21/02/2015
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Année électorale 2014 - Que la folie commence ! - Page 2

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Le Vaillant Velsnien


Traduction : Le bolchevisme/communisme sans son masque

Cher lecteur,
Pour cette première édition du Vaillant Velsnien, j'aimerais avant de commencer mon article me présenter moi ainsi que le journal. Je m'appelle Flaurius Gradeberg, je suis velsno-miridian et diplômé de l'université d'Elysium. Notre ambition à moi et mon équipe pour ce journal est d'en faire un média garantissant la véracité de ce qu'il avance et soucieux de placer la raison et la réflexion avant tout. Le but vous fournir à vous lecteurs et lectrices une information fiable, véridique ainsi des débats d'idées. Le positionnement politique du journal est de centre droit mais tous les avis y seront exprimés. Maintenant cette brève présentation terminée passons au sujet du jour : le PEV bras armé de la Loduarie en Velsna. Bonne lecture !

Le Parti Eurycommuniste Velsnien que nous nommerons ici PEV était jusqu'ici une force politique mineure de notre Grande République; Toutefois depuis les journées de barricades la donne a changée et le PEV est désormais l'une des force politique les plus importantes. Pourtant ce parti communiste représente un énorme danger pour notre belle patrie et laissez moi vous expliquer pourquoi.

La première signification d'une victoire du Pev serait la mise en place d'une vassalisation de Velsna par la Loduarie. En effet et le PEV ne s'en cache pas, le parti est très proche de la Loduarie et la prend pour modèle. Le tout en prônant une politique de rapprochement avec le régime de Lorenzo. De plus le parti a récemment rejoint l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme dont la plupart de ses financements semblent provenir. Ainsi face à un partie pro loduarie et financé probablement par cette dernière le risque de mise sous tutelle de Velsna est important. Or notre beau pays est fort et nul ne doit lui dicter sa conduite. Voter pour le PEV c'est voter contre sa patrie.

De plus une victoire du PEV signifierait une politique étrangère calquée sur celle loduarienne : l'interventionnisme. Souhaitez vous que Velsna s'engage dans des conflits lointains de pays insignifiants afin de propager l'idéologie barbare du communisme ? Non ! Souhaitez vous que vos enfants vous soient enlevés pour partir à la guerre loin de chez eux ? Non ! Pourtant c'est ce que amener le PEV au pouvoir créera, une Velsna communiste sacrifiant votre argent et vos enfants dans des guerres inutiles. Voter pour le PEV c'est voter contre la paix.

Par ailleurs le PEV est un champion du désordre et de l'anarchie. La seule chose à laquelle il est bon c'est de créer le chaos comme le montre la journée des barricades. Sa proposition d'abolir le cens électoral mettra en péril la stabilité de nos institutions centenaires et ses projets de nationalisations déstabiliserons notre économie nuisant à notre pouvoir d'achat. En somme une victoire du PEV signifie le chaos économique et politique. Ainsi voter pour le PEV c'est voter contre la stabilité.

Pour conclure le PEV est le parti du chaos, de la guerre et de la vassalisation, alors cher lecteur méfie toi.

Flaurius Gradeberg, chroniqueur pour le Vaillant Velsnien




Effets :
- Article anti PEV et anti communiste (l'ONC encore une fois )
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Les Hommes du Patrice : la discrète campagne de DiGrassi



Le coup d’envoi était donné et la campagne battait son plein dans les rues de la capitale. Si les eurycommunistes avaient gagné la cause de nombreux citoyens des classes censitaires inférieures, il ne fallait pas sous-estimer le poids que représentait Matteo DiGrassi dans la vie politique de la ville depuis son triomphe. Il était le héros après tout, celui qui avait effectué son entrée triomphale en distribuant de l’argent à tous, qui avait commencé l’assainissement des institutions républicaines par l’éviction systématique de l’engeance scaelienne. Mais même DiGrassi en avait conscience : les états de grâce ne durent pas et les électeurs indécis changent souvent d’avis, parfois au dernier moment. Les velsniens sont pour sûr versatiles, et malgré le socle électoral impressionnant de DiGrassi et des sondages flatteurs, il fallait que cette campagne soit rondement mené, ne serait-ce que pour mettre en œuvre la plupart des réformes promises par la fin de cette guerre civile.

De par son programme, DiGrassi avait rassemblé un vaste spectre politique, suffisamment large pour s’assurer un statut de favori, tout en restant conforme à sa propre vision d’une République conservatrice, qui ne risque pas de sombrer dans la réaction, tout en admettant la réalité de certains changements de société. Ce dernier s’arrangea pour ne jamais faire de sa cause un attrape tout électoral, comme l’avait pu l’être l’ancienne faction des Hommes de la Plèbe, une opposition de principe hétéroclite, qui avait fini par exploser sous le poids de ses contradictions internes en un multitude de mouvances, des anciens partisans de Vinola aux eurycommunistes. Indéniablement, DiGrassi bénéficiait d’une certaine clarté du paysage politique conservateur : les optimates étaient pour ainsi dire ruinés, et ONDehors était une faction modeste qui devrait avant tout servir d’appoint plutôt que de véritable adversaire idéologique.

C’est dans ce cadre que les digrassiens avaient lancé leur machine électorale monstrueuse. De très loin, leurs fonds de campagne leur permettent de s’adonner à des dépenses inimaginables pour les autres factions. Si Velsna est devenue plus démocratique, elle n’est pas pour autant…démocratique. L’inexistence des plafonds de campagne rend la chose concrète. La campagne velsnienne est agressive, toujours : les noms des candidats sénateurs sont partout bardés à chaque coin de rue en absence de législation sur l’affichage public. Les bagarres entre colleurs d’affiches digrassiens et eurycommunistes se multiplient eux aussi, parfois jusqu’à la mort de plusieurs d’entre eux. Autant d’affaires qui sont bien souvent mises sous le tapis pour ne pas gâcher la fête électorale que représente ce moment sacré dans la vie publique du pays. Le bureau de soutien de la faction digrassienne reçoit chaque jour des dizaines de demandes de soutiens de la part de candidats indépendants qui souhaitent bénéficier d’une dynamique salvatrice. On se presse dans les coulisses, à voir les candidats et sénateurs sortants un par un afin de sceller des alliances de circonstance. Ces tractations sont souvent longues et laborieuses, et c’est une problématique qui ne se pose pas aux partis plus structurés qui sont en train de se former à Velsna comme le PEV. Mais DiGrassi a fait le choix de l’organisation de la faction politique : souple et malléable, mais qui a tendance également à perdre les électeurs. DiGrassi considère le Sénat comme le sujet d’individus plutôt que de partis, un mode d’organisation qu’il réprouve en vertu de l’approche traditionnelle de l’élite velsnienne des élections. Choix risqué dans cette ère de changement, mais qu’il peut se permettre au vu de son omniprésence dans le débat public et son avance dans les sondages.

Qu’en est-il donc de l’approche médiatique de la campagne ? DiGrassi s’est entouré d’un personnel qui donc, est fort varié de par les horizons politiques dont il est provenance. Seule exception : interdiction formelle d’intégrer dans la faction des personnalités s’étant compromises avec Dino Scaela. En dehors de cela, une très grande partie de l’ancien personnel de la République et des députés sortants conservateurs ont prêté allégeance à la faction, lesquels servent à leur tour la campagne de DiGrassi à l’aide de leurs réseaux d’influence et de clientèle dont ne disposent pas leurs adversaires. Il va sans dire que l’un des plus grands avantages des Hommes du Patrice, est leur omniprésence dans tous les rouages de l’Etat
républicain, qui leur assure un soutien implicite de la plupart des organes de pouvoir. Velsna est devenue une démocratie dorée, et non pas un régime complet et libéral, qu’on se le dise. Beaucoup de sénateurs se joignent déjà au mouvement pour sauver leurs sièges face à une hypothétique percée du PEV. Le sénateur-doyen Gabriele Zonta est l’un de ces soutiens de poids, de même que Carlos Pasqual, sénateur historique du camp conservateur et qui est devenu célèbre à l’étranger par son inscription au concours de mister univers (Une récompense est prévue pour celui qui se trouve être l’auteur de cette farce). Ces sénateurs apportent leur expérience de la scène et de la rhétorique, en soutien d’un DiGrassi dont l’exubérance et la mise en scène ne sont pas ses meilleures qualités. Ainsi, ce dernier entend bien économiser ses apparitions, et ne pas dilapider inutilement son capital politique. Son approche relève su paternalisme distant se plaçant au-dessus de la mêlée, comme pour signifier qu’il n’a à se mêler à ce qu’il considère être comme des intrigues politiciennes. Autant dire quavec une telle assurance, une défaite relèverait de l’anomalie. Pourtant…

Et pourtant une petite musique monte et nourrit les inquiétudes. Avec possiblement, la probabilité selon laquelle DiGrassi serait dans une situation de majorité relative. Dans ce cadre, que faire ? Personne n’y pense encore sérieusement, mais des options sont envisagées. Bien que ne considérant pas pour l’instant avec sérieux cela, des appels du pied pourraient être faits du côté d’ONDehors dans ce cas de figure. Ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les positions internationales de la cité sur l’eau. Plus improbable encore : le concours des libéraux vinolistes qui se sont reconstitués en formation politique. Mais cela relève presque de la politique-fiction.

Que la campagne débute donc, et qu’elle soit favorable au « restituteur du Sénat ».
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Sondage comparatif

Institut Tor pour le journal Quotidia, 16 février 2014 et 6 mars 2014



Velsna: Sénat des Mille, 6 mars
Drapeau

Sociologie de la cité
: aisée, diplômée (population étudiante nombreuse), activité industrielle notable (groupe naval Laurenti Alfonso, Arsenaux de Velsna), ville tertiarisée, ville ouverte sur le commerce international.





Velsna: Sénat des Mille, 8 avril
Drapeau

Évènements récents: Entrée en campagne des eurycommunistes, des digrassiens, des communalistes, des libéraux et des optimates. Incident de Pointe-Mogan
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Réorganiser les rangs.



Un défi de taille, c'étaient là les justes termes afin de décrire cette situation intenable sur le long termes dans laquelle se trouvait les Optimates de Léandre désormais Fortuna. Dom Francisco Altarini, avait pris place depuis les aurores. au sein du bureau d'Erico Sionni, l'une des pointures restantes de l'élite Landrine qui on ne savait trop comment avait réussi à passer sous les radars des partisans de Di Grassi lors de la grande saisie. Certainement était-ce dû au fait en bonne partie car le Chauve en digne résistant des meilleures heures avait tourné casaque à un moment opportun pour passer dans le camp des vainqueurs et ainsi garder quelques miettes pour pouvoir y trépasser en silence et dans l'indifférence générale d'ici quelques mois, ce en emportant avec lui ce qui restait de "la faction du traitre". Quand à savoir si c'était un suicide volontaire ou juste qu'il était parfaitement délusionnel... Difficile à dire, le programme et la ligne directive de l'intéressé et des ténors Landrins était... Comment dire. Une invitation à sauter dans le gouffre. Une absurdité sans nom. Un délire de vieillard sénile. Ces gens étaient-ils seulement au courant que les rapports de force s'étaient inversés ? Que Di Grassi et les réformistes, fussent-ils mous, étaient désormais en tête ? Et qu'il fallait un cap clair et logique désormais prenant en compte ces conditions car elles étaient désormais posés et enterrés ? Un rétropédalage général était une lubie, une fantaisie, il était plus que temps de faire rentrer ça dans tous les crânes à moitié ou totalement dégarnis de ces sinistres imbéciles... Enfin, il y avait toutefois une poignée de points à conserver, voir même à étoffer et à améliorer, mais ceux ci demeuraient une minorité au sein d'un océan quasi sans fin d'âneries entremêlés à des rêves de gloire passés rivalisant avec celle de la folle de Lykaron à l'exception que cette dernière avait au moins des arguments et des moyens pour entamer une partie de ses ambitions, ce qui n'était plus le cas de ces perdants fragiles de Velsna.

Engoncé dans son fauteuil Francisco pondérait sa marche de manoeuvre, d'une part ce n'était pas comme si les Landrins auraient le choix de tergiverser, après tout c'est lui qui avait les fonds maintenant, merci cousin notamment, et la masse disposant du plus d'influence dans leur camp. Toutefois... Le problème était désormais la base électorale, traditionnellement celle ci était assez nombreuse afin de fournir une part confortable de sénateurs... Mais ça... C'était avant. Les nouvelles classes censitaires, les nouvelles lois et surtout les pertes importantes lors de la guerre civile avaient rebattus les cartes et il fallait compter désormais avec de nouvelles voix ainsi que la fuite potentielle de milliers d'autres, appâtés par des prairies à l'herbe plus verte ou libérés de leurs "obligations" par le trépas de leurs "suzerains". Lorsque l'on habitue des personnes à certains luxes, elles ne peuvent plus s'en passer, c'est ainsi, et Velsna venait de goutter au changement, personne n'accepterait un retour en arrière total, et même partiel à dire vrai, tout au plus l'on pouvait préserver quelques statuts quo avec des efforts... Ou bien suivre le courant et essayer de diriger l'embarcation vers des embranchements plus acceptables de la longue rivière du changement. La défunte UMT avait procédé ainsi, Fortuna aussi, alors pourquoi pas Velsna après tout.

Fortuna plutôt que Léandre... Oh oui, l'idée était séduisante et plus faisable que le plan landrin. Il y aurait des protestations certes, mais c'était ça ou l'effondrement de toutes façon, hors de question de camper sur des positions pourries et renfermées, place à un coup de balais et à un coup de peinture sur la devanture. Et pour se refaire une santé, il n'y a pas 20 000 solutions, il faut empêcher la fuite des voix d'une part chez la concurrence et les adversaire, mais aussi capter une part de toute cette réserve de nouvelles classes censitaires qui pourront faire la différence. Pour ce faire, Altarini à une idée déjà, une très simple à dire et que les Optimates auraient dû faire depuis longtemps. Mettre fin à ce simili de sectarisme et se doter de sang neuf afin de créer une nouvelle garde de jeunes loups ne se reconnaissant pas dans d'autres camps et en manque de reconnaissance, un nouveau fer de lance jeune, dynamique et patriote prêt à se jeter dans l'arène politique afin de faire ses armes sous la supervision de leurs ainées. En d'autres, l'union de l'expérience de l'âge, mais aussi et surtout de la connaissance de ces nouveaux milieux. Ceux là même qui veulent avoir un mot à dire sur les existences et leurs avenirs.

Pour le reste, quelques lignes majeures s'imposaient :


  • "Proclamation du Triangle Infernal", les trois ennemis déclarés ou non de la Grande République et des Velsniens, ceux là même qui ont comploté et complotent encore dans l'ombre contre cette dernière et ses citoyens : Achosie (On ne les présente plus), Zélandia (Umbra se souvient) et Kolisbourg (Le Diablotin des mers du nord). Trois boucs pas si émissaires que ça dont les malversations et l'hostilité n'est plus à démontrer et nécessitant par conséquent des positions fermes, voir radicales au moins pour l'Achosie et un rappel constant qu'ils étaient assurément au fait du malheur de bien des gens.

  • Revue des projets à l'internationale, un renouement avec la sphère culturelle Leucytaléenne (Fortuna, Manche Sillice, états grecs... Ect) dans un cadre culturel et économique dans un premier temps afin de favoriser la prospérité de Velsna à travers la redécouverte de ses racines, et progressivement suggérer de se diriger vers une relation plus poussée avec les pays concernés.

  • Assouplissement des positions sur l'immigration afin de courtiser plus largement dans certaines franges très capitalistes de la société voyant là une main d'oeuvre peu chère, en érigeant toutefois des exceptions catégoriques , celles du Triangle entre autres. Dehors les terroristes !

  • Nouveau Slogan : Velsna et ses cités d'abords. Ce qui doit se traduire, par du pain, des jeux et un avenir pour les fils et filles de chacun.

  • Augmentation des moyens et des effectifs de la Segreda afin de lutter contre les ingérences étrangères en provenance notamment d'organisation internationales et d'autres aires culturelles qui ont foisonné durant la guerre civile. Mise sous surveillance des ressortissants de "Pays à tendances terroristes." déjà à Velsna (Cf le Triangle infernal).

  • "Réconciliation progressive des scaeliens" et autres forces politiques compatibles en vue d'une union sacrée contre les groupes hostiles subordonnés à des puissances étrangères. Transition de "Scaelien" vers "Altariniens". Demander le dédommagent ou tout du moins une aide financière pour les cité et villages ayant soufferts des avancés Vinolistes et Di Grassienne, notamment le Néorion et Hippo Reggia. Après tout Di Grassi doit avoir les fonds pour avec tout l'argent saisi...

  • Défense du Clientélisme et dérive progressive vers un modèle de Mercantilisme à la Fortunéenne, un "retour aux racines" des républiques marchandes prospères dignes de ce nom. Accroissement des fonds alloués à la Marineria afin de lutter contre la Piraterie et assurer le libre passage des biens, notamment Velsniens sur les voies commerciales clés potentiellement contestés.

  • Cela serait déjà un bon début en attendant d'étoffer la chose et surtout de sonder les jeunes et nouveaux avis. Ce qui allait déjà donner énormément de travail en tant que tel. Bien plus que nécessaire à dire vrai car cela demeurait une tâche herculéenne.

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    La grande grève des usines Strama : 60 jours d'une lutte finalement récompensée
    On a jeté des voitures raskenoises à la mer



    La victoire de DiGrassi n’a pas résolu tous les problèmes, loin de là. Les soldats n’ont pas été les seuls à mener le combat face aux scaeliens putschistes, il y a eu d’autres batailles dans la foulée de la journée des barricades et des instructions du PEV, des batailles ouvrières, parfois conduites avec le verbe et l’esprit, d’autres fois par la dernière extrémité à laquelle sont contraints les salariés. Beaucoup des mouvements de grève initiés en protestation de Scaela se sont poursuivis, parfois à l’incompréhension du Sénat restauré de DiGrassi.

    Ce dernier savait diriger des troupes sur un champ de bataille, il savait manœuvrer en politique et survivre à l’impitoyable système velsnien, il savait sonder les cœurs et y dénicher des aspirations collectives. Mais jamais DiGrassi n’aurait pensé que le désir de changement dans la manière dont on conçoit la politique, l’économie et le travail serait si tenace et profondément ancré dans les esprits d’autant de velsniens, qui découvraient à leur plus grande joie qu’ils possèdent un pouvoir de décision plus grand que jamais ils n’ont eu. Peut-être avait-il espéré trop naïvement que la victoire provoquerait une anesthésie temporaire, que tous verraient le temps de quelques mois leurs maux magiquement évaporés, ce qui lui laisserait le temps d’effectuer toutes les réformes devant assurer l’avenir de la Grande République. Mais pour la première fois depuis longtemps, Matteo DiGrassi pensait qu’il s’était peut-être trompé. Et dorénavant, le gouvernement avait affaire à des mouvements qui avaient aidé à la défaite du traître. Dans cette situation, que faire ?

    En effet, la défaite du tyran a pavé la voie à l’expression de revendications provenant de toutes les strates de la société, revendications qu’il convenait de laisser se libérer avec parcimonie, selon la philosophie politique fondamentalement conservatrice de la Grande République, tout en s’assurant que les fondements du système ne changent jamais. Mais ce n’était pas là l’avis des ouvriers des usines Strama à Saliera. Le Groupe automobile Strama, le premier producteur national du secteur, était depuis la révolte de la cité contre Scaela, en proie au mouvement de grève le plus important de l’Histoire du pays. Ce qui avait démarrer sur la simple revendication de chasser le tyran sur incitation des ouvriers du PEV s’était transformé en un grand combat pour l’instauration d’un salaire minimum, la création d’une durée hebdomadaire limite de travail et la création d’un conseil des employés devant pouvoir faire véto sur certaines décisions de la direction. Sur les 60 000 employés que comptaient le groupe, près de 90% étaient désormais considérés comme absent, tandis que l’occupation du gigantesque complexe situé en périphérie de la ville empêchait toute reprise du travail.

    D’ordinaire, cette situation aurait été bien vite résolue par un envoie de la Garde civique de Saliera, avec si non-dispersion, une répression sévère du mouvement. Mais pour la première fois, l’armée ne vint pas à la rescousse du conseil d’administration de l’entreprise, malgré ses appels du pied au Sénat local. Pour cause, l’abrogation du Sénatus consulte sur l’abrogation des syndicats et fraternités ouvrières commençait à avoir ses effets, alors que dans le même temps, une opinion publique de plus en plus acquise à la cause des grévistes faisait entendre sa voix pour appeler à des négociations entre les deux parties, et une satisfaction de leurs revendications. Le rapport de force avait changé, c’était la première fois. Il n’y avait personne pour empêcher le blocage des ateliers et des entrepôts de stockage, il n’y avait personne pour empêcher les descentes des ouvriers au grand port de Saliera, qui bloquaient volontiers l’arrivée à quai des véhicules de la concurrence raskenoise. Et lorsque ceux-ci arrivaient à décharger, les grévistes s’empressaient de d’affairer autour des conteneurs et de les jeter à la mer avec tous les moyens qu’ils avaient à disposition. Des voitures de luxe au fond de l’eau, victimes de la concurrence jugée déloyale que livraient les industries étrangères du secteur de l’automobile sur le marché velsnien. Ces traités de libre-échange, avec la Zélandia, Rasken, Teyla, faisaient de plus en plus d’ombrage à cette classe censitaire inférieure désormais munie d’une expression politique, et dont que le pouvoir avait concédé à contre-cœur. Si ONDehors avait tenté de récupérer à son compte l’évènement, en particulier lorsque le sujet des traités à l’étranger avait commencé à être remis en question, c’est bien entendu le PEV qui était le plus à l’attention. Pour cause, les usines Strama étaient un vivier de recrutement historique du parti, et une fédération propre à l’entreprise avait ses représentants au comité central du parti. Bastion également, car le secrétaire Géorgi Marcos avait été manœuvrier pendant près de 30 ans en son sein.

    Fort de cet ancrage, le PEV s’est donc offert une visibilité sans pareil en noyautant le comité de grève, et en organisant à chaque fin de semaine des visites très médiatisées de l’usine des membres du comité central, qui étaient les seuls responsables politiques dont l’entrée était autorisée par les salariés. Les autres ? On dit que le PEV chargeait les ouvriers de se faire les garants du fait que personne n’y entrerait, pas même les communalistes du CCC, dont les militants PEV dénonçaient l’entrisme potentiel du Grand Kah dans l’économie velsnienne auprès d’eux, de sorte à ce que ces derniers ne les considèrent pas mieux que les raskenois. On assistait ainsi à des scènes où les encartés PEV chassaient, parfois avec coups et blessures, les étudiants sympathisants du CCC venus tracter aux portes du complexe. Pour ces militants, le signal était donc lancé. Il n’y avait à Velsna qu’un seul « Grand parti des travailleurs » : le PEV.

    A l’inverse, l’arrivée de Géorgi Marcos fut vécue comme un évènement triomphal. Autour de la buvette, le secrétaire et les responsables du mouvement parlaient comme d’un même monde. Sur le plan des idées, on peut dire que le PEV et les ouvriers calquaient les uns sur les autres leurs revendications, dans un cercle vertueux d’influence mutuelle. Les ouvriers étaient PEV et le PEV, c’était les ouvriers.

    En désespoir de cause, admettant finalement leur défaite et voulant à tout prix reprendre la production, les sénateurs demandèrent à la direction de l’entreprise de céder aux demandes des employés. Il y avait là un air de victoire avant l’heure pour le PEV, car lorsque les ouvriers se rendirent à la négociation victorieuse, ceux-ci étaient accompagnés de membres de la section Strama du Parti. C’était inédit : la première entreprise velsnienne a introduire une limite de temps de travail horaire et hebdomadaire (44 heures), la première dotée d’un comité d’entreprise, la première à instaurer un salaire minimum légal. Rarement Géorgi Marcos n’avait été aperçu aussi enthousiaste : « Ce jour est celui où les ouvriers de ce pays ont finalement relevé la tête. Maintenant il faut relever les corps. » martelait-il aux micros des journalistes. Aux yeux du pays et des électeurs, le PEV s'est affirmé ce jour comme une organisation puissante capable de tenir tête à n'importe qui, comme si Marcos s'était substitué l'espace d'un instant à tous les organes de pouvoirs de la République pour être à l'avant garde d'une société alternative.

    Cette élection semble plus serrée que prévue. Qui l’aurait cru il y a seulement deux mois ?
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    Un discours pour les réunirs tous

    Sylvio Sapore



    La fin de la campagne électorale approchait à grands pas, marquant en fin de compte un tournant décisif, quel qu'il soit, pour le paysage politique velsnien. Cette campagne électorale allait dessiner le champ politique velsnien des prochaines décennies, déterminant ce qui serait acceptable de dire ou non dans les médias. Les positions populaires, les positions marginales et, en fin de compte, cette élection allaient redessiner une partie de la culture politique velsnienne au sens large. Durant cette campagne électorale, nombre de mouvements, des hommes de l'ombre ou dans les appareils des partis politiques, avaient pu être observés. L'un des plus cruciaux était les nombreuses discussions entre Sylvio Sapore, président de l'Union Pour la République, et Louis de Charlerie, philosophe et conseiller de Sylvio Sapore.

    Au fil de la campagne électorale, Louis de Charlerie avait réussi à accroître la confiance qu'avait Sylvio Sapore pour lui. Ce dernier se fiait de plus en plus aux avis, aux jugements et aux conseils du Teylais, qui, selon les sondages, allait peut-être réussir l'impossible. Ce Teylais avait réussi à donner une dynamique favorable au mouvement vinoliste et à l'Union Pour la République. Certes, les idées de la faction avaient dû être mises à jour pour correspondre aux réalités de la Grande République de Velsna, et Sylvio Sapore le comprenait. Ce qui n'était pas le cas de tout l'état-major du mouvement politique.

    Ce jour-là, à quelques jours de la fin de la campagne électorale, les deux hommes discutaient du prochain et dernier meeting de campagne en tant que "tête de liste" de tous les candidats du mouvement politique. Contrairement aux dernières fois, le Teylais était venu avec une surprise pour Sylvio, et cette surprise concernait Matteo Digrassi et plus généralement l'agressivité qu'il pourrait mettre dans son discours politique. Inversement au dernier meeting, il avait autorisé Sylvio à attaquer Matteo Digrassi pour plusieurs raisons, bien que cela pourrait contrevenir à la stratégie d'union prônée par le parti après la guerre civile.

    La première raison est évidente, bien entendu. Sylvio se retenait d'attaquer Digrassi malgré sa haine envers lui. Il le faisait car les sondages montraient que la stratégie développée par le Teylais était la bonne, mais cela avait des conséquences sur l'humeur de l'homme et son entrain dans la campagne. En cette fin de campagne où tout pouvait se jouer, Sylvio devait être au meilleur de sa forme, alors il lui donna la possibilité d'attaquer Matteo Digrassi, l'homme comme le politique. Afin de ne pas contrevenir à la stratégie de l'union, Louis de Charlerie ajouta en obligation que les attaques devraient être portées uniquement sur Matteo Digrassi et sa politique. Aucune attaque sur les militants, adhérents et sympathisants vinolistes. Louis de Charlerie estime, à raison ou à tort, que les attaques contre Matteo Digrassi, si elles sont concentrées sur le fait d'avoir abandonné Vinola et son frère à la faucheuse, devraient éviter les accusations de diffamation et de "non-unionisme" face à la violence des attaques et aux faits qui seront réécrits d'une manière qu'il espère habile.

    Il avait de bon espoir dans le fait que ces attaques, en supplément d'une question qui allait être martelée sur les réseaus sociaux en plus d'argument sur la percée des communistes sur son mandat allait faire venir des électeurs conservateurs Digrassites auprès de l'Union Pour la République. En outre, il allait être difficile d'avoir une position d'équilibriste sur les grèves au sein du groupe automobile Strama, pourtant le parti devait se positionner afin de ne pas laisser percer le P.E.V au sein des classes ouvrières et populaires. C'était la, une partie de l'électorat du parti vinoliste à travers le social-libéralisme. Le dernier discours allait être populiste, plus qu'à l'accoutumée, mais cela ne dérangeait aucun des deux hommes, convaincus de la nécessité d'un discours populiste en cette fin de campagne afin de pérenniser la survie de la faction vinoliste. Afin de s'assurer de capter une partie de l'électorat conservateur mais aussi de capter l'électorat communiste, social-démocrate et social-libéral d'Herdonia, Sylvio allait devoir être sacrément convaincant à l'oral sur les grèvistes. Mais la position du parti était toute trouvée et allait être diffusée à travers les médias après le discours du dirigeant.

    Pour cela, le parti allait reconnaître sans le dire explicitement la légitimité des grèves en soutenant le mouvement de grève tout en reconnaissant qu'il n'est pas normal qu'on en arrive à une situation de grève afin que des personnes démunies obtiennent des conditions de travail dignes de l'être humain, afin de plaire à la frange conservatrice et sociale de l'électorat de Digrassi. Louis de Charlerie estimait que les conservateurs étaient l'électorat le plus nombreux de la Grande République. Afin d'assurer la survie du mouvement, il fallait capter une partie de cet électorat, de fait pour Louis. Pour en terminer avec Matteo Digrassi, Sylvio mettra la faute des grèves sur Matteo Digrassi. Rien de mieux pour faire cela, que de le faire en terre P.E.V et Digrassiste.


    Meeting de campagne de Sylvio Sapore, territoire de Saliera :

    Chers citoyens, compatriotes. Je me présente devant vous, certes en tant que candidat, mais avant tout comme un homme ayant conscience de notre passé, de nos erreurs, mais surtout des leçons que nous avons à retenir de notre histoire et de notre passé proche. En tant que Velsniens, nous connaissons tous cette histoire de Lorenzino et son frère. Cette histoire tant connu, nous rappel nos valeurs, mais avant tout une morale, que nous partageons en commun. Elle nous met, devant un dilemme qu'aucun aimerait à répondre, devant dieu comme devant Dame Fortune.

    Cette histoire des frères qui a marqué notre histoire collective me rappelle étrangement celle de Federico Digrassi, le frère de notre actuel Triumvir. Comme Lorenzino autrefois, Matteo Digrassi a envoyé son frère au Sénat, un lieu où la mort rôdait, comme le démontraient la présence des forces de sécurité de Vinola et des Raksenois. À ce moment-là, nous n'avions même plus les moyens d'assurer notre propre sécurité, trahissant ainsi nos propres soldats, notre propre armée. Revenons sur cette histoire tragique, sombre et fratricide. Matteo Digrassi, aveuglé par l'idée qu'il était le sauveur de la République, a sacrifié son propre frère, l'envoyant droit vers une mort certaine, qui ne l'a pas épargné. Cette histoire n'est pas totalement exacte à ce qu'il s'est passé la première fois. Le sauveur de la Grande République Lorenzino a cette fois-ci trépassé, quand le bourreau de la Grande République, Giacommo Squilacci, a survécu en la personne de Matteo Digrassi.

    Mon engagement, je le prends devant vous, citoyens de la Grande République. Je ne suis pas ici pour rechercher la gloire, le pouvoir, l'argent ou poursuivre des rêves qui revêtent une grandeur personnelle. Mon ambition personnelle n'est pas celle de ceux, comme Matteo Digrassi, qui veulent ressusciter les fantômes du passé, mais bel et bien d'assurer un avenir à tous et à toutes. Nous avons tous été témoins des conséquences désastreuses de ces ambitions démesurées, de ces sacrifices humains faits au nom de la République. L'envie de meurtre et de massacre jamais éteinte en lui, Digrassi a envoyé à la mort certaine son compagnon de guerre Vinola, une insulte faite à tout un peuple. Nous devons nous poser une question, une seule question, la plus cruciale de ces élections. Pouvons-nous faire confiance à un homme qui trahit sans honte son frère et son compagnon de guerre ? Pouvons-nous nous assurer que les promesses seront tenues et que le peuple sera respecté ?

    Velsniens, nous ne pouvons plus accepter que notre Grande République, s'étendant sur plusieurs millénaires, soit de nouveau plongée dans le chaos et la guerre civile par ceux qui se croient au-dessus des lois, de la morale commune et de l'intérêt général. Je le dis solennellement, mon destin personnel n'est rien face au destin de la Grande République. Relève la tête et regarde la foule, face à votre destin. Je mets au défi Dame Fortune de contredire mes paroles, si jamais je mens, car la vérité est que je vous promets de me mettre au service de l'intérêt général, que vous soyez vinoliste, digrassiste, socialiste, communiste ou de toute autre idéologie. La politique est similaire à la guerre sur ce point. Nous ne laissons pas un compagnon tombé au combat, nous l'aidons quitte à risquer notre vie, et si jamais par malheur, il tombe au combat, nous mettons toute notre énergie et notre vie en danger afin de donner un corps à enterrer à sa famille. Cela, Matteo Digrassi ne le comprend pas, alors comment pourrait-il comprendre que le rôle d'un homme ou d'une femme politique est d'aider les citoyens, qu'importe son statut dans la société, qu'importe sa classe sociale, qu'importe son idéologie et par-dessus tout qu'importe ses différences.

    Cela, il ne peut le comprendre, comme il ne peut pas comprendre les raisons intrinsèques qui poussent les ouvriers du pays à s'engager dans des actions et mouvements militants, d'activistes. Le Groupe automobile Strama a dû céder aux grévistes. Ces ouvriers, que certains appellent travailleurs pour flatter leur ego, épuisés par des années de travail, se sont réveillés, non pas pour défendre leurs droits, ils n'en avaient aucun, mais pour acquérir des droits. C'est là une des raisons de mon engagement au sein de l'Union pour la République. Que chaque voix ait des représentants politiques, afin qu'elles soient toutes entendues par le pouvoir politique, le gouvernement central et le pouvoir local. Il n'est pas normal que des personnes démunies arrivent à entrer en grève pour obtenir ce qui est de droit dans les nations du monde, à savoir un salaire décent et un temps de travail raisonnable. Il n'est pas normal qu'on en vienne à accepter la grève parce que le pouvoir politique a mal agi.

    Cette situation est la faute du pouvoir politique et du gouvernement, qui, trop occupés par leurs querelles, ont oublié de s'occuper des démunis. Bien avant la guerre civile, le gouvernement, dans lequel était Matteo Digrassi, aurait dû engager des réformes économiques nécessaires. J'entends par là une nouvelle donne, dont le mouvement serait lancé par l'État central afin de s'assurer du bon déroulement de celles-ci. Des discussions entre salariés et entreprises auraient pu se faire dans chaque branche sous la supervision du gouvernement. Cette pratique aurait permis de ne pas avoir une présence syndicale requise dans les discussions, étant donné que les représentants ouvriers auraient été élus, le temps seulement des discussions. Il est évident qu'en dehors de l'aura du vainqueur, la faction Digrassite n'a rien pour elle. Son bilan est mortifère, tant il a permis l'avancée des communistes, dont je respecte l'idéologie, au sein de la Grande République. Je ne peux que conseiller aux conservateurs votant pour lui de prendre un recul nécessaire. À défaut de battre ce qu'il appelle la gauche, il lui donne les moyens d'accomplir son projet politique.

    Matteo Digrassi voit dans ces mouvements grévistes un défi à son autorité, des mouvements représentant un danger pour la Grande République. Quelles pitreries de sa part, permettez-moi ces propos. Il est prêt à écraser la voix de ceux qui se lèvent, tout comme il a écrasé la vie de son frère et de son compagnon d'armes. Matteo Digrassi oublie que toutes les voix sont celles de la République, y compris celles de ces grévistes. Depuis l'existence de notre république, ce sont eux qui se lèvent tous les matins et durant la nuit afin de permettre à nous tous d'avoir le confort que nous avons. Les dirigeants ont profité d'eux sans jamais rien leur donner. Cela est terminé, car à travers moi, ces ouvriers trouveront un de leurs défenseurs des plus ardents, des plus féroces. Je n'ai nul doute que Dame Fortune, que nos symboles soient de notre côté parce que nous sommes le peuple !
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    Ce n'est qu'une prise de parole.
    À Velsna, la guerre a fait des ravages. Enfin, pas dans la ville elle même, mais sur les terres qu'elle contrôle. À Velsna, les plus riches, à l'abri de leurs palaces d'or et d'argent, ont envoyé leur servies citoyens s'éventrer pour qu'ils puissent y rester, dans leurs palaces, et même pour qu'ils puissent en conquérir de nouveaux. Pas pour ceux qui se sont éventrés, mais bien pour eux. Ceux tout en haut de la chaîne alimentaire. Seulement, la pyramide s'est effrité, avec la dernière guerre fratricide. Des pans entiers de la pyramide de l'ordre Velsnien sont tombés. Et ceux qui la portent, cette pyramide, s'en rendent compte. En haut, tout n'est plus que conquête et effusion de sang. Et comme un poison pernicieux, cet état d'esprit gagne le bas de la pyramide. Ceux qui la portent, touchés par ce combat entre semblables, se regardent. Ils font pourtant la même chose, ensembles, pour rester en vie. Ne serait-ce pas le temps de sortir de la misère ? De profiter de la décadence du haut, pour garantir la survie du bas, tous ensembles ?
    La pyramide Velsnienne s'effrite. Et certains sont déterminé à pousser ceux qui la portent, au prix de leur travail, à la renverser, à la gagner.

    Camarades !
    Nous sommes aujourd'hui réunis sur une place publique, une place publique parmi tant d'autres dans notre pays, qui s'étend à travers le monde. Je ne suis moi même qu'une voix parmi tant d'autres une Velsnien comme vous, camarades, mais une voix là pour porter tout haut ce qui doit l'être. Mon intervention, pendant notre manifestation en marge des élections qui nous sont offertes, n'est que la représentation de ce que nous tous pensons. Je ne me suis présenté nulle part, à aucune élection, malgré ma carte du Parti, car je ne suis qu'un citoyen comme vous. Qu'un ouvrier comme vous, à la recherche d'un avenir meilleur, pour moi, pour ma famille, pour mon pays, pour chacun de mes semblables, qui vivent le même enfer que moi. Pour vous également.

    Nous tous, ici présents, sommes des communistes convaincus. Certains sont même des encartés au parti qui porte fièrement nos valeurs face à ceux qui nous exploitent. Mais certains d'entre nous, des Velsniens comme nous, ne croient pas à nos valeurs. Ils sont touchés par des valeurs de richesse, d'exploitation, ou juste par l'espoir d'avoir une vie meilleure par une autre voie. Comme leur en vouloir ? On peut tomber facilement dans des pièges. Nous ne sommes que des hommes, nous ne sommes pas encore parfait. Le fait qu'il existe des gens pour nous exploiter en est la preuve.

    C'est pourquoi, camarades, nous devons agir aujourd'hui, plus encore qu'hier, pour que demain, nos semblables, qui partagent le même calvaire que nous, voir même un peu moins, mais qui restent exploités par l'élite corrompue de notre pays, basculent dans notre camp. Dans le camp du bien, camarades. Dans le camp de ceux qui se battent pour eux, pour leurs droits ! Nous ne nous contentons pas de juste en parler, nous agissons, depuis longtemps déjà, hier dans l'illégalité, rappelons le, pour les droits de chacun d'entre nous. Pour l'abolition d'une élite, bien au chaud dans ses châteaux, qui fait semblant de nous voir parfois, ou se contentent de juste nous exploiter jusqu'à la moelle.

    Camarades ! Ne tombons pas dans le piège des vinolistes, des scaelistes, et des digrassistes qui courent nos rues, quelqu'ils soient. Ce sont eux qui ont amené la guerre sur nos terres, qui se servent de nous pour leur basses besognes. La plupart d'entre eux sont des agents des puissances économiques de l'étranger, des puissances qui rêvent, autant que notre élite, nous voir croupir dans des usines jusqu'à la mort. Ne tombons pas dans le piège de ceux qui parlent de nous sans nous connaître ! De ceux qui récupèrent nos demandes pour leur intérêt personnel, et non pour le notre ! Ensembles, nous n'avons qu'un seul choix crédible pour ces futures élections. Le Parti Eurycommuniste, ou l'exploitation !

    Mon choix est vite fait, camarades, quel sera le votre ? L'exploitation, ou l'avenir ? L'aliénation, ou le progrès ? La mort, ou la vie ?
    Camarades, tous ensembles, faisons bloc derrière le seul parti portant nos valeurs : le Parti Eurycommuniste Velsnien !


    La pyramide s'effondre, et ceux qui la portent se lèvent déjà pour en chasser ses habitants habituels, pour en faire un cube égalitaire.
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    Bâtir un contre récit à gauche, l'ouvrier contre le travailleur !

    Sylvio Sapore



    Lettre écrite aux velsniens dans la presse velsnienne par Sylvio Sapore :

    Les usines Strama et les grèves:

    La situation des grévistes et des ouvriers au sein de la Grande République de Velsna révèle au grand jour les courants politiques qui traversent notre nation. En outre, cet acte et cet événement inédit, par le caractère du mouvement, sa durée et sa "victoire", rappellent à la classe politique, dont je fais partie dorénavant, l'importance des conditions de vie et du niveau de vie des classes censitaires, populaires et ouvrières, qui sont la fierté de la Grande République. Pour les ouvriers, la réussite des négociations est un événement marquant la force numérique et politique de cette composante électorale. Pour les conservateurs, cette victoire du mouvement ouvrier est perçue comme une preuve du danger que représentent les ouvriers pour la Grande République, sa culture et son histoire. À mon sens, la pensée conservatrice sur la situation des usines Strama révèle une peur exagérée ; je comprends et respecte cette perspective, mais il est essentiel de saisir pleinement le mouvement populaire afin de répondre aux attentes de la classe ouvrière et de la société civile dans son ensemble.

    Les premiers mouvements de grève dans les usines Strama ont surgi lors des journées des barricades, un soulèvement encouragé par le P.E.V, le parti dirigé par Géorgi Marcos. Dès ses débuts, cet événement s'inscrit dans un cadre marqué par la violence et des aspirations révolutionnaires prétendument prolétaires, en réponse aux revendications des ouvriers. Bien que je ne remette pas en question la nécessité d'un mouvement à l’échelle de la Grande République pour permettre aux ouvriers de revendiquer leurs droits – ce que même les conservateurs soutiennent – il est crucial de souligner que ce mouvement est fortement influencé par une approche violente et par le P.E.V. En effet, les grèves dans les usines Strama, qui ont commencé pendant la guerre civile, sont en réalité une prolongation de ce conflit. Le P.E.V. ne souhaite pas d'une société où les ouvriers sont soutenus par le pouvoir politique en place, quelle que soit son idéologie. Il aspire à instaurer un régime de terreur afin de provoquer une nouvelle guerre civile.

    Les déclarations du leader du P.E.V. révèlent que le mouvement du P.E.V. s'inscrit dans une logique loduarienne, une approche que les leaders politiques velsniens semblent ignorer en raison de l'ingérence étrangère sous-jacente à cette dynamique, ce qui fait de l'autorisation du parti un amoindrissement de l'autorité de l'État, du gouvernement et du Sénat, un acte validé par le Triumvir Matteo Digrassi en personne. La logique loduarienne, en effet, est diamétralement opposée à l'idée d'une société pacifiée et en reconstruction par le biais d’élections, de débats et de dialogues entre toutes les sphères de la société civile. Contrairement à cette vision de réconciliation, le loduarisme se repose sur la violence et le conflit perpétuel, afin que ceux qui gouvernent ne soient pas véritablement ce qu'ils appellent le prolétariat, mais bel et bien la classe bourgeoise dirigeante au sein du P.E.V. N'oublions pas les nombreux avantages qu'observent les sénateurs, dont le P.E.V n'appelle pas à la disparition. Ainsi, l'adoption de cette logique par le P.E.V. non seulement exacerbe les tensions existantes et amène la société velsnienne vers une nouvelle guerre civile durant laquelle le P.E.V veut conquérir le pouvoir pour sa propre bourgeoisie, comme le montrent les actions violentes de la journée des barricades et des mouvements grévistes. Le prolongement des mouvements grévistes, relayés par les militants du P.E.V, commencé durant la guerre civile, sert seulement à prolonger la guerre civile au sein de la Grande République et rappelle à chacun la volonté du parti politique de faire basculer la société velsnienne vers la violence et la guerre civile.[/i]

    Le P.E.V impérialiste à Velsna :

    Le P.E.V se déclare en opposition à l'impérialisme et à l'oppression, il est donc dommageable que ses actions prouvent au contraire qu'il soutient les deux idéologies de façon franche. Tout d'abord, l'entrisme loduarien dans le parti politique prouve aux yeux de tous que l'impérialisme est accepté par les cadres du parti et plus encore par les militants du parti politique. Le P.E.V n'est pas un parti politique velsnien mais un organe politique soumis à un ministère de la Loduarie Communiste, dont le parti tient ses ordres afin de déstabiliser la société velsnienne. En outre, l'autorisation du parti par Matteo Digrassi révèle de sa part l'acceptation d'une ingérence étrangère sur le sol velsnien et une certaine trahison de la Grande République et des causes conservatrices. Je doute que les électeurs conservateurs de Digrassi apprécient fortement les actes politiques en faveur du P.E.V entrepris par Digrassi. Il ne s'agit de la seule hypocrisie hélas pour la Grande République. Il va de soi que, pour toutes ces raisons, le P.E.V ne défend pas les ouvriers ni les opprimés. Il défend les intérêts loduariens mais aussi les intérêts de la bourgeoisie interne à l'organe politique soumis aux autorités loduariennes.

    Il appartient à la société, je crois, de choisir un jour férié après cette terrible guerre civile pour marquer notre union autour d'un nouveau projet, d'un nouveau contrat républicain que tous accepteront. La tâche n'est ni simple ni facile, je le sais, mais permettez-moi de proposer une date pour célébrer cette union. Nous pourrions choisir le jour de la proclamation de la victoire de Digrassi ou de son entrée dans la capitale, mais cela ne serait pas un bon choix. Est-ce à partir de ce jour que les différentes sphères de la société ont recommencé à se parler, à se rassembler autour de sujets communs et d'une culture commune ? Il est évident que non. En réalité, le jour que nous recherchons existe déjà : c'est celui de la victoire des grévistes lors des négociations. Nos classes sociales n'ont jamais autant communiqué que durant cette période. Transformons cet événement, initialement pensé pour diviser, en un élément unificateur de notre nation.

    Je fais appel avec solennité à tous les électeurs ardents défenseurs de l'intégrité sécuritaire et politique de notre Grande République, à ceux qui chérissent la démocratie, à ceux qui se battent pour les droits des ouvriers et à ceux qui soutiennent les investissements libres tout en respectant les citoyens. En ces heures décisives, je vous appelle à faire front ensemble et à voter massivement pour les candidats de l'Union Pour la République ! Retrouvons cette unité protectrice !
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    Une dernière vidéo pour convaincre !

    Sylvio Sapore


    Le leader du parti Union Pour la République, l'ex-faction Vinoliste a décidé dans le moment décisif, de poster une vidéo sur les réseaux sociaux populaires au sein de la Grande République afin de toucher au maximum les jeunes de la Grande République. Les objectifs de la vidéo sont multiples pour la faction Vinoliste, qui joue sa survie politique et qui a parié sur le format d'un parti politique lambda, comme on en retrouve au Royaume de Teyla.

    Dans cette vidéo, Sylvio Sapore apparaît assis derrière un bureau, à l'image de ces nombreux dirigeants de l'Organisation des Nations Démocratiques lorsqu'une crise éclate en leur sein. Les chefs d'État ou de gouvernement de ces pays libéraux ne manquent jamais d'apparaître ainsi lors de chaque crise politique. Cette posture est soigneusement choisie pour rappeler à ceux qui connaissent bien les régimes libéraux qu'il s'agit d'un moment crucial pour la Grande République de Velsna. En vérité, tout l'état-major du parti vinoliste considère ces élections comme décisives pour l'avenir du pays, et les observateurs étrangers, y compris ceux de Teyla, partagent cette opinion. Sylvio Sapore porte un costume classique des hommes politiques velsniens. Le décor évoque, par quelques rappels et symboles, le palais du Patrice, un hommage discret à cet homme mort dans l'indifférence, dont la fonction, autrefois vénérée au sein de la Grande République, est aujourd'hui peu mentionnée. Sur le bureau, on trouve une photo de l'ex-Patrice (une photo officielle, si elle existe), avec des fleurs déposées au bas du cadre, symbolisant le respect et la mémoire. Ainsi la vidéo diffusait sur les réseaux sociaux, en espérant une diffusion dans les médias débute :

    Chers citoyens, chers compatriotes,

    C'est avec honneur et fierté que je me retrouve devant vous, et que dans quelques heures, quelques jours, notre pays vivra un moment démocratique des plus importants qu'il ait connu, tant le cens fut abaissé pour cette élection, dont je salue la décision. Demain, nombre de Velsniens, comme moi, seront jugés par l'urne. Ce jugement est un symbole puissant de notre capacité, en tant que peuple, à surmonter les épreuves. La Grande République a subi des tragédies qui ont brisé tant de vies et tant de destins. Il est étrange de constater que ces événements furent, durant la campagne électorale, relégués au second voire troisième plan, comme si certains responsables politiques en avaient honte, se sachant ou se sentant responsables de la situation passée.

    Aujourd'hui, je souhaite exprimer mes condoléances les plus sincères à la famille de l'ex-Patrice, un homme qui, malgré les épreuves, a incarné une fonction vénérée à juste titre au sein de notre Grande République. Il a été le symbole d’une nation unie dans les moments les plus sombres de notre histoire, et sa mémoire mérite d'être honorée avec le respect et la dignité qu'elle inspire. Ce respect ne doit pas se limiter à des gestes symboliques, mais se manifester par notre engagement commun à bâtir au sein de la Grande République une nation plus forte, plus juste socialement, économiquement et juridiquement, plus égalitaire et plus fraternelle. La mémoire de cet homme doit être commémorée et honorée dans un vibrant hommage national, un moment solennel durant lequel nous honorerons non seulement sa vie, mais aussi la vie de ceux qui sont tombés aux mains de la mort durant la guerre civile. Ce n'est pas en oubliant cette guerre civile que les problèmes seront réglés. Un hommage national permettra à tous et toutes de faire un deuil nécessaire, chacun connaît un proche qui est décédé durant cette guerre civile. Le sang versé ne doit jamais être oublié, sous aucun prétexte, car il nous rappelle, ouvriers, notables, professeurs, personnel médical, taxis, chauffeurs de bus, les conséquences de la division.

    Hélas, tous les partis politiques ne partagent pas cette vision de l'unité. Certains partis politiques, comme le P.E.V, croient en la division et en la nécessité de la guerre civile pour atteindre des buts sordides. Le but n'est pas de rendre la démocratie au prolétariat, ou de donner les moyens de production au soi-disant prolétariat. La volonté du P.E.V, en plus d'être soumis à la Loduarie Communiste, est bel et bien d'accaparer le pouvoir pour la bourgeoisie interne au parti politique. L'intégrité des élections est-elle remise en cause par le P.E.V ? Le P.E.V s'inscrivant dans une logique de violence, comme la Loduarie Communiste et comme nous le prouve la journée des barricades, il est évident que le P.E.V tentera de saccager les journées de vote. Alors que des rumeurs circulent sur des actions violentes dans et autour des bureaux de vote par le P.E.V, le gouvernement et le Sénat n'ont pris aucune disposition afin de protéger les citoyens. Bien que cela reste au stade des rumeurs, et j'insiste sur ce terme, nous ne pouvons prendre le risque d'un saccage de notre démocratie par le P.E.V et les Loduariens. Je demande solennellement aux triumvirs et au Sénat de prendre les mesures nécessaires dans le but de s'assurer de l'intégrité des élections, d'éviter toute forme d'ingérence étrangère. Les régions de Saliera et d'Umbra seront les régions où se concentreront les attaques envers les citoyens voulant exercer leurs droits de vote.

    Face à cette menace, nous n'avons pas le droit de détourner le regard, de ne pas agir alors qu'il est de notre devoir, en tant qu'homme politique et dirigeant politique, d'agir afin de défendre notre nation. Aucun acte de lâcheté ne pourra être toléré face à cette menace que fait peser sur notre démocratie le P.E.V et la Loduarie Communiste. En tant que protecteur de la nation velsnienne, le Triumvir Digrassi doit prendre les mesures nécessaires dans le but de s'assurer du bon déroulement des différentes élections, sans quoi il aura manqué à son devoir d'homme politique et de défenseur de la nation et de son peuple.

    Citoyens et citoyennes, Vive la Grande République, Vive Dame Fortune et avant tout Vive les élections et la Démocratie


    Après l'enregistrement de la vidéo Sylvio Sapore envoya un message à Louis de Charlerie : "Faire monter la pression sur ce connard de Digrassi fait. Puis si ce connard peut empêcher les adhérents du P.E.V de voter sous la pression tant mieux. Merci d'avoir pensé aux rumeurs, pour ne prendre aucun risque ! Les institutions de ce pays ne voulant pas voir le P.E.V au pouvoir, il y a des grandes chances qu'elles agissent dans un dernier acte de résistance au P.E.V ".
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    Soirée électorale du 25 avril: Vote des cités-libres



    Nous sommes le 25 avril, les premiers résultats des élections locales des différentes cités libres qui composent la Grande République aux côtés de Velsna sont sur le point de tomber. Les différents QG sont aux aguets de la moindre information d’importance qui pourrait les éclairer sur les résultats du 30 avril. Car, ce premier vote est l’occasion pour ces derniers de récolter des indices, d’enquêter sur la façon dont le vent tourne à l’échelle de la nation. Il est 22h, qui remportera donc les faveurs du peuple velsnien, dans ce conteste totalement inédit d’ouverture du pouvoir politique aux classes censitaires les plus basses ? Une nation est à reconstruire, les velsniens ont besoin d’un cap clair en termes de politique internationale, les inégalités sociales abyssales ont été pointées du doigt comme étant un des enjeux majeurs de cette élection. Le suffrage censitaire va t-il disparaître ou le compromis proposé par DiGrassi va-t-il être avalisé par les urnes ?
    3,2,1…voici les résultats !


    Cités de Strombolaine/Achosie du nord (Strombola et Velathri):

    C’est une surprise colossale qui fait débuter cette soirée. Dans ce bastion conservateur, voire ultra conservateur, les enjeux sont bien différents de la métropole. Les débats publics ont été monopolisés par la question achosienne, et la gestion de la résurgence de la question terroriste par le gouvernement du Triumvirat. Nombre de citoyens ont fait savoir la mollesse de la réaction velsnienne à ce que les citoyens de Strombola et de Velathri considèrent comme une série d’ingérences de la part de la Sérénissime République d’Achos. Il est 22h, regardez donc les premières projections de nos partenaires des instituts de sondages…et il semblerait que la liste « Dehors les achosiens » vire en tête dans la cité de Strombola ! L’enlisement de la crise diplomatique depuis l’attentat a dû jouer un rôle déterminant. Ce résultat serait toutefois à tempérer car la liste d’extrême droite n’obtiendrait pas de majorité absolue. Ce qui signifie qu’il faudra sans doute compter sur un Sénat introuvable où chaque texte serait négocié entre tous les groupes. A noter la percée historique du PEV qui obtient près de 160 sièges dans cette région pourtant relativement conservatrice.
    Les résultats sont quelque peu différents à Velathri. Il semblerait que les Hommes du Patrice arrivent en tête de très peu, mais là encore, aucune majorité absolue ne semble se dégager.

    Dans les deux cités, il est à noter la relative résistance des optimates d’Altarini qui parviennent à conserver un groupe, qui nous ne doutons pas, devrait servir d’appoint à la liste d’extrême droite de l’UCS/UCV. Résultat intéressant également : dans les deux cités, l’UPR semble devancer la liste de la Fondation Herdonia. Nul doute que les résultats de ce soir vont avoir des conséquences extrêmement importantes sur les tractations entre Velsna et Achos dans les prochains mois.



    Sénat de Strombola
    Majorité relative Dehors les Achosiens



    Sénat de Velathri
    Majorité relative des Hommes du Patrice



    Cités du Septentrion (Tarquina et Tercera) :


    Territoires parfois oubliés parce que peu peuplés, les cités de Tarquina et de Tercera restent malgré tout un bon indicateur de la force des conservateurs dans le scrutin velsnien à venir. Ici, il s’agit davantage du bilan de DiGrassi vis-à-vis du gouvernement kolisien qui semble en jeu…et qui dirait-on, selon nos premières estimations, semble sourire à ce dernier. Les différends au sujet des droits de pêche dans ces cités où il s’agit d’une industrie importante.

    Il est 22h, regardez notre toute première estimation. Les Hommes du Patrice semblent obtenir une majorité absolue dans les deux cités, dans un territoire qui il est vrai, n’est pas celui qui devrait nous réserver le plus de surprises. Le PEV confirme là encore dans un territoire difficile son statut de principale force politique d’opposition. On note les résultats décevants d’ONDehors qui traduisent peut-être une absence d’enjeu au sujet de l’OND dans la région.



    Sénat de Tarquina
    Majorité absolue des Hommes du Patrice



    Sénat de Tercera
    Majorité absolue des Hommes du Patrice



    Cités de l’outre-mer velsnien (Nowa-Velsna et Cerveteri) :


    Il est 22h20, les cités de l’outre-mer velsnien viennent de nous faire parvenir les premiers résultats. Là encore, une petite surprise est de mise à Nowa Velsna, où les Hommes du Patrice semblent n’obtenir qu’une majorité relative. Dans cette situation, il convient de noter la bonne performance d’ONDehors, qui semble là réussir son pari de devenir une force d’appoint pour les conservateurs, lesquels vont sans doute faire pression sur les magistrats locaux quant aux rapports devant être entretenus avec l’OND. Cela nous laisse peut-être présager d’un ONDehors relativement fort en métropole dans cette cité où les rapports de force sont souvent proches de ceux de la plaine velsnienne. Le PEV confirme sa percée au niveau national avec près de 260 sièges, un chiffre tour simplement stupéfiant pour une bonne partie de la classe politique.

    En revanche, DiGrassi semble obtenir davantage satisfaction dans un autre de ses bastions qu’est la cité de Cerveteri. Majorité absolue assurée ! Il faut noter la percée significative du groupuscule communaliste du CCC quoi réalise là pour l’instant les meilleurs résultats de sa soirée électorale. Ces derniers récoltent sans doute le fruit de leur campagne fondée sur le droit des minorités dans une cité dont on connait la relative bonne intelligence régnant entre velsniens et population autochtone.



    Sénat de Nowa-Velsna
    Majorité relative des Hommes du Patrice



    Sénat de Cerveteri
    Majorité absolue des Hommes du Patrice




    Cités de la plaine velsnienne (Umbra, Aula, Hippo Reggia, Vatluna, Saliera, Velcal):



    Il est 22h35, et ce sont les cités de la plaine de Velsna qui viennent nous fournir une première indication des résultats de ce soir avec, on dirait son lot de surprises qui mériteraient des analyses. Et ce serait une majorité absolue pour les Hommes du Patrice dans les cités d’Aula, de Vatluna et de Velcal, ainsi qu’une majorité relative à Umbra et Hippo Reggia. La vague bleue annoncée depuis quelques semaines semble en revanche beaucoup plus mesurée que ce que nous le pensions, on peut le dire. Les derniers sondages donnaient en effet les Hommes d Patrice à plus de 600 sièges dans presque toutes les cités de la plaine velsnienne, force est de constater que toutes les cartes sont désormais à rabattre au vu des résultats. Il n’y a véritablement que Velcal où l’avance des Hommes de Patrice semble avoir été bien prédite.

    Mais que dire de la surprise la plus importante, sans doute, de cette élection. Nos dernières informations laissent entrevoir une victoire du PEV à Saliera, avec 479 sièges. Majorité relative certes, mais qui mise bout à bout avec les groupuscules communalistes et sociaux-démocrates, pourrait bien constituer une majorité de coalition. Ce serait là un évènement que d’aucun considèrerait comme étant d’une portée historique dans notre République. Il est à noter également une percée évidente du PEV dans presque toutes les cités, y compris les plus conservatrices comme Velcal ou Vatluna. Autre résultat remarquable : le PEV semble avoir réussi à mettre les Digrassiens en situation de majorité relative. Il est probable que ces derniers doivent assurer un gouvernement de coalition, en priorité avec ONDehors, peut-être, de façon plus improbable, avec les vinolistes.
    Concernant les autres formations, il convient de noter des dynamiques intéressantes au sein de certaines listes. On dirait bien que dans la plupart des cités, la nouvelle formation vinoliste, l’UPR, ait réussi à sauver plus de sièges que prévu de la déroute qui leur était annoncée, le tout grâce à une campagne relativement dynamique qui s’est largement démarquée de celle plus discrète, des conservateurs.



    Sénat de Saliera
    Majorité relative du PEV



    Sénat d'Umbra
    Majorité relative des Hommes du Patrice



    Sénat d'Aula
    Majorité absolue des Hommes du Patrice



    Sénat de Velcal
    Majorité absolue des Hommes du Patrice



    Sénat de Vatluna
    Majorité absolue des Hommes du Patrice



    Sénat d''Hippo Reggia
    Majorité relative des Hommes du Patrice




    Entretien avec Sergio Maranella, ancien sénateur et expert de la vie politique velsnienne


    Journaliste: De là à parler de campagne ratée pour DiGrassi, je pense que nous pouvons dire les mots. La campagne de DiGrassi eut-elle été trop timorée au goût des électeurs ? C’est en tout ce que semblent devoir dire les velsniens. Une observation, monsieur Maranella, vous qui avez été témoin de davantage de campagnes que nous tous réunis ?

    Maranella : Eh bien. Je pense qu’il y a plusieurs enseignements à retenir de cette journée. En premier lieu, je pense que les Hommes du Patrice ont dans l’ensemble raté leur campagne, comme vous dites, et qu’ils sont loin de leur potentiel électoral réel. Je ne pense pas qu’i y ait à Velsna des millions d’eurycommunistes, pas plus qu’il y ait de communalistes hormis quelques adolescents retardés. Toutefois, j’estime que Matteo DiGrassi s’est fait avoir par ses propres réformes électorales. Qu’on se le dise : je ne pas qu’il va perdre cette élection, mais il va sans doute la gagner avec beaucoup moins d’éclat qu’espéré. A ce stade d’echec, nous pourrions même, je pense, miser sur une coalition DiGrassiens/ONDehors. Nul doute que si ce scénario là se concrétise, cela constituera un signal l’incitant à durcir certaines de ses positions, et que les électeurs attachés à la Grande République telle qu’elle est lui ont lancé ce soir. Un autre enseignement à apporter à cette soirée est l’incapacité de DiGrassi à comprendre que la victoire militaire ne lui confère pas le droit de bâcler des élections sénatoriales comme il l’a fait. Il avait sans doute l’illusion qu’il était trop à part pour faire des meetings, et une vraie campagne. Il a laissé d’autres la faire à sa place, et voyez donc le résultat ! Il a institué un nouveau cens électoral qui rend ce genre de manifestation beaucoup plus importante qu’auparavant, et il n’a pas été capable de profiter des règles qu’il a lui-même édicté. Sûr de sûr, DiGrassi est un bon soldat à n’en point douter, mais ce soir, il n’a pas été un Homme politique.

    Pour moi, cette réforme a toujours été insensée, et je le pense toujours. Regardez la preuve : ONDehors et même les Optimates réalisent par endroit de très bons scores, alors qu’on les croyait finis. DiGrassi a grand ouvert la fenêtre d’Overton pour les eurycommunistes et saltimbanques de toutes les espèces. Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce qui vient de se passer ce soir : une cité de la Grande République risque fort d’être gouvernée des eurycommunistes alcooliques et buveurs de sang. C’est totalement insensé. DiGrassi aurait dû à mon sens mater ces grèves dès la victoire. Je tiens à dire que ces eurycommunistes, eux, s’ils étaient au pouvoir, se feraient un malin plaisir de tous nous égorger. Alors pourquoi n’a-t-il pas fait la même chose à ces derniers ?

    Journaliste : Je vous trouve assez sévère, mais vous qui êtes spécialiste, je ne pense pas que je vais vous contredire mon cher Maranella. Parlons donc des listes dites mineures de ces élections, quel enseignement tirez-vous de leurs performances respectives.

    Maranella : Assurément la plupart sont de simples charlatans qui essaient, tout comme le PEV mais à une moindre échelle, de profiter de l’allègement de notre système censitaire. Mais certains sont tout aussi dangereux que le PEV à mon sens. Regardez donc les communalistes du CCC. Une bande d’étudiants qui ne jurent que par des pays barbares de Paltoterra. Non allons, ce n’est pas sérieux. Des comités d’ouvriers autogérés qui gèreraient nos usines, dont les capitaux proviennent de la sueur de nos investisseurs ? Le monde tourne à l’envers décidément.

    Toutefois, ces listes sont riches d’un enseignement, sorti de toutes les absurdités qu’elles contiennent. Elles indiquent aux candidatures à enjeu de se recaler sur l’échiquier politique de la Grande République. Et de façon surprenante, je trouve que certains sont riches de bonnes idées que certains feraient mieux de recopier à leur avantage. Regardez donc la liste ONDehors. Croyez vous que leur score serait aussi élevé si DiGrassi avait reprit davantage de positions que les électeurs conservateurs réclament ? Assurément que non. La fermeté vis-à-vis de l’OND et de l’Achosie, c’est ce que ces gens demandent, et DiGrassi s’est montré bien trop timoré sur la question. De même, le plan de réinvestissement massif voulu par ce dernier constitue une aberration de tous nos principes républicains. Depuis quand le Sénat des Mille a des compétences quelconques en économie dont nos courageux investisseurs ne disposent pas ? Un plan à 178 milliards de florius ? Vous vous rendez compte ? Non, l’Etat velsnien, c’est le régalien et rien d’autre. Et maintenant regardez le résultat : une liste libertarienne, par ailleurs composée de citoyens qui je suis sûr, sont exemplaires, a été dans la contrainte, pour respecter nos principes fondamentaux, de devoir constituer une liste qui va nuire à l’équilibre de nos institutions. Leur résultat plus qu’honorable est une preuve supplémentaire que davantage de travail aurait dû être fait dans ce sens.

    Journaliste : Vous savez ce qu’il de bien lorsqu’on invite Maranella : c’est que cela nous fait du bien d’avoir un peu d’objectivité de temps en temps !

    Maranella : Merci, on me le dit souvent.

    Journaliste : Nous l’avons déjà évoqué dans notre première question, mais je voulais l’aborder plus en profondeur/ Quels sont les ressorts, à votre avis d’expert, du vote PEV ?

    Maranella : Le ressort principal du PEV est tout d’abord l’ignorance. Je pense, avec toute la sympathie que j’ai pour Matteo DiGrassi, que la baisse du cens a été faite bien trop tôt, sans que l’on ait inculqué la moindre culture citoyenne aux membres des classes censitaires inférieures. Ces gens ont voté avec l’affect, dans se rendre compte de la chance qu’ils ont eu de naître velsniens. Une forme d’ingratitude rebelle si vous voulez mon avis. Nous sommes l’un des pays les plus riches du monde, et eux, veulent imiter des régimes politiques criminels ? Ce la n’a pas de sens. Dois-je rappeler que l’eurycommunisme n'a laissé comme bilan que 50 millions de morts. Et ces chiffres me viennent tout droit des historiens velsniens les plus sérieux ! Tandis qu’une minorité d’enfants gâtés issus de nos universités entendent installer un système qui a causé des milliers de morts en Communaterra. On marche sur la tête. Là où Velsna célèbre la liberté et l’opportunité de l’enrichissement, eux s’en vont prendre leurs cours auprès d’une bande de clowns génocidaires. Je pense qu’il est grand temps de mettre le holà dans notre système éducatif. Ils veulent le communisme ? Eh bien qu’ils aillent en Loduarie ou en Communaterra ! Désolé, parfois je m’emporte…

    Journaliste : Je comprends, moi également cela me sidère de l’entendre. Mais quoi qu’il en soit, c’était un plaisir d’entre votre voix iconoclaste qui détonne dans ce paysage politique rongé par la gauche, parfois nous avons besoin d’une pensée critique et objective.

    Maranella : Tout le plaisir est pour moi. Et à dans quelques jours pour le scrutin décisif !
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    Un post pour convaincre !

    Sylvio Sapore


    Post écrit de Sylvio Sapore sur les réseaux sociaux Velsniens à la suite des résultats des cités :

    Alors que les dépouillements continuent dans toute la Grande République et que les premiers résultats sont tombés, je souhaite remercier toutes les personnes ayant pris, prenant part au processus démocratique de la Grande République de Velsna. Vous êtes la fierté de la Grande République et de Dame Fortune en cette soirée électorale historique tant le cens est bas.

    Les résultats de cette soirée électorale montrent que l'Union Pour la République a eu raison d'alerter sur le P.E.V. et de demander au Sénat, mais surtout au Triumvir, d'agir afin que la démocratie soit respectée partout au sein de la Grande République. Les appels de l'Union Pour la République sont restés sans réponse et le Triumvir Matteo Digrassi a fait la sourde oreille face à une situation plus qu'inquiétante. Les résultats de ce soir montrent que la menace est beaucoup plus importante que prévu. Il est clair que si le P.E.V. fait un bon score aux élections sénatoriales nationales, le parti s'engagera dans une volonté de guerre civile et de remise en cause des résultats. Alors que la République est en danger, le Triumvir ne mène aucune campagne anti-P.E.V., ne prend aucune action pour remettre en cause le P.E.V., au contraire, il publie des décrets allant dans le sens du P.E.V. Si j'étais en face de Matteo Digrassi, voici mes mots, tels que nos anciens orateurs l'auraient dit :

    Votre excellence Triumvir,

    Il ne suffit pas de dissimuler vos véritables intentions derrière un discours soigneusement calculé. Nous voyons au-delà de vos paroles trompeuses et de votre allégeance évidente à ceux qui cherchent à détruire les fondements de notre nation. Votre recours aux mercenaires étrangers, durant la guerre civile, pour calmer le peuple, ne passe pas inaperçu. Vos actions en disent plus que vos mots. Vous complotez ouvertement avec nos ennemis pour effacer les acquis pour lesquels nos citoyens se sont battus et ont parfois perdu la vie. Voilà votre véritable programme politique dans ces élections, qui ne trompent personne. Vos manœuvres perfides avec notre ennemi sont faites pour inspirer la crainte.

    Vous allez me dire, à raison, que le peuple vous a élu par le passé. Oui, ils ont élu Matteo Digrassi et vous éliront de nouveau en ce jour d'élection, n'ayant crainte pour votre poste. Permettez-moi de vous dire qu'ils ont élu le Matteo Digrassi qui ne faisait aucune compromission avec nos ennemis, qu'ils soient de droite ou de gauche. Ils ont élu le Matteo Digrassi qui n'acceptait pas l'ingérence étrangère sur notre sol sacré. Notre sol, en plusieurs millénaires, n'a connu aucune conquête. Pourtant, en dehors des mercenaires Raskenois, nos partenaires de toujours, je vois une invasion quand des troupes étrangères débarquent en notre sein, sur nos terres. Pour en finir, ils ont élu le Matteo Digrassi qui s'engageait à respecter les valeurs de notre République et non à les bafouer ! Les personnes qui vous éliront le feront car elles pensent que vous êtes ce Matteo Digrassi. Il est évident que vos actes prouvent que vous n'êtes plus ce Matteo Digrassi.

    Votre Excellence, le peuple mérite qu'on le respecte, qu'on serve ses intérêts et non qu'on négocie une invasion de la Grande République à travers des mercenaires.


    Cette soirée électorale nous rappelle le danger qui est encore présent au sein de la Grande République. Nos ennemis risquent de s'insérer au Sénat comme jamais auparavant. Il est évident, comme le montre la journée des barricades, que si le P.E.V atteint un score similaire à la moyenne nationale de ce soir, alors le P.E.V n'hésitera plus à tuer et à oppresser tous ceux qui ne sont pas d'accord avec les directives du parti et de la Loduarie Communiste. Des sociaux-démocrates aux sociaux-libéraux, en passant par les conservateurs et les centristes, nos vies à tous seront en danger. Alors que faire, quel comportement adopter ? Matteo Digrassi, en n'ayant mené aucune action, n'a pris aucune mesure, prouvant ainsi son abandon à travers ses non-actes. Il abandonne la population face au P.E.V, qui replongera le pays dans une guerre civile, comme le montre la journée des barricades.

    Les résultats de ce soir montrent que l'Union Pour la République est la troisième force politique du pays ce soir. Afin que le pays ne bascule pas dans la violence de la société loduarienne, soumise au P.E.V, j'appelle les électeurs sociaux-démocrates, libéraux, centristes, conservateurs et tous ceux qui sont soucieux du destin de la Grande République à rejoindre l'Union Pour la République et à voter pour nos candidats dans les entreprises ainsi qu'au Sénat. Contrairement à la faction Digrassiste, nous ne vous laisserons pas tomber face au P.E.V et aux multiples autres défis que nous avons à affronter.
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    Soirée électorale : Sénatoriales 2014



    Bonsoir, à tous ceux qui nous avez rejoint sur le tard pour assister à cette soirée électorale qui s’annonce pour le moins historique. Cela fait désormais deux mois que le Sénat et le gouvernement du Triumvirat a institué ces élections anticipées, ce qui est déjà un acte rarissime en soi. Mais alors que cela n’aurait dû être qu’une simple formalité du gouvernement actuel visant à légitimer la reconstruction du pays, et vers un élargissement progressif du cens, cela s’est transformé au fil des semaines en une course de plus en plus serrée entre plusieurs manières de concevoir l’avenir de la Grande République et de ses institutions. La campagne fut courte mais considérée comme l’une des plus intenses de l’Histoire récente à raison de ses enjeux. Ce soir pour nous servir, nous accueillons notre spécialiste : son excellence Maranella, ancien sénateur et de fait, expert de la vie politique velsnienne. Excellence, êtes vous d’accord pour affirmer que ces élections revêtent d’une importance particulière ?

    Maranella : Tout à fait. Nous avons eu droit à notre lot d’irresponsables qui se sont fait un malin plaisir de dérégler la mécanique pourtant très bien huilée de notre système politique, et qui je pense, vont pour certains payer le prix d’avoir joué avec le feu à ce point-là. Cela est sans compter les énergumènes qui constituent certaines listes et que pour des raisons qui dépassent l’entendement, se retrouvent ce soir à avoir la possibilité de devenir sénateurs.

    Journaliste : Et qu’avez-vous donc penser de la violence politique qui a pu être observée pendant cette campagne ?

    Maranella : Sur ce point là en revanche, nous pouvons dire que la tradition est respectée. Finalement, les sénatoriales ont davantage évolué dans les acteurs qu’elles impliquent plutôt que par sa forme, ce dont nous pouvons nous rassurer, cela veut dire que nous pouvons continuer de nous appuyer sur la solidité des institutions. La campagne a connu son lot de violences, en effet, mais il en va ainsi de toutes les campagnes. Cette année, nous n’avons observé que 19 cas de meurtres à l’occasion de rixes entre militants, c’est bien moindre que par le passé. Nous pourrions même dire que les mœurs vont en s’adoucissant. Mais vous connaissez le dicton : les temps difficiles forgent les hommes durs. Les militants d’aujourd’hui sont beaucoup plus gâtés qu’avant, c’est évident. A mon époque, les bagarres se réglaient souvent dans le canal du Pont des souvenirs…mais on dirait bien que les temps ont changé.

    Journaliste : Concernant les résultats de ce soir : avez-vous des pronostics en tête ? Nous avons pu observer tout au long de la campagne des dynamiques intéressantes.

    Maranella : C’est chose difficile de prévoir. Les élections sénatoriales réservent toujours leurs lots de surprises. Mais oui, nous pouvons dire sans même attendre les résultats qui a réussi sa campagne et qui l’a raté. A commencer par les principales formations. Il me paraît évident, et j’ai déjà été critique, du fait que DiGrassi a mené une campagne terne et s’est appuyé sur sa victoire militaire, ce qui n’est pas suffisant pour gagner une sénatoriale. Reste à savoir à quel point ce dernier s’est trompé. Cela peut être une petite erreur de parcours, tout comme cela peut être une catastrophe qui va constituer un coup de théâtre inédit dans l’Histoire de notre République. Et puis il n’y a pas de raisons que les dynamiques de sondages observées ne soient pas le reflet d’une certaine réalité. Comme vous l’avez vu, il y a eu une chute constante dans ces derniers, preuve que la discrétion et la tempérance n’est pas une qualité recherchée dans le cadre d’une campagne électorale. Je rappelle que les premiers sondages donnaient les Hommes du Patrice à plus de 700 sièges, et que selon les derniers sortis il y a quelques jours, DiGrassi et ses sénateurs affiliés étaient passés sous la barre des 600. Donc ce tassement est indéniable. De l’autre côté, nous avons eu des eurycommunistes offensifs et omniprésents, qui ont mené une campagne agressive. Nous avons bien senti une montée en puissance malgré des campagnes anti-communistes féroces. Je pense que ce soir, nous pourrons observer de grandes surprises à la gauche de notre hémicycle, incontestablement.

    Même en dehors des eurycommunistes, à n’en pas douter certaines oppositions vont tirer leur épingle du jeu. ONDehors a mené une campagne propre sans faute particulière, et sont demeurés particulièrement constants dans les enquêtes d’opinion. Ils disposent donc d’un socle électoral très solide, qui sait pour qui et pour quoi il vote. Ce n’est pas le cas de DiGrassi dont une partie de l’électorat est attiré par un attrape tout qui pour certains citoyens, ne reflètent pas tout à fait leurs positions politiques réelles. En matière de montée de puissance, nous pouvons également remarquer que la reconstruction de l’ancien camp politique des vinolistes a été rondement mené par Sylvio Sapore : réorganisation de l’équipe de campagne, meetings géants attirant des milliers de participants… Je pense qu’il faudra donc surveille l’UPR de très près, parce que nous ne sommes pas à l’abri d’un troisième Homme se glissant entre les eurycommunistes et les ONDehors au classement. Là encore, de leur côté la campagne a été particulièrement agressive, et selon nos enquêtes d’opinion, la personne de Sapore elle-même attire une grande sympathie dans une grande variété de catégories sociales. Certains le considèrent comme une personne qui a réussi et qui doit être inspirante, d’autres sont subjugués par le charme qu’il a auprès de la gent féminine. D’autres encore lui donnent une certaine empathie vis-à-vis de ceux qui réussissent moins que lui. Bref, c’est un parfait vendeur d’assurance. Mais mine de rien, et même si cette élection ne se fait pas vraiment à la liste, avoir une tête de proue charismatique est important pour cette élection, et je pense que les listes qui n’ont pas eu ce bon sens vont être lourdement pénalisées ce soir.

    Journaliste : Quid des libertariens et des optimates ?

    Maranella : Pour ces deux courants là, il y a des enseignements différents à tirer. Les libertariens avaient de l’or dans leurs mains au début de cette campagne : les vinolistes s’étaient effondrés et on parlait d’eux partout comme la future troisième force politique de l’hémicycle. Et c’est là que nous reconnaissons les politiciens professionnels des amateurs. Les libertariens sont complètement passés à côté de leur campagne là où le contexte était pourtant très favorable à leur explosion. Après, et pour me faire l’avocat de la défense, il est vrai que certains évènements ne les ont pas aidé. Le fait divers de Pointe Mogan en paltoterra, a été assez accablant pour cette formation, même si je suis persuadé à titre personnel que les libertariens velsniens n’ont fait que défendre leurs droits face à un pouvoir tendant dangereusement vers le socialisme autoritaire.
    Quant aux optimates, je trouve qu’ils sont partis de plus loin, et avec bien peu de cartes en mains, mais qu’ils vont peut-être réussir leur pari de ce soir qui était tout simplement de continuer d’exister. Vous le savez, j’étais moi-même un optimate dans ma jeunesse et mon avis est peut-être biaisé, mais je suis persuadé que choisir une figure jeune et dynamique comme Altarini était un bon choix. Il a réussi à recentrer le débat sur les optimates, au prix il est vrai de certaines compromissions qui ont dû en faire bondir plus d’un.

    Journaliste : La campagne a également été marquée par quelques scandales, comme celle d’une possible ingérence achosienne en faveur de la formation politique du SDB, bien que rien de tout cela n’ait encore été prouvé. L’ingérence est une question grave, quel est votre avis à ce sujet, excellence ?

    Maranella : Pour moi, la réponse est simple : le SDB n’a ni plus ni moins que pactiser avec des groupes indépendantistes flirtant dangereusement avec des terroristes, ni plus, ni moins. Ils se sont grillés comme des amateurs. Sans conteste c’était là l’opération d’ingérence étrangère la plus grossière, mais il ne s’agit cependant pas de la seule à mon avis. Où donc toutes ces obscures formations sans le sou auraient pu avoir autant de fonds de campagne autrement : l’UPR, le PEV, le CCC etc… tous ces sigles qui me fourchent la langue dés que je dois me résoudre à les prononcer. Quel que ce soit le gagnant de ce soir, il faudra agir fermement contre tout soupçon de ce genre, et pourquoi pas réformer les services de renseignement ainsi que la provenance des fonds électoraux.

    Journaliste : Ah, pardonnez moi d’interrompre vos expertises, excellence Maranella, on dirait bien que le décompte des 22H approche. Nous proposons à nos téléspectateurs de retrouver notre équipe postée devant chaque QG de campagne. Natalia, vous me recevez ?

    Natalia Zagretti : Oui, je suis en direct de l’hôtel San Vincente où les lieutenants de l’actuel Triumvir DiGrassi ont poser leurs valises afin d’accueillir cette soirée électorale, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’atmosphère est électrique en ces derniers instants. Je suis avec son excellence sénateur Carlos Pasqual, candidat et allié de l’actuel Triumvir. Excellence sénateur, comment sentez vous les signaux de cette soirée.

    Carlos Pasqual : Je ne suis pas plus stressé que lors de mes quatre précédentes élections, si cela vous intéresse. Mais je suppose que vous faites référence à ces élections pour le moins particulières. En effet, il y a davantage d’enjeux que d’habitude, mais cela ne rend ce scrutin que plus haletant. Mais je suis confiant. Après tout, les autres n’ont pas le vainqueur des achosiens et des landrins dans leurs rangs. Nous avons le meilleur programme, la meilleure assise électorale et les pieds sur terre. Je ne pense pas que les velsniens se laisseront avoir par le programme délirant d’une bande de communistes, ou même celui d’un libéral dont son seul fait d’armes pendant la guerre civile a été de se cacher. Sapore n’a de velsnien que le nom de famille, à n’en point douter. Nous avons entendu le désir de changement des velsniens, et l’avons inclus dans nos propositions, mais cela ne doit pas se transformer en anarchie et en crise de régime, ce qui serait le cas si quelqu’un d’autre que nous serait en position de majorité ce soir.

    Natalia Zagretti : Sur un autre sujet, vous avez défrayé la chronique lorsqu’à la surprise générale vous avez été déclaré candidat au concours de Mister Monde 2014. Avez-vous quelque chose à dire ?

    Carlos Pasqual : Pour la millième fois, je n’ai pas proposé ma candidature à Mister Monde ! Je n’ai rien à voir dans cette candidature, il s’agit là encore d’une mauvaise farce dont je trouverai le responsable. Je n’ai AUCUN commentaire à faire sur cette question ma très chère dame.

    Natalia Zagretti : Dans ce cas nous allons rendre l’antenne. Zagretti pour Quotidia TV.

    Journaliste : Il est désormais 21h59 et il est l’heure de lancer le décompte de ces élections ! Au bout du suspense, nos citoyens vont enfin connaître le nom de leurs éventuels nouveaux gouvernants. Les Hommes du Patrice vont-ils obtenir leur majorité absolue tant convoitée ? Le PEV va-t-il réussir son pari d’une percée historique ? Laquelle de ces autres forces politiques présentes dans la future assemblée sera une éventuelle force d’appoint du gouvernement ? Vous le saurez dans 4…3…2…1…il est 22h !




    Journaliste : Nous avons les résultats sous et il SEMBLE que nous nous dirigeons vers une très courte majorité absolue des Hommes du Patrice ! Selon nos estimations, ces derniers obtiendraient 502 sièges, ce qui éloigne le spectre d’une coalition entre ces derniers et ONDehors. Immense percée du Parti Eurycommuniste velsnien qui obtiendrait plus de 300 sièges, une situation inédite dans l’Histoire de la Grande République qui semble confirmer une bipartition de la vie politique de la cité. Petite surprise : l’UPR du libéral Sylvio Sapore devrait constituer le 3ème groupe en termes d’importance, suivi de près par ONDehors, qui sera sans doute une force d’appoint bienvenue sur certains textes pour la future majorité. Déception pour les libertariens qui n’arrivent pas à concrétiser leurs intentions de vote. Pour finir, un groupe de libertaires pourrait constituer un groupe, là encore situation absolument inouïe. Les optimates quant à eux parviennent à conserver un groupe sénatorial, autre surprise notable de ce scrutin. Natalia, vous êtes toujours au QG des Hommes du Patrice, pouvez-vous nous décrire l’ambiance qui y règne ?

    Natalia Zagretti : Le soulagement et une joie mesurée. Bien entendu, vous pouvez l’entendre tout comme moi, on fait la fête et on s’embrasse, mais les militants le savent sans aucun doute : ils sont passés tout près d’un camouflet politique. En clair : l’humeur est à la fête mais on a conscience qu’il faudra être sur la brèche en permanence pour ces quatre prochaines années. Les militants sont maintenant dans l’attente d’un discours de victoire de Matteo DiGrassi, qui de fait, rendra ses pouvoirs de Triumvir pour redevenir un simple sénateur avant la formation d’un nouveau gouvernement.

    Journaliste : Nous reviendrons bien entendu à vous pour ce discours, Natalia. Nous retournons du côté d’Angelo pour le QG su PEV. Angelo, c’est à vous.

    Angelo Aguilera : Eh bien ici, mon très cher, c’est une tout autre ambiance qui règne. Comme vous pouvez le voir, les militants de PEV fêtent le résultat comme s’ils avaient remporté la victoire. Ce qui n’est pas loin d’être faux sous une certaine perspective. Le Comité central du parti a d’ores et déjà indiqué, je cite, « que ce sera la rue qui fera la courte échelle nécessaire aux sénateurs PEV dans la concrétisation de grandes conquêtes sociales. ». On signale également que de manifestations de joie sont en train d’avoir lieu au quartier de l’Arsenal de Velsna et dans plusieurs cités de la Grande République. Là encore, nous ne tarderons pas je pense, à voir l’arrivée des différents membres du comité central, et notamment du secrétaire général, s’exprimer.

    Journaliste : Merci, Angelo, nous reprenons l’antenne pour recueillir l’avis de notre expert, l’ancien sénateur son excellence Maranella. Un constat, excellence ?

    Maranella : Regardez donc ces communistes, monsieur. Ils sont déjà en train de nous menacer d’anarchie. Je vous avais prévenu. Mais bref, je pense que DiGrassi a eu énormément de chance compte tenu de la compagne atone qu’il a donnée, et encore une fois, je l’estime très en deçà de son potentiel de voix, la faute à une série de compromissions avec des hordes de gauchistes. Je suis dans le malheur de constater que la plupart de mes prédictions se sont avérées fondées…

    (Discours de DiGrassi à suivre)
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    Discours de victoire du Sénateur (et ex-Triumvir) Matteo DiGrassi



    Citoyens de la Grande République.

    Après la défaite des tyrans de l’intérieur et de l'étranger, vous, aviez fait le vœu presque collectif, je dirais, d'assister à des changements d'importance au sein de notre cité. Ce vœu pieux, beaucoup ont parmi notre classe politique eu du mal à l'admettre, moi parmi les premiers. Nous avons ce soir entendu votre parole, et l'avons accepté. Mais dans le même temps, nous nous devons également de nous avouer une autre vérité: il vaut mieux améliorer ce que nous avons déjà plutôt que de nous enfoncer dans une aventure veine de reniement de ce que nous sommes et de la manière dont nous toujours régenter notre existence. Car quand bien même Velsna demeure un diamant sur l'eau, il faut se rendre à l'évidence: le monde est dangereux, et nous nous devons, en tant que responsables politiques d'un État souverain et indépendant, de réagir face à plusieurs dangers. D'autres tyrans comme Scaela, il y en a aura d'autres. En premier lieu, nous devrons ainsi nous battre contre la tyrannie de l'intérieur, générée par le malheur et la misère que les optimates ont semé dans ce pays par une guerre civile effroyable, qui a affaiblit notre cité et ouvert ses portes à d'autres tyrans: ceux de l’extérieur.

    Velsna est et sera toujours garante de sa propre indépendance et de sa souveraineté. Cette indépendance qui fait de la Grande République le centre de son propre monde, n'est pas du goût de tout le monde. Il y a par delà nos frontières des puissances qui ne veulent pas en entendre parler, qui prétendent administrer le bon droit à toutes et à tous d'une même manière, comme si nous aspirions à la même chose qu'eux, et avions les mêmes aspirations et besoins. Ce n'est pas le cas, au grand dam de ces derniers, qui ont passé cette guerre civile à aiguiser des couteaux pour se préparer à dévorer notre cité. Nous sommes toujours là !

    Acclamations

    Loduariens et onédiens, qui ne réfléchissent finalement pas si différemment, dans un impérialisme grossier et vulgaire... ceux là vont devoir comprendre, qu'à compter de ce soir, la Grande République est l'UNIQUE acteur de son destin, et qu'il en sera toujours ainsi. Ces gens, vont devoir comprendre que le système politique velsnien, une fois réformé, sera reparti de plus belle et fera vibrer la fibre citoyenne de chaque velsnien à plein poumon. Ce sera notre fontaine de jouvence et notre victoire en tant que communauté de cités libres de leur destin, libres de leurs lois, libres de leurs investissements, libres de toute forme de régulation provenant de l’extérieur de notre propre autorité civique. Nous sommes des hommes et des femmes libres ! Les velsniens ont exprimé la volonté de réduire le cens électoral, nous l'avons fait. Les velsniens sont dans le besoin d'une politique d’investissement public inédite ? Nous sommes en train de le faire. Les velsniens ont exprimé le besoin d'une forme de justice sociale ? Nous le ferons.

    Acclamations

    Cette situation clarifiée, je souhaiterais maintenant féliciter tous les candidats ayant présenté leur candidature à ces élections, dans le plus grand respect de la tradition de ces élections sénatoriales, que nous tenons sans discontinuer depuis plus de dix siècles. Nous avons vu les résultats, et nous avons prit acte que notre victoire a été arrachée de haute lutte, résultat des questionnements et du fractionnement profond de la société que nous formons, de notre corps civique. Nous en prenons acte, et nous nous engagerons à respecter toutes les formes d'opposition, à compter du fait que celles-ci respectent le cadre de nos institutions. Toutes les paroles, dans leur pluralité, se valent, et nous ne gouvernerons jamais au prix de violences politiques et sociales trop grandes à l'égard des perdants de ce soir. Vous êtes tous le reflet d'opinions divergentes et de besoins de reconnaissance, de revendications. Nous écouterons vos conseils, nous entendrons la rue crier lorsque celle ci nous notifiera de ses désaccords . Nous vous écouterons toujours.

    Et c'est par ce point que j'en viens au sujet le plus important: Velsna doit se reconstruire en tant que cité, pas seulement sur le plan matériel, avec des destructions dont les réparations sont déjà en cours, mais il nous faut aussi nous reconstruire moralement. Velsna n'a jamais été aussi grande que lorsque son corps civique a été uni derrière ses institutions, et c'est là l'ambition que se fixe cette législature. Il faut unir la cité derrière un immense projet commun: l'enrichissement de notre nation, à la fois par la quête de développement économique, mais aussi par celui des idées. Nous n'avons pas à avoir honte de notre modèle, nous devons en assumer toutes les facettes: les bonnes et les plus problématiques, et trouver un moyen de parvenir à une nouvelle forme de contrat social. Et je suis certain que c'est notre programme qui atteindra cette fin. Ensemble, allons enfin de l'avant, et réconcilions nous en tant que cité.

    Acclamations
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