03/10/2015
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Lalala, je me promène... - Page 2

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Ambiance


La Camarade Adelino Avermelhado, qui, même en plein été, ne loupe pas une occasion de sortir son couvre-chef loduarien favori.
Adelino Avermelhado, secrétaire général de l'UNIDEP


Adelino Avermelhado, secrétaire général de l'UNIDEP et chef de file de l'eurycommunisme icamien, était en visite en Loduarie Communiste avec une délégation triée sur le volet de ses plus fidèles camarades et soutiens. L'arrêt du jour ? Le siège de l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme ! L'objectif est important, en effet, car il est question de faire candidater l'UNIDEP, enfin, au phare éclairant le socialisme mondial, le vrai, celui qui libérera l'ouvrier du joug des bourgeoises castratrices d'Akahim et d'Akakor !

C'est avec la fougue propre aux révolutionnaires fervents que le vétéran de la Guerre d'Indépendance s'élance vers le siège de l'organisation, en prenant les exemplaires transports en commun de la métropole Loduarienne, fer de lance de la planification salvatrice d'un guide compétent comme seul peut se révéler l'être Lorenzo Geraert-Wojtkowiak. Privilégiant la multimodalité, et peinant à utiliser la langue locale à son plein potentiel, les Icamiens se perdent dans les artères du chemin de fer souterrain de la capitale, admirant néanmoins l'architecture incroyable de ces fières structures creusées dans la roche pour abriter la population loduarienne en cas de conflit avec l'impudent adversaire capitaliste assoiffé de sang et au nom du grand capital.

Toutefois, le trajet ne s'arrête pas là, et ils doivent changer pour attraper un autobus, puis un tram, puis enfin un trolleybus qui les amènent, par la gloire d'une organisation stricte et efficace typiquement prolétarienne, devant les locaux des artisans de la libération mondiale des travailleurs.

Un ouvrage grandiose. Un aboutissement de l'architecture socialiste.

Un arrêt de métro, également. Si seulement ils avaient été en mesure de lire le plan correctement !

Qu'à cela ne tienne. Les voilà donc débarquant devant le bâtiment et ... Quel ne fut pas la surprise de la délégation icamienne, et d'Adelino Avermelhado le premier, d'arriver devant un bâtiment verrouillé. Oui. Verrouillé.

" On était bien annoncé, pourtant, non ? " s'enquit Avermelhado auprès de l'un de ses camarades, qui acquiesce.

La situation est cocasse, mais les camarades d'Aleucie ne se débinent pas.

" Gonçalo, porra, si tu avais lu le plan correctement !.. " s'énerve le secrétaire-général, " C'est toute l'Icamie qui va passer pour des baltringues devant les yeux du Camarade Lorenzo ! Et à cause de toi, en plus ! "

Gonçalo est contrit, il s'excuse platement, verbalement, avec force gesticulations, et fort. Fort, comme l'est la langue icamienne au quotidien, du reste. Forte et chantante, festive.

A même de couvrir le tintement caractéristique de l'alarme retentissant à l'intérieur du bâtiment, qui aurait pu indiquer la nature de l'incident à la délégation icamienne. A leur décharge, toutefois, l'architecture loduarienne est robuste et particulièrement isolante : le son est aisément couvert par des cordes vocales humaines ... et par un secrétaire général trop soucieux de son apparence auprès de la figure majeure de l'eurycommunisme, auprès de laquelle il espère récupérer de l'aide pour enfin libérer sa nation de l'oppression bourgeoiso-matriarcale.

" Secouez la porte ! Sonnez ! Faites quelque chose ! Ça devrait être ouvert, merde !.. " beugle-t-il en agitant les bras, avant de dégainer son téléphone, " Je vais appeler notre contact ! C'est pas normal que le bâtiment soit fermé comme ça ! Il doit se passer un truc ! "

Oui ! Le destin de l'Icamie ne pouvait attendre ! Il reposait sur cette visite ! Adelino Avermelhado devait parler à l'UICS !

Et ainsi donc, une bande d'eurycommunistes icamiens en chemises à fleurs rouges et jaunes avec des ushankas sur la tête étaient en train d'essayer de forcer l'entrée du bâtiment, en pensant à une vulgaire confusion, pendant que leur chef tentait de passer un coup de fil à leur chaperon ...
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Fan Club de Dallas
Mario di Fastaro et Dom Dino Derrizio, les glaives de la Justice de Dallas sur Terre



♪ Au coeur de l'Afarée une voix se lève,
Le Gondo appelle à l'aide ! ♪


Ainsi retentissait la musique émergeant de la radio, nouvelle acquisition d'une des chaînes les plus en vogue de Fortuna qu'était ce "Hit" sobrement nommé : "L'Antegrain", création hautement inspirée des récents évènements au Gondo disait-t-on et qui avait été un succès retentissant dans le monde musical, pour son message parodique mais surtout pour son rythme très dynamique que les jeunes et les gens "branchés" affectionnaient tout particulièrement.

Et il n'y avait point en ce bas monde de fortunéens plus à la mode et à la page de leur temps que Mario di Fastaro et son compère Dom Dino Derrizio, les étoiles montantes de la Ligue des Patriciens aventuriers mais surtout le président et vice-président du Fan Club de Dallas ! Ces derniers, sous le feu des projecteurs depuis peu car engagés dans la course Mel Mèja di Fausti Nanti qui allait se tenir sous peu au Faustinan, avaient ainsi entamé à bord de leur bolide, la Dallasocratie-V3 Addendum "Lykaron", surnommée plus simplement la Dallas mobile, une grande tournée à travers quelques pays Eurysiens afin d'opérer quelques tests techniques en "situation réelle" mais surtout afin de faire la promotion de leurs "Carnets de Voyages", leur série de streaming en direct durant laquelle ils parcouraient divers territoires et paysages tel d'authentiques Safaris, s'intéressant aux spécificités régionales, dévoilant des panoramas à couper le souffle, et faisant allègrement la promotion de l'aventure ainsi que du voyage. En partenariat avec les offices de Tourismes fortunéens ainsi que les instituts de recherches sur la faune et la flore bien évidemment.

♪ Point de diktat ni d'élégie,
Même contre dix lignes de stratégie ♪


"Salut à tous les aventuriers et les Dalassiens ! Comme annoncé Mercredi dernier après les vivifiantes montagnes de Galaisie et les pittoresques campagnes de Klialine, nous voilà désormais à Lyonnars ! La capitale de la Loduarie, un lieu riche en histoire et un des grands sites de pouvoir du monde mais plus encore, le joyau de la Loduarie et chef d'oeuvre de son très connu dirigeant, le Camarade Secrétaire Général Lorenzo ! "

Juchée sur une perche, l'appareil de streaming qui montrait jusqu'à présent la tête de Fastaro parlant se tournant subitement afin de monter à l'audience une Statue à la gloire du Leader Suprême, l'objectif de retour sur le Streamer, on pouvait voir ce dernier mimiquer un salut militaire à destination de ladite statue. Et oui, le Fan Club de Dallas qui avait vraisemblablement ses accès en Loduarie certainement grâce aux liens familiaux entre son vice-président et le ministre des affaires étrangères fortunéennes dont il était le cousin s'était lancée dans une excursion de la Loduarie. Bon, ils avaient aussi sans doutes vendu la chose au gouvernement Loduarien en leur disant que cela leur ferait de la publicité pour le tourisme aussi...

"Vous savez ce qu'on dit, à Lyonnars fait comme Lorenzo. Bon ceci étant fait, il y a pas de choses à voir ici. Car la Loduarie ce n'est pas seulement les blocs d'immeubles bétonnés sorties des chaînes de production, ni les postes frontières fortifiés et les champs de mines comme certains tendent à le dire. Non, c'est un patrimoine remarquable ! Culinaire déjà, comme nous l'avions vu en Galaisie avec leur tartiflette divine, mais aussi architectural. Tenez, regardez au loin là, "Le Rêve communiste". Le plus grand immeuble de Lyonnars et l'une des grandes oeuvres récentes du pays."

♪ Sainte Loublance assiégée, Capitale malmenée,
Ses murs érodés par les wokes en marée, ♪


La caméra s'attarde pendant un instant sur ladite tour descendant progressivement jusqu'à ce qu'entrent dans le champ de vision quelques pans d'immeubles types locaux, puis après une accélération subite, se fixe sur un lieu bien connu des communautés d'internautes... Un célèbre bar... "Le Barbelé".

"Vous l'avez reconnu n'est-ce-pas ? Là bas c'est le Barbelé, qui sert les meilleures vodka de ce côté du monde, à essayer au moins fois dans sa vie, ce qu'on fera Dino et moi plus tard aujourd'hui, mais pour l'instant, on profite de la circulation fluide. Ah et voilà le prochain arrêt ! Le siège de l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme ! Rien que ça ! Regardez la taille du bestiau ! Tiens là Dino, on va se garer là, il faut qu'on montre ça de plus près."

Ce qu'ils ne disaient pas ceci dit c'est que cela faisait aussi parti des recommandations gouvernementales que de faire un focus de présentation sur le bâtiment en le mettant en valeur... Mais ça c'étaient des détails que le public n'avait pas besoin de savoir. Quelques instant plus tard, l'on pouvait voir la caméra trembler un peu alors que les Patriciens aventuriers marchait à grande enjambée vers la façade des lieux. Tiens, il semblait y avoir déjà des gens.

"Hé regardez l'équipe, il semble qu'il se passe quelque chose là bas. C'est drôle ça, le type en Chapka là avec les fleurs rouges sur sa chemise me dit quelque chose... Ils essayent d'enfoncer la porte ? Allons voir ça de plus près, il y a du mystère dans l'air !"
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Adélise était une personne plutôt facile à vivre, de l’avis général de ses camarades du Syndicat des Brigades. Pour beaucoup d’étranger, elle était aussi un exemple de ce que le Grand Kah pouvait donner de plus positif en termes d’éducation et de personnalité : sa principale caractéristique était aussi celle qui avait dû pousser la Convention à lui proposer un poste au sein des instances de l’Union : elle était vraiment sympa.

Ça n’allait pas vraiment de soi pour les membres du Syndicat des Brigades. L’armée secrète de la Révolution, très opposée à la doctrine modérée des différentes Conventions contemporaine et en faveur de la révolution permanente, avait plutôt tendance à fournir des représentants brillant par leur ténacité, certes, mais aussi par leur sale caractère – et leur propension à vanter les mérites de l’élimination physique des capitalistes. Dolores Xi-Chiang, fondatrice du club et première représentante du Gand Kah à l’UICS, en était un exemple parfait. Son départ avait provoqué un certain soulagement, notamment chez les velsniens. Il s’accompagnait cependant une menace latente "Je reviendrais", avait-elle dit, "quand j’en aurais terminé au Gondo". Certains avaient immédiatement proposés de soutenir le gouvernement, pour en finir avec elle. Tout le monde avait trouvé ça très drôle. En attendant Dolores avait été remplacé par Adélise. Et si elle n’avait pas participé à la dernière révolution kah-tanaise et n’avait à priori pas pris part au moindre conflit civil, elle n’en demeurait pas moins une syndiquée des brigades, ce qui allait avec une certaine familiarité des méthodes de combat et de guérilla.

Ainsi, lorsque l’alarme sonna, elle ne paniqua pas.

À ce moment, Adélise et ses concitoyens étaient installés dans l’aile kah-tanaise du bâtiment. Parce que Lyonnars était assez éloignée des standards colorés et joyeux du Grand Kah, pas mal de représentants avait le mal du pays : on avait donc fait de sérieux efforts pour en importer de gros morceaux dans les locaux de la délégation permanente. Les bureaux étaient tapissés d’affiches, de plantes, le mobilier était design, élégant, coloré et, quand c’était possible, les kah-tanais utilisaient leur connexion satellite pour regarder des films, des séries, communiquer avec le pays via internet, bien conscients que ces privilèges pourraient valoir des condamnations aux habitants de la capitale, lesquels étaient séparés du monde extérieur par un système redoutable système de censure.

ALERTE À L'INTENTION DE L'INTÉGRALITÉ DU BÂTIMENT. LE BÂTIMENT EXPÉRIMENTE UNE INTRUSION DE FORCES ARMÉES HOSTILES. VEUILLEZ RESTER OÙ VOUS ÊTES SI VOUS ÊTES DANS UN ENDROIT SÛR. DANS LE CAS OÙ CE NE SERAIT PAS LE CAS, VEUILLEZ TROUVER IMMÉDIATEMENT UN ENDROIT SÛR POUR VOUS Y RÉFUGIER. ALERTE À L'INTENTION DE L'INTÉGRALITÉ DU BÂTIMENT...

"Ah." Adélise leva le nez de son bureau et fronça les sourcils. Son pc portable fut refermé d’un geste sec et elle se dirigea vers la porte. Les membres de sa délégation sortaient un à un de leurs bureaux pour la rejoindre.
"Qu’est-ce que c’est que ça ?", demande une voix.
"Un exercice, c’est sans doute un exercice."

Les regards se tournent vers Xiotlc, qui est en charge de ces questions. Il secoue doucement la tête.

"On ne m’a pas informé. C’est..."

C’est pour de vrai. Les kah-tanais le savent, on ne fait pas d’exercice sans prévenir, c’est la porte ouverte à des scènes de chaos pas possible et incontrôlables. Or s’il y a bien une chose que les loduariens n’aiment pas, c’est l’incontrôlable. Les vieux réflexes révolutionnaires s’activent aussitôt, Adélise distribue des consignes.

"Xiotl, le plan du bâtiment. Marie, appelle le Consulat de l’Union. Shinji, Pietro, vous allez à la porte du couloir Est, Caro’, Kuroshi, porte Ouest. Vous faites le guet."

Le tout avec un ton très calme. Elle s’impressionnait. Autour d'elle tout se met en place en un instant : on tire une table au milieu de la pièce, sur laquelle le chargé de sécurité étend un plan du bâtiment, obtenu par des moyens détournés. On identifie les issues.

"Le problème c’est la grande place, on ne peut pas s’éloigner du bâtiment sans être visibles et à découvert.
– De toute façon on doit se planquer, pas fuir.
– Vous pensez que c’est l’OND ?" L’un des employés fait les cents pas, lançant des regards répétés par la fenêtre. "Ou des terroristes ?" Il se retourne vers le groupe. "J’ai entendu dire qu’il y avait encore des fascistes dans le coin."

Adélise secoue la tête.

"Je sais pas. Marie ? Le Consulat ?
– Ils ont rien. La police n’a pas communiqué, y’a rien aux infos. On dirait que personne n’est au courant.
– C’est pas possible, le premier secrétaire a un bureau ici, les loduariens sont forcément au courant.
– C’est peut-être un exercice," tente un stagiaire. Personne ne l’écoute. Finalement, Xiotlc semble avoir identifié une zone particulièrement safe à l'aide du plan.

– Vous voyez," explique-t-il en traçant des traits sur les 350 000 m² et 1100 pièces du bâtiment, "c’est juste impossible de couvrir tout l'endroit. Si on reste ici et qu’on est des cibles, ils finiront par venir défoncer les portes et nous tomber dessus.
– Donc rester en mouvement ? Statistiquement ça n’augmente pas nos chances de leur tomber dessus ?"

Adélise s'éloigne et fait signe à Marie d’approcher. Elles se dirigent vers un délégué en fauteuil roulant, Stéphane, qui est aussi un membre des services secret. Xiotlc, lui, réfléchit à la question puis secoue la tête.

"Non.
– Et la vidéosurveillance ?" Les regards se tournent vers Stéphane. Il sourit, ignorant Adélise et Marie qui ont commencé à démonter des pièces détachées de son siège.

"Ils l’ont installé récemment, c’est un peu short pour directement l’infiltrer. Les assaillants pourraient chercher à en prendre le contrôle mais c'est un point clef, je pense que la sécurité y est très importante. Peut-être qu'on pourrait y aller pour prendre contact avec les loduariens..."

Autour de lui, les deux citoyennes se relèvent et posent les pièces détachées sur la table. En une poignée de secondes, c’est une série d'armes à feu qui est montée puis distribuée au sein de la délégation kah-tanaise. L’un d’eux acquiesce, l’air grave.

"Ça me rappelle la révolution."

Quelques acquiescements entendus. Marie sortit sortit des chausses-trapes et des fils de son sac à main, "Ça peut toujours servir", aussitôt imitée par plusieurs que de ses camarades. Un rapide inventaire plus tard, puis ils se mirent en marche.

...
Les kah-tanais vont bien, merci.
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Pas comme si on avait le choix.
Ouais j'ai fait du bon boulot, hein ? Maintenant envoyez moi le mot "petite bite" sur discord.

Les 3 soldats s'étaient mis à courir rapidement en direction du siège, depuis le poste avancé d'opération où ils étaient. Il fallait croire que la zone où les Kah-Tanais étaient n'était pas passé sous les radars des opérateurs 8 et 12, qui avaient immédiatement réagit en envoyant 7, 9 et 11, étant donné que 10 devait être envoyé que si il y avait vraiment besoin. Du coup, nos trous opérateurs venaient d'êtres envoyés en catastrophe pour investir le bâtiment (censé être entièrement verrouillé), et empêcher les Kah-Tanais de faire tourner en déroute l'exercice. Et pourquoi pas, les autres tarés Rimauriens et affiliés. Dont des gars qui n'étaient pas sur les dossiers. Bon sang, comment ils avaient pu rentrer ? 7 se posait cette question, alors qu'il courait à une vitesse élevé les 700 mètres qu'il avait à faire pour arriver au siège de l'union. Pourquoi il y avait des squateurs avec des armes dans le bâtiment ? Visiblement des armes volés au gardes, d'ailleurs. Peut-être qu'en fait, une véritable prise d'otage avait lieu, et dans ce cas, c'était un désastre. Heureusement que eux, ils étaient armés avec des armes efficaces.

STOP !

Les 3 opérateurs s'arrêtèrent, sous l'ordre de 7.

Il y a quelqu'un à l'entrée. Plusieurs cibles. Vous confirmez ?

Les deux autres opérateurs confirmèrent.

Plan TR. Tir immédiat si menace détectée. Formation triangle inversé. Exécution.

Les soldats pointèrent leurs armes en direction des cibles, et avancèrent rapidement mais sans bruit, avec la plus grande attention.
Et puis enfin, ils entendirent. Les cibles ne parlaient pas le français, visiblement, et...

Merde. Ce sont des étrangers. Baissez les armes, plan TR terminé. Putain de merde.

Il semblait consterné.

9, des infos ?

Des icamiens. Sûrement. Ils avaient un rendez-vous ici même aujourd'hui.

Ah et merde. Ça veut donc dire qu'ils parlent pas la langue. 11, tu viens avec moi, on rentre à l'intérieur, et toi 9, reste ici, je vais demander à 12 de t'envoyer 10. Garde les ici, compris ! Ne les fait absolument pas partir, faut qu'on voie ce qu'on fait. Rejoins nous quand 10 est arrivé, on va s'en tenir au plan de route prévu, t'auras juste à te bouger, on te préviendra si tout est clean sur ton chemin. Allez, go !

Les soldats se remirent à courir en direction de la porte principale, attirant l'attention des icamiens. Et pendant que 9 se mettait à leur parler, dans savoir si les icamiens le comprenait, 7 et 11 purent rentrer dans le bâtiment, déverrouillé automatiquement à l'instant, avant de le reverrouiller.

9 se démerdait bien, se disait-il. Du moins c'est ce qu'il croyait, jusqu'à ce qu'il voie au loin des mecs arriver avec une caméra à la main. Il se dit alors qu'il aurait mieux fait de rentrer lui aussi dans le bâtiment-espérons juste que ce connard de 10 allait bouger son cul.


Effets :
  • 2 opérateurs de la Force d'Intervention Spécialisée Alpha-1, "la Main Gauche", sont dans le bâtiment, en direction des bureaux Kah-Tanais, tandis qu'un autre opérateur se retrouve pris en sandwich entre les Icamiens et les Fortunéens. Un autre arrive, pour servir d'interprète. La force E-8 arrive quand à elle prochainement.
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L'alarme provoqua un sursaut chez les sylvois présents sur place avec son lot d'interrogations qui pourraient se résumer à des variantes de "qu'est-ce que c'est que ce foutoir ?". Des fascistes des montagnes ? Une purge ? L'OND ? La Rimaurie ? L'ONC ? Du terrorisme ? La liste des intrus était large et il n'était en soi pas prioritaire de se pencher sur leur identité. L'important était de se mettre à l'abri le temps que réagissent les autorités loduariennes (en espérant que ce ne soit pas une purge). Et c'est avec une ennuyeuse absence de fantaisie que les sylvois se montrèrent surprenamment raisonnables et se contentèrent de se barricader dans un bureau, bloquant la porte avec une armoire d'archives.

Il ne restait plus qu'à attendre, refuser d'ouvrir à ce qui pourrait être un terroriste se faisant passer pour des secouristes, suivre les informations, et espérer que la prochaine annonce des mégaphones soit authentique et non pas le coup d'un intrus s'étant infiltré dans la salle de commande. Une des sylvoises se mit sur son téléphone pour se connecter à la 2G loduarienne et suivre les nouvelles : on pouvait encore espérer que les autorités communiquent si oui ou non, les terroristes sont réellement arrêtés.
La pression montait et des questions se posaient : que veulent les intrus ? Seront-ils arrêtés par la sommaire barricade ? Est-on protégé d'un incendie ou d'explosif s'il s'agissait d'un attentat ? La police loduarienne libérait-elle les otages avec du phosphore blanc de la même manière qu'elle libère des pays ? Puis soudain un bruit... ça tapait sur la porte ! Quelqu'un appelait à l'aide !

"Vite ! Il faut le laisser entrer !"

"Non, c'est peut-être un intrus, armé qui veut nous descendre !"

"Attendez, non, je reconnais la voix... c'est un gars de Valinor !"

"N'ouvrez pas la porte ! N'ouvrez pas la porte ! On ne veut pas d'un confus dans notre barricade !"

On n'était même pas précisément sûr qu'il s'agissait d'un valinoréen, mais on préférait ne pas se risquer à ce que ça n'en soit pas un (même si les sylvois préféraient secrètement être confrontés à des terroristes qu'à leurs homologues de "l'Empire Méritocratique" avec une doctrine socialiste si particulière).
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TOC TOC TOC
??? : Qui va là ?
Fritz : C'est les témoins de Jéhovah. Nan, j'déconne. C'est Fritz de l'Union Libertaire Rimaurienne.

Alors que les services de sécurité du siège de l'Union International du Communisme et du Socialisme avaient expressément demandés à ce que chaque individu se mette en sécurité, Friedrich Ruck (qui se surnomme lui même Fritz pour ne pas être associé à Friedrich Sattler, dictateur fasciste de l'État Nouveau de Rimaurie, son pays d'origine) avait reçu de son supérieur direct à la délégation Rimaurienne de l'organisation une tâche de la plus haute importance. Risquant héroïquement sa vie, il traversait les long couloirs du bâtiment, frappant à chaque porte afin d'attirer l'attention des occupants de chaque pièce, délivrant au passage à tous ceux qui, par courage ou inconscience, venaient à lui répondre en oubliant qu'il aurait très bien pu être un terroriste fasciste ou un agent d'élite d'une force spéciale étrangère venant les exécuter sommairement, sa boutade malaisante qui ne fait rire que lui. Mais là n'est pas sa mission : il a été chargé par Francis Beller de prévenir les membres de toutes les autres délégations (même ces sociaux traîtres de Valinoréens et ces lâches de Velsniens) de la formation rapide d'une unité de résistance à l'intrusion et de recruter des volontaires parmi ceux-ci.

Fritz : Camarades, la Nation Communiste de Loduarie, patrie de tous les communistes et anarchistes désireux de mettre un terme à l'exploitation des peuples par les oligarches de toute sorte, poumon de la révolution, phare du socialisme, gardienne de tous les prolétaires à travers le monde et de tous les hommes et femmes qu'elle abrite magnanimement en ces murs qui nous entourent, est aujourd'hui attaquée en son cœur par une force d'intrusion hostile aux objectifs encore flous mais néanmoins indubitablement anti-socialistes et contre-révolutionnaires. De sa chair meurtrie, de ses entrailles déchirées par la barbarie impérialiste, fasciste, capitaliste ou néo-colonialiste que sais-je, coule un flot discontinu aussi rouge que la colère qui nous anime collectivement. À quelques mètres seulement de nous, nos ennemis communs, bafouant tout principe, toute oubliant toute éthique, reniant toute humanité, ont décidé, en pleine conscience de leurs actes, de s'attaquer au symbole même de notre combat. Allez vous laisser cette horreur se produire ? Allez vous laisser nos ennemis souiller la flamme de notre révolution éternelle, de notre lutte intemporelle pour le salut des travailleurs, pour la libération des peuples ? Allez vous laisser les murs qui portent notre cause bien au dessus des cieux s'effondrer dans un épais nuage de fumée, un sinistre tas de gravats désespérant ?

Non ! Déjà des voix courageuses, emplies de ferveur révolutionnaire, s'élèvent et s'insurgent face au triste constat qui se profile et se dessine, refusent d'être abattus comme des chiens dans un abattoir et, face à la terrible tragédie qui se joue, ont décidés de prendre les armes et tout ce qui pouvait s'y rapporter pour, d'eux même, dans un mouvement populaire spontané comme ceux qui caractérisent si bien les mouvements ouvriers dans les oligarchies libérales inégalitaires. L'Armée Révolutionnaire de Libération de la Loduarie comme on l'appellera bientôt dans les livres d'histoire qui ne manqueront pas de commémorer cet acte de pure bravoure, cherche de nouveaux combattants révolutionnaires téméraires, prêts à se battre et à se salir les mains une seule fois dans leur vie pour que des milliards d'ouvriers ne soient plus jamais obligés de trimer dans la suie et la boue. Rejoignez nous ! Qu'il ne soit pas permis d'imaginer un seul instant que ces murs ne sont rien que des briques et des planches. Il s'agit là du symbole même de la victoire des peuples et de la revanche des opprimés sur les oppressés. Ce bâtiment est un monument à la gloire de notre lutte, un étendard sous lequel se rallieront tous ceux qui partagent notre vision, un abri pour tous ceux qui nous appellent à l'aide. Perdre ici, c'est abandonner le combat, c'est donner une victoire aux esclavagistes, aux colonisateurs et aux exploiteurs. Luttez à nos côtés ! Défendez la révolution.

Une fois sa tirade terminée, Fritz passait à la porte suivante et recommençait, inlassablement, à lire le discours qu'il était parvenu, avec la patience et le courage qui font les véritables héros, à intégralement écrire sur un post-it qui traînait sur son bureau, arme par excellence des orateurs depuis des millénaires qui ne cesse de les accompagner dans la diffusion de leurs idéaux pleins de bonté et d'espoir, compagnon de route qui n'abandonne jamais les idéologues dans leur combat pour la justice. En somme, un outil modeste mais inoubliable et irremplaçable comme le sont les ouvriers qu'il défend de tout son être : un bout de papier jaune pâle couvert d'ancre noire. Ainsi, comme le dit le vieil adage "La plume est plus forte que l'épée.' Fritz avait fait de son stylo son arme de prédilection.

Plus forte que l'épée peut-être. Mais une plume seule suffirait-elle à vaincre plusieurs dizaines d'hommes armés de fusils d'assaut dernier cri et de grenades à main défensive ? Ŀà, c'était moins sûr. Heureusement, la très jeune Armée Révolutionnaire Internationale de Libération de la Loduarie (ARILL) formée depuis quelques minutes à peine, dirigée par les camarades Francis Beller de l'Union Libertaire Rimaurienne et Antoine Malo du Parti Communiste Antérinien et composée d'une poignée d'homme issus des deux délégations, avait déjà récupérée les armes de quelques gardes Loduariens trop lâches pour mourir dans un combat sanglant face à un ennemi supérieur pour la gloire de la révolution prolétaire. Ses membres, une bande de buraliste grassouillets n'ayant pour la plupart aucune expérience du combat réel, guidés par un cinquantenaire rhumatisant nostalgique d'une vie de guérilla qu'il avait été forcé d'abandonner il y'a de cela une dizaine d'année, parcouraient lentement les longs couloirs du siège de l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme, fouillant rapidement les quelques salles qui n'avaient pas étés verrouillées à la recherche de l'ennemi, se prenant sans doute pour une de ces unités d'élite qui affrontent des terroristes ultranationalistes ou des espions fascistes, sauvant secrètement le monde de catastrophes tragiques, voire presque apocalyptiques, dont il n'aura jamais connaissance. Les combattants de la liberté ou la Suicide Squad comme on les appellera surement bientôt, excités par l’appréhension d'un combat épique et victorieux pour certains, terrorisés par la perspective de la mort pour beaucoup, s'avançaient donc inexorablement vers leur ennemi invisible, fantomatique, dont le nom, le visage ou les motivations ne leur sont pour le moment que difficilement compréhensible, avec pour seule certitude que leur courage et leur sacrifice ne sera ni vain ni oublié. Ils savent que si leur adversaire l'emporte aujourd'hui, plus rien ne l'empêchera de saccager l’emblème du communisme, l’allégorie de l'UICS qu'ils chérissent et à laquelle ils ont prêtés tous leurs espoirs d'un monde meilleur enfin libéré de la tyrannie des bourgeois et de l’oppression des ouvriers. Ils savent que s'ils sont vaincus, ce n'est pas seulement un bâtiment qui s’effondrera, c'est un phare qui n'éclairera plus, c'est un abri qui ne protégera plus ceux qui ne peuvent pas se défendre, c'est une flamme qui ne guidera plus les opprimés de l'obscurité à la lumière.


ILS. NE. DOIVENT. PAS. ÉCHOUER !
Ante scriptum: Ces évènements se passent au moment où les forces intrusives rentrent dans le bâtiment avant d'atteindre la cafétéria.

Dutch resistance
Les Camarades Zélandiens prêts à défendre courageusement la cafèt' de l'U.I.C.S. et leur droit à la paresse sous le commandement d'un état-major héroïque.

La permanence Zélandienne à l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme — Lyonnard, capitale de la Loduarie, était un ensemble peu nombreux de petits bureaux gris et salles de réunion non loins de la permanence Loduarienne — et par conséquent Velsnienne ; concurrents directs aux communistes Zélandiens avec qui ils se battaient, sans y mettre trop d'effort, afin d'être dans les petits papiers du Camarade Lorenzo. Cette permanence n'était meublée que du strict nécessaire, à savoir des bureaux, des ordinateurs, des fax, des imprimantes et autres fournitures que l'on retrouve à bas prix dans n'importe quelle papèteries du monde. Qu'on ce le dise, les Zélandiens, peu important leur bord politique, sont de très mauvais décorateur ; c'est d'autant plus vrai lorsque les seuls objets n'ayant pas une utilité pratique sont deux portraits : l'un du Camarade Secrétaire-Général de la Démocratie Communiste de Loduarie : Lorenzo Geraert-Wojtkowiak et l'autre du Camarade Secrétaire-Général de l'Union Communiste de Zélandia : Ewan Finnegan et sa, maintenant, très célèbre moustache au sein de l'Union.

Cette journée comme tant d'autres, la permanence Zélandienne était déserte. Enfin. Pas totalement. Dans ces bureaux vides et gris seulement décoré des portraits des deux Camarades Secrétaires-Généraux, restait fidèlement à son poste de travail le Camarade Matthias Spitzer. Retravaillant ses fiches, ses discours, qu'il a utilisé aux dernières élections Zélandiennes.

Mais où se trouvait le reste de la délégation Zélandienne ? Toutes les autres permanences le savaient : à la cafétéria de l'Union. Un lieu tout aussi important si ce n'est plus que le Conseil Suprême ou le Présidium. Les Communistes Zélandiens en avaient même, par la force des choses et des habitudes, réservés l'une des tables. Ronde, la plus au centre et assez large pour accueillir toute la permanence ; cette dernière dans un plastique blanc était vide en son centre.

Dans cette salle de la cafétéria, sur les dix membres de la délégations Zélandienne, cinq étaient présents : le Camarade Secrétaire-Général de l'U.C.Z., Ewan Finnegan et les Camarades Pieter-Jan Allen, Maurits Endeman et Jurren et Arnout de Vries : jumeaux. Le Camarade Secrétaire-Général déclamait son énième plan insurrectionnel de prise de pouvoir de la Zélandia devant des Camarades — Zélandiens et étrangers — aux yeux brillants. Le Camarade P.-J. encourageait la foule à acclamer SON Secrétaire-Général tandis que les jumeaux de Vries — deux gorilles comme on n'en fait plus — buvaient leur café en silence. Manquait à l'appel du discours-plan le Camarade Matthias donc : resté dans les bureaux de la délégation pour travailler, les Camarades Broer Koopmans et Lotte van Dijk qui profitèrent que leur Camarade Secrétaire-Général soit en train de discourir pour aller discuter plus intimement en privé dans les toilettes de l'Union et enfin les Camarades Cornelis Smit et Eva Mulder : les deux jeunes recrues de l'U.C.Z. qui avaient mythoné leurs parents respectifs pour faire partie de la délégation Zélandienne en Loduarie. Ces deux derniers s'étaient perdus dans les couloirs de l'Union, et, sentant une odeur de café, s'étaient retrouvé dans l'abri de la permanence Velsnienne à côté d'une autre machine à café que les premiers de la classe U.I.C.S. s'étaient bien gardé d'en parler. . .


※ ※

10:48
Cafétéria de l'U.I.C.S.
Lyonnars.


Le bruit de l'intrusion de forces hostiles dans l'aile Est, non loin de nos fidèles et héroïques Camarades n'était pas passé inaperçu à leurs oreilles. Fenêtre brisée ; le bruit des bottes ne laissait aucun doute au Camarade Secrétaire-Général E. Finnegan quant à l'identité des agresseurs : des fascistes. De cela il en était sûr pour deux raisons. La première sont les décharges électriques parcourant sa moustache et la frisant ; la seconde est un raisonnement logique : si l'attaque avait été organisée par les forces du Grand-Kahpital et leurs agents de l'O.N.D. ; le bruit des bottes serait remplacé par celui des agrafeuses des Administrateurs Tanskiens. Tout simplement.

Arrêtant net son discours alors qu'il en était au passage le plus intéressant, à savoir l'arrestation de ces sociaux-traîtres de Syndicalistes et la proclamation d'une République Socialiste des Conseils de Zélandia (R.S.C.Z.), le Camarade Secrétaire-Général Zélandien sauta dans l'espace central de la table sur laquelle se réunissait toujours la délégation Zélandienne. De là il déclama un nouveau discours enflammé permettant d'étaler toute l'étendue de ses connaissances en stratégie militaire.

« En levant le point droit. — Camarades ! L'heure est grave ! À l'heure où nous exerçons Notre Droit le plus précieux, des terroristes fascistes s'attaquent au siège de Notre Union ; celle des prolétaires de tous les pays. Entrés par l'aile Est où se trouve Notre Glorieux Parti des Travailleurs, nous nous trouvons derechef dans les premières lignes de La Lutte. Mais n'ayez crainte ! L'alarme qui appellera les forces de libération Loduariennes ne tardera pas à sonner. Notre mission à nous autres est alors très simple : contenir vaillamment et héroïquement ces forces étrangères à la seule aile Est de Notre Union afin de permettre à nos Camarades de s'abriter dans leurs permanences en attendant les renforts Loduariens ! Pour cela, ce que nous allons faire est très simple. En attendant que ces forces étrangères ne parviennent jusqu'à nous ; nous allons nous armer avec tout ce que nous aurons sous la main puis nous nous barricaderons au centre de cette table. Rassurez-vous ! Le Camarade Secrétaire-Général Lorenzo veille sur nous de son regard par ce portrait que j'ai commandé récemment aux Camarades Valinoréens et que j'ai pour mission de protéger en restant au centre de notre dispositif de défense. »

Les cinq Camarades — sur les dix — Zélandiens se préparèrent alors. Les Camarades Pieter-Jan Allen et Maurits Endeman s'armèrent de couteaux de cuisine, le Camarade Jurren de Vries s'arma de ses points tandis que son jumeau Arnout — plus malin — prit lui une chaise qu'il tient par le dossier : il prépare aussi un tas d'autres chaises au cas où il doit en lancer sur les assaillants. Enfin le Camarade Secrétaire-Général Zélandien : Ewan Finnegan sort lui une fourchette à barbecue qu'un Camarade de l'U.N.I.D.E.P. lui a offert lors de ses vacances en Icamie. . .


Effets a écrit :N'étant pas au courant qu'il s'agit d'un exercice et se situant à côté de l'entrée des assaillants ; Les communistes Zélandiens font le choix de se battre dans la mesure de leurs moyens. Pour cela ils seront représentés par :
  • 4 armes légères d'infanterie de niveau 1.
  • 1 arme légère d'infanterie de niveau 11 représentant le Secrétaire-Général Zélandien. Ce dernier est par ailleurs protégé.
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Antoine Valin en vacances à la campagne

Camarades, nous voilà !

Alors que les icamiens attendaient à l’entrée, que les sylvois tentaient de se faire oublier et que les velsniens profitaient d’une annexe chauffée et surtout accommodée d’une machine à café (point vital pour tout révolutionnaire digne de ce nom), que les loduariens voyaient que cet exercice, pourtant simple en théorie était en train de dégénérer en révolution, entre rimauriens et zélandiens qui se préparaient à affronter les « preneurs d’otages » à l’aide de quelques fusils et de quelques pistolets, tandis que les antériniens (toujours dans les bons coups) les épaulaient. Ainsi il est fascinant de voir à quel point ce qui devait bien se passer, ce qui aurait du être une simple formalité au niveau de tous, devenait incontrôlable en quelques secondes, il fallait croire que l’adage « révolutionnaire un jour, révolutionnaire toujours » s’applique à toutes les situations, même les plus basiques… Après, quelle idée de prétexter une prise d’otage lorsque l’on a des révolutionnaires Kah tanais et des communistes rimauriens…

Mais Antoine et Henri ne pensaient pas à ça, et ils avaient tout deux des pensées contradictoires, en effet, lorsque l’alarme se déclencha, le social-démocrate antérinien qui se promenait dans les couloirs à la recherche de ses idoles, les Man-Khartistes valinoréens, craignait que les ce qu’il pensait être une émeute qui dégénérait (ce fut la première idée qui lui vint en tete… ) menacait les délégations des partis de la Gauche mondiale, ainsi lorsqu’il vit que la porte du groupe valinoréen fut fermée, il s’inquiéta et toqua à toutes les portes, les Kinagiens, les Velsniens et pourtant aucune réponse, les premiers s’attendant à voir des fascistes débouler et le chef de délégation se préparait à égorger quiconque entrait, les latins du nord de l’Eurysie se chamaillaient avec les zélandiens qui réclamaient l’exclusivité sur cette machine à café miraculeusement apparue… Puis ils arrivèrent peu loin des appartements sylvois, ces derniers imaginant voir des agents de l’O.N.D refusèrent d’ouvrir la porte et notre pauvre Henri dut continuer son périple dans les sombres et sinistres couloirs, dorénavant plongés dans le noir… Puis il atteint finalement une porte, semblant ouverte et entra.

Pendant ce temps, le camarade Antoine, trop occupé à suivre ses nouveaux amis du parti communiste rimaurien, rackettait les gardes loduariens, visiblement occupés à détaler comme des lapins lorsqu’ils virent six cinquantenaires risquant l’arrêt cardiaque. D’ailleurs, la manière dont Valin réussit à prendre une arme à un loduarien est assez amusante et l’anecdote mérite d’être présentée, en effet un garde, dés qu’il appercu le petit groupe fit (d’une manière goguenarde) : « Papys, calmez-vous, retournez dans vos bureaux et barricadez-vous, nous nous occupons du reste… », du tac au tac l’antérinien répondit : « ce n’est pas en restant planté là que la situation s’améliorera ! Alors camarades, soit vous nous rejoignez, soit vous nous donner vos armes ! » Le garde, décontenancé répondit : « Aller ouste, dépechez-vous ! Du vent, nous ne voulons pas vous casser quelques cotes, papy ! » fit il avec un regard mesquin. Le camarade Valin continuait à s’approcher, d’un pas léger et les gardes commencèrent à rire franchement, d’ailleurs ils continuaient à demander à ce qu’ils aillent se cacher le plus rapidement possible en appuyant sur la présumé vieillesse des militants. Puis, Valin, hors de lui après le « dégage vieux fou » il dit : « Ah oui, vous allez-voir ce que va vous faire le « papy » ! » et il fit tomber le garde avec un coup de canne bien placé (car si les antériniens sont de fiers communistes, ils ont gardé leurs vices pour la mode et pour les costumes hors de prix… ), ce dernier surpris n’eut pas le temps de prendre son fusil, que l’Antérinien prit rapidement. La surprise du soldat n’est pas tant due au soudain coup de canne, mais surtout à la force du quarantenaire qui paraissait cinquantenaire, ainsi il perdit son fusil tandis que les soldats voisins, loin de s’alarmer firent « Putain, Papy est en bonne santé et à conserver sa forme ! » mais l’antérinien loin de se laisser démonter monta le canon de l’arme sur ses collègues, qui durent sortir le drapeau blanc…

Alors qu’Antoine rackettait des loduariens grâce à quelques coups de canne, Henri continuait son périple à travers les locaux de l’U.I.S.C, il tomba finalement devant les Kah tanais qui commençaient à s’armer et l’élégante représentante fit : « Tiens, voilà un camarade qui s’est perdu, tu représente quelle délégation, car il faut avouer que je ne t’ai jamais vu ici…mis à part devant la machine à café. », l’Antérinien, quelque peu pris au dépourvu fit d’un ton énergique : « Je suis le Camarade Henri, de la délégation antérinienne, qui vient de déposer il y a de cela quelques semaines sa candidature à l’Union. » puis un homme, visiblement âgé sortit de la pièce d’à coté, fusil d’assaut en main dit, avec une élégance à peine contenue « Tiens, tu viens de te faire un nouveau copain, ça tombe bien, il nous reste un pistolet ! » alors que le stagiaire répéta : « Vous etes surs que ce n’est pas un exercice ? » l’Antérinien, encore bouleversé pensa : « Les voix du Seigneur sont impénétrables, ce qui aurait du bien se passer, dégénérait en affrontement entre ce qu’il croyait être une milice fasciste née d’une émeute à Lyonnars en soutien aux fascistes de Galaisie, et maintenant me voilà prit dans des affrontements entre les uns et les autres. O Misère, pourquoi ça tombe sur moi, pourquoi le P.C.A m’a nommé pour représenter les formations non communistes de la gauche antérinienne ?! » et lorsque l’homme lui tendit une arme il se signa discrètement (ou du moins espérait avoir été discret) et prit cette dernière, tandis que la lumière s’éteignait et que des bruits de pas se faisaient de plus en plus pressants.

Ces bruits de pas pouvaient aussi bien être ceux des camarades antériniens et rimauriens qui se déplaçaient après avoir pris les armes des Loduariens, ou des soldats d’une force d’élite suréquipée qui ne craignaient ni hommes ni Dieu, et qui seraient prêt à ramener l’ordre au siège l’Union Internationale du Socialisme et du Communisme. Valin quant à lui, écoutait avec admiration le magnifique discours du délégué rimaurien et escortait le petit groupe, dorénavant armé et équipé, aux dépens des gardes loduariens qui eurent la maladresse de croire qu’un p’tit vieux n’avait pas assez de force pour mettre un jeunot par terre. Ces derniers, désarmés et sentant que si le secrétaire général apprenait ce moment de faiblesse (qui se rapprochait en fait d’un acte de générosité visant à entretenir la forme physique des délégués à l’Union) il les tuerait sur place se relevèrent et dirent :  « On est bien d’accord que nous avons fait exprès de nous désarmer ? » l’autre répondit penaud : « Oui, rien ne vaut une peu d’exercice pour les maintenir en bonne santé, n’empeche, la canne du bourgeois costumé est terriblement efficace ! ».
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