
Churaynn: Appel solennel à l’investissement international

Le Saint‑Empire de Karty a choisi de frapper au lieu de proposer la diplomatie, brandissant ses missiles sans sommation, sans déclaration, sans justification diplomatique. Le monde a vu ses missiles atterrir sur la capitale de l’Empire de Churaynn pour un simple soupçon d’allégeance. Ce fut l’étincelle qui ébranla Churaynn. Affaibli, isolé, accusé sans défense, l’Empire se trouva encerclé par un ennemi et ses alliés qui n’hésitèrent pas à mettre une pression sur l’Empire.
Les accusations envers Churaynn étaient infondées, il avait été accusé de déstabiliser l’Eurysie centrale, ce qui provoqua une onde de choc : la communauté internationale, occupée à regarder l’OND se faire découper par Carnavale, tourna les yeux tandis que Churaynn subissait. Pas un soutien concret, aucune défense formelle. L’Empire, meurtri, comprit que seule la croissance pouvait inverser les rapports de force. Qu’il fallait devenir influent, on devait entendre le nom de l’Empire. On devait, quand on parlait de lui, parler d’une puissance économique, qui est, si l’on souhaite ouvrir un partenariat en Afarée, le premier à mentionner.
Mais c’est surtout une armée. Tout pays possédant une bonne armée est un partenaire fiable selon les lois qui dirigent notre monde. C’est celui qui a la plus grosse armée qui dicte. Ou il fallait rejoindre une organisation impérialiste qui ne jure que par des interventions complètement dépourvues de cerveau. Aucun nom ne sera cité.
C’est ainsi qu’est née la stratégie de la Grande Ouverture. Plutôt que de se refermer sous l’agression, Churaynn choisit d’ouvrir son capital, ses terres, ses ports et ses villes. Sudéiss sera livrée à l’économie libre, l’initiative privée, la haute finance. Yuthipista deviendra l’usine du monde. Maqdur, la mine de minerais qui permet de faire marcher vos appareils, d’enjoliver les femmes avec leurs bijoux et de faire rouler les voitures. La capitale se modernise. Angoran deviendra zone franche. Chaque province porte désormais un volet de renaissance nationale, associé à un message clair : ceux qui investiront aujourd’hui auront la puissance de demain.
Pour Hijiri, les actions de l’Empire étaient pour le moins… inattendues. Présenter les bombardements serait une honte, et surtout un arrêt de mort. Dès qu’ils auraient été publiés, l’article et les rédacteurs disparaîtraient. Alors il fallait interviewer. L’Empereur ? Non, trop hautain. Les conseillers ? Non, trop occupés et trop représentants de l’Empire. Alors ce fut AZIZ Abdelkassim, porte-parole du conseiller aux Affaires Étrangères. Ils s’intéressaient beaucoup aux relations que l’Empire a et à sa sphère d’influence. Qui le connaît comme un partenaire ? Qui le connaît comme un sanguinaire ? Voici la question de Monsieur AZIZ.
Alors on le fit venir, et ça commença.
Interview :
Journaliste Nadine Al‑Ahitaka (Journal Hijiri) :
« Bonjour Monsieur Aziz, merci de nous accorder cette interview. Vous avez déclaré publiquement que Churaynn ne reçoit pas la reconnaissance qu’il mérite. Pouvez-vous expliciter ce sentiment de mécontentement ? »
AZIZ Abdelkassim :
« Bonjour et merci à vous, Nadine. En ces temps‑là, les Churaynns sont bouleversés par toute cette instabilité présente dans les continents. Les guerres sont monnaie courante en ce moment. Un conflit international peut commencer, il faut donc être prêt. Être prêt d’abord à protéger la population. C’est donc pour cela que l’Empire deviendra au fur et à mesure un acteur influent à l’international.
Revenons à votre question ; Oui, c’est un mécontentement réel et très sincère. Pendant des décennies, Churaynn a été celui qui stabilise la région, qui protège les populations, qui permet à des territoires autrefois négligés de renaître. Regardez Sudéiss, Maqdur, Yuthipista : ce sont nos efforts qui les ont intégrés à nous, et qui vont les faire renaître. Pourtant, qui en parle aujourd’hui ? Qui remercie ? Aucun de nos anciens partenaires sauf l’Antegrad. Sinon personne ne s’est soucié de nous soutenir publiquement lorsque Karty a frappé. Ce silence est une injure. Et ce projet d’investissement, cette Grande Ouverture, est ma demande d’être entendu. »
Journaliste :
« Vous demandez donc une certaine reconnaissance politique ? »
AZIZ :
« Oui, nous demandons au moins de la clarté : que l’on cesse de nous pointer du doigt sans preuve. Que l’on reconnaisse notre rôle dans l’intégration des populations indépendantistes des Trois Nations, aujourd’hui encore, et bien malheureusement encore contrôlées par cette République. Que l’on arrête de dire que nous sommes isolationnistes et sanguinaires. L’Empire ne veut plus être reconnu comme cela, la preuve en est les frappes kartiennes. Nous n’avons pas répondu militairement à cela. Une preuve encore que l’Empire veut simplement que les mers qui l’entourent redeviennent calmes, et non agitées par des lancers de missiles par des germano-fascistes. »
Journaliste :
« Concernant les enjeux de l’investissement, quel est le principal message que Churaynn souhaite faire passer ? »
AZIZ :
« Que l’Empire ne mendie pas, qu’il propose. Et qu’il n’est pas un choix par défaut, mais une plateforme à saisir. Nous proposons du tangible : des projets dans six domaines clairs, chaque province avec son rôle précis. Sudéiss devient la capitale économique et technologique. Yuthipista, l’usine de main‑d’œuvre. Maqdur, la mine à exploiter. Angoran, la logistique offshore. La Grande Province accueille l’administration rénovée. Chaque investisseur peut voir son projet reconnu légalement, sécurisé diplomatiquement et profitable économiquement. Nous voulons offrir à chaque entreprise les moyens de se faire beaucoup sur l’investissement. Car ils sont gagnants. »
Journaliste :
« Certains craignent que cette ouverture ne soit qu’un appât pour compenser le vide diplomatique. Est-ce un échange : le capital contre la souveraineté ? »
AZIZ :
« Jamais. Nous ne cédons aucune souveraineté. Nous concédons seulement des parts limitées à des gestionnaires économiques. Le canal de Sudéiss reste impérial. Les taxes, notamment le 15 % sur le matériel militaire transitant, restent sous contrôle national. Mais oui, nous offrons des droits de passage, des exemptions fiscales et un siège possible à des conseils. Ce sont des concessions calculées, pas des abandons. »
Journaliste :
« Quel retour Churaynn attend-il en priorité ? Plus de capital, de technologie, de reconnaissance, ou un rafraîchissement d’image ? »
AZIZ :
« Tout cela à la fois. Le capital sert ici à structurer notre économie, la technologie à moderniser les provinces, la reconnaissance et l’influence à devenir un partenaire injouable, et l’image est essentielle : nous voulons émerger sur la scène mondiale comme une puissance crédible, équilibrée et innovante. Nous ne voulons plus être ce qu’on fuyait : un État autoritaire, désorganisé, clos. Nous voulons être celui que l’on regarde, celui que l’on entrevoit, celui que l’on veut devenir. »
Journaliste :
« Et si Karty ripostait économiquement à Churaynn, par des sanctions ou un boycott ? »
AZIZ :
« Laissez-moi être clair : ce n’est pas une attaque. Nous ne cherchons pas à nuire à Karty avec des mesures hostiles. Notre démarche est purement défensive et tournée vers l’avenir. Nous proposons une alternative de croissance. Si Karty décide de nous affaiblir encore, nous les laisserons isolés. Mais nous ne cherchons pas la guerre économique. Nous cherchons le commerce, la construction, la coopération sous nos termes. Et bien sûr, Karty ressortira grand perdant si le projet est une réussite, car il devra oublier un partenaire, mais aussi un canal et des provinces qui sont exploitées. Prenons un exemple clair : si Yuthipista devient l’usine du monde et produit tout, l’Empire de Karty sera dans l’obligation de les produire seul. Enfin, avec ses alliés. »
Journaliste :
« Le mot de la fin pour les investisseurs étrangers ? »
AZIZ :
« Venez maintenant. Ne regardez pas seulement le prix que nous exigeons, mais ce que vous pouvez construire ici. Vous aurez des parts dans des ports, des usines, des quartiers. Vous pourrez être membre d’un conseil influent. Vous contribuerez à changer le visage d’un empire. Et quand le canal redeviendra une voie de prospérité, quand Sudéiss brillera, vous ne serez pas de simples investisseurs. Vous serez ceux qui ont entrepris la renaissance. Vous deviendrez les grands partenaires de l’Empire. Alors, nous vous attendons tous. Venez investir en Churaynn. »