01/06/2010
Dans un lieu tenu secret, aux abords de la capitale, plusieurs hommes cagoulés se tenaient autour d'une petite table ronde en bois de sapin. Deux bouteilles d'Isky-Ary était disposé au centre de la tablée, et chacune des six personnes assises dans la petite salle obscure avait un verre rempli devant elle.
Les états-généraux des Groupes d'Action pour la Souveraineté Priscyllienne se déroulaient pour la première fois en présence de l'ensemble des généraux du groupuscule, mais en l'absence de son chef d'état-major, emprisonné depuis quelques semaines en Priscyllia. L'ambiance était pesante malgré l'alcool et les cigares.
En effet, la situation des GASPs était particulièrement délicate depuis que le blocus maritime des côtes du Mokhaï par le Jashuria avait été mis en place. Si les 4 000 hommes en renfort avaient put passer de justesse entre la marine jashurienne grâce à des allers-retours lents et dangereux en vedette, l'organisation effective des troupes au Mokhaï était très complexe.
En réalité, il s'agissait là de la première opération militaire des GASPs : le commandement, tous comme les effectifs n'ont aucune expérience en la matière.
Au bout de quelques semaines de conflits, les généraux avaient néanmoins réussis à nouer contact pour organiser cette petite réunion dans une cave près de Ghaliya et entamer une planification des actions des GASPs au Mokhaï.
Étaient présents autour de la table :
- Leonov Pruskov, Commandant des forces navales des GASPs
- Gorbatchev Prussolini, Commandant des forces aériennes des GASPs
- Tolstoïevski Vladimirovitch, Commandant des forces terrestres des GASPs
- Faramirov Palislova, Chargé des relations diplomatiques des GASPs
- Polux Olivier, Chargé des actions clandestines des GASPs
- Vladimir Polorizov, Fils de Maori Polorizov et chef d'état-major temporaire des GASPs
Vladimir Polorizov - Camarades, entamons dès maintenant cette réunion par une revue de la situation. Nos troupes se concentrent essentiellement autour de Ghaliya, les autres étant en déplacement vers ce point-ci. Nous n'avons que peu de moyens de communication, et il est à ce jour impossible d'avoir une évaluation de nos effectifs en chaque lieu. Les ordres ayant circulé sont cependant les mêmes pour tout le monde : une action d'opportunités, menés par des commandos restreints, dans l'objectif d'infliger des pertes humaines mais surtout matériel à l'ennemi. Jusque là, nous ne recensons que trop peu de réussite de cette tactique, et avons sûrement déjà perdu de nombreux soldats dans ces initiatives suicidaires.
Nous sommes mal armés, et nos balles sont à peine suffisantes pour transpercer l'armure d'un seul soldat jashuriens. La Loduarie n'est pas loin, mais elle pliera bientôt sous les assauts des libéraux et des libertaires. Nous devons absolument trouver une issue au piège qui se referme autour de nous : harceler oui, mais pas au prix de notre existence. Que proposez-vous ?
Tolstoïevski Vladimirovitch - Nos forces sont en effet amplement insuffisante face aux armées en jeu. Cependant, leur éparpillement peut devenir rapidement un avantage si nous réussissons à nous coordonner. Notre stratégie est pour le moment trop opportuniste pour avoir un réel impact sur le cours des choses : nous devrions cibler des convois stratégiques, en planifiant la destruction d'objectifs précis.
J'aimerais ajouté une touche de positivité à cet encerclement clandestin de Ghaliya : nous avons des renseignements précis et complet sur l'ensemble des soldats et des biens qui entrent et sortent de la capitale, sur les combats qui s'y déroulent. Cela est inutilisable pour le moment, mais pourrais faire pencher la balance dans un avenir proche si nous parvenons à accéder à un armement plus complet.
Leonov Pruskov - Nos vedettes peuvent continuer de faire des allers-retour jusqu'au Mokhaï pendant encore quelques temps, mais cela devient très coûteux en carburant. Elles ne sont pas assez volumineuses pour amener des armes fabriquées loin du Mokhaï, et le blocus jashurien complique leur passage, sans pour autant le condamner. Une prochaine opération pourrait-être de voler de l'armement? Cela serait bien utile et permettrait de réduire le risque de perdre une embarcation dans un océan qu'elle n'est pas censée traverser.
Faramirov Palislova - J'ai récemment écris en envoyé une missive à la Loduarie au nom du camarade Valdimirovitch, laissant savoir notre envie d'organiser une rencontre avec les loduariens. Peut-être qu'une cohésion entre nos armées est à venir? Peut-être que l'armée sur place nous donnera l'accès à un armement plus qualitatif que nos fusils à demi-vide ?
Polux Olivier - Camarades, nous sommes à mon avis en train de nous engager au mauvais moment dans une mauvaise voie stratégique. Celle-ci nous mène droit au mur. Nous avons des compétences que nous maitrisons parfaitement, des avantages stratégiques évidents : nous sommes des experts de la clandestinité, du sabotage, de l'assassinat, de l'influence politique ! Nous gagnons du terrain à Priscyllia, nous pouvons tout à fait en gagner au Mokhaï ! Il faut utiliser notre incapacité militaire comme une couverture pour le déploiement d'agents infiltrés et d'assassins, qui frapperont nos ennemis là où ça fait mal ! C'est la seule et unique manière pour nous d'espérer avoir un impact sur ce conflit rapidement, et efficacement !
Vladimir Polorizov - La Loduarie ne nous a pas répondu à ce jour, nous devons agir sans elle pour l'instant. la solution du camarade Olivier me semble être fort plausible, mais elle sous-entend la définition des cibles que nous souhaitons attaquer. Une autre question soulevée demeure : comment nos armées peuvent-elles jouer la couverture de ces opérations clandestines si leur seul moyen de subsister est de rester, elles aussi, clandestines et recluses? La stratégie de l'ombre doit aller de pair avec une stratégie spectaculaire, des actions coup de poing. Nous ne pouvons entamer nos opérations sans nous assurer que l'attention de l'ennemis ne nous débusquera pas tout de suite : mon père est déjà en prison, il faut que nous conservions le plus longtemps possible un commandement capable de mener nos opérations au pays. Le Mokhaï est un conflit dans lequel nous nous sommes jetés trop vite : je ne peux assurer à ce jouer, avec aucune des solutions que vous proposez, que nous passerons la fin de l'année. Nous devons absolument prendre la mesure de ce qui se joue aujourd'hui : notre existence en tant que collectif.
Je déclare donc, si votre vote le confirme, la fixation des objectifs suivants :
- La liquidation de toutes personnes prenant illégitimement la place d'Aoki Saburo comme dirigeant du pays.
- Le sabotage du matériel des armées khatanaise et jashurienne, sans pour autant ouvrir le feu sur leurs soldats.
- Le vol de matériel sur les armées adverses, quitte à mettre en place des attaques éclairs pour s'en emparer.
- La négociation d'une alliance avec la Loduarie.
- L'influence politique dans la région de Ghaliya, en faisant circuler au maximum nos revues et pamphlets.
- La défense d'Aoki Saburo, à tout prix.
La réunion se conclut par le vote positif de ces dispositions. Les généraux se levèrent et quittèrent un par un le bâtiment, rejoignant les maisons dans lesquelles ils étaient postés en compagnie de leurs équipes. Les ordres seraient bientôt écris et envoyés dans toute la région aux camarades des GASPs.