysie. Qu'y verrait-on sinon qu'un nouveau genou plié face au colonialisme d'antan ? Je ne sais point. Je n'ai, personnellement, pas d'opinion particulière sur cette monnaie et sans doute est-ce là une idée d'humanité, oui d'humanité, de la part de la Poëtscovie. Mais elle ne fait pas la part juste aux situations propres à chacun. Peut être que les Etats présents ici de leur plein droit répondront autrement, mais mon parti ne s'aurait s'adjuger celui de répondre au nom de son peuple sans le consulter.
Pour l'hymne, je serais la dessus bien plus bref, pourquoi pas. Encore que, une écriture commune d'un texte humaniste et véhiculant un message de paix serait là préférable.
Mais je sais que ma prise de parole ne vise pas à s'éterniser sur le sort de l'humanité que nous souhaitons transmettre via quelques paroles bien chantées mais davantage à répondre à la question d'un ou d'une Secrétaire Générale. J'aimerais pour commencer, nous inviter toutes et tous à regarder autour de cette salle. A regarder ce que nous voyons. Je vous invite avec sincérité et la bonté d'âme qui me porte aujourd'hui. Nous voyons l'accomplissement d'une révolution prolétaire qui a permit d'amener à l'un des régimes les plus définissables et les plus connus quand nous parlons de communisme à travers le monde. Nous y voyons aussi l'Eurysie. Nous voyons aussi une organisation comme la nôtre, destinée à représenter et unifier les mouvements communistes et socialistes de courants et d'horizons hétérogènes qui, malgré tous les messages qui nous animent en nos terres, se réunissent pour se renforcer et se bénéficier mutuellement au travers de textes. Nous y voyons aussi l'Eurysie par ses origines. Nous voyons un complexe impressionnant, bâti à la force du marteau d'hommes et de femmes nourris par celles et ceux qui emploient la faucille dans les champs environnants. La réussite industrielle d'un modèle qui souhaite en faire part via son architecture, via sa capacité à manier le bêton autant qu'il manie la phrase, à en maîtriser les formes autant qu'il sublime le prolétariat. Nous y voyons aussi un siège construit et bati en Eurysie.
Je pose alors une question simple. Devrions nous aussi voir, en le visage qui représente cette organisation qui représentera peut être cet hymne que nous chanterons ou pour certains les billets qu'ils tendront à leurs camarades, un visage eurysien ? Notre organisation aussi internationale soit-elle ne doit elle trouver en ses signaux, en ses hommes et femmes fortes, en ses symboles, ses sièges, ses textes, ses immeubles, du bêton eurysien illustrant des paroles eurysiennes sous un chant eurysien représentant un eurysien ? Qu'y voir sauf la domination de l'Eurysie au sein du Communisme et du socialisme comme l'Eurysie a tant de fois dominé les autres parties du monde. Vouez vous, je ne crois pas cela juste tout autant que je ne crois pas que cela soit le message que nous souhaitions transmettre. Il est dans la beauté de l'internationalisme de l'embrasser entièrement, et donc de l'embrasser dans sa diversité. Et je me refuse ici de croire que nous pourrions tous accepter, en dépit des réussites qu'ils illustrent et n'y voyez pas, chers eurysiens, ici un message à votre encontre, la n'est nullement mon verbe et la n'est pas non plus mon âme, que tous les messages que nous transmiettrons à l'issue de cette première réunion le soit aussi.
Le vote de mon parti, que je sais moins important que celui de représentants de nations entières, de franges de millions de prolétaires, est donc ainsi orienté vers une volonté simple, celle d'élargir les perspectives que nous présentons au monde. Monsieur Marcos, vous avez raison, les Eurycommunistes sont les plus nombreux. Mais les prolétaires du sud-nazum ou d'Aleucie sont aussi des centaines de millions. Pourraient-ils se retrouver, autant que vous, en une union si ils y voient non pas l'internationale du communisme et du socialisme, mais des symboles, des textes et des visages eurycommunistes systématiquement ? Je ne le crois pas. Si nous souhaitons la rupture, si nous souhaitons la fin d'un premier modèle, il faut parler à toutes et à tous sur ce monde. Vous l'admettez vous même, la moitié des membres ne sont pas eurysiens et la géographie d'un candidat ne fait pas la qualité du dossier. Nous sommes sur ce point d'accord. Mais il faut aussi prendre en compte le message que nous comptons envoyer au monde. Nous siégeons en Eurysie. L'honneur est immense. Acceptons que l visage soit international, les prolétaires s'y joindront.
Le vote du parti Populaire Maoti va pour Ellis Halimah.