Posté le : 16 août 2025 à 15:02:49
			
            
		 
		
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Vous ne connaissez pas le concept ? Venez on vous explique...
Sur ces mots, Lennard Baum, responsable du restaurant "La petite bouchée" ou localement appelé "Der kleine Bissen" fit rentrer de devant son pas de porte Rayk Vonhof un potentiel client du restaurant. En effet le petit restaurant niché au cœur de la capitale altrechtoise d'Ehrenstadt, situé au quartier des affaires de la ville, venait d'ouvrir la semaine dernière. Ce restaurant comportait de nombreuses spécialités altrechtoises mais également du monde, spécialisé dans le luxe et de type brasserie, le restaurant avait déjà réussi à marquer l'esprit des travailleurs du quartier. C'était un endroit jeune, la décoration épurée et verdoyante avec énormément de LED pour dynamiser cela, le blanc était la couleur principale du restaurant, contrastant la végétation verte et les LED bleues et violettes du restaurant. Le mobilier était moderne, marquant les esprits pour un restaurant traditionnel. En cuisine il y avait 6 cuisiniers, en salle 2 barmans et 4 serveurs. On pouvait venir manger pour environ 39 Altmark (soit 39 euros) en moyenne sans prendre en compte les boissons. Cela permit au restaurant d'attirer une clientèle locale mais également de curieux au budget restreint mais ayant envie de s'offrir une expérience altrechtoise de restauration.
Rayk Vonhof s'installa sur une table du fond, devant la grande baie vitrée laissant une vue d'environ 15 mètres au-dessus du sol car le restaurant était sur la place "Schauer", une place construite sur une montée de colline. Ainsi on pouvait apercevoir une magnifique avenue depuis cette vitrine, des petits bâtiments de style pré-altrechtois (haussmannien épuré), avec des voitures magnifiques made in Altrecht ainsi qu'au bout des deux côtés de la rue, deux magnifiques monuments. Le premier étant la statue du tout premier empereur d'Altrecht sur un cheval pointant sa lance en direction du soleil couchant, une statue haute de 22 mètres surplombant légèrement le restaurant et semblant ainsi charger le soleil. Ainsi cette statue raconte une histoire, celle du christianisme de l'Altrecht venu supplanter par l'Empereur et ses troupes les païens d'avant la christianisation, symbolisés par le soleil qui était une divinité païenne. De l'autre côté de la rue se trouvait un arbre immense naturel, il était en plein milieu d'un rond-point avec des statues d'Adam et Eve ainsi qu'un immense serpent. Ici c'est une référence biblique du péché de l'homme.
Le restaurant avait une spécialité bien à elle, une carte sous forme de journal, on pouvait voir des menus au nom d'actualité avec un petit résumé, de quoi ouvrir la discussion autour d'une belle entrecôte ou un shot de vodka altrechtoise. Aujourd'hui le menu, imprimé directement par le restaurant le matin, avait des plats très orientés sur l'actualité Afaréenne. On y retrouvait les plats et menus suivants sur la carte :
Entrecôte à la sauce Churyann : accompagnement pommes grenailles au four et aux herbes avec sa fameuse sauce Churyann.
Visitez gustativement le goût de la stupeur made in Altrecht, avec notamment cette sauce aux larmes salées des Churyannes venus menacer avec un navire de guerre la population altrechtoise. Goûtez au goût du mépris qui leur est envoyé de la part de notre gouvernement.
Escalope de l'avenir incertain : accompagnée de ses pâtes à la Gramatika et sa sauce tomate dite du Blocus rouge.
En prenant ce plat vous explorerez les derniers méfaits de la confédération afaréenne soutenue par le Churyann qui a annoncé faire un blocus autour de la colonie de Gramatika. Voyez ainsi comme les animaux règlent leurs soucis, non en discutant, mais en montant les tensions de la région.
Andouillette dans la sauce Sadr : accompagnée de sa purée de carottes couleur déculottée aérienne.
Servez-vous à volonté de ce plat au goût irrésistible du sarcasme à l'Altrechtoise. Venez découvrir comment la Voix de l'Empereur rabaisse ses opposants pour ensuite les "monter en l'air" littéralement. Nous saluons au passage l'expérience fournie par le pilote de haute voltige Elias Lehmann qui nous a rapporté toute la scène avec ses caméras embarquées.
Enfin nous proposons un tataki de saumon à la croûte désertique et fumante du Churyann avec ses légumes du soleil sauce balistique importée d'une vieille recette Kartienne.
Ce plat revisité est une spécialité historique de la maison. Jonglant entre sarcasme des lancements de missiles et tristesse d'avoir manqué l'Empereur du Churyann, il y a de quoi se régaler avec sa sauce balistique au goût épicé des pleurs du Churyann.
Mais sur la carte était également disponible une liste d'alcools maison fermentés directement par la brasserie "Auszubildende" à seulement 6 minutes du restaurant. Ici nous respectons une chaîne de produits locaux ayant de faibles taux de pollution, c'est ainsi que cette brasserie fut sélectionnée, mais il faut l'avouer, c'est également pour ses bières sur mesure qui ravivent la flamme de nos clients. D'ailleurs une commande expresse a été faite pour aujourd'hui, inscrite sur la dernière page de la carte, les voici :
Bière saveur mer Gramatique :
Une bière au goût rafraîchissant qui donnera un avant-goût aux marins afaréens faisant un blocus de la défaite et du fin fond de l'océan.
Bière saveur fruit défendu :
Une bière à base de fruits rouges typiquement afaréenne rappelant que les territoires du Bloc en Afarée resteront sous le Bloc et qu'ils ne seront pas abandonnés aux mains de barbares indépendantistes.
Au menu du jour, le restaurant propose la fameuse andouillette avec comme boisson la Bière saveur mer Gramatique et le dessert du jour. Mais d'ailleurs, nous ne vous avons pas parlé du dessert du jour :
Un fondant chocolat épineux :
Une petite pâtisserie au goût succulent de la résistance du Bloc face à la déstabilisation et au blocus que subit l'État de Gramatika par les pouilleux afaréens venus en découdre. Ils repartiront en mangeant la poussière, leur plat favori, à la différence de notre clientèle ayant ce magnifique mets.
Ainsi voici notre carte cher... comment vous appelez-vous ?
Rayk Vonhof monsieur et vous ?
Lennard Baum pour vous servir, enchanté de faire votre connaissance.
De même monsieur Baum.
Ainsi installé Rayk Vonhof ouvrit le journal tendu par monsieur Baum. Il prit un certain temps à choisir, pendant ce temps-là Lennard Baum était en train d'accueillir d'autres personnes. Le restaurant commençait à se remplir quand Rayk demanda à commander à monsieur Baum en charge de son secteur.
Que désirez-vous monsieur Baum ?
Je vais vous prendre hors menu votre entrecôte à la sauce Churyann s'il vous plaît.
Je peux vous servir à boire ?
Oui je vais vous prendre la bière saveur mer de Gramatique également s'il vous plaît.
Un dessert peut-être ?
Je vais y réfléchir, je vous recontacterai si je souhaite vous le commander.
C'est noté, merci beaucoup monsieur Vonhof, j'arrive de suite avec vos plats.
Lennard Baum partit ensuite en cuisine, il annonça au chef de celle-ci à voix haute :
Et une entrecôte pour la 4 ! merci bien !
Il se rendit ensuite au bar où était déjà préparée la bière qu'il ramena ensuite à Rayk Vonhof. 
Monsieur Baum était en pleine forme, c'était une bonne journée aujourd'hui. Le soleil commençait à se coucher, il était 19 heures 21 et les clients étaient respectueux et sans être trop nombreux. Du pur bonheur pour lui qui avait enchaîné la semaine passée les services difficiles à répétition.
Pendant ce temps-là en cuisine.
La journée était déjà bien agitée. Le chef et son équipe avaient été lessivés par le service du midi qui avait déjà bien entamé ses stocks. Alors il demanda à son commis en pâtisserie de commencer les petits amuse-bouche pour le lendemain. Le chef allait tester quelque chose de nouveau, un mélange qui, dans ses souvenirs, était excellent. Alors il expliqua son plan au jeune commis. Celui-ci s'exécuta et commença par prendre des fraises, de la pastèque et des tomates. Oui c'était original. Il coupa les fraises en petites brunoises, les tomates cerises en quatre, et la pastèque en grosses brunoises. Le commis de cuisine fit ensuite une crème, celui-ci prit les quelques morceaux de tomates restants qu'il mixa avec quelques fraises et du coulis de fraise. Il créa ainsi la crème de son futur dressage. Après plus d'une heure de préparation il demanda au chef comment souhaitait-il qu'il dresse ses petits mets. Le chef fit alors rapidement une assiette, alors que le service reprenait rapidement. Le commis s'exécuta, il prit des petits bols en céramique d'artisans locaux, mit dans une poche à douille la crème et fit un tourbillon dans le fond du bol, cela ressemblait à des vagues rouge foncé. Le thème était enfin apparu au commis de cuisine, il était en train de faire des représentations de la bataille à venir pour percer le blocus de la coalition afaréenne. Tout se brancha dans son cerveau et il continua à dresser son mets. Ensuite, comme le chef avait souhaité, il mit cinq morceaux de tomate, saupoudra de la brunoise de fraise et enfin termina par y mettre les morceaux de pastèques. La pièce montée, il en était fier, il s'imaginait ainsi être à bord des navires de combat du bloc chargeant héroïquement dans le blocus afaréen en pleine tempête et réduisant à néant son ennemi. Mais la réalité fut ramenée à lui quand le chef lui dit de se magner pour le service.
En cuisine, les cuissons s'enchaînaient. Les cuisiniers suant de fatigue, leur foi inébranlable durant le service. Les plats partaient un par un. Le chef semblait tenir la barre durant une tempête, le navire étant à deux doigts de chavirer, mais encore une fois le commis fut ramené à la réalité quand le second de cuisine lui mit une tape sur l'épaule lui demandant pourquoi il fixait le chef admirativement. Alors la cuisine continua sa danse gastronomique pour arriver à bout du service.
Retournons à notre ami le serveur.
Lennard Baum, les mains chargées de différents plats arriva devant Rayk Vonhof après 9 minutes d'attente pour son plat. Dans un geste parfait il déposa son assiette devant lui, la tournant pour mettre la viande pile en face de l'homme. Le serveur dit un "Bon appétit" avant de repartir servir les autres clients du restaurant.
Rayk Vonhof dégusta, coupant méthodiquement son plat bien cher par rapport à son habitude. Il mit le morceau coupé sur sa langue et à l'instant de l'impact, une explosion de saveur s'échappa de sa bouche, la sauce Churyann assurément, se dit-il intérieurement. Il adorait les épices utilisées, sans vraiment comprendre d'où elles venaient. Le goût était pétillant et soutenu. Le plat réchauffait son âme. Il était un peu triste de ne pas pouvoir partager une discussion avec une jolie fille mais put écouter alors attentivement celles d'autres clients. L'inquiétude était le maître mot de ce qui ressortait des discussions. Tout le monde avait peur de se faire bombarder. Ils discutaient de comment allaient se dérouler les exercices d'évacuation et de si le Churyann allait vraiment attaquer. Une sorte d'angoisse populaire provoquée par le Churyann. Mais certains proclamaient haut et fort que l'Empereur Dieu ne pouvait être vaincu et qu'il contre-attaquerait en ce cas.
Sa bière très fraîche fut rapidement terminée, il en commanda une autre au milieu de son repas. La bière n'était pas très alcoolisée et très aérée, ça glissait ainsi directement dans la gorge. Il remarqua cependant une forme de solidarité entre les clients qui rassuraient les plus jeunes et les anciens sur la situation. Il y avait une lueur d'espoir dans ce chaos, celle d'une nation unie envers et contre tous s'il le fallait.
Terminant son assiette et sa deuxième bière, il était rond comme un ballon. Il fallait se le dire, l'accompagnement était suffisant, il n'avait plus faim. Il partit alors au bar régler l'addition de 45 Altmark (soit 45 euros) et avant de partir laissa un pourboire. Il quitta ce soir-là l'endroit, mais savait déjà qu'il reviendrait pour découvrir d'autres plats. La musique entraînante était son seul regret.