L'ACTUALITÉ EN DIRECT 24/08/2017 SPÉCIALE MUNICIPALES
PREMIERS SONDAGES
JUMENTFLEUR !
Exilé mais pas coulé : l'ex-adjoint aux espaces verts bénéficie d'une côte de popularité certaine au sein de la population carnavalaise, pour ses hauts-faits de guerre notamment. Une sympathie qui ne parvient pas à lui faire passer la barre des 10% faute d'un programme politique complet pour la Cité noire.
ROBESPAUL !
Zeppelin de mire : véritable percée pour le candidat issu des bas-quartiers qui se place en troisième homme des sondages. Seul candidat à défendre une ligne radicalement utopico-urbaine et à rompre avec les inégalités sociales, sa campagne par ballons dirigeables aura séduit un grand nombre d'électeurs impressionnables.
VENBRANLE !
Le vent en poupe : le candidat makotan, inconnu jusqu'alors au bataillon, se positionne en deuxième place des sondages grâce à une campagne publicitaire soutenue et une fascination réelle de la part de la presse people. Ses succès en affaire lui valent la confiance de l'électorat actionnaire.
SAINT-MALKIN !
Militaire à terre : faible score pour la candidate pro-guerre totale contre l'OND, cet axe central de son programme étant finalement partagé par plusieurs autres candidats qui proposent, en plus, davantage qu'une économie de guerre.
VENTMOITE !
Grand Carnavale en grand : les salariés de Grand Hôpital et des Laboratoires Dalyoha ont su trouver en Ventmoite leur candidate qui se hisse à un score honorable de 10% d'intentions de vote. Le lobby botaniste a encore de beaux jours devant lui à Carnavale.
TROMPETTANGE !
Elle prend le large : un mauvais score pour la candidate ikamienne qui n'aura pas su passer le plafond de verre du racisme et pâtit des pogromes que subissent actuellement les immigrés ikamiens, son électorat cible.
VENTBEAU !
Crise de foi : le candidat réactionnaire souffre du suicide du gros de son électorat lors de l'Armageddon't. La foi catholane reste forte mais les plus fanatiques sont morts et l’Église ne semble plus en mesure de proposer un modèle de société désirable à courts termes.
TITANIA !
Un score titanesque : tête connue du paysage carnavalais, programme ambitieux et stratégie qui a déjà fait ses preuves, le candidat ultra-capitaliste rassure et séduit des Carnavalais effrayés par le changement. Mandeville Titania est perçu par beaucoup comme le successeur des Industries Obéron, gloire nationale et grand pourvoyeur d'emplois dans la Cité noire.
CHASSÉCARLATE !
Le candidat qui plane mais ne décolle pas : populaire chez les camé terminaux, le candidat pro-drogues ne parvient pas à mobiliser en dehors de sa base, qui de toute façon est trop défoncée pour aller voter.
MONTAIGNY !
Montcuqs n'est pas commode : faute de la validation des grandes sociétés de la tech, le programme visionnaire de Chilpéric Ignace est visiblement perçu comme un peu trop en avance pour les électeurs Carnavalais qui craignent l'éclatement de la bulle spéculative des téléporteurs.
TOURNIQUET !
Un candidat qui fait presque recette : une campagne populaire et bon enfant qui porte Fabien Tourniquet aux portes des 10% d'intentions de vote, notamment dans les bas-quartiers friands de viande humaine.
JASHURY-CHAN !
IA pas de soucis : une hypothèse techno-solutionniste qui séduit les ingénieurs de la tech et les ménagères de plus de cinquante ans consommatrices de feuilletons romantiques et qui espèrent voir l'IA jashurienne se mettre en couple avec Justin l’Éternel.
Contre la pollution lumineuse : Carnavale coupera totalement le courant de la Cité noire cette nuit
L’heure est désormais fixée : de minuit à 1h du matin dans la nuit du 8 au 9, Carnavale coupera le courant dans la Cité noire. C’est un projet de longue date promis par Améthyste Castelage, et qui, s’il est un succès, pourra entraîner des réitérations aléatoires dans l’année. Il ne s’agit pas que de faire des économies d’électricité, même si couper le courant une heure devrait faire économiser assez de puissance pour éclairer un pays arriéré pendant trois mois. L’ambition d’Améthyste est avant tout artistique : comme un spectacle pyrotechnique, mais naturel et 100% gratuit ! L’héritière du clan Castelage nous confirme une fois de plus ses ambitions philanthropiques…
« La majeure partie des Carnavalais n’ont jamais vu un ciel étoilé, la municipalité souhaitait leur offrir cela, une nuit par an » a déclaré Améthyste Castelage, tout sourire en conférence de presse sur le perron de l’hôtel de ville. Une décision jusque-là rendue impossible par la concurrence entre les grandes familles, mais que l’hégémonie des Castelage permet désormais de réaliser. C’est aussi une démonstration de force : en donnant la preuve qu’elle peut couper l’électricité pendant une heure dans tout Carnavale, Améthyste Castelage se pose en maîtresse totale de la ville.
La Cité noire ne mérite pas complètement son surnom. Connue pour être construite sur plusieurs étages et dans une alternance de pierres sombres, il est vrai que Carnavale a quelque chose de sinistre. Mais l’éclairage public, démocratisé pendant le XIXème siècle et resté fonctionnel dans les quartiers médians et les hauts quartiers, fait de Carnavale une capitale particulièrement lumineuse, en témoigne certaines photos prises depuis la base spatiale en orbite. A Carnavale, la pollution n’est pas qu’une question de toxines dans l’air : elle est aussi lumineuse puisque le ciel, souvent embrumé, est rendu invisible par la réverbération de l’éclairage urbain.
Pour la première fois depuis plus d’un siècle, Carnavale va donc couper la lumière. L’occasion pour les habitants de contempler, une heure durant, notre belle voie lactée. Une promesse formulée depuis longtemps mais le jour et l’heure avaient été gardés secrets afin de s’adapter à la météo (il ne faut pas de nuages dans le ciel) mais aussi pour ne pas laisser le temps aux gangs et autres groupes criminels de s’organiser. La nouvelle est donc tombée en fin d’après-midi : cette nuit Carnavale ressuscitera les étoiles, après les avoir éclipsées dans la fumée bleue.
En effet, s’il s’agit d’un petit tour de force, le message est clair : la Principauté reste maître de son agendas et peut décider aussi bien de se dissimuler aux yeux du monde que de briller de mille feux. Après avoir dissipé la nuit presque une décennie auparavant, après jeté sur le golfe un brouillard insondable, la Cité noire se plonge dans une obscurité profonde d’un simple claquement de doigt. Carnavale est toujours et encore la couronne de l’Eurysie, elle suit plus que jamais chaque mouvement de tête d’Améthyste Castelage.
Un article signé Philippe Pine.
Après les pistes cyclables pour désengorger le trafic, la Municipalité annonce la création de pistes chenillables pour les déplacements de tanks et de bulldozers et des pistes jetpackables pour les déplacements aéropropulsés.
Teyla les pieds dans le plat ou l'hypocrisie démasquée de l'OND
Les voix s’élèvent à travers le monde pour dénoncer le soutien teylais à l’Hotsaline, coupable d’agression au missile balistique contre plusieurs nations qui, conformément au droit à la légitime défense, s’apprêtent à punir le pays comme Carnavale a puni Estham. Pour les observateurs de la Principauté, le masque de l’OND était tombé depuis bien longtemps mais de nombreuses nations semblent découvrir sur le tard le caractère profondément agressif d’une organisation pour qui le double-standard est assumé comme un modus operandi. L’hypocrisie flagrante des pays de l'OND n’est en effet ni un hasard, ni une succession de maladresses ou de mauvaises décisions qui s’accumulent. Non, elle doit être comprise comme une stratégie impérialiste d’un genre nouveau. Comment en effet comprendre l’enchaînement de compromissions des pays membres de l’organisation avec les valeurs pourtant censées fonder leur alliance ? Comment expliquer, surtout, la flagrante complaisance des alliés, lorsque l'un d'entre eux se parjure si effrontément ? La démocratie, la protection des populations civiles, les droits humains et des prises de position intrinsèquement moralisatrices à l’international : telles pourtant sont les valeurs affichées, martelées par l’OND. Celles censées toujours guider son action !
Sauf qu'il y a l’OND en parole, et l’OND en acte. L’organisation s’affirme en effet dans les faits comme une alliance avant tout versatile et opportuniste. Prompte à dénoncer les « actions isolées » de ses membres lorsque ceux-ci s’éloignent de ses grands principes fondateurs, elle est néanmoins toujours prête à les défendre en cas de retour de flamme. Les exemples s’accumulent, accablants : plusieurs pays-membres possèdent des colonies ultra-marines ? L’OND regarde ailleurs, reprenant les mêmes arguments que tous les autres empires coloniaux pour défendre ses territoires illégitimes. L’OND conquiert des terres en Translavya pour un faire un Etat fantoche ? Au nom de la démocratie et de la lutte contre le communisme international. L’OND a toujours une bonne raison de se comporter exactement de la façon qu’elle dénonce chez ses ennemis du moment. Toujours prête à donner de grandes leçons de morale, elle est moins prompte à se les servir à elle-même. Soit elle minimise, soit elle dénie, soit elle fustige vertement pour s'empresser de ne prendre aucune sanction derrière. Mais ce déni n’est pas seulement un aveuglement des États membres à leurs propres turpitudes : il s’agit d’une véritable stratégie qui consacre le double-standards comme une méthode pour faire progresser un calendrier impérialiste en se cachant derrière une pseudo vertu collective.
Des exemples récents mettent en lumière ces méthodes hypocrites : le Duché de Sylva et l’Empire du Nord attaquent Carnavale ? L’OND déplore une initiative qui n’engage pas l’alliance… mais protège l’Empire du Nord des conséquences de ses actes. Même principe pour le Faravan qui annonce développer un programme d’armes de destruction massive. Reproches unanimes de l’OND ! Ouf, l’honneur est sauf ! Et qu'en est-il du programme ? Y a-t-il des sanctions ? Des actes ? Non, le Faravan aura donc les mains libres pour développer ses armes, la république islamiste s’en tirera à bon compte, au prix de quelques sourcils froncés de ses alliés. Viendrait-il à l’idée d’un pays voisin de prendre l’initiative de réduire, par des actes concrets, les laboratoires criminels du Faravan en cendre que ses alliés se porteront immédiatement à son secours pour le soustraire à la justice. Teyla est le dernier exemple en date : le Royaume rompt tous ses engagements moraux, bafoue ses valeurs, se place du côté de l’agresseur, tire des missiles depuis son sol et exporte donc la guerre hors de ses frontières ? Prompte prise de distance de la part du reste de l’alliance ! Pas de ça chez nous ! Teyla devra assumer seul les conséquences de ses actes… jusqu’à ce que le Royaume soit frappé sur son sol, au hasard pour détruire les silos balistiques ayant servi à frapper l'Estalie ? On verra alors tous ses alliés se porter à son secours.
En définitive, l’OND apparait de plus en plus comme une carte joker : « chat perché ! » crient ses membres, drapés dans leur morale, graciés de tous leurs crimes par la vertu de leurs alliés qui s’en portent garant sans conditions. Je colonise, j’agresse, je développe des armes de destruction massive mais je reste intouchable car mon alliance me défendra quoi qu’il arrive. Pas de conséquences pour moi. Lorsque l'OND consent à gronder l'un de ses membres, les cris d'orfraie qu'elle pousse n'ont qu'une seule fonction : s'offrir un blanc seing en donnant l'illusion d'avoir agit, tout en regardant ailleurs le temps qu'une nouvelle actualité internationale n'accapare l'attention. L’OND, machine à blanchir les crimes internationaux ? Il semblerait bien et les associations ne s’y trompent pas : le mouvement ONDehors qui prône la sortie de l’alliance dispose de plus en plus d’arguments en faveur d’une rupture avec l’Organisation des Nations Hypocrites. Car l’OND devient de plus en plus difficile à assumer pour ceux qui, hier encore, la percevaient comme le porte étendard d’un droit international naissant. L’ambition semble aujourd’hui bien écornée, faute d’avoir trop tiré sur la corde du double standard. Un espoir une fois de plus brisé par les ambitions impérialistes de quelques gouvernements dont le cynisme causera la perte et entache irrémédiablement la crédibilité en tant qu'acteurs fiables de la scène diplomatique internationale.
Dans un tel contexte, leur croisade morale contre la Principauté de Carnavale apparait de plus en plus comme une fuite en avant. « Certes nous sommes criminels, mais nous nous en prenons à plus criminel que nous ! » Sauf que Carnavale, elle, n’a jamais prétendu faire de la morale ou donner de leçons à ses voisins. En vérité, la Principauté a toujours assumé que ce n’était pas là son affaire et pourvu qu'on la laisse en paix, elle laissait le monde en paix en retour. Qui se frotte à Carnavale sait qu’il encourt son courroux. Une leçon que le Duché de Sylva et l’Empire du Nord ont ignoré, persuadés que leur alliance les protègerait encore une fois des conséquences de leurs actes… un bien mauvais calcul. La carte joker n'a pas fonctionné cette fois. Dissimulés derrière un petit doigt nommé "rationalité politique", ces pays sont tombés face à un adversaire plus redoutable qu'ils ne l'imaginaient. D’où la démonstration de force de l’OND contre Carnavale : il s’agit d’envoyer un message, « pas touche à mon immunité diplomatique, nos membres doivent pouvoir agresser, bombarder, coloniser, envahir, intimider, violer les espaces aériens sans conséquences ! » Estham a fait les frais de cet hubris, l’OND est responsable de sa stratégie cynique, les coupables du massacre ne sont pas à Carnavale, ils sont à chercher au siège du Conseil militaire de l'OND et dans ses bâtiments officiels. Les populations de ces pas ne doivent pas s’y tromper : elles sont les victimes du double discours de leurs dirigeants, qui pensaient pouvoir commettre des crimes sans jamais craindre de conséquences.
Carnavale a brisé ce petit jeu morbide. La Principauté a sonné la fin de la récréation et ramené chacun à la brutalité du réel des conséquences de ses actes. En rasant Estham, elle a prouvé que l’OND n’était pas intouchable. Ce fut le premier grain de sable dans l'engrenage d'un narratif bien rôdé qui depuis n'a cessé de partir en lambeaux. Les erreurs du Faravan qui développe aujourd'hui des armes de destruction massive, celles du Royaume de Teyla qui soutient l’agresseur Hotsalien sont autant de clous dans le cercueil de la vertu morale de l’OND. L’organisation apparait chaque jour davantage sous son vrai visage, ce que les observateurs extérieurs ne manquent pas de remarquer. Lermandie, Gallouèse, Karty, les voix s’élèvent pour dénoncer le deux-poids deux-mesures en vigueur à l’OND. L’Empire du Nord, lui, reste silencieux lorsqu’on l’interroge sur la responsabilité du Duché de Sylva dans la destruction d’Estham, et l’inconséquence de ses dirigeants qui ont fait le choix de jouer avec la puissance de feu carnavalaise, se croyant vraisemblablement intouchables en raison de leur appartenance à l’alliance. Les masques tombent pour l’OND, sauf à Carnavale, où nous sommes habitués aux bals masqués et où nous savons, nous, qu’une véritable identité ne reste jamais totalement cachée et que nul, même bien entouré, n'est au dessus des dieux…