
CONCERNANT LA SITUATION EN AFARÉE ET LES ACTIONS DE LA COALITION DE L'OPÉRATION PÉLA
Nous avions initialement pris acte de l'intention déclarée de la coalition, menée par le Duché de Sylva, de prévenir une escalade militaire par l'instauration d'un embargo visant à limiter l'afflux d'armements vers les deux belligérants. Une telle démarche, si elle est appliquée avec impartialité et dans le respect de la souveraineté des nations concernées, peut en effet constituer un levier pour encourager le dialogue et la résolution pacifique des conflits.
Cependant, la récente décision de lever l'embargo spécifiquement à l'encontre de la Fédération Centrale d'Antegrad, tout en maintenant des restrictions strictes envers la République d'Ouwanlinda, soulève de sérieuses interrogations au sein du Grand Kah quant à la nature et aux motivations réelles de cette politique différenciée. Faute d'indications claires et transparentes de la part du Duché de Sylva justifiant cette disparité de traitement, et en l'absence de garanties publiques démontrant un changement fondamental dans l'attitude belliqueuse des deux parties, la continuation d'un embargo unilatéral contre l'Ouwanlinda ne peut qu'être perçue comme une forme d'intervention partiale.
Une telle posture, si elle n'est pas rapidement clarifiée, risque d'être interprétée comme une ingérence déplacée, voire d'inspiration impérialiste, dans les affaires souveraines des nations afaréennes. Il n'échappe à personne que des liens économiques et politiques préexistants unissent le Duché de Sylva à certains cercles d'influence au sein de la Fédération Centrale d'Antegrad. Sans remettre en cause la légitimité de telles relations bilatérales, il est impératif que celles-ci n'orientent pas une action internationale prétendument menée au nom de la stabilité régionale. L'impartialité est la pierre angulaire de toute médiation crédible et de toute action de maintien de la paix légitime.
Le Grand Kah, fidèle à ses principes d'anti-impérialisme, de non-ingérence et de souveraineté populaire, ne peut cautionner une situation où une coalition, agissant sans mandat international clairement défini autre que celui qu'elle s'est arrogé par son déploiement de force militaire, applique des mesures coercitives de manière sélective et opaque.
En conséquence, l'Union des Communes, Syndicats et Républiques du Grand Kah appelle instamment le Duché de Sylva et ses partenaires de la coalition à :
- Soit réinstaurer un embargo militaire strict et équitable à l'encontre des deux nations impliquées dans le conflit initial, jusqu'à ce que des garanties mutuelles de cessation des hostilités et d'engagement dans un processus de paix crédible soient obtenues.
- Soit procéder à une levée totale et immédiate de toutes les mesures d'embargo à l'encontre des deux belligérants, laissant ainsi aux nations afaréennes elles-mêmes, et aux instances régionales ou internationales compétentes si elles sont sollicitées, le soin de trouver les voies d'une résolution durable.
- Soit, à défaut des deux options précédentes, fournir à la communauté internationale, avec une transparence absolue, les justifications précises et les critères objectifs qui ont conduit à la levée de l'embargo sur l'Antegrad tout en le maintenant sur l'Ouwanlinda. Cette transparence doit inclure la nature des engagements pris par la Fédération Centrale d'Antegrad et les mécanismes de vérification mis en place.
Le Duché de Sylva et ses alliés n'ont, à notre connaissance, aucun mandat international leur conférant le droit de mener une politique d'embargo sélectif sans aucune forme de concertation élargie ou de justification transparente. Une action unilatérale, même motivée par des intentions initialement louables, risque, si elle est perçue comme partiale ou servant des intérêts particuliers, d'exacerber les tensions plutôt que de les apaiser, et de saper la confiance dans les mécanismes de sécurité collective.
Par ailleurs, nous avons noté avec intérêt les récentes déclarations émanant de la République d'Ouwanlinda suggérant la possibilité d'une médiation par une tierce partie neutre, et mentionnant le Grand Kah comme un arbitre potentiel. L'Union des Communes, Syndicats et Républiques du Grand Kah entretient des relations cordiales et respectueuses avec la Fédération Centrale d'Antegrad ainsi qu'avec la République d'Ouwanlinda. Notre engagement récent et croissant en faveur du développement du continent Afaréen, et notre soutien constant à la construction d'indépendances réelles et souveraines pour ses peuples, témoignent de notre volonté de voir cette région prospérer dans la paix et la stabilité.
Dans cet esprit, et fidèles à notre idéal de résolution des conflits par le dialogue et la recherche du consensus, si la proposition ouwanlindienne d'une médiation par le Grand Kah était formellement reprise et acceptée par la Fédération Centrale d'Antegrad, l'Union considérerait avec le plus grand sérieux la possibilité d'endosser un tel rôle. Nous sommes convaincus que notre position, exempte d'intérêts partisans directs dans ce conflit spécifique, et notre attachement aux principes d'équité et de justice, pourraient offrir un cadre propice à des négociations constructives entre les deux parties.
Le Grand Kah reste convaincu que la paix durable en Afarée ne pourra être atteinte que par le dialogue, le respect mutuel de la souveraineté, et la prise en compte des aspirations légitimes de tous les peuples de la région, et non par des démonstrations de force ou des politiques de deux poids, deux mesures.
Nous espérons que la sagesse et le sens des responsabilités prévaudront, et restons à la disposition de toutes les parties pour contribuer, dans le respect de nos principes, à une désescalade et à une résolution pacifique de cette crise.