24/09/2017
22:15:27
Index du forum Archives Pays archivés République des trois Nations

Ministère Central des Affaires Étrangères de la République des 3 Nations - Page 2

Voir fiche pays
A l'attention du Ministère Central des Affaires étrangères
République de Koltaris, République des Trois Nations
09 Boulevard de l'Indépendance, Utovie

Objet: Continuité d'ouverture de relations diplomatiques entre la République des Trois Nations et le Royaume de Valésie

A Lilian Christophe, Empereur-Président de la République des Trois Nations
Et a Helena Berthold, Ministre centrale des Affaires étrangères de la République des Trois-Nations

Nous vous remercions tout d'abord pour l'intérêt que vous portez à la politique et aux affaires intérieures de notre pays. Le quotidien Le Messager (Auquel s'ajoutera, hélas!, un journal clairement anti-monarchique d'après les informations des militants) reste le meilleur moyen de s'informer de la situation du pays, en plus de l'Encyclopédie, en cours de rédaction par la Bibliothèque Royale de Miglain. Sa Majesté vous remercie également pour vos encouragements, et vous transmet toute sa force pour la gouvernance de votre pays.

Nous serions évidemment ravis d'organiser une rencontre dans notre pays, et d'être bien sûr accueilli dans le vôtre. Des échanges et rencontres entre diplomates sont, je le crois, nécessaires pour préparer cette grande rencontre entre nos deux chefs d'état, afin qu'ils puissent aborder plus aisément divers sujets de coopérations. Nous vous proposons une rencontre dans notre pays d'ici le moi de Juin 2017, le climat étant plus doux, et Dieu sait qu'il est bon de causer lorsque le temps est doux! Etant amateur de géographie, Sa Majesté n'a pas manqué de noter la position géographique de nos deux Etats, proches de l'Océans, ce qui offrira probablement des débouchés économiques importants, vers le Sud de l'Eurysie pour vous, vers le Nord pour nous.

Nous avons remarqué un point commun entre votre République et notre Royaume, c'est l'autonomie accordée à vos Républiques, qui semble être similaire à celle que nous accordons à nos Provinces. Le fédéralisme est considéré en Valésie comme étant le meilleure système garantissant un équilibre entre la relative centralité du pouvoir et l'autonomie des Provinces. Toutefois, nous remarquons que vos républiques ont dû voté tour à tour la mise en place des relations diplomatiques avec d'autres états, comme par exemple L'Empire Constitutionel de Slaviensk, ce qui nous a étonné dans un premier temps.

Pour ce qui est du lien déjà établis entre nos deux pays, il est défini officiellement comme relevant de la simple relation diplomatique, mais Sa Majesté et moi-même considérons qu'il s'agit en réalité d'une relation bien plus amicale, qui ne peut que déboucher sur une entente cordiale et sincère. Nous avons remarqué que vous menez des efforts afin de ne pas être distancé dans les domaines militaires et technologiques, notamment face à quelques voisins parfois turbulents. Dans ce domaine, nous serions prêt à collaborer militairement, en signant par exemple des pactes d'assistance mutuelle ou en menant des exercices militaires conjoints. Il faudra tout de même se montrer patient sur ce domaine, car notre armée est en cours de développement et ne dispose actuellement que de forces d'infanterie.

Notre ministre de l'agriculture souhaiterait dès maintenant entamer des négociations dans le domaine agricole. En effet, nous sommes intéressés par vos produits venant des colonies, que nous pourrions vous échanger contre des bovins ou des céréales par exemple, notre pays en étant un producteur important.

Soyez sûr que Sa Majesté et moi-même, ainsi que le peuple valésien, sommes ravis et enchantés de construire avec vous cet avenir commun, promesse d'une coopération en plusieurs domaines nécessaires à l'épanouissement de nos nations.

Veuillez agréer, Monsieur l'Empereur-Président, Madame la Ministre, nos considérations les plus distinguées.

Au nom de Sa Majesté le Roi de Valésie,
Louis Durat, Grand Ambassadeur du Royaume de Valésie
Ministère des Affaires Extérieures
Royaume de Valésie
logo du sérénissime, immense et magnifique ministere des affaires etrangeres de la glorieuse et supreme republique du faravan

Ministère des Affaires étrangères du Faravan



De : Dara Sahdavi, ministre des Affaires étrangères de la République Faravanienne.
A : Son Excellence Helena Berthold, Ministre centrale des Affaires étrangères de la République des Trois Nations.


Chère ministre,


Très estimée homologue, je souhaite vous communiquer notre soutien au panel de réforme ambitieuses que vous avez initié. Je n'ai aucun doute quant au bien fondé de cette démarche qui transformera votre état en une démocratie moderne exemplaire. L'évolution de vos sujets économiquement dépendants en une partie intégrale de votre république devrait faire taire toute accusation de colonialisme a votre encontre. L'autodétermination d'un peuple est une preuve irréfutable qui ne pourra être ignorée. Naturellement, nous saluons toutes démarches allant dans ce sens pour que notre beau continent d'Afarée puisse enfin aspirer à un plus grand dessein.

La république faravanienne se porte donc volontaire pour assister votre Etat dans ces transitions et met à votre disposition son expérience dans le processus démocratique. Vos territoires afaréens particulièrement pourront compter sur notre soutien, notre accompagnement et notre conseil pour qu'ils puissent se transformer en territoires prospères. Vous pourrez également compter sur nous pour garantir la sécurité de ces territoires. Nous savons a quel point notre continent peut s'avérer imprévisible, et nous regrettons par ailleurs que vous en ayez malheureusement fait les frais. Soyez assurés que le Faravan mettra tout en œuvre pour que pareille tragédie ne se reproduise plus.


En espérant bonne réception de cette lettre, je vous prie d'agréer, madame la ministre, l'expression de mes sentiments les plus distingués.


sceau de la république accompagné de la signature du ministre des affaires etrangeres, monsieur Dara Sahdavi
MAE

A l'intention de Helena Berthold, ministre Centrale des Affaires étrangères de la République des Trois Nations



Excellence,

La République Fédérale de Tanska a pris connaissance de la déclaration internationale de votre République et nous en saluons la teneur tout comme le contenu. Votre pays et vos nations sortent grandies des épreuves subies dont nous condamnions la teneur. La décision de mettre fin au statut colonial de la République de Kolca était une nécessité et un choix normal. Le colonialisme et le statut des sujets économiquement dépendants n'avait plus sa place au XXIe siècle peu importe le gouvernement à l'origine de ces statuts.

L'abolition de la torture ou encore de l'espionnage sont là encore des mesures que nous ne pouvons que saluer et qui vont dans le sens du développement des droits humains pour l'ensemble de vos citoyens désormais égaux en droits. La marche vers la constitution d'une République Fédérale égalitaire est encore longue, mon propre pays en connait la difficulté, les épreuves et le temps que cela prend, trop long pour les populations en minorité ou en difficulté.

A ce titre, la République Fédérale de Tanska a entendu votre demande de sollicitation d'aide et d'un soutien auprès de la communauté internationale et se tiens prête à se mobiliser pour assister votre gouvernement dans la réalisation de ces réformes qui vont dans le bon sens. Plus précisément, et nos moyens étant déjà consommés par d'autres dossiers notamment par Estham ou le sort des populations de Kabalie, le soutien que pourra vous fournir Tanska sera en conséquence plus localisé et moins important que ce qu'il aurait pu être il y a de cela quelques années sinon quelques mois.

Pour des raisons géographiques de proximité tout autant que parce que ce territoire est celui victime de l'odieuse attaque balistique du Churyann, mon gouvernement a décidé d'octroyer et de concentrer son aide financière, matérielle et humaine sur la Vice-Royauté de Fistalis. Cette aide sera structurée autour de la Direction des Affaires humanitaires du ministère des Affaires étrangères et des Droits humains d'une part, puis autour des organisations non gouvernementales tanskiennes qui pourront se greffer à la constitution d'une mission d'ensemble, à la fois gouvernementale mais aussi associative donc. Une enveloppe temporaire d'appui économique est en cours de constitution à travers des débats au Congrès Fédéral qui devraient prochainement aboutir, je l'espère. En plus de cela, l'Université Centrale Kyli, principal établissement de formation d'ingénieurs polytechniciens de la province du même nom, situé à Ny-Norja, pourra aussi ouvrir ses portes à des fonctionnaires Colo-Kolcains. Nous avons sélectionné cette université en particulier par l'expérience acquise par cette université fondée en 1945 lors de la Fédéralisation de Tanska et de la création du statut de province fédérale, mettant fin au statut colonial de la province à la suite d'un référendum d'autodétermination. En cela, elle nous semblait donc la plus à même de fournir des formations potentiellement adaptées et sur la base du volontariat auprès de vos fonctionnaires.

Enfin, sur un aspect plus sécuritaire, la République Fédérale de Tanska sait que vos moyens sécuritaires sont contraints par les logiques géographiques ainsi que par vos capacités actuellement limitées et se propose à ce titre d'ouvrir un volet dédié à votre République au sein de la Facilité Tanskienne pour la Paix. Mais avant qu'une livraison de matériel puisse vous être effectué, dans la limite bien sûr de l'enveloppe qui vous sera confiée, nous vous demandons ainsi de nous lister des besoins urgents qui pourraient être comblés, à nouveau principalement pour la Vice-Royauté de Fistalis afin de concentrer l'assistance tanskienne fournit. Nous précisons ici qu'aucun missile, navire de premier rang (frégate et plus) ou avion ne sera fournit.

Je me dois aussi de préciser que toute l'assistance tanskienne qui pourrait être fournie sera conditionnée au maintien, au minimum, des récentes avancées sociales obtenues par les populations civiles mais je ne me fait aucun doute, à titre personnel, sur la détermination et la volonté portée par votre gouvernement d'abonder en ce sens comme en témoigne votre appel à assistance auprès de la Communauté internationale.

Mar Loftsson,
ministre des Affaires étrangères et des Droits humains de la République Fédérale de Tanska
iMAGE

Missive à l’adresse de la République des Trois Nations.


Son Excellence Louis d’Antrania, Ministre des Affaires Etrangères de Son Excellence Martin de la Geauce, Premier Ministre de Sa Majesté Louis VI d’Antérinie et de Marcine, Empereur d’Antérinie et Mfalmé de Marcine.
À
Son Excellence Helena Berthold, Ministre Centrale des Affaires Etrangères de la République des Trois Nations.

Votre Excellence :

Nous avons pris connaissance de la déclaration internationale de la République des Trois Nations, l’Antérinie, et de manière plus large l’intégralité de la Confédération, vous encourage à poursuivre sur cette voie-là. La décentralisation et la libéralisation sont des pas nécessaires dans l’abolition des reliquats et des vestiges des sociétés coloniales, qui permettront d’apaiser les tensions entre autochtones et fils de colons dans les années à venir. Et c’est pour cette raison que nous avons brutalement, il est vrai, décentralisé l’appareil antérinien, permettant aux nouveaux États Confédérés, pour certains d’anciennes colonies, pour d’autre l’autre aigle de la Couronne Impériale (je fais évidemment référence à Marcine), de devenir de véritables composantes de la Confédération qui ont une diplomatie active, une vie intérieure bouillonante qui dépasse l’arrière plan politique de l’Antérinie. De cette manière, les États Confédérés ne sont plus des marionnettes au main de l’entité principale, mais des acteurs indépendants avec des intérêts et des stratégies propres. Et c’est ainsi qu’à mon sens toutes les confédérations devraient fonctionner. D’autant plus lorsque la Confédération en question est en partie composée par des vestiges d’Empires Coloniaux, vestige d’un autre temps que nous ne pouvons oublier mais qui doivent disparaître de la vie politique et publique. Les élites politiques ne doivent plus considérer les vices-royautés comme des ensembles qu’ils peuvent utiliser à volonté, mais, comme rappelé plus tôt, un acteur indépendant. Ou du moins, tel est l’esprit de la Constitution confédérale qui table sur esprit de camaraderie entre les différentes entités et non sur une domination inavouée…

Évidemment, nous ne sommes pas naïfs, rompre tout un cycle d’influence, même si la République de Kolcka fut relativement autonome, peut-être même souveraine vis à vis de certaines décisions prises par le Sénat Central, n’est pas une mince affaire. Comme l’atteste la crise politique qu’il y a eu et que vous avez dévellopé dans la déclaration. Néanmoins, une autre question reste encore suspens ; les cultures autochtones. En effet, on ne peut nier que l’interdiction des slogans racistes ou tout autres prises de paroles qui pourraient rouvrir des cicatrices. Notamment sur la question des Sujets Economiquement Dépendants, mais aussi surtout vis à vis des cultures autochtones. En effet, il paraît important de rappeler qu’assumer l’héritage colonial de sa nation est une chose, mais qu’il faut aussi permettre aux locaux de se remémorer des « systèmes d’antan » (ce terme m’a été recommandé par mon collègue du Ministère des Affaires Étrangères Marcinoises pour qui la reconnaissance et la promotion des cultures pré-coloniales est une préoccupation majeure). C’est à dire montrer que la République n’oublie pas les entités précédentes, mais qu’elle les sublime, les remplace, ce qui éviterait l’absurde « Nos ancêtres les Rhêmiens » face à de jeunes afaréens issus du sud du continent. Cela permettrait aussi de redonner confiance aux autochtones, qui voient ainsi que la République de Kolcka ne nie pas leur passé, évitant la résurgence de mouvements séparatistes étant nés à cause de la spoliation de leurs cultures. Vous l’aurez compris, l’enjeu culturel et mémoriel n’est pas à négliger.

En plus de ces humbles conseils et de ces encouragements, sachez que l’Excellence Bassé et moi-même sommes à disposition pour vous dispenser d’autres conseils si vous le considérez nécessaire. Il est important de rappeler que la Confédération restera à vos côtés dans les réformes que vous entreprendrez et qu’elle n’hésitera pas à vous apporter un soutien matériel, financier et même militaire face aux menaces de ce monde. Vous n’avez qu’en faire la demande et l’Antérinie (royale) enverra hommes, argent et provisions pour vous soutenir. Il nous paraît tout naturel de soutenir nos voisins avec lesquels nous avons bien plus en commun que de simples frontières. Et enfin, un dernier conseil, je vous recommande de jeter un œil à la nouvelle Constitution confédérale qui tente de concilier intérêts de la Confédération et aspirations des entités confédérés. Pour conclure, sachez encore une fois que vous avez l’entier soutien de la Confédération et que l’Antérinie reste à votre disposition si vous avez besoin d’un quelconque soutien.

Sachez aussi que la Confédération serait ravie de pouvoir entretenir des liens économiques et sécuritaires plus poussés avec vos Républiques.

Bien cordialement, Son Excellence Louis d’Antrania.
Objet : Continuité d'ouverture de relations diplomatiques entre la République des Trois Nations et le Royaume de Valésie

A l'attention d'Helena Berthold, Ministre centrale des Affaires étrangères de la République des Trois Nations

Nous sommes honorés que vous acceptiez notre invitation, et votre ministre chargée de la diplomatie sera la bienvenue. Nous vous proposons la date du 10 juin, pour cette rencontre. Elle sera reçue par Sa Majesté le Roi ainsi que Monseigneur le Prince héritier, qui est de plus en plus présent aux côtés de son père. Ce sera l’occasion d’aborder tout les sujets abordés dans nos différentes missives. Cela permettra de mettre en commun notre savoir-faire et notre énergie, afin d’assurer à nos deux Nations un avenir commun radieux.
Par ailleurs, Sa Majesté tenait à vous remercier pour votre invitation officielle à la commémoration de la fondation de votre état. Il sera présent en compagnie de son fils, et si vous le permettez, de quelques membres de notre gouvernement (qu’il nous faut encore déterminer). Nous serions ravis de participer à l’organisation de cette évènement, et soyez sûr qu’il sera reçu dans notre pays comme s’il s’agissait pour nous d’un évènement national.

Tout en vous souhaitant bon courage pour les défis que vous traversez à l’heure actuelle, nous restons dans l’attente de votre réponse prochaine.

Au nom de Sa Majesté, du gouvernement et du Royaume de Valésie, je vous transmet nos plus sincères amitiés.

Lous Durat,
Grand Ambassadeur du Royaume de Valésie
logo du sérénissime, immense et magnifique ministere des affaires etrangeres de la glorieuse et supreme republique du faravan

Ministère des Affaires étrangères du Faravan



De : Dara Sahdavi, ministre des Affaires étrangères de la République Faravanienne.
A : Son Excellence Helena Berthold, Ministre centrale des Affaires étrangères de la République des Trois Nations.


Chère ministre,


Très estimée homologue, je souhaite encore une fois saluer les efforts que vous fournissez pour faire du continent afaréen un endroit ou la démocratie et les droits humains prévalent. A ce titre, et comme je vous l'ai exprimé lors de ma dernière missive, nous soutenons particulièrement vos démarches pour faire du droit des peuples a disposer d'eux même un pilier de votre nation et de ses territoires afaréens.
Il est vrai que nous n'avons pas émis de reconnaissance du résultat de votre référundum, sachez néanmoins que nous soutenons l'initiative et que nous avons pleine confiance en vos capacités d'organiser des scrutins libres, égaux et en toute bonne fois. Ainsi, si tel est votre désir, la république faravanienne est prête a reconnaitre officiellement les résultats de ce référendum et ainsi assoir votre pleine légitimité sur ces territoires.

Nous avons par ailleurs conscience des difficultés que votre territoire, la Vice-Royauté de Mandrarikanius, traverse au vu de la situation à Mandrarika. Je regrette également que ni Mandrarika ni Fortuna n'ait donné réponse à votre proposition de pacte sécuritaire. En tant qu'Etat proche de cette zone de crise, le Faravan peut néanmoins vous proposer une alternative.
Au vu de la taille de votre vice royauté ainsi que la menace que représente la guerre clanique, les 20000 troupes que vous avez déployés sont une force terrestre plus que suffisante pour répondre a toute crise sécuritaire qui pourrait survenir localement. En complétement de cela, la république faravanienne peut vous offrir une assistance technique et notamment aérienne pour parfaire votre dispositif de contre-insurrection. Nos drones pourraient ainsi apporter une amélioration significative a votre appréciation de situation sur zone et pourraient contribuer ainsi à agrémenter votre compréhension et anticipation des risques vis à vis de votre territoire.
De même, nous sommes prêts a vous proposer le déploiement d'un détachement d'hélicoptères de combat pour ajouter à la crédibilité et à la léthalité de vos forces sur place et ainsi être prêt a répondre au pire scénario.
Si ce dernier cas devait se produire, et si vous le souhaitez, notre aviation pourrait vous assister à plus grande échelle pour garantir la souveraineté de la Vice-Royauté de Mandrarikanius.
En parallèle de notre effort militaire, nous pouvons également vous assurer de notre soutien diplomatique et notamment auprès de l'Organisation des Nations Démocratiques. Ainsi, dans le cas ou votre souveraineté viendrait à être remise en cause, nous serions en mesure de plaider l'assistance du reste de l'alliance afin qu'une mission de restauration de la paix soit mise en place. Au vu de nos aspirations communes à voir une Afarée en paix et dans le cadre de la défense d'un pays démocratique ami, nous avons toute confiance dans nos capacités à mobiliser une force internationale en votre faveur.
Si le Faravan peut contribuer de quelque autre façon que ce soit à votre sécurité, je vous prie de nous le communiquer et nous ferons notre possible pour que cela se concrétise.

A propos de votre offre d'assistance logistique vis à vis des opérations dans Carnavale, c'est un honneur pour moi d'accepter votre proposition et je vous en remercie sincèrement.
Je tiens également à vous rassurer quant aux capacités destructrices de la Principauté et aux menaces qu'elles posent sur la sécurité de vos citoyens. L'OND est aujourd'hui en mesure de révéler que la majeure partie des capacités offensives de Carnavale ont été détruites. Par ailleurs, nous avons fait de notre mission de garantir leur anéantissement total et je peux vous attester notre détermination de mener à bien cet objectif jusqu'au bout.
Au vu du régime barbare qui a sévi pendant de longues années dans ce pays, l'effort humanitaire sera conséquent. C'est pour cela que votre offre de mettre à contribution votre flotte logistique est la bienvenue et que l'OND l'accepte donc chaleureusement.
Nous comprenons par ailleurs que l'effet de chantage exercé par l'arsenal balistique carnavalais soit pris en compte par votre gouvernement pour la mesure de votre implication dans ce conflit. Je me permettrais donc de vous informer régulièrement sur le déroulé de notre campagne militaire contre la Principauté, et notamment sur l'aspect humanitaire. Il s'agit d'un domaine qui nous motive particulièrement et, au titre de votre participation logistique, je souhaite que vous disposiez des meilleurs renseignements sur le sujet. J'ai confiance dans le fait que cela vous permettra de prendre des décisions éclairées sur la poursuite de votre mobilisation.

Je souhaite que ces initiatives contribuent a rapprocher significativement nos deux pays qui, j'en suis sur, bénéficieront mutuellement de ces engagements. Je peux également vous confirmer que vous trouverez dans notre république et dans l'OND des partenaires fiables et partageants vos intérêts. J'ai par ailleurs pris connaissance de la volonté par certain de mes partenaires de développer a leur tour leur coopération avec votre République. Je n'ai aucun doute quant au fait que nous saurons développer un partenariat solide dans notre intérêt commun.


En espérant bonne réception de cette lettre et au plaisir de recevoir votre missive, je vous prie d'agréer, madame la ministre, l'expression de mes sentiments les plus distingués.


sceau de la république accompagné de la signature du ministre des affaires etrangeres, monsieur Dara Sahdavi
Logo diplomatique

Generalsekretariat für Außenpolitik


Provenance : Secrétariat général pour la politique étrangère du Haut-État d'Altrecht
Destination : Ministère central des Affaires étrangères de la République des 3 Nations

Il est enfin temps de pouvoir échanger avec votre grande nation eurysienne. Nous nous présentons : nous sommes le Haut-État d'Altrecht, une nation centre-eurysienne et membre de l'organisation du B.N.E, le Bloc Nationaliste Eurysien. Nous vous contactons dans l'urgence de la situation qui se présente à nous brutalement.

Notre allié, le Gramatika, est actuellement sous blocus naval de manière extrêmement injuste. Cela nous empêchant d'accéder à son territoire par les flots, nous devons donc venir par les airs. Ainsi, nous venons à votre rencontre pour demander un accès à vos bases aériennes afaréennes afin de nous offrir la possibilité de nous ravitailler avec nos avions militaires et nos troupes, pour aller appuyer un de nos alliés actuellement en détresse et qui fait face à la menace d'une future invasion.

Nous comptons sur votre rapidité dans le retour sur cette missive, dans l'espérance d'une réponse positive. Nous restons à votre disposition si vous souhaitez nous poser des questions ou appuyer des revendications.

L'Altrecht vous salue.
[ignore]
Armoiries marcinoises/éthiopiennes

Son Excellence Désiré Floubou, Chargé aux Affaires Afaréennes de Son Excellence Aimé Bassé, Ministre des Affaires Etrangères de Son Excellence Aimé Bolila, Premier Ministre de Sa Majesté Louis VI de Marcine, Mfalmé de Marcine et Le’ul de Kalindi.
À
Son Excellence Helena Berthold, Ministre centrale des Affaires Etrangères de Son Excellence et Majesté Lilian Christophe, Empereur-Président de la République des Trois Nations.

Objet : Réponse à la réaction de la République des Trois Nations.

Votre Excellence ;

Nous accusons réception de votre missive. En revanche nous ne pouvons vous cacher notre désarroi. En effet, le Royaume de Marcine (et non la Confédération toute entière), la République d’Antérie, l’Empire de Churaynn ainsi que les Indépendantistes du Grammatika ont émis un communiqué commun qui explicite les raisons du blocus. Ce communiqué commun se base d’ailleurs sur le Protocole de Marcine, signé avec l’accord des indépendantistes. Dans ce dernier, nous y proclamons la reconnaissance du principal groupe indépendantiste local, la nécessité de les défendre face à une force surarmée et suréquipée venue éradiquée ce qui restait des populations locales. Ainsi, loin d’être un projet impérialiste, il s’agit d’une opération purement défensive cherchant à préserver les populations locales d’une extermination pure et simple. Comme, je le redis, notre communiqué commun le rappelle. Il est en revanche regrettable que vos services diplomatiques n’aient pu le prendre en compte et durent se rabattre sur la propagande de l’un des États membres du Bloc Nationaliste Eurysien.

En effet, la mise sous blocus du Grammatika ne vise en rien à affamer les populations locales, des moyens logistiques seront déployés pour permettre l’approvisionnement en denrées de premières nécessités les autochtones. De plus, nous tenions aussi à rappeler que ce blocus n’a rien en commun avec celui que vous aviez subit par le passé, auquel les autorités confédérales vous ont apporté un soutien diplomatique certain. En premier lieu, la nature de l’État visé est la principale cause de cette mise sous blocus. Nous nous aurions été bien plus diplomates si le Grammatika était une démocratie. Car voyez-vous, nous n’avons pas exclu les voies diplomatiques, seulement nous ne pensons pas que les États coalisés contre la dictature orthographiste doivent se montrer naïfs. Qui nous dit qu’en recevant notre missive Madame Alice Weinel engagera un dialogue constructif ? Qui nous dit qu’elle ne se dépêchera pas d’appeler encore plus de troupes du Bloc Nationaliste Eurysien ? Qui nous dit qu’en tentant d’introduire le dialogue, l’Obergrammatikfüherin ne profite pas de notre bonne volonté pour amener assez de soldats dans sa colonie pour prendre en otage les indigènes ? Si nous avions priorisé la voie armée, ce n’est pas pour sortir nos navires, les faire parader et canonner les bases fascistes, mais par pur pragmatisme. Et afin d’éviter un massacre, une prise en otage des autochtones, nous avons préféré agir promptement.

Comment pouvons-nous avoir confiance en un État qui s’allie avec les pires régimes eurysiens ? Dans ce genre de situation, nous nous sommes préparés au pire. En revanche, ça ne signifie pas que nous avons fermé la porte à la diplomatie. Loin de là. En effet, notre première priorité est de protéger les indépendantistes et les locaux des foudres du Bloc Nationaliste Eurysien. Car voyez-vous, nous doutons sérieusement des capacités de ce dernier à résoudre des crises d’indépendance en devenir sans massacrer allègrement tout ce qui ne ressemble pas, de près ou de loin, à un loyaliste à la colonisation. Et comme le rappelle le célèbre adage, mieux vaut prévenir que guérir. En second lieu, nous sommes ouverts à la négociation à une seule condition ; le retrait des troupes coloniales du Grammatika, du Menkelt et de l’Altrecht. Vous comprendrez aisément que si l’on met en place un blocus pour défendre les populations locales, ce n’est pas pour voir les Eurysiens massacrer ces dernières alors que nous négocions. C’est à mon sens la première condition et la plus importante. En second lieu, même si nous sommes ouverts à la négociation, nous doutons sérieusement que Madame Alice Weinel se montre encline à accorder démocratie et autonomie à sa colonie, alors qu’elle refuse le principe pour sa propre Métropole. Et elle préférera mieux se lancer dans une campagne de décolonisation plutot que de prendre le risque d’éroder un pouvoir durement acquis. Ce qui nous amène à notre troisième point ; la nécessité d’une démocratie dans sa colonie. Sans cela, les indépendantistes ne traiteront, et par extension les puissances participant à ce blocus. Qui agissent en fonction des ordres donnés par les locaux.

Même si nous pensons que cette conférence est vouée à l’échec, nous en acceptons tout de même le principe, et nous vous remercions pour votre proposition. La République des Trois Nations fait encore une fois preuve de sagesse et de pacifisme. Seulement, nous espérons que le B.N.E saura aussi faire preuve de discernement en acceptant les deux points essentiels nous permettant de négocier ; à savoir un retrait de leurs troupes et une démocratisation complète de la vie politique locale. Sans cela je doute sérieusement qu’Indépendantistes et coalisés lèvent le blocus. Quant aux forces armées du B.N.E, nous tenons à rappeler que la puissance navale du Churaynn, de l’Antérie et de la Confédération n’a pas à rougir face aux quelques patrouilleurs de la Rimaurie fasciste, ainsi, libre à eux d’entamer les confrontations armées, mais ce sera à leurs risques et périls, d’autant plus que nos opérations semblent recevoir le soutien tacite des grandes puissances afaréennes et mondiales.

Néanmoins, sachez que vos navires ravitaillant la colonie du Grammatika ne seront en rien inquiétés par la marine confédérale. Et nous tenons bien évidemment à vous féliciter pour cette action qui démontre encore une fois le bons sens et la générosité de votre Nation. Nous espérons que le Royaume de Marcine pourra vous recontacter dans de meilleures circonstances.

Bien cordialement, Désiré Floubou, Chargé aux Affaires Afaréennes.
Logo diplomatique

Generalsekretariat für Außenpolitik


Provenance : Secrétariat général pour la politique étrangère du Haut-État d'Altrecht
Destination : Ministère Central des Affaires Étrangères de la République des 3 Nations

Après la lecture plus que touchante de votre missive, il apparaît clair que la main qui nous est tendue sera saisie. En tant que tel, l'Altrecht n'a pas son mot à dire dans les tensions en cours car tant qu'aucune guerre n'est déclarée, nous n'avons rien à voir avec le blocus, ne disposant d'aucune force armée pour l'instant. Cependant, votre message a été transmis aux principaux belligérants du blocus côté B.N.E. Lors de réunions de crise, nous avions déjà conclu que la voie diplomatique devait passer avant tout et qu'une rencontre devait se faire avec les nations afaréennes. Cependant, un médiateur semble être le bienvenu pour régler le problème d'une rencontre.

Ainsi, l'Altrecht offre son total soutien à l'organisation de pourparlers afin d'éviter une effusion de sang qui serait regrettable. Concernant notre demande principale, nous comprenons vos raisons et sommes reconnaissants de vos explications. Nous acceptons votre contre-proposition d'aide humanitaire, qui, pendant l'entièreté du blocus, sera appliquée. Nous débuterons bientôt l'envoi d'aide alimentaire et médicamenteuse par avions. Une missive vous sera envoyée pour vous prévenir des premiers arrivages d'avions d'aide.

Croyez-le ou non, l'Altrecht fera tout son possible pour ne pas s'immiscer dans un conflit lointain qu'elle ne conscientise pas, étant contre la colonisation depuis sa création. Cependant, l'Altrecht reconnaît les termes de l'Organisation du Bloc et les respectera en cas de guerre. Prions pour ne pas en arriver là tout de même. Enfin, nous terminerons par des remerciements pour la bienveillance dont vous nous avez fait part et pour l'explication de votre récit national qui fut touchant.

L'Altrecht vous salue.
Seau du ministère des affaires étrangères et de la souveraineté nationale.

Madame Helena Berthold, ministre centrale des affaires étrangères de la République des trois Nations.

Nous vous contactons aujourd'hui pour commencer des relations diplomatiques entre nos deux pays pour commencer nous vous proposons donc d'établir une ambassade dans notre capitale, Destiny, pendant que nous installons un consulat artyomien dans votre capitale Utovie.

Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.
Maximillien VII von Habichtswald, ministre des affaires étrangères et de la souveraineté nationale.

Seau du ministère des affaires étrangères et de la souveraineté nationale.
X

Objet : Continuité d'ouverture de relations diplomatiques entre la République des Trois Nations et le Royaume de Valésie

A l’attention de l’Empereur-Président
et de la ministre centrale des Affaires Etrangères de la République des Trois-Nations.

Nous sommes ravi que vous ayez accepté cette date du 10 juin pour un premier échange diplomatique. Ce sera l’occasion d’aborder plus en détail les sujets de coopérations qui nous tiennent à coeur.

Sa Majesté tenait à vous remercier personnellement pour votre invitation à défiler à vos côtés. Nous attendons les détails des différentes cérémonie afin de mobiliser le nombre adéquats de soldats. Par ailleurs, nous aimerions vous inviter solennellement à défiler lors de notre fête nationale, le 3 juillet. C’est en ce jour de 1454 que le comte de Fontenac fut sacré roi de Valésie. Cette date revêt une importance toute particulière pour sa Majesté, car c’est le descendant direct dudit comte. Même si des festivités sont organisées à travers tout le Royaume, le défilé principal se tient habituellement sur l’Avenue Alexandre Ier. Nous serions honorés qu’un détachement de vos troupes puisse y défiler à nos côtés.

Nous avons également appris que vous veniez de lancer des opérations militaires en Mandrarika. Sachez que nous partageons votre désir de stabilité au sein des nations de ce monde. Nous ne pouvons pas vous proposer d’intervenir militairement à vos côtés, car l’opinion publique ne comprendrait certainement pas l’intérêt d’une telle intervention, dans une contrée lointaine. Néanmoins, nous pouvons fournir une aide logistique si vous en avez le besoin. Dans tout les cas, nous nous tenons à vos côtés dans ce conflit qui, je l’espère, sera bref et porteur d’une paix durable.

Soyez assurés, Madame la Ministre, Monsieur l'Empereur-Président, de notre amitié la plus sincère.

Monsieur Louis Durat, Grand Ambassadeur du Royaume de Valésie
0
image


À l’attention du Ministère des Affaires Étrangères de la République des 3 Nations

Salutation,

C’est avec le plus grand honneur que nous nous adressons à vous, Monsieur le Ministre, en vue d’exprimer notre désir de créer une ambassade officielle dans votre pays.
Nous pensons qu’une représentation diplomatique stable sera de nature à favoriser l’entente entre nos deux peuples sur le plan politique, économique, culturel et autre. Nous restons bien entendu à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

je vous adresse mes salutations respectueuses.



Rodion Kerzhakov
Ministre des affaires étrangères


imagemageimage<br>imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premières années du conflit sont marquées par une guerre de positions. D'un côté, l'armée gouvernementale, affaiblie par les défections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrôlent une bonne partie de l'est rural mais peinent à étendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, où les civils paient le prix fort. J'ai rencontré de nombreux témoins de cette époque, des deux côtés de la ligne de front. Leurs récits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au début, on se battait encore avec un certain code d'honneur", témoigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontré dans un café de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thé ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et à mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exécutions sommaires, les représailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocités."<br>Du côté gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencé à utiliser des méthodes terroristes très tôt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrées, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systématique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature même du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un déchirement au sein d'une même société, entre voisins, parfois même entre membres d'une même famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'évolution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'être purement idéologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrôlés par chaque camp, des réseaux mafieux se développent. Trafics d'armes, marché noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance à s'éterniser. La quasi totalité se développe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-là, les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette année-là, les forces tsaristes commencent à recevoir un soutien extérieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaît rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et même des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment accepté l'émancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de déstabiliser un régime qu'il considère comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intérêts plus prosaïques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pétrole, gaz. Un régime tsariste, plus libéral économiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements étrangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiqués, d'une logistique efficace. L'équilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrôlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les désertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'événement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquée par un peu près commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalité des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la méthode utilisée. Pour la première fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans différents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquête militaire sur cet événement. La lecture était glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils à se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spécialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sûr, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont développé, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprême pour la patrie et le tsar" devient un idéal vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorées. C'est juste inhumain. Mais au-delà de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 révèle surtout à quel point ce conflit s'est radicalisé. On est loin des idéaux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, où tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t été recensé.<br><br>Les conséquences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les conséquence sont avant tout militaires. Les armes et matériels emportés, 27 chars d’assaut, 36 chars légers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes légères, bien qu’une demi-douzaine d’hélicoptères de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive générale.<br>Mais les conséquences psychologiques sont peut-être encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliées et en colère, durcissent à leur tour leurs méthodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"Après 1996, on n'était plus dans la même guerre", témoigne le général Nikolaï Smirnov, ancien chef d'état-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montré qu'il était capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les règles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux côtés notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliqué pour évite que des personnes soient choqué. Chaque atrocité justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchère. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu à l'œuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particulièrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extérieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnée par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirés par les forces tsaristes mais en réalité fournis et probablement guidés par des "conseillers" étrangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasés, l'aéroport et la gare principale détruits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyé : les tsaristes et leurs soutiens étrangers sont désormais capables de frapper au cœur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visité ces quartiers bombardés l'année dernière. Dix ans après, les traces sont encore visibles. Des immeubles éventrés qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues où se dressaient autrefois des écoles ou des hôpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombées", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employée dans une bibliothèque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisième étage. Le missile est passé à deux mètres de la fenêtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a détruit notre appartement, mais on a eu de la chance : on était vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dès qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mère. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette génération née dans la guerre, élevée dans la violence, c'est peut-être le plus gros dégât collatéral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considèrent la guerre comme normale, inévitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisée ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux côtés de la ligne de front.<br><br>Le rôle trouble des puissances étrangères<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extérieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcément dans le sens souhaité par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'équilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'éterniser n'existe que grâce aux soutiens étrangers.<br>Du côté tsariste, l'aide du Slaviensk est désormais reconnue, même si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dérangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intérêts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformée en guerre par procuration entre grandes puissances, où les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un échiquier géopolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur Alexeï Malkovik, politologue à l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose à voir avec les idéaux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances régionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un régime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sûr. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir même de la nation yashosienne.<br><br>2017 : où en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figé dans un équilibre instable. Les forces tsaristes contrôlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris à vivre avec la guerre. Dans certaines régions, des cessez-le-feu tacites permettent même un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs légumes sur les marchés gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui préfère taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux côtés. Mon frère vit en territoire tsariste, ma sœur ici. On se voit pour les fêtes, on évite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majorité de Yashosiens des deux camps se disent favorables à des négociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la négociation. Du côté tsariste, on réclame toujours la "restauration complète de l'ordre légitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du côté gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sécessionnistes" et le "retour à l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les généraux, pas les politiques, pas les puissances étrangères qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandé à choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passé une semaine dans un camp de réfugiés près de la frontière. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En réalité, on est plutôt autour de 15 000, dans des conditions épouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village était pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impôts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dénonçait personne. Un matin, ils ont commencé à se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, âgés aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aîné refuse d'aller à l'école, dit que "ça sert à rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se réveille en hurlant dès qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amèrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette génération sacrifiée, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingénieurs, médecins, artistes, enseignants... et qui traînent leur trauma de camp de réfugiés en camp de réfugiés.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquête, une question demeure : qui porte la responsabilité de cette tragédie ? Qui a déclenché cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont têtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement légitimement élu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisé le pays, plongé la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", résume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 était légitime, issu d'une révolution populaire contre l'occupation étrangère. Il avait réalisé des réformes importantes, modernisé le pays, amélioré la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune légitimité démocratique. Leur seule légitimité, c'était la force des armes." Bien sûr, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilèges avec l'arrivée du socialisme. Bien sûr, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de là à prendre les armes, à diviser le pays, à condamner des générations entières à la guerre... Et puis, il y a la méthode. Cette utilisation systématique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformé un conflit politique en boucherie généralisée.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allés beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-être le vrai visage de ce mouvement tsariste. Derrière les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considère que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans après le début de cette tragédie, que peut-on espérer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut être que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter définitivement. L'équilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens étrangers, condamne le pays à un conflit permanent.<br>Il faut négocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.<br>Une incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premières années du conflit sont marquées par une guerre de positions. D'un côté, l'armée gouvernementale, affaiblie par les défections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrôlent une bonne partie de l'est rural mais peinent à étendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, où les civils paient le prix fort. J'ai rencontré de nombreux témoins de cette époque, des deux côtés de la ligne de front. Leurs récits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au début, on se battait encore avec un certain code d'honneur", témoigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontré dans un café de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thé ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et à mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exécutions sommaires, les représailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocités."<br>Du côté gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencé à utiliser des méthodes terroristes très tôt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrées, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systématique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature même du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un déchirement au sein d'une même société, entre voisins, parfois même entre membres d'une même famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'évolution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'être purement idéologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrôlés par chaque camp, des réseaux mafieux se développent. Trafics d'armes, marché noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance à s'éterniser. La quasi totalité se développe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-là, les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette année-là, les forces tsaristes commencent à recevoir un soutien extérieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaît rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et même des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment accepté l'émancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de déstabiliser un régime qu'il considère comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intérêts plus prosaïques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pétrole, gaz. Un régime tsariste, plus libéral économiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements étrangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiqués, d'une logistique efficace. L'équilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrôlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les désertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'événement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquée par un peu près commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalité des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la méthode utilisée. Pour la première fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans différents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquête militaire sur cet événement. La lecture était glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils à se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spécialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sûr, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont développé, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprême pour la patrie et le tsar" devient un idéal vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorées. C'est juste inhumain. Mais au-delà de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 révèle surtout à quel point ce conflit s'est radicalisé. On est loin des idéaux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, où tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t été recensé.<br><br>Les conséquences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les conséquence sont avant tout militaires. Les armes et matériels emportés, 27 chars d’assaut, 36 chars légers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes légères, bien qu’une demi-douzaine d’hélicoptères de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive générale.<br>Mais les conséquences psychologiques sont peut-être encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliées et en colère, durcissent à leur tour leurs méthodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"Après 1996, on n'était plus dans la même guerre", témoigne le général Nikolaï Smirnov, ancien chef d'état-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montré qu'il était capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les règles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux côtés notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliqué pour évite que des personnes soient choqué. Chaque atrocité justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchère. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu à l'œuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particulièrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extérieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnée par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirés par les forces tsaristes mais en réalité fournis et probablement guidés par des "conseillers" étrangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasés, l'aéroport et la gare principale détruits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyé : les tsaristes et leurs soutiens étrangers sont désormais capables de frapper au cœur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visité ces quartiers bombardés l'année dernière. Dix ans après, les traces sont encore visibles. Des immeubles éventrés qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues où se dressaient autrefois des écoles ou des hôpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombées", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employée dans une bibliothèque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisième étage. Le missile est passé à deux mètres de la fenêtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a détruit notre appartement, mais on a eu de la chance : on était vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dès qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mère. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette génération née dans la guerre, élevée dans la violence, c'est peut-être le plus gros dégât collatéral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considèrent la guerre comme normale, inévitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisée ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux côtés de la ligne de front.<br><br>Le rôle trouble des puissances étrangères<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extérieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcément dans le sens souhaité par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'équilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'éterniser n'existe que grâce aux soutiens étrangers.<br>Du côté tsariste, l'aide du Slaviensk est désormais reconnue, même si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dérangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intérêts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformée en guerre par procuration entre grandes puissances, où les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un échiquier géopolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur Alexeï Malkovik, politologue à l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose à voir avec les idéaux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances régionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un régime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sûr. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir même de la nation yashosienne.<br><br>2017 : où en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figé dans un équilibre instable. Les forces tsaristes contrôlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris à vivre avec la guerre. Dans certaines régions, des cessez-le-feu tacites permettent même un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs légumes sur les marchés gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui préfère taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux côtés. Mon frère vit en territoire tsariste, ma sœur ici. On se voit pour les fêtes, on évite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majorité de Yashosiens des deux camps se disent favorables à des négociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la négociation. Du côté tsariste, on réclame toujours la "restauration complète de l'ordre légitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du côté gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sécessionnistes" et le "retour à l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les généraux, pas les politiques, pas les puissances étrangères qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandé à choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passé une semaine dans un camp de réfugiés près de la frontière. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En réalité, on est plutôt autour de 15 000, dans des conditions épouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village était pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impôts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dénonçait personne. Un matin, ils ont commencé à se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, âgés aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aîné refuse d'aller à l'école, dit que "ça sert à rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se réveille en hurlant dès qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amèrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette génération sacrifiée, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingénieurs, médecins, artistes, enseignants... et qui traînent leur trauma de camp de réfugiés en camp de réfugiés.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquête, une question demeure : qui porte la responsabilité de cette tragédie ? Qui a déclenché cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont têtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement légitimement élu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisé le pays, plongé la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", résume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 était légitime, issu d'une révolution populaire contre l'occupation étrangère. Il avait réalisé des réformes importantes, modernisé le pays, amélioré la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune légitimité démocratique. Leur seule légitimité, c'était la force des armes." Bien sûr, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilèges avec l'arrivée du socialisme. Bien sûr, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de là à prendre les armes, à diviser le pays, à condamner des générations entières à la guerre... Et puis, il y a la méthode. Cette utilisation systématique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformé un conflit politique en boucherie généralisée.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allés beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-être le vrai visage de ce mouvement tsariste. Derrière les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considère que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans après le début de cette tragédie, que peut-on espérer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut être que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter définitivement. L'équilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens étrangers, condamne le pays à un conflit permanent.<br>Il faut négocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlis
Haut de page