18/08/2016
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Annonces, mesures et documents de la Commission à la Guerre - Page 2

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Exercices Resilience :



L'année 2015 a été une année où l'Armée Rouge a dû faire face à de nombreux défis de nature nouvelle pour certains d'entre eux, des défis auxquels les forces armées estaliennes ont tentés de résoudre du mieux qu'elles ont pu. L'entrée en matière de l'Armée Rouge en 2016 laisse entendre que l'état-major a compris les erreurs passées et surtout la nature changeante de la guerre qui commence à émerger progressivement des conflits auxquels les troupes estaliennes ont pu participer l'année dernière. L'expérience kartvélienne a été assez enrichissante car peu de temps après les exercices Sunrise, axées principalement sur la guerre conventionnelle, nous avons faits face à un autre type de guerre. Ce fut paradoxal de constater que l'armée estalienne s'était entraînée en Janvier 2015 dans l'éventualité d'une guerre conventionnelle contre la République de Kartvélie en cherchant à s'appuyer sur une force mécanisée massive agissant en fer de lance offensif et appuyé par un sérieux soutien d'artillerie et aérien. Néanmoins, la Révolution Brune a rebattu toutes les cartes de l'état-major qui avait alors lancé au combat la 2ème Brigade Blindée seule pour résoudre la crise qui secouait la Kartvélie. L'armée kartvélienne, du moins les débris qui avaient faits face à l'Estalie, ont étés rasés sans grand soucis, montrant de ce fait la grande efficacité opérationnelle des troupes estaliennes en terrain ouvert. Cependant, la suite des événements ont étés moins glorieux avec une guérilla urbaine intense montrant plusieurs difficultés des troupes estaliennes à sécuriser les villes lorsque des tactiques insurrectionnelles sont employées. Le conflit toujours en cours au Saïdan nous montre également la difficulté que nous avons, malgré la maîtrise des tactiques de combat en montagne, à faire face à un massif montagneux bien défendu dans un terrain assez difficile. Bien que la faute peut aussi être amputée à une absence de connaissances du terrain ou d'une mauvaise coordination entre Estaliens et Kartvéliens pour faire face aux terroristes de la Rache, on peut néanmoins considérer que l'armée estalienne a sa part de responsabilité dans l'enlisement du conflit.

Les combats de 2015 et de ceux qui semblent déjà se profiler en 2016 ainsi que les leçons tirées des opérations passées et celles à l'avenir laissent entendre que les exercices Resilience de cette année devront refléter ces réalités en deux priorités stratégiques. La première, c'est l'importance du combat urbain, il est évident que les combats modernes s'effectueront de plus en plus dans des environnements urbains et il faut préparer les unités combattantes à maîtriser l'environnement à trois dimensions des villes, leur faire utiliser de nouvelles technologies pour faciliter le combat et la communication en ville et préparer les officiers et sous-officiers à organiser leurs troupes, leurs stratégies et la logistique en conséquence. La deuxième axe stratégique de ces entraînements sera le déploiement rapide et l'intégration de la nouvelle branche aéromobile dans la doctrine de combat offensive de l'Armée Rouge. En effet, comme déjà précisé dans les documents de l'Armée Rouge traitant du sujet aéromobile, l'état-major compte bien faire de sa nouvelle division d'un moyen de renforcement de son fer de lance principal. L'arme mécanisée et blindée est une chose mais son accompagnement par les moyens héliportés pour frapper les faiblesses ennemies au pire moment, fragilisant tout le dispositif ennemi et le rendant vulnérable au choc frontal mécanisé permet de consolider la doctrine actuelle par un moyen de nuisance particulièrement efficace et peu coûteux en matériel lourd et même en coût humain (la division aéromobile fait l'équivalent de deux brigades mécanisées ou blindées en effectifs). De plus, si l'axe stratégique se concentre aussi sur le déploiement rapide, c'est aussi à cause du fait que compte tenu de la pacification des frontières estaliennes en termes de menaces stratégiques (une situation bien différente de début 2015 où l'Estalie était encore entourée de menaces), l'Estalie peut enfin recentrer sa politique militaire non plus sur la protection de son sol mais sur le déploiement à l'étranger. L'enclavement de l'Estalie oblige celle-ci à utiliser ses moyens aériens pour accroître sa projection de force et la portée opérationnelle de ses opérations militaires. Cela passera évidemment par le développement progressif des bases militaires à l'étranger pour accroître les capacités logistiques de l'armée estalienne dans les zones de conflits mais aussi par la capacité de l'Armée Rouge à se déployer rapidement par voie aérienne dans un autre pays, allié ou hostile. Bien que les troupes aéromobiles soient là pour ça, entraîner toutes les unités, lourdes incluses, à se déployer rapidement par la voie aérienne sera également nécessaire compte tenu de la nature des troupes aéromobiles qui leur interdit des affrontements trop prolongés en première ligne (une force aéromobile n'est rien de plus qu'une infanterie légère avec des moyens de transport héliportés), il faut donc entraîner nos troupes mécanisées et motorisées à prendre la voie aérienne pour se déployer rapidement en sol étranger et ainsi accélérer le remplacement des unités aéromobiles en première vague sur la ligne de front afin de ne pas trop user celles-ci et les réutiliser ultérieurement dans les opérations à suivre.

Phases de l'exercice :

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La première phase de l'exercice (16-18 Janvier) sera la phase de préparation et de briefing global, chaque unité sera tenu au courant du déroulement des exercices Resilience, une phase de rappel sera effectué pour les formations nécessaires au bon fonctionnement de l'exercice. Les unités aéromobiles seront tenus au cours de cette préparation d'effectuer une série de répétitions des futurs exercices, notamment pour le déploiement et la sécurisation des zones qui seront concernés par les exercices à venir. Les services logistiques seront tenus de suivre et d'évaluer les stocks nécessaires à l'opération, les difficultés logistiques des opérations et l'intensité d'utilisation de ses moyens de transport pour assurer la maintenance et la logistique des unités de première ligne.

La deuxième phase (19-22 Janvier) devra d'abord se concentrer en priorité sur l'axe stratégique de déploiement rapide par voie aérienne. La phase sera concentrée à la fois sur la réalisation des capacités de l'Armée Rouge et de l'Armée de l'Air Rouge à déployer ses troupes par voie aérienne dans une zone hostile et contrôler les points principaux nécessaires à la consolidation du contrôle des troupes en un temps record mais aussi dans la préparation de l'Estalie à se défendre contre des opérations similaires. L'Estalie étant une nation enclavée, à moins de passer par des pays limitrophes, les combats terrestres sur le sol estalien ne sont pas la voie par laquelle l'ennemi pourrait envahir le pays. En revanche, une opération de déploiement aérien en Estalie, après une campagne de supériorité aérienne, est considéré comme un scénario crédible aux yeux de l'état-major estalien, il faut donc préparer une partie des troupes estaliennes à cette éventualité. Ainsi, la deuxième phase comprend le scénario suivant : l'Horistia est détenue par l'équipe bleue (attaque), composée de la 9ème Division Aéromobile, la 2ème Brigade Blindée (bien qu'au Saïdan, la brigade sera relevée par la 8ème Brigade de Montagne), la 1ère Brigade Motorisée et la 3ème Brigade Mécanisée tandis que l'Estalie orientale est détenue par l'équipe rouge (défense), composée du reste de l'Armée Rouge disponible (5ème et 7ème Brigades Motorisées et 6ème Brigade Mécanisée). L'équipe bleue devra, avec la 9ème Division Aéromobile, effectuer un assaut aérien sur trois objectifs désignés (aérodromes en Estalie orientale) afin de prendre le contrôle de ces objectifs et des axes de communications situés aux alentours contre les troupes rouges. Une fois cela fait, les deux autres brigades de l'équipe bleue devront se déployer sur ces objectifs le plus rapidement possible par voie aérienne. L'équipe rouge, elle, doit s'assurer de contrôler ces trois objectifs et si elles les perd, d'utiliser tous les moyens qu'elle dispose à sa convenance pour reprendre les sites avant l'arrivée des renforts et la consolidation des positions par l'équipe bleue. Ainsi, les unités de l'équipe rouge doivent surtout s'entraîner à effectuer un assaut aérien (pour les troupes aéromobiles), prendre les positions et les axes de communications, consolider leurs positions face aux contre-attaques ennemies et assurer le pont aérien en détruisant les capacités anti-aériennes au sol de l'ennemi. Une partie des batteries du CDC seront mis à disposition de l'équipe bleue afin de les entraîner eux aussi à entraver la mise en place d'un quelconque pont aérien entre une zone hostile et un territoire estalien quelconque. Pour l'équipe rouge, ce sera d'autant plus un moyen d'entraîner ses troupes à défendre le sol estalien en cas d'assaut aérien venu de l'étranger, considéré comme un moyen d'invasion probable selon l'état-major, surtout que l'état-major pointe que compte tenu de la faiblesse de ses voisins, seules les grandes puissances peuvent encore constituer une menace existentielle à proprement parler. Or ces grandes puissances sont assez lointaines, parfois extra-eurysiennes, ne leur laissant plus que le choix de la voie aérienne pour atteindre une Estalie enclavée au milieu de l'Eurysie. L'équipe rouge n'est pas d'ailleurs composée par hasard : elle est constituée en majorité d'unités d'infanterie motorisée et d'une brigade mécanisée. Les troupes motorisées ne sont pas considérées comme des unités très puissantes, elles sont destinées dans la doctrine offensive estalienne à consolider le terrain conquis préalablement par les troupes mécanisées et blindées, tenir les flancs, concrétiser les encerclements débutés par l'arme blindée. Bref, c'est du travail de fond, ces unités ne sont pas destinées à être le coeur de l'armée estalienne. Pourtant, l'état-major considère ces unités comme nécessaires sur le plan défensif pour une bonne raison : leur capacité à faire face à des troupes aéroportées et leur mobilité accrue ainsi que la polyvalence par nature des troupes motorisées laisse entendre que ce sont des unités candidates à une bonne défense du sol estalien en cas d'offensive aérienne. C'est aussi une unité peu affectée par les campagnes aériennes : il est assez facile de dissimuler des camions de transport dans la nature et le combat de l'infanterie motorisée, une fois au contact avec l'ennemi, se fait principalement à pied. Dans l'immédiat, ce sont donc des unités beaucoup plus résilientes aux frappes aériennes que des unités mécanisées ou blindées, dépendantes de leur matériel lourd. Enfin, ce sont des unités globalement peu onéreuses et leur organisation permet autant d'y affecter des unités professionnelles à pied comme la fine crème de la masse conscrite, ce qui permet aussi de faire jeu du nombre dans certains cas. L'équipe rouge cherchera donc à exploiter les facultés polyvalentes de l'infanterie motorisée pour assurer la défense de sa zone.

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La troisième phase (23-27 Janvier) sera la phase consacrée au second axe stratégique des exercices Resilience : le combat urbain. Ici, on reprend le même fonctionnement d'équipe bleue et rouge avec une composition identique à quelques exceptions près. Tout d'abord, la 2ème Brigade Blindée sera divisée entre les deux équipes afin de leur fournir une arme blindée équivalente aux deux équipes et la 9ème Division Aéromobile effectuera son entraînement à part des deux équipes, dans un centre d'entraînement urbain spécifique. Les deux équipes s'affronteront dans les trois centres d'entraînements urbains formés par l'Armée Rouge suite aux leçons apprises en Kartvélie en avril 2015. Les doctrines théorisées par l'état-major et la Commission à la Guerre seront mises en pratique au cours de ces entraînements en combat urbain, des évaluations journalières seront effectuées pour que les observateurs des entraînements puissent noter les forces et les faiblesses aperçues au sein des unités au cours des exercices. Les observateurs de l'état-major devront également noter les mesures d'initiative parmi les troupes et les sous-officiers présents sur le terrain afin de rapporter les potentielles innovations tactiques issues de ces entraînements et les intégrer à la formation des futures troupes lors de leur formation sur le combat urbain. La 9ème Division Aéromobile, s'entraînant à part, devra surtout expérimenter en premier lieu le déploiement et l'assaut aérien en terrain urbain. Sur le plan opérationnel, les entraînements de la 9ème Aéromobile doivent démontrer que les grandes zones urbaines nécessitent une préparation constante du renseignement sur l’environnement opérationnel. Les villes sont un environnement en constante évolution. Les plans d’urgence doivent être constamment réévalués et répétés par la 9ème au cours des exercices pour une grande variété de missions et de scénarios : aéronefs abattus, embuscade de convois, barrages routiers, opérations d’évacuation de non-combattants, sécurité personnelle, soutien de tireurs d’élite, etc. Sur le plan tactique, nous devons nous assurer que la 9ème soit en capacité de maîtriser la nécessité pour tous les soldats d’être compétents dans le traitement des blessés et pour que les unités soient capables d’évacuer efficacement les blessés. Ceci est particulièrement important dans les batailles urbaines, étant donné le risque d’un grand nombre de victimes. Tous les soldats doivent être formés aux soins tactiques aux blessés au combat, en installant notamment un système à quatre niveaux qui permettra à l’unité d’avoir une formation médicale de haut niveau. Un soldat de première classe des paras doit recevoir une formation de technicien médical d’urgence et être crédité d’avoir ouvert les voies respiratoires, évalué et traité les blessures et sauvé des vies. D’autres paras doivent être en capacité de soigner efficacement les terribles blessures infligées en raison des cadences de tir élevées. Les priorités d’entraînement avant le déploiement doivent donc se focaliser sur la condition physique, l’adresse au tir, l’entraînement médical et les exercices de combat. Une autre variante qui sera incluse dans les exercices sera la possibilité probable que l'ennemi pourrait utiliser souvent des civils comme boucliers humains. Il faudra, afin d'éviter à la fois que l'ennemi utilise des boucliers ou que les troupes estaliennes ne tuent par inadvertance des civils peut-être hostiles à leur présence, doter les troupes en combat urbain de grenades assourdissantes pour les entraîner à les employer contre les civils et éviter d'avoir à utiliser des armes létales pour se protéger contre des non-combattants présumés.

La quatrième et dernière phase (27-30 Janvier) sera principalement une phase d'évaluation post-exercice et de résilience logistique afin d'analyser les capacités de la logistique estalienne à consolider logistiquement les têtes de pont sécurisées par les troupes aéromobiles après un déploiement et une consolidation réussie de ceux-ci.


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Note sur l'orientation de l'Armée de l'Air Rouge lors des entraînements :

Suite à l'interception du convoi loduarien au sud du territoire teylais récemment, l'Armée de l'Air Rouge a reconsidéré ses priorités en ce qui concerne la supériorité aérienne, considérant que l'année 2016 sera une année de focalisation sur les capacités des forces aériennes estaliennes à sécuriser l'espace aérien, d'abord le ciel estalien en lui-même mais surtout tout espace aérien neutre ou hostile. Si la capacité des forces aériennes à défendre le ciel estalien n'est plus à prouver, du fait de l'intense coopération et coordination entre la chasse et les défenses anti-aériennes au sol, les capacités de l'aviation estalienne à défendre un espace aérien étranger au sien laisse à désirer selon l'état-major aérien de l'Armée de l'Air Rouge. Durant les exercices, bien que la 2ème Escadre d'Attaque "Steel Eagles" sera affecté aux entraînements au sol afin de poursuivre ses entraînements pour perfectionner sa capacité à assurer un soutien aérien efficace, la 1ère, 3ème et 4ème Escadres de Chasse devront effectuer durant toute la périodes des exercices Resilience effectuer des entraînements de combat aérien et de protection de convoi. En effet, les pilotes devront se focaliser principalement sur leurs capacités à affronter des forces aériennes équivalentes ou supérieures en nombre et en qualité en faisant preuve d'ingéniosité tactique, en jouant sur les reliefs et en engageant le dogfight contre les aéronefs supérieurs sur le plan technologique. En effet, les aéronefs de haute qualité technologique sont généralement améliorés pour effectuer des affrontements WVR ou BVR, à moyenne ou longue distance. Les dogfights sont beaucoup plus hasardeux et beaucoup plus imprévisibles pour les pilotes, tout simplement car les combats aériens rapprochés laissent parler davantage l'adresse au pilotage et à la manoeuvre des pilotes qu'à leurs capacités technologiques respectives, bien que certains aéronefs aient une meilleure manœuvrabilité que d'autres en fonction de leur conception. Néanmoins, même une bonne conception d'un aéronef ne suffit pas à assurer la victoire à un pilote. Il faut donc que l'Armée de l'Air Rouge habitue ses pilotes à engager l'ennemi, à longue distance si possible, mais aussi en combat rapproché si nécessaire, afin d'habituer les pilotes à prendre les réflexes rapidement en cas de combat et surtout à les habituer aux conditions très rudes du combat rapproché. Il faut non seulement habituer nos pilotes à subir des accélérations très élevées (qui, en combat réel, atteignent souvent entre 6 et 9 G) et les entraîner à un effort musculaire intense au cours des combats afin d'éviter les G-LOC temporaires au cours des combats et les pousser à s'habituer à de fortes pressions de G. Durant les exercices, des simulateurs de centrifugeuses seront mises sur pied pour les pilotes pour habituer davantage encore les pilotes à résister aux forces G, bien que les pilotes sont invités pendant toute l'année à effectuer des renforcements musculaires, notamment au niveau du cou et des jambes, pour mieux y résister.

Les exercices Resilience pour l'Armée de l'Air Rouge seront donc l'occasion d'effectuer enfin des entraînements réels de natures multiples tout au long de la période, que ce soit des BFM (des combats aériens à un contre un avec des avions de même type afin de comprendre les limites de chaque appareil), des ACM (des combats de deux contre un, deux contre deux ou quatre contre quatre pour apprendre aux pilotes à travailler en équipe, combattre en infériorité numérique et exploiter le radar et l'armement de façon optimale face à plusieurs ennemis) ou des DACT (des combats entre chasseurs aux performances et doctrines différentes). Des scénarios seront régulièrement proposés, comme la défense ou la prise d'espaces aériens, des pénétrations aériennes en territoire ennemi, des combats à haute altitude (au-delà de 40 000 pieds afin d'apprendre aux pilotes à optimiser leur manœuvrabilité et leurs capteurs radars) ou des conflits asymétriques (en opposant les meilleurs appareils en faible nombre de l'Armée de l'Air Rouge face à une force supérieure en nombre mais de faible qualité). Enfin, les pilotes seront amenés à s'entraîner à défendre des convois aériens, que ce soit dans le cadre d'un transfert logistique quelconque ou lors d'un assaut aérien, les pilotes doivent être en capacité d'agir contre boucliers du ciel pour les convois en neutralisant préalablement de façon prioritaire les aéronefs en capacité d'éliminer les transporteurs et ayant la portée nécessaire pour. La guerre électronique sera particulièrement utilisée afin d'assurer la sécurité des convois contre la menace des missiles air-air notamment.
Move, Strike, Protect :

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Rapport du Lieutenant Asimov,
Académie Militaire Révolutionnaire de Mistohir, 27 Juillet 2016,
Rapport d'essai sur les alternatives à la primauté de la décision et de la dichotomie de l'attaque et de la défense dans la pensée militaire estalienne.



La décision, en tant que principe d'organisation, est une façon de penser désuète dans le domaine militaire. La décision doit être mise de côté en faveur d'idées plus représentatives de la guerre moderne, de la résilience des forces armées et des Etats auxquels ils sont affiliés ainsi que les considérations temporelles des conflits armés. L'attrition, longtemps considérée comme un type de guerre, est une caractérisation environnementale de la guerre en tant que telle. L'attrition décrit des environnements opérationnels dominés par une guerre axée sur la destruction matérielle et humaine. Par conséquent, le processus par lequel les armées visualisent les combats doit être modifié pour se concentrer sur l'intersection du mouvement et du contact avec l'ennemi. Ce faisant, il faut mettre en lumière le fait que la guerre de positions et la guerre itinérante sont les deux principales méthodes par lesquelles les combattants s'engagent dans le conflit armé et de ce fait, les concepts et la doctrine de l'Armée Rouge doivent être examinés afin de mieux préparer nos forces à la guerre moderne.

Dans la communauté des études militaires estaliennes, la question de savoir si l'attaque ou la défense est décisive en temps de guerre est redevenue une question de premier ordre. Cela est dû en grande partie que les armées modernes ont émergé du brouillard des conflits irréguliers des dix dernières années contre des acteurs non étatiques ou des forces armées utilisant des tactiques asymétriques, faute de moyens matériels suffisants pour une guerre de haute intensité. Dans ces guerres, il faut reconnaître que les opérations offensives et défensives à grande échelle étaient inexistantes et la question dichotomique de la primauté de l'attaque et de la défense n'avaient aucun rapport avec les résultats obtenus. Des champs de bataille d'Eurysie Centrale aux conflits de Paltoterra en passant par les guerres au Nazum, les conflits armés modernes attestent du fait que les combattants gagnent ou perdent des guerres par attrition. Les acteurs qui sont incapables d'endurer les chocs et les besoins en matériel des guerres longues et usuelles sont souvent ceux qui perdent dans les conflits armés modernes, industriels et technologiques.

D'autre part, les acteurs qui sont prêts à accepter la centralité de l'attrition sont les mieux structurés pour survivre aux crises existentielles de la guerre : ils ne sont pas surpris par la durée d'une guerre et le coût en matériel, et ils persistent à atteindre leurs objectifs politiques. Certes, les acteurs ayant la profondeur stratégique nécessaire pour résister à l'usure et conjurer l'épuisement de leurs bases de puissance nationales sont les mieux placés pour gagner car la guerre reste avant tout une épreuve de force. A l'inverse, les acteurs qui sont spécialement conçus pour des gains rapides et organisés pour une caractéristique de la guerre plutôt qu'une autre (donc l'attaque ou la défense) ont tendance à trébucher dans les conflits armés et à être rapidement vaincus, ou à subir des leçons très douloureuses alors qu'ils s'efforcent de s'adapter aux réalités d'usure des conflits armés. De plus, toute guerre pose un compromis entre la létalité et la dissimulation : se spécialiser dans l'attaque, la défense ou la bataille décisive oblige à sacrifier sélectivement la flexibilité nécessaire pour s'engager dans ces compromis. Au lieu de se spécialiser ou d'optimiser l'attaque, la défense ou la détermination, les armées estaliennes devraient rechercher les caractéristiques transcendantes de la guerre qui sont saillantes pour ces trois caractéristiques de la guerre. De plus, en examinant le caractère décisif par rapport à l'attaque et la défense, ainsi que leurs rôles dans la guerre, il est important d'examiner si ces termes sont toujours pertinents.

L'Armée Rouge devrait plutôt organiser ses forces militaires autour du principe de conduire sans relâche un adversaire vers l'épuisement stratégique. Les forces armées estaliennes devraient y parvenir en possédant la capacité d'itérer sans relâche à travers un cycle de défi-réponse guidé par l'interaction de trois activités transcendantes : déplacer, frapper et protéger. Cette construction de Move, Strike and Protect (MSP) est une alternative agile à l'optimisation autour d'opérations offensives et défensives qui transcende les pièges associés à l'organisation, l'équipement et l'éducation aux différents types de combats parce que sa dextérité lui permet d'aborder les rigueurs des opérations offensives et défensives. La MSP, associée à la compréhension que la détermination dans la guerre moderne est éphémère, et à la triste réalité de la centralité de l'attrition dans la nature de la guerre, devrait constituer les principes d'organisation de base des forces armées estaliennes.


L'esprit de décision, un terme factice :

Dans le jargon politico-militaire, la décision en temps de guerre est le résultat d'une action militaire qui a un impact direct sur l'intention d'une action militaire ou qui vise une politique spécifique. En d'autres termes, il décrit les changements de stratégie ou de politique provoqués par l'activité militaire. De plus, la détermination au sens politico-militaire est la traduction du combat en la réalisation d'un objectif stratégique et politique important que l'autre partie est forcée de reconnaître et d'accepter lorsque la guerre est terminée. En effet, un résultat décisif au niveau politique et stratégique est un résultat victorieux ou un résultat qui génère un changement ponctuel dans la façon dont l'acteur adverse continue de s'engager dans le conflit.

Considérée d'un point de vue réaliste et pragmatique, la soi-disante logique de la décision, à notre époque, n'est plus valable. Les chefs d'Etats n'ont pas mené leurs forces dans la bataille depuis plus d'un siècle et demi, ce qui signifie que les défaites militaires catastrophiques n'ont plus la signification politique qu'elles avaient dans le passé. En conséquence, le terme décisif devrait être mis de côté et ne plus figurer au centre du langage militaire estalien. De plus, un seul engagement ou une seule bataille a rarement un impact stratégique ou politique direct et immédiat sur le cours ou l'issue d'une guerre. Les armées modernes ne sont pas des organismes fragiles et autonomes, sujets au choc et à l'isolement, comme elles l'étaient lors des siècles précédents. Au lieu de cela, les armées modernes sont l'expression d'Etats égoïstes qui possèdent des bases politiques, intérieures, économiques et industrielles complexes et adaptatives à partir desquelles ils peuvent faire avancer leurs intérêts nationaux respectifs. Lorsqu'un acteur parvient à la décision d'un conflit armé moderne, c'est-à-dire qu'il impose une décision militaire ou politico-militaire à un adversaire, cette décision est une condition temporelle et éphémère. Bien que la soi-disante "action décisive" puisse sembler initialement entraîner des conflits plus courts et moins coûteux, en particulier par opposition à l'épuisement stratégique, qui semble long et coûteux, ce dernier est étayé par des faits, tandis que le premier est ambitieux et généralement anhistorique dans les conflits armés modernes. En conséquence, l'optimisation des prochains conflits autour de l'idée de décision est une course folle. En revanche, l'optimisation des prochains conflits devrait davantage se reposer sur la génération de forces capables de dominer un cycle inébranlable de défi-réponse qui s'itère jusqu'à ce que son adversaire soit stratégiquement épuisé.

La doctrine militaire estalienne actuelle aggrave les problèmes associés à l'utilisation du terme de décision. La doctrine militaire estalienne le brouille en assimilant son utilisation à l'accomplissement de la mission, ce qui estompe davantage la nuance de changement positif associée aux fondements théoriques du concept en lui-même : points décisifs, engagements décisifs, espaces décisifs, bataille décisive, opérations décisives, campagne décisive, résolution décisive, facteur décisif, victoire décisive. Tout cela infecte déjà le jargon militaire estalien. L'utilisation et l'abus du terme ne fournissent aucun sens clarifiant aux mots auxquels il est attaché dans la doctrine et l'analyse contemporaines. Ceci, associé à son caractère temporel dans la guerre moderne, signifie que son utilisation n'apporte presque aucune valeur sur la façon d'optimiser les conflits armés. On peut soutenir que le gouvernement estalien et l'Armée Rouge seraient mieux servis en supprimant complètement le terme de leur lexique et en utilisant un terme ou une expression qui décrit ce qu'ils ont réellement l'intention d'accomplir avec une action militaire.

Attaque et défense, fausse dichotomie :

L'histoire militaire estalienne fournit une leçon utile pour réfléchir à l'alignement stratégique avec l'attaque ou la défense. Les Estaliens sont entrés dans la Grande Guerre d'Estalie stratégiquement alignés, c'est-à-dire organisés, équipés, entraînés et orientés doctrinalement pour l'attaque. L'élan vital et le culte de l'offensive étaient des termes ouvertement utilisés au sein de l'armée royale estalienne pour décrire cette posture stratégique et cette optimisation. Pourtant, cet élan estalien et son esprit offensif ont eu du mal à venir à bout d'une Kartalie adaptative, qui a développé des méthodes innovantes, telles que des tactiques d'infiltration ainsi que des opérations telles que sa défense en profondeur élastique pour compenser et surmonter l'optimisation estalienne de l'attaque. Le cycle pragmatique de défis-réponses entre l'Estalie et la Kartalie a transformé la promesse d'une guerre courte et décisive en un long travail d'usure et destructeur qui a coûté aux Estaliens une génération entière de jeunes hommes et un des conflits les plus traumatisants de son Histoire.

Les acteurs stratégiques ne gagnent pas les guerres par des armées orientées vers l'attaque ou la défense, mais en déployant des armées capables de résister aux rigueurs d'un combat destructeur et de survivre à leur adversaire. En d'autres termes, l'épuisement stratégique est le chemin de la victoire dans la guerre. Le général Stalsnov, héros de la Grande Guerre d'Estalie, s'en rendait compte en déclarant avec emphase : "Tout l'art de la guerre consiste dans une défense raisonnée et extrêmement circonspecte, suivie d'une attaque rapide et audacieuse". Par conséquent, lorsqu'ils réfléchissent à la façon d'optimiser une armée, les stratèges ne devraient pas se concentrer sur l'attaque ou la défense mais plutôt sur la façon dont l'armée peut être utilisée pour pousser un adversaire à l'épuisement stratégique en parcourant de manière itérative les opportunités de défi-réponse.

En commençant par le sommet et en allant vers la fin tactique des choses, les forces armées estaliennes doivent optimiser pour consommer la profondeur stratégique d'un adversaire (c'est-à-dire sa base industrielle, son capital humain, ses transports stratégiques et son soutien politique et national) car c'est le moyen le plus fiable d'amener un adversaire politique à la table des négociations. Au niveau opérationnel et tactique, une armée doit être optimisée pour combattre sans relâche et détruire un adversaire pragmatique qui tente à la fois de survivre et d'atteindre ses propres objectifs politico-militaires. En bref, les forces militaires estaliennes doivent être optimisées pour résister et gagner des guerres longues et destructrices. Ces guerres longues et destructrices ne sont pas gagnées en étant meilleur dans les opérations offensives ou défensives. Tout aussi important, ces guerres ne sont pas gagnées en étant optimisés pour l'attaque au mépris de la défense, ou vice versa. Au lieu de cela, se déplacer de manière itérative et habile, frapper un ennemi et se protéger soi-même et ses intérêts, aussi longtemps qu'il le faudra, sont les clés pour débloquer la victoire politique dans de telles guerres. Par conséquent, étant donné la fausse dichotomie entre l'attaque et la défense, et l'insignifiance générale du moment décisif dans la guerre moderne, comment une armée peut-elle s'optimiser pour les guerres d'usure dans lesquelles elle doit passer sans cesse par des opérations offensives et défensives jusqu'à ce qu'elle remporte une victoire politique ?


Principes d'organisation :

  • Move, Strike, Protect :

  • Compte tenu de la nature d'attrition des conflits armés, l'optimisation des forces doit commencer par l'organisation et l'équipement pour tenir compte des destructions et des pertes sur le champ de bataille. Les arguments selon lesquels l'avenir des conflits sera moins meurtrier ou destructeur sont déconnectés de la réalité, sont à la limité du délire et ne sont en aucun étayés par beaucoup plus que des vœux pieux. Il faut donc constituer des forces capables d'absorber les pertes humaines et les pertes matérielles. La structure des forces doit être optimisée autour des idées d'élasticité, de redondance, de mobilité et de suradaptation localisée. Du point de vue de la méthode de combat, trois idées principales transcendent les opérations offensives et défensives tout en tenant compte de la nature usante des conflits armés : déplacer, frapper et protéger (MSP). Dans un conflit armé, qu'un acteur se trouve en attaque ou en défense, les forces doivent être optimisées pour la MSP. Non seulement ces principes transcendent l'attaque et la défense mais ils sont tout aussi pertinents au niveau stratégique, opérationnel, tactique et micro-tactique des conflits armés. La Fédération des Peuples Estaliens doit posséder des capacités MSP à travers la distance stratégique, opérationnelle et tactique. Les forces militaires à tous les niveaux de la guerre, en revanche, doivent être capables de se déplacer, de frapper leurs adversaires et de se protéger. D'un point de vue pragmatique, les principes décrits sont universels.

  • Organiser et optimiser l'attrition :

  • L'attrition est un terme descriptif pour les batailles, les campagnes, les opérations ou les guerres au cours desquelles des niveaux élevés de destruction se produisent. Dans les environnements d'usure, les deux acteurs peuvent être soumis à des niveaux élevés de destruction, ou l'un d'eux peut infliger de lourdes pertes à l'autre. Dans les deux cas, une force militaire qui s'efforce de détruire une quantité importante de la puissance de combat de l'ennemi, de faire avancer l'ennemi vers l'épuisement stratégique, ne permet pas simultanément que la même chose lui arrive. Ainsi, les arguments contre l'attrition suggérant que les opérations de destruction ont un impact réciproque sur soi-même sont des épouvantails peu convaincants qui ne résistent pas à un examen rigoureux. De plus, l'attrition est une caractéristique fondamentale de la guerre. En tant que caractéristique fondamentale, l'attrition est une composante saillante de la nature de la guerre. L'attrition est justifiée en tant que principe d'organisation et d'optimisation des forces armées estaliennes.

  • Organiser et optimiser la position et la dérive :

  • Une autre façon de penser à la guerre terrestre et à la guerre interarmées, au lieu de la dichotomie inutile manoeuvre-attrition, est de se déplacer et de se positionner. Le roving est une tactique d'opérations orientée de manière linéaire. La guerre itinérante est l'utilisation du mouvement et des niveaux de destruction dépendants de la situation, d'un point A à un objectif au point B. La guerre de positions se produit lorsque les tactiques et les opérations sont orientées sur quelque chose de relativement proche, en prenant un morceau de terrain relativement localisé, ou une force militaire, ennemie ou amie. Dans tous les cas, il utilise le mouvement pour atteindre son objectif. Le contact léger et lourde doit être croisé contre la pensée positionnelle. Dans certains cas, une force militaire doit recourir à des contacts intenses et doit moins se concentrer sur le déplacement rapide pour soutenir adéquatement son opération. A l'inverse, certaines situations nécessitent un petit degré d'attaques directes et indirectes contre un ennemi et plus d'accent sur les mouvements rapides. Considérées collectivement, ces quatre variables créent une taxonomie méthodique simple pour les tactiques et les opérations : les tactiques de position et les opérations avec des attaques directes et indirectes légères sont des manœuvres ; les tactiques de position avec de lourdes attaques directes et indirectes sont des tactiques et des opérations de piégeage ; les tactiques itinérantes et les opérations de contact léger sont des opérations mobiles ; les tactiques itinérantes associées à un contact intensif sont des opérations méthodiques. L'attrition, quant à elle, est un état d'être et une caractérisation de la guerre dans laquelle se produisent des pertes élevées à la suite d'attaques directes et indirectes importantes. A l'avenir, les armées estaliennes devraient améliorer leur optimisation de la guerre en rejetant la pensée centrée sur la manoeuvre et leur dénigrement de l'attrition ; ils devraient plutôt adopter la construction manoeuvre-piégage-mobile-méthodique. Ce modèle, qui fonctionne de concert avec la construction de la MSP, fournira à l'Armée Rouge une pensée mieux ancrée dans les réalités de la guerre, plutôt que de nager dans un bassin de concepts archaïques.
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