Les mots que je vous adresse par cette lettre n'ont pas vocation à être ébruités. Si je fais le choix d'outrepasser les deux chambres de privilégier la confidence à un débat public, c'est que, vous ne l'ignorez pas, comme vous le savez, les affaires de l'Etat nécessitent parfois de recourir au secret parfois une saine discrétion.
Le siècle est neuf et la Polkême doit, une fois encore, trouver sa place au sein du monde. C'est en ce but qu'à deux reprises déjà, en contactant l'UICS et en organisant cette rencontre avec la Grande République de Velsna, j'ai cherché à esquisser l'ébauche d'un nouvel ordre régional.
J'ai été missionné par mon parti pour une unique tâche : servir la grandeur de mon pays dans ce siècle neuf, avec sa donne, ses règles, et par tous les moyens possibles. L'opportunisme L'exercice d'une diplomatie réaliste m'a déjà fait alerter mes pairs sur l'isolement de la Polkême et notre besoin de nous rapprocher d'autres pays pas seulement de faire peser sur eux la menace de soutenir leurs ennemis : la Polkême a aussi besoin d'amis.
Seulement le caractère unique de notre pays a les défauts de ses qualités : le peuple ne comprendrait ni ne pardonnerait le brutal bousculement de nos mœurs qu'amènerait nécessaire le commerce et l'industrie. Nous devons ainsi jouer une partie amputé de certaines cartes. Pour compenser, je prône une approche de la diplomatie à double visage, lumineux et sombre, l'un honnête et l'autre secret. Nous devons nouer des alliances par dessous le manteau nos alliances peuvent être à l'image de notre peuple : humbles et pudiques, menées dans la discrétion des antichambres et non dans la brutalité écrasante des grands blocs idéologiques.
Dans cette perspective j'attire l’attention de Votre Majesté sur l'Empire du Drovolski
