
L'année 2015 a été une année où l'Armée Rouge a dû faire face à de nombreux défis de nature nouvelle pour certains d'entre eux, des défis auxquels les forces armées estaliennes ont tentés de résoudre du mieux qu'elles ont pu. L'entrée en matière de l'Armée Rouge en 2016 laisse entendre que l'état-major a compris les erreurs passées et surtout la nature changeante de la guerre qui commence à émerger progressivement des conflits auxquels les troupes estaliennes ont pu participer l'année dernière. L'expérience kartvélienne a été assez enrichissante car peu de temps après les exercices Sunrise, axées principalement sur la guerre conventionnelle, nous avons faits face à un autre type de guerre. Ce fut paradoxal de constater que l'armée estalienne s'était entraînée en Janvier 2015 dans l'éventualité d'une guerre conventionnelle contre la République de Kartvélie en cherchant à s'appuyer sur une force mécanisée massive agissant en fer de lance offensif et appuyé par un sérieux soutien d'artillerie et aérien. Néanmoins, la Révolution Brune a rebattu toutes les cartes de l'état-major qui avait alors lancé au combat la 2ème Brigade Blindée seule pour résoudre la crise qui secouait la Kartvélie. L'armée kartvélienne, du moins les débris qui avaient faits face à l'Estalie, ont étés rasés sans grand soucis, montrant de ce fait la grande efficacité opérationnelle des troupes estaliennes en terrain ouvert. Cependant, la suite des événements ont étés moins glorieux avec une guérilla urbaine intense montrant plusieurs difficultés des troupes estaliennes à sécuriser les villes lorsque des tactiques insurrectionnelles sont employées. Le conflit toujours en cours au Saïdan nous montre également la difficulté que nous avons, malgré la maîtrise des tactiques de combat en montagne, à faire face à un massif montagneux bien défendu dans un terrain assez difficile. Bien que la faute peut aussi être amputée à une absence de connaissances du terrain ou d'une mauvaise coordination entre Estaliens et Kartvéliens pour faire face aux terroristes de la Rache, on peut néanmoins considérer que l'armée estalienne a sa part de responsabilité dans l'enlisement du conflit.
Les combats de 2015 et de ceux qui semblent déjà se profiler en 2016 ainsi que les leçons tirées des opérations passées et celles à l'avenir laissent entendre que les exercices Resilience de cette année devront refléter ces réalités en deux priorités stratégiques. La première, c'est l'importance du combat urbain, il est évident que les combats modernes s'effectueront de plus en plus dans des environnements urbains et il faut préparer les unités combattantes à maîtriser l'environnement à trois dimensions des villes, leur faire utiliser de nouvelles technologies pour faciliter le combat et la communication en ville et préparer les officiers et sous-officiers à organiser leurs troupes, leurs stratégies et la logistique en conséquence. La deuxième axe stratégique de ces entraînements sera le déploiement rapide et l'intégration de la nouvelle branche aéromobile dans la doctrine de combat offensive de l'Armée Rouge. En effet, comme déjà précisé dans les documents de l'Armée Rouge traitant du sujet aéromobile, l'état-major compte bien faire de sa nouvelle division d'un moyen de renforcement de son fer de lance principal. L'arme mécanisée et blindée est une chose mais son accompagnement par les moyens héliportés pour frapper les faiblesses ennemies au pire moment, fragilisant tout le dispositif ennemi et le rendant vulnérable au choc frontal mécanisé permet de consolider la doctrine actuelle par un moyen de nuisance particulièrement efficace et peu coûteux en matériel lourd et même en coût humain (la division aéromobile fait l'équivalent de deux brigades mécanisées ou blindées en effectifs). De plus, si l'axe stratégique se concentre aussi sur le déploiement rapide, c'est aussi à cause du fait que compte tenu de la pacification des frontières estaliennes en termes de menaces stratégiques (une situation bien différente de début 2015 où l'Estalie était encore entourée de menaces), l'Estalie peut enfin recentrer sa politique militaire non plus sur la protection de son sol mais sur le déploiement à l'étranger. L'enclavement de l'Estalie oblige celle-ci à utiliser ses moyens aériens pour accroître sa projection de force et la portée opérationnelle de ses opérations militaires. Cela passera évidemment par le développement progressif des bases militaires à l'étranger pour accroître les capacités logistiques de l'armée estalienne dans les zones de conflits mais aussi par la capacité de l'Armée Rouge à se déployer rapidement par voie aérienne dans un autre pays, allié ou hostile. Bien que les troupes aéromobiles soient là pour ça, entraîner toutes les unités, lourdes incluses, à se déployer rapidement par la voie aérienne sera également nécessaire compte tenu de la nature des troupes aéromobiles qui leur interdit des affrontements trop prolongés en première ligne (une force aéromobile n'est rien de plus qu'une infanterie légère avec des moyens de transport héliportés), il faut donc entraîner nos troupes mécanisées et motorisées à prendre la voie aérienne pour se déployer rapidement en sol étranger et ainsi accélérer le remplacement des unités aéromobiles en première vague sur la ligne de front afin de ne pas trop user celles-ci et les réutiliser ultérieurement dans les opérations à suivre.
Phases de l'exercice :

La première phase de l'exercice (16-18 Janvier) sera la phase de préparation et de briefing global, chaque unité sera tenu au courant du déroulement des exercices Resilience, une phase de rappel sera effectué pour les formations nécessaires au bon fonctionnement de l'exercice. Les unités aéromobiles seront tenus au cours de cette préparation d'effectuer une série de répétitions des futurs exercices, notamment pour le déploiement et la sécurisation des zones qui seront concernés par les exercices à venir. Les services logistiques seront tenus de suivre et d'évaluer les stocks nécessaires à l'opération, les difficultés logistiques des opérations et l'intensité d'utilisation de ses moyens de transport pour assurer la maintenance et la logistique des unités de première ligne.
La deuxième phase (19-22 Janvier) devra d'abord se concentrer en priorité sur l'axe stratégique de déploiement rapide par voie aérienne. La phase sera concentrée à la fois sur la réalisation des capacités de l'Armée Rouge et de l'Armée de l'Air Rouge à déployer ses troupes par voie aérienne dans une zone hostile et contrôler les points principaux nécessaires à la consolidation du contrôle des troupes en un temps record mais aussi dans la préparation de l'Estalie à se défendre contre des opérations similaires. L'Estalie étant une nation enclavée, à moins de passer par des pays limitrophes, les combats terrestres sur le sol estalien ne sont pas la voie par laquelle l'ennemi pourrait envahir le pays. En revanche, une opération de déploiement aérien en Estalie, après une campagne de supériorité aérienne, est considéré comme un scénario crédible aux yeux de l'état-major estalien, il faut donc préparer une partie des troupes estaliennes à cette éventualité. Ainsi, la deuxième phase comprend le scénario suivant : l'Horistia est détenue par l'équipe bleue (attaque), composée de la 9ème Division Aéromobile, la 2ème Brigade Blindée (bien qu'au Saïdan, la brigade sera relevée par la 8ème Brigade de Montagne), la 1ère Brigade Motorisée et la 3ème Brigade Mécanisée tandis que l'Estalie orientale est détenue par l'équipe rouge (défense), composée du reste de l'Armée Rouge disponible (5ème et 7ème Brigades Motorisées et 6ème Brigade Mécanisée). L'équipe bleue devra, avec la 9ème Division Aéromobile, effectuer un assaut aérien sur trois objectifs désignés (aérodromes en Estalie orientale) afin de prendre le contrôle de ces objectifs et des axes de communications situés aux alentours contre les troupes rouges. Une fois cela fait, les deux autres brigades de l'équipe bleue devront se déployer sur ces objectifs le plus rapidement possible par voie aérienne. L'équipe rouge, elle, doit s'assurer de contrôler ces trois objectifs et si elles les perd, d'utiliser tous les moyens qu'elle dispose à sa convenance pour reprendre les sites avant l'arrivée des renforts et la consolidation des positions par l'équipe bleue. Ainsi, les unités de l'équipe rouge doivent surtout s'entraîner à effectuer un assaut aérien (pour les troupes aéromobiles), prendre les positions et les axes de communications, consolider leurs positions face aux contre-attaques ennemies et assurer le pont aérien en détruisant les capacités anti-aériennes au sol de l'ennemi. Une partie des batteries du CDC seront mis à disposition de l'équipe bleue afin de les entraîner eux aussi à entraver la mise en place d'un quelconque pont aérien entre une zone hostile et un territoire estalien quelconque. Pour l'équipe rouge, ce sera d'autant plus un moyen d'entraîner ses troupes à défendre le sol estalien en cas d'assaut aérien venu de l'étranger, considéré comme un moyen d'invasion probable selon l'état-major, surtout que l'état-major pointe que compte tenu de la faiblesse de ses voisins, seules les grandes puissances peuvent encore constituer une menace existentielle à proprement parler. Or ces grandes puissances sont assez lointaines, parfois extra-eurysiennes, ne leur laissant plus que le choix de la voie aérienne pour atteindre une Estalie enclavée au milieu de l'Eurysie. L'équipe rouge n'est pas d'ailleurs composée par hasard : elle est constituée en majorité d'unités d'infanterie motorisée et d'une brigade mécanisée. Les troupes motorisées ne sont pas considérées comme des unités très puissantes, elles sont destinées dans la doctrine offensive estalienne à consolider le terrain conquis préalablement par les troupes mécanisées et blindées, tenir les flancs, concrétiser les encerclements débutés par l'arme blindée. Bref, c'est du travail de fond, ces unités ne sont pas destinées à être le coeur de l'armée estalienne. Pourtant, l'état-major considère ces unités comme nécessaires sur le plan défensif pour une bonne raison : leur capacité à faire face à des troupes aéroportées et leur mobilité accrue ainsi que la polyvalence par nature des troupes motorisées laisse entendre que ce sont des unités candidates à une bonne défense du sol estalien en cas d'offensive aérienne. C'est aussi une unité peu affectée par les campagnes aériennes : il est assez facile de dissimuler des camions de transport dans la nature et le combat de l'infanterie motorisée, une fois au contact avec l'ennemi, se fait principalement à pied. Dans l'immédiat, ce sont donc des unités beaucoup plus résilientes aux frappes aériennes que des unités mécanisées ou blindées, dépendantes de leur matériel lourd. Enfin, ce sont des unités globalement peu onéreuses et leur organisation permet autant d'y affecter des unités professionnelles à pied comme la fine crème de la masse conscrite, ce qui permet aussi de faire jeu du nombre dans certains cas. L'équipe rouge cherchera donc à exploiter les facultés polyvalentes de l'infanterie motorisée pour assurer la défense de sa zone.

La troisième phase (23-27 Janvier) sera la phase consacrée au second axe stratégique des exercices Resilience : le combat urbain. Ici, on reprend le même fonctionnement d'équipe bleue et rouge avec une composition identique à quelques exceptions près. Tout d'abord, la 2ème Brigade Blindée sera divisée entre les deux équipes afin de leur fournir une arme blindée équivalente aux deux équipes et la 9ème Division Aéromobile effectuera son entraînement à part des deux équipes, dans un centre d'entraînement urbain spécifique. Les deux équipes s'affronteront dans les trois centres d'entraînements urbains formés par l'Armée Rouge suite aux leçons apprises en Kartvélie en avril 2015. Les doctrines théorisées par l'état-major et la Commission à la Guerre seront mises en pratique au cours de ces entraînements en combat urbain, des évaluations journalières seront effectuées pour que les observateurs des entraînements puissent noter les forces et les faiblesses aperçues au sein des unités au cours des exercices. Les observateurs de l'état-major devront également noter les mesures d'initiative parmi les troupes et les sous-officiers présents sur le terrain afin de rapporter les potentielles innovations tactiques issues de ces entraînements et les intégrer à la formation des futures troupes lors de leur formation sur le combat urbain. La 9ème Division Aéromobile, s'entraînant à part, devra surtout expérimenter en premier lieu le déploiement et l'assaut aérien en terrain urbain. Sur le plan opérationnel, les entraînements de la 9ème Aéromobile doivent démontrer que les grandes zones urbaines nécessitent une préparation constante du renseignement sur l’environnement opérationnel. Les villes sont un environnement en constante évolution. Les plans d’urgence doivent être constamment réévalués et répétés par la 9ème au cours des exercices pour une grande variété de missions et de scénarios : aéronefs abattus, embuscade de convois, barrages routiers, opérations d’évacuation de non-combattants, sécurité personnelle, soutien de tireurs d’élite, etc. Sur le plan tactique, nous devons nous assurer que la 9ème soit en capacité de maîtriser la nécessité pour tous les soldats d’être compétents dans le traitement des blessés et pour que les unités soient capables d’évacuer efficacement les blessés. Ceci est particulièrement important dans les batailles urbaines, étant donné le risque d’un grand nombre de victimes. Tous les soldats doivent être formés aux soins tactiques aux blessés au combat, en installant notamment un système à quatre niveaux qui permettra à l’unité d’avoir une formation médicale de haut niveau. Un soldat de première classe des paras doit recevoir une formation de technicien médical d’urgence et être crédité d’avoir ouvert les voies respiratoires, évalué et traité les blessures et sauvé des vies. D’autres paras doivent être en capacité de soigner efficacement les terribles blessures infligées en raison des cadences de tir élevées. Les priorités d’entraînement avant le déploiement doivent donc se focaliser sur la condition physique, l’adresse au tir, l’entraînement médical et les exercices de combat. Une autre variante qui sera incluse dans les exercices sera la possibilité probable que l'ennemi pourrait utiliser souvent des civils comme boucliers humains. Il faudra, afin d'éviter à la fois que l'ennemi utilise des boucliers ou que les troupes estaliennes ne tuent par inadvertance des civils peut-être hostiles à leur présence, doter les troupes en combat urbain de grenades assourdissantes pour les entraîner à les employer contre les civils et éviter d'avoir à utiliser des armes létales pour se protéger contre des non-combattants présumés.
La quatrième et dernière phase (27-30 Janvier) sera principalement une phase d'évaluation post-exercice et de résilience logistique afin d'analyser les capacités de la logistique estalienne à consolider logistiquement les têtes de pont sécurisées par les troupes aéromobiles après un déploiement et une consolidation réussie de ceux-ci.

Note sur l'orientation de l'Armée de l'Air Rouge lors des entraînements :
Suite à l'interception du convoi loduarien au sud du territoire teylais récemment, l'Armée de l'Air Rouge a reconsidéré ses priorités en ce qui concerne la supériorité aérienne, considérant que l'année 2016 sera une année de focalisation sur les capacités des forces aériennes estaliennes à sécuriser l'espace aérien, d'abord le ciel estalien en lui-même mais surtout tout espace aérien neutre ou hostile. Si la capacité des forces aériennes à défendre le ciel estalien n'est plus à prouver, du fait de l'intense coopération et coordination entre la chasse et les défenses anti-aériennes au sol, les capacités de l'aviation estalienne à défendre un espace aérien étranger au sien laisse à désirer selon l'état-major aérien de l'Armée de l'Air Rouge. Durant les exercices, bien que la 2ème Escadre d'Attaque "Steel Eagles" sera affecté aux entraînements au sol afin de poursuivre ses entraînements pour perfectionner sa capacité à assurer un soutien aérien efficace, la 1ère, 3ème et 4ème Escadres de Chasse devront effectuer durant toute la périodes des exercices Resilience effectuer des entraînements de combat aérien et de protection de convoi. En effet, les pilotes devront se focaliser principalement sur leurs capacités à affronter des forces aériennes équivalentes ou supérieures en nombre et en qualité en faisant preuve d'ingéniosité tactique, en jouant sur les reliefs et en engageant le dogfight contre les aéronefs supérieurs sur le plan technologique. En effet, les aéronefs de haute qualité technologique sont généralement améliorés pour effectuer des affrontements WVR ou BVR, à moyenne ou longue distance. Les dogfights sont beaucoup plus hasardeux et beaucoup plus imprévisibles pour les pilotes, tout simplement car les combats aériens rapprochés laissent parler davantage l'adresse au pilotage et à la manoeuvre des pilotes qu'à leurs capacités technologiques respectives, bien que certains aéronefs aient une meilleure manœuvrabilité que d'autres en fonction de leur conception. Néanmoins, même une bonne conception d'un aéronef ne suffit pas à assurer la victoire à un pilote. Il faut donc que l'Armée de l'Air Rouge habitue ses pilotes à engager l'ennemi, à longue distance si possible, mais aussi en combat rapproché si nécessaire, afin d'habituer les pilotes à prendre les réflexes rapidement en cas de combat et surtout à les habituer aux conditions très rudes du combat rapproché. Il faut non seulement habituer nos pilotes à subir des accélérations très élevées (qui, en combat réel, atteignent souvent entre 6 et 9 G) et les entraîner à un effort musculaire intense au cours des combats afin d'éviter les G-LOC temporaires au cours des combats et les pousser à s'habituer à de fortes pressions de G. Durant les exercices, des simulateurs de centrifugeuses seront mises sur pied pour les pilotes pour habituer davantage encore les pilotes à résister aux forces G, bien que les pilotes sont invités pendant toute l'année à effectuer des renforcements musculaires, notamment au niveau du cou et des jambes, pour mieux y résister.
Les exercices Resilience pour l'Armée de l'Air Rouge seront donc l'occasion d'effectuer enfin des entraînements réels de natures multiples tout au long de la période, que ce soit des BFM (des combats aériens à un contre un avec des avions de même type afin de comprendre les limites de chaque appareil), des ACM (des combats de deux contre un, deux contre deux ou quatre contre quatre pour apprendre aux pilotes à travailler en équipe, combattre en infériorité numérique et exploiter le radar et l'armement de façon optimale face à plusieurs ennemis) ou des DACT (des combats entre chasseurs aux performances et doctrines différentes). Des scénarios seront régulièrement proposés, comme la défense ou la prise d'espaces aériens, des pénétrations aériennes en territoire ennemi, des combats à haute altitude (au-delà de 40 000 pieds afin d'apprendre aux pilotes à optimiser leur manœuvrabilité et leurs capteurs radars) ou des conflits asymétriques (en opposant les meilleurs appareils en faible nombre de l'Armée de l'Air Rouge face à une force supérieure en nombre mais de faible qualité). Enfin, les pilotes seront amenés à s'entraîner à défendre des convois aériens, que ce soit dans le cadre d'un transfert logistique quelconque ou lors d'un assaut aérien, les pilotes doivent être en capacité d'agir contre boucliers du ciel pour les convois en neutralisant préalablement de façon prioritaire les aéronefs en capacité d'éliminer les transporteurs et ayant la portée nécessaire pour. La guerre électronique sera particulièrement utilisée afin d'assurer la sécurité des convois contre la menace des missiles air-air notamment.