09/02/2018
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Activités étrangères en Polkême - Page 2

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Conversation blême





"Qu'est-ce que je fous là..."


Il y a des décisions dans la vie, qui sont plus sensées que d'autres... C'est probablement ce qui traîne dans un coin de la tête de Philippa, qui a cru bon de s'engager dans la Classis III il y a une année de cela. On lui avait fait miroiter la perspective d'ascension sociale et de bon salaire, mais on avait bien omit de lui dire que son travail consisterait à être un fusiller marin dans l'une des installations portuaires velsniennes à l'étranger parmi les plus isolées du monde, et dans l'un des pays les plus étranges à décrire. Bien sûr il y a pire, mais pas souvent: cela aurait pu être Drovolski, où le simple fait de mettre un pied dehors nécessite un masque à oxygène et une combinaison, mais cela aurait pu être mieux qu'un pays où internet n'existe pas, et où la médecine a visiblement du chemin à faire, du moins pour la partie blême de la population. Cela aurait pu être une plage de sable chaud à Tavaani en plein a milieu du Scintillant par exemple, ou un endroit tranquille en Afarée...bref, un endroit où il fait plus de 15 degrés en été, et avec des télévisions. Cet endroit était une prison à ciel ouvert, du moins, c'est l'impression que donnait la mise au jour du règlement intérieur émis par les autorités de la flotte. Pourquoi de telles mesures ? Pourquoi être si sévère lorsque toutes les autres bases de la Marineria ailleurs dans le monde ne sont pas forcément réputées pour leur tenue du protocole ? Autour du feu de camp que Philippa et un autre resquilleur de la base s'étaient faits sur la plage au beau milieu de la soirée, on se posait des questions...

"On nous cache des choses.", "Les gens du coin sont un peu bizarres tu ne trouves pas ?", "Tu te souviens de l'odeur de la bonne bouffe ?", tant de questions existentielles fusaient d'ordinaire autour de ces feux. Mais ce soir, Philippa était silencieuse, elle espérait simplement que sa demande de réaffectation qu'elle avait adressée le matin même allait être acceptée. A quoi bon parler avec un type qu'elle ne verrait probablement plus. Un somme à la belle étoile, c'était tout ce qu'elle attendait de la fin de cette journée fade, dans une semaine fade et un mois tout aussi fade.

Mais ce n'était apparemment pas ce que voulait Dame Fortune, puisqu'elle fit venir aux deux "faiseurs de murs" une autre présence, étrangère. Non loin, la lumière du crépuscule dessinaient les contours de l'ombre d'un "local", ceux que Philippa n'a pas le droit d'aborder, à qui elle n'a pas le droit de parler, ces gens qui ont peur et s'enferment dans leurs maisons lorsqu'elle apparaît en ville, les rares fois où elle peut sortir de la base. Il y a de l'attirance dans l'interdit: tous ces mois, elle n'a pas adressé le moindre mot à ces étrangers: mes blêmes. Autour d'elle, c'était comme si elle était toujours à Velsna, excepté pour le temps qu'il faisait. C'était peut-être l'occasion de satisfaire le désir d'interdit, tout s'échappant d'un marasme quotidien qui ne correspondait pas à la vie d'aventurière rêvée.

Elle fit un signe de main au lointain, ce dont son compère s'inquiéta immédiatement: "Philippa ! Qu'est-ce que tu fais ! On a pas le droit !". Elle ne l'entend pas, elle n'entend plus rien de ce qui peut la mener à l'ennui. Et la silhouette au loin lui répondit par les mêmes salutations, et ce n'était pas un velsnien ! L'homme se rapprocha du feu improvisé, un vieux bonhomme, avec l'un de ces chapeaux étranges que les blêmes portaient parfois. Il avançait, mais pas tout à fait droit, et arborait un sourire peu commun aux blêmes que la jeune femme avait déjà rencontré.

" Tu me disais que tu connaissais quelques mots de blême ?"

"Ouais, des trucs comme "bonjour" et "au revoir", mais c'était pas la peine de me ramener le poivrot du village pour tester mon niveau !"


Le vieil homme au nez rouge n'était pas avare de mots et peu farouche, puisqu'il en submergea les deux velsniens. Le fait qu'il n'y ait pas de polks à l'horizon expliquait peut-être la chose, mais dans tous les cas, il était très difficile de comprendre ce charabia, qui objectivement, n'aurait pas été très compréhensible, même pour un autre blême:

"Salulesjeunesquescequevoufaiteslàdanlenoir. Fauparesterlà desfois ilyadessorciersquisepromènent etensuiteilschangentlesgensencommunistes."

Les deux velsniens n'avaient rien compris, mais dans le doute, Philippa qui avait déjà sorti une cigarette pour se la mettre au bec la tendit au vieil homme. Les velsniens fumaient tant que les étrangers auraient pu penser qu'ils naissaient avec:
"T'en veux ? J'en ai plein. Assieds toi, tu vas prendre froid. Aller, raconte moi ta vie."

Philippa laissa une place au blême, qui ne s'arrêta pas pour autant de baragouiner:
"Unefoijaivuunfarfadetici. Ilressemblaitàunmesolvardien. Ilspeuvetejeterunsortsitufaipasattention."

- Des mots sages... T'as tout à fait raison Juan. Je peux t'appeler Juan
? - lui demanda Philippa, dans le doute... -

La discussion s'étala longtemps, très longtemps, tant et si bien que les deux velsniens se réveillèrent de petit matin, le feu crépitant encore à côté de leurs têtes. Philippa tâtonna la poche de son portefeuille, premier réflexe: vide.

"Sale petit connard de blême !"
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Conversation blême II





Un homme en face d'un autre, un simple bureau les sépare...mais ils ne sont pas du même monde. Le rapport hiérarchique est visible jusque dans leurs mimiques. L'un est debout, contemplant les convois maritimes qui vont et viennent dans le cœur du centre de maintenance technique. La gorge est serrée, les poings le sont tout autant. L'autre est penaud dans le fond de son siège. Il est certains que si il pouvait enlever la mousse de son coussins, il s'y glisserait pour s'y cacher. Mais il y avait quelque chose de plus, une petite lumière dans les yeux, une lumière qui n'émane d'ordinaire que les individus ayant fait une découverte inouïe, des individus ayant comme qui dirait...été frappés par la foudre. Un état de stress donc, doublé d'un sentiement d'excitation qu'il avait lui-même du mal à contenir. Il remuait sur sa chaise, tournait la tête à droite et à gauche, épanchant ses yeux à la vue de la lumière de l'extérieur, provenait de cette fenêtre. Entre elle et lui se dressait ce qui semblait être son supérieur hiérarchique...du moins, c'était ce que disait le galon sur les épaulettes des deux velsniens.

"Je pourrais vous mettre au trou et vous envoyer en conseil de guerre pour désertion pour ce que vous avez fait, fusilier Nitti. J'espère que vous en avez conscience... Alors croyez moi bien que les mots que vous direz dans les prochaines minutes décideront probablement de votre avenir dans garnison, et par extension dans la Marineria de la Grande République. Je vais vous laisser une chance, une petite chance de m'expliquer la raison pour laquelle vous avez disparu du rang pendant deux semaines, avant de réapparaître ce matin avec votre sourire de crétin, devant mon nez. Alors choisissez bien vos mots. J'écoute..."


Le fusilier eu quelque hésitation à déballer son sac, pas tant par peur de ne pas avoir les mots que par l'impossibilité de se décider rapidement où commencer cette histoire. Mais qui sait...peut-être que le commandant de base partagera son enthousiasme sur la "découverte inouïe" qu'il a fait:

- Je sais que vous aurez du mal à me croire commandant...mais figurez vous que j'ai été enlevé."
- Enlevé ? Par qui ? Des polks ? Des blêmes ?
- Par des blêmes je crois, ils avaient tous des chapeaux pointus et des bâtons, mais croyez moi c'est pas l'important !
- Des chapeaux pointus...comme des magiciens ? Et comment vous vous en êtes tirés ? Ils n'ont pas demandé de rançon, ces ravisseurs ?
- C'est...c'est compliqué si vous voulez... Au début ils voulaient une rançon, et puis on a discuté...ils étaient vraiment sympa en fait, et ils m'ont laisser partir finalement.


Le commandant de base fit le tour de son bureau, se tenant désormais face au fusilier, à quelques centimètres de lui.

- Et donc ? C'est tout ce que je vais avoir sous la dent comme excuse ? Des magiciens qui vous enlèvent, qui vous font causette et qui vous laissent repartir les mains dans les poches ? Je vais croire ça, vous le pensez ?
- Nan nan nan commandant, c'est pas fini. Ce qui est important c'est pas ce qu'ils ont fait, mais ce qu'ils m'ont....ça a été comme une révélation si vous voulez. C'était vraiment des têtes si vous voulez, et ils tenaient une sorte de réunion où ils débâtaient tous en cercle dans la forêt. Figurez vous commandant...qu'on vit tous dans une société...et que...et que tout y est déterminé par des rapports de force entre des classes, et que ça dure depuis des milliers d'années ! On se fait tous rouler depuis des générations, rien que ça ! Et ils ont tout plein de trucs et de concepts pour exprimer ça: par exemple, vous le saviez vous, que chaque objet qu'on fabrique a une valeur définie par la somme de travail qui a été engagée pour le faire ? Ils appellent ça du travail abstrait ! Mais il faut pas croire que le patron nous file la somme de ce travail, non non non... ce qu'il nous donne c'est juste un "minimum vital", qu'ils disent, et ça ne représente pas du tout notre travail, c'est juste une fiction ! On se fait arnaquer chef ! Sur cette somme de travail que le patron nous vole, parce qu'il se fait une plus-value et il ne nous file que ce qu'il faut pour conserver notre force de travail: c'est lui qui s'approprie notre travail ! On est totalement aliénés ! Et même qu'ils avaient un énorme livre dans lequel tout ça est marqué noir sur blanc, ils appellent ça le Capital, mais avec un K à la place du C ! Et même que...


La détente du commandant fut courte: deux violentes baffes sur les deux joues, et avec la paume de la main. Nitti est saisit par le col, son nez presque collé à celui de son supérieur. Il a les dents serrées, et ne daigne même pas cligner des yeux tant son regard est comme scotché à celui du fusilier:
- Vous êtes un soldat, on ne vous a pas engagé pour réfléchir. Vous êtes bon pour le trou: vous rentrez à Velsna dés l'arrivée du prochain ravitaillement, et m'est d'avis que vous n'allez pas revoir la lumière du jour pendant un long, très long moment.

"Embarquez le, soldats. Je ne veux plus le voir dans ma base."


Nitti se fait arrêter par ses propres camarades. Une fois la porte close et le commandant laissé avec lui-même, et son verre de vin.

"Des chapeaux pointus..fous toi de moi..."
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Polka Śwatówka

Elle se danse, celle-là, debout mon gars. Debout pour Śwatówka. Pour la plus belle fille de Polkême, joue-nous une polka ! Pour la mémoire de notre beauté barbare, lève-toi, mon gars ! Pavel, toi aussi tu t'en rappelles ! Tu crois que je te vois pas là-bas, Nikola ? Debout, debout, les camarades ! Me laissez pas dans la panade ! Rappelez-vous d'où vous venez, et avec moi chantez ! Et toi, tiens toi juste là tout près de moi. Ouvre grand tes oreilles, je vais te conter l'histoire d'une merveille ! Oh, elle n'avait pas de souliers d'argent, ni de sabot d'indigent, elle allait nu-pied, à ça vous la reconnaissiez ! Oh, c'était une intrépide, à part elle vous étiez toutes des timides !

Tu m'entends ? Ils sont prêts là, ils la reconnaissent. La beauté barbare, on l'appelait ! Dans la Pal, elle vivait ! Les quatre cent coups, elle faisait ! Śwatówka, tu la voyais pas au marché le samedi, ni à la messe le dimanche, ou parfois, mais c'était pour faire la manche ! C'était un autre genre, Śwatówka. Elle attrapait les poissons avec les dents et les hommes avec le vent. Elle avait les cheveux noirs, Śwatówka, et ils pleuvaient autour d'elle comme un buisson ardent. Ses yeux étaient des flèches et son sourire un harpon. Moi je l'ai vu, Śwatówka, et elle m'a eu ici, là ! Il fallait la voir, Śwatówka, courir dans les herbes et se baigner dans les eaux, n'avoir pour vêtements que des champs de roseaux. Et te sourire, la malicieuse, comme une cerise délicieuse, je l'ai connu, moi, Śwatówka, elle m'avait dit d'attendre sur le pré tendre. Viendra-t-elle, viendra-t-elle pas ? Insaisissable Śwatówka, de sa maison dans la forêt, parfois à moi elle revenait, heureuse de boue, à mes larmes tendant ses joues. C'était ma vie, ma Śwatówka, ma beauté, ma fleur, ma joie, c'était ce qu'on ne me rendra pas, jamais Śwatówka ne reviendra. On la dit noyée au fond de la rivière, on la dit ensevelie sous la montagne de pierre, mais moi je sais où elle est Śwatówka. Elle est là où tu n'iras pas, promets-le moi ! Elle est à l'étang juste là-bas, là où est le château du roi, il l'a eue ma Śwatówka, malgré ses griffes, ses dents, ses bras, il l'a mangée Śwatówka, toute crue comme une bête qu'on tue, elle s'est battue ma Śwatówka, encore dans mon cœur elle se battra, elle est la vie ma Śwatówka, ni fief, ni chose, ni possession, elle est l'âme de la nation, elle est ma perte, Śwatówka, et sans elle plus rien n'ira. Elle n'est plus là ma Śwatówka, et ne demande pas pourquoi, pour ce que tu le sais comme moi, ils fusent comme le soir, les nuages noirs, ils sont partout, ses hussards, ce sont les hussards du roi, et si tu chantes avec moi, ils pourraient t'entendre depuis là-bas, les ogres du château, les soudards sous le préau, leurs serviteurs, leurs animaux, leur chasse haineuse et leurs féaux, et se jeter à tes trousses ! Alors plus bas, mon petit mousse, chante plus bas, pour que demain, dans ton cœur et sur tes lèvres, vive encore ma Śwatówka !
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Bureau de l'Arsenal



Drapeau

Commandement maritime de la Classis III "Fortuna Patres"

Document public à diffuser au personnel: Instructions en période de forte mobilisation de la flotte






Classis III "Fortuna Patres"

https://www.zupimages.net/up/22/42/ok8y.png


A l'ensemble du personnel de la Classis III,


Veuillez être notifiés impérativement par le courrier ci-joint par nous, Sofia Di Saltis, Amirraglia de la Classis III "Fortuna Patres", qui regardons vers l'orient.

Ce courrier s'adresse à l'ensemble du personnel de flotte affecté au centre de maintenance technique de Port-Ponant, sans distinction de statut.

Compte tenu des évènements récents prenant place dans la zone de contrôle maritime de la Classis III "Fortuna Patres", à savoir:
  • Les opérations militaires de la flotte au Chandekolza
  • Les mouvements hostiles des États d'Ouaine et du Morzanov (exercices aériens à proximité immédiate du territoire de la République)
  • La montée des tensions entre Liberalintern et les alliés de l'Organisation des Nations Démocratiques.
Il est dans ce cadre, de mon ressort et de mon devoir d'informer le personnel de la Base de maintenance technique de Port-Ponant d'un changement d'affectation et de priorité dans l'exercice de leur mission. Les ordres suivants sont ainsi donnés, et deviennent effectifs à compter de l'émission de cette dépêche, ce jour 23 octobre 2017:
  • Changement de priorité de maintenance: les bâtiments déboutés du Théâtre d'opération du Chandekolza pour cause d'avaries doivent se voir affectés leurs propres équipes de maintenance. Dés que la base de Port Ponant se retrouve informée d'une telle arrivée, priorité d'affectation est ainsi donnée et toutes les tâches antérieures se devront d'être repoussées.
  • Dans l'éventualité d'une arrivée de bâtiments en provenance du Théâtre d'opération chandekolzan, il sera formellement interdit d'arrimer en cale sèche plus longtemps que la durée de maintenance nécessaire. Tout navire dont les avaries auraient été réglées se doivent de rejoindre immédiatement leur théâtre d'opération. Aucune permission de garnison à longue durée n'est autorisée en eaux territoriales polk, ce sous aucun prétexte.
  • Il est formellement interdit de décharger de cargaisons en provenance du Théâtre d'opération chandekolzan ne relevant pas d'une priorité militaire. Nous rappelons à ce titre que le marché noir est formellement interdit dans l'enceinte de la base de maintenance technique.
  • Il est formellement interdit l'autorisation de dépôt et d'internement de prisonniers de guerre chandkolzans sur place. Dans une telle éventualité, il sera demandé aux bâtiments ayant prisonniers à charge de dérouter vers la Base de Tercera.
  • Dans le cadre de la réaffectation probable de 25% de nos effectifs sur place pour cause d'activités intenses dans le périmètre de la Base de Tercera, nous invitons l'ensemble de notre personnel volontaire à faire acte de présence dans l'optique d'une nouvelle affectation. Dans le cas d'un trop grand nombre de candidats, nous nous réservons le droit de procéder à un tirage au sort. Dans le cas où le nombre de candidats ne serait pas suffisant, des ordres d'affectation supplémentaires seront donnés aux concernés.





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Périodes abordées:
- Classification velsnienne : Antiquité classique et tardive (Vème siècle avant notre ère – Vème siècle après notre ère)
- Classification polk : Antiquité-Age champêtre


Fiche patrimoine
Ville fortifiée de Balsek (Polkême), première fenêtre de fouille triennale



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Agglomérations fortifiées tatares, scythes et proto-polk dans l'actuel territoire de Polkême
Pour une réévaluation du concept de nomadisme et du peuplement en haute antiquité polk




Introduction et cadre de l'opération :


Le sujet de ce premier rapport d'évaluation post-fouille peut paraître paradoxal sur bien des aspects: il est bien connu par les textes littéraires, avant tout par des sources héllénistiques, puis rhémiennes, ainsi que par des données archéologiques du XIXème et début du XXème siècle (dont la pertinence est toutefois soumise à réserve compte tenu du caractère hautement politique de la question), que les scythes, tatares et proto-polk étaient des populations nomades distinctes, et que l’État moderne de Polkême serait le résultat d'une construction politique débutée durant l'antiquité tardive, permise par christianisation progressive des populations et de la constitution d'un État polk. Dans les faits, toutefois, nous pensons à l'issue de l'émission des premières remontées de terrain depuis 2015 sur plusieurs sites d'importance en Polkême, qu'il devient nécessaire de procéder à une réévaluation de nos connaissances actuelles quant au sujet du nomadisme dans l'extrême Eurysie. Ainsi, c'est une volonté de détachement des récits actuels, qui permettent à certaines entités politiques d'affirmer la légitimité de revendications politiques beaucoup plus récentes, que cette démarche fut entamée.

Comme précisé, la plupart de nos à priori actuels proviennent de sources de première ou seconde main, exclusivement étrangères en absence d'un système d'écriture pérenne dans la région jusqu'à la christianisation du territoire au Vème siècle. Pour les héllènes, le nomadisme était la caractéristique principale de la culture et des mode de vie de toutes les populations successives sur le territoire polk actuel: ils se déplaçaient constamment avec leurs troupeaux. L'historien rhémien Flavien Apollinaire (IIIème siècle de notre ère) remarque « qu’ils n’ont point de villes, ni d’autres établissements, qu’ils sont toujours en mouvement ». Les activités de mercenariat d'éléments de ces populations au sein de l'Empire sont également à noter, avant même la période des grandes migrations des IVème et Vème siècle. Or, en réalité la situation est plus complexe, de l'aveu même de l'intéressé: le rhémien distingue plusieurs peuples ou tribus parmi les scythes, qui chronologiquement sont l'une des premières populations recensées par ce dernier dans la région. A rebours des affirmations des chercheurs qui se sont succédé sur la question durant ces dernières décennies, le lettré distingue notamment ceux qui sont nommés « Scythes agriculteurs ». Il parle également des voisins sédentaires des scythes qui sont leurs sujets ou leurs alliés sans pour autant les désigner clairement. Cependant, parmi ces groupes que l'on ne sait pas avec précision si ils sont sédentaires complets ou semi-sédentaires, on mentionne avec certitude une « Scythie royale », qui en réalité prend les apparences d'une confédération lâche de tribus, elles mêmes divisées en groupes familiaux élargis, à la tête de laquelle il existe un centre de gravité évoluant selon la période. Ainsi, même parmi ceux que l'on considère nomade existe une structure politique clairement définie, et qui mérite à notre sens l’appellation « d’État nomade », où il existe une esquisse d'un système de fiscalité, matérialisé sous la forme de prélèvements de bétail et de biens primaires transformés. Sur ce point, il convient donc de tempérer le manque de considération de cette période par l'historiographie polk classique par des élements nouveaux, et cette source primaire réévaluée marque le départ d'une nouvelle recherche au sujet du bâti permanent dans le cadre de cet « Etat-nomade », d'abord scythe, puis tatare et proto-polk.

Le nomadisme de la plupart des populations scythes (car il paraît impropre d'évoquer un groupe unique) était confirmé par les données archéologiques à nitre disposition avant le démarrage de cette campagne, certes. Nous ne connaissions presque pas leurs établissements, qu'ils soient temporaires ou plus durables, et presque toute notre information sur leur culture provient de monuments funéraires en tumuli, le seul champ d'étude sérieusement abordé jusqu'alors par la science archéologique au sujet des scythes. On ne s’attendait donc pas a priori à trouver des agglomérations complexes sur le territoire polk. Mais la réalité et différente: le spremières prospections, précédant la campagne nous ont permis de constater une occupation continue de plusieurs sites, dont certains sont de dimensions énormes. A ce titre, le gros des efforts de cette expédition archéologique s'est concentré sur le plus grand site fortifié scytho-tatar recensé pour la période, au lieu-dit de « Balsek », à trente kilomètres de la cpitale actuelle de la Polkême. D'emblée, les prospections géophysiques (méthode de fouille considérée comme « non invasive » vis à vis des vestiges, permise par l’émission de pulsions électro-magnétiques dans les sols, permettant un rendu détaillé des « obstacles » rencontrés dans les sous-sols) ont permis un premier aperçu de ce qui apparaît comme la plus grande agglomération, et le plus vaste site de ce type dans toute l’Eurysie orientale de l’âge du Fer (comprendre tous les territoires eurysiens n'étant pas compris dans l'aire d'influence directe de l'Empire rhémien).


Le site de Balsek laisse ainsi apparaître un ensemble s'étendant sur 110 hectares, soit une surface équivalente à certaines agglomérations rhémiennes de la même période. Par exemple, le site de la ville d'Apamée, situé en plaine velsnienne est estimé à 120 hectares pour une population d'environ 20 000 habitants estimée à son apogée en période rhémienne, au IIème siècle. Ainsi, il est vite apparu indispensable, au vu de la portée historique potentielle du site, de procéder à une véritable opération de fouille, dont la première campagne en été 2017, ne devrait constituer que la première d'une série triennale impliquant une dizaine d'opérateurs archéologiques, tous agrées par la Société des honnêtes archéologues velsniens. Il a également été proposé aux autorités de polk de mobiliser des moyens dans le cadre de cette campagne, appels du pied qui n'ont pas encore susciter de réponse (il est à prendre en compte l'absence totale d'opérateurs archéologiques nationaux connus sur le territoire polk).

La première campagne a ainsi mobilisé 218 agents sur une période de trois mois, entre juin et septembre 2017, sous la direction de Fabrizio Michele, Responsable d'opérations salarié par la Société de conservation de l'Arsenal et approuvé par la Société des honnêtes archéologues velsniens après évaluation de la prospection géophysique et au terme du dépôt d'un dossier COPA, ayant pour mission de coordonner l'effort commun de la dizaine d'opérateurs agissant sur le site.


Balsek : contexte archéologique du site et opérations antérieures dans la région

Si le site de Belsek n'a été découvert qu'en début 2017, le contexte archéologique de l'opération est loin d'être vierge. Le principal obstacle à la compréhension du contexte ne réside pas tant dans le nombre de sites connu dans la région qu'à l'ancienneté des opérations, qui pour beaucoup remontent à la fin du XIXème siècle, et n'ont pas donc été menées suivant une méthodologie de fouille considérée comme moderne ou fiable. Cela ne signifie pas une absence d'interêt pour ces opérations, mais leur bilan doit être pris avec de nombreuses précautions, qui plus est dans le cadre de l'entreprise d'état polk visant, au cours du XXème siècle, au respect d'un récit historique comprenant de nombreuses zones blanches. Nous pouvons affirmer, donc, que ce contexte n'est e rien propice à la recherche historique.

Parmi les sites connus, aucune agglomération certes, mais la présence d'un réseau extrêmement dense de sites funéraires en tumuli, et l'existence suspectée de points de rassemblements temporaires. Ont été pris en compte les sites dont les datations semblent correspondre à la période d'occupation du site de Balsek, entre le IVème siècle avant notre ère au Vème siècle après notre ère. De ces sites se dégage la première problématique de notre opération, à savoir l'association de ces occupations avec des cultures matérielles connues. Si les sources littéraires mentionnent la présence des populations scythes dans la région jusqu'au IIème siècle, il ne faut pas oublier le biais des sources héllénistiques, puis rhémiennes, qui ne font pas grand cas d'une distinction entre les différents groupes nomades. Ainsi, les sources rhémiennes semblent évoquer l'appellation des scythes, jusqu'à des dates très postérieures aux datations connues de la culture matérielle laissée par la civilisation scythe dans la région, et il semble exister un amalgame commun entre scythes, tatars et proto-slaves polks, qui à cette période partagent un espace politique commun et aux contours relativement flous, qui nous le verront, se retrouve également dans la distinction des cultures matérielles, dans un contexte où le concept de frontière est obscur et où la mobilité des populations est importante.

En effet, les études comparatives des stratigraphies en place, et dont nous avons des informations suffisantes sur une vingtaine de sites funéraires dans un rayon de 30km² autour du site de Balsek, nous donne à voir une continuité de l'occupation durant toute la période, entre des populations dont les culturelles matérielles partagent un grande nombre de similarités, et dont la transition d'une culture à une autre ne relèvent en rien d'une rupture quelconque. Les groupes scythes sont prédominants dans la région jusqu'au IIème siècle, et sont graduellement supplantés (sous entendre assimilés ou intégrés aux structures politiques nouvelles) suite à des mouvements de population importants d'est en ouest, impliquant des populations tatares turcophones à partir du IIIème siècle. Cette transition ne voit en aucun cas une vague d'abandons de sites, caractéristique de chamboulements politiques importants. Les tombes à tumuli caractéristiques des groupes scythes sont reprises par les populations tatar sans que l'on puisse constater de changements importants dans les procédés architecturaux. Cette adoption de styles sera plus tard à mettre en parallèle avec les découvertes plus récentes effectuées sur le site de Balsek. Pour finir, la forte densité de structures funéraires spécifique à la région de Balsek laisse sous entendre de l'importance du site étudié, et leur abandon progressif au Vème siècle, en même temps que celle du site en question, renforce la conviction d'avoir affaire à un réseau complexe de sites funéraires associées à des structures familiales dont l'existence dépend du pôle de Balsek. Un faisceau d'indices laisse donc penser que le site de Balsek pourrait être l'épicentre de ce que l'on nomme désormais un « État nomade » autour duquel tous ces sites autrefois étudiés individuellement sont liés, un concept récent qui semble être le plus approprié pour décrire un tel niveau d'organisation collective dans un contexte semi-sédentaire.

La véritable rupture intervient vers la fin IVème siècle,. Loin de l'image de la période et des récits classiques, mettant en scène une « exception » polk, il apparaît que le mouvement population des slaves vers le sud observé à compter de cette période, dans un premier temps, ne varie pas du mode opératoire classique des populations nomades, et les proto polk semblent pleinement s'intégrer dans un espace politique commun avec scythes et tatars. Néanmoins, les structures commencent à évoluer, au fil des transferts de population et de richesses entre le monde rhémien et la steppe nomade (la pratique du mercenariat des populations tatars, scythes et polks participe grandement à ce phénomène), qui aboutit à l'émergence progressive de structures étatiques plus importantes, et des confédérations tribales dont l'emprise territoriale est plus grande s'érigent. Loin de l'idée d'une arrivée salvatrices des polks, ceux ci semblent prendre pleinement part à ce transfert de pouvoir, qui aboutit à la mise en difficulté du pouvoir impériale rhémien, dont l'appareil militaire n'est plus capable de répondre aux problématiques militaires aux frontières. C'est dans ce cadre qu'une confédération polk émerge, et constitue un État en partie centralisé sur le modèle rhémien. Le terme de Confédération polk, voire de Royaume est repris largement du récit nationaliste local, mais il apparaît dans un contexte de sédentarisation, qu'il n'existe pas de réelle unité culturelle au sein de la construction de ce proto-État, et que des populations tatares ou encore scythes soient également intégrées dans cet ensemble territorial nouveau. Aussi, il faut là encore tempérer les à priori relatifs aux récits nationaux. C'est dans ce contexte de grandes transformations politiques que le site de Balsek est très probablement abandonné, en même temps que le concept d'Etat-nomade dans la région comme les premiers rapports de fouille de 2017 le laissent sous-entendre. Dans les conclusions qui se dessinent, les populations polks ne seraient qu'un élément culturel de ce monde nomade en voie de sédentarité, qui donnera lieu à une recomposition politique aboutissant à l'émergence des concepts de Haute-Polky et de Basse-Polky. Ces mêmes Etats d'anciens nomads remplissent par la suite leur rôle de territoires tampons face, ironiquement, à d'autres populations nomades tatares pour le compte du pouvoir de Théodosine.



Premières remontées du terrain: ouverture des fenêtres de fouille


Dans le cadre d'une opération de fouille d'une emprise de travail aussi vaste, il a été nécessaire de prendre conscience de l'impossibilité de fouiller l'ensemble du site, d'autant plus que la collecte de l'infirmation impliquant la destruction des couches stratigraphique, il a été décidé à terme, de ne procéder à la fouille systématique que de 20% de l'emprise totale d'opération. Suivant cette contrainte, il a été décidé de procéder à la fouille de points d’intérêts particuliers retenant l'attention des équipes de fouille. Ces points d’intérêt ont été relevés par le biais de la prospection géophysique, puis le recours au procédé du LiDAR, mis à disposition par la Société des honnêtes archéologues.

NB: Le LiDAR topographique consiste à effectuer un balayage du sol à partir d’un distancemètre laser qui peut être embarqué dans un aéronef. Le résultat, sous la forme d’un nuage de points, permet de retirer le couvert forestier pour obtenir un relevé topographique du sol. Après différentes opérations de filtrage, on obtient un modèle numérique de terrain précis qui permet de réaliser des traitements pour détecter les reliefs même sous couvert végétal.

Par ce biais, il a été mis en évidence l'existence d'une enceinte doublée d'un fossé cerclant une zone de 110 hectares, abritant plusieurs zones de ce qui paraît être des zones d'habitats dispersés. Une part importante de la zone ne semble pas avoir subit d'aménagements urbain, et il est établit qu'environ 60% à 70% de l'emprise du site (suivant les différentes phases d'occupation) était allouée à une agriculture vivrière, en témoigne a présence de sillons d'enclos probable. Au centre de « l'agglomération », il a été constaté l’existence de plusieurs occupations successives d'un bâti monumental, qui ne correspond pas à ce que l'on attend d'un habitat privé, mais davantage à un espace public, ce qui s'est vérifié par la suite.

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Relevé LiDAR du site de Balsek, avec la présence notifiée de la ceinture fortifiée et du fossé

Ainsi, il a été décidé d'ouvrir trois fenêtres de fouilles correspondant à ces différents espaces: un tronçon de l'emplacement présumé du rempart, suivant son implantation sur une zone de 200m² (Sondage A). Une deuxième équipe, plus conséquente a été affectée à l'ouverture d'une fenêtre de fouille de 400m² (Sondage B). Enfin, une dernière équipe a été en charge de l'ouverture d'une fenêtre plus restreinte de 100m² (Sondage C) dans une zone présumée d'habitat en bordure de l'ensemble monumental central. En tout, c'est donc une zone de 700m² qui a été concernée par cette première campagne de fouille fine.


Premières remontées du terrain et présentation du site : stratigraphie générale

Etat A: Vème siècle avant notre ère - Ier siècle de notre ère

Si les sondages A et C n'ont pas permis la mise au jour de vestiges conséquents, il semblerait qu'une première occupation de l'ensemble monumental soit datable (relevés carbone 14 à partir de couches d'incendies) du Vème siècle avant notre ère, dans le contexte d'installation de groupes correspondants aux cultures matérielles scythes dans la région. La conjugaison du mobilier retrouvé dans ces niveaux et d'un premier niveau de destruction permet d'envisager une occupation continue longue de trois siècles.

Cette première occupation, il faut le noter, ne présente pas d'ensemble architectural visible hormis un tumulus effondré au centre du dispositif, mais se manifeste par la présence de plusieurs niveaux de nécropole, enchevêtrés les uns sur les autres. Trois niveaux distincts sont constatés, pour un nombre total de sépultures estimé dans l'emprise de fouille à 34 : 11 sur le niveau le plus ancien, 20 sur le niveau intermédiaire et trois sur le dernier niveau. La fouille a permis de constater les points suivants :
- La totalité des sujets des sépultures mises au jour sont de sexe masculin et adultes.
- La totalité des sujets des sépultures mises au jour présentent un mobilier relativement riche, consistant en un nombre variable, mais toujours présent de céramiques, d'un mobilier d'orfeverie et de tous les attributs relatifs aux guerriers scythes de la période concernée.

Il est très probable que la nécropole, sur ses trois états n'ait été accessible qu'à une élite guerrière restreinte, pour la quasi totalité constituée d'objets relevant de la culture matérielle scythe pour les deux premiers niveaux de stratigraphie. Cependant, il faut noter, dans le cas des trois sépulture de la dernière phase l'apparition d'un mobilier propre aux populations tatares et slaves que l'on retrouve pour la même période sur divers sites au nord de la Polkême actuelle et au Morakhan. La persistance d'un mobilier scythe laisse entendre, au choix un apport étranger à une élite scythe persistante, ou bien une supplantation de cette élite par une aristocratie de groupes slaves et tatares, sans que l'on puisse déterminer avec précision laquelle de ces hypothèses est juste.


Etat B: Ier siècle – IIIème siècle

L'état B marque l'apogée du site en terme d'occupation, d'après les premières remontées de fouille. En effet, il nous est permis d'y associer des phases que l'on peut retrouver dans les trois sondages ayant été faits lors de la campagne. C'est également cette période qui nous permet de mettre au jour la plus grande épaisseur de stratigraphie: 90 des 120 unités stratigraphiques inventoriées sont associées à cette période d'occupation. On établit que le périmètre fortifié du sondage B est constitué durant cette période, se composant d'un remblais imposant, d'une palissade et d'un fossé, de l'intérieur vers l’extérieur.

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Reconstitution de l'état des fortifications du sondage B

Dans le sondage B, la nécropole laisse place à un ensemble monumental public. Si le mobilier est relativement rare, la présence fosses sacrificielles et la découverte de plusieurs dizaines de sépultures de chevaux ne laisse pas de doute sur la fonction sacrée de l'ensemble, dans la coitnuité de la nécropole qui l'avait précédé.

Le sondage C présente l'apparition et le développement d'habitats permanents, mis en évidence par la mise au jour de couches, parfois jusqu'à cinq phases sur les mêmes enlacements, rappelant des murs en torchis effondrés. Il est à noter la présence d'enduits peints dont les pigments rappellent des matériaux rhémiens de la même période.


État C: IIIème siècle – Vème siècle


Le IIIème siècle marque une sensible rétractation de l'occupation jusqu'à son abandon complet vers la fin du Vème siècle.

Le sondage A voit la palissade et le fossé être renforcés par une deuxième clôture, traduisant peut-être un besoins de sécurité accru à une période où les mouvements migratoires dans la région s'intensifient.

Le sondage B voit l'apparition d'un mobilier céramique avec une typologie similaire à d'autres sites existants au Morakhan, et qui souligne probablement l'arrivée d'une population tatare et slave importante, ce qui n'est pas le cas sur les couches stratigraphiques de l’État B. Un abandon progressif des habitats est constaté à compter du IVème siècle. Il est à noter la multiplication de dépôts monétaires rhémiens tout au long de la période, preuve possible d'une multiplication des contacts de part et d'autre de la frontière impériale.

Le sondage C voit le développement continu de l'ensemble monumental jusqu'à son abandon brutal à la fin du Vème siècle. En effet, il est constaté l'existence éparse de couches d'incendies très localisés en trois endroits de l'emprise de fouille. La stratigraphie se caractérise par l'absence totale de mobilier d'importance. Malgré la présence de couches d'incendie, l'hypothèse d'une destruction violente est à écarter: en effet, l'absence de telles preuves dans les sondages A et B, ainsi que la présence très sporadique de ces couches noires pousse à creuser l'hypothèse d'une destruction méthodique, probablement d'un abandon volontaire du site. L'absence de dépôts funéraires ou sacrificiels nous pousse aussi à penser à un abandon de la fonction sacrée de l'ensemble monumental à cette période, ou bien les conséquences de l'influence grandissante du christianisme, alors en pleine diffusion dans l'actuel territoire polk au Vème siècle.


Conclusion et prescriptions pour la suite de la triennale:

La première campagne de fouille a permis une avancée certaine dans la compréhension et l'évolution du site, dont la superficie et la population estimée nous pousse à modifier notre perception du monde de la steppe « pré-polk », avec la présence de sites permanents et fortement peuplés, dotés de l'esquisse d'une organisation étatique, suivant un modèle palatial (développement d'un site sacré en amont de l'installation d'une élite aristocratique administrant une population concentrée autour des lieux de pouvoir). Ce qui ne semblerait être qu'un site votif se serait donc mué en un proto-état, et adapté aux vagues successives de populations.

Dans l’intérêt de la poursuite de cette étude, il est donc recommander de poursuivre la campagne triennale jusqu'à son terme, et planifier l'ouverture de nouveaux sondages et le déblocage de fonds supplémentaires.


Note : Ce document présentant des résultats partiels, il n'est pas destiné à la publication dans l'immédiat. Sa mise à disposition est donc confiée au bon jugement de la Société des honnêtes archéologues velsniens. Une copie est à envoyer au gouvernement polk, dont l'accord pour une poursuite de la campagne est nécessaire.

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