11/05/2017
22:33:12
Index du forum Continents Eurysie Catholagne

Troisième Conclave - 2016 - Page 3

Voir fiche pays Voir sur la carte
9022
Sede vacante
Teyla

Teylais


L'Église Catholique Teylaise avait une histoire riche comme un sénateur velsnien. Elle avait façonné durant des décennies les souverains teylais, elle avait dessiné en partie l'image du Royaume et la Monarchie Teylaise. Elle avait une histoire unique, non pas que décider de la politique d'un État était une chose unique dans l'histoire du monde et dans l'histoire du catholicisme, bien au contraire, certains historiens teylais hurleraient à ceux qui prétendent le contraire. L'histoire de cette Église, somme toute particulière, n'avait rien d'un long fleuve tranquille, bien au contraire. Les dogmes, l'attachement à la Catholagne, étaient questionnés, débattus à toutes les époques, avec plus ou moins de liberté, selon les époques. Fut une époque où elle était reine des hommes, et la loi de Dieu côtoyait la loi de l'homme, sans que l'une ne cède jamais à l'autre. Les édits royaux pouvaient passer par l'Église avant toute publication, les couronnes remplies de joyaux étaient bénites au nom de Dieu et les Rois étaient légitimés par la religion, la présence de l'Église.

Mais les souverains teylais, à la lumière de défaites militaires, d'une économie faisant respecter le serment de pauvreté trop à la lettre à toute la Couronne, cherchèrent à s'accaparer plus de pouvoir. Le pouvoir royal cherchait à se renforcer tant sur le pouvoir économique, les pouvoirs locaux que sur le pouvoir religieux. Les rois n'entrèrent pas, ou très rarement, en conflit ouvert avec l'Église. Ils étaient, malgré les différents, légitimes grâce à cette dernière et restaient pour la plupart des croyants inébranlables. La colonisation n'aida en rien l'Église de Catholagne à maintenir son pouvoir auprès du pouvoir royal et des élites. Les politiques brutales et inhumaines, comme les décrets de pureté dans la Colonie de Fort-De-Grâce, trouvèrent une résistance dans une partie des membres de l'Église, jugeant ces actes en dehors de la moralité catholique. Mais l'Église teylaise aida en grande partie à la justification de ces actes et à la défense de ceux-ci. Le protestantisme, déjà présent au Royaume de Teyla, prit une ampleur sans précédent, créant des troubles religieux, souvent réglés à coup de gardes royaux.

Dans les années mille huit cent quarante, après de nombreuses tensions religieuses et un affaiblissement du pouvoir royal, qui était censé être de droit divin et absolu, une guerre civile commença au Royaume de Teyla. Elle fut, non pas soudaine, mais tout de même surprenante pour les élites, économiques, politiques et religieuses. La mort du roi avait laissé un gamin sur le trône, qui n'était même pas dans la capitale. Envoyé par son père dans les tréfonds du Royaume pour assurer sa protection, que pouvait-il faire alors que les familles prétendantes au trône de la Prospérité se déclaraient comme légitimes successeurs de feu son père ? Il mit du temps, mais il prit les armes tandis que les deux autres prétendants se combattaient sur le champ de bataille pour le trône de la Prospérité. Ce gamin devint adulte et après vingt ans de guerre civile, le Royaume de Teyla lui devait obéissance. Il avait réussi à reconquérir le pays, mais à quel prix ? C'est ce prix, et afin que le sang ne coule pas encore dans de telles proportions, que Raymond VI entama une démocratisation et libéralisation du régime. Bien que le souverain resta puissant, avec un droit de veto sur le Parlement notamment, le Royaume changea de régime pour une monarchie constitutionnelle, dans laquelle l'État devint laïque et le Roi ne trouva plus sa légitimité dans la religion en tant que représentant de Dieu, mais bel et bien en tant qu'arbitre de la nation et représentant suprême du peuple, de la volonté populaire.

L'instauration de la monarchie constitutionnelle et la proclamation de la laïcité de l'État furent pour l'Église Catholique Teylaise bien plus qu'une défaite, ce fut un choc moral et politique pour les membres de l'Église. Les prêtres, évêques et cardinaux étaient du jour au lendemain les salariés d'une entreprise, une organisation privée. Ils ne répondaient plus pour le bien de l'État, mais pour le bien de l'Église elle seule. Les débats étaient nombreux à l'intérieur de l'institution. Quand certains voyaient un affront et un affaiblissement auquel il serait impossible de se remettre, d'autres voyaient une liberté de parole et d'action donnée par l'État. Les derniers avaient raison quand les premiers avaient tort. Ceux, au sein de l'Église Catholique Teylaise, qui voyaient un désastre étaient dans une position stérile pour le débat. Leurs anathèmes lancés contre le Souverain et le Parlement atteignaient une population de moins en moins importante, de moins en moins nombreuse. Ceux qui, au contraire, voyaient dans la décision une liberté retrouvée vis-à-vis d'un pouvoir royal, d'un pouvoir politique, prirent en main l'Église Teylaise tout au long du siècle dernier, presque de manière discontinue, jusqu'à aujourd'hui.

Le Royaume de Teyla avait ce charme, diront certains, d'être une nation progressiste en matière sociétale, mais une nation de droite, conservatrice, voire pour les plus vilipendeurs réactionnaire sur le plan économique. La liberté, tant nécessaire dans la société et la démocratie, s'était étendue, à des manières peut-être extrêmes, sur le domaine économique. Mais c'est toute une société qui fut frappée dès les années cinquante par un progressisme, qui s'installa petit à petit dans les esprits. L'Église, peut-être avec un wagon de retard, avait pris ce chemin là aussi, tout en respectant les dogmes de l'Église Catholagne. Un prêtre avait résumé en une phrase la relation qui liait les deux institutions : "Différent mais fidèle". Le "serment" de loyauté était devenu un tabou dans l'institution ; une simple remise en cause provoquait des remous importants et tout un système venait remettre en cause le discours, l'argument, si pertinent soit-il.

Mais dans la continuité de la pensée majoritaire teylaise, le mot "liberté" restait une doctrine, une valeur fondamentale. L'Église Teylaise devait garder sa liberté par principe, mais aussi car c'est même le meilleur moyen pour conquérir les esprits et les cœurs teylais, si on parle le langage du pays. Cette Église, avec une toute nouvelle génération de prêtres, trouva dans le libéralisme économique une cause, non pas à défendre mais à combattre. Les parements liturgiques, parfois usés comme un bleu de travail, se retrouvaient dans les alentours des usines, des quartiers populaires. Les églises étaient ouvertes aux pauvres, auxquels on apportait des vêtements chauds, de la nourriture et autres nécessaires de vie. Les générations teylaises, depuis les années mille neuf cent quatre-vingts, avaient compris l'importance du tissu associatif dans le contexte social et économique teylais. Elles faisaient ce que l'État ne faisait pas. Le prêtre était l'une de ces associations locales sur laquelle on pouvait compter. Peut-on parler de Dieu à un homme que l'État salit et qui a faim ? C'était là la question, qui n'était toujours pas tranchée.

Mais malgré tout cela, l'Église Teylaise ne parvint pas à faire soulever les foules. On dénombre environ trois millions de croyants, sur plus de quarante-trois millions d'habitants. C'était faible, l'un des plus faibles nombres de croyants catholiques au Royaume de Teyla, depuis les divers recensements et sondages d'opinion. Les élites et les classes dirigeantes s'étaient converties à un anticléricalisme dur et une horreur de la religion dans les affaires de l'État. On n'avait pas construit de bâtiment religieux depuis au moins une décennie au Royaume de Teyla. La loi l'autorisait, bien évidemment, mais les actions du Gouvernement en justice pour ralentir le processus se faisaient nombreuses. La justice finissait bien évidemment par donner les autorisations, mais après de longs mois, de longues années de combat juridique.

Mais cela avait abouti, depuis plusieurs décennies, à une politique d'effacement de l'Église au sein de la société civile par le pouvoir politique. Certains y voient une réponse froide d'un système capitaliste face à un ennemi commençant à infiltrer les milieux populaires face aux politiques libérales. Mais cette réponse, cette volonté d'effacement avaient commencé bien avant la mue de l'Église Catholique Teylaise. Les Teylais acceptaient les actions de l'Église mais en refusaient l'esprit, la foi qui se cachaient derrière ces gestes. Les Teylais restèrent hostiles aux religions, en règle générale, et cela valait pour l'Église de Catholagne et la religion catholique.

Alors, les trois cardinaux teylais, quand ils regardaient les candidats à la papauté, tous conservateurs, réactionnaires, parfois pédophiles et assumés, avaient envie de rompre ce lien de loyauté. Les deux Teylais, comme des boomers, ne reconnaissaient plus l'Église et disaient en chœur que c'était mieux avant. Est-ce vraiment le cas ? Tout le monde avait un avis tranché sur la question, y compris les trois cardinaux teylais. Ils en avaient débattu pendant des heures, devant les immenses vitraux de la Cathédrale de Manticore. Selon Michaux, la situation actuelle n'était que la répétition de l'histoire et une scission finirait par avoir lieu, notamment si un candidat pédophile ou meurtrier de candidat déclaré à la présidence gagnait l'élection. Le cardinal Dubois, le plus jeune de la représentation teylaise, était désabusé de la situation, presque lassé par ces jeux de pouvoir. Il mit en avant que les Teylais, fidèles à leurs valeurs, devaient voter pour un candidat qui défendrait la Chrétienté même lorsqu'elle était attaquée de l'intérieur, en faisant référence au meurtre de feu le cardinal Alexius Palamas.

Le cardinal Côté appuya le fait que le cardinal Cesare Crezzini était l'un des hommes ouverts au compromis et sûrement le plus progressiste du conclave, même si la notion de progressiste était ici peut-être à revoir, selon les trois hommes de pouvoir. Est-ce un vote d'approbation ? Clairement pas. Est-ce un vote de dépit et d'élimination des autres candidats ? Oui, assurément. Ils ne s'en cachaient pas, mais ils ne faisaient pas le tour des médias pour annoncer leurs volontés avant le Conclave. En bons hommes d'Église, ce qui était au Conclave, resta au conclave.

Quoi qu'il arrive, il fallait voter, se dirent les trois hommes se regardant avant de voter durant le Conclave.


M. Abraham Michaux (73 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Étienne Dubois (55 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Didier Côté (69 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.

Total : 3 votes pour Cesare Crezzini alias Augustin.
5212
Sede vacante
République Concordienne et Fédérale de Samiens.

Teylais


- Une honte ! s'écria le Cardinal Theodore Faucher. Malgré son âge avancé, cet homme avait l'énergie d'un jeune sortant d'une école de commerce après avoir obtenu son diplôme et débarquant sur le marché de l'emploi. La couleur de son visage était comme le rouge vif de sa soutane, un visage marqué plus par l'indignation et la colère que tout autre sentiment. Comment est-ce possible ? Les autorités de la papauté auraient dû l'interdire, dit-il en pointant du doigt le portrait de Samuel Ier, dit le bénisseur. L'indignation n'est pas qu'une réaction normale ici, mais une nécessité absolue, Mes Éminences, dit-il en regardant fixement ses collègues de la République Concordienne et Fédérale de Samiens. Nul ne peut rester passif face à sa candidature, il revient de notre serment et de notre foi. Si vous vouliez la fin de notre Église, alors vous savez quoi faire, continua-t-il en monologue. Ne comptez pas sur moi pour bénir cette abomination !

Une voix lointaine, timide et hésitante, répondit qu'il ne pouvait pas y avoir pire que la candidature de Samuel Ier. Il ne savait pas encore, à ce moment, ce que l'avenir allait réserver à l'un des candidats pour la papauté. Oh que non, il ne savait pas, sinon dans cet endroit où la colère d'un homme se faisait ressentir, il n'aurait rien dit et aurait tenu sa langue. Aussi surprenant que cela puisse être, Samuel allait devenir un souvenir, un écho, un fracas dans la tête de tous les cardinaux dans les jours et semaines à venir.

L'Église de la République Concordienne et Fédérale était une entité beaucoup plus puissante que chez l'ancien colonisateur, à savoir le Royaume de Teyla. Le pays, les autorités et la société civile avaient une conception et un rapport avec la religion bien différents de ceux des Teylais. Bien qu'étant laïque, les fonctionnaires ont l'autorisation, selon des conditions encadrées par la loi, de porter des signes religieux dans leurs fonctions. Les administrations et les entreprises offrent des aménagements pour correspondre aux usages et coutumes religieuses.

Les programmes scolaires contiennent des pans entiers de culture religieuse pour les élèves de tout âge. L'enseignement des religions et de leur histoire est une chose importante au sein de la République Concordienne et Fédérale de Samiens. L'histoire de la religion catholique ne fut pas tout à fait la même ici qu'à Teyla. En effet, l'Église Samienne n'avait pas été qu'un simple bras religieux du colonisateur. Si une partie de ses membres avait aidé le Royaume de Teyla à maintenir son emprise, tout un réseau de religieux remettait en question la morale et l'éthique des politiques déployées par le pouvoir royal. Les décrets de pureté étaient la cible de ces prêtres, évêques luttant contre, non pas l'ordre établi ou la colonisation en elle-même, mais les politiques mises en place pour s'assurer que la colonisation se passe dans les meilleures conditions.

Cette histoire de résistance d'une partie de l'Église était en partie le socle de la foi du Cardinal Faucher. S'opposer à la colonisation était l'un des principes fondateurs qu'avait hérités avec fierté l'Église de Samiens. Elle était fière de cet héritage, qui transcrivait un progressisme au sein de l'institution, pas toujours en accord avec la papauté, comme l'Église Teylaise. Cet héritage aurait pu voler en éclats à de nombreuses reprises, mais il était resté. C'est pourquoi, lorsqu'il apprit l'assassinat d'un homologue, mais surtout candidat à la papauté, le cardinal Faucher eut une réaction très vive en privé. Sans que cela ait terminé dans les médias, ses proches l'ont empêché de balancer des jurons dans la presse Samoise, sur les probables assassins tout en demandant au Saint-Siège de s'assurer que les coupables soient remis à une justice humaine, puis dans quelques années celle de Dieu.

De toutes ces histoires et des profils des candidats et des votants, il ne restait plus énormément de candidats valables aux yeux des différents cardinaux de la République Concordienne et Fédérale, mais il fallait voter !


M. Cedrik Langlois (69 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Emiri Riverin (69 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Ephédius Gordon (56 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Hubert Desjardins (44 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Oréus Ly (49 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.

M. Advarez Guillemette (42 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Célérien Harrisson (79 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Philidas Desmeules (70 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Christopher Madore (78 ans - Progressiste) vote pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.
M. Theodore Faucher (77 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.

M. Abdias Sénéchal (66 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Agualbert Grimard (69 ans - Progressiste) vote pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.
M. Zéphyrias François (66 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Zack Bonneau (61 ans - Conservateur) vote pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.
M. Donatien Ladouceur (62 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.

M. Angius Soucy (39 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Isaac Bourgeois (79 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Elijah Leon Beauchemin (69 ans - Conservateur) vote pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.
M. Xavier Cauchon (53 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Jean-Pierre Lepage (54 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.

M. Arthur Veillette (54 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Albert Rouleau (55 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Théophidus Duquette (47 ans - Progressiste) vote pour Cesare Crezzini alias Augustin.
M. Odule Bujold (48 ans - Progressiste) vote pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.

Total :
- 19 votes pour Cesare Crezzini alias Augustin.
- 5 votes pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.
5692

Marionnette

Resté en retrait à l'arrière de l'auguste assemblée de la Curie, conversant à voix basse en Latin avec ses homologues de Léandra et de Santa Léone, l'Archevêque de Canossa ne pu s'empêcher de porter sa main droite vers son pieux chef afin d'opérer un massage des tempes plus que nécessaire. C'était là son troisième conclave depuis qu'on lui avait octroyé un siège à l'Auguste assemblée qui secondait le Saint Père à la tête de l'église Catholagne, et pourtant même avec l'expérience qui venait des deux précédentes éditions ce n'était jamais plus aisé que de supporter la chose, pour ce qu'il en savait cela tendait même à devenir de plus en plus... Pesant. Oui, c'était là le terme probablement le plus adapté tout en demeurant modéré dans ses pensées. L'évènement, bien que ô combien important était en effet pour ainsi dure une authentique purge pour le moral, un authentique parcours du combattant où ce qui était en théorie une Sainte oeuvre, étant présenté au strict minima comme tel aux yeux du monde et des croyants, n'était en réalité qu'une vaste compétition où tous les coups étaient permis afin de saborder la concurrence afin de se hisser sur le Trône de Saint Pierre, un affrontement sans pitié qui n'avait rien à envier aux luttes de pouvoirs des plus infames dictatures du monde et encore moins aux processus électoraux impitoyables des sois disant démocraties qui n'avaient bien souvent de morales que le nom lorsque l'on grattait la couche de peinture de la devanture.

Mais même cette fois ci, il y avait quelque chose... Oui. Quelque chose qui n'allait pas au sein de la Curie, quelque chose de... Nauséabond. De fait, il n'était pas nécessaire d'être devin pour se rendre compte que quelque chose clochait dans cette édition, il suffisait d'observer les candidatures, ainsi que l'actualité mondiale qui avait donné lieu à des actes encore jamais vu ayant profondément choqué et auxquels personne ne se serait véritablement attendu. Et cela sous entendait au delà du fait qu'une partie desdits candidats n'étaient guère des latins, chose ô combien importante pour la frange majoritaire conservative de l'église mais qui cette fois était passée au second plan car après, la moitié des candidats au Saint Trône était pour ainsi dire une bande de vauriens, pour ne pas dire de la vermine sans noms dont on se demandait encore comment cela se faisait qu'ils soient encore cardinaux, et de toute cette "bande" des inqualifiables, Scaela était sans doute le moins pire de tous. Quelque part c'était au moins cela de pris, les votes initiaux, dont certains allaient en faveur du Velsnien ci et là témoignaient que ce dernier n'était pas réellement infréquentable, et en réalité c'était là plus ses positions lithurgique elles même qui étaient contestées contrairement à Crezzini qui semblait fédérer dans l'ensemble. Chose compréhensible car ce dernier avait des idées acceptables, était ouvert au compromis, mais surtout et c'était sans doute là le facteur déterminant en comparaison des exotiques, était un Latin. Le progressisme avait après tout ses limites, encore une fois cela se démontrait.

L'Archonte de Dame Fortune avait face à lui un authentique casse-tête auquel il avait réfléchi de longues heures durant. Les choix étaient en réalité pour lui, à la tête du Culte Universel dans les coulisses de la Sérénissime République, dont la main invisible tirait des ficelles d'un bout à l'autre du globe là où flottait l'Aigle duquel le regard pointait autant à l'occident que vers l'Orient, très réduits. Crezzini ou Scaela. Dans tous les cas, la totalité de ses homologues suivraient son exemple, c'était là la chose convenue, comme à chaque fois, en dépit du théâtre. Enfin, à quelques exceptions près, l'Archevêque de Lykaron et deux de ses comparses avaient été très clair sur leur refus catégorique de voter pour un descendant de Landrin, les vieilles querelles avaient la dent dure, et ils n'avaient aucune envie de se mettre en porte-à-faux vis à vis de la Basilissa qui avait certainement dû les menacer de les inscrire contre leur gré à un concours d'apnée dans la Baie devant le Palais Impérial. Des considérations qui déjà lui donnait des migraines, mais l'on n'y pouvait rien, c'était ainsi et quelque part ce n'était pas si mal, le spectacle allait continuer aux yeux du monde.

En tout état de cause, la décision finale avait déjà été actée depuis quelques temps déjà, après tout cette élection n'avait rien de purement religieux, elle servait aussi à envoyer des messages politiques. Et il y avait encore bien des rancoeurs et des non-dit qui n'avaient pas été mis au clair depuis la guerre civile Velsnienne. Dans tous les cas, même si cela ne servait à rien in fine, il y avait de fortes chances que le candidat venue du Fiumiglia soit le grand vainqueur après quelques tours, ce qui convenait tout aussi bien, dans le pire des cas où une union sacrée des extrêmes et des exotiques adviendrait pour essayer d'élever un tiers, il y aurait un créneau pour servir de faiseur de roi, ou l'on viendrait avant négocier les voix des têtes de l'église fortunéenne avant. Autant d'issues potentielles parfaitement acceptables.

Lorsque finalement vint le Tour des cardinaux Fortunéens de voter, Léandro Silvario, Archevêque de Rio de Canossa fut le premier à s'avancer, ouvrant la voie à ses marionnettes.

<< Scaela Cardinalis. >> Proclama-t-il simplement, alors qu'on lui emboitait le pas.

- Sandro Oliveira, Archevêque de Santa Léone, Scaela Cardinalis
- Roderick Constal, Archevêque de Miraglia, Scaela Cardinalis
- Silvio Marrini, Archevêque de Marisma, Scaela Cardinalis
- Tiago Peirrera, Archevêque de Fortuna, Scaela Cardinalis
- Francisco Deria, Archevêque de Léandra, Scaela Cardinalis

Dix-neuf autres des différentes paroisses à travers les composantes fortunéennes du monde entier firent de même, Scaela Cardinalis.

Virent ensuite les trois derniers, avec en tête de fil, le "Grec" autoproclamé, le laquais de l'Impératrice. Donatello Londovico, l'Archevêque de Lykaron.

<< Crezzini Cardinalis >> Annonça-t-il sans qu'aucun des représentants du camp Landrin ne soit surprit.

- Francesco Astirio, Archevêque de Rivoli, Crezzini Cardinalis
- Theokratos Casparoion, Archevêque de Caspary et Grand Maître de l'Ordre des Chevaliers de Saint Michel, Crezzini Cardinalis

La Boucle était bouclée et les dés en étaient jeté, Silvario laissé échapper un las soupir alors que les festivités n'étaient pas encore achevés.


Résumé :

25 Votes pour Scaela par le Gang des Landrins et la tête du Culte au sein du gouvernement renversé Fortunéen
3 Votes pour Crezzini via le Gang des Lykaroniens.

La position des 25 premiers est toutefois négociable dans un certains degré pour un prochain Tour si il y a.
245
Vote des cardinaux stranéens pour le Troisième Conclave (2016)

Joan Prakasa (76 ans, Archevêque de Pradipta - conservateur) vote pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.
Ibrahim Hidayat (68 ans, Archevêque de Kotarakyat - conservateur) vote pour Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII.
642
Fidèle à leur réputation d'une Eglise servant davantage les intérêts de la famille impériale burujoise que de suivre la bonne doctrine catholique, les 21 cardinaux de l'Empire Burujoa sont donc arrivés avec des consignes bien précises. Reçu en audience privée à la Cité Impériale de Karaimu, les 21 électeurs représentant principalement la région de Cendane ont reçu l'ordre explicite de l'impératrice Katherine Ière de voter en faveur des candidats locaux, en premier lieu les nazumis.

Bien que devant voter en leur âme et conscience, guidé par l'Esprit Saint, les 21 cardinaux électeurs burujois votent d'une seule et même voix en faveur de Monseigneur Jacob Kapoor alias Concilio III dit "Le Médiateur", suivant les consignes impériales.
2405
Participant à leur premier conclave depuis plus de 220 ans, les 12 cardinaux de la Fédération du Canta ont donc attendu le tout dernier moment pour voter. Ils ont donc très minutieusement observé leurs collègues voter, un à un, pour bien mémoriser le rite précis et sacré. Pendant plusieurs heures, les cantais, tous assis ensemble, voient défiler des centaines de cardinaux devant eux, chacun respectant plus ou moins bien le rite sacré.

Au fur et à mesure de la journée, ils voient le flot de cardinaux se réduire, arrivés au moment du déjeuner, la plupart des cardinaux ont voté et discutent entre eux ne s’intéressant guère au déroulé du scrutin, qui n’allait pas aboutir à grande chose. Puis arriva le moment tant redouté des cantais, leurs très proches amis burujois viennent de voter et au moment où ces derniers reprennent leurs places, après quelques échanges amicaux avec eux, plus personne ne bouge. Se passe alors de longues minutes sans que personne ne bouge, les cantais se regardent alors entre eux et se décident à se lever. En effet, après avoir bien regardé chaque groupe et les très nombreux sièges vides, ils en conclurent qu’il ne devait rester plus qu’eux, ou presque.

Les cantais se décident donc à se lever, s’approchent de l’autel avec leur bulletin à la main, déposent délicatement le bulletin sur le plateau d’argent. Ils récitent ensuite, dans un latin d’une rare exactitude, tant ils ont l’habitude de le parler la formule consacrée : Testem invoco Christum Dominum nostrum, qui me iudicabit, dum illum eligo quem dignum existimo ut voluntate Dei eligatur. Puis déposent le bulletin dans l’urne, avant de rejoindre leur place.

Archevêque métropolitain, nommé en accord avec Sa Majesté Augustina II et automatiquement crée cardinal :
Monseigneur Paul Gendro : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Pierre Lavoie : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Franck Daigle : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Pascal Clément : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Edouard Lamour : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Louis Dupuis : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Louis Guernon : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Merlin Mercure : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII

Évêque nommé par le pape et créé cardinal par le pape par la suite :
Monseigneur Didier Quinville : Monseigneur Jacob Kapoor alias Concilio III dit "Le Médiateur"
Monseigneur Alfred Duhamel : Monseigneur Jacob Kapoor alias Concilio III dit "Le Médiateur"
Monseigneur Albert Sicard : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
Monseigneur Edouard Bouchard : Monseigneur Yûsûf Qandri Sinwar alias Boniface VIII
426
Saint-Alban :


- monseigneur Fearghas Gobha (progressiste) : Yûsûf Qandri Sinwar
- monseigneur Zacharie Bassot (conservateur) : Alexandre VII "le sage"
- monseigneur Antoine Moreau (progressiste) : Yûsûf Qandri Sinwar
- monseigneur Basile Coulomb (conservateur) : Alexandre VII "le sage"
- monseigneur Emanuel Scholl (conservateur) : Alexandre VII "le sage"
- monseigneur Harri Schoenberg (conservateur) : Alexandre VII "le sage"

2 pour Yûsûf Qandri Sinwar
4 pour Alexandre VII "le sage"
6788
Fumée grise

.

Ce n'est pas bien compliqué de reconnaître le groupe des six cardinaux youslèves dans la cour de la grande chapelle rémienne où ces derniers, accompagné de leurs homologues étrangers, sont enfermés jusqu'à ce qu'ils se mettent d'accord sur l'identité du nouveau pape. Pour les trouver, il suffit de se diriger en suivant l'odeur de tabac froid puis, si vous apercevez un large écran de fumée de cigarette, c'est que vous êtes à destination. C'est la méthode qu'a utilisé Georgios Glycas, archevêque et patriarche Rémien de Qadishapolis, pour retrouver son ami Mattin Munditibarrementeria, évêque de Sedjan et tête de file de l'Eglise youslève. De cette véritable brume grise, seule la tête de Munditibarrementeria dépassait. Ce véritable colosse de deux mètres gesticulait en s'adressant aux autres cardinaux youslèves qui étaient tous autour de lui. Cette scène évoqua à Glycas l'image d'un entraîneur qui distribuerait des consignes à ses joueurs avant une rencontre sportive. Quand le Qadishitriote arriva à la hauteur de ce petit groupe, Munditibarrementeria se tourna vers lui ouvrant ses larges bras afin de le serrer dans ses bras en s'exclamant en italien : "Mon ami Georgios, comment s'est passé ton voyage ?", le tout avec une cigarette entamée à la main.

De nature peu loquace, Glycas répondit de manière laconique avant de s'enquérir de l'état de santé de l'état de santé de son confrère : "J'ai appris que tu avais eu des problèmes de santé dernièrement, comment te sens-tu ?"
- Écoute, je vais mieux. J'ai eu des nausées pendant une semaine et quelques vomissements mais maintenant je me porte comme un charme.
- Ça va finir par te tuer.
dit Glycas en pointant du doigts la nouvelle cigarette que venait de s'allumer Munditibarrementeria avec les dernières braises de la précédente.
- Tu as la fois tort et à la fois raison. rétorqua ce dernier d'un air mystérieux.
- C'est-à-dire ?
- Et bien les résultats médicaux sont tombés il y a peu et j'ai été victime d'une vilaine intoxication. Et le plus bizarre dans tout ça c'est que certains de mes gardes du corps ont aussi eu des symptômes similaires et tu sais quoi ? Ce sont tous des fumeurs, avec qui j'ai bien entendu l'habitude de partager mes hédonés
(très célèbre et populaire marque de cigarette youslève)alors que les non-fumeurs n'ont rien eu.
- On a voulu t'empoisonner par tes cigarettes ?
- Ça je ne sais pas, en tout cas depuis qu'on est arrivé ici, j'achète des cigarettes dans les tabacs de l'île et je n'ai plus rien.
- Tu les as faites tester, ces hédonés ?
- Mon ami, tu connais les youslèves, même avec la certitude qu'une clope est infestée au cyanure, jamais on ne refuserait une bonne cigarette. Il n'en reste plus rien.
- Admettons qu'on ai tenté de te tuer, qui ça pourrait être ? L'Orga ?
- Peut-être, il y a la piste Haranburu aussi.
- Haranburu ? Mais il est mort et enterré depuis quatre ans maintenant.
Certains des religieux youslèves, surtout les quelques conservateurs se signent.
- Et alors ? Ce vieux est une teigne et il ne me laissera tranquille que quand je serais mort, il me l'avait d'ailleurs juré. Je suis sûr que de là où il rôti il doit réussir à faire chier le diable. Réaction contrastée chez les cardinaux autour. Quand certains rirent aux éclats, connaissant la nature peu sympathique de l'ancien archevêque de Sedjan, d'autres se signèrent une seconde fois en l'espace de deux secondes. Glycas lui n’eut pour réaction qu'un léger rictus, une pensée très peu plaisante lui avait traversée l'esprit.
- Et si le coupable était-ici ? dit-il en désignant de la tête la grande cour où d'autres prélats circulaient, discutaient ou méditaient.
- Alors ce n'est pas un visionnaire. Je ne peux même pas participer car j'ai envoyé ma candidature trop tard, j'ai médité trop longtemps sur le bien-fondé de ma candidature et, manque de chance, il s'en est fallut de peu mais ma lettre n'est pas arrivée à temps. Tant pis, j'aurais dû faire comme certains qui ont directement candidaté à peine l'abdication de Pie XVI annoncée. Je ne suis donc un concurrent pour personne et à part vous, personne ne m'écoutera. L’Église Vasco-catholane n'a pas grande influence, surtout quand son porte-parole a été mis de côté par son prédécesseur pendant des décennies.
- Cela ne nous dit pas pour qui doit-on voter. Le petit homme enrobé qui avait dit ça d'un air excédé était Mateo Araiz. L'évêque de Kronaï était le plus jeune des youslèves présents au conclave du haut de ses 52 ans. Il en faisait pourtant bien plus avec sa petite taille son crâne dégarni et sa voix rauque, celle de celui qui a commencé la clope il y a bien longtemps et qu'on malheureusement trop de Youslèves. Ses lunettes de soleil ainsi que sa grosse croix en or autour du cou lui donnait une allure de mafieux tout droit sorti des hangars de l'Orga. Mais il ne fallait pas s'y tromper, Araiz n'avait pas voué sa vie au crime mais au Christ dont il suivait les enseignements à la lettre, en flirtant parfois avec le rigorisme. Allié de l'ancien pape, c'est justement Pie XVI lui même qui l'avait nommé à son poste actuel.
- Écoute Mateo. Ça fait des lustres qu'on discute à propos de quel nom mettre sur ce foutu papier mais c'est toi qui à chaque fois trouve une objection. Donc à un moment on va te laisser voter pour qui tu veux, de toute façon c'est pas comme si t'allais nous écouter.
- Je ne veux pas voter pour quelqu'un de trop progressiste, voilà tout.
Cette réponse d'Araiz entraîna de vives réactions de la part de tous. Au milieu du brouhaha Glycas réussi malgré tout à se faire entendre.
- Bien ! Récapitulons. D'abord je pense que tout le monde est assez sain d'esprit pour ne voter ni Bienheureux, Leondrodado, Canto ou Scaela. Palamas est mort(nouveaux signes de croix). Il nous reste donc Scaela, Kapoor, Ignicius, Sinwar ou Crezzini.
- Et pourquoi ne pas voter pour un pape non-eurysien ou aleucien-paltoterran ? Ca donnerait un nouveau souffle à l’Église.
Cette proposition avait été faite par Nwekou, l'archevêque progressiste de Breuillet. Originaire de l'île d'Anna, il dénotait plutôt autour des autres prelats youslèves.
- Pourquoi pas. Ou alors pour Crezzini, c'est un ami et s'il y a quelqu'un qui s'y connaît en théologie ici c'est bien lui. Répondit Munditibarrementeria.
- Justement, c'est un rat de bibliothèque et il ne transmet pas grand chose aux autres. C'est un peu triste mais pour être pape il faut avoir de la gueule rétorqua Araiz.
- Bon je ne sais pas alors.
- Mais pourquoi tenez vous tant à vous mettre d'accord ? Demanda Glycas. Les Youslèves se regardèrent hébété. Ils n'avaient jamais réfléchis à ça, en tant que bon youslèves ils adoraient débattre, se disputer, convaincre et ça leur avait paru naturel de tenter de se mettre d'accord sur un nom commun. Mais les quelques mots de Glycas avaient suffis à ébranler ce qui leur semblait naturel. Munditibarrementeria en se raclant la gorge, visiblement un peu gêné par le spectacle qu'ils avaient offerts à leur homologue qadishitriote et au reste de la cour :
Tu as raison mon bon Georgios. Ce n'est pas une élection de délégué dont il s'agit mais de savoir qui sera le successeur de Saint-Pierre. Je pense qu'il vaut mieux que nous nous retirions dans nos appartements pour méditer sur ça. Notre vote doit être guidé par la spiritualité et non par quelque volonté électorale totalement débile. Sur ces paroles le groupe se dispersa.

Votes des cardinaux youslèves et du cardinal qadishitriote :

  • 1. Jacob Kapoor alias Concilio III dit "Le Médiateur" : 2 votes

Inutilisable en RP : détail des votes :

  • Monseigneur Mattin Munditibarrementeria : Cesare Crezzini
  • Monseigneur Eneko Iriart : Jacob Kapoor
  • Monseigneur Mateo Araiz : Paul Ignicius
  • Monseigneur Asklepio Ariztegui : Yûsûf Qandri Sinwar
  • Monseigneur Dieudonné Nekou : Jacob Kapoor
  • Monseigneur Inaki Bizcargüenaga : Yûsûf Qandri Sinwar
  • Monseigneur Georgios Glycas : Cesare Crezzini
525
Vote des douze cardinaux ouwanlindais

Nji Kabange (44 ans - conservateur) Scaela
Koulagna Kinangi (49 ans - conservateur) Scaela
Enah Mbuyi (77 ans- conservateur) Scaela
Souleymanou Tébi (63 ans - conservateur) Scaela
Djafarou Songè (61 ans - conservateur) Canto
Léonardo Lisuba (90 ans - conservateur) Bienheureux
Marc Bangwé (45 ans - conservateur) Bienheureux
Jarno Luli (49 ans - conservateur) Bienheureux
Sebastiano Makiesse (54 ans - conservateur) Bienheureux
Benjamin Suh (60 ans - progressiste) Bienheureux
Kouomegui Atangana (63 ans - progressiste) Bienheureux
Nkeng Halidou (80 ans - progressiste) Bienheureux

Bienheureux: 7
Scaela: 4
Canto: 1
3315
Une forme de morosité ambiante s'était invitée dans le déroulement du Conclave. Les manœuvres politiques, les pratiques délétères et le malaise ambiant causé par la présence ostentatoire des cardinaux carnavalais avait lancé un froid sur le déroulé des négociations, des discussions et des votes. La présence de nombreux candidats, souvent situés aux extrémités de l'échiquier théologique avait pu faire croire certains que les suffrages seraient longs, remplis de désistements et de coups de théâtre successifs. Pourtant, dès le premier scrutin les cardinaux purent observer avec effarement et stupéfaction qu'un candidat semblait déjà survoler les débats. Le calme, serein et modéré Cesare Crezzini recevait un nombre de vote qui surprenait tout le monde, le concerné en tête. Celui qui s'était présenté d'abord pour pouvoir représenter et faire peser la parole des cardinaux "modérés" auprès du candidat finalement élu, via des négociations, se retrouvait maintenant en tête, et de loin. Si des explications pragmatiques et cartésiennes étaient tout à fait entendable - le ralliement des modérés derrière sa candidature, la faible mobilisation derrière Scaela et les autres conservateurs de premier plan, la personnalité affable de Crezzini et les profils... particuliers de certains candidats - le cardinal fiumiglien pensa d'abord à la célèbre psaume, reprise par Saint Pierre dans son Épitre aux Rhémiens, « Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables ! Que la somme en est grande ! ». Alors que les tours suivant ne furent que des validations de l'état de grâce de Crezzini, ce dernier se prépara à répondre à la mythique phrase, que tout cardinal rêve secrètement d'entendre dans ses rêves les plus fous. Ce fut chose faite après le dépouillement final, celui qui confirma le dépassement du quorum. Comme le veut la tradition ce fut le doyen des cardinaux, Caradoc Kenefick d'Achos, qui prononça la locution, dans une prononciation vieillie et marquée d'un pittoresque accent qui la rendit pratiquement inintelligible : « Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ? ». Crezzini mit quelques dizaines secondes à répondre, se rendant compte presque instantanément de la pression qui s'abattait d'un coup sur ses épaules, finalement il répondit par l'affirmative dans un latin impeccable. À la deuxième interrogation « Quo nomine vis vocari ? » il répondit, cette fois-ci sans une once d'hésitation, « Augustinus ». Immédiatement, un sursaut quasi général se fit entendre dans la chapelle, pour la première fois un Pape bravait l'interdit tacite de se faire nommer par le nom de Saint Augustin, premier docteur de l’Église Catholane et Saint Patron des théologiens. Cette décision, qui marquait la volonté claire de Crezzini de remettre la théologie au centre de l’Église, pouvait aussi s’interpréter comme un acte d’orgueil, par comparaison avec l'un des savants les plus illustres. Mais le protocole continua, ne se souciant pas de ces préoccupations mortelles et profanes. Le Camerlingue fit embraser la buche qui délivra la fumée blanche tant attendu par les spectateurs de la place Saint-Pierre, tandis que l'acte d'acceptation était déjà rempli par les huissiers cléricaux.
fumée blanche

La fumée blanche qui s'échappa de la cheminée la plus observée du monde libéra aussi bien les milliards de fidèles qui attendaient patiemment la nomination de leur nouveau Pape que la centaine de cardinaux épuisée par des semaines d'isolement et de secret absolu. Finalement après quelques minutes, sous le son clinquant des cloches de la basilique Saint Pierre, le cardinal proto-diacre prononça au monde le nom du nouveau Pape, ce dernier se préparant déjà, enfilant sa tenue blanche et répétant les phrases clés de son discours alors que la foule érupta en entendant le début de la locution finale.

Habeus Papam
Sa Sainteté, le Pape

Augustin

Cardinal Cesare Crezzini


Le conclave est terminé, les joueurs qui étaient présents au conclave peuvent poster une dernière réaction ou un discours à la suite de ce message.
Haut de page