14/02/2017
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Activités étrangères en Ligue Anticoloniale - Page 2

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L'industrie de la pêche icamienne profite de son accès à la Nouvelle-Kintan pour exporter ses pratiques à l'international !

Grosse flotte de bateaux de pêche Icamiens

L'Eurysie, ses nations éclairées, ses cités novatrices, ses traditions multiséculaires ...

Son absence farouche de restrictions maritimes et ses ressources halieutiques encore si peu exploitées !

La République Fédérative d'Icamie est la deuxième nation la plus peuplée du monde, et de loin la première consommatrice de produits agricoles : la cuisine icamienne, variée et très nourrissante grâce aux apports d'innombrables cultures étrangères, se doit d'obtenir les meilleures matières premières possibles, et en quantité !

C'est pour cela qu'une alliance hétéroclite d'industriels peu regardants et de criminelles entreprenantes s'est lancée dans la vaste entreprise des flottes de pêche industrielles, afin de permettre à la population icamienne d'être toujours fournie en produits de la mer dans des proportions adéquates à ses plus de cent vingt millions d'habitants. Depuis les années 1980, les pêcheries icamiennes sont connues pour leurs pratiques agressives de pêche au chaland qui raclent méticuleusement les fonds marins pour en extraire le moindre anchois.

Les présidences et mandatures législatives successives ont progressivement bannies ces pratiques au large de l'Icamie, au nom de curieuses notions comme "la protection de l'environnement" ou "l'éco-responsabilité".

Des notions qui n'ont pas grand chose à voir avec les nécessités de la population icamienne, qui a faim. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige ou qu'une tempête tropicale se soit abattue sur la plage, le consommateur icamien voudra son poisson pané !

Ainsi donc, les pratiques de pêche icamiennes se sont exportées au gré des accords passés avec l'étranger ... Et la dernière en date est l'ouverture officielle de la Nouvelle-Kintan aux navires icamiens, après des décennies de flou juridique ! Enfin, les centaines de chalutiers, flanqués de leurs dizaines de navires-usines, vont pouvoir se ruer dans cette nouvelle base d'opération proche de la Manche-Blanche !

Bientôt dans les assiettes icamiennes du cabillaud ! Du saumon ! Du hareng ! Du sprat ! Toutes les joyeuses et succulentes espèces de la poissonneuse mer nord-eurysienne seront bientôt à portée de fourchette de celles et ceux que l'on qualifie encore trop souvent à tort de "cannibales", alors qu'il ne saurait en être plus faux !

Non, bien au contraire ! L'Icamie, et les centaines de milliers d'Icamiens de la Nouvelle-Kintan, vont pouvoir recueillir le bénéfice de l'implantation de cette industrie florissante et peu regardante des normes (tant en termes de respect de l'environnement, que du droit du travail, ou de la concurrence ...). La diaspora, mais la Nouvelle-Kintan elle-même aussi ! Ces navires, c'est une manne financière ! Des centaines de navires à entretenir, des pièces à produire, de la maintenance à opérer, des emballages à façonner, des cargaisons à déplacer !

Oui, assurément, le gouvernement de la Nouvelle-Kintan a fait le bon choix ... Oui, le choix décisif. Le choix de faire de sa cité-état la véritable capitale du poisson de l'Eurysie de l'Ouest !

Évidemment, il sera évident qu'au regard de la culture et des lois et mœurs icamiennes, il n'y a que peu d'égard à faire du stock important d'armes de ces navires, ou du fait que certains d'entre eux emportent des dispositifs aussi étonnants que des radars militaires, des canons anti-aériens, des torpilles ou des missiles anti-navires ... Après, si l'histoire maritime nous apprends quelque chose, c'est que la disparition du Pharois n'a pas mis fin aux actes de pirateries internationaux, et qu'il est bien clair qu'il faut disposer de l'armement le plus sérieux pour dissuader les flibustiers de tout poil, quand Kotios est sur le chemin de sa pêche ...
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Rapport de la commission d’évaluation de l’aide humanitaire au Chandkolza - 10-03-2016


Rédigé par Phawenee Jabseena, rapporteuse de la commission d’enquête

Résumé

Les défis auxquels le Chandekolza est confronté sont immenses en matière de développement. Cette étude s’intéresse à la manière dont le Jashuria s’est déployé ces dernières années au Chandekolza suite à la ratification du traité d’aide humanitaire permettant l’envoi de troupes militaires et de travailleurs humanitaires dans la région. En parallèle de ses actions menées en faveur du développement de la région, le Jashuria a aussi déployé ses troupes afin de maintenir la paix, former des militaires et veiller à ce que les travailleurs humanitaires puissent travailler en toute sécurité. Cette étude tend aussi à montrer que malgré la politique d’accueil des bases militaires de la part du Chandekolza en échange d’une aide humanitaire, celle-ci se révèle bien en-deça des prévisions, eu égard au faible investissement des Etats attributaires de bases militaires après leur installation. Le mémoire propose d’étudier les retombées de l’action jashurienne au Chandekolza et les pistes pour améliorer cette aide humanitaire et au développement afin de créer les conditions d’un véritable boom économique dans la région de Jib-Outhi.

Introduction

Fin 2014, l’Etat du Chandekolza a publié un appel à l’aide humanitaire par le biais des plateformes d’appels d’offres courantes. Cet appel d’offre, unique en son genre, proposait de louer des emplacements de bases militaires à des pays tiers, en échange d’une aide humanitaire pour soutenir la population du Chandekolza, notamment dans la région de Jib-Outhi. Bien que le Chandekolza n’ait émis aucune condition particulière sur la nature de l’aide humanitaire, ni aucuns besoins quantifiés, la Troisième République du Jashuria, avec l’aide de ses experts, est parvenue à qualifier les besoins du Chandekolza en matière d’aide humanitaire est a fait part de sa proposition fin 2014. Outre les besoins alimentaires de la région, c’est bel et bien les besoins en matière d’infrastructures qui se sont faits sentir, le pays ne disposant que d’un accès à l’eau douce limité, malgré son hydrographie ; et ne disposant pas des infrastructures médicales, éducatives et plus généralement sanitaires lui permettant de se développer. Depuis maintenant deux ans, les organisations de santé jashuriennes, appuyées par le Contingent d’Intervention Extérieur, mènent des opérations humanitaires dans la région, grâce à la base implantée près de Jib-Outhi, afin d’aider les populations locales à subvenir à leurs besoins, sans avoir à dépendre en permanence de l’aide alimentaire procurée par le Jashuria, et dans une moindre mesure, par ses voisins. Au travers de programmes de développement, via la création d’infrastructures diverses et variées, le Jashuria est parvenu à inverser la tendance et à créer les conditions, fragiles, mais tangibles, d’une amélioration des conditions de vie au Chandekolza.

Le déploiement des troupes jashuriennes dans la région n’est pas sans poser de problèmes. L’arrivée au Chandekolza de bases militaires étrangères a coïncidé avec l’apparition de crises diplomatiques localisées entre le Jashuria et certains pays, désireux d’utiliser leur ancrage au Chandekolza, non pas pour aider les populations, mais pour déployer leurs intérêts militaires. Face à cette situation, le Jashuria a utilisé sa puissance diplomatique pour faire plier les nations n’honorant pas leurs engagements et désirant faire du Chandekolza leur base arrière pour leurs intérêts au Nazum. Si la plupart des nations se sont pliées aux demandes du Jashuria, ce n’est malheureusement pas le cas de toutes et des problèmes persistent, limitant l’impact des opérations humanitaires dans la région. L’inaction du Chandekolza a laissé la situation s’envenimer et il est à parier que durant les prochaines années, l’arrivée de plus de bases militaires dans la région soit d’ordre à nuire aux intérêts de la population locale.

Les dépenses militaires jashuriennes au Chandekolza

Depuis le début des opérations militaires au Chandekolza, la Troisième République du Jashuria, par le biais de sa commission du budget, a soigneusement vérifié que les budgets alloués aux opérations chandekolzanes soient répartis équitablement entre les dotations militaires et les dotations liées à l’aide au développement. Nous excluons volontairement de ce rapport les coûts liés à la création des infrastructures de la base militaire de Jib-Outhi, non négligeables certes, mais qui constituent des coûts induits par l’opération-même. Plusieurs milliards de Maaths ont été investis dans le projet de développement de la région de Jib-Outhi depuis 2014. L’installation de la base militaire et humanitaire jashurienne sur la côte proche de Jib-Outhi est aujourd’hui terminée et les coûts liés aux installations sont désormais reportés sur le fonctionnement du programme de développement en lui-même, de même que sur la maintenance de la base à proprement parler.

Les dépenses militaires de cette opération extérieure, rapportées au budget général des armées jashuriennes, restent mineures. La base militaire de Jib-Outhi accueille aujourd’hui plusieurs milliers de soldats dédiés aux opérations extérieures ainsi que des centaines de travailleurs liés aux programmes humanitaires. La base, dotée d’un aérodrome conséquent et d’une zone de mouillage, comprend à la fois le centre opérationnel régional nécessaire à la coordination des divisions militaires, ainsi que les infrastructures nécessaires à la logistique de l’aide humanitaire pour le Chandekolza.

L’ancrage militaire et civil jashurien dans la région tient essentiellement sur ce quartier général, mais ces derniers mois, les opérations étendues dans la région de Jib-Outhi ont rendu nécessaire la création d’avant-postes stratégiques dans les régions les plus reculées, ainsi que de postes de contrôle afin de veiller à ce que les travailleurs humanitaires puissent mener leurs missions à bien, en accord avec les autorités chandekolzanes. Ces avant-postes n’impactent pas significativement le budget des opérations, mais ne sont pas neutres dans la balance des coûts opérationnels. Comme le veut la procédure, l’établissement de ces avant-postes est piloté par le quartier-général de Jib-Outhi, qui en réfère directement au haut-commandement gérant les opérations extérieures.

Le Contingent d’Intervention Extérieure installé à Jib-Outhi envisage aujourd’hui de faire de ce secteur son quartier-général permanent hors du territoire jashurien, afin de répondre à ses besoins opérationnels et ainsi pouvoir agir plus rapidement dans les régions voisines. Cette demande, formulée par l’Etat-major, n’a pas encore été traitée par les autorités jashuriennes, mais fera l’objet d’une séance du Cercle Intérieur et du Cercle Extérieur avec le Ministre de la Défense et les experts de la question. Si cette demande venait à se concrétiser, le CIE obtiendrait le droit d’augmenter sa capacité militaire du côté de Jib-Outhi et de pouvoir disposer d’une certaine indépendance et d’une certaine réactivité sur le terrain. En attendant la résolution de cette demande, le CIE continue d’utiliser les locaux édifiés à Jib-Outhi comme une base militaire temporaire pour ses activités.

La création de l’aérodrome et de la zone de mouillage sur la base jashurienne ont été des options payantes à court et moyen terme. Elles ont permis de réduire les coûts de transport et permis l’entretien des navires et des appareils de transport, offrant aux navires battant pavillon jashurien un lieu de ravitaillement et aux avions un point d’ancrage.

Au vu des besoins futurs du Jashuria et du Contingent d’Intervention Extérieur dans les prochaines années, la commission d’enquête se montre favorable à une extension des budgets opérationnels. Ce budget devra être utilisé prioritairement pour sécuriser les bases jashuriennes présentes dans le pays et contribuer à renforcer la présence militaire devant servir à appuyer les travailleurs humanitaires dans la région.

Un réseau de partenaires en retrait

Il est intéressant de constater que dans l’ensemble des partenaires du Chandekolza, seul le Jashuria semble jouer le jeu de l’aide humanitaire. L’Etat du Chandekolza, bien qu’appartenant à l’Empire Anticolonial, ne dispose pas des moyens administratifs et humains pour faire respecter ses propres conditions de location des bases mililitaires qu’il cède contre de l’aide humanitaire. La défaillance du Chandekolza à faire respecter ses propres conditions a créé un effet d’opportunité pour différents acteurs, qui sous couvert d’aide humanitaire, ont participé à des actions visant à déstabiliser le Médian, ou, dans le meilleur des cas, se sont contentés d’une aide minimale, que certains observateurs qualifient de “partenariat à sens unique”.

Contextuellement, l’Empire Décolonial et sa partie chandekolzane se trouve au septentrion de l’Empire Xin et non loin de la Ramchourie et du Zijian. Cette région, extrèmement peuplée, a été le théâtre ces dernières années de nombreux conflits guerriers, notamment au sein des seigneuries de Ramchourie. L’Empire Xin, disposant du Mandat Céleste, n’a pas agi face au délitement de ses relations de vassalité, croulant sous le poids des intrigues de palais et ne pouvant mettre au pas des vassaux dissidents. L’inaction de l’Empire, alliée à la guerre civile ramchoure, à la surpopulation chandekolzane et à la recrudescence de la piraterie du Reinaume du Zijian, a contribué à fortement déstabiliser la région, qui risque à tout moment l’embrasement. L’Empire Xin n’ayant ni la volonté, ni la capacité de gérer ses feudataires et ses proches voisins, il laisse la région sombrer dans le chaos le plus total. Cette situation a créé une opportunité pour les régimes désireux de s’offrir un moment de gloire, ou tout simplement de faire fructifier la vente d’armes. Ces régimes ont profité de l’ouverture des bases militaires au Chandekolza pour tenter de créer dans la région de Jib-Outhi des plateformes de transit d’armement.

C’est le cas particulièrement de la Rimaurie, qui non contente d’avoir installé une base militaire au Chandekolza sans se soucier véritablement de l’aide humanitaire, s’est empressée d’essayer de livrer des armes aux factionnaires ramchoures. La crise qui s’ensuivit, gérée par le Jashuria, fut un coup de semonce pour les autres Etats présents dans la région, affirmant la position du Jashuria quant à la stabilité de la région : le Jashuria empêchera les livraisons d’armes pour éviter l’embrasement des conflits, mais il appartient à l’Empire Xin de reprendre la main sur ses feudataires.

Le Jashuria a réaffirmé sa position à ne pas envenimer le conflit en Ramchourie, en refusant à la Rimaurie la création d’un pont aérien visant à livrer des armes aux factionnaires. Si l’Empire Xin n’a pas réagi à cette action, elle a conduit le Jashuria à structurer au Chandekolza, un réseau de “partenaires” faisant transiter l’armement conventionnel par sa base de Jib-Outhi, pour contrôle et répartition. Mécaniquement, la base jashurienne est devenue une plateforme logistique de première importance, servant de hub logistique pour l’ensemble des opérations militaires dans la région. Plusieurs Etats eurysiens ont rejoint ce dispositif, après que le Jashuria ait clarifié le fait qu’il entendait à ce que les bases militaires étrangères restent limitées dans leur dimension, tant que l’aide humanitaire au développement ne sera pas pris plus au sérieux par les différents Etats. Le Menkelt, quant à lui, a rejoint le Jashuria dans l’établissement d’un programme de formation commun, ce qui a contribué à former les soldats du Menkelt à la création d’infrastructures pour les populations locales.

Quelques pays restent en-dehors de ce dispositif pour l’instant, à commencer par le Lofoten, allié de longue date du Jashuria, qui s’est montré relativement discret quant à ses intentions. Le Jashuria ayant pour allié le Lofoten, les relations entre les deux Etats sont stables et il n’a pas été nécessaire de faire pression sur le pays. La Poëtoscovie reste pour l’instant en-dehors de ce dispositif pour des raisons contextuelles. Le pays ayant montré une agressivité certaine dans sa politique extérieure, le Jashuria s’est jusqu’à présent montré très réticent à l’intégrer dans ses projets de développement. L’arrivée de la Poëtoscovie dans les parages immédiats du Jashuria a très largement perturbé l’équilibre des forces dans la région et le pays considère désormais la Poëtoscovie et ses missiles comme une menace pour la sécurité de la région.

Cette attitude est toutefois à tempérer par les apports substantiels que pourrait apporter la Poëtoscovie à la stabilité du Nazum. Bien qu’agressif dans sa politique extérieur, la Poëtoscovie n’a pour l’instant pas mené de guerre et se montre relativement persistante dans sa volonté de travailler à la sécurisation du Nazum. Bien que son discours officiel soit le renversement de la position hégémonique du Jashuria dans la région, les menaces récentes que le Nazum doit affronter sur son propre sol et vis-à-vis des ingérences extérieures pourrait coïncider avec une réévaluation de la position jashurienne vis-à-vis de la Poëtoscovie.

La commission, bien consciente des récentes passes d’armes avec la Poëtoscovie, souhaiterait encourager un rapprochement, ou du moins un apaisement des tensions afin de garantir la sécurité et la paix au Chandekolza. Ce rapprochement entre la Poëtoscovie et le Jashuria pourrait prendre la forme d’un partenariat visant à la protection du Nazum et à une coopération militaire poussée, ou à l’intégration de la Perle du Nord dans le projet porté par les Accords de Sokcho dans l’extension du réseau ferroviaire. Un tel rapprochement montrerait aux pays extérieurs du Nazum que le Nazum entend bien faire table rase des inimitiés et tendre vers un avenir commun.

La commission d’enquête souhaiterait pousser le Cercle Intérieur et le Cercle Extérieur à réévaluer la position officielle du Jashuria sur le cas poëtoscovien pour sécuriser la situation au Chandekolza. Le Jashuria étant le seul acteur régional développant concrètement l’aide humanitaire du côté de Jib-Outhi, et manquant de partenaires volontaires, l’option du rapprochement avec la Poëtoscovie pourrait être une opportunité pour les années à venir. En travaillant concrètement à l’amélioration des conditions de vie au Chandekolza, la Poëtoscovie et le Jashuria pourraient apprendre à agir de concert pour la prospérité du Nazum. La commission d’enquête est cependant consciente que les récentes actions de la Poëtoscovie ne vont pas dans le sens d’un rapprochement, notamment au sujet de la déportation des citoyens pravoslavnyyens.

L’aide humanitaire concrète

La quasi-totalité de l’aide humanitaire est aujourd’hui portée par le Jashuria et ce ne sont pas les tonnes de harengs livrés par les puissances étrangères qui diront le contraire. Durant ses années de présence sur place, l’aide jashurienne a été portée par des organisations non gouvernementales et gouvernementales préalablement accréditées par le Chandekolza, appuyées sur place par les militaires du Contingent d’Intervention Extérieur. Les ONG et les OG jashuriennes en poste se concentrent en priorité sur des programmes de viabilisation des terres et de construction d’infrastructures permettant un accès facilité à l’eau : stations de pompage, puits, canalisations, stations d’épuration, … En parallèle, les travailleurs humanitaires ont entamé, avec les fermiers locaux, des travaux d’irrigation des champs, et fait importer à grands frais, des semences spécialement conçues pour le climat tropical du Chandekolza. L’enjeu est clair : il s’agit de former la population à l’agriculture et à la gestion raisonnée des terres. L’aide alimentaire et médicale seule ne suffit pas. Pour que le pays puisse se redresser, il est nécessaire que la population puisse prendre elle-même en charge son développement.

A ces programmes de construction et de formation, l’aide alimentaire est apportée dans les villages et les villes par les travailleurs humanitaires et les soldats jashuriens. L’apport de nourriture et les travaux d’électrification ont aidé les Jashuriens à obtenir des relais locaux parmi la population, qui semble de plus en plus disposée à aider les Jashuriens dans leur mission. La création d’un réseau d’acteurs locaux est encore limitée aux localités rurales, mais les actions menées en faveur de la réduction de la malnutrition ont contribué à rassembler autour des envoyés jashuriens des personnes compétentes issues des villages.

Les prévisions sur les prochains mois montrent un accroissement substantiel de la qualité de l’aide humanitaire dans la région, maintenant que le réseau d’acteurs se structure tranquillement. L’aide militaire ainsi que les formations dispensées aux communautés locales sont d’ordre à consolider la réputation du Jashuria et les rapports réguliers envoyés aux autorités chandekolzanes participent à ce phénomène. L’absence des autorités chandekolzanes était à prévoir et a constitué un frein durant les premiers mois des opérations. Ces dernières, trop peu nombreuses et non formées à la résolution de ces problèmes sociétaux, sont déjà débordées avec la surpopulation qu’elle doit gérer. L’arrivée des Jashuriens a soulagé les autorités locales des problèmes les plus pressants, mais a malheureusement contribué à ce que les officiels chandekolzans se reposent sur les Jashuriens au lieu de monter en compétences et en responsabilité. Aujourd’hui encore, si les relations sont bonnes avec les officiels chandekolzans, les points de contact et les coopérations sont peu nombreuses et font plutôt appel aux relations interpersonnelles qu’à des partenariats clairement définis.

La base opérationnelle jashurienne accueille désormais des serres spéciales, ainsi qu’un centre de recherche actif pour les chercheurs en agronomie et en biologie. Ce centre de recherche, extension de l’Université d’Agartha, travaille de pair avec les Chandekolzans pour créer des variétés de semences utilisables sur le terrain. Si ces recherches ne sont pas encore déployées sur les champs du Chandekolza - elles demandent encore à être validées par les comités de vérification - les chercheurs oeuvrent de concert avec les

Perspectives futures

Si l’aide humanitaire a eu des effets globalement positifs sur la remise à flot du Chandekolza, les efforts n’en sont qu’au commencement. L’aide alimentaire apportée par la République des Deux Océans et le concours de l’armée à la création d’infrastructures portent petit à petit leurs fruits et déjà, quelques localités semblent se diriger vers une pente ascendante en matière d’autonomie alimentaire, ce qui limite grandement les risques de disette et de crise alimentaire durant les prochaines années. Il convient de poursuivre les efforts visant à garantir l’autonomie des populations locales dans les prochaines années. La commission propose de sanctuariser le budget alloué pour l’aide humanitaire pour une période de cinq années, afin de consolider les efforts de l’armée jashurienne et des ONG sur le terrain. Le risque d’un désengagement anticipé serait que le pays se retrouve dans une situation encore pire que celle de départ. En ce sens, la commission encourage le Cercle Intérieur et le Cercle Extérieur à statuer en faveur d’une prolongation des investissements au Chandekolza pour les cinq prochaines années.

Il est cependant nécessaire que les autorités compétentes se rapprochent de l’administration chandekolzane. En effet, les autorités chandekolzanes sont restées totalement en retrait depuis le début des opérations humanitaires, ce qui ne va pas dans le sens d’une coopération idéale entre le Jashuria et le Chandekolza. Consolider la fiabilité des institutions locales est impératif pour que les actions entreprises perdurent dans le temps et que le pays ne sombre pas dans l’anarchie. La commission encourage les décisionnaires à épauler les autorités chandekolzanes pour qu’elles puissent se tenir sur leurs deux jambes dans les prochaines années.

Au niveau des perspectives futures, si le développement économique du Chandekolza connait un essor dans les prochaines années et que les principales problématiques d’infrastructures et de sécurité alimentaire sont résolues, une politique d’implantation d’entreprises jashuriennes pourrait être entreprise afin d’étendre les intérêts du Jashuria dans la région. Le Chandekolza, malgré son territoire complexe et sa géographie ingrate, reste un lieu riche en minéraux et matériaux de grande valeur. La République des Deux Océans devra utiliser son assise territoriale par le biais de ses investissements humanitaires pour récolter les fruits de sa politique de développement dans les prochaines années.
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Quotidia, Le média de l'excellence, informations offertes par le Groupe Falieri a écrit : 28 Mars 2016

A deux pas de Velsna, le plus grand bidonville d'Eurysie


En 2016, les pourtours de la Manche Blanche n'ont jamais été aussi sûrs, et le commerce si dense et la croissance économique de certains États si insolente. Le temps de la piraterie des pharosi, qui ralentissait considérablement les échanges maritimes est révolu. La Manche Blanche qui a été durant des siècles un point de friction entre différentes civilisations est désormais davantage vue par la plupart des géopoliticiens et des économistes, comme un trait d'uniion entre différents pays, qui si ils ont des points de désaccord sur les grandes questions internationales, ne remettent pas pour autant en cause le trafic commercial qui y transite. Au contraire, la classe politique à l'heure actuelle, qu'elle soit velsnienne, teylaise ou tanskienne, a beaucoup plus à perdre de dérégler ce trafic que de le laisser hors de portée des aléas générés par les tensions diplomatiques. On peut le dire sans trembler des genoux: la Manche Blanche est l'espace maritime le plus sûr du monde en 2016. Cette situation n'est pas sans profiter aux différents États, dont certains profitent d'une manne financière apparemment sans fin, réinvesties dans le cadre d'un cercle vertueux: le commerce apporte la richesse, la richesse permet les réinvestissements dans les infrastructures qui alimentent le commerce, les infrastructures permettent l'entretien de flottes plus nombreuses et plus organisées, et ces flottes sécurisent le commerce. Malgré la multiplicité des barrières douanières et des frontières, la Manche Blanche n'a jamais parue aussi ouverte. On pointe parfois du doigt les régulations tanskiennes à l'entrée de leurs ports, ou les achosiens et leur manie de revendication d'eaux internationales pour justifier la pêche au hareng. Mais ces situations restent très localisées, et ne suscitent aucune panique d'aucune sorte sur les marchés boursiers, et ne perturbe pas le trafic maritime. Définitivement, si vous êtes investisseur, nulle époque et nul endroit n'a sans doute été plus propice aux affaires que la Manche Blanche en 2016. Encore que...

Encore que, comme toutes les zones d'échange, il y encore des zones grises, des endroits qui mettent plus de temps que d'autres à être touchés par un phénomène généralisé, et ce pour une multitude de raisons, parfois indépendantes de la volonté des dirigeants locaux, parfois de leur responsabilité. Des territoires comme ceux là, il n'en reste plus beaucoup dans les eaux de la Manche Blanche, et on peut les compter sur les doigts de la main. L'enclave dont nous allons parler est non seulement un contre-exemple majeur de l'épidémie de réussite qui touche la Manche Blanche depuis plus de trois ans, mais c'est également un exemple parfait où l'incompétence totale d'une classe politique locale peut ruiner toute perspective à long terme pour leurs administrés. Nous allons bien entendu évoquer dans cet article le cas de la Nouvelle Kintan.

Pour l'expérience, j'ai pris la peine de sortir dans la rue, photos en main, afin d'effectuer une sorte de teste auprès des habitants de la capitale. A partir de clichés pris à la Nouvelle Kintan, j'ai donc posé la question à ces citoyens: quel est donc cet endroit ? Pour plus d'étique journalistique, nous avons pris photos diverses montrant plusieurs quartiers, ainsi que les bâtiments gouvernementaux et les postes portuaires du rocher de la Nouvelle Kintan, prenant des exemples se situant dans ce que nous pourrions considérer comme une fourchette moyenne du niveau de vie perçu par les habitants de la cité état. Voici donc un échantillon de réponses:

" On dirait le Wanmiri. C'est bien le Wanmiri ?"

" Je ne comprends pas ce que je vois. Juste un ensemble désorganisé et incohérent de déchets."

" Je ne comprends pas pourquoi les autorités ne réparent pas les dégâts après le passage d'un ouragan."

" Les habitants sont encore plus maigres que les aiguilles de mon set de couture. Ils ont clairement besoin d'aide."


Aucun des interviewés n'a été en mesure d'offrir au micro une réponse claire, et ce n'est pas faute de notre part d'avoir donné des indices. Pourtant, le photos que nous avons prises proviennent d'un endroit situé à quelques centaines de kilomètres à peine de Velsna. Velsna, qui est l'une des métropoles eurysiennes où le coût de la vie est le plus élevé, épicentre de la troisième puissance économique mondiale, fait face à l'un des endroits les plus pauvrss au monde. La Nouvelle Kintan est comme une anomalie sortie tout droit du XIXème siècle colonial, une sorte de verrue venant défigurer une alternance de côtes velsniennes, tanskiennes et albiennes, et dont la nature de la planification urbaine est symptomatique des problèmes structurels inhérents à cette cité état aleucienne perdue au milieu d'un océan de profits. Qu'est-il donc arrivé à cette métropole de plus d'un millions d'habitants, l'une des plus grandes densités de population au monde, pour se retrouver avec le qualificatif de "plus grand bidonville d'Eurysie" ?


Un micro état délaissé et sous tutelle étrangère:


En premier lieu, il conviendrait de replacer la Nouvelle Kintan dans le contexte géopolitique dans lequel celle-ci se trouve coincée depuis désormais plus d'un siècle. Fruit d'une conquête pour le moins inexpliquée et à la revendication post-coloniale douteuse, le rocher a rapidement été vu comme étant une forme d'anomalie politique par la plupart de ses voisins, qui au choix, n'en reconnaissent pas l'existence ou la conteste. Il n'y a eu guère que le gouvernement zélandien pour se porter garant de "la verrue de la Manche Blanche" afin d'assirer la pérennité si fragile de son existence jusqu'à nos jours. Cette situation en rien enviable, peut constituer le premier facteur du délaissement de la Nouvelle Kintan par la plupart des circuits du commerce maritime de la Manche Blanche, dont les cargos préfèrent faire parvenir leurs marchandises dans les ports onédiens et velsniens. Si la Manche Blanche est actuellement dans un cycle de cercle vertueux, c'est tout le contraire depuis des décennies pour ce micro-état, dont la mauvaise dynamique est aggravée par des décisions politiques catastrophiques. Le trafic maritime délaisse la Nouvelle Kintan, qui voit ses infrastructures portuaires tomber en morceaux, le gouvernement répond donc à cette faillite par l'invitation de toute sorte de pirates et autres gredins des mers y payant asile, lesquels achèvent de dégrader la réputation de l'endroit. Aujourd'hui, on peut dire que le port de la Nouvelle Kintan n'existe que parce qu'il sert de halte à des pirates sur le déclin depuis la disparition du Pharois, et à des zélandiens à qui la ville a cédé une partie de sa souveraineté en échange d'argent.

Cette défaillance chronique se conjugue également à la réalité politique dans laquelle la Nouvelle Kintan s'inscrit; aussi, pour comprendre la faillite de la "NK", il faut aussi comprendre celle de l'Empire anti-colonial de manière plus générale. Il est difficile de comprendre comment cet ensemble géopolitique instable, considéré à juste titre par les standards internationaux actuels comme l'un des états les plus pauvres au monde, a pu survivre jusque là. Tous s'accordent actuellement pour dire qu'il n'existe que parce que la plupart des états ignorent son existence. L'équivalent de 900 florius par an par habitant, voilà ce qu'est donc la réalité économique dans laquelle s'inscrit la Nouvelle Kintan. Les autorités de la Nouvelle Kintan ont beau se targuer d'un niveau de vie légèrement plus qualitatif que leurs compatriotes d'Aleucie (40 000 florius par habitant, par an), il est aisé de voir dans cette communication la tentative de cacher la misère réelle de l'endroit. En effet, sur place, il est permis de nous demander où est donc passé ce capital imaginaire que se targue de produire à l'année la cité-état. Car la réalité de la Nouvelle Kintan est la suivante:
- Les deux tiers de la population contrainte de survivre dans des ensembles de bidonvilles qui encerclent le rocher.
- Une absence de système d'adduction d'eau géré par le gouvernement (nous avons toutefois noté des systèmes informels crées par les habitants)
- Un système éducatif inexistant (accompagné d'un taux de criminalité et de chômage des jeunes alarmant).

Dans ce contexte, il est difficile de réaliser pour le citoyen ordinaire de Velsna comment un tel état de faillite peut se perpétuer sans que l’intégralité du système ne s'effondre sous le poids de l'incompétence de ses dirigeants. Certains pourraient considérer que la responsabilité incombe en premier lieu à la cité elle même, mais c'est mal connaître comment fonctionne en interne l'ensemble de l'Empire anti-colonial, cette construction alkatienne factice maintenue sous respirations artificielle par ce gouvernement. Dans les faits, la Nouvelle Kintan n'a jamais été indépendante, et a pour seule vocation de servir de base avancée à un pouvoir akaltien et aleucien prédateur: prédateur des ressources des autres puissances, mais également avide du pillage des terres qu'il administre comme les puissances eurysiennes exerçaient leur contrôle dans l'Afarée du XIXème siècle. Preuve en est de la démonstration de force opérée par les protecteurs akltiens dés lors que ses intérêts à la Nouvelle Kintan se sont sentis menacés par les revendications nouvelles de la principauté de Saint Alban. Nous avons assisté au spectacle grotesque d'une armée défilant au pas de l'oie au milieu des déchets et des ruines.

Je ne comprends guère, en tant que velsnien, pourquoi notre gouvernement mollasson, à la tête duquel nous avons des incapables notoires, s'évertue à ignorer cette chose défigurant les côtes de la Manche Blanche, une ville-dépotoire que l'on peut sentir avant d'apercevoir à l'horizon... Un mystère de la vie...

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“Capitaine Arora ! Les gars vous appellent. On a un problème.”

Arjun Arora lança un regard blasé à son caporal et contempla la table de jeux. En face de lui, le première classe Deshpande était clairement en train de le plumer et au vu de son tirage aux dés, il était peu probable qu’il se refasse. Ce saligaud avait eu de la chance, bien trop à son goût. A coup sûr, les dés étaient pipés ! Il grogna, tandis que le première classe ramassait ses gains de la matinée et s’allumait une clope d’un air satisfait. Arora fixa le caporal Sumalee Jindal en plissant les yeux, lui faisant bien comprendre que clairement … le moment était mal choisi. Mais la jeune femme ne se démonta pas et lui indiqua la place du village de Kokodénoa, où s’agitaient les habitants. Faisant signé à Jindal de le suivre, Arjun Arora saisit sa casquette et la vissa sur sa tête, prêt à faire preuve … d’autorité ? A vrai dire, depuis leur arrivée dans cette partie reculée du Chandekolza, tout s’était passé admirablement bien et les relations avec les locaux avaient été véritablement bonnes. Les locaux répondaient principalement à un conseil élu représentant les diverses localités alentours, qui vivaient d’agriculture de subsistance et d’élevage dans des territoires difficiles à viabiliser. Ceux-ci ne manquaient pas de nourriture, mais d’infrastructures pour se développer, tant et si bien que les communautés gravitant autour de Kokodénoa étaient restées modestes durant les dernières décennies, tandis que le reste du Nazum se développait.

Les soldats jashuriens accompagnaient l’ONG “Terre Fertile”, une organisation humanitaire accréditée par le Jashuria et validée par les autorités chandekolzanes pour travailler dans les régions hostiles du pays. L’ONG faisait globalement du bon travail et s’était attiré l’amitié des localités avec lesquelles elle travaillait, ce qui n’était pas sans soulager les soldats jashuriens, qui pouvaient profiter de parties de dés plutôt que de patrouiller avec un air patibulaire autour des humanitaires. L’équipe de “Terre Fertile” envoyée à Kokodénoa était pilotée par un certain Sanjay Kapoor, un quinquagénaire costaud et jovial. L’homme avait la sympathie du capitaine Arora et jusqu’à présent, il avait su tenir son équipe pour éviter les problèmes. Il fallait dire que l’équipe de Terre Fertile ne devait pas dépasser 26 ans de moyenne d’âge … il s’agissait essentiellement de jeunes humanitaires ayant encore des étoiles dans les yeux, des gens qui pensaient pouvoir vraiment faire une différence. Encadrés par Kapoor, ils se formaient à la dure aux réalités du travail humanitaire : creuser des trous, se salir les mains, se faire vider de son sang par les moustiques, se réveiller le matin avec l’impression d’avoir été percuté par un camion … et recommencer.

Arjun but une gorgée d’eau fraiche de sa gourde et repensa au pauvre gamin que ses gars avaient rappatrié à Jib Outhi. Quelle connerie que de boire de l’eau du robinet dans cette partie du monde ! Au moins aussi con que de jouer dans un champ de mines eurysiennes au Prodnov. Fallait-il que les jeunôts fassent les malins à chaque fois pour se donner un genre ?

La place indiquée par Jindal était flanquée de plusieurs bâtiments de deux étages, assise en béton, étages en bois, assemblages en bambou - probablement ce que Kokodénoa faisait de plus haut en matière d’urbanisme -. Les locaux possédaient des techniques assez surprenantes en matière de charpente et utilisaient allègrement le bambou tressé et le bois exotique tiré des jungles pour créer des couvertures et des charpentes durables. Le capitaine avait surpris un de ses soldats prendre des photos des assemblages de charpente et noter avec attention les explications des charpentiers locaux. Les ateliers et les commerces étaient généralement placés au premier étage de l’habitation, accessibles par des plateformes et des escaliers en bois, tandis que les animaux et le stockage étaient maintenus au rez-de-chaussée. Les logements, quant à eux, étaient placés au deuxième étage. Cela permettait de laisser les animaux paître tranquillement sans gêner les habitants.

Au centre de la place, les humanitaires, aidés de quelques soldats, avaient creusé un puits pour pouvoir offrir aux habitants un point d’eau potable pour les abreuvoirs des animaux ou leurs besoins usuels. Les maisons n’avaient pas l’eau courante et clairement, elles n’étaient pas prêtes de l’avoir, vu que le château d’eau était encore à l’état de projet, mais la création d’un puits allait aider à soulager les habitants d’une partie du besoin, le temps que des solutions sanitairement plus viables soient trouvées.

Le puits était actif depuis maintenant une semaine et les humanitaires s’affairaient à viabiliser l’alimentation en éléctricité dans le coin pour pouvoir alimenter des pompes de puisage. Au loin, on pouvait distinguer que deux humanitaires, accompagnés de représentants locaux, se rendaient sur le site du futur château d’eau pour relever les dimensions de la parcelle. Sitôt arrivé sur la place, Arjun ne put que constater que l’affaire était suffisamment grave pour qu’une vingtaine de badauds se massent autour du puits en discutant bruyamment dans le dialecte chandekolzan. Arjun n’y pipait mot, mais il commençait à reconnaître les intonations. Ces gens semblaient partagés entre la consternation et l’affolement.

“Caporal, faites-les dégager. Il se passe quoi ici ?!”

Le caporal fit signe à deux de ses comparses et fit refluer la foule vers les bords de la place pour dégager le puits. Il ne resta bientôt que l’un des représentants de la communauté, un certain Chen Honzen, un soixantenaire à la barbe blanche dont les mains calleuses racontaient une vie dans les rizières sous le soleil du Chandekolza. L’homme se tenait appuyés des deux mains sur le parapet du puits, visiblement contrarié. Sumalee Jindal offrit de faire la traduction. Elle était l’une des rares à comprendre le Chandekolzan pour le plus grand bonheur de son équipe quand il fallait négocier des cigarettes ou de l’alcool local sous le manteau.

“Le représentant Honzen dit que c’est une catastrophe, dit la caporale en montrant le puits.”

Le capitaine s’approcha du bord du puits et examina l’intérieur. Son regard plongea dans les profondeurs aqueuses et c’est là qu’il comprit le problème.

“Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce que fout cette vache dans le puits ?!

-Ce n’est pas n’importe quelle vache, capitaine. C’est la sienne.

-Désolé caporale, mais j’ai du louper la partie où il nous explique en quoi c’est notre problème. Qu’ils la sortent de ce puits ou elle va se noyer.”

La soldate traduisit et le vieil homme prit immédiatement un air soucieux. Arjun détestait cet air-là. Il savait que cela signifiait qu’ils allaient tous avoir des emmerdes. Sa caporale afficha un air surpris et fit répéter au représentant.

“Et bien … il dit qu’ils ne peuvent pas la remonter.

-Quoi ? Elle est sacrée ? Comme en Aryèdie ? Mais depuis quand les Chandekolzans sont Hindous ?

-Ce n’est pas ça capitaine. Ils n’ont pas de cordes.

-Pardon ?

-C’est exactement ce qu’il a dit.

-C’est une blague ? C’est quoi tous ces cordages aux fenêtres ?

-Ce sont des cordes de chanvre. Elles ne sont pas assez solides pour la faire sortir de ce puits.”

Le capitaine se massa les tempes en gonflant les joues. Il avait bien besoin d’une grande rasade d’alcool local. Dépité, il déclara :

“Non mais au fond … Elle n’a pas l’air malheureuse là où elle est.”

Le cri plaintif de la vache se fit entendre au fond du puits. Saleté. Sa caporale le regarda bizarrement.

“Honzen dit que c’est notre faute.

-Ca c’est la meilleure ! Et pourquoi ?!

-La grille anti-chute. Les gars devaient la fixer hier et …

-Et ?

-Le première classe Deshpande a proposé qu’on s’en serve pour les grillades d’hier soir.”

Les bras lui en tombèrent … Cette journée devenait ubuesque. Les poivrons grillés d’hier prenaient désormais un arrière-goût amer dans sa bouche.

“Allez me chercher le première classe Deshpande, et ses copains … finit-il par dire en contenant son agacement.”

Il ne fallut pas longtemps pour que les responsables des grillades d’hier soient conduits devant le capitaine. Ce dernier, particulièrement agacé, les tança vertement pour le merdier dans lequel ils mettaient toute l’équipe. Le première classe Deshpande et les secondes classes Taween et Preechna furent désignés volontaires pour aller chercher une corde dans la ville la plus proche. Ils furent accompagnés pour la traduction par la jeune Suwon Jaipuur, l’une des travailleuses humanitaires parlant le mieux la langue des Chandekolzans.

A bord de la jeep qui les menait vers la ville de Kuwat Kum, les soldats essayaient de tenir le coup malgré l'humidité et la chaleur. La climatisation était à fond et tous redoutaient de devoir sortir en plein cagnard.

“Il n'empêche que c'était une idée à la con, osa Taween pour la troisième fois, ce qui augmenta la tension d'un cran.

-On ne va pas encore refaire le match, répondit Deshpande. Le capitaine nous a dans le nez depuis le début des opérations. C'est l'air de ce pays qui le rend grognon…

-Et le manque de femmes, ajouta Preechna sur le ton de la franche rigolade.”

Les soldats s’esclafèrent au grand dam de Suwon, qui fit mine de regarder ailleurs. C'étaient des idiots, mais des idiots sympathiques. Ils feraient amende honorable, meme en rechignant et en râlant. Kuwat Kum n'était déjà plus très loin et …

“STOP !!!!”

Les pneus de la jeep crissèrent sur le chemin de terre, freinant le véhicule et manquant de faire de belles ecchymoses à toute l'équipe.

“Bordel Suwon ! Tu nous fais quoi là ? cria Deshpande au pilotage.

-Des vaches ! Vous avez failli rentrer dans les vaches !

-Hein ?!”

Suwon pointa du doigt ce qui semblait être une mare de boue sur le chemin. C’est alors que l’équipe remarqua les corps lascifs de plusieurs vaches brunes affalées dans la boue, vivant probablement leur meilleure vie. Les vaches du Chandekolza avaient pris les mêmes habitudes que les capybaras de la région : se rouler dans la boue pour conserver la fraicheur. Le souci était qu’elles se camouflaient ainsi dans leur environnement, créant parfois des accidents de la route pour les conducteurs peu vigilants qui prenaient cette motte brune pour un simple agglomérat de boue.

Les vaches ne semblaient pas le moins du monde troublées par l’arrivée et le freinage de la jeep. Et elles n’avaient visiblement pas l’intention de bouger. Sans compter que les fermiers des environs pouvaient être très loin, les vaches chandekolzanes vivant en semi-liberté et ne rentrant que quand elles le souhaitaient.

“Bon, Tav’, on ne va pas rester là toute la journée ! osa Preechna, visiblement pressé de rentrer au bercail.

-Je n’vais quand même pas leur rouler dessus, répondit le première classe !

-Bah passe sur le côté ! répondit son comparse au tac-o-tac.

-Idiots ! souffla Suwon. Vous voyez pas les fossés de chaque côté. Si la jeep s’embourbe dedans, on aura l’air malin !

-On ne va quand même pas attendre qu’elles bougent de là ?

-Attendez, j’ai une idée, fit Preechna.”

Le soldat appuya sur le klaxon de la jeep, dont le son se répercuta sous la canopée des arbres. Les vaches, si elles furent incommodées par le bruit, ne daignèrent pas bouger de leur mare de boue. Le première classe applaudit de manière sarcastique.

“Incroyable Ranesh … Quelle efficacité !”

Son comparse souffla et roula des yeux.

“Tu fais chier Tav’. Moi au moins je tente des trucs.

-On pourrait peut-être tirer un coup de feu. Ca devrait les faire fuir, proposa le seconde classe Taween.

-Et rameuter tous les paysans du coin, qui sont probablement armés jusqu’aux dents ? Très bonne idée … répondit son chef.

-Ouai ben on n’a qu’à rebrousser chemin …”

La perspective ne plaisait guère à l’équipe. Les chemins n’étaient pas spécialement praticables et même la jeep allait avoir du mal à s’en sortir sans passer par des zones accidentées. La dernière fourche était à plusieurs kilomètres et rallongerait le trajet de plusieurs heures. Si les soldats et Suwon voulaient rentrer avant la nuit, il était impératif de passer par-là. Les soldats restèrent une petite demi-heure sur place, à discuter de la marche à suivre, mais ni les vaches, ni eux, ne parvenaient à trouver une solution à ce blocus bovin !

C’est alors qu’un miracle se produisit. L’une des vaches se leva.

Le visage de l’équipe s’illumina !

“Regardez ! Celle-ci sort de la mare, cria Suwon !

-C’est … c’est magnifique, murmura Tav’ Deshpande.

-Chef … regardez … elle vient vers nous, hocqueta Taween.”

Il n’était pas d’animal plus majestueux qu’une vache chandekolzane couverte de boue daignant bouger ses grosses fesses après des heures à se rouler dans une mare de boue. Que cela soit la fatigue ou bien l’ennui, les soldats en auraient pleuré de joie. La vache, dardant son regard sur la jeep, s’approcha lentement, reniflant l’air d’un air régalien. Ces terres lui appartenaient. Elle était la reine des animaux de la région. Elle avança une patte vers la jeep, prête à auréoler les Jashuriens de son auguste présence.

Et … clic.

Dans un instant de grâce aussi violent que soudain, Mewi la vache, auguste représentante de son espèce, fut vaporisée par le déclenchement d’une mine M18A1 Claymore qui passait négligemment par-là. Une fine pluie de viscères et de sang retomba sur le sol et sur la carrosserie de la jeep jashurienne. Les Jashuriens regardèrent médusés la sublimation de Mewi en méchoui, dans le plus parfait silence. Au bout de quelques secondes qui parurent interminables, Suwon hurla.

“BORDEL ! LA VACHE ! LA VACHE VIENT D’EXPLOSER !!!

-Tav’, cria Taween, c’est quoi ce bordel ?!

-MERDE MERDE MERDE, répondit Deshpande.

-ON EST SUR UN PUTAIN DE CHAMP DE MINES, hurla Preeshna ! RECULE TAV’, RECULE !”

Le conducteur passa la marche arrière et embraya, mais à la surprise générale, les roues semblaient embourbées dans le sol, empêchant les Jashuriens de battre en retraite. La tension monta d’un cran dans l’habitable. Deshpande enclencha les essuie-glace, pour évacuer les bouts de Mewi encore incrustés sur le pare-brise. C’est alors que les vaches se levèrent. Qu’elles fussent attristées par la mort de leur consoeur ou en train d’évoluer sur un autre plan d’existence - difficile de discerner la différence dans leur regard - elles se dirigèrent vers le groupe d’un pas lent. La situation devint préoccupante.

“DEMARRE TAV’ !

-ELLES S’APPROCHENT ! ET LE CHEMIN DOIT ETRE BLINDE DE MINES, renchérit Taween !

-MAIS PUTAIN VOUS PENSEZ QUE JE ME LA TOUCHE ! ON EST EMBOURBES !

-Par tous les Ashuras ! On va tous mourir !!! pleura Suwon.”

Les vaches répondirent par des meuglements plaintifs - ou courroucés -, chacun de leur pas étant comme jouer à la roulette prodnovienne. Tavun Deshpande tenta de conserver son sang froid, malgré l’urgence de la situation. Il devisa rapidement un plan.

“Taween, Preeshna, à l’extérieur vite ! Faut dégager la jeep sinon on est mort !

-Mais … dit Suwon.

-Suwon, dans la boite à l’arrière du siège de Taween, il y a une fusée éclairante. Chargez la fusée et tirez sur les vaches. Ca devrait les occuper quelques minutes le temps qu’on dégage le véhicule.

-Compris, répondit la jeune femme en fouillant le siège.

-Allez les gars ! On s’y met.”

Les soldats se détachèrent et sortirent de la jeep. Avançant à pas lents vers l’avant de la jeep, les soldats jetèrent des regards inquiets vers les bovins, qui continuaient à avancer lentement vers eux. D’un geste, ils saisirent l’avant de la jeep et tentèrent de la soulever hors de l’ornière. Alors qu’ils soulevaient l’avant de la jeep pour la recaler sur le chemin, la fusée éclairante de Suwon fila au beau milieu des vaches, qui s’immobilisèrent, intriguées par la couleur de la fusée éclairante, qui crépitait sur le sol. Les soldats finirent par repositionner la jeep et se jetèrent dans l’habitacle tandis que Deshpande appuyait sur l’accélérateur en marche arrière … juste à temps, car deux secondes plus tard, une autre vache était éparpillée façon puzzle en essayant de s’approcher de la fusée éclairante. Alors que les Jashuriens rebroussaient chemin - une retraite stratégique dans le rapport officiel - ils pouvaient entendre les vaches sauter les unes après les autres.

Ils arrivèrent dans les environs de Kuwat Kum vers midi,, encore choqués … leur jeep couverte de poussière, et de sang de vache. Suwon et Preeshna allèrent chercher des cordages dans les dépôts de matériaux locaux tandis que Taween était chargé de nettoyer le véhicule. Deshpande, quant à lui, entreprit de faire son rapport via liaison satellitaire.

La journée venait à peine de commencer … et c’était déjà le bordel …

Tout ça pour une vache dans un puits.
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Deshpande, Taween, Preeshna et la jeune Suwon Jaipuur n’en menaient pas large depuis leur aventure dans la jungle chandekolzane, mais le plus dur était semble-t-il passé. Assis à la terrasse d’un bar distribuant des boissons aux couleurs étranges faites d’un mélange de sucre, de boisson icamienne et de divers fruits pressés, l’équipe accusait le coup de la descente d’adrénaline. Le soleil était à son plus haut et si la plupart des Chandekolzans supportaient bien la chaleur, l’humidité était particulièrement désagréable pour les Jashuriens, qui accusaient le coup. Même deux ventilateurs à pleine puissance ne leur était d’aucun secours. Les soldats avaient retiré la partie haute de leur uniforme, mais même en t-shirt, le poids de l’équipement les paralysait.

“On peut pas rester ici … Faut qu’on trouve cette corde chef … répéta Taween.

-Y’avait rien au dépôt. Les gars ont donné tous leurs cordages aux autres équipes, dit son comparse, dépité.

-Et chez les commerçants, demanda le première classe ?

-Rien non plus, répliqua Suwon. Les magasins sont mal approvisionnés ici. Mis à part des boites de harengs plein les rayons … D’ailleurs, qu’est-ce que ça fait là ? Depuis quand les Chandekolzans mangent du hareng ?

-Ben si les harengs sont encore en rayon, c’est qu’ils ne les mangent pas, dit Taween avant de reprendre une gorgée de Guarana Niverea mixé avec encore plus de sucre.”

L’équipe piétinait sévèrement. Revenir bredouille à Kokodénoa, c’était s’exposer à des problèmes encore plus grands. Le quatuor allait devoir trouver une nouvelle solution ou au moins une piste et vite. Suwon avait de son côté interrogé les habitants de Kuwat Kum et personne ne semblait posséder autre chose que des cordages pas bien solides.

“Sinon … on pourrait aller demander aux soldats du Menkelt. L’un des habitants m’a dit qu’une patrouille campait dans les environs. Ils sont probablement en train de s'entraîner.

-Est-ce qu’on sait qui est l’officier qui dirige les exercices ?

-Un certain Rangsang Banerjee, dit Suwon.”

Les soldats se regardèrent d’un air entendu. Le sergent-instructeur Banerjee était probablement l’un des plus odieux sergent-instructeurs du contingent. Il avait formé des dizaines et des dizaines de soldats professionnels et chaque citoyen passé sous ses fourches caudines pouvait s’estimer être un excellent professionnel. Mais l’homme était ce que l’on pouvait nommer une “peau de vache”. Tout le monde le détestait et d’après les rumeurs, il n’avait pas changé. Son exercice préféré restait l’escalade en cordées de 10 : une corvée dont beaucoup se seraient bien passés tant l’exercice était difficile. Le sergent-instructeur commençait toujours pas bizuter les nouveaux avec un tel exercice après des jours de marche dans des terrains difficiles.

Cela voulait dire qu’il possédait du matériel d’escalade et donc, des cordes … Des cordes pour supporter plusieurs hommes … Les visages des soldats se figèrent dans des sourires mauvais. L’idée de jouer un tour pendable au sergent-instructeur leur était particulièrement plaisante. Faire foirer son exercice préféré était probablement le plus beau retour de bâton qu’ils pouvaient lui faire, en rétribution pour les avoir malmenés pendant toutes ces années.

“Suwon, faites chauffer la jeep. On a un petit compte à régler avec un certain sergent-instructeur…”



Quelques heures plus tard, au beau milieu des collines chandekolzanes, des cris courroucés se firent entendre.

“REVENEZ ENFANTS D’PUTAIN ! REVENEZ ET JE VOUS ECORCHERAI VIFS !!!”

Les forêts chandekolzanes devinrent en l’espace de quelques secondes un vrai champ de bataille, ou retentissaient les cris des soldats du Menkelt et les hurlements désarticulés du sergent-instructeur Rangsang. A l’abri dans la jeep, sur un surplomb rocheux, Suwon observait avec des jumelles le campement improvisé des recrues du Menkelt.

“ATTRAPEZ-LES ! ATTRAPEZ-LES !!!!”

Les oiseaux exotiques s’envolaient de la canopée, marquant immanquablement la position des soldats jashuriens, qui couraient comme de beaux diables, poursuivis par des recrues du Menkelt, peu habituées à ces terrains. Derrière elles se tenait la silhouette petite et bien charpentées de l’instructeur, dont la voix de Stentor portait loin, malgré le couvert des arbres. Mais surtout … le sergent-instructeur était nu.

L’équipe de Deshpande émergea des fourrés à toute vitesse et entra dans la jeep sans plus de cérémonie. Tous portaient sur eux de belles cordes bien solides et des harnais. Cachés sous leurs cagoules, ils étaient méconnaissables. Mieux encore, Preeshna tenait dans ses mains les affaires du sergent-instructeur. Sans dire un mot, il les fourra dans le coffre de la jeep et ils firent signe à Suwon de les extraire de là fissa. Les pneus crissèrent sur le sol rocheux et la jeep repartit aussi vite qu’elle était venue.


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Communiqué de presse
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RETRAIT DES MISSILES POËTOSCOVIENS AU CHANDEKOLZA


Communiqué de presse émis par le département interministériel sur la politique militaire extérieure de la République de Poëtoscovie, sous le contrôle de Monsieur le Ministre des Relations Internationales et Monsieur le Ministre de la Défense.

Le présent communiqué a été transmis aux autorités du Chandekolza et à celles du Jashuria.


Mesdames, Messieurs,
Les tensions internationales, sur l'ensemble du globe, trahissent ou du moins présagent un avenir sombre quant à l'avenir de la diplomatie. La Poëtoscovie, quoique renforçant considérablement son arsenal notamment balistique pour des raisons de défense nationale, rappelle son engagement quant à l'établissement d'un dialogue avec les différents acteurs internationaux dans l'objectif de lâcher le fusil pour la plume. Toutefois, une telle volonté ne doit pas être celle d'un État, mais bien celle d'un fragment conséquent de la communauté internationale. De nombreux États priorisent aujourd'hui les négociations sur l'intimidation, et la République de Poëtoscovie continuera de travailler en ce sens comme elle a pu le faire avec différents partenaires internationaux tels que l'Azur, la Cité du Désert ou encore Karty.

Concernant le Nazum, la Poëtoscovie s'est également retrouvée au cœur d'un large processus de diffamation quant à son implication humaniste sur la scène internationale par certains États voisins. La République de Poëtoscovie tient officiellement à rappeler que cela n'est pas acceptable et qu'elle a toujours été ouverte à la discussion si certains actes commis en termes de politique extérieure contrevenaient à l'idée que certains États se faisaient de l'aide humanitaire internationale. Nous invitons donc l'ensemble des États étrangers, dans un souci d'apaisement des différentes tensions préexistentes et d'une amélioration des conditions d'intervention humanitaire, à ne pas relayer des allégations trompeuses ayant pour objectif de jeter le discrédit sur la République de Poëtoscovie.

En outre, la République de Poëtoscovie a pu observer la cessation de toute tentative d'intimidation diplomatique ou militaire de la part du Jashuria et au sujet du Chandekolza. Au nom du Gouvernement, j'exprime ici notre soulagement, notre satisfaction et nos plus sincères remerciements à nos voisins. Nous avons conscience que la présence de missiles mer-sol entreposés sur une base maritime non loin de vos côtes puisse vous interroger quant à la garantie de la sécurité jusque sur votre territoire national. Toutefois, il est important de rappeler que la base concernée ne possède aucun moyen de lancement de ces missiles, qui, je le rappelle, sont uniquement entreposés ici et ne peuvent être tirés que depuis les eaux. Les premiers messages envoyés par les autorités jashuriennes relatifs à la conception d'un compromis ont été agressifs et menaçants. Nous regrettons sincèrement que nos rapports aient dû en arriver là. Dans ce contexte, il était impossible pour la République de Poëtoscovie de céder, car nulle puissance étrangère ne saurait exercer sur nous une forme d'emprise à base de chantage et d'hostilité manifeste.

Cependant, le retrait du Jashuria dans les activités de la Poëtoscovie tend à faire reconsidérer la question du Jashuria et de ses demandes. Considérant que le Jashuria a, comme demandé, cessé de menacer ou de se présenter comme hostile à la Poëtoscovie, considérant le stockage de missiles mer-sol comme n'étant pas nécessaire sur la base Sandro et considérant qu'un apaisement diplomatique ne saurait qu'être bénéfique au Nazum, auquel nous tenons et souhaitons rappeler notre attachement, Monsieur le Ministre des Relations Internationales et Monsieur le Ministre de la Défense ont pris la décision de faire se retirer de l'île l'ensemble des missiles qui s'y trouvaient. Ce retrait a été effectué dans la nuit du 7 avril au 8 avril 2016, et les produits concernés ont regagné la Poëtoscovie Continentale selon des modalités conservées secret-défense.

Le Gouvernement espère que cette main tendue au Jashuria lui permettra de reconsidérer à son tour le point de vue adopté à l'égard de la Nation Littéraire en vue notamment de potentiels projets continentaux.

D'autre part, la Poëtoscovie s'engage dès à présent dans une démarche d'aide humanitaire soutenue au Chandekolza sur les plans sanitaires, dont alimentaires, et culturels, dont éducatif. L'objectif clairement affiché est de permettre une autonomie à la région en la dotant d'infrastructures nécessaires à la satisfaction des besoins de la population par l'État qui en a la charge. Nous espérons que les différents États impliqués dans la région sauront également contribuer en partenariat avec les acteurs déjà engagés sur la zone.

Nous rappelons la tenue d'une conférence de presse à ce sujet et au sein de laquelle les différentes délégations journalistiques étrangères sont les bienvenues.

Merci.
Porte-parole interministériel,
Ministère des Relations Internationales,
Ministère de la Défense,
République de Poëtoscovie.


À Hernani-centre, le 10 avril 2016.
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Territoire Autonome de la Reine Mareau

Communiqué officielle de la Chancellerie
04/05/2016

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Objet : condamnation des exercice militaire en Nouvelle-kintan et mesure de rétorsion.





Chers concitoyens,

C’est avec une grande incompréhension que je me présente ici devant vous. La paix et la tranquillité dont jouissaient jusqu’alors la principauté de Saint-Alban et le territoire de Mareau ont été dangereusement déstabilisées et mises en danger par des gouvernements hostiles, néocoloniaux et barbares. La chancellerie de Mareau annonce sa ferme et catégorique condamnation des exercices militaires ayant eu lieu en Nouvelle-Kintan, menés en coopération par l’Empire anticolonial et l’Akaltie, sur le territoire national de Mareau, illégalement occupé. Mon gouvernement, le Haut-Commissaire ainsi que les estimables membres du Veikkona, considèrent cela comme une violation de la souveraineté nationale de la principauté de Saint-Alban et de l’intégrité territoriale de Mareau.

Le déroulement de ces exercices militaires, en toute connaissance de cause de l’illégitimité de la situation en Nouvelle-Kintan et des tensions qui en résulteront, démontre un mépris grave envers la principauté de Saint-Alban, envers Mareau, et envers la paix ainsi que la stabilité de l’Eurysie. Cela s’inscrit parfaitement dans une volonté d’escalade des tensions militaires et bellicistes, parfaitement organisée et voulue par les colons étrangers, ce qui est totalement inacceptable pour la chancellerie de Mareau.

La chancellerie, le haut-commissariat et le veikkona, unis pour la paix et la stabilité, annoncent en commun des condamnations envers la Nouvelle-Kintan et l’Empire anticolonial, dont la participation à ces manœuvres n’a pour seul but que de déstabiliser la principauté et de mettre en péril sa population. Ainsi, nous avons estimé, en réponse à cette escalade militaire voulue par l’Akaltie et l’Empire anticolonial, qu’il est nécessaire de mettre en place des sanctions réciproques et justes contre la Nouvelle-Kintan, en coopération avec le gouvernement de la principauté et avec l’Assemblée générale de la principauté de Saint-Alban. Il est décrété à partir de ce jour que :
- La rupture de tous les échanges économiques, commerciaux et financiers avec la Nouvelle-Kintan.
- L’interdiction pour tous les ressortissants venant de l’Empire anticolonial, de la Nouvelle-Kintan et de l’Akaltie d’entrer sur le territoire national de la principauté de Saint-Alban, sauf exception faite pour les missions à but humanitaire reconnues par le gouvernement et limitées dans le temps et de tout personne qui se revendique avec des preuves établis de l’appartenance à la nation Naajaat. De même, pour les ressortissants de ces pays déjà présents en Saint-Alban, leur présence sera maintenue jusqu’à expiration de leurs titres de séjour.
- La fermeture de la frontière entre Mareau et la Nouvelle-Kintan jusqu’à nouvel ordre.

Nous rappelons par ce communiqué notre engagement envers la paix et la stabilité ; nous réaffirmons fermement que la Nouvelle-Kintan est Mareau, et qu’elle le restera éternellement, malgré l’occupation par une puissance coloniale éloignée qui ne dit pas son nom. Nous réaffirmons également le principe de l’autodétermination des peuples et la condamnation de toute forme de néocolonialisme et d’occupation issue d’une quelconque puissance colonialiste moderne.

Que Grand Manitou et les Esprits veillent sur nous.
Ánne Márjá Utsi.
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Pour le commissaire a la sécurité intérieure, il faut réarmé Mareau

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Nils Johanssen, commissaire à la sécurité intérieure a appelle lors de la question au gouvernement du Veikkona ( parlement monocameral de Mareau) à la remilitarisation du territoire et l’acquisition de force d’autodéfense.

« Il est nécessaire que Mareau possède ses propres forces de défense, du moins d’autodéfense. Il nous est apparu qu’il est de plus en plus urgent que notre terre puisse posséder ses propres capacités de réaction face à la Nouvelle-Kintan, qui, de jour en jour, abuse de son statut en menaçant la paix par un défilé militaire akaltien. »

Ce sont les mots choqués prononcés par le commissaire à la Sécurité intérieure, Nils Johanssen, devant le Veikkona, lors de la session de questions au gouvernement. Des propos qui ont fait réagir les deux bords politiques de notre territoire : coalitions gouvernementales comme opposition gouvernementale. Soutiens d’une part, et division de l’autre part, avec une opposition qui doit faire face à ses propres divergences internes, lesquelles plus que jamais semblent l’affaiblir.

La question de la défense et de l’armée a toujours été une question sensible au sein de la classe politique de Mareau. Par consensus politique, il fut longtemps admis qu’il était nécessaire de négocier par la diplomatie et non par l’armée, chose à laquelle étaient d’accord le gouvernement de Mareau et la principauté de Saint-Alban, tous deux attachés à la paix et à la stabilité de l’Eurysie, et qui voyaient d’un mauvais œil une militarisation de la principauté et de ses composantes. De toute façon, le gouvernement de la principauté a toujours maintenu son opposition ferme quant à un réarmement, même à but défensif, surtout venant de Mareau, particulièrement sous le gouvernement Le Maître, qui voit d’un mauvais œil un territoire autonome stratégique doté de sa propre force armée, surtout en situation d’état de tension, bien que moindre mais toujours prêt à l’escalade autour de la Nouvelle-Kintan.

Mais les braises furent allumées lorsque cette même Nouvelle-Kintan organisa un défilé militaire avec des soldats akaltiens et de l’Empire anticolonial en novembre 2015, véritable choc qui a stupéfait la classe politique et la société de Mareau, qui ne s’attendaient pas à une telle volonté guerrière et d’escalade de la part de sa voisine sous domination coloniale. Si la justification est celle d’une « volonté de renforcement des liens entre l’Empire anticolonial, l’Akaltie et la Nouvelle-Kintan », du moins selon les autorités locales, la chose passe mal à Mareau, très mal accueillie, même. La haute commissaire Inuq Mikigaq avait réagi dans un communiqué affirmant que « le défilé militaire représentait la violence et la barbarie qu’était devenue la Nouvelle-Kintan, basée sur la colonisation et l’exploitation d’une terre sacrée pour les Mareau. L’usage de la violence au lieu de la diplomatie relève d’une volonté belliqueuse jamais vue en Eurysie », ajoutant que contrairement à la principauté, le gouvernement de Mareau allait réagir avec des mesures fermes, en réciprocité avec les actions militaristes qui se sont déroulées à Mareau.

Le choc a été le plus fort lorsque le commissaire à la sécurité intérieure, récemment élu du gouvernement d’Ánne Márjá Utsi, a donc déclaré vouloir, avec le soutien de la chancelière, doter Mareau de sa propre force d’autodéfense autonome : force armée, bien que militaire, mais réservée à un but strictement défensif, pour démontrer à la Nouvelle-Kintan que Mareau ne se laisserait pas faire, et de même pour les deux entités que sont l’Empire anticolonial, et surtout l’Akaltie, qu’il est préférable de choisir le chemin de la diplomatie que celui de la violence et de la guerre. « La violence n’appelle qu’à la violence, la paix, nous la voulons tous, mais il faut que chacun y mette du sien, et pas seulement Mareau », a affirmé le commissaire. Un conseiller auprès du commissaire a par ailleurs affirmé à notre micro que « le temps n’était plus au dialogue quand la Nouvelle-Kintan, dominée par des entités qu’elle ne comprend pas, choisit le chemin de la guerre ; alors Mareau va faire de même ».

Dans la classe politique, la coalition gouvernementale, composée de la Droite nationaliste Naajaat (parti de la chancelière), de la force Animiste Naajaat (FAN), parti Libéral, des conservateurs et du parti de l’unité Nationale, majorité de 6 siège au sein du Veikkona avec 67 sièges sur 122, affirme son soutien au commissaire et à la ligne politique du gouvernement, estimant que c’est une décision de bon sens, et qu’il était inconcevable que Mareau s’écrase une nouvelle fois face aux volontés bellicistes des puissances voisines ou étrangères. Ce coup de choc a eu un grand impact non seulement sur la coalition, qui s’est vue plus qu’unie à travers leurs programmes communs, mais a également permis de renforcer la cote du gouvernement auprès de la population en préparation des élections prochaines de 2018. Constat partagé par le Parti indépendantiste de Mareau, faisant pourtant partie de l’opposition gouvernementale aux côtés des Verts et des Socialistes, véritable coup de poker du commissaire : il est parvenu à diviser la coalition d’opposition en révélant leurs différends stratégiques profonds, et a permis à la chancelière d’appeler le Parti indépendantiste Naajaat (PIN) et le Parti Laïque du centre (PLC) à revenir à la « raison » et de quitter la « coalition contre nature dans laquelle ils se sont engagés ». D’une pierre deux coups, le commissaire Nils Johanssen est parvenu à renforcer la coalition et à saper l’unité de l’opposition, dans une situation où l’équilibre du Veikkona et celui du gouvernement de coalition semble très faible avec une majorité absolue relative de 67 sièges sur 122 et une opposition forte avec 55 sièges sur 122. En troisième coup, le commissaire, ainsi que la chancelière Ánne Márjá Utsi, grâce à une campagne médiatique d’ampleur, ont su attirer la sympathie de la population et former une base électorale stable. Une victoire écrasante semble ainsi se dessiner.

La question qui se pose maintenant est de savoir quelle forme vont prendre ces nouveaux groupes d’autodéfense voulus par le commissaire Nils Johanssen. Si, au sein de la population de Mareau, l’idée est plutôt bien acceptée, avec 78,6 % de la population favorable selon un sondage de l’Observatoire public des opinions (OPO), l’idée vient cependant se confronter à l’opposition ferme du gouvernement fédéral de la principauté, qui ne partage pas du tout l’idée d’une Mareau armée. Un conseiller auprès du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé du territoire autonome de Mareau, qui a souhaité rester anonyme, a affirmé que « le gouvernement de la Principauté est totalement contre toute militarisation de Mareau. C’est la ligne rouge qu’il ne faut pas dépasser pour le camerlingue. Il est pour lui inconcevable et inenvisageable que Mareau devienne un territoire armé, mettant à mal la stabilité et la paix en Eurysie ». Le camerlingue a d’ailleurs appelé à la paix et à la discussion autour du sujet de la Nouvelle-Kintan, tout en affirmant son soutien à une Mareau réunifiée. Pourtant, sa position vient se voir complètement fragilisée par la co-prince séculière Catherine Courvoisier : le discours de cette dernière, appelant à militariser la principauté, vient s’opposer au discours pacifiste du camerlingue, l’affaiblissant au sein de l’assemblée générale, et en particulier à Mareau, où la co-prince séculière est devenu extrêmement bien vue, contrairement au camerlingue, qui a vu sa cote baisser, passant de 67 % à près de 52 %, tandis que la co-prince a bondi de plus de 30 %, passant de 45 % en 2015 à presque de 75 % en 2016, selon l’Institut de sondage indépendant MareauVox, et est toujours en hausse. Catherine Courvoisier semble incarner ainsi un nouveau visage pour la Mareau et les Najhaat : celui de la lutte pour l’unité et la dignité de Mareau, faisant rappel à l’abbé Paul, grande figure de la lutte pour l’égalité de Mareau et pour la dignité ainsi que la reconnaissance des droits autochtones.

La question de la Nouvelle-Kintan semble donc crisper les relations entre la principauté, l’Akaltie et l’Empire anticolonial. La situation semble être plus mauvaise que jamais et continuer vers l’escalade.

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Territoire Autonome de la Reine Mareau

Communiqué officielle de la Chancellerie
19/05/2016


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Objet : Réponse à la Nouvelle-Kintan





Chers concitoyens,

Les voleurs d’à côté nous accusent d’être belliqueux, entendez-vous cela ? Nous, Mareau, territoire autonome de la principauté de Saint-Alban, qui n’avons ni réagi aux actions bellicistes de feu la grande puissance eurysienne qu’était la Loduarie, qui a directement menacé nos frontières, notre sécurité nationale et notre souveraineté nationale, ni à la crise de l’Illirée, ayant maintenu notre position pacifiste si chère à la population et fixée dans notre constitution même comme une loi immuable et fondamentale, sommes accusés par les occupants illégaux de notre terre, de notre patrie et de notre nation millénaire, fouillant la terre sacrée de nos ancêtres, et se permettent en plus de nous accuser non de nous insulter d’être belliqueux.

Non seulement j’appelle les autorités de la Nouvelle-Kintan, comme ils l’appellent maintenant notre terre, terre sacrée de nos ancêtres du nom d’Angirraluaq (terre de feu), comme nous l’appelons et nos ancêtres bien avant eux et à agir en tant qu’autorité adulte mais également à la responsabilité en arrêtant leurs mensonges éhontés et en reconnaissant leur responsabilité dans cette escalade des tensions entre nos deux territoires. Comme ils l’ont si bien mentionné, et je dois au moins reconnaître ceci de leur part : Mareau a toujours voulu la paix, illustrée par la volonté d’entente initiée par les précédents gouvernements du territoire autonome de Mareau avec ce voisin qui occupe pourtant notre terre, et que j’aurais aimé poursuivre cette entente pacifique mais si seulement ces derniers ne s’étaient pas montrés enfin disons le illustrer les brutes qu’ils étaient, encore une nouvelle fois.

Mais je tiens à vous dire un seul mot : Mareau est pacifique, mais cela ne veut pas dire que Mareau se laissera marcher dessus. Vous êtes les seuls responsables de cette crise. Un État souverain n’autoriserait pas une puissance étrangère et historiquement coloniale à défiler sur son territoire, à lui céder une partie de sa souveraineté nationale en l’autorisant à occuper militairement une partie du territoire qu’il occupe lui-même illégalement, et ne laisserait pas, en plus de tout ceci, une autre puissance étrangère, à savoir la Zélandia entretenir une base militaire également sur le territoire de l’État dont on essaye de paraître légitime à gouverner. Légitimité qui par ailleurs leur fait bien défaut.

La Nouvelle-Kintan, État fantoche et toujours sous occupation akaltienne malgré ce qu’elle essaie de prétendre être, voit ses colons exprimer éhontément leur domination sur ce territoire et illustre par la même occasion leur poids sur l’Angirraluaq, au mépris de la souveraineté nationale de Mareau d’une part, et du prétendu gouvernement de la Nouvelle-Kintan, qui s’est illustré comme étant à la botte des Akaltiens, chose bien évidement absolument inimaginable pour un État prétendument souverain et entretient une relation quelque peu étrange entre colon et ancienne colonie. J’aimerais ajouter qu’il paraît exister, du moins sous forme cachée, une relation de dominant-dominé entre la Nouvelle-Kintan et l’Akaltie, sans parler de l’Empire Anticolonial.

La seule occasion, la seule manière de régler cette crise est uniquement, de la part des autorités de l’Angirraluaq (Nouvelle-Kintan), de reconnaître leurs erreurs du passé et de s’en excuser en conséquence. Le gouvernement de l’Angirraluaq, aussi officieux qu’il puisse être et essaie de paraître être, doit reconnaître la souveraineté nationale de Mareau sur le territoire, fermer les bases militaires étrangères présentes sur le territoire de Mareau qui violent ouvertement sa souveraineté, demander aux autorités de la République fédérale d’Icamie de renvoyer de bon gré ses navires de pêche qui surexploitent les ressources sacrées de la terre-mère et dérangent sa tranquillité divine, et enfin prendre des mesures visibles d’une volonté d’amélioration de la situation vis-à-vis de Mareau, ainsi que des volontés de réconciliation en vue d’une future réunification nationale. C’est à ces seules conditions que le retour à la paix est possible, et j’aimerais vous assurer que notre gouvernement fait tout pour la paix. La balle est du côté de nos voisins, à voir ce qu’ils vont en faire.

Chers concitoyens, le gouvernement de Mareau est et restera toujours ouvert au débat et au dialogue, seules manières de régler ce différend. Mais je tiens à le préciser à la communauté internationale et aux autorités de la Nouvelle-Kintan : Mareau ne se laissera plus jamais faire.

Que le Grand Manitou et les esprits des ancêtres veillent sur nous.
Ánne Márjá Utsi


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La Chancelière répond violemment à la Nouvelle-Kintan

Dans une réponse pleine d’agressivité adressée aux autorités de la Nouvelle-Kintan, la chancelière de Mareau, au caractère bien trempé et figure par excellence de l’extrême droite nationaliste et anti-impérialiste Naajaat, Ánne Márjá Utsi, tout juste arrivée au pouvoir, ne mâche pas ses mots et rétorque violemment contre les autorités de la Nouvelle-Kintan, marquant une nouvelle étape dans l’escalade des tensions en Eurysie autour de la question militaire ainsi que de la Nouvelle-Kintan mais également marquant une rupture avec le précédent gouvernement socialiste Kiggavik.

Ánne Márjá Utsi, classée à l’extrême droite de la scène politique de la principauté de Saint-Alban par le conseil d’État de Lymock et présidente du parti de la Droite Nationaliste Naajaat (DNN), est arrivée au pouvoir lors des élections législatives de 2016 avec une coalition hétéroclite allant des partis du centre droit à l’extrême droite de la Veikkona, dans laquelle le Parti socialiste, précédemment au pouvoir, s’est vu relégué au rôle d’opposition gouvernementale. Quelques jours après son arrivée au palais de la chancellerie à Nunarssit, capitale officieuse de Mareau, Utsi a violemment rebattu les cartes de la diplomatie régionale eurysienne. Alors que le précédent chancelier, Taktu Kiggavik, essayait de promouvoir la bonne entente et des relations cordiales avec la voisine de la Nouvelle-Kintan, en allant même jusqu’à essayer de normaliser les relations entre les deux territoires par plusieurs contacts diplomatiques soutenus par le gouvernement fédéral du camerlingue Gaspard Le Maître, l’arrivée du parti d’extrême droite identitaire et nationaliste d’Utsi a rapidement changé la donne.

Pour la nouvelle chancelière, « il est impossible et inimaginable de dialoguer avec cet État voyou et, pire, l’idée même de coopérer avec une puissance qui occupe illégalement la terre sacrée de Mareau et de leurs ancêtres est inacceptable », expliquant par là sa politique brutale vis-à-vis de la Nouvelle-Kintan et de son gouvernement.
« Mareau n’est plus la petite qu’on peut ignorer comme on veut ; elle est plus grande que jamais, et ce n’est certainement pas des barbares qui vont nous menacer », dit-elle à notre micro, en parlant de la crise diplomatique survenue entre Mareau et la Nouvelle-Kintan ces derniers jours. La cause est, selon elle, que Angirraluaq (nom donné par les Naajaat à la Nouvelle-Kintan, signifiant terre de feu)«ne se cache même plus dans sa volonté belliciste et menace directement Mareau. Ils ont cru que nous étions comme les anciens qu’ils ont trouvés sur ces terres et dont ils ont exproprié la terre. Je leur réponds que non. Ils peuvent nous menacer militairement autant qu’ils veulent avec leurs alliés(…) parce que, honnêtement, ce serait mentir s’ils nous disaient le contraire, et ceux-ci peuvent déployer autant de flottes et de troupes qu’ils estiment nécessaires, Mareau va réagir et proportionnellement à la menace ».

Une volonté d’escalade des tensions à peine masquée donc, de la part de la chancelière, qui pour contrer ces menaces qu’elle considère comme existentielles pour Mareau, a décidé de prochainement proposer un projet de loi à la Veikkona, le parlement monocaméral de Mareau, permettant à Mareau de posséder ses propres forces d’autodéfense, comme l’a mentionné son commissaire à la sécurité intérieure, Nils Johanssen. Même si le sujet de la défense et de force armée reste un sujet très brûlant au sein de Saint-Alban et fait toujours débat à Mareau comme au sein de la principauté.

La crise ne semble pas être prête à se régler avec les événements des derniers jours. La chancelière Utsi a, dans un communiqué officiel de la chancellerie de Mareau, répondu aux autorités de la Nouvelle-Kintan, qui ont accusé le gouvernement Utsi d’être « belliqueux » et ont demandé au gouvernement morois « d’arrêter ce cirque qui ne fait que les décrédibiliser ». Ce à quoi a répondu la chancelière en accusant le gouvernement de la Nouvelle-Kintan « d’être des menteurs », en plus « d’être irresponsables en refusant de reconnaître leurs responsabilités dans la naissance de cette crise », rappelant par la même occasion que la principauté et Mareau ont toujours été pacifiques face aux menaces, qui étaient devenues existentielles en faisant référence à la menace lodurienne qui a menacé la souveraineté nationale de la principauté de Saint-Alban et son intégrité territoire national, tout en ajoutant que même si « Mareau est pacifique, elle ne se laissera plus marcher dessus ».

Pour la chancelière d’extrême droite, cette situation est seulement due à une situation de voisinage non voulue, avec des voisins « pires que des ivrognes raskenois » : horrible mais surtout désagréable et qui se comportent comme des adolescents en crise, qui refusent de reconnaître leurs bêtises, en présentant leurs excuses et en faisant gentiment leurs valises avant de partir.

Si cette crise va sans doute être longue, ce n’est pas pour autant que les autorités de la Fédération ont réagi. Le camerlingue, comme les co-princes, sont restés silencieux. À ce jour, aucune réaction de leur part sur cette escalade, même si cette crise semble mettre à vif les nerfs du camerlingue, selon un officiel du gouvernement anonyme. De même, la haute commissaire de Mareau, plus haute autorité du territoire autonome de Mareau, ne possède de toute façon que très peu voire pas du tout de marge de manœuvre pour faire face à la chancelière, en effet elle ne peut pas renvoyer la chancelière et son gouvernement non plus, car celle-ci et son gouvernement possèdent la majorité à la Veikkona grâce à sa coalition de droite radicale. Inuq Mikigaq s’est donc bien gardée de réagir face à cette crise.

Du côté de la population, la chancelière est très bien vue et soutenue par une large partie de la population : environ 69 % des Morois la soutiennent, et une autre partie soutient au moins tacitement sa politique. Sans parler de son gouvernement et de sa coalition, qui sont fidèlement derrière la chancelière Utsi. Elle semble bien avoir réussi à fédérer les trois partis qui composent la coalition tout en divisent l’opposition parlementaire qui s’embourbe dans une crise au sein même de leurs coalitions. Pour le commissaire aux Affaires étrangères Aaluq Sivun : « Le gouvernement d’Angirraluaq (Nouvelle-Kintan) a agi de manière irresponsable en autorisant ce défilé militaire. Ce n’est pas en menaçant son voisin sous couvert de vouloir assurer la paix qu’on construit des base de dialogue et de compréhension mutuelle solide. Et il existe tant d’autres manières de montrer une fierté coloniale que par un défilé militaire, qui, au vu du contexte actuel, ne peut être pris que pour ce qu’il est, c’est-à-dire : une menace à peine déguisé.»

D’autant plus que le commissaire à la Sécurité intérieure, fidèle zélé d’Ánne Márjá Utsi, fulmine de rage. Pour lui : « Le gouvernement de la colline, ce ne sont que des idiots ! Ils organisent un défilé militaire et appellent tous leurs potes à faire de même, mais quand Mareau souhaite réagir, ça devient absurde, injustifié et inqualifiable ? » s’exclame-t-il. « Mareau ne se fera plus avoir, plus jamais» Ajoute-il.
D’autant plus que les deux commissaires semblent avoir les mains libres pour mener à bien leurs politiques qu’il ne risque pas de se priver pour s’en prendre à la Nouvelle-Kintan et disposent de la pleine confiance de la chancelière. C’est une crise qui risque de se profiler à l’horizon et qui ne semble pas être résolue de sitôt au vu du caractère têtue de la chancelière.
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“C’est bon, elle est attachée !”

Deshpande vérifia les attaches des cordages autour de la vache. L’animal était fatigué et stressé, mais l’arrivée du soldat dans le puits sonnait comme un salut pour elle. Maugréant dans sa barbe - c’était lui qui avait tiré la courte-paille sous les regards hilares des autres - il se demanda un instant si ses gars n’allaient pas le laisser moisir dans l’eau du puits après avoir sorti l’animal.

L’animal, sanglé, était relié à un système de poulies improvisé, où l’essentiel de la force était exercée par une dizaine de personnes de l’autre côté des cordages. Ce n’était pas du grand art, mais ça tiendrait le temps que la vache sorte du puits … si elle se tenait tranquille. Dans le pire des cas, elle retomberait dans le puits, éclabousserait Desphande, et l’écraserait de tout son poids, le noyant et faisant sombrer sa famille dans la honte d’avoir perdu un enfant face à une vache. La perspective le fit frissonner. Combattre des Loduariens, ça allait ! Mais affronter une vache paniquée dans un puits … les dieux avaient un drôle d’humour.

“Bon on va pas y passer la nuit les gars ! Dépêchez-vous !”

La voix de Suwon lui répondit :

“On y est presque ! A trois ! Un ! Deux ! Trois ! Tirez !”

Du fond de son puits, les echos des encouragements des soldats lui parvinrent avec force. Les cordages se tendirent et en quelques secondes, le poids du bovin offrit une résistance tangible, mais la force des bras des locaux et des Jashuriens combinée était plus puissante que celle d’un paisible herbivore et lentement, l’animal décolla les pattes du fond du puits et commença à se soulever.

“Ca marche ! Je vois presque ses pattes, cria Desphande du fond du puits.”

En quelques minutes, la vache, bien trop terrifiée pour opposer la moindre résistance, se retrouva à hauteur du sol. Suspendue au-dessus du vide, à quelques mètres au-dessus du soldat coincé dans le puits, elle fut immédiatement récupérée par les Jashuriens, qui placèrent sous elle et sur le puits la grille métallique qui devait recouvrir le puits, afin de lui offrir une plateforme stable. La vache, désormais sur une surface stable et sèche, fut libérée de ses attaches et posa les pattes à terre, sous les applaudissements des gens du village. Le propriétaire de la vache, un berger d’une quarantaine d’année, lui passa la corde au cou et la ramena immédiatement vers son troupeau, bien trop content que cette histoire soit enfin terminée.

Suwon se pencha vers le bord du puits. Le soldat, toujours au fond, commençait à s’impatienter.

“On devrait vous laisser là et dire à votre ancien sergent-instructeur où vous êtes, dit-elle d’un ton badin.

-Très drôle Suwon. Aidez-moi à remonter au lieu de nous porter la poisse.”

La jeune femme sourit et souleva la grille avec ses camarades avant d’aider le soldat trempé à remonter le long de la paroi du puits, en s’aidant des barres de fer qui avaient été placées là lors de sa construction. Pas mécontent d’être enfin au soleil, mais complètement épuisé, le Première Classe demanda sa gourde d’eau, puis cigarette avant de s’asseoir sur un banc de pierre.

En moins d’une journée, il avait plumé son chef au jeu, failli mourir explosé par des mines, volé son sergent-instructeur et sauvé une vache au fond d’un puits. Un vrai héros comme on n’en faisait plus. Eh ! Avec un peu de chance, on écrirait un jour un poème sur ses exploits, qui sait ? Et ce n’était qu’un lundi au Chandekolza.
5840
Journal de bord de Suwon Jaipuur, envoyée humanitaire au Chandekolza

Fonction : Coordinatrice humanitaire – ONG « Lumière de Sarasvati »
Affectée au secteur de Kokodénoa – Région de Jib-Outhi - Chandekolza –


Rapport de la journée du 09 juillet 2016

5h55 – Réveil avec les premiers chants des coqs et le murmure lointain du fleuve. La chaleur est déjà pesante malgré l’heure et la petite ville est déjà réveillée. L’humidité liée aux averses récentes ne fait qu’empirer les choses. Les agriculteurs et les éleveurs se lèvent aussi tôt que moi et il est difficile, dans le local que j’occupe, de ne pas les entendre. Paruk est encore endormi à cette heure-ci. Feignasse … Je prends mon café en regardant les premières barques glisser sur l’eau, chargées de fruits et de sacs de riz. La cafetière a été réparée hier par Lokesh avec le rebus des militaires qui nous accompagnent.

  • La douche est froide. Vérifier le ballon d’eau chaude rapidement.
  • Plus de gâteaux de riz. MERCI DE REMPLIR LE PLACARD QUAND VOUS VOYEZ QU’IL EST VIDE !
  • Arroser les plantes.
  • Decha passe dans une semaine avec de nouveaux ventilateurs. A appeler pour chargeur de portable pour Lokesh.

6h40 – Briefing avec l’équipe logistique. Dix minutes de retard à cause de Paruk. Excuse : le quart d’heure eurysien. Il n’est pas Eurysien. La nuit a été calme, sauf une alerte de glissement de terrain près du village de Pelipoto envoyée par l’une des équipes postées non loin. Apparemment, la situation est sous contrôle, mais les installations ont été touchées. On prévoit une expédition d’évaluation cet après-midi pour apporter des vivres et aider les équipes locales à reconstruire. Nous passons en revue les stocks de kits médicaux : tension sur les réserves de sérum antivenimeux, les morsures de serpents sont en hausse avec la saison des pluies. On passe en revue les stocks de matériel de terrassement. On charge pour 8h. Mail envoyé au capitaine Anora : besoin de trois de ses hommes pour nous accompagner sur place.

  • Attention : Manque une pelle. Empruntée par Deshpande. Passer le voir ce soir.
  • Equipe envoyée par Anora : les trois guignols de d’habitude.

8h00 – Départ en 4x4 vers le centre de santé de Pelipoto. La piste est boueuse, les ornières profondes. Nous sommes encore loin, mais on voit déjà que les pluies récentes ont largement entamé les collines. Les éleveurs ont décidé d’éviter le secteur, par peur de perdre une partie de leurs troupeaux. Nous discutons avec quelques locaux. Visiblement, la pluie de l’avant-veille a coupé l’approvisionnement en électricité dans le coin. Les gens sont encore en train de réparer le générateur et de vérifier que les lignes électriques peuvent être remises en place. C’est Deshpande qui montre la voie dans sa jeep. Lokesh conduit la nôtre. Rien à signaler à part que les troupeaux convergent vers Kokodénoa plutôt que vers le nord. Le mot est passé de village en village : ne pas s’approcher de Pelipoto sauf pour rapporter du matériel et aider les secours.

9h00 – Arrivée au centre médical de Pelipoto. Une file d’attente s’est déjà formée pour l’accès aux soins. Quelques maisons ont été balayées par les glissements de terrain liés aux pluies. Pas de morts, mais quelques bras et jambes cassées. Le centre n’est pas surchargé pour l’instant, mais ils ont besoin de carburant le temps que les lignes électriques soient rétablies. L’électricité est coupée depuis quelques jours, les réfrigérateurs fonctionnent sur générateur, mais le diesel manque. La pharmacie est assez complète. Nous faisons l’inventaire au matin avec les équipes et aidons les personnes en ayant besoin.

12h00 – Pause rapide, riz gluant et poisson séché partagé avec l’équipe et les soignants locaux. Le chef d’équipe du centre nous sort un alcool local dont les locaux se servent pour nettoyer les moteurs, stériliser les blessures et s’arracher les boyaux. Sucré, mais fort. Y’a de la pomme. Nous prévoyons d’aller dans les collines pour constater la coulée de boue et voir si nous pouvons aider les secours déjà sur place pour dégager la voie vers les hameaux.

  • Poisson séché : trouver la recette de leur sauce

14h00 – Départ pour les collines avec l’équipe d’évaluation. Une partie du sentier est bloquée par une coulée de boue faite hier. On continue à pied, sac sur le dos, mais deux d’entre nous gardent les véhicules. Arrivés au hameau, les habitants nous accueillent avec thé chaud et inquiétude. Dix maisons sont détruites, mais pas de blessés graves, ce qui est plutôt rassurant. Plus de peur que de mal si on essaie d’être optimiste. On monte des bâches, prend les coordonnées GPS des zones à risque. J’indique aux sinistrés qu’il ne faut pas rester dans les environs pour l’instant. Nous proposons de les descendre vers le centre médical le temps que les pluies cessent. Un orage se prépare. Nous prenons les mesures et vérifions l’étendue des dégâts. Les cultures en terrasses sont foutues pour la saison. Il va falloir prévoir une aide alimentaire complémentaire. En l’état, impossible de reconstruire quoi que ce soit avant la fin de la saison des pluies. Lokesh dit qu’il verra avec un architecte de Jib-Outhi pour faire bâtir des retenues et des contreforts.

Une série de coordonnées GPS et un plan sont joints dans un papier A4 millimétrés. Plusieurs hectares de coulées de boue sont visibles en rouge sur le plan joint au journal de bord. De nombreuses annotations en rouge montrent des cotes de niveau et des indications spécifiques sur l’état du terrain.

18h30 – Retour à la base médicale de Pelipoto, avec les sinistrés. La fatigue pèse. Une partie du centre médical a été reconverti en logements de fortune pour les sinistrés. Architecture en carton, spécifique pour répondre à des situations de catastrophes naturelles. Ça se monte vite, ça s’équipe vite. Presque plus confortable que nos logements à Kokodénoa. Ca tiendra le coup le temps qu’on viabilise la zone touchée par la coulée de boue. On repasse demain sur site pour reprendre des mesures et voir si on peut sauver quelques meubles dans les habitations détruites. L’un des locaux nous indique qu’une partie des animaux se sont enfuis. On verra demain si on peut en récupérer avant qu’ils ne soient volés. Pas spécialement optimiste dessus …

  • Passer un appel au centre logistique. Réunion à prévoir avec le centre.
  • Planning à confirmer
  • Desh a chopé une bouteille de l’alcool local

21h00 – Réunion d’urgence avec le centre militaire. Une équipe prendra la relève dans deux jours. On retourne à Kokodénoa juste après pour continuer les travaux d’irrigation. Lokesh a joint son architecte. On le met en contact avec la future équipe. Il sera là en même temps qu’eux. Voir si possible de mettre en place une collaboration avec les autorités locales.

  • Main d’œuvre ?
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Notes concernant l’avant-poste de Kokodénoa, secteur 23-B

Rédacteur : Rajan Shahidi

Le réveil ici, c’est la jungle, mais vue d’en haut, avec les rizières de Kokodénoa en contrebas côté sud et les friches à moitié abandonnées de bananiers décatis que l’on trouve sur le flanc nord, vers Ifesouaf. C’est toujours tranquille au lever du jour, mais le plus important, c’est que l’on se trouve sur les hauteurs, donc au frais pour la majeure partie de la matinée. Le souci, c’est qu’avec cette foutue saisons des pluies, le temps est complètement merdique du matin jusqu’au soir. Nous recevons en permanence des annonces concernant les glissements de terrain et les coulées de boue dans la région, ce qui n’est pas des plus rassurants. De notre côté, pas d’inquiétude, l’avant-poste d’observation a été placé sur un aplomb rocheux. Ça a beau ne pas payer de mine, c’est du solide.

Notre avant-poste a été construit en bois avec l’aide des locaux. Ces derniers connaissant bien les environs, ils nous ont fourni tout le bois nécessaire contre une généreuse rémunération. Le bâtiment est un nid d’aigle plutôt bien équipé et j’ai bien fait d’insister sur la nécessité d’avoir des pièces séparées au pied et le poste d’observation au sommet de la tour. Clairement, ça tient la route et depuis notre plateforme d’observation, nous avons une vue dégagée sur l’ensemble de la vallée, aussi bien au nord, qu’au sud. Pourtant, cet avant-poste n’est pas camouflé. Au vu de sa hauteur, cela serait inutile. Et puis, cette plateforme d’observation est là pour signaler notre présence dans les environs, pas pour surprendre. Nous disposons de suffisamment de matériel pour tenir le coup en cas de pépins : des modules de couchage, une réserve enterrée, une radio longue portée alimentée par des panneaux solaires et petit générateur de secours et suffisamment de munitions pour nous défendre.

Mon tour de garde est le matin. C’est moi qui suis en charge du petit-déjeuner avec le caporal Nanri. Ca reste globalement mieux que l’ordinaire du mess de la base surtout depuis que le capitaine a réussi à obtenir cette caisse de provisions de thé en vrac et que Nanri a réussi à dénicher des fruits bien mûrs chez les locaux. Et puis, l’autre avantage, c’est que l’avant-poste est suffisamment loin de Kokodénoa pour qu’aucun des gars du régiment ne soit tenté de venir nous chaparder notre bouffe. Une affectation tranquille somme toute. Le reste de la journée, nous faisons nos tâches quotidiennes : vérification du périmètre, relais radio, entretien des armes, … C’est suffisamment ennuyeux pour que l’on ait l’occasion de lire tranquillement dans les hamacs.

La surveillance du sud ne pose pas vraiment de problème, dans la mesure où il s’agit des zones habitées et cultivées de Kokodénoa. Le régiment en contrebas veille au grain et les habitants savent se défendre en cas de problèmes. Le principal sujet reste la vallée nord, au-delà des champs de bananiers en friches. Au-delà, on domine toute une vallée étroite, un ancien lit de rivière transformé en couloir de végétation dense. Il n’y a qu’une seule piste visible, un sentier à peine marqué que les braconniers utilisent parfois. Le seul moyen de surveiller les zones d’ombre le soir, c’est avec la lunette thermique. Après les bananiers, tout est trop dense pour y voir correctement. Seules les friches sont à découvert, et les braconniers ont appris à éviter le coin, de peur qu’on leur tombe dessus. On peut les voir à la lunette si on s’y prend bien … Généralement ce sont des bandes de 3 à 4 personnes. Le reste du temps, ce sont généralement des animaux qui se déplacent sous le couvert des arbres : singes, tapirs, … Rien de bien spécial.

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Rapport de la commission d’évaluation de l’aide humanitaire au Chandkolza - 05-08-2016

Rédigé par Phawenee Jabseena, rapporteuse de la commission d’enquête

Introduction

A la suite de l’installation de la base militaire de Jib-Outhi au Chandekolza, le travail des humanitaires jashuriens et des militaires s’est principalement concentré sur la rencontre avec les locaux, la mise en place d’un réseau d’acteurs régionaux et la mise au pas des bases militaires eurysiennes dans la région. La commission d’enquête avait noté, à l’époque, l’absence totale d’investissement des acteurs extérieurs, qui avaient préféré se servir et déverser des boîtes de harengs dans les entrepôts du Chandekolza, avant de s’en laver les mains de ce qu’ils en feraient. Après quelques mois, la situation du Chandekolza semble toutefois avoir évolué dans le bon sens. La présence militaire et humanitaire dans la région a créé un maillage capable de répondre aux différentes problématiques avec rapidité, limitant ainsi les risques pour la santé publique et alimentaire des populations du Chandekolza.

Fin de la crise des missiles

La crise des missiles créée par la Poëtoscovie a été résolue par la décision finale de celle-ci de retirer son armement de sa base militaire. Ceci fait suite à une décision unilatérale de la Poëtoscovie, qui encore une fois, a surpris tout le monde, sans que personne ne comprenne bien pourquoi. Il est à noter que les tensions sont désormais résolues et que désormais, les activités humanitaires peuvent se maintenir sans crainte de voir des missiles pleuvoir dans la région. La stabilité du Chandekolza est donc assurée dans les mois à venir, pour peu que tous les acteurs extérieurs se tiennent tranquilles. Au vu du profond désintérêt international quant à la situation au Chandekolza - et au désintérêt de l’Empire Anticolonial lui-même face à ce territoire, il y a fort à parier que la situation au Chandekolza reste particulièrement stable dans les prochains mois. Le problème reste cependant la présence de l’ensemble de ces bases inutiles qui pullulent dans la région. La prolifération des bases doit cesser afin que la région ne devienne pas un terrain de jeu pour puissances en manque de sensations fortes. Faute de quoi, nous recommandons à l’Etat-major d’intensifier sa présence sur place ou, le cas échéant, de faire pression sur les autorités chandekolzanes, avec la présence médiatrice du Xin, pour que ces bases faussement humanitaires disparaissent.

Une aide régionale de plus en plus efficace

L’aide humanitaire procurée par le Jashuria porte ses fruits. Les rapports envoyés à la base de Jib-Outhi font été de communautés locales de moins en moins sensibles aux carences alimentaires et de plus en plus résilientes face à l’hostilité du climat. Les actions menées par les organisations humanitaires et les forces de défense du Jashuria ont considérablement amélioré la capacité des locaux à pourvoir à leurs besoins primaires, notamment en accès à l’eau. Le maillage des nouvelles infrastructures aquifères se double de l’apparition prochaine de la nouvelle station d’épuration des eaux sur la base de Jib-Outhi, qui sera le prélude au déploiement d’un grand plan de gestion des eaux au Chandekolza. Si les prévisions sont correctes, le problème de l’accès à l’eau devrait être résolu d’ici 2018, notamment en étendant le réseau hydraulique jusqu’aux communautés les plus éloignées, et dans les bras des réseaux à proximité des marais. Le projet de station d’épuration fournira en complément des emplois aux ingénieurs chandekolzans, ce qui permettra de fixer une partie de la main d’oeuvre dans le pays, plutôt que de la voir s’échapper dans les pays alentours. A l’heure où le Chandekolza commence à peine à se relever, nous allons avoir besoin de tous les cerveaux disponibles et de tous les bras possibles pour relancer l’économie de la région. Cette aide matériel et en infrastructures s’est surtout concrétisée dans les régions rurales, où les besoins sont beaucoup plus pressants que dans les zones urbaines. Ces actions ont aussi permis d’attirer dans les régions rurales une partie des travailleurs et des chômeurs des villes, ce qui a rééquilibré dans une moindre mesure la balance démographique entre les villes et les campagnes. La création de nouvelles infrastructures d’apport en eau s’est adossée à une réflexion sur l’électrification de la région et la viabilisation des marais. Des cartes et des plans de développement ont été dessinés pour permettre dans les prochaines années la viabilisation de nouveaux terrains ainsi que la création d’un véritable réseau électrique capable de subvenir aux besoins de la population, sans présenter les risques du réseau actuel.

Les rapports avec les autorités locales

Les rapports avec les autorités locales ont évolué dans le bon sens depuis ces derniers mois. profitant de la relative passivité des communautés de communes et de Jib-Outhi de manière générale, les responsables jashuriens ont petit à petit commencé à soutenir les autorités locales dans leurs missions là où elles avaient autrefois du mal à atteindre les territoires les plus isolés. La faiblesse des institutions locales a permis aux organisations non gouvernementales de participer activement à la mise en place de structures de support administratif pour aider les collectivités à assurer le service minimum auprès de la population. Les résultats ont été particulièrement probants, bien plus que ce que nous nous étions imaginés. En quelques mois, nous avons pu travailler de concert avec les services municipaux des municipalités les plus éloignées et ainsi renforcer notre maillage territorial par la création de petits centres jashuriens en dur dans la région. Ces centres, de taille modeste, opèrent en appui des autorités locales pour résoudre les problématiques liées à l’administration des territoires et leur gestion quotidienne. Leur apport le plus récent est l’aide aux collectivités territoriales pour la répartition des sols au sein des ruralités chandekolzanes. En mettant à jour les cadastres régionaux, les ONG jashuriennes sont en train de traiter l’un des principaux sujets de contentieux dans ces régions surpeuplées : la propriété et la délimitation des sols. Dans une région où peu de choses ont été faites en matière d’urbanisme formalisé, la délimitation des parcelles et du domaine public est vitale pour anticiper et organiser la croissance raisonnée de la région de Jib-Outhi.

Le plus impressionnant reste la collaboration totale des autorités chandekolzanes en la matière. Les Chandekolzans se sont montrés particulièrement accueillants, même dans des secteurs où des oppositions étaient à craindre comme l’urbanisme. Pourtant, il est à noter que les officiels du Chandekolza ont collaboré avec une aisance peu commune dans les opérations humanitaires. Si les besoins sont réels, des susceptibilités auraient pu être froissées, mais il est à noter que le faible nombre d’incidents reportés par les acteurs de terrain reste impressionnant compte-tenu des circonstances. Il convient cependant de maintenir une vigilance de tous les instants : cette bonne disposition des Chandekolzans pourrait se retourner contre nos agents de terrain si d’aventure, le vent venait à tourner.

Perspectives pour l’avenir

A présent que la Troisième République du Jashuria est solidement implantée au Chandekolza, de par ses activités militaires et humanitaires, la question du devenir de la région de Jib-Outhi reste en suspens. Il apparait que la région, non contente d’être le lieu d’une population fragile et nombreuse, est aussi particulièrement riche en ressources à exploiter. Les récents rapports de sondage dans les sols de la région menés par les géologues ont mis en lumière d’importants gisements miniers qui pourraient, sous de bonnes conditions, être exploités proprement sur des secteurs jusqu’alors non viabilisés. Le principal frein au développement de l’activité minière de la région reste la présence lointaine de l’Empire Anticolonial. L’entité qui gouverne le Chandekolza est resté particulièrement en retrait jusqu’à présent, laissant faire les Jashuriens sans s’opposer aux actions de nos ONG. Il conviendrait, dans un futur hypothétique, de mener des actions visant à consolider davantage l’ancrage jashurien au Chandekolza afin de subvertir progressivement les structures administratives locales pour les faire dépendre des organismes jashuriens. A partir de là, il sera possible de contrôler le Chandekolza sans créer de guerre civile et en mettant en place un processus de rattachement du Chandekolza à la sphère d’influence de la République des Deux Océans. La chose devrait être possible dans la mesure où l’aide alimentaire et la création d’infrastructures dépendent aujourd’hui du Jashuria, de par ses actions menées vis-à-vis des populations locales, des pays étrangers, et de l’administration locale.

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Mandala News

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Inauguration de la station d’épuration de Jib-Outhi – 25-08-2016



C’est une avancée notable dans le développement de l’aide humanitaire au Chandekolza. Le 25 août 2018, la Troisième République du Jashuria, avec l’aide de la Madavian Corporation et des autorités locales du Chandekolza, ont inauguré la nouvelle station d’épuration des eaux de la région de Jib-Outhi. Cette station d’épuration des eaux présente un nouveau système d’épuration des eaux usées jusqu’alors en développement dans les centres de recherche jashuriens, système qui permet de réduire la taille des stations de traitement et minimise la production des boues dérivées du procès d’épuration.

Les chercheurs jashuriens ont mis au point une nouvelle technologie basée sur des bioréacteurs de membrane qui réduisent la durée du processus d’épuration des eaux supprimant ainsi la phase dite de décantation secondaire, à l’origine d’une grande partie des boues d’épuration. Cette nouvelle station d’épuration placée à la sortie du système des eaux usées de Jib-Outhi, est capable de traiter un volume d’eaux usées conséquent, tandis que les boues et les scories sont récupérées par camions et envoyées dans un centre de traitement des déchets organiques, qui sera à terme, destiné à valoriser ces déchets.

Le projet de station d’épuration de Jib-Outhi était attendu depuis plusieurs années dans la métropole. Il vient remplacer une série d’installations défaillantes, qui aujourd’hui, sont devenues trop insalubres pour le bien être de la population. Le contrat, gagné par la Madavian Corporation en collaboration avec l’Etat jashurien comme garant, visait à reprendre une grande partie du réseau d’assainnissement de la partie sud de Jib-Outhi et de créer une station d’épuration à même de traiter la grande quantité d’eaux usées qui jusqu’à présent étaient rebalancées sans ménagement dans les territoires voisins ou traitées par des stations physico-chimiques de première génération, peu durables.

La station d’épuration en elle-même sera capable de traiter plusieurs centaines de milliers de litres d'eaux usées par jour. Le système, capable d’être étendu, a été pensé pour pouvoir s’adapter aux besoins de la métropole, via des extensions successives de la station d’épuration sur les terrains alentours. L’idée était de construire une infrastructure robuste, capable d’évoluer dans le temps, tout en assurant un impact minime sur la santé publique. Elle emploiera à terme une centaine de personnes, allant de la direction et du pilotage de l’installation à la maintenance du site et sa sécurité, en passant par les laborantins de contrôle et la gestion logistique. Dans le cadre du partenariat avec les autorités locales de Jib-Outhi, l’installation est prévue pour employer pour au moins deux tiers de personnel chandekolzan, afin d’assurer que l’installation pourra être reprise après la passation.

Le traitement des eaux usées permettra à terme de renforcer le bouclier sanitaire des grandes villes du Chandekolza, offrant de nouvelles perspectives pour la mise en œuvre de véritables politiques de santé, dans un territoire où les maladies sont nombreuses et essentiellement dues à la faiblesse des infrastructures locales, ainsi qu’à des syndrômes du bâtiment malade. Il y a fort à parier que dans cette lutte contre l’insalubrité, le Jashuria porte en premier lieu cette dynamique liée au traitement des eaux, indispensable à tout développement futur. Aujourd'hui, la première tranche de la station d'épuration est terminée et les autres tranches sont en construction tandis que le réseau continue de se renforcer et de s'étendre. Les constructeurs de la Madavian Corporation sont sur le pied de guerre pour rendre ce projet possible et viable sur le long terme. Plus encore, ce projet conjoint entre les autorités locales chandekolzanes et les Jashuriens montre que la collaboration entre les deux peuples est possible !


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