Seconde rencontre diplomatique impliquant tous les membres du Conseil de Sécurité et de Coopération avec une nation étrangère, Boris Valendof, le représentant westalien, était satisfait qu'elle s'annonçait déjà sous de meilleurs hospices que celle avec la Poëtoscovie, l'année dernière. Cette fois-ci, la nation invitée est plutôt proche de l'ASEA, que cela soit politiquement ou diplomatiquement, et cherche activement à se rapprocher de celle-ci depuis sa création. Dans une missive transmise quelques mois plus tôt, le Royaume de Teyla a fait part de sa volonté d'engager une coopération approfondie avec l'organisation dans divers domaines stratégiques tels que le commerce ou la défense, avec une forte ambition de promouvoir le modèle politique et économique que peut être la démocratie libérale. C'est dans ce genre de système que se reconnait la Grande République, depuis plusieurs années désormais, bien que certains diront que Westalia s'en éloigne progressivement au fur et à mesure que l'ère Hardenbor avance, en faisant un des sujets politiques divisant le plus les partis politiques de gauche et de droite.
A l'arrivée du Ministre des Affaires Étrangères, Pierre Lore, et de ses drôles de manies, le westalien ne pouvait que se poser la question de qui il avait en face lui. Un homme à l'allure aussi rigide et l'attitude si austère était-il vraiment un diplomate d'une si grande nation que Teyla ? Si le Royaume avait réussi à se bâtir une si bonne réputation et une sature internationale aussi importante, c'est qu'il devait très bien faire son travail malgré tout. Mais quand était-il de la première phrase qu'il prononça ? Probablement une forme de discours visant à poser l'importance de sa venue et de son pays, une bonne stratégie diplomatique pour se montrer en position de force, mais pas sans risque... Ou peut-être juste un trait de caractère qui s'apparenterait plus à un défaut ? Quoi qu'il en soit, le représentant préféra ignorer cette petite invective, sans se laisser déconcentrer par celle-ci. En effet, il était désormais plus sage de rester sur la principale raison de cette réunion : des négociations pour un partenariat de grande ampleur.
Boris Valendof, représentant de la Grande République à l'ASEA et Président du CSC
Boris Valendof, désormais Président du Conseil de Sécurité et de Coopération de l'ASEA depuis presque deux mois maintenant, va prendre la parole en premier. La question du teylais est extrêmement large et chaque pays pourrait apporter sa propre réponse à celle-ci, sans pour autant qu'elle soit erronée et ce malgré les larges différences qu'il pourrait y avoir. Pourtant, ici, on ne parle pas d'une nation, mais de plusieurs. A l'échelle de la scène internationale, qu'est-ce qui pourrait représenter des menaces pour l'organisation, ses membres et ses alliés ? Une réponse que le westalien allait apporter dans quelques instants :
Boris Valendof : Monsieur le Ministre, c'est également un honneur de pouvoir accueillir le représentant d'une nation aussi illustre que le Royaume de Teyla. La plupart des membres de cette assemblée entretiennent déjà des relations avec votre pays et je peux dire assurément que nous partageons le plaisir de pouvoir échanger dans ce lieu avec vous. Comme tout un chacun, j'ai pu lire les prémices de propositions dont vous nous avez fait part dans votre dernière lettre et si nous nous réunissons aujourd'hui, c'est bien évidemment qu'il y a un intérêt réel de l'ASEA à entretenir des partenariats profitables avec votre nation, dont la nature sera bien évidemment plus claire à la fin de cette rencontre, je l'espère.
Pour ce qui est de votre question, je dirai qu'une menace n'est jamais fixe en tant que tel. Tout au long de son histoire, un pays se retrouve face à une multitude d'obstacles et de menaces qui peuvent remettre en question l'intégrité du système en place, voir l'existence totale de la patrie. La capacité d'un peuple à surmonter ces dangers détermine sa volonté d'évolution et sa prospérité pour les années à venir. Les dangers d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui, tout comme ceux d'aujourd'hui ne seront pas nécessairement ceux de demain. C'est ainsi que nous pouvons en venir à la réelle question, qu'elles sont les menaces de notre époque ? De l'humble point de vue aseain que je puis me permettre de partager, notre plus grande menace ne réside pas vraiment dans l'existence d'une nation aleucienne violente et belliqueuse, comme cela peut être le cas en Eurysie. Mais plutôt des dangers qui mettent à mal l'intégrité de notre continent, à savoir les influences étrangères hostiles et la recrudescence de la piraterie du nord au sud. Dans ce contexte, l'ASEA se veut être un phare d'unité, de coopération et de diplomatie pour nos peuples qui souhaitent vivre dans la paix, l'harmonie et la sûreté. Dans une échelle un peu plus mondiale, la principale menace est celle d'un embrasement du monde dans un conflit et d'un jeu d'alliances qui mettraient à mal des années de paix relatives. Nations belligérantes comme neutres, toutes pourraient être affectées par un tel scénario, qui laisserait place au plus sombre de l'humanité. Pour la sécurité et la prospérité des peuples, je pense que les nations démocratiques et libérales ont un rôle important à jouer dans cette cacophonie des armes et des crises à répétition : celle d'une idée de liberté et d'unité à l'opposé des discours agressifs, diviseurs et tyrannique. Ces derniers visent particulièrement nos modèles de gouvernances basés sur ces principes universels et humanistes. Ceux qui les tiennent entraînent des innocents dans leur dangereuse arrogance, avant de toujours chuter sous le poids de leurs propres actes. Nos démocraties, quant à elles, portent leur regard vers l'avenir et celui-ci se trouve dans la paix, la liberté et la coopération. Ceux qui menacent cet avenir sont le véritable danger pour nos nations.
Dans cette réponse, il n'y avait pas vraiment de nom qui était cité, bien que de nombreux sous-entendus pouvaient être largement compris dans le contexte de tensions internationales et tout particulièrement eurysien. Dans sa tirade, Boris Valendof était resté dans une ligne plutôt générale qui pourrait représenter ce sur quoi les membres de l'ASEA seraient d'accords en réponse à cette question. Pour autant, on repère çà et là une touche particulièrement westalienne, qui tient avec grande estime le concept "d'Union des peuples" ou d'Union nationale, pour le cas de Valendof. Si le principe est propre à Westalia, il a quand même une influence sur sa vision politique à l'internationale : mettant à l'honneur l'unité, la liberté et la coopération. Dans tous les cas, il n'y a pas vraiment de mauvaise réponse à cette question, celle-ci étant particulièrement subjective. L'interrogation se pose désormais sur : à quel point cette vision se rapproche-t-elle de la version Teylaise ?