12/04/2016
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Activités étrangères au Wanmiri - Page 3

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TomaTo corps

La TomaTo Corps, entreprise de longue durée, affiche encore une fois des résultats exceptionnels à Wanmiri. Cette entreprise agricole très florissante prévoit en effet une nouvelle procédure d'embouche et la coopération avec des énergéticiens internationaux pour son approvisionnement en gaz. Déjà très dominante dans le secteur de la tomate, l'entreprise voit ses bénéfices grimper, grâce en partie à de nouvelles méthodes d'exploitation et à des extensions sur les exploitations agricoles sous conventions. En signe de gratitude et de prestige pour Wanmiri, TomaTo Corps ouvre un nouveau bâtiment dédié aux relations internationales de l'entreprise, ouvrant ainsi la voie à des emplois qualifiés à Wanmiri.

Dans son programme d'investissement, TomaTo Corps évalue la possibilité d'acquérir de nouvelles concessions à Wanmiri, un territoire si fertile qu'on y prévoit une augmentation de 23 % de la production d'ici 2 ans. Dans sa stratégie de spécialisation, l'entreprise propose de nouveaux produits, comme du triple concentré de tomates.
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1.

À tout point de vue, on pouvait considérer Raden comme une radicale. Elle-même, du reste, ne rejetait pas le terme et aimait y trouver une certaine noblesse. Il y avait fort à faire pour cela, et si la révolution avait décomplexé la pensée majoritaire, des reliquats du passé, encore bien alimentés par l’influence jashurienne et onédienne, tentaient de remettre le diable dans sa boîte. La révolution était faite, disaient-ils, mimant les tons et affects associés à la sagesse dans la culture commune. Il convenait maintenant de savoir l’arrêter. Pour ces gens, cette masse conservatrice, il fallait surtout éviter qu’elle n’arrive à sa conclusion logique. Comment leur en vouloir, chacun voyait midi à sa porte, et protégeait ses intérêts.

Raden, elle, était une femme du peuple, et assumait pleinement que ses intérêts étaient ceux de la majorité. Peut-être était elle aussi un peu cynique, de ne pas pouvoir s’empêcher de voir les autres, les ennemis de classe, de la façon dont eux-même se voyaient. Beaucoup de ses camarades ne les considéraient même pas. Il n’y avait bien que les théoriciens pour se pencher sur la question. Comprends ton ennemi, qu’ils disaient...

Oui. Il fallait bien le comprendre pour l’éliminer. Ou dans le cas présent, pour l’empêcher de nuire. Car partout où son regard se posait, elle voyait la possibilité de cette nuisance, qui rampait à travers le pays. Modération politique. C’était le terme aimable qu’on avait trouvé pour les qualifier. Modération. Il n’y avait rien de modérer à négocier avec le capital. Rien de modérer à substituer une forme de domination à une autre. Ces gens voulaient la révolution, mais celle qui tue dans les usines, dans les bidonvilles, celle qui tue de mort lente. C’était à pleurer, l’ignorance de ceux qui se rangeaient derrière eux. Ou la lâcheté. Elle ne pouvait cependant pas accuser la moitié du pays, et le savait mieux que quiconque : ceux mourant lente ont l’espoir de s’en sortir. Au fond ils ne voient pas le problème. Naître c’est commencer à vieillir. Vivre c’est aller à sa mort. Sans doute, sans doute. Alors on pouvait bien accepter la logique du système en cours.

Pas elle, évidemment.

Ses parents avaient été des partisans durant le conflit. Peut-être que leur influence y était pour quelque chose, mais lorsqu’elle avait commencé à se politiser, elle l’avait fait plus vite que tout ses proches. Elle apprenait, avidement, l’histoire, la théorie, la mécanique des choses. Le pays était une friche. Elle voulait comprendre pourquoi, et voulait plus que tout l’aider à aller mieux.

Quand on est jeune, ensuite, on a les idées larges. On aime voir en grand, on se surestime. Ou peut-être qu’on sous-estime la taille du monde. Il est immense. Tout est inaccessible. Ce qu’on apprend bien souvent trop tard. Alors elle s’était imaginée, très jeune, pouvoir tout faire. Et elle avait cherché des solutions à la hauteur de ses attentes. L’ordre des choses était révolutionnaire, non ? Alors quel mal y avait-il à penser révolution ? Mais déjà à l’époque, elle était méthodique. C’est ainsi qu’elle obtint une bourse d’étude auprès d’une organisation internationale. Ainsi qu’elle fit le trajet jusqu’au Grand Kah. Une contrée qu’elle avait beaucoup fantasmée, aussi. Le réel ne fut pas nécessairement à la hauteur des attentes, mais encore, elle pouvait vivre avec. Au moins le pays était ce qu’elle pouvait espérer pour le sien. Prospère, égalitaire, propre, éduqué. S’il chaque rue n’était pas, comme elle l’avait pensée, un agglomérat de salon où des guérilleros-lettrés discutaient théorie en planifiant les prochaines révolutions, il se trouvait tout de même quelques espaces de cet ordre, et assez d’assemblée publique pour assouvir son besoin d’expression. Le kah l’accueilli comme l’une des siennes. Et si elle-même ne se sentit jamais autre-chose que nazumis, elle accepta cette adoption. Un accord tacite entre elle et cette Union qui prétendait représenter le monde. Il n’y avait pas de mal à ça. De plus, quand il fut temps de rentrer au pays, elle garda d’excellents contacts avec ses nouveaux frères, et ceux-là, en leur temps, s’intéressèrent à leur tour à son pays. Ils écrivirent après les éruptions, vinrent, pour certain. Leur ambition de transformer le pays se heurta au réel de sa situation. Loin de juger la tâche insoluble, ils se prirent au défi, et les kah-tanais qui n’étaient que quelques-uns, se firent légion.

Très vite, elle décida de s’associer à leurs efforts. C’était logique, en somme. Ils travaillaient vers un but commun. Du moins c’est ainsi qu’elle se plaisait à le dire, et aimer le penser. De toute façon – et l’aspect cynique reprenait le dessus – ils avaient plus de moyens qu’elle et ses pairs. Que pouvait-on y faire. Seulement, même si elle ne l’avouerait jamais, il y avait des formes d’impérialisme qu’elle jugeait acceptable.

En fait, beaucoup de choses avaient changées entre son départ pour le Grand Kah et son retour. Pas suffisamment pour que le pays lui devienne étranger, mais assez pour lui imposer de revoir le détail de ses plans. Elle-même avait évoluée, était devenue adulte. C’était peut-être le plus grand drame, bien qu’elle ait gardée l’énergie de sa politisation, cette capacité à naïvement la dépenser.

Le pays avait changé, oui. Pas qu’en bien, d’ailleurs. Et parfois il lui arrivait de regretter le temps des rues vides et pauvres, des bidons-villes, de la misère et de la liberté ; Quand elle voyait un affichage publicitaire imposer à tous une égérie Jashurienne, parler des efforts de l’OND dans la région, quand elle voyait des produits étrangers, le plus souvent inutiles, se déployer sur les étales, quand elle voyait ses pairs, ses frères et sœurs, ses concitoyens parler de richesse, d’achat de propriété, s’attendre, peut-être, à créer une fortune en travaillant dur et bien pour les nouveaux patrons...

Comme un goût de vomis, juste là, derrière ses molaires.

Et cette colère, si juste, si saine, qui avait animée ses parents avant elle. On aurait pu la qualifier de pathétique, cette rage. Les centristes ne s’en privaient pas. Rage impuissante. Qu’allait-elle faire, elle et les siens ? Taguer une banque ? Casser la vitrine d’un fast-food, peut-être. Ils rabaissaient l’ennemi, logique. Ils oubliaient qu’ici, la rage avait déjà pris forme, pris acte, et ravagée jusqu’au dernier noble. Ils oubliaient qu’on avait tué, avidement, pour nourri une fosse sans faim. Que les corps de leurs ancêtres fertilisaient le sol, celui-là qu’ils veulent privatiser. Imbéciles à la mémoire courte.

Ils verraient. On en arriverait pas là, de toute façon. Personne ne voulait d’une seconde guerre. Ce pourquoi il faudrait les faire plier par d’autres moyens. Et elle en connaissant de nombreux.




2.

La salle de réunion sentait bon la vanille et les arômes frais. Elle était adossée au potager communautaire et la grande fenêtre qui séparait les deux avait été aménagée par l’un des garçons pour accueillir plusieurs pots. Les plantes grandissaient bien, à l’abri du temps, profitant du soleil et de l’eau. Pour Raden c’était un bel endroit ou en tout cas un endroit où elle se sentait bien. C’était dans la salle de réunion que naissaient les rêves. Elle le savait bien.

Avant son départ c’était un salon de coiffure. Il avait fermé et le propriétaire n’avait pas trouvé d’acheteur. Il avait accepté de prêter les locaux au groupement jusqu’à ce qu’ils puissent payer, ce qui avait pu se faire assez rapidement grâce à un apport financier kah-tanais. On avait aussi acheté quelques bâtiments adjacents, qu’on avait rénové. Puis pour faire accepter ça aux gens du quartier, on en avait embauiché un certain nombre pour tenir des petits postes au sein de la structure. Entretien, secrétaire, accueil. Dans les faits elle fonctionnait selon un modèle coopératif ce qui voulait dire que tous ceux qui y travaillaient étaient aussi membres de son comité directeur. Les gens du quartier, soudain, s’étaient impliqué dans le mouvement. Ils y avaient pris goût et avaient fait preuve d’une grande imagination et d’un bon esprit politique. Après tout ils avaient l’habitude de la débrouille, et la politique, à leur niveau, n’était rien de plus qu’une continuation de la débrouille.

Raden était arrivée tôt, plus tôt que ses camarades, de façon à installer les lieux. Il y avait toujours des problèmes avec le matériel, alors elle avait commencé par vérifier que le routeur satellite prêté par les kah-tanais fonctionnait bien, ainsi que l’ordinateur, le vidéo-projecteur, les enceintes. Puis elle avait fait du café et du thé, installée des tasses et des assiettes de biscuit stratégiquement, aérée les lieux et relu une partie de ses notes de la veille. Le sujet du jour était l’extension des opérations de recrutement et d’éducation populaire. Plus spécifiquement, on lui avait demandé de travailler à un programme de « reradicalisation de l’opinion concernant les nouveaux défis que doit dépasser le pays ». Une façon fort longue de dire qu’il fallait propager une parole de gauche tant que tout se reconstruisait. L’image mentale qu’on voulait propager était celle déjà présente dans l’esprit des militants : un pays à jamais coincé dans sa situation actuelle. Illettrisme, famines, misère, des bidonvilles à perte de vu et des habitants réduits à l’état d’ouvriers, esclaves d’un grand capital étranger. En fait ils étaient protectionnistes, modernisateurs, futuriste. Leurs ambitions politiques étaient claires, et issues de craintes profondément ancrées. Leur existence, leur militantisme, leur conception du monde était viscérale, artérielle, bâtait dans leur être comme le sang dans leurs veines.

Cela-dit leurs méthodes avaient la douceur suave des salons kah-tanais les plus modérés. Parfois Raden pensait que ses parents n’auraient rien compris à cette nouvelle génération. Peut-être pas, non. Mais les temps changeaient, on ne se battait plus au fusil et à la grande – pour l’heure.

Les différents membres de la cellule d’action arrivèrent tous plus ou moins à l’heure, à l’exception de Sukarn, qui avait de toute façon prévenu que son bus était bloqué dans les légendaires bouchons de la cinquième. Seon, qui était son ex, avait plusieurs fois tentées de le convertir à la moto, sans grand succès. On ne se formalisa pas de ce retard.

Comme à l’accoutumée, tout se fit dans une ambiance à la fois studieuse et bon enfant. Malgré les différences – parfois importantes – d’avis concernant les détails techniques et stratégiques de ce qui se planifiait en ces murs, les militants avaient appris à se respecter et à adopter un modèle de communication basé sur l’écoute active et la mesure de chaque phrase. On avait établi un système horizontal et travaillé à limiter au maximum l’impact de l’égo des uns et des autres sur la prise de décision. Raden en était très fière. La professionnalisation du militantisme était la démonstration de sa capacité de croissance. Avec des camarades comme ça, se disait-elle, il allait être possible de faire les choses en grand. De faire les choses comme elles doivent se faire.

Bien entendu cela ne serait pas simple, mais au moins sa cellule faisait office de cellule modèle, au sein du mouvement.

Autour d’elle, les questions s’enchaînaient. On cherchait des solutions à des problèmes que l’on avait déjà du mal à qualifier.

« Peut-on vraiment mobiliser la population autour de ces projets ? Elle n’a pas les bases, la théorie.
– Il faut que ça soit graduel, évidemment, mais...
– Graduel ? Quoi, un droit après l’autre ?
– Et pourquoi pas ? Nous avons un parlement. »

Puis on souriait.

« On leur promet monts et merveilles. Ils n’ont rien. Ils vont bien finir par s’en rendre compte. Il faut capter cette colère quand elle arrivera.
– Nous pourrions l’inciter, aussi.
– Si on est trop violent ils prendront ça comme une attaque. L’ONC, l’OND, tous ces machins libéraux nous bombarderaient plutôt que de perdre leurs usines.
– T’es sûr ? C’est ce qu’ils disent pour tenir nos camarades tranquilles, mais...
– De toute façon nous sommes loin, très loin d’y être. Nous ne sommes pas assez nombreux. Il faut recruter, il faut radicaliser, et il faut que nos doléances...
– Ne soient pas les nôtres mais celles de nos concitoyens. »

La réunion avait durée une petite heure. Comme à l’accoutumée on s’était dispersé en considérations diverses sur l’avenir du pays et les projets au long-terme du mouvement. On avait tout de même réussi à prendre des décisions concrètes sur la façon dont devraient être menées les actions de lobbying et celles de recrutement. D’autres cellules existaient partout dans le pays. Rattachées à aucune sphère politique précise, elles militaient toutes pour des questions avant tout locales, travaillant sur des problématiques concernant directement celles et ceux auprès desquels elles prêchaient. Pour autant, leur coordination nationale avait une base idéologique très marquée : progressisme, anti-impérialisme, gauche économique, extension de la démocratie... C’était ce dernier point qui justifiait le mode de fonctionnement du mouvement : créer des zones locales de démocratie visant d’abord à accompagner l’opinion, à l’éduquer politiquement puis, enfin, à lui laisser le pouvoir de décider.

Et puis il y avait aussi l’action directe, évidemment.

Tractage, affichage, éducation populaire par le fait ou par la lettre. Peut-être, à terme, si cela venait à s’acérer nécessaire, utile, souhaitable, la grève, l’émeute. On ne préparait pas la révolution, pour le mouvement elle était déjà en cours. On se préparait seulement à assurer sa continuité.
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Un terreau fertile


Quelques milliers d'individus, c'est tout ce qu'il nous faut pour en soulever des millions. Quelques milliers d’individus…

Cette formule, un genre d’aphorisme révolutionnaire lu dans de la littérature du siècle dernier, tournait et retournait dans l’esprit de Purnama. Il avait fait partie de ces quelques milliers de mécontents, pour la plupart issus du monde rural, qui s’était levé des mois plus tôt contre les investissements de certaines monarchies Eurysiennes ; Il faisait partie de cette masse d’émotion qui s’était dressée seule, pour tenter d’alerter le pays. Il était de ceux-là, oui, qu’on avait finalement ignoré. Leur voix avait à peine porté dans la presse, trop soucieuse de défendre la politique gouvernementale. Et évidemment, leur voix n’avait pas porté jusqu’à la chambre nationale, là où on se tenait entre gens raisonnable, où l’on discutait à voix basse de l’avenir du pays en considérant des chiffres, des faits, en se montrant génialement raisonnable, tout à fait au service de la raison. Impossible qu’une voix émotive, une voix de colère, porte jusque là-bas. Ce n’était plus de temps où l’on écoutait le peuple. La représentative s’était installée, et le peuple était devenue une donnée comme les autres.

Et Purnama le savait au même titre que ses pairs. Il le savait instinctivement, d’abord, parce qu’il n’était pas idiot et avait des yeux pour voir. Il le savait par l’esprit, enfin, parce qu’il était raisonnable, renseigné, et faisait de son mieux pour comprendre le monde dans lequel il vivait. Le pays avait besoin d’argent ; D’énormément d’argent. Il avait besoin de moyens immenses. Des milliards et des milliards, pour loger et nourrir, pour employer et soigner, pour éduquer et enrichir ces millions et millions de citoyens. Cette masse glaise, encore informe, qu’on peinait à tirer de la misère et qui s’entassait dans les bidonvilles ou les cités dortoir flambant-neuves, qui bossait dans les champs ou les petits ateliers, qui commençait à apprendre qu’il existait des usines, du travail à la chaîne. C’était logique, peut-être. C’était raisonnable, de laisser tomber la misère pour l’aliénation. C’était sans doute mieux pour faire du pays autre chose qu’une grande terre en friche.

C’était surtout une vision comptable. Il fallait bien s’en rendre compte. Le réalisaient-ils seulement ? Peut-être qu’ils s’en moquaient. Il avait lu quelque part que la moitié des députés, au moins, avaient été éduqués au Jashuria. Cette pensée lui donnait la nausée. Le Jashuria ! Comme s’il faisait bon vivre, là-bas. Il avait vu leurs lois sur le travail, il avait vu celles de tout les pays de l’ONC. Elles ne faisaient pas rêver.

Pas plus que celles de pays de l’OND. Quels choix avait-on, si l’on naissait citoyen de cette alliance ? Les monarchies d’Eurysie et de Paltoterra ? Les semaines de travail à cinquante heures ? Plus heures ? Il préférait mourir que ça. De toute façon, ça, c’était aussi mourir un peu. Ce pourquoi on avait manifesté. Son espoir pas si secret, c’est qu’on manifesterait encore. Et Purnama n’était pas idiot. On manifesterait encore. L’occasion ne s’était pas présentée alors de faire gagner le mouvement en intensité, mais elle se présenterait bientôt. Les temps changeaient. Pas pour le mieux, pas nécessairement en tout cas, mais ils changeaient. Ce qui voulait dire que les conditions d’action changeraient aussi. Qu’une nouvelle opportunité se présenterait bien assez tôt.

La question de l’opportunité était centrale. Ça aussi il l’avait lu dans ces vieux textes. L’opportunité du reste, pouvait être émergente (c’est-à-dire en fait dépendre d’un contexte et de l’action d’autres acteurs ne cherchant pas nécessairement son avènement, par exemple des capitalistes industrialisant un pays et amenant à la création d’une classe prolétarienne en mesure de développer une conscience politique) ou construite (par l’action, par exemple, de professionnels de la révolution, militants, journalistes, informateurs, dénonciateurs, politisant une classe préexistante ou démontrant la possibilité et la nécessité d’agir, voir en amenant à la création d’un contexte favorable à l’activité révolutionnaire). Bien entendu le second cas cohabitant fréquemment avec le premier cas et, dans l’idéal, il était préférable d’avoir des structures en mesure de saisir les opportunités. Celles-là étaient souvent les mêmes qui les avaient construites.

Sans trop s’en rendre compte à l’époque, il avait lui-même rejoint une telle structure des mois plus tôt, au moment des premières manifestations.

À l’époque il n’y avait bien entendu aucun réel objectif d’organisation. C’était spontané. Un appel lancé, qui se répandait par le bouche-à-oreille, faisait le tour des villages et des communautés rurales. Puis des paysans, qui faisaient leur sac, prenaient de quoi se payer une nuit à l’hôtel, traversaient un pays sans routes modernes, sans voitures, sans rail de train, et allaient difficilement représenter la colère des leurs en ville. On avait sobrement titré qu’ils étaient « quelques milliers », en ignorant volontairement qu’ils étaient quelques milliers à pouvoir se permettre le déplacement. Combien d’autres ressentaient la même chose mais ne comprenaient, ne voulaient pas, n’avait pas les moyens de le dire ? La démocratie représentative qui oublie qu’eux-mêmes étaient, en fait, des représentants.

Qu’importe. On s’était rencontré, sur les ronds-points. Une amitié tenace, forgée dans la chaleur usante de l’été indien, sous les torrents d’eau ou la fournaise des rues bondées. On avait compris qu’on ne serait pas écouté, alors on avait cessé de parler aux autres pour se parler entre-nous. Des listes de nom avaient été bricolées. Untel, untel, untel : partisans et amis. Puis on s’était dispersé, après encore quelques manifestations, quelques ronds-points. De nouveaux noms. On avait jeté les bases d’une organisation, sans trop s’en rendre compte.

Les gens de la ville oubliaient souvent que la campagne aussi avait fait la révolution. Ils l’oubliaient parce qu’ils ont besoin de sentir leur propre supériorité, et doivent pour se faire mépriser ce qui n’est pas eux. Dans leur esprit le campagnard est rustre, manque d’éducation. Il est un échelon au-dessus de l’animal, un en dessous de l’être humain. Il ne pense pas, ou peu, ou mal. Il est politiquement imbécile, éloigné de ses propres besoins, ne respecte pas la nature. Ne sait pas travailler. Pour eux, enfin, l’homme de la campagne n’a pas fait la révolution.

Ils oublient que c’est le Nazum. Que ce sont bien souvent les travailleurs des champs et des rizières, ceux exploités par les serfs et les oligarques, qui détournant la faux de son usage, passent la serpe sous la gorge des oppresseurs. Ils oublient parce que ce n’est pas assez héroïque pour eux. Ils sont libéraux par défaut, veulent croire qu’il y a de grands hommes qui guident des foules entières. L’un n’empêche pas l’autre. La foule s’est soulevée, les grands hommes, surpris, on suivit. La foule venait des champs, en grande partie.

Bien entendu on avait rangé les serpes et les faux, les armes et la colère, à la fin de la guerre civile. On avait considéré la bataille gagnée et pensé qu’il n’y aurait plus d’exploitant et plus d’exploité. Que des hommes et femmes libres de travailler la terre pour leur propre compte, et de vivre correctement. Puis on s’était rendu compte que c’était faux. Que le marché asservissait aussi bien qu’un roi, qu’un empereur, qu’un chatelin. Et le gouvernement avait besoin d’argents, alors on faisait aussi entrer les étrangers, avec leurs modèles de société contre-révolutionnaires. Purnama s’était politisé, on avait marché, et...

Dans la foulée des capitaux étrangers étaient arrivés d’étranges individus, venus de l’autre côté du monde. Pas d’Eurysie, cette fois. D’un continent plus proche mais plus éloigné aussi, car il n’avait pas pratiqué la colonisation. Il était du rang, du club, de ceux que l’on avait colonisé. Riche d’un traumatisme commun, encore que ses pays étaient moins peuplés de natifs libérés que de descendants d’envahisseur. Situation pardonnable, il n’y avait pas d’échelle des douleurs, à ce qu’on disait. Les paltoterrans étaient très différents des eurysiens. Au moins aux yeux paysans, qui avaient appris à très profondément mépriser Teyla, et par son biais un peu tous les autres.

Le paltoterran n’est pas blanc. Pas exclusivement. Il a toutes les ethnies, mais bien souvent, celle-là n’est pas proprement eurysienne. Il parle diverses langues mais fait toujours l’effort d’avoir une formation dans celle du pays. Il ne dort pas à l’hôtel mais chez l’habitant, à qui il ne parle pas avec paternalisme mais curiosité. Il apporte des fonds mais vient apprendre. Il ne se balade pas avec une équipe de seize ou vingt autres blancs pour faire « des mesures » ou « observer », il travaille avec des gens du pays, formés parfois à l’étranger, mais toujours originaires d’ici. Il ne dit pas « Ils n’ont rien, ici, mais ils ont le cœur sur la main » en croyant que ça le rend compréhensif ou grand seigneur il ne dit pas non-plus qu’il « déteste la nourriture locale » quand il croit qu’on ne l’écoute pas. Le paltoterran est aussi très excentrique. Il écoute de la musique bizarre, a un humour un peu étrange, a des aspects maladroits, et prétends que tout les humains sont des frères et des sœurs, et que deux pays révolutionnaires se comprennent. Enfin, le paltoterran a un regard positif sur la campagne, et croit dur comme fer que les villes, trop grandes, tuent les pays. Soi-disant qu’elles servent de cité-dortoir aux capitalistes.

Le paltoterran n’aime pas beaucoup les capitalistes. Il est trop respectueux pour dire quoi que ce soit, mais il organise des projections de film sur son temps libre, ou autre le maire d’un village à monter une petite bibliothèque ou une boite à livre, il laisse le cinéma et la littérature le faire à sa place. Elle parle bien, mieux que lui sans doute. Le paltoterran a du mal à expliquer ses théories dans la langue du pays. Très complexes. Mais on l’a fait à sa place, bien avant sa naissance, et en termes très clairs. Le paltoterran apporte une importance capitale aux livres, à la culture, et veut tout désacraliser, pour que tout soit accessible.

Enfin, après quelques mois, quand il est pris par la fatigue d’un concert de musiciens locaux, et a un peu bu, il prononce un mot nouveau.

« Communalisme. »

Le mot avait pris racine chez certaines et certains. Il semblait fait pour les champs. Il reconnaissait quelques règles tacites du monde rural. Des règles ancestrales, que le gouvernement voulait effacer, ou plutôt tendait à effacer. Parce que c’est dans l’ordre des choses. Parce que sa politique économique impose des sacrifices, notamment celui de la communauté.

On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. (On oublie souvent qu’en général il faut plutôt toutes les femmes d’un village, les hommes s’en souciant assez peu, mais Purnama n’était pas tout à fait familier avec ces notions de féminisme, qu’il comprenait tout en les trouvant parfois trop étranges). En fait, ce n’est même pas culturelle, ou historique, c’est biologique. Les animaux tendent à se partager la garde de leurs progénitures. Les humains, pour leur part, ne sont pas en mesure d’élever leurs enfants seuls. Dans la nature la communauté mettait en commun l’éducation et la garde, pour la simple et bonne raison que c’était la mécanique de survie la plus optimale, et que l’intelligence humaine, sa capacité à coopérer et travailler en commun, s’y prêtait.

Sans aller jusqu’à dire que l’état de nature de l’homme et coopératif, il y avait quelque chose d’intrinsèquement pervers à vouloir désolidariser les individus, les pousser à élever leurs enfants seuls, en quelque sorte. Le communalisme, lui, insistait. Il faut de l’aide mutuelle. Il faut mettre les problèmes en communs, de même que les accomplissements. Parce qu’on vit en communauté. Parce que les actions des uns impacte la vie des autres. C’est peut-être pour ça que le paltoterran n’aime pas beaucoup la ville : tout y est fait pour que l’on s’oublie. Pour que l’animal social devienne solitaire, esseulé. Vulnérable, aurait-il dit. L’union fait la force. Ils le pensent. Non, le savent. Ils en font plus qu’un aphorisme, ils en font une véritable doctrine. Ils incitent les campagnes à garder cet état d’esprit. Pire encore, à le renforcer, autant que possible, autant que possible.

En fait, les campagnes étaient en train de se repolitiser. Cette fois aussi c’était par colère, mais une colère moins existentielle que la première. On allait pas mettre la tête des rois eurysiens au un pic. Ils étaient loin, de toute façon, et ne régnaient pas sur le pays. On allait pas non-plus le faire avec les députés ou le gouvernement. Les députés étaient méprisables, mais ils étaient nombreux. Il y en avait des biens, dans leur rang, et il fallait reconnaître qu’ils faisaient au mieux avec la situation du pays. Mais il fallait signifier que les choses n’allaient pas dans le bon sens. Peut-être qu’ils ne s’en rendaient tout simplement pas compte ? Peut-être que les débats, les détails techniques des lois et de leurs amendements, leur vie dans la capitale les empêchait tout simplement de réaliser ce qui était en train de se passer sur le terrain ? C’était tout à fait envisageable. Qui s’occupait de les informer de la situation ? Lisaient-ils les journaux ? Y avait-il seulement des journaux qu’ils puissent lire, capable de leur faire comprendre qu’on allait gâcher la révolution et gaspiller ses acquis ? On avait envie de les prendre par les épaules et de hurler « Réveillez-vous ! Regardez ce que vous faites du pays ! » on allait pas faire ici comme en eurysie, travailler quarante heures, cinquante heures, pour avoir droit de mourir jeune. Pas quand un autre modèle existait. Communalisme signifiait le pouvoir aux communes. La commune, c’était la société en petits villages voisins. On pouvait monter des communes rurales. Peut-être qu’il le fallait. En tout cas c’était de l’ordre du possible, et partant de là il fallait au moins essayer.

Les livres donnaient des solutions et des conseils. Il n’y avait pas de recette universelle, mais des méthodes, comme autant d’outils dans une boîte, servant à adapter l’idée « au contexte régional et matériel ». Le contexte, ici, c’était l’infâme pauvreté, les investissements étrangers qui menaçaient à tout moment de voler le pays à soi-même. Le contexte, ici, c’était la triste terreur d’un pays qui avait l’occasion de se retrouver, de devenir démocratie véritable et de donner à chacun le droit à une vie saine, mais qui devait se construire. Au nom de cette construction on proposait de sacrifier tout le monde. Sacrifier tout le monde au nom du pays. Voilà qui ressemblait beaucoup à ce que faisaient les rois, en leur temps. Voilà bien une idée eurysienne, au fond.

On s’était organisé. C’était l’idée. On avait appris qu’il y avait des mouvements, en ville. Des cellules de jeunes gens, surtout. Politisés, théorisant de grandes choses et s’agitant dans les campus et les usines. Ici c’était différent, et s’il viendrait l’heure de faire la liaison avec eux, la logique était différente. On avait d’abord ressorti la liste des amis du rond-point. Celles et ceux avec qui on avait manifesté en vain. Quelques milliers. Il ne fallait que quelques milliers d’individus. On s’était retrouvé, et on avait parlé. Qui dans ton village, ton hameau, qui dans ton entourage, chez ta famille, dans tes amis, a des choses à dire ? Pas forcément de la colère, mais un problème. Le prix du pain n’est pas le bon. Les grandes surfaces achètent la production pour trop peu. Pourquoi n’y a-t-il pas de route, d’eau potable, de ramassage des ordures ? On notait ces problèmes, et on discutait à voix basse d’options locales pour y remédier si les braves gens de la députation nationale ne proposaient pas une solution. Peut-être que la campagne pouvait se sauver elle-même. Mais si elle se soustrayait au gouvernement, alors il faudrait qu’il l’accepte, ou accepte de remplir ses responsabilités.

De fil-en-aiguille on en revint au sujet de base. La colère contre les uns et les autres. Le sentiment d’invasion, de dépossession, les manifestations ignorées d’il y a quelques mois, dont on fit un acte presque légendaire, ou au moins séminal. La source de grandes choses promises, pouvant amener à la floraison du pays. Le vocabulaire du jardin s’était infiltré dans le débat rural. Il faudrait manifester à nouveau, et en étant plus nombreux. Peut-être mieux se coordonner. En ville, dans les usines, ils avaient un mot pour ça. Association. Syndicat. Il fallait travailler en commun, étendre l’aide mutuelle au domaine de la revendication pour obtenir gain de cause.

Les objectifs n’étaient pas très clairs, à vrai dire, mais on commençait à comprendre la méthode. Progressivement, de réunion en réunion, la colère devint matière utile, et commença à se répandre. Teyla, toujours, était l’exemple qui suscitait le plus de rage. On ne se faisait pas d’illusions : leurs investissements visaient certaines villes, celles qu’ils pouvaient le plus aisément capturer, mettre dans leurs poches. Les gens du coin. Les maires, les fonctionnaires, où avaient-ils été éduqués, d’ailleurs ? Certains des plus remontés commençaient à parler d’un complot étranger. Le consensus était cependant plus modéré que ça. Il ne fallait pas les laisser approcher des campagnes, et il fallait rapidement se coordonner avec les groupes dans la ville. Le pays pouvait devenir une terre de partage. Déjà, on commençait à avoir accès aux soins et à l’éducation. Les cliniques et les écoles kah-tanaises aussi avaient fleuries. Des gens du coin y avaient été recrutés, pour remplacer les humanitaires des premiers jours. Certains étaient restés, cependant, et observaient tout ce qui faisait d’un plutôt bon œil. Ils ne disaient rien, mais s’amusaient beaucoup.

« Vous savez ce n’est pas la même chose en ville », disaient-ils. Puis ils se reprenaient. « Chez les autres ».

Ils voulaient dire dans les structures des autres pays, ceux qui suivaient un autre modèle. Quand on leur demandait de détailler ils haussaient les épaules. L’organisation du travail, c’était de ça qu’ils parlaient. On construisait des pyramides, au Grand Kah à une époque lointaine. Maintenant tout était plat, horizontal, accessible. Les autres pays avaient continué de construire des pyramides, jusque dans leurs systèmes hiérarchiques. Ils n’avaient pas eu de révolution.

Mais que pouvait-on vraiment faire pour éviter d’en arriver là ? Des coopératives. C’était l’évidence, pour eux. C’était aussi ce que disait la théorie. Mettre en commun. Être exploité seul, c’était être réduit à l’esclavage. Être exploité ensemble, c’était pouvoir dire non. Qui allait travailler pour le patron, vendre au grossiste qui achète le riz pour trop peu, alimenter la ville qui manque de respect si tout le monde s’y refusait en même temps ? Il n’y aurait personne pour remplacer la masse unifiée. Le refus sortait du cadre individuel et devenait non-plus un caprice, mais un fait existentiel. La campagne retrouvait sa dignité en même temps que son poids, le pays ne pouvait plus détourner les yeux de sa terre glaise. Puisqu’il avait refusé de la construire, et s’orientait vers un modèle de société individualiste et urbain, la ruralité se construirait seule, et obligerait le reste à s’adapter.

On peut toujours rêver.
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GKD

TomaTo prospère au Wanmiri : la multinationale agricole enregistre des bénéfices records cette année. Les dividendes versés à la Bourse, après conversion monétaire au Wanmiri, seront entièrement réinvestis dans ce pays. En effet, la compagnie, qui vient d’ouvrir une branche très rentable en Occident, voit ses bénéfices journaliers croître de façon exponentielle. C’est donc le moment idéal pour investir.

Tout d’abord, plusieurs fonctions de direction ont été transférées au Wanmiri, notamment les branches liées au commerce, à la croissance, à l’industrialisation, et à la gestion stratégique. Dans le même temps, l’actionnaire majoritaire a vendu une partie de ses parts : la GKD a cédé une portion de ses actions TomaTo à Bonsecours, qui semble s’intéresser à l’entreprise pour sa production de matières organiques. À suivre. Pour l’instant, GKD détient encore 12 % des parts, devant Bonsecours avec 2 % et MonGKD avec 1 %.

Les investissements devraient être principalement dirigés vers la modernisation des fermes et l’augmentation des capacités des usines du Wanmiri, qui devraient à terme représenter plus de 72 % de la production totale de l’entreprise. Cependant, en raison des contraintes économiques actuelles, la transformation des produits s’effectue toujours en Affarée pour bénéficier des infrastructures Beno-10 installées sur place, grâce au soutien d’Antegrad.

TomaTo prévoit également l’ouverture d’un nouveau complexe et d’une tour dans la capitale du Wanmiri, selon des informations divulguées mais non encore officielles.
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Défendre le Wanmiri à l’âge de la compétition internationale


Une revue commandée le 14 décembre 2014 par la République Démocratique du Wanmiri à la

PARAND Corporation Ltd.
25/02/2015
Michael Khurkin dir.


Mot du Président de la PARAND, William Charger OCE


La République du Wanmiri est un état qui nécessite indéniablement de changer radicalement sa posture en matière de défense s’il veut préserver sa souveraineté. C’est pourquoi la PARAND Corp. se réjouit et remercie chaleureusement par la même occasion l’actuel gouvernement wanmirien d’avoir requis les services de la PARAND sur cette question. La décennie que nous traversons, qui a débuté bien violemment, semble prendre chaque jour un caractère plus tragique et plus conflictuel. Le Wanmiri, dont les forces armées sont pour l’instant réduites à la portion congrue, se trouve donc en capacité de réformer intégralement ses forces armées, et, disposant d’assez peu d’engagement internationaux sur le plan militaire, de revoir complétement sa politique de défense. La PARAND Corp. est donc fière de présenter cette revue et les documents l’accompagnant, et espère de tout cœur qu’ils rempliront leur mission : aider à la gouvernance du Wanmiri, garantir sa souveraineté, et le rendre véritablement indépendant sur le plan stratégique.

Une révision nécessaire des politiques de défense


La décennie 2010 s’est jusqu’ici caractérisée par des tensions voire des conflits de plus en plus importants. L’essor de puissances globales et régionales poursuivant des agendas révisionnistes de l’ordre international et des politiques militaires opportunistes se conjugue au renforcement de la tendance au repli isolationniste. Ce constat impose à tous les gouvernements du monde d’adapter leur moyens de défense, fussent-ils pacifistes comme le Wanmiri. Il est essentiel de rappeler ici qu’il coûte toujours moins cher de dissuader un ennemi potentiel d’attaquer en finançant correctement son propre outil militaire que de devoir payer le coût d’une guerre contre ledit ennemi. Ainsi, il est urgent que la République Démocratique du Wanmiri se dote de forces militaires capables de préserver son sol national et ses intérêts à l’extérieur des nombreuses menaces globales, présentes et à venir. Ces menaces prennent de multiples formes, qu’elle soit directement incarnée par des puissances cherchant à imposer leurs intérêts par la force ou par des acteurs internationaux poursuivant des objectifs économiques ou idéologiques par l’usage de la force. En se donnant les moyens de contrer ces menaces, le Wanmiri joue à la fois le rôle d’un acteur sérieux du système international, en particulier au Nazum, et d’une puissance promouvant la stabilité dans un ordre international toujours plus chaotique. Le renforcement de la défense du Wanmiri démontrera ainsi la fiabilité de la République Démocratique sur le plan des relations internationales, tout en agissant comme un avertissement adressé à des acteurs hostiles, actuels ou à venir. Les conflits récents, au Nazum comme ailleurs, ont montrés qu’une révision de la politique de défense nationale s’imposait. Cette révision continuera cependant de s’appuyer sur plusieurs piliers : le premier est la force morale des Wanmiriens, c’est-à-dire d’une population unie contre des menaces extérieures, impérialistes, contre-révolutionnaires ou néo-colonialistes. Le second est que la préservation du sanctuaire national prime largement sur la défense des intérêts à l’étranger. Enfin, la mobilisation de tous en faveur de la défense nationale et les conditions démocratiques imposent un système de défense qui soit profondément en accord avec les idéaux du Wanmiri, en particulier au travers d’une conscription juste et égalitaire. Ces piliers fondent la réflexion qui suit, dans un esprit visant à innover et adapter afin de rendre la défense wanmirienne crédible dans une nouvelle ère internationale.

Un contexte stratégique en pleine transformation


Il est important de souligner l’accroissement du phénomène de compétition stratégique à l’échelle mondiale, et ses conséquences sur les enjeux sécuritaires wanmiriens. Les ambitions révisionnistes de certains États, en particulier eurysiens, sont exacerbées, donnant lieu à de nombreuses démonstrations d’opportunisme désinhibé, en Eurysie d’abord, mais aussi au Nazum et en Paltoterra. L’équilibre international qui semblait avoir été brièvement atteint depuis la fin des tensions lié au conflit prodnovien a aujourd’hui totalement disparu, laissant un vide que certaines puissances n’attendent que de remplir.

Dans l’environnement stratégique immédiat du Wanmiri, l’empire Listonien semble être la principale menace : il poursuit aujourd’hui une stratégie belliqueuse sur la scène internationale, avec le massacre de Port-Hafen en 2011 comme manifestation la plus ouverte et brutale de cette attitude. La Listonie assume de plus en plus ouvertement ses ambitions, allant même s’impliquer de manière invraisemblable dans la Conférence de Velcal afin de se prémunir d’un attaque préventive de la très agressive Organisation des Nations Démocratiques. D’autre part, l’essor de certaines puissances nazumis comme le Tahoku, le Burujoa ou encore le Xin, dont les ambitions semblent parfois douteuses, remettent en cause l’ordre établi au Nazum, avec une compétition affichée de plus en plus forte vis-à-vis des partenaires et intérêts du Wanmiri.

Cependant, il semble important de souligner ici que la défense du Wanmiri ne s’arrête pas à ses frontières : comme l’a montré la crise récente, les aléas naturels peuvent tout aussi bien menacer la sécurité du pays et de sa population que les rivaux politiques. Il est donc nécessaire que la défense du Wanmiri s’effectue (au moins partiellement) en avant dans la préservation de ses intérêts majeurs, voire vitaux dans le cas de ressources comme la nourriture et l’énergie, créant donc le besoin pour des capacités militaires d’opérer en dehors du sol national.

L’accélération du risque de conflit, direct ou non, et l’élargissement rapide des champs d’action possibles confirment la nécessité des partenariats stratégiques et du principe de solidarité qui les structure. La dégradation de l’environnement stratégique, distant comme immédiat, le risque de stratégies opportunistes face à la vulnérabilité qui suit l’éruption du Kamath et ses conséquences, sont autant d’éléments qui mettent en lumière la difficulté pour le Wanmiri de répondre seul à l’ensemble de ces défis. Ainsi, si cette revue de défense vise à donner au Wanmiri les moyens de se défendre seul d’un certain nombre d’acteurs hostiles, il faut rappeler que la préservation des intérêts vitaux du Wanmiri passe avant tout par la robustesse de ses partenariats et par sa capacité à construire des alignements stratégiques permanents ou temporaires.


Des défis à relever


Avant d’établir les défis en matière de défense que la République Démocratique doit relever, il faut brièvement rappeler quels sont ses intérêts : ils recouvrent tous les facteurs qui concourent à sa sécurité, à sa prospérité et à son influence. Ils incluent donc la protection du territoire national, y compris ultramarin, et des ressortissants contre les menaces extérieures et les tentatives de déstabilisation intérieure, dont les ingérences étrangères. Ils englobent également la liberté d’accès aux espaces non-souverains (cyber, spatial, fonds marins et espaces aéromaritimes, pôles), désormais contestée par la remise en question du système international par des acteurs impérialistes ou belliqueux.

Défendre ces intérêts est aujourd’hui complexe du fait du recours plus systématique à la force et aux logiques d’intimidation dont font preuve un nombre toujours plus grand d’États, et par un contexte international dégradé, notamment par les multiples affrontement Loduarie-OND, qui ont pu se manifester jusqu’à l’Océan des Perles, et par le conflit récent au Mokhaï. Toutefois, la multiplication des contraintes pesant sur les intérêts du Wanmiri impose plus que jamais de disposer de moyens d’actions robustes et pérennes, adaptés aux évolutions récentes à l’échelle globale. Ces contraintes imposent trois défis : le renforcement de l’autonomie stratégique du Wanmiri ; la consolidation de ses alliances ; la préservation d’un ordre international stable et favorable à une puissance prônant le multilatéralisme comme le Wanmiri.

La protection des intérêts vitaux de la République du Wanmiri passe par son autonomie stratégique. Celle-ci est d’abord assurée par une capacité à se défendre seule contre tout type d’agression, fussent-elles des invasions. Ainsi, il apparait que le modèle d’armée que le Wanmiri doit adopter devra être capable de dissuader n’importe quel adversaire d’une invasion conventionnelle du territoire national, métropolitain d’abord, et ultramarin ensuite. Cette autonomie devra aussi être assurée par le renforcement ou la création de certaines capacités de projection clés, permettant au Wanmiri de projeter une force militaire aux échelles régionales (en particulier sur la plan maritime) et globales, afin qu’aucun acteur ne puisse effectuer en toute impunité une action hostile contre les intérêts du Wanmiri.

Différentes options ont été explorées pour satisfaire à ces exigences. Elles arrivent toutes à un résultat commun : il y a une nécessité absolue pour le Wanmiri de développer un modèle de forces lui permettant de conserver une liberté d’action vis-à-vis de tous les acteurs du système international, partenaires compris. Il est pour cela vital de passer par un grand programme d’équipement des forces armées, et de mener une politique garantissant l’indépendance diplomatique et géopolitique du Wanmiri.

Si rendre le système de défense du Wanmiri dissuasif est un des principaux défis à relever pour les années à venir, la définition des éléments pratiques de cette dissuasion doit être menée. Celle-ci peut être d’abord d’ordre politique et diplomatique, en appuyant le Wanmiri sur un réseau d’alliances fiable et aux intérêts convergeant avec ceux de la République. Celle-ci peut également être d’ordre économique, mais il semble que dans le cas du Wanmiri trop peu de pays soit réellement dépendants économiquement pour qu’une telle forme de dissuasion soit considérée comme majeure. Enfin, sur le plan strictement militaire, on distinguera une dissuasion conventionnelle d’une dissuasion non-conventionnelle, l’effet dissuasif de la première étant assuré par la capacité des forces militaires du pays à contraindre un adversaire dans un duel opposant des forces armées classiques, tandis que la seconde repose sur des menaces posée directement à l’égard du territoire ou de la population de l’adversaire (subversion des populations, frappes directement menées contre l’économie, « politique du missile balistique »), dont la parfaite illustration est le bref conflit loduaro-translavien.

La question d’éventuelles interventions des forces armées du Wanmiri à l’étranger se pose. En termes de défense, la protection des intérêts, ou au moins des ressortissants wanmiriens à l’étranger semble assez justement tomber dans le cadre des missions que l’État rempli vis-à-vis de ses citoyens. Ainsi, s’il appartient au gouvernement et au décideurs législatifs de statuer sur d’éventuels interventions militaires à l’étranger, garantir la viabilité militaire d’une telle option semble essentiel. Une incapacité du Wanmiri à déployer des forces à l’étranger porterait en tout cas atteinte à ses partenariats, et donc in fine à sa défense propre.

En résumé, il s’agit pour le Wanmiri d’atteindre 5 objectifs stratégiques dans les années à venir :

1) Une capacité de dissuasion : Par les forces conventionnelles et non conventionnelles
2) Une autonomie stratégique : Pour protéger le Wanmiri par l’avant
3) Des partenariats solides : Pour assurer la stabilité de l’environnement stratégique
4) Une économie de défense nationale : Pour renforcer la nation et garantir la souveraineté
5) Un exemple de défense souveraine : Pour accroitre l’influence et assurer la place du Wanmiri sur la scène internationale


1) Un document joint explore les options et possibilités de format de forces pour le Wanmiri. En somme, il s’agit d’atteindre un modèle de forces conventionnelles a même de sanctuariser le sol national d’abord, de se projeter régionalement ensuite, de riposter contre un adversaire à l’échelle globale enfin.

2) L’objectif numéro 2 découle logiquement de l’objectif précédent. Le Wanmiri doit s’assurer de la souveraineté de ses outils militaires, en développant les capacités de projection associées et en s’assurant du contrôle souverain de ses équipements militaires

3) Cependant, l’autonomie stratégique ne signifie pas que le Wanmiri doit se priver de partenaires sur le plan stratégique, lesquels sont la meilleure garantie dans un monde où les coalitions semblent jouer un rôle toujours plus important. Dans ce cadre, un partenariat formalisé avec les puissances amicales du Nazum et/ou avec l’Organisation des Nations Démocratiques serait à étudier.

4) Le développement d’une économie de défense nationale est un critère essentiel sur le long terme pour assurer un développement et agrandissement sain des forces armées nationales. Il appartient aux décideurs politiques de déterminer ce qui, de la fabrication sous licence au transferts de technologies, leur semble le plus approprié pour atteindre cet objectif.

5) Enfin, atteindre tous les objectifs précédents renforcerait le Wanmiri tant sur le plan interne qu’externe. Les objectifs ci-dessus sont l’ébauche d’un modèle que le Wanmiri, en partant de presque rien, pourrait transformer en un exemple au sens fort du développement des forces armées, aux échelles régionales et globales.
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Défendre le Wanmiri à l’âge de la compétition internationale


Une revue commandée le 14 décembre 2014 par la République Démocratique du Wanmiri à la

PARAND Corporation Ltd.
25/02/2015
Michael Khurkin dir.

Quel format pour l’Armée Révolutionnaire de Libération ?


Sommaire :

Introduction
1)Résumé et programme du matériel à acquérir
2)Capacités à acquérir urgemment
3)Suggestions de format pour la branche navale de l’Armée Révolutionnaire de Libération
4)Suggestions de format pour l’aéronavale de l’Armée Révolutionnaire de Libération
5)Suggestions de format pour la branche aérienne de l’Armée Révolutionnaire de Libération
6)Suggestions de format pour la branche d'aviation légère de l'Armée Révolutionnaire de Libération
7)Suggestions de format pour la branche terrestre de l’Armée Révolutionnaire de Libération


Annexes :
Introduction au combat terrestre moderne
Total du matériel nécessaire aux DDT (estimation)
Total du matériel nécessaire au CEERF (estimation)

1)Explication et détail des concepts, acronymes et abréviations techniques






IntroductionCette étude porte sur les formats potentiels à viser pour les forces wanmiriennes pour la décennie actuelle. Considérant la revue de défense précédemment rédigée pour le compte du gouvernement du Wanmiri, trois principales options ont été étudiées pour ce format :

1)Armée moderne « classique »
Cette option aurait visé un modèle de forces axé sur le développement de capacités de projection importantes, auxiliaires d’une branche terrestre construite autour de brigades lourdes blindées et/ou mécanisées, supportées par une importante force aérienne. Après étude des possibilités et discussions avec le gouvernement Wanmirien, cette option n’a pas été retenue, ne correspondant ni à la posture géopolitique du Wanmiri, ni à ses ambitions capacitaires.

2)Milice nationale
Cette option aurait visé un modèle de forces axé sur la « nation en armes », c’est-à-dire la transformation d’un maximum de civils en personnel combattant en cas de conflit, par le développement de la conscription et de la réserve. En termes capacitaires, cela ce serait traduit par la création de dizaines de brigades d’infanterie légère purement dédiées à des missions de type insurrectionnelle. Après étude des possibilités et discussions avec le gouvernement Wanmirien, cette option a été rejetée comme étant insatisfaisante en termes capacitaires, limitée même en termes défensifs, et irréaliste en termes stratégiques.

3)Force de défense nationale
Cette option est celle que la PARAND recommande officiellement au gouvernement Wanmirien. Elle consiste en une sorte d’hybridation des deux précédentes, tout en prenant en compte les capacités actuelles de l’Armée Révolutionnaire de Libération (ARL). Le modèle de forces sera axé sur la défense du territoire national (métropolitain comme insulaire) par une dissuasion conventionnelle, tout en conservant des capacités de projection privilégiant la qualité sur la quantité. En termes capacitaires, cela se traduirait par la création de plusieurs divisions de défense territoriale basée sur de l’infanterie légère visant la techno-guérilla, de quelques brigades lourdes projetables et un programme massif d’armement naval. Cette option attend l’approbation du gouvernement Wanmirien.
1) Résumé et programme du matériel à acquérir en l'état des stocks du 26/02/2015

Naval :
  • 1 destroyer
  • 15 frégates
  • 6 corvettes
  • 4 dragueurs de mines
  • 1 porte-hélicoptères
  • 1 transporteurs de chalands de débarquement
  • 11 chalands de débarquement
  • 2 pétroliers-ravitailleurs
  • 5 sous-marins d'attaque
  • 2 sous-marins lance-missiles
  • 2 sous-marins lanceurs d'engins

  • Aviation légère :
  • 4 appareils hybrides
  • 55 hélicoptères moyens
  • 48 hélicoptères d'attaque
  • 48 hélicoptères légers
  • 18 hélicoptères lourds

  • Aviation :
  • 10 chasseurs
  • 60 chasseurs-bombardiers
  • 7 drones de reconnaissance
  • 4 avions radars (AWACS)
  • 17 avions de ligne
  • 10 avions ravitailleurs
  • 36 avions de transport tactique
  • 12 avions de guerre électronique

  • Terrestre : voir ci-dessous
    2) Capacités à acquérir urgemment (mi-2015)

    Durant son travail sur ce document, la PARAND a déjà suggéré au gouvernement Wanmirien de lancer la procédure d’acquisition d’escorteurs. Cet assez long document réitère comme première recommandation cette suggestion. En l’état actuel, la MARL (Marine de l’Armée Révolutionnaire de Libération) dispose de plusieurs grands bâtiments associés à des capacités de projection clés, mais elle ne dispose d’aucun navire à même de les escorter. En réalité, l’Armée Révolutionnaire de Libération est incapable de défendre ses navires contre une attaque de surface, sous-marine ou aérienne. Pourtant, les caractéristiques géostratégiques du Wanmiri, pays dont la métropole est voisine d’une grande puissance amicale (le Jashuriah), mais dont une large part de l’économie dépend de ses territoires insulaires font considérer à la Parand que la marine doit être le principal objectif capacitaire du Wanmiri. Une marine puissante permettant la projection des forces que la « défense de l’avant ». Pour cet ensemble de raisons, la Parand recommande au gouvernement wanmirien d’entamer le programme ci-dessous par l’achat immédiat de navires d’escorte sur le marché international de l’armement. Ces achats devront être suivis du développement d’une ou plusieurs classes de navires nationaux, ou bien de leur achat/ production sous licence à l’étranger. Les recommandations qui suivent ont été rédigées dans cet esprit, tout en considérant que l’absence de menaces immédiates et la masse terrestre de l’Armée Révolutionnaire de Libération permettent de considérer le territoire national wanmirien comme « sûr », au sens qu’il est à l’abri d’une invasion, bien qu’on soit encore loin d’une sanctuarisation du territoire, en particulier pour sa partie insulaire.

    Capacités navales :
    Résumé : Achat immédiat de 2 frégates et de 2 corvettes, avec lancement immédiat du développement d’une nouvelle classe d’escorteurs (frégates ou corvettes)

    En l’état actuel, la MARL dispose de capacités navales intéressantes mais disproportionnées aux yeux de ses navires de combat, qui sont pour ainsi dire inexistants. Selon les critères de la Parand, la Rep du Wanmiri ne dispose d’aucun navire de combat adéquat et se trouve à l’heure actuelle totalement incapable de protéger ses navires capitaux d’une attaque aérienne. Les deux patrouilleurs et 25 vedettes de la MARL ont peu de chances d’arrêter une attaque aérienne, même menée à la bombe « lisse », sans parler de leurs chances d’arrêter des missiles modernes. Les seuls missions que la MARL peut remplir actuellement avec ses navires de combat sont des missions de patrouille et d’affirmation de la souveraineté, voire éventuellement des attaques de harcèlement près des côtes. En l’absence d’escorte, les navires « capitaux » de la MARL ne peuvent remplir aucune mission et sont donc totalement inutiles sur le plan militaire.

    En théorie, il faut toujours réduire au maximum les probabilités qu’un navire soit attaqué alors qu’il est seul. Plus le bâtiment est gros, plus ces probabilités doivent être réduites, au risque de perdre bêtement un bâtiment valant le PIB annuel d’un ou de plusieurs pays d’Eurysie centrale. Cela est d’autant plus vrai pour des navires dont le premier rôle n’est pas le combat, comme les porte-hélicoptères amphibies, les transporteurs de chalands de débarquement, les porte-avions etc. La taille de l’escorte à allouer dépend bien sûr des missions, mais si une marine veut être vraiment capable de mener plusieurs missions à la fois, il est nécessaire qu’elle développe une flotte conséquente d’escorteurs (voir infra pour le nombre et type d’escorteurs nécessaire en fonction des missions).

    Ainsi, dans le cas d’une marine disposant déjà de navires capitaux comme la MARL, l’achat d’escorteurs afin d’assurer la sécurité élémentaire de ces navires capitaux est extrêmement urgent. Selon les études de la PARAND, l’achat immédiat de 2 frégates et de 2 corvettes permettrait l’escorte (à titre temporaire) du porte-avions de la MARL, auquel pourrait être joint d’autre navires (comme le porte-hélicoptères amphibie) en cas d’urgence. En outre, la PARAND recommande l’achat de batteries de défense antiaérienne afin d’assurer la protection des bases navales et des infrastructures critiques le temps que la force aérienne et que la marine de l’Armée Révolutionnaire de Libération soient suffisamment développées (de manière simple, ces batteries pourraient être intégrées à l’ordre de bataille terrestre proposé ci-dessous). Ces achats devraient être suivis du lancement immédiat du développement ou de la production (sous licence afin d’accélérer le processus) d’une nouvelle classe d’escorteurs. A ce titre, la Parand estime important de mentionner à son client qu’une classe d’escorteurs de nouvelle génération est actuellement en développement sous l’acronyme CDI (Corvette de Défense Interopérables). Ce programme, actuellement mené sous l’égide de plusieurs nations de l’Organisation des Nations Démocratiques, serait une opportunité pour le Wanmiri d’acquérir des navires correspondant à ses besoins et pensés pour l’interopérabilité, tout en permettant au pays d’acquérir des techniques et technologies qui faciliteront le développement ultérieur de navires de combat.


    Aviation :
    Résumé : Achat d’au moins 10 chasseurs, avec achat / production immédiate de 10 autres (ou de chasseurs-bombardiers)

    En l’état actuel des choses, les capacités de la branche aérienne de l’Armée Révolutionnaire de Libération sont virtuellement nulles. L’inventaire actuel (2 chasseurs, 5 avions de ligne, 5 drones de reconnaissance) ne permet d’effectuer réellement aucune mission si ce n’est le transport de VIP.
    En théorie, la branche aérienne des forces armées est indispensable à la défense de n’importe quel État, en tant de paix comme en tant de guerre, et à l’affirmation de sa souveraineté. Le contrôle de son propre espace aérien est un enjeu même pour un État pacifiste. Ainsi, il faut disposer au minimum d’une capacité à déployer en quelques dizaines de minutes un appareil capable d’intercepter un aéronef au-dessus des principales zones habités du pays. Pour cela, il est nécessaire de disposer d’un certain nombre d’appareils pour garantir la disponibilité immédiate à n’importe quel moment d’appareils en état de vol. De plus, il est évident que de trop faibles capacités aériennes exposent n’importe quel État à se voir infliger une « première frappe » dévastatrice par une aviation hostile.

    Pour ces raisons, la PARAND recommande à titre urgent l’acquisition de deux escadrilles d’appareils de combat (se référer à l’annexe et à ce passage pour la taille et le rôle des escadrilles) par la République du Wanmiri. Ces appareils, au moins pour la première escadrille, devrait être achetés immédiatement à l’étranger afin d’assurer au plus vite une capacité souveraine de protection de l’espace aérien. La deuxième escadrille devrait voir son processus d’acquisition lancé le plus rapidement possible, par un achat « sur l’étagère » ou par une production sous licence. Les missions visées relevant principalement de l’interception et du combat air-air, au moins une de ces escadrilles devrait être composés de purs chasseurs/ intercepteurs, tandis que la seconde pourrait être composée de chasseurs-bombardiers ou de chasseurs. Pour des raisons détaillées ci-dessous, la Parand recommande l’acquisition d’appareils disposant de versions navalisées compatibles avec le porte-avion de la MARL.
    3) Suggestions de format pour la branche navale de l’Armée Révolutionnaire de Libération :
    Résumé : Annulation des cargos pas encore en construction, du troisième TCD (transporteur de chalands de débarquement), production d’un chaland de débarquement, production d’entre 4 et 6 sous-marins d’attaque, production d’entre 2 et 4 dragueurs de mines, de 2 pétroliers-ravitailleurs, d’entre 2 et 4 patrouilleurs/ corvettes, d’au moins 11 escorteurs.

    Orbat marine ARL

    Comme mentionné supra, si la MARL dispose théoriquement de certaines capacités, elle est à l’heure actuelle matériellement incapable de les mettre en œuvre par elle-même. Aux patrouilleurs et vedettes mentionnés précédemment s’ajoutent trois navires capitaux (un porte-avions, un porte-hélicoptère amphibie et un transporteur de chalands de débarquement), de très nombreux navires de soutien logistique (un pétrolier-ravitailleur, dix navires cargos), un seul sous-marin et une poignée de chalands de débarquement. A cet inventaire actuel s’ajoute un nombre important de navires en construction ou prévus : un porte-hélicoptères, deux transporteurs de chalands de débarquement, sept navires cargos et dix chalands de débarquement. Comme indiqué dans la rubrique « Urgence », la MARL est actuellement incapable de mettre en œuvre ses navires au-delà de simples missions de souveraineté à proximité de ses côtes. Cet inventaire n’a que besoin d’être complété par des navires de combat. Dans le cas des navires prévus, la PARAND recommande au gouvernement Wanmirien d’annuler les construction non entamées des 6 navires cargos de dernière génération, malgré les retombées socio-économiques que cela pourrait entraîner. Onze navires cargos devraient amplement suffire à transporter les forces projetables (et plus encore) wanmiriennes [En cas de difficultés politiques à faire annuler ces constructions, la PARAND propose des « services » très efficaces de lobbying et ses campagnes de décrédibilisation politiques ont des résultats primés]. Pour ce qui est des porte-hélicoptères amphibies et des TCD, la PARAND recommande au gouvernement wanmirien de consulter attentivement les options détaillées ci-dessous. En revanche, quel que soit le format retenu, dix CD supplémentaires ne pourront qu’être utiles.

    Le format d’une marine dépend toujours des missions que l’on souhaite voir effectuées, le problème étant que plus les missions sont importantes et plus les couts supplémentaires sont élevés. Par exemple, un porte-avions seul est totalement inutile : il faut investir dans un groupe aérien complet, dans des navires d’escorte qui devront eux-mêmes embarquer des aéronefs, dans un pétrolier-ravitailleur etc. Dans le cas de la marine wanmirienne, le format visé est intégral, au sens où les navires qu’elle possède actuellement (PA et PHA) sont taillés pour les missions les plus couteuses et les plus lointaines. Là où une plus petite marine pourrait se contenter de missions simples d’affirmation de la souveraineté dans ou proche des eaux nationales, une marine intermédiaire de faibles capacités de projection, la marine wanmirienne doit voir son inventaire étendu si elle veut ne pas être une farce. En l’état actuel, la MARL doit donc viser deux capacités principales : le groupe aéronaval et le groupe amphibie. Le premier correspond à un groupe de navires articulés autour d’un porte-avions : il est capable de remplir toutes les missions possibles depuis les mers et fait du pays le détenant une grande puissance navale. Le second correspond à un groupe de navires articulés autour d’un navire d’assaut amphibie, et vise à projeter une force terrestre.

    Le format naval proposé par la Parand vise deux objectifs : 1) la sanctuarisation du territoire national contre un agresseur lançant une opération navale hostile 2) l’acquisition par la République du Wanmiri d’une capacité à déployer un corps expéditionnaire important au Nazum et dans les océans attenants. Même si les agresseurs potentiels sont relativement faibles, il est nécessaire de combler le retard et le déséquilibre actuel dû à l’absence de navires de combat. L’élément structurant du format des forces navales est la dotation en navires capitaux (porte-avions, PHA, TCD) nécessitant une escorte, puisque c’est autour de leurs missions que les forces s’articulent. Pour cela encore faut-il déterminer les forces que l’on veut être en mesure de projeter, mais en l’occurrence la PARAND estime que deux brigade sont un objectif raisonnable et cohérent (voir infra). Ainsi, il ne s’agit pas tant de déterminer la dotation absolue en escorteurs, mais plutôt de déterminer leur dotation relative à chaque navire capital, afin de permettre de simplement étendre la flotte en fonction des besoins futurs. Par ailleurs, il faut déterminer un nombre de chalands de débarquement devant être embarqués dans les navires amphibies (PHA et TCD). En l’occurrence, un format standard serait de 4 chalands par navire (la dotation de tels navires variant de 3 à 6 chalands, le format de 4 étant le plus pratique). Pour ce qui est des navires en eux-mêmes, la PARAND suggère d’annuler la construction d’un TCD, afin d’atteindre un format de deux PHA et deux TCD, qui fonctionneront généralement par binômes, chaque binôme étant chargé d’une brigade expéditionnaire (voir infra pour ces brigades).

    Ce format de navires capitaux nécessiterait pour des raisons d’autonomie de disposer de trois pétroliers-ravitailleurs (afin d’être capable de déployer indépendamment le groupe aéronaval et deux groupes amphibies). Les cargos et vedettes actuels suffisent amplement à leurs missions respectives. En revanche, il faudrait doter la marine de dragueurs de mines, tant pour assurer la sécurité des eaux territoriales que pour rendre les groupes amphibies opérables dans un environnement miné. L’idéal pour répondre à ce besoin serait de doter la MARL de 4 dragueurs de mines.
    Etant donné la position géographique du Wanmiri et de son partenaire jashurien, les sous-marins sont le meilleur moyen de sanctuariser le territoire national en le rendant tout simplement inapprochable par la mer. En outre, les sous-marins assurent une capacité de dissuasion importante, même sur un adversaire distant en raison de la menace qu’ils peuvent faire peser sur le trafic à proximité des côtes dudit adversaire. La Parand estime que 6 sous-marins d’un haut niveau technologie représenterait une telle menace qu’il deviendrait particulièrement risqué pour n’importe quel groupe amphibie ou aéronaval de s’approcher des côtes wanmiriennes, en particulier si ces sous-marins étaient combinés à des missiles antinavires longue portée basés à terre. En somme, le sous-marin et le missile sont les deux moyens pour le Wanmiri de mener une « guérilla des mers ».

    Dans le cadre du développement des capacités de dissuasion du Wanmiri, la PARAND recommande au gouvernement du Wanmiri d’étudier la possibilité de dissuader ses adversaires par des forces de missiles (balistiques ou de croisière). La PARAND recommanderait de développer le vecteur de déploiement sous-marin de ces armes que si le gouvernement du Wanmiri s’attend à une confrontation avec un pays très lointain (le cas le plus probable étant la Listonie). Si cette situation venait à se présenter, la construction de deux sous-marins lanceurs d’engins ou de deux sous-marins lance-missiles devrait suffire à assurer une dissuasion permanente au large des côtes du pays hostile.

    Il faut en outre renforcer les capacités de la MARL à patrouiller les eaux territoriales, en particulier dans les îles de l’Océan des Perles. Les options sont ici variables, allant d’une augmentation minimum des forces existantes (construction de deux patrouilleurs supplémentaires) à une présence permanente dans chaque archipel. Étant donné la valeur stratégique de ces îles et la présence d’acteurs instables dans la région (République de Velsna, Royaume coutumier de Villas & Tanafu), c’est cette seconde option que recommande d’abord la PARAND. Tout en laissant les deux anciens patrouilleurs de la MARL dans les eaux métropolitaines, la MARL pourrait se doter de quatre à six nouveaux patrouilleurs, voire directement de 4 corvettes pour patrouiller les archipels, les corvettes ayant l’avantage de générer une poids militaire important en cas d’opération hostile contre une des îles, toujours dans une logique de harcèlement naval.

    Enfin, le dernier point de ce format pour la MARL est le plus difficile : la dotation en escorteurs. Il en existe plusieurs types, sachant qu’en termes purement capacitaires d’un seul navire, « bigger is always better », même s’il vaut mieux avoir deux frégates moyennes qu’un seul très bon destroyer. En bref, on distingue quatre types d’escorteurs : les croiseurs (qui sont des navires capitaux à eux seuls, et qui malgré des capacités antinavires et défensives extraordinaires sont généralement inutiles du fait du coût qui en fait un outil prohibitif et une cible prioritaire pour n’importe quel adversaire) ; les destroyers (le plus lourd des navires d’escorte « classiques », disposant de capacités antibalistiques intéressantes et d’un grand nombre de missiles, et donc intéressant pour protéger un groupe aéronaval) ; les frégates (le cheval de bataille de n’importe quel marine, polyvalent, relativement peu coûteux et très capable) ; les corvettes (une sorte de mini-frégate, aux capacités et coûts réduits, plus adapté à des rôles de patrouille et de harcèlement qu’à un véritable combat naval, même s’il en est théoriquement capable).

    Un format minimaliste d’escorteurs se baserait sur un mix frégates-corvettes, avec trois frégates d’escorte pour le porte-avions, deux frégates par PHA et deux corvettes par TCD, soit un total (en suivant le format recommandé ci-dessus) de 7 frégates et 4 corvettes, auxquelles il faudrait soustraire les navires déjà acquis dans le cadre des mesures d’urgence, mais pas les éventuelles corvettes de patrouille. Toutefois, il n’y a que peu d’intérêt à viser un format minimaliste d’escorteurs si le Wanmiri vise à se doter de réelles capacités de projection.

    Un format intermédiaire, le favori de la PARAND, viserait 4 frégates pour le PA, trois frégates ou 4 corvettes par PHA, 2 frégates ou trois corvettes par TCD, pour un total de 14 frégates (tout-frégate) ou de 4 frégates et 14 corvettes, avec évidemment une large gamme de mélanges possible entre ces deux alternatives radicales [HRP les corvettes et les frégates sont toutes les deux des options très valables dans le système de GK, avec un meilleur rapport nuisance-entretien pour les frégates et un meilleur rapport nuisance-coût pour les corvettes. Je conseille personnellement d’avoir le maximum de frégates].

    Enfin, un format lourd, qui ferait de la marine du Wanmiri une marine de premier rang à l’échelle mondiale, viserait un destroyer et trois frégates pour le porte-avions, trois frégates par PHA, deux frégates et une corvette pour les TCD, et deux frégates ou corvettes indépendantes, pour un total d’un destroyer, de 13/15 frégates et de 2/4 corvettes.
    4) Suggestions de formats pour l'aviation embarquée de la MARL
    Résumé : Acquisition de 30-48 chasseurs-bombardiers (3-4 escadrilles), de 0-12 chasseurs (0-1 escadrille), de 4-12 appareils de guerre électronique (1 escadrille), de 2-4 avions radars (1 escadrille), de 15-22 hélicoptères moyens (2 escadrilles), de 2-4 appareils hybrides (1 escadrille)

    ORBAT de l'aviation complète de l'ARL

    Le Wanmiri dispose d’un avantage : il ne possède presque aucun appareil à voilure fixe, et seulement de quelques un à voilure tournante. Cela permettra de développer à moindre coût des appareils capables de servir à la fois dans l’aviation conventionnelle et dans l’aéronaval, en se contentant de développer des versions navalisés.

    En théorie, une aviation embarquée doit être capable du plus vaste panel possible de missions, dont certaines spécifiques au milieu maritime : en plus des rôles classiques de combat aérien, d’appui au sol etc., la lutte anti-sous-marine, la patrouille maritime, la lutte antinavire et le ravitaillement à la mer. De plus, dans le cas d’un porte-avions ultramoderne comme celui de la MARL, celui-ci dispose de capacités d’emport suffisamment importante pour embarquer des escadrilles spécialisées (guerre électronique, alerte aérienne avancée), faisant de son groupe embarqué une « mini-armée de l’air ». A l’aviation à voilure fixe s’ajoute l’aviation à voilure tournante : dans le cas du porte-avions, des hélicoptères polyvalents (recherche et sauvetage, patrouille, liaison) s’ajoutent à un besoin de ravitailler le porte-avions en mer et d’assurer des liaisons longue distance, rôle que remplissent parfaitement des appareils hybrides, ou alternativement mais moins efficacement des avions de transport tactique. Enfin, la plupart des navires modernes peuvent embarquer au moins un hélicoptère moyen, au moins un étant généralement embarqué à bord des frégates et des corvettes.

    Dans le cas de l’aviation embarquée de la MARL, la PARAND recommande l’adoption de « la solution caratradaise ». Celle-ci est en fait une partie de la doctrine militaire caratradaise, qui veut que l’aviation embarquée soit prioritaire sur l’aviation basée à terre. En pratique, cela se traduit par le fait que la plupart des appareils utilisés par les forces armées peuvent servir depuis un porte-avions, que même les pilotes de la branche aérienne sont entrainés à l’appontage, que les besoins de l’aviation embarqué sont toujours priorisés sur ceux de l’aviation conventionnelle. La logique de cette doctrine est économique : tant qu’à avoir une « mini-armée de l’air » sur son porte-avions, autant faire en sorte que celle-ci représente la part du lion des moyens, car si un avion embarqué peut être utilisé depuis la terre, la réciproque n’est pas nécessairement vraie pour un avion basé à terre. Ainsi, lorsque le besoin se présente, les appareils de soutien ou de combat peuvent être détachés hors du groupe aéronaval pour répondre à des tâches ponctuelles, mais ils peuvent toujours être rappelés en cas de besoin.

    En termes de dotation, un porte-avions comme celui de la MARL embarque généralement autour d’une quarantaine-cinquantaine d’appareils de combat, ainsi que plusieurs dizaines d’appareils de soutien tous types confondus. Les appareils de combat sont idéalement des chasseurs-bombardiers en raison de leur polyvalence, mais certaines doctrines (comme celle de la Royal Navy caratradaise) veulent qu’un groupe aéronaval dispose d’au moins une escadrille spécialisée d’intercepteurs afin de défendre le porte-avions. Les appareils de combat fonctionnant normalement par paires, la taille des escadrilles est usuellement un multiple de 2, entre 8 et 14 (12 représentant un idéal car permettant de répartir les appareils en trois « flights » chacun assignable à une mission différente, un pour de l’attaque au sol, un pour de la suppressions des défenses aériennes et un de couverture aérienne par exemple), pour un total d’environ 48 appareils de combat. Ces appareils de combat peuvent voire leur efficacité décuplée par des appareils de soutien : les avions de guerre électronique (qui dégradent l’efficacité des capteurs et communications adverses) et les avions d’alerte aérienne avancée (AWACS, qui permettent de repérer et de traquer des navires ou appareils à des centaines de kilomètres, tout en assurant une bulle dans laquelle un commandant peut suivre tout mouvement). Pour des raisons de coûts, la taille recommandée d’une escadrille de guerre électronique est de 4 à 12 appareils, tandis que la taille recommandée d’une escadrille d’alerte aérienne avancée est de 2 à 4 appareils. Enfin, pour les besoins d’un porte-avions, 4 hélicoptères moyens semblent être un chiffre idéal si ceux-ci sont complétés par 2 à 4 appareils hybrides capables d’assurer des missions similaires. Les chiffres ci-dessus constituent un complément standard, le porte-avions pouvant recevoir pour une durée limitée un plus grand nombre d’appareils. En outre, la MARL aurait besoin d’équiper chaque escorteur avec au moins un hélicoptère moyen, voire deux sur des frégates de dernière génération et des destroyers, si elle décide d’en acquérir. Ceux-ci pourraient être répartis dans une escadrille élargie à part, dont les appareils seraient de toute manière détachés.
    5) Suggestions de format pour la branche aérienne de l’Armée Révolutionnaire de Libération
    Résumé : Acquisition de deux escadrilles de chasseurs/chasseurs-bombardiers, d’entre 6 et 10 appareils de ravitaillement en vol, d’entre 4 et 12 appareils de patrouille maritime, d’entre 2 et 4 avions de renseignement électronique, d’entre 4 et 6 avions de ligne, formation de trois escadrilles de transport tactique, compléter l’inventaire actuel par 7 drones de reconnaissances.

    ORBAT de l'aviation de l'ARL

    Comme évoqué précédemment, les capacités de l’Aviation de l’Armée Révolutionnaire de Libération (AARL) sont à l’image de son inventaire : nulles. Le sujet de ses capacités actuelles et de ses objectifs théoriques ayant déjà été couvert supra, il s’agit ici d’étudier le format sur le long terme de l’AARL. Comme évoqué précédemment, l’adoption de la solution caratradaise permettrait de réduire grandement les coûts représentés par l’aviation de l’ARL. En réalité, si elle adopte le format supra, l’aéronavale wanmirienne serait capable d’assurer à elle seule la suprématie aérienne du Wanmiri sur l’intégralité des forces aériennes de la Listonie – qui demeure la principale menace stratégique actuelle. Toutefois, plusieurs capacités ne sont pas embarquables à bord d’un porte-avions. Ainsi, la PARAND recommande la création d’au moins deux escadrilles de combat de l’AARL (éventuellement composées des appareils acquis dans le cadre du plan « urgence »). Ces deux escadrilles, si composées d’appareils adaptés aux opérations de porte-avions, pourraient servir de réserves en cas de perte d’appareils de la chasse embarquée. Une escadrille d’intercepteurs (destiné au contrôle de l’espace aérien) et une escadrille de chasseurs-bombardiers similaires à ceux de l’aéronavale semblent être une bonne option. L’AARL devrait également former une escadrille d’appareils de ravitaillement en vol (entre 6 et 10 suffiront au format proposé), une escadrille de patrouille maritime (entre 4 et 12 avions de lignes modifiés suffiront), une escadrille de renseignement électronique (entre 2 et 4 avions de ligne modifiés suffiront), une escadrille de liaison/ transport (entre 4 et 6 avions de ligne) et la formation de deux à trois escadrilles de transport tactique (dans le cadre de la création d’une force projetable, en plus d’assurer les liaisons avec les archipels de l’Océan des Perles en cas de conflit). Pour ce qui est des drones, compléter l’escadrille actuels avec 7 exemplaires semble suffire pour les besoins du Wanmiri, qui n’a de toute manière pas trop besoin d’appareils de reconnaissance, ne comptant à priori n’envahir aucun pays. Une seconde escadrille pourrait être utile dans le cadre de la surveillance des eaux territoriales.

    Deux cas de figures à part méritent d’être mentionnés :

    1)Drones suicides. Des pays très attaché à leurs capacités de défense comme le Faravan ont mis en œuvre des programmes visant à se procurer de grandes quantités de drones de faible qualité afin de les utiliser comme projectiles. Le gouvernement du Wanmiri pourrait examiner une telle option s’il craint une invasion du sol national.

    2) Avions à décollage et atterrissage vertical (ADAV). En plus des appareils hybrides, le gouvernement du Wanmiri pourrait envisager de se doter en appareils de combat (chasseurs et chasseurs-bombardiers) capable de décoller et d’atterrir à la verticale. Il s’agit d’un dispositif complexe donc couteux en termes de production et de développement, mais de tels appareils seraient en mesure d’atterrir et de décoller de n’importe où, menant une guerre de corsaires aérienne dans le cadre d’une « techno-guérilla ».
    6)Suggestions de format pour la branche d'aviation légère de l'Armée Révolutionnaire de Libération
    Résumé : Aéronavale excepté, viser un inventaire total de 24-48 hélicoptères d’attaque, de 24 hélicoptères lourds, de 12-24 appareils hybrides, de 24-48 hélicoptères légers, d’environ 48 hélicoptères moyens.

    ORBAT de l'aviation de l'ARL

    Actuellement, l’aviation légère de l’ARL (ALARL) comprend une vingtaine d’hélicoptères moyens et six hélicoptères de transport lourd, ce qui bien que largement insuffisant en fait un service mieux doté que l’AARL. Ainsi, l’ALARL est actuellement capable d’accomplir quelques tâches de transport et de logistique, même si une large partie de ses moyens devraient être absorbés par la dotation des navires actuellement en service dans la MARL.
    En théorie, une aviation légère remplit un large panel de missions aux service des autres branches des forces armées : appui-feu pour les forces au sol, logistique pour tous, recherche et sauvetage pour l’aviation, opérations spéciales etc. Ces missions étant en générale menées en attachant des unités d’hélicoptères indépendantes à d’autres unités pour un objectif spécifique, la dotation en hélicoptères ne respecte pas forcément de schéma très strict, si ce n’est qu’en général on recherche un certain équilibre dans l’inventaire.

    Ainsi, sans compter les besoins spécifiques à l’aéronavale, on pourrait viser un format de l’aviation légère comprenant 2 à 4 escadrilles d’hélicoptères d’attaque (24-48 appareils), deux escadrilles d’hélicoptères lourds (24 appareils), une à deux escadrilles d’appareils hybrides (potentiellement tous dans l’aéronavale, 12-24 appareils), 2 à 4 escadrilles d’hélicoptères légers (pour la reconnaissance, l’appui-feu et le transport, 24-48 appareils) et, en plus des appareils de l’aéronavale, 4 escadrilles d’hélicoptères moyens (autour de 48 appareils). Ici, encore une fois, la PARAND recommande l’adoption de la « solution caratradaise », la mobilisation de la plupart de l’aviation légère à bord des navires amphibies permettant d’atteindre la masse nécessaire à la direction de larges opérations amphibies. En outre, un modèle d’organisation plus organique des hélicoptères est proposé infra, permettant d’augmenter un peu plus l’efficacité de cette force.
    7)Suggestions de format pour la branche terrestre de l’Armée Révolutionnaire de Libération
    Résumé : Formation de deux divisions de défense territoriale, de deux brigades de marines, de deux bataillons parachutistes indépendants


    ORBAT des forces terrestres de l'ARL

    Pour une explications des symboles graphiques, voir ici
    Pour mieux saisir le texte infra, il est recommandé de lire cette rapide introduction
    Comme mentionné supra, le cas de figure exploré en détail par la PARAND est un modèle basé sur la combinaison de plusieurs divisions terrestres de défense territoriale et composées de réservistes, disposant de peu d’armement lourd, ce dernier étant généralement concentré à l’échelle de la division et de quelques brigades expéditionnaires entièrement professionnelles et modernes, destinées à des affrontements de très haute intensité. Actuellement, la branche terrestre de l’ARL est en mesure d’équiper une dizaine de bataillons d’infanterie légère de manière incomplète. Les propositions infra suggèrent de porter ce chiffre à une trentaine, sans compter les unités lourdes destinées à des rôles expéditionnaires.

    On attendrait donc des forces terrestres qu’elles remplissent opérationnellement deux missions différentes : pour les divisions territoriales, qu’elles défendent le territoire national, en pouvant si nécessaire se disperser afin de mener des actions de guérilla, tandis que les brigades expéditionnaires auraient pour rôle de porter le fer chez l’ennemi, ou plus prosaïquement de reprendre des morceaux du territoire national si ceux-ci venaient à être perdus. L’organisation de ces unités est donc par nature très différente, les premières visant un rôle quasi-uniquement défensif, tandis que les secondes devraient être capables de mener n’importe quel type de mission. Ainsi, la défense du territoire national, métropolitain comme insulaire, se baserait sur le concept de techno-guérilla, concept qui structurerait l’ARL.

    Ce qui suit est une proposition d’organisation d’une division de défense territoriale, détaillé avec l’intégralité du matériel, de l’escouade à la division complète. Cette organisation a été pensée d’abord comme économique, afin de maximiser le nombre d’unités de ce type que les importantes ressources humaines wanmiriennes permettent de déployer. Ensuite, cette organisation a été pensée comme étant défensive et flexible : toutes les unités doivent être facilement dispersables dans des milieux difficilement accessibles (jungle) ou dans des aires urbaines. Enfin, cette organisation a été pensée comme visant la techno-guérilla : il ne s’agit pas de simplement équiper le plus grand nombre de citoyens, il s’agit d’organiser en bonne et due forme la défense nationale, sans verser inutilement le sang du peuple.

    Division de défense territoriale :
    La division de défense territoriale (DDT) est structurée autour de ses brigades de manœuvre, toutes des brigades d’infanterie légère, vouées principalement à des rôles défensifs dans des environnements difficilement accessibles à des adversaires mécanisés ou blindés. Toutefois, suivant une logique de « techno-guérilla », ces unités disposent des différents appuis nécessaire à toute unité combattante : logistique, génie, artillerie, commandement. A l’échelle de la division, cela se traduit par l’existence de bataillons de reconnaissance, d’artillerie, du génie, de soutien logistique et la présence d’un régiment d’aviation légère pouvant être détaché de la division. Le régiment d’aviation légère constitue la force de réaction rapide de la division, permettant d’héliporter une compagnie d’infanterie sur n’importe quel point chaud, en plus d’effectuer des missions de reconnaissance et d’appui-feu.

    ORBAT de la 1ère Division de Défense Territoriale de l'ARL

    Comme tout autre formation, une division dispose de sa propre unité de commandement, dans son cas suffisamment large (un bataillon) pour planifier des opérations à grande échelle. Il s’agit donc essentiellement de transporter l’état-major de la division et d’assurer la liaison avec les autres composants de la force, la structure finale important assez peu.
    Bataillon de commandement de la division :
    390 personnels [1 personnel = 1 ALI]
    4 transports de troupe blindés
    87 véhicules tout-terrain
    12 véhicules de transmission
    8 camions de transport
    2 camions-citernes

    Dans ce modèle pour les divisions de défense territoriale (DDT), les principales forces combattantes seraient les brigades de défense territoriale (BDT), constituée d’infanterie légère et de quelques appuis. Chaque division compterait 4 de ces brigades, chacune disposant comme force principale de 5 bataillons d’infanterie légère. Au total, la brigade alignerait un peu plus de 4500 hommes dans ses unités de manœuvre, la division disposant au total de plus de 18 000 hommes dans ses unités de manœuvre. La brigade dispose d’une structure assez classique, avec des bataillons d’infanterie disposant des soutiens de base à l’échelle de la brigade, qui concentre l’intégralité des moyens lourds, au détriment des bataillons, dont la structure privilégie la mobilité et une faible empreinte logistique.

    Ordre de bataille d’une Brigade de Défense Territoriale :

    Le cheval de bataille de la BDT sera le bataillon d’infanterie légère (BIL) : celui-ci suit une structure assez classique de 4 compagnies de manœuvre soutenues par un bataillon de soutien (appuis légers) et un bataillon de commandement (aussi chargé de la logistique). Les compagnies de manœuvre seront fondées sur une structure quinquénaire massive, maximisant la masse d’infanterie et limitant le besoin en officiers et sous-officiers. Particularité de l’infanterie légère et du Wanmiri, les compagnies ne disposeront d’aucun véhicule blindé, étant entièrement montées sur des véhicules non blindés. Cependant, une dotation très généreuse en lance-roquettes et lance-missiles antichars fera de l’infanterie légère wanmirienne une menace extrêmement sérieuse dans tout terrain propice à l’emploi de l’infanterie (forêts, villes etc.). L’absence de véhicules blindés sera aussi compensée par une dotation massive en armes de soutien (chaque groupe de combat disposera d’une mitrailleuse lourde dédiée, employable depuis un véhicule ou transportable à pied, chaque compagnie disposant de mortiers légers), lesquelles offriront une puissance de feu inégalée [ce n’est pas une hyperbole] à l’infanterie wanmirienne. Les BIL disposeront également de tous le panel de support possible à leur échelon : la logistique, le commandement et les transmissions seront effectuées par une compagnie de commandement à l’empreinte logistique et matérielle allégée [très fier de cet euphémisme], tandis que la compagnie de soutien sera divisée entre une section de reconnaissance sur véhicules tout-terrains armés, une section du génie notamment formée aux techniques de guérilla (embuscades, fabrication d’engins explosifs improvisés, minage), une section de mortiers tractés et, particularité wanmirienne, une section antiaérienne (pièces à tubes pouvant servir en appui-feu et quelques missiles portatifs, essentiellement dédiés à la lutte anti hélicoptère. [IRP des canons antiaériens classiques, en l’absence d’une catégorie MANPADS]). Il y aurait cinq de ces bataillons par brigades, soit 20 par divisions.

    ORBAT d'un Bataillon d'Infanterie Légère

    824 personnels
    171 lance-roquettes
    181 lance-missiles antichars
    177 mitrailleuses lourdes
    20 mortiers légers
    63 camions de transport
    8 camions-citernes
    39 véhicules légers tout-terrain
    4 canons antiaériens
    2 véhicules de transmissions

    A l’échelle de la brigade, les BIL disposeront comme principal appui d’un bataillon d’artillerie mixte, principalement constitué de pièces tractées pour des raisons de mobilité et d’économie, mais comprenant aussi une batterie de lance-roquettes multiples (MLRS) autopropulsés, dans l’idéal sur des camions. Les MLRS sont l’outil idéal d’une techno-guérilla : tirant des roquettes de calibres variables (en général, du 120 millimètres au 620 millimètres), ils peuvent tant servir à saturer une zone en préparation d’une (contre)attaque qu’à frapper dans la profondeur les lignes logistiques d’un adversaire, semant panique et confusion. Ainsi, chaque BDT disposera d’une (mince) capacité à frapper dans la profondeur un adversaire, ce qui dans l’idée défensive derrière leur conception servira à compléter la désorganisation du dispositif adverse en le rendant encore plus inefficace et incapable de mener correctement des opérations offensives. En outre, les bataillons d’artilleries des BDT disposeraient de radars de contrebatterie multirôles (nécessaire pour déterminer l’emplacement de l’artillerie adverse afin de l’éliminer directement) pouvant également servir au guidage des pièces de la batterie antiaérienne du bataillon, qui assurerait la défense antiaérienne de la brigade contre des menaces allant du drone à l’avion d’attaque au sol. Enfin, les effectifs conséquents des batteries à tubes (4 batteries de 8 pièces) serviraient à compenser le fait que celles-ci sont tractées.
    700 personnels
    32 canons tractés
    8 lance-roquettes multiples
    8 véhicules de transmissions
    1 véhicule radar
    64 véhicules légers tout-terrain
    12 camions-citernes
    44 camions de transport
    2 bulldozers
    2 chars de dépannage
    24 canons antiaériens

    Il n’y a que peu de chose à dire sur le bataillon logistique de la brigade, si ce n’est que celui-ci est d’assez faibles dimensions, ayant été pensé dans la logique d’un terrain hostile, d’une décentralisation des forces et surtout d’une brigade étant de toute manière légèrement équipée et donc nécessitant moins de ravitaillement.
    230 personnels
    13 camions-citernes
    40 véhicules légers tout-terrain
    1 véhicule de transmission
    54 camions de transport

    Le bataillon du génie de la brigade est concentré sur des rôles défensifs plutôt qu’offensifs, mais garde tout de même certaines capacités vitales : il dispose ainsi d’une poignée de moyens de franchissement (ponts mobiles) permettant des contournements tactiques inattendus, mais est davantage tourné vers des missions de minage/ déminage, de construction/ démolition d’obstacles et de renseignement électronique.
    650 personnels
    5 véhicules de transmission
    16 camions de transport
    6 camions-citernes
    6 véhicules blindés légers
    8 véhicules de déminage
    12 bulldozers
    4 ponts mobiles

    Le bataillon de reconnaissance d’une BDT est articulé sur des unités d’infanterie montées dans des véhicules tout-terrains armés, permettant à l’unité d’effectuer des missions de couverture en avant de la brigade ou, au contraire, de couvrir un repli. Particulièrement doté en missiles antichars et disposant d’une section montée sur des véhicules de combat, le bataillon de reconnaissance devrait être en mesure de ralentir n’importe quel force blindée.
    460 personnels
    8 chars légers
    2 chars de dépannage
    2 véhicules de transmission
    16 camions
    8 citernes
    58 véhicules légers tout-terrain
    152 lance-missiles antichars
    44 mitrailleuses lourdes
    44 lance-roquettes

    A l’instar de la division, la brigade dispose de sa propre unité de commandement, ici une compagnie. Les missions sont similaires à celle de l’unité de commandement divisionnaire, à une échelle plus petite. Eventuellement, si les responsables des forces armées wanmiriennes estiment cela utile, la compagnie de commandement de la BTD pourrait intégrer une section antiaérienne autopropulsée, afin de disposer d’une couche supplémentaire dans le système de défense antiaérien (entre le matériel très léger du bataillon d’artillerie et les systèmes de missiles au niveau divisionnaire).
    200 personnels
    4 transports de troupes blindés
    4 véhicules de transmission
    4 camions de transport
    4 camions-citernes
    28 véhicules légers tout-terrain
    Optionnellement :
    4 véhicules légers tout-terrain
    1 véhicule de transmission
    2 camions-citernes
    2 camions de transport
    12 canons antiaériens mobiles
    1 véhicule radar

    Les DDT comprendront quatre de ces brigades, ainsi que de plusieurs unités de soutien : au bataillon de commandement s’ajoutera un bataillon d’artillerie, un bataillon antiaérien, un bataillon de logistique, un bataillon du génie, un bataillon de reconnaissance et un régiment (rattaché) d’aviation légère.

    Etant donné la nature défensive des DDT, un élément clé de leur résilience est l’efficacité de leur défense aérienne, qui doit être en mesure d’interdire le ciel à des aéronefs hostiles, ou au moins de représenter une menace suffisante pour limiter grandement la capacité d’action de l’aviation adverse. Pour ce faire, chaque DDT serait doté d’un bataillon de systèmes antiaériens longue-portée (missiles), capable de couvrir la zone d’opération de la division. Ces bataillons seraient constitués de 32 lanceurs répartis en 4 batteries, chaque batterie pouvant opérer séparément car disposant de son propre radar de détection/guidage, commandement etc.
    330 personnels
    32 lance-missiles antiaérien mobiles
    4 véhicules radars
    36 camions de transport
    9 véhicules de transmission
    6 camions-citernes
    28 véhicules légers tout-terrain

    La PARAND recommande l’adoption d’un modèle spécial pour le bataillon de reconnaissance de la division : en effet, celui-ci pourrait jouer pour la division le rôle de « poing d’acier », c’est-à-dire qu’en plus de se charger des missions de reconnaissance classique, celui-ci disposerait de véhicules blindés lui permettant de fonctionner comme force de réaction rapide, qu’il s’agisse d’exploiter une faille du dispositif adverse ou de colmater une brèche. Il s’agirait de compenser le manque de capacités offensives des DDT en leur permettant de disposer de cette unique capacité à frapper fort. Le développement de véhicules spécifiquement adaptés aux jungles wanmiriennes pour remplir ce rôle serait à envisager.
    460 personnels
    54 chars légers
    4 transports de troupes blindé
    6 chars de dépannage
    2 véhicules de transmissions
    16 camions de transport
    8 camions-citernes
    14 véhicules légers tout-terrain
    2 bulldozers
    14 lance-roquettes
    64 missiles guidés antichars
    10 mitrailleuses lourdes

    Le bataillon d’artillerie de la division reprendrait l’organisation du bataillon d’artillerie des BDT, mais en rééquilibrant d’une batterie la balance tubes/lance-roquettes multiples. En l’état, la structure proposée s’accommoderait aussi bien de pièces tractées que des pièces autopropulsées, ces dernières paraissant plus judicieuses (car plus à même de frapper loin et surtout plus puissantes).
    700 personnels
    24 canons tractés
    16 lance-roquettes multiples
    7 véhicules de transmissions
    1 véhicule radar
    34 véhicules légers tout-terrain
    12 camions-citernes
    44 camions de transport
    2 bulldozers
    6 transports de troupes blindé
    2 chars de dépannage

    Le bataillon de logistique de la division est inspiré du même modèle que celui des brigades, mais largement renforcé.
    460 personnels
    26 camions-citernes
    80 véhicules légers tout-terrain
    1 véhicule de transmissions
    108 camions de transport

    Le bataillon du génie d’une DDT serait d’un format très classique, comprenant une compagnie de commandement, une compagnie spécialisée dans le minage/ déminage, une compagnie spécialisée dans le franchissement (ponts mobiles et bulldozers), une compagnie de réparation et de récupération (chargée d’extraire des véhicules endommagés) et d’une compagnie de renseignement électronique.
    700 personnels
    5 véhicules de transmission
    16 camions de transport
    6 camions-citernes
    8 véhicules blindés légers
    8 véhicules de déminage
    12 bulldozers
    4 ponts mobiles
    8 chars de dépannage

    La PARAND préconise de répartir autant que possible les appareils produits pour l’aviation légère dans des structures théoriquement indépendantes mais par commodité rattachées aux divisions/ brigades expéditionnaires en fonction des besoin telles que suivent : un régiment d’aviation légère serait composé d’un escadron de commandement et de logistique (par hélicoptères lourd), d’un escadron multirôles (des hélicoptères légers capable d’effectuer des missions d’appui feu, de transport et de reconnaissance), d’un escadron d’appui-feu (hélicoptères d’attaque) et d’un escadron d’assaut aérien et de transport (hélicoptères moyens auxquels serait structurellement attachée une compagnie d’infanterie héliportable d’un tenant et agissant comme une force de réaction rapide pour la division). Les régiments d’aviation légère pourraient être détachés des divisions en cas de besoin et redéployés (par exemple, rattachés aux brigades expéditionnaires lorsque celle-ci mènent des opérations).
    540 personnels
    16 hélicoptères moyens
    8 hélicoptères lourds
    12 hélicoptères d’attaque
    12 hélicoptères légers
    39 lance-roquettes
    39 lance-missiles antichars
    39 mitrailleuses lourdes
    5 mortiers légers
    156 ALI (infanterie)





    Enfin, si les DDT agissaient dans ce modèle comme la principale force terrestre du Wanmiri, la capacité de projection de la branche terrestre de l’ARL serait assurée par une force, raisonnablement composée de deux brigades, conventionnelle et professionnelle équipée et structurée en vue du combat de haute-intensité contre un adversaire de niveau égal ou quasi-égal. Cette force étant tout entière consacrée à des opérations lointaines (de défense/prise des îles de l’Océan des Perles à participation à une coalition ou défense d’un allié), la PARAND recommande qu’elle soit constituée autour d’un fort esprit de corps. Idéalement, cette force serait détachée (symboliquement ou littéralement) du reste de la branche terrestre de l’ARL, constituant un « corps des troupes de marine » ou « corps des marines ». Ses deux brigades seraient totalement indépendantes et basées sur le même modèle.

    ORBAT du CEERF

    La plupart des unités du corps expéditionnaire ne partageraient (dans cette projection) de modèle avec les unités des DDT, les unités du CEERF (Corps d’Expéditions Expédiées Rapidement For real) [ACRONYME NON-CONTRACTUEL] étant pensée selon un modèle bien plus gourmand en matériel lourd et besoins logistiques. Toujours à la pointe de l’innovation en matière de doctrine militaire, la PARAND présente fièrement son organisation en bataillons interarmes si luxueuse que même l’armée caratradaise n’en dispose pas :

    Une compagnie de commandement de brigade dont on ne présente plus les missions ou l’organisation…
    200 personnels
    28 véhicules légers tout-terrain
    4 transports de troupes blindés
    4 véhicules de transmissions
    4 camions de transports
    4 camions citernes

    Afin d’assurer au mieux des missions de combat de haute-intensité et d’employer le stock déjà existant de chars de bataille wanmiriens, chaque brigade du CEERF disposerait d’un bataillon interarmes à dominante chars destiné à des rôles de soutien lourd ou de lutte blindé-blindé. Pour rappel, le combat moderne étant fondé sur l’organisation interarmes, disposer de bataillons combinant déjà plusieurs armes est un (couteux) avantage de départ. Ainsi, chaque bataillon interarmes serait structuré autour de trois compagnies de manœuvre réparties selon un schéma 2/1 en fonction de l’arme dominante. En l’occurrence, il s’agirait des chars de batailles.
    600 personnels
    32 chars d’assaut
    8 chars légers
    14 véhicules de combat d’infanterie
    4 transports de troupe blindés
    6 chars de dépannage
    2 véhicules de transmissions
    17 camions de transports
    9 camions-citernes
    14 véhicules blindés légers
    2 bulldozers
    28 lance-roquettes
    64 lance-missiles antichars
    10 mitrailleuses lourdes

    Les bataillons interarmes à dominante d’infanterie mécanisée serait donc l’image miroir des bataillons à dominante char, avec le changement de missions prioritaires que cela induirait. De tels bataillons interarmes serait capable de traiter tout type de menace et serait particulièrement performants dans n’importe quel type de mission offensive, disposant dès le départ de la combinaison infanterie-soutien blindé lourd.
    700 personnels
    40 véhicules de combat d’infanterie
    14 chars d’assaut
    16 transports de troupes blindés
    8 mortiers tractés
    4 chars de dépannage
    2 véhicules de transmissions
    17 camions de transport
    9 camions-citernes
    14 véhicules légers tout-terrain
    104 lance-roquettes
    72 lance-missiles antichars
    10 mitrailleuses lourdes

    Le seul bataillon de manœuvre non-interarmes des brigades du CEERF serait un bataillon motorisé (monté sur des véhicules de transport blindé) voué à des missions nécessitant de maximiser la masse d’infanterie démontée (sécurisation des lignes logistique, assaut de grands ensembles urbains).
    700 personnels
    104 lance-roquettes
    72 lance-missiles antichars
    10 mitrailleuses lourdes
    64 transports de troupes blindés
    8 véhicules de combat d’infanterie
    8 mortiers tractés
    4 chars de dépannage
    2 véhicules de transmissions
    17 camions de transport
    9 camions citernes
    14 véhicules légers tout terrain

    Le bataillon de reconnaissance des brigades du CEERF serait monté, en fonction des préférences du commandement wanmirien, soit sur des véhicules de combat d’infanterie modifiés pour la reconnaissance, soit sur des véhicules spécialisés [chars légers IG]. Le choix serait essentiellement de nature économique, les deux types de véhicules étant capables de remplir les mêmes missions.
    460 personnels
    54 chars légers / véhicules de combat d’infanterie
    4 transports de troupes blindés
    8 chars de dépannage
    4 véhicules de transmissions
    17 camions de transport
    9 camions citernes
    14 véhicules blindés légers
    2 bulldozers
    14 lance-roquettes
    64 lance-missiles antichars
    10 mitrailleuses lourdes

    A la différence des bataillons d’artillerie des BDT, ceux des brigades du CEERF serait uniquement dotés de pièces autopropulsées, tant pour des raisons de praticité que de puissance de feu. Une compagnie de pièces antiaériennes autopropulsées assurerait la défense de la brigade de menaces aériennes supposées légères (hélicoptères, drones ou missiles de croisière) en cas d’une opération offensive.
    700 personnels
    32 canons automoteurs
    8 lance-roquettes multiples
    8 véhicules de transmissions
    2 véhicules radars
    32 véhicules légers tout-terrain
    12 camions-citernes
    44 camions de transport
    2 bulldozers
    2 chars de dépannage
    24 canons antiaériens mobiles

    Etant donné le rôle essentiellement offensif des brigades du CEERF, leurs bataillons du génie reprendrait l’organisation des bataillons servant les DDT, assurant des capacités de franchissement et d’aménagement particulièrement utiles dans le cas d’opérations amphibies.
    700 personnels
    5 véhicules de transmission
    16 camions de transport
    6 camions-citernes
    8 transports de troupes blindés
    16 véhicules légers tout terrain
    8 véhicules de déminage
    12 bulldozers
    4 ponts mobiles
    8 chars de dépannage

    Le bataillon de logistique des brigades du CEERF est inspiré du même modèle que celui des DDT, mais largement renforcé.
    460 personnels
    26 camions-citernes
    80 véhicules légers tout-terrain
    1 véhicule de transmissions
    108 camions de transport

    Enfin, la PARAND recommande la formation de deux bataillons parachutistes indépendants, rattachables aux DDT/ brigades du CEERF en fonction des besoins, selon le schéma ci-dessous. Ces bataillons nécessiteraient entre 8 (fantassins parachutés uniquement) et 28 (intégralité du matériel) avions de transport pour être déployés en une seule vague, leur permettant d’être projeté quasi-instantanément en n’importe quel point du globe. Ces bataillons seraient en outre dotés de véhicules et du matériel lourd essentiel, ce qui leur assurerait une grande polyvalence une fois déployés, étant capables d’opérer indépendamment sur les arrières ennemis comme d’être intégré au sein de formations plus larges pour des missions allant de la haute-intensité à la contre-insurrection.
    600 personnels
    104 lance-roquettes
    72 lance-missiles antichars
    86 mitrailleuses lourdes
    8 mortiers légers
    2 bulldozers
    76 véhicules légers tout terrain
    20 camions de transports
    6 camions citernes
    2 véhicules de transmissions
    12 véhicules blindés légers
    8 mortiers tractés

    Pour compléter ces bataillons parachutistes, la PARAND recommande la formation d’une section de forces spéciales dédiées à la tâche du repérage/ marquage des zones de parachutage, selon la composition suivante :
    40 personnels
    5 mitrailleuses lourdes
    10 lance-roquettes
    7264
    Défendre le Wanmiri à l’âge de la compétition internationale


    Une revue commandée le 14 décembre 2014 par la République Démocratique du Wanmiri à la

    PARAND Corporation Ltd.
    25/02/2015
    Michael Khurkin dir.

    Quel format pour l’Armée Révolutionnaire de Libération ?


    Annexes


    Le combat terrestre moderne, en résumé :

    Le combat terrestre moderne est fondé depuis l’apparition du char sur le concept de « combat interarmes », qui veut qu’on utilise les différentes unités militaires (chars, infanterie, aviation etc.) de manière complémentaire (ex : une unité d’infanterie attaque un groupe d’habitation en étant soutenue par des chars, avec un drone pour surveiller la zone). Pour obtenir ce combat interarmes, une organisation précise est nécessaire, en pensant l’emploi des différentes unités militaires dès leur conception. Ces unités sont réparties selon des schémas extrêmement répandus dans toute forme d’organisation humaine.

    Binôme – 2 personnels – La plus petite unité, c’est évidemment une organisation pratique dans n’importe quel type de situation

    Escouade – Autour de 8 personnels – L’escouade est un échelon qui sert principalement à l’organisation du tir et à la répartition des secteurs qu’une unité d’infanterie doit couvrir (le nom anglais de fireteam est plus évocateur)

    Groupe de combat – Une quinzaine de personnels – Le groupe de combat est la plus petite unité à remplir un large spectre de missions, chaque homme étant assigné à une mission spécifique (radio, mitrailleuse, lutte antichar etc).

    Section – Environ 30 personnels – La section est le premier échelon à être commandé par un officier. Au combat, il s’agit du premier échelon à vraiment être considéré sur le plan tactique (par exemple, on ne chargera que rarement un groupe de combat de mener un assaut vers un point donné, mais beaucoup plus une section).

    Compagnie – Environ 130 personnels – La compagnie est la plus petite unité administrative autonome dans une armée. C’est aussi la composante de base de l’organisation et de l’emploi forces armées, quel que soit son rôle.

    Bataillon – Environ 800 personnels – Le bataillon, généralement constitué autour de plusieurs compagnies identiques et d’unités de soutien (appui-feu, logistique, transmissions etc.) est le premier échelon militaire capable de mener des opérations indépendantes. Généralement, un bataillon sert à former la base d’un groupement tactique interarmes (GTIA), en absorbant des compagnies d’autre bataillons afin de former une unité temporaire « organisée par tâche ». Les GTIA sont l’outil de base du combat interarmes, et donc de la guerre moderne.

    Régiment – Entre 1 000 et 3 000 hommes environ – Le régiment est un échelon regroupant théoriquement plusieurs compagnies ou bataillons. Cet échelon a tendance à disparaitre, du fait de l’autonomie toujours plus grandes des échelons inférieurs et de la disparation de son rôle sur le champ de bataille.

    Brigade – Entre 3000 et 5000 hommes – La brigade forme une sorte de « mini-armée », organisée autour de plusieurs bataillons identiques constituant sa force de combat principale, d’autres bataillons dits de « manœuvre » ou de « mêlée » (destinés à combattre sur une ligne de front, comme l’infanterie ou la cavalerie), de bataillons de soutien (artillerie, génie, logistique etc.) et d’une unité de commandement.

    Division – Entre 10 000 et 30 000 hommes – La division est aujourd’hui généralement le plus large échelon atteint par une armée. La division reprend le concept de « mini-armée » d’une brigade, mais en l’étendant, disposant de plus nombreuses et plus diverses unités de support spécialisées etc. Il est très difficile de projeter plus d’une division.

    Corps d’armée – Entre 40 000 et 80 000 hommes – Le corps d’armée est quasiment impossible à former hors d’opérations de coalition. A l’échelle contemporaine, il s’agit d’une véritable armée, disposant de toutes les capacités imaginables.



    Calcul du total du matériel nécessaire pour les DDT
    ATTENTION : CE CALCUL VISE A DONNER UNE IDEE DU TOTAL, ET SA PRECISION N'EST PAS GARANTIE. IL EST RECOMMANDE DE PRODUIRE BATAILLON PAR BATAILLON EN USANT DES REFERENCES DONNEES DANS LE DOCUMENT PRINCIPAL

    Bataillon de commandement de la division : 2 fois
    • 780 personnels [1 personnel = 1 ALI]
    • 8 transports de troupe blindés
    • 174 véhicules tout-terrain
    • 24 véhicules de transmission
    • 16 camions de transport
    • 4 camions-citernes
    BIL : 40 fois
    • 32,960 personnels
    • 6,840 lance-roquettes
    • 7,240 lance-missiles antichars
    • 7,080 mitrailleuses lourdes
    • 800 mortiers légers
    • 2,520 camions de transport
    • 320 camions-citernes
    • 1,560 véhicules légers tout-terrain
    • 160 canons antiaériens
    • 80 véhicules de transmissions
    BADT : 8 fois
    • 5,600 personnels
    • 256 canons tractés
    • 64 lance-roquettes multiples
    • 64 véhicules de transmissions
    • 8 véhicules radar
    • 512 véhicules légers tout-terrain
    • 96 camions-citernes
    • 352 camions de transport
    • 16 bulldozers
    • 16 chars de dépannage
    • 192 canons antiaériens
    BLBDT : 8 fois
    • 1,840 personnels
    • 104 camions-citernes
    • 320 véhicules légers tout-terrain
    • 8 véhicules de transmission
    • 432 camions de transport
    BGBDT : 8 fois
    • 5,200 personnels
    • 40 véhicules de transmission
    • 128 camions de transport
    • 48 camions-citernes
    • 48 véhicules blindés légers
    • 64 véhicules de déminage
    • 96 bulldozers
    • 32 ponts mobiles
    BRBDT : 8 fois
    • 3,680 personnels
    • 64 chars légers
    • 16 chars de dépannage
    • 16 véhicules de transmission
    • 128 camions
    • 64 citernes
    • 464 véhicules légers tout-terrain
    • 1,216 lance-missiles antichars
    • 352 mitrailleuses lourdes
    • 352 lance-roquettes
    BCBDT : 8 fois
    • 1,600 personnels
    • 32 transports de troupes blindés
    • 32 véhicules de transmission
    • 32 camions de transport
    • 32 camions-citernes
    • 224 véhicules légers tout-terrain
    • 32 véhicules légers tout-terrain
    • 8 véhicules de transmission
    • 16 camions-citernes
    • 16 camions de transport
    • 96 canons antiaériens mobiles
    • 8 véhicules radar
    BAADDT : 2 fois
    • 660 personnels
    • 64 lance-missiles antiaériens mobiles
    • 8 véhicules radars
    • 72 camions de transport
    • 18 véhicules de transmission
    • 12 camions-citernes
    • 56 véhicules légers tout-terrain
    BRDDT : 2 fois
    • 920 personnels
    • 108 chars légers
    • 8 transports de troupes blindés
    • 12 chars de dépannage
    • 4 véhicules de transmissions
    • 32 camions de transport
    • 16 camions-citernes
    • 28 véhicules légers tout-terrain
    • 4 bulldozers
    • 28 lance-roquettes
    • 128 missiles guidés antichars
    • 20 mitrailleuses lourdes
    BADDT : 2 fois
    • 1,400 personnels
    • 48 canons tractés
    • 32 lance-roquettes multiples
    • 14 véhicules de transmissions
    • 2 véhicules radar
    • 68 véhicules légers tout-terrain
    • 24 camions-citernes
    • 88 camions de transport
    • 4 bulldozers
    • 12 transports de troupes blindés
    • 4 chars de dépannage
    BLDDT : 2 fois
    • 920 personnels
    • 52 camions-citernes
    • 160 véhicules légers tout-terrain
    • 2 véhicules de transmissions
    • 216 camions de transport
    BGDDT : 2 fois
    • 1,400 personnels
    • 10 véhicules de transmission
    • 32 camions de transport
    • 12 camions-citernes
    • 16 véhicules blindés légers
    • 16 véhicules de déminage
    • 24 bulldozers
    • 8 ponts mobiles
    • 16 chars de dépannage
    LAR : 2 fois
    • 1,080 personnels
    • 32 hélicoptères moyens
    • 16 hélicoptères lourds
    • 24 hélicoptères d’attaque
    • 24 hélicoptères légers
    • 78 lance-roquettes
    • 78 lance-missiles antichars
    • 78 mitrailleuses lourdes
    • 10 mortiers légers
    • 312 ALI (infanterie)



    Calcul du matériel nécessaire au CEERF
    ATTENTION : CE CALCUL VISE A DONNER UNE IDEE DU TOTAL, ET SA PRECISION N'EST PAS GARANTIE. IL EST RECOMMANDE DE PRODUIRE BATAILLON PAR BATAILLON EN USANT DES REFERENCES DONNEES DANS LE DOCUMENT PRINCIPAL

    • 11,160 personnels
    • 120 chars d’assaut
    • 124 chars légers / véhicules de combat d’infanterie
    • 264 véhicules de combat d’infanterie
    • 248 transports de troupes blindés
    • 36 chars de dépannage
    • 56 véhicules de transmissions
    • 347 camions de transport
    • 157 camions-citernes
    • 376 véhicules légers tout-terrain
    • 72 véhicules blindés légers
    • 40 bulldozers
    • 936 lance-roquettes
    • 944 lance-missiles antichars
    • 312 mitrailleuses lourdes
    • 64 mortiers tractés
    • 16 mortiers légers
    • 16 véhicules radars
    • 48 canons antiaériens mobiles
    • 8 ponts mobiles
    • 16 véhicules de déminage
    1313

    Bureau du Maître de l'Arsenal

    Commandement de la Classis I stationné à Strombola et en hémisphère occidental



    Drapeau

    A l'attention des goujats des mers wanmiriens, de Kotios et autres forbans de bonne volonté, le Patrice, le Sénat et le Conseil Communal de Velsna te salue.

    Excellences pirates,

    Il est venu à mes oreilles des histoires fort intéressantes au sujet de la recrudescence des activités dans les eaux internationales. D'ordinaire, je n'ai que peu de patience avec les sans bannières et ceux qui répandent l'insécurité dans les océans, pillant, volant et s'en prenant au pouvoir d'achat des hommes et femmes de mérite. Mais je vous écrit aujourd'hui en tant que potentiel partenaire commercial. Il est vrai, je dois l'admettre, que votre coup d'éclat à l'encontre d'un cargo commercial kah tanais a retenu notre attention. Ce faisant, nous pensons qu'il serait bon de vous fournir une opportunité commerciale juteuse et qui soit dans les limites de vos compétences prédatrices de haut vol.

    Ainsi, nous vous proposons la tenue d'une réunion, à Kotios, si vous le voulez, afin que nous puissions aborder cette perspective à tête reposée. Vous n'êtes bien entendu pas sans savoir que la Grande République paie toujours ses dettes. Aussi, soyez assurés que le butin sera au rendez vous, et que la paie sera bonne.



    Je vous prie d’agréer l'expression de mes plus sincères et aimables salutations.

    Ainsi a été fait ce courrier à la date du 8 mars 2015 par son excellence sénateur et Ammiraglio dans les mers de l'hémisphère d'occident.
    Quirino Becko.


    a
    1155
    shinbun'soku

    COMMUNIQUÉ OFFICIEL

    11 Mai 2015

    Chers partenaires et utilisateurs,

    Face aux récentes évolutions réglementaires concernant les médias et la presse au Fujiwa, Shinbun'Soku souhaite réaffirmer son statut unique de plateforme sociale internationale. Notre conseil d'administration a adopté aujourd'hui une réorganisation majeure de notre structure. Nous vous annonçons solennellement la création de Shinbun'Soku International, une entité juridique indépendante basée à Heon-Kuang afin d'assurer une autonomie totale des serveurs et des données pour nos utilisateurs étrangers, principalement basé au Negara Strana et au Wanmiri. La décision d'un maintien des équipes éditoriales locales dans chaque pays à également été adoptée accompagné d'une sanctuarisation des contenus internationaux hors de toute régulation nationale.

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    Wanmiri : une (non-)économie désastreuse

    Alors que s'entament des discussions présagées depuis déjà un moment sur la question de l'intégration du Wanmiri au sein de l'OND, viennent s'ajouter d'autres interrogations portées par divers économistes (parfois d'écoles opposées) en Sylva. Et la première de ces questions est : pourquoi l'OND tient-elle à diviser par deux le PIB/habitant de l'ensemble de ses membres ? Le pays est connu pour son extrême pauvreté et son économie lancinante, malgré les efforts démesurés d'investisseurs internationaux pour faire de ce pays du tiers monde une nation où les famines sont vaincues. Les points d'études de l'économie du pays sont nombreux, avec de nombreux axes critiques sur son fonctionnement en lui-même et sur son incompatibilité avec les modèles libéraux des membres de l'OND. Difficile de voir le Wanmiri comme un membre à part entière et non une simple usine de sous-traitance à bas prix pour abuser d'une masse humaine déshumanisée telle des unités de production humaines mesolvardiennes. Si certains se demandent qui est venu en premier entre l'œuf et la poule, les économistes sylvois se demandent plutôt entre le mesolvardien moyen et le wanmirien médian, lequel fut en premier asservi comme un esclave.
    Il convient également de comprendre que derrière son apparence de pays pauvre, le Wanmiri est bien plus que ça : un pays très pauvre, repère de détournements de fonds et paradis fiscaux dignes de Velsna, selon des mécanismes ambitieux qu'il convient d'étudier.

    La pauvreté généralisée au Wanmiri, véritable pléonasme :

    Sera attaqué en premier temps le point le plus évident, et même facile, de cette critique : l'omniprésente misère du pays. Il suffit de se pencher sur ses actualités pour constater avec intérêt le quotidien déplorable du pays : famines, services publics surchargés, individus lynchés dans des camps de réfugiés. Les nouvelles sont si pessimistes qu'une éruption volcanique se retrouve classée comme un fait divers perdu dans ce flot constant d'austérité.
    Mais au-delà de la moquerie gratuite (qui, aussi peu inspirée soit-elle, reste difficilement évitable), il convient de se pencher sur les causes systémiques qui font ces lacunes sociétales multiples, à savoir l'économie évidemment. Une analyse du Wanmiri met en évidence de nombreux éléments clés :
    -La croissance démographique est une cause et une conséquence de pauvreté. L'industrie et le secteur public ne peuvent pas suivre, amenant à des populations affamées et sous-éduquées incapables de trouver du travail et de contribuer à leur pays. En résulte des incultes qui survivront et, faute d'éducation, feront des essaims d'enfants (avec un taux de mortalité infantile alarmant) qui entretiennent alors le cercle vicieux.
    -Plus en détail, le manque de main-d'œuvre qualifiée, en partie à cause de dysfonctionnements profonds du système éducatif, si importants qu'ils devront être revus en détail.
    -L'impossibilité d'avoir une ascension sociale dans un contexte où l'économie n'offre que trop peu d'opportunités et l'éducation ne permet pas de les saisir. Les gens sont pauvres parce qu'ils l'étaient depuis toujours et le resteront à jamais, parce qu'ils le sont actuellement, et que rien ne permet de changer ça avec la dynamique du moment.
    -Une planification économique désastreuse digne d'une classe politique socialiste, mais n'ayant lu aucun livre d'économie de gauche. Les capitaux tournent en rond dans une pensée court-termiste et avec une absence totale de projection pour résoudre les crises à venir. Pire, cette économie finit par davantage alimenter des secteurs privés (second point sur lequel nous reviendrons).
    -Une direction économique doublement douteuse quand on prend en compte l'orientation politique dans la continuité des mouvements socialistes et communalistes mondiaux. S'observe en effet un important développement du complexe militaro-industriel avec la mise en place d'une politique commerciale active dans ce domaine, exploitant directement les mauvaises conditions de vie des citoyens pour tirer vers le bas leurs salaires et les charges.

    La faillite du système scolaire.

    L'éducation est (à raison) considérée en Sylva comme le pilier de la civilisation, donnant à chaque citoyen les outils pour façonner un pays prospère. Il n'est pas possible d'avoir un pays riche avec une population inculte, incapable de faire tourner l'économie ou de s'impliquer politiquement pour servir ses intérêts. Cela ne peut donner qu'un ersatz de civilisation que l'on tolère sur la scène internationale parce qu'elle dispose d'un semblant de force de travail ou militaire à l'instar des Saint Empire de Karty et consort.

    Et les chiffres qui devraient pourtant être très optimistes sont rattrapés par une réalité terrible : le dispositif scolaire wanmirien est complètement incapable de répondre à sa fonction. Au-delà du nombre d'habitants bien trop élevé pour accueillir suffisamment d'étudiants, la qualité, elle aussi, n'est pas au rendez-vous. Il ne suffit pas de construire des écoles, il faut aussi des professeurs, qui nécessitent des gens qualifiés, et donc une jeunesse éduquée. On se retrouve à nouveau dans un cercle vicieux où les wanmiriens partent de si loin qu'il faudrait des générations entières pour rattraper ce retard et ne plus être un simple pays du tiers monde.

    Pire encore, le système scolaire a reçu des investissements dans des domaines qui ne contribuent pas à constituer une économie suffisante pour rendre fonctionnel d'autres domaines. Les écoles de sciences et techniques qui permettent de former les ingénieurs et techniciens qui bâtiront l'économie sont rares et en manque de moyens (et essentiellement kah-tanais, les wanmiriens n'ayant même pas les acquis pour en construire malgré les financements). On se retrouve donc avec des académies avant tout construites dans les domaines maitrisés par les wanmiriens, amenant à former davantage d'individus dans ces domaines et à lancer des dynamiques qui ne servent pas. On se retrouve avec des cadres (statistiquement rares) travaillant dans des secteurs saturés.

    Et vient même un ultime problème : la misère ambiante déjà évoquée ne sert pas l'éducation. Comment compter sur une présence assidue des élèves quand ceux-ci ont des transports limités, sont souvent malades à cause de l'hygiène et des règles sanitaires (eau courante souvent absente, pas de systèmes d'égouts, vaccination rare), ou qu'ils doivent aider leurs parents dans leurs tâches professionnelles et ménagères dans de petits ateliers et champs. On se retrouve donc avec un système éducatif très inégalitaire qui, bien qu'officiellement accessible, l'est de facto uniquement pour les foyers capables d'assumer des déplacements et de se passer de leurs enfants pendant la journée.
    Ces facteurs cumulés amènent à une jeunesse sous-qualifiée et ne répondant pas aux réalités des besoins sur le terrain, et ce, malgré les gigantesques investissements, qu'il conviendrait d'ailleurs d'étudier...

    L'Operasi Renaisans, ou le plus gros braquage du siècle.

    Le Wanmiri s'était illustré pour "l'opération renaissance", gargantuesque projet international d'investissements pour permettre à divers États d'aider gracieusement ou de développer leurs intérêts. Véritable occasion de raviver l'économie du pays et de moderniser ses infrastructures pour le sortir de la misère, cela s'est soldé par le plus gros détournement de fonds, blanchiment et évasion fiscale jamais connu.
    Une multitude de procédés savamment étudiés ont été opérés pour rediriger ces investissements et en capter les liquidités qui n'ont pas du tout fini dans la reconstruction du pays. Les conflits d'intérêts et les appels d'offre truqués avec une corruption généralisée étaient les premières formes d'expression de ces détournements. Une grande part de ces investissements s'est retrouvée dans des contrats aux prix artificiellement gonflés, ou aux résultats bien inférieurs à ce qui était demandé (avec en particulier des économies sur l'ensemble des normes sécuritaires et architecturales, par exemple). Dans le cas des investissements matériels (ciments, acier ou outils), on s'est retrouvé avec un gigantesque marché noir pour liquider ces capitaux, quitte à saboter des projets toujours plus retardés.

    Les nombreux échelons de l'administration socialiste wanmirienne ont également été très favorables à des détournements moins subtils avec des fonctionnaires se servant ouvertement dans les caisses, falsifiant les bilans comptables, achetant le silence des témoins . D'autres projets avaient pour simple fonction de blanchir l'argent détournée, avec des offres de consultation ou d'analyses et diagnostiques en tout genre, occasion de payer de gigantesques factures pour des sociétés aux sièges sociaux flous, pour des résultats douteux (typiquement des dépenses faramineuses en changements de locaux ou chartes graphiques).

    Combien d'investisseurs tanskiens ont apporté des sommes gigantesques, surprenamment réinvesties pour acheter des matériaux de construction à des entreprises tanskiennes ? Difficile de nier les manœuvres servant à profiter du flou administratif omniprésent du Wanmiri pour faire apparaitre de grosses sommes d'argent dans des projets ultra-margés. On se retrouve ainsi avec un PIB ultra-stimulé par ces mouvements de fonds, mais ne représentant aucune création réelle de valeur (la plaisanterie des économistes dans la forêt image très bien la chose). Pour dire, le Wanmiri paraît économiquement encore plus actif que Caratrad. Et si ce pays saxon est en effet très pauvre et arriéré, véritable quota de minorité dans l'OND, il reste loin d'égaler la misère totale du Wanmiri dans les faits.
    Et puisse qu'il est question de Caratrad, cela nous amène à étudier l'un des plus gros bénéficiaires de ce casse du siècle...

    PaRAND Corporation : plus gros bénéficiaire des investissements wanmiriens !

    Le Wanmiri, pays sinistré avec des infrastructures lacunaires et des problèmes humanitaires importants, aurait logiquement investi l'essentiel de ses apports pour résoudre ces manquements. Le plus gros versement aurait très certainement servi dans le système médical, éducatif ou encore... non, le plus gros investissement fait avec les aides internationales a fini dans la société PaRAND Corporation au siège social Caratradais. Il faut admettre que des offres de consultation pour harmoniser et définir clairement les besoins matériels et organisationnel d'une force armée selon un contexte géostratégique et politique précis est capital et que la question de la défense relève d'une importance souveraine justifiant des investissements appréciables. Mais force est de constater qu'investir l'intégralité du budget militaire dans des travaux de consultation, au point de ne plus disposer de fonds pour constituer l'armée ainsi planifiée, tient d'un détournement de fonds génial.

    La chose doit tout de même être dite clairement : TOUT le budget a fini dans la définition des effectifs et rien dans leur constitution, et le plus phénoménal est que la manœuvre est passée comme une lettre à la poste. Rien n'a été contesté dans l'administration ou la classe politique wanmirienne. Les hypothèses peuvent dans ce cas se succéder : commissions ou corruption exceptionnelle des fonctionnaires ayant validé cette transaction, ou encore argent sale caratradais réinvesti pour être blanchi comme un investissement wanmirien auprès de PaRAND.

    Mais peut-être qu'éventuellement, dans l'hypothèse où, il se pourrait que le Wanmiri compte produire en toute souveraineté plutôt qu'importer, ce qui justifierait ces investissements et... non, encore une fois non, le complexe militaro-industriel du Wanmiri est tourné vers l'exportation.

    Le Wanmiri, une économie de rente militaire...

    Si PaRAND a reçu des fonds démesurés, les acteurs privés wanmiriens ne sont pas en reste, avec notamment Helia Industries... au détail, prêt qu'ils ne sont même pas Wanmirien. Non, la société est avant tout Pharoise et s'est délocalisée au sud-Nazum pour profiter du quasi-esclavage des populations et s'est vu gâter de démesurées subventions dans le cadre de l'Opération Renaissance. L'industrie militaire a tout simplement doublé grâce aux financements faits pour les parvenus d'Helia. Et il s'agit à peine d'un investissement interne au Wanmiri visant à le faire capter du savoir faire pour se bâtir son propre réseau de fabricants nationaux d'armes, non, le groupe Helia est dédié avant tout à l'exportation, et évidemment à des coûts dérisoires grâce à la main d'œuvre payée en lentilles et grains de riz.

    Le Wanmiri est bien parti pour rejoindre la longue liste des nations à l'activité économique monopolisée par les marchands d'armes du pauvre aux côtés du Miridian, Rasken ou encore Ambarrois. Le Wanmiri pourra au moins dire "Par des pauvres pour des pauvres".

    ... et de drogue.

    Maintenant qu'a été vue la succession de points qui expliquait pourquoi le Wanmiri est pauvre, davantage qu'on ne le pense et que les investissements censés y remédier n'ont rien changé, il conviendrait d'étudier une autre cause systémique de tout ce système qui fait que rien n'évolue : le commerce de la drogue. Elle représente un produit d'exportation faramineux pour les wanmiriens avec naturellement des cartels très bien implantés, et cela a deux conséquences directes :
    -C'est une source de corruption supplémentaire qui déstabilise des régions entières et complique la gestion des travaux de rénovation des infrastructures publiques.
    -C'est un revenu parfois supérieur à un honnête travail. Récolter du pavot est définitivement très mal payé et surtout au Wanmiri, mais en comparaison d'un ouvrier du bâtiment, et tenant compte de l'absence de normes de sécurité impliquant un certain taux de mortalité professionnelle, travailler dans des champs de drogues devient un métier de rêve.

    Et ce n'est là que le bas de la chaine alimentaire du marché de la drogue, mais bien d'autres échelons supplémentaires existent et opèrent dans des conditions toujours plus confortables. Oui, un wanmirien a dix fois plus intérêt (en rémunération et en risque) à servir de mule jusqu'au Lofoten plutôt que de faire chaudronnier. Et ne parlons pas des équivalents des postes de cadre qui peuvent se faire des marges démesurées.

    La drogue est ainsi une cause de criminalité contribuant directement à la misère et perte de contrôle de l'État socialiste, mais aussi une issue pour les plus affamés. Autrement dit, c'est un cercle vicieux supplémentaire dans ce pays, au point qu'il peut se qualifier à l'instar du Grand Kah de Roue, mais plutôt une roue libre, une roue qui ne tourne pas rond, mais une roue qui finira par tourner;

    Une menace pour le marché du travail de l'OND

    Mais il s'agirait de revenir à une question parallèle à l'économie wanmirienne, à savoir son impact dans l'économie de l'OND. Le premier constat est le déversement de main-d'œuvre bon marché fuyant la misère de leur patrie pour des salaires occidentaux. Cela entrainera systématiquement une mise en concurrence des travailleurs avec une baisse des salaires et des conditions de travail et de sécurité.
    Il faut aussi s'attendre à des échanges très inégaux entre l'OND et le Wanmiri, qui renforceront la position de "pays pauvre" de ce dernier. Incapable de produire des biens de qualité, il devra se fournir massivement en produits manufacturés de l'OND et, pour maintenir une balance commerciale stable, exporter des quantités astronomiques de produits low cost (y compris militaires).
    Cela pourrait amener aussi à une délétère mise en concurrence des entreprises où le savoir-faire sera négligé au profit de biens de consommation toujours plus abordables. On risquera de voir des délocalisations massives à destination du Wanmiri pour survivre à la concurrence toujours plus féroce.

    Autrement dit, une ouverture économique entièrement libéralisée et sans mesure protectionniste pourrait représenter un raz de marée sur nos marchés, pour les tirer vers le bas, au plus grand bonheur des investisseurs les plus puissants.

    Mais quelles solutions ?

    Apporter une critique est aisé face à une économie aussi catastrophique que celle du Wanmiri, mais serait pertinent si la fonction de ladite critique était de soumettre des solutions avec une volonté de conséquence. C'est pour cette raison que nous nous pencherons sur cet exercice en plusieurs grands axes de solutions :

    -Le premier, assurer de bonnes conditions sanitaires avec des programmes pilotés par un organisme international. Hors de question de laisser des fonctionnaires corrompus revendre au marché noir des médicaments, il s'agit de planifier et de diriger l'établissement d'un système de santé efficace pour permettre une qualité de vie suffisante aux habitants (et aux enfants). Il faut que les plus jeunes puissent se rendre à l'école.

    -Lancer une campagne d'éducation sexuelle avec mise à disposition de contraceptifs, pour mettre fin à cette croissance démographique exponentielle qui paralyse dans la misère et un modèle d'exploitation désastreux le pays.

    -Mettre en place une coopération académique d'ampleur non pas seulement pour construire des écoles, mais aussi pour envoyer des professeurs qualifiés au Wanmiri et recevoir des correspondants dans l'OND. Cette méthode éprouvée en Sylva permet de constituer progressivement une population qualifiée qui finira par disposer d'un savoir-faire suffisant pour former elle-même ses générations suivantes et obtenir un système éducatif autonome.

    -Combattre le marché de la drogue en s'attaquant à tous les plans : production, distribution et vente. Pas un champ de pavot ne doit subsister, pas une mule ne doit passer, pas un citoyen ne doit acheter. Il faut saigner à blanc cette économie délétère.

    -Et à partir de ces mesures qui établiront de solides fondations, pourra se faire une transition pour constituer une industrie de pointe et un secteur tertiaire à haute valeur ajoutée, avec une population toujours plus riche et instruite qui pourra s'impliquer politiquement. La baisse de la misère et la hausse de la qualité de vie devrait également amener à un niveau plus raisonnable la corruption. Et enfin, l'attractivité économique du pays devrait être relancée, ce qui lui permettrait de s'intégrer dans les échanges mondiaux autrement que comme une usine tiers-mondiste quasi esclavagisée, pour passer à des rapports d'égaux à égaux.
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    Commissariat Suppléant à la Sûreté
    Rapport de situation – Mouvements Communalistes au Wanmiri
    Classification : Restreint – Suivi stratégique
    Rédacteur : Panopticon 16
    Destinataire : Grande Camarade N°1


    1.1 Introduction

    L’implantation des mouvements communalistes au Wanmiri suit une dynamique ascendante, avec des avancées notables dans les zones rurales et périurbaines. L’influence idéologique et logistique exercée par nos réseaux dans la région porte ses fruits, consolidant la structuration du mouvement autour d’un modèle d’organisation horizontal et populaire, en rupture avec les institutions politiques et économiques traditionnelles du pays.

    L’objectif stratégique demeure le même : renforcer l’autonomie des structures locales, affaiblir la dépendance aux institutions nationales et poser les bases d’une économie communautaire autosuffisante, capable de supplanter progressivement les circuits marchands classiques et de briser l’emprise des investissements étrangers issus des blocs ploutocratiques.

    Nos agents en charge de l’encadrement idéologique et de la formation politique des cellules locales rapportent une réception globalement positive de la doctrine communaliste, bien que des résistances culturelles et économiques persistent chez certains secteurs de la population, notamment ceux ayant bénéficié des premières vagues d’investissements étrangers.


    2.1 Objectifs

    Les factions que nous soutenons poursuivent une série d’objectifs convergents :

    • Affaiblir l’emprise de l’État central en promouvant des alternatives politiques locales autonomes, fondées sur des assemblées populaires et des structures de gestion décentralisées.
    • Développer un réseau de coopératives pour soustraire la production agricole et artisanale aux circuits de distribution contrôlés par les multinationales étrangères et les élites locales affiliées aux blocs ONC et OND.
    • Structurer un mouvement social radical et autonome, capable de s’affranchir des logiques partisanes et des institutions politiques traditionnelles, tout en demeurant imperméable aux récupérations par les forces modérées et réformistes.
    • Élargir la base militante par l’éducation populaire, en diffusant la pensée communaliste via des cercles de formation, des journaux indépendants et des actions locales visant à démontrer par le fait la supériorité du modèle autogestionnaire.


    3.1 Organisation

    Les cellules communalistes fonctionnent selon un modèle horizontal, évitant toute hiérarchisation rigide afin de minimiser les risques d’infiltration et de récupération politique inopportune.

    Chaque structure locale s’articule autour :

    • D’une assemblée communautaire qui décide des actions à mener et assure la gestion démocratique des ressources locales.
    • De comités d’action chargés d’appliquer les décisions des assemblées : auto-défense, organisation du travail, actions de propagande et de sensibilisation.
    • D’un réseau de coordination informel, reliant les différentes cellules à l’échelle régionale et facilitant l’échange de ressources, d’informations et de stratégies.

    Nos agents sur place notent une progression encourageante de ces structures, particulièrement dans les zones agricoles reculées, où la méfiance envers l’État central et les multinationales étrangères joue en notre faveur. Nos camarades semblent avoir adopté une approche pragmatique visant à ancrer le modèle autogestionnaire dans le quotidien des communautés locales.

    Leurs actions se déclinent en plusieurs axes :

    • Création et gestion de coopératives agricoles et artisanales, fournissant aux producteurs locaux une alternative aux circuits commerciaux classiques et limitant leur dépendance aux grandes entreprises et aux intermédiaires commerciaux.
    • Éducation politique et autonomisation des communautés, par le biais d’ateliers de formation, de journaux militants et d’actions de sensibilisation auprès des populations rurales et ouvrières.

    Et à terme, nous espérons pouvoir dédier une part plus conséquente de leur activité à l'action directe :

    • Réappropriation des terres et des ressources, via des campagnes de pression sur les autorités locales et, lorsque nécessaire, des occupations directes de terres exploitées par des investisseurs étrangers.
    • Pression sur les autorités locales et institutions internationales, à travers des manifestations, des campagnes de dénonciation et des actions de lobbying en faveur d’une reconnaissance des structures communalistes comme entités légitimes d’organisation sociale et économique.



    4.1 Oppositions & menaces

    Bien que la progression des mouvements communalistes soit indéniable, plusieurs facteurs de friction doivent être surveillés de près :
    Réaction des forces gouvernementales : si l’État central tolère encore ces expérimentations locales, sous prétexte de pluralisme politique et d’initiatives de développement, l’influence croissante du mouvement pourrait à terme provoquer une répression accrue. Des services de renseignement étrangers, pourraient du reste à alerter leurs partenaires sur l’expansion d’un “communalisme subversif”.

    Conflits avec les investisseurs étrangers : les grandes entreprises nazumis et eurysiennes opérant dans le pays ne resteront pas passives face à la montée en puissance des structures autogérées, qui menacent directement leur mainmise sur l’économie locale.

    Rivalités internes et fragmentation du mouvement : certains courants, influencés par des idéologies réformistes, cherchent à négocier avec les institutions existantes plutôt que de les supplanter, ce qui pourrait affaiblir l’unité et la radicalité du projet communaliste. Il convient de mettre en avant le caractère dual du gouvernement local, et de s'appuyer sur la présence institutionnelle de ses éléments les plus radicaux, plutôt que de concevoir cette entité comme un bloc compact.

    4.2 Opportunités & recommandations

    Malgré ces risques, la dynamique actuelle offre une opportunité stratégique majeure pour l’expansion de notre influence dans la région. Pour consolider cette avancée, nous recommandons :

    • L’intensification du soutien logistique et financier aux cellules communalistes, en priorisant les structures les plus prometteuses et les plus ancrées localement.
    • Le renforcement de la formation idéologique et tactique des cadres militants.
    • L’accélération de la structuration en réseau, en mettant en place des canaux sécurisés de communication et de coordination entre les cellules locales et leurs alliés au sein de la population urbaine et ouvrière.
    • La mise en place d’une stratégie de pression graduelle sur l’État central, visant à obtenir une reconnaissance légale des structures communalistes, tout en maintenant une capacité de confrontation directe en cas d’opposition gouvernementale. La préparation d’une réponse proactive aux tentatives de répression, en développant des structures d’auto-défense adaptées aux risques potentiels, tout en continuant à présenter le mouvement comme une initiative pacifique, populaire et démocratique.


    5. Conclusion

    Grâce à notre appui, nos camarades ont consolidé leurs bases et démontré leur capacité à structurer une alternative viable aux modèles économiques et politiques dominants. Si nos succès sont encore embryonnaires, nous pouvons nous attendre à un tournant favorable à l'Union dans les prochaines années. Le pays tout entier est sur le seul de grands changements dont nous devons impérativement profiter. Cependant il est impératif d’anticiper les offensives adverses et d’accélérer l’ancrage local et national des structures communalistes, afin de rendre leur existence irréversible. Nous recommandons à la grande camarade N°1 de porter cette situation à l'intention du commité.
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    La Rente
    L'actualité de l'économie.

    03/11/2015
    L'indépendance des investissements kah-tanais au Wanmiri : une transition vers la souveraineté économique


    Du soutien à l’autogestion : comment le modèle kah-tanais transforme l’économie wanmirienne de l’intérieur.

    Péniche fleuve


    Depuis le début de leur implantation au Wanmiri, les investissements kah-tanais ont suivi une logique bien distincte de celle des grands capitaux internationaux. Contrairement aux injections massives de fonds étrangers visant un retour sur investissement immédiat sous forme d'extraction de ressources ou de profits, les initiatives kah-tanaises ont été pensées comme un levier de transformation économique durable, reposant sur un principe fondamental : le transfert progressif de propriété et de gestion aux travailleurs et communautés locales.

    Cette approche a mené à l’émergence d’un écosystème où éducation, production et organisation économique interagissent de manière fluide. Les écoles forment des générations nouvelles, qui intègrent à leur tour les structures économiques coopératives créées avec le soutien initial kah-tanais, avant de participer à l’élaboration d’un modèle autonome fondé sur la gestion collective des moyens de production. Aujourd’hui, après plusieurs années de maturation, les premiers effets de cette stratégie commencent à se faire sentir.

    Le modèle économique kah-tanais repose sur un concept simple mais révolutionnaire pour une économie autrefois dominée par l’exploitation privée : le travail collectif doit produire une richesse redistribuée, plutôt qu’accumulée par une élite financière.

    Les premières coopératives de production ont été établies autour des secteurs clés de l’agriculture et de la transformation alimentaire, afin de sécuriser les besoins essentiels et de réduire la dépendance aux importations. Ces coopératives ont été financées et équipées grâce à des fonds kah-tanais, avec une clause fondamentale : elles ne devaient pas rester des enclaves étrangères, mais évoluer vers une appropriation collective par les travailleurs eux-mêmes.

    L’élément central de cette transition a été la mise en place d’un système de rachat progressif, où une partie de la plus-value générée par l’activité des travailleurs est utilisée non pas pour rémunérer des investisseurs privés, mais pour rembourser progressivement l’investissement initial et permettre aux collectifs de devenir propriétaires des moyens de production.

    Ce mécanisme a permis de poser une base économique solide et équitable, où les profits restent au sein des communautés locales au lieu de partir vers l’étranger. À mesure que les entreprises atteignent leur seuil de remboursement, les travailleurs deviennent intégralement propriétaires de leur outil de travail, consolidant ainsi un tissu économique à la fois productif et résilient.

    Parallèlement à l’implantation des premières structures économiques coopératives, un effort massif a été déployé dans l’éducation. L’analphabétisme et le manque de qualifications professionnelles avaient longtemps constitué un frein majeur à l’autonomie du pays.

    Le Grand Kah a investi non seulement dans l’éducation primaire et secondaire, mais aussi dans la formation universitaire et technique, afin de garantir que la main-d’œuvre du futur ne soit pas simplement adaptée à l’exécution de tâches basiques, mais capable de concevoir, d’innover et de gérer des structures complexes.

    Dès les premières années du programme, les écoles kah-tanaises ont introduit des méthodes pédagogiques axées sur la coopération, l’apprentissage collectif et la prise de décision horizontale, formant ainsi des étudiants non seulement compétents dans leurs domaines, mais aussi habitués aux modes de gestion coopérative.

    Aujourd’hui, les premières générations formées dans ces écoles commencent à intégrer le marché du travail. Ce phénomène marque un tournant décisif dans la structuration du pays : les diplômés retournent souvent dans leurs régions d’origine non pas pour intégrer les vieilles structures capitalistes héritées du passé, mais pour renforcer les réseaux coopératifs et solidaires qui émergent progressivement.

    Dans l’éducation elle-même, les premiers enseignants formés par les universités kah-tanaises commencent à remplacer progressivement les formateurs étrangers, apportant avec eux une connaissance plus fine des réalités locales et renforçant l’appropriation culturelle du modèle éducatif.

    En parallèle, la recherche appliquée commence également à produire ses premiers résultats. Des laboratoires spécialisés dans l’agriculture tropicale, la production énergétique durable et les infrastructures adaptées aux climats et réalités locales ont vu le jour, souvent en partenariat avec des instituts kah-tanais. Plutôt que de se comporter en simples extensions académiques étrangères, ces centres deviennent des pôles d’innovation régionaux, capables de proposer des solutions adaptées au contexte wanmirien plutôt que d’importer des modèles préconçus.

    Contrairement aux investissements traditionnels qui cherchent à intégrer le Wanmiri dans une logique d’économie mondiale dominée par les grandes puissances financières, le modèle kah-tanais vise à ancrer le développement économique dans une structure locale et maîtrisée.

    Les coopératives agricoles, industrielles et de services ne sont pas des entités isolées : elles sont interconnectées par des réseaux de distribution gérés de manière démocratique, qui permettent d’assurer une autonomie progressive vis-à-vis des circuits commerciaux dominés par les multinationales étrangères.

    Des banques coopératives ont été mises en place pour garantir un accès au crédit en dehors des logiques spéculatives des grands groupes financiers. Ces institutions, alimentées en partie par les revenus des coopératives les plus prospères, permettent de financer de nouvelles initiatives locales, sans passer par les mécanismes classiques d’endettement imposés par les banques étrangères.

    De même, les étudiants formés dans les universités kah-tanaises ne se contentent pas de chercher des opportunités individuelles : beaucoup s’organisent en collectifs pour lancer de nouvelles initiatives, qu’il s’agisse d’ateliers de fabrication, de nouvelles infrastructures agricoles ou encore de pôles de recherche appliquée.

    Si le modèle d'économique démocratique a déjà produit des effets tangibles, le processus est encore en cours. La transition vers une économie pleinement coopérative et indépendante repose désormais sur plusieurs défis cruciaux. En effet, l’autosuffisance industrielle reste un objectif à atteindre : de nombreuses infrastructures de base restent largement dépendantes de l’importation de matériaux et d’équipements, bien que des efforts significatifs aient été faits pour développer des filières locales.

    La gestion des ressources naturelles est également un enjeu majeur. Le pays dispose encore d’importants gisements inexploités de matières premières, et l’objectif des nouvelles élites techniques formées est d’assurer leur exploitation en dehors des logiques prédatrices du passé.

    Enfin, la gouvernance économique est en train d’évoluer. Les premières coopératives arrivées à pleine autonomie doivent désormais servir de modèles pour structurer un système économique plus large. L’intégration progressive de ces structures dans un cadre de planification démocratique permettra d’éviter les déséquilibres, les disparités régionales et la formation d’oligarchies économiques.

    Loin d’être une aide extérieure classique, le soutien kah-tanais au Wanmiri s’est structuré autour d’un principe de transmission : transmettre non seulement des infrastructures et des fonds, mais surtout des méthodes, des savoir-faire et une culture économique fondée sur la coopération et l’autogestion. Ce modèle commence aujourd’hui à porter ses fruits : des coopératives qui s’émancipent, des travailleurs qui deviennent collectivement propriétaires de leurs outils de production, une éducation qui produit des diplômés formés aux réalités locales, des structures bancaires indépendantes qui assurent une autonomie financière.

    Il reste encore du chemin à parcourir, mais le Wanmiri est en train de s’extraire du sous-développement non pas en intégrant passivement l’économie mondiale, mais en créant sa propre dynamique interne, fondée sur la souveraineté et l’intelligence collective. C’est peut-être là une véritable révolution qui se joue sous nos yeux.
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    Un nouveau bruit en ville.

    La soirée avait commencé comme toutes les autres, avec cette hésitation fugace propre aux jeunes femmes qui savent que les nuits, à Sivagundi, sont rarement faites pour elles. Mais Mirah avait décidé de passer outre. Sa colocataire lui avait parlé de ce club, le Silo 5, planqué derrière les anciens docks, là où les grues rouillées dormaient encore contre l’horizon de brume. Un lieu sorti de nulle part, paraît-il.

    Elle avait hésité à y aller seule. Mais quoi ? Les cours à l’Université Internationale de Sivagundi lui avaient donné d’autres raisons de ne plus rester dans sa chambre, à relire ses notes de droit comparé. Dehors, les rues sentaient encore la mangue trop mûre et le kérosène. Dedans, les murs du Silo suintaient le métal et la sueur. Pas la même époque. Pas le même monde.

    Et puis il y avait eu ce son.

    Le club vibrait avant même qu’elle pousse la porte.

    Dehors, la nuit restait fidèle à elle-même : chaude, moite, collante de diesel et de fruits pourris. Mais dedans… dedans, c’était un autre pays. Ou plutôt : un autre monde. Le genre d’endroit dont Mirah savait qu’il ne pouvait pas vraiment exister dans le Wanmiri, même maintenant, même avec les routes neuves et les campus ultramodernes, même avec les banques étrangères qui prêtaient des sourires aux façades et des crédits aux élites.

    Le Silo 5 s’était ouvert sans prévenir, un mois plus tôt, dans la carcasse d’un ancien entrepôt frigorifique. Mirah en avait entendu parler comme tout le monde : murmures entre les cours, flyers mal imprimés au dos des distributeurs d’eau, promesses floues et rumeurs persistantes — que ça venait de loin, que ça sentait l’étranger jusque dans les murs, que ceux qui avaient entendu ça une fois ne rentraient plus jamais vraiment chez eux.

    Alors elle était venue. Seule. Sans rien dire à personne. Et dès les premières notes, elle avait su.

    Pas de mélodie. Pas de refrain. Rien à quoi se raccrocher. Juste des frappes sourdes et froides, venues du sol, comme des coups portés à l’estomac. Puis un râle métallique, un bruit d'usine en agonie, vrillant l’air jusqu'à faire plier l’échine. Ce n’était pas de la musique, pas vraiment. C’était autre chose. Quelque chose qui prenait tout. Le cœur, les os, la peau. Qui remuait derrière les dents. Qui montait dans la gorge et obligeait à fermer les yeux.

    Au début, elle avait cru que les enceintes crachaient un truc raté, un de ces essais de fusion ethno-trap dont raffolent les étudiants de son campus. Mais non. Non. Ce n’était pas ça. C’était crasseux, rampant, comme si on lui grattait l’arrière du crâne avec une lame rouillée, puis que tout d’un coup, un cri synthétique l’emportait dans un tunnel de basse sèche. Une musique sans horizon, qui collait aux dents. Brutale, sale et pourtant... si précise. Pensante. Soignée. Ça montait lentement, comme si quelqu’un retenait l’explosion au bout des doigts. Elle n’avait jamais entendu ça. Jamais.

    Elle s’était laissée happer.

    Autour d’elle, les corps suivaient la même loi : jeunes cadres des nouvelles firmes, étudiantes comme elle, gosses de familles provinciales débarqués dans la capitale avec des fringues trop neuves, travailleurs fatigués qu’on aurait crus sortis d’un chantier, quelques silhouettes queers plus affûtées que des rasoirs. On aurait dit que le Wanmiri entier avait décidé de transpirer ici. De danser comme pour oublier d’où il venait et ce qu’il n’avait pas encore le droit d’être.

    Mirah avait grandi loin de ça. Dans un village écrasé par la latérite et la poussière. Chez elle, on fêtait avec des tambours fendus et des chants qu’elle trouvait déjà trop vieux quand elle avait dix ans. Son père répétait que l’école ne remplissait pas les estomacs. Sa mère, que les livres ne remplaçaient pas les mains. Mais les universités avaient ouvert. Les bourses étaient tombées du ciel avec les investissements étrangers. Et Mirah était partie.

    Depuis, elle n’était plus vraiment de nulle part. Trop instruite pour rester, pas assez pour partir. Étrangère ici comme ailleurs.

    Mais là, ce soir, dans ce vacarme… Quelque chose tenait debout. Quelque chose d’elle. De propre à elle. Qui lui appartenait. Qui appartenait à son monde.

    Elle ne savait pas pourquoi elle avait voulu voir le DJ. C’était idiot. Comme si parler à celui qui tenait les manettes allait lui donner une réponse. Mais il le fallait. Il fallait mettre un visage derrière ce tumulte. Comprendre d’où venait ce son qu’elle n’avait jamais entendu et qui, pourtant, semblait la connaître par cœur. Alors elle s’était frayée un chemin à travers la foule, bousculant les danseurs, évitant les verres levés trop haut, les coudes perdus dans le rythme. Le corps tendu vers l’avant, attiré par la cabine comme on suit la lumière au bout d’un tunnel.

    Difficile de dire quel âge il avait. Ou même d’où il venait. Il aurait pu être local. Ou pas. Peau mate, traits fermés, blouson de cuir usé malgré la chaleur. Une silhouette posée derrière les machines comme un pilote en plein vol. Il ne regardait personne. Juste ses écrans, ses curseurs, les ondes qui ondulaient en temps réel.

    Elle hésita.

    Puis se pencha.

    Il leva à peine les yeux vers elle.

    Mirah ouvrit la bouche pour parler. Demander. Dire quoi ? Elle n’en savait rien, au fond. Ce que c’était. D’où ça venait. Qui il était. Pourquoi ça. Pourquoi ce soir. Pourquoi ça lui faisait ça.

    Mais avant qu’elle dise quoi que ce soit, il plongea la main dans sa veste et en sortit un petit rectangle de plastique. Il le lui tendit sans un mot, en souriant d'un air très doux.

    C'était une carte de séjour.

    Union du Grand Kah. Travailleur temporaire. Tourisme et prestations artistiques. Validité : six mois.

    C’était tout.

    Il replongea aussitôt dans ses platines. Laissait la machine reprendre le contrôle. Et elle, là, plantée devant la cabine, carte toujours en main, comprenait enfin ce qui grondait sous les basses.

    Ça venait de loin.

    Très loin.

    Et ça venait pour rester.


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    Typhon : Le Vent de la Liberté
    Article original de l'Incendie

    [TRIBUNE]

    26 décembre 2015 - Wanmiri : la fausse impuissance et le mépris des solutions locales

    Les idéologues du Partai Sosialis Wanmiria, du Partai Ekosiae Wanmiria et du Grand-Kah prennent la parole à l'Incendie pour une tribune sur la situation du pays, en réaction aux vives critiques exprimées par la presse sylvoise il y a quelques jours.


    L’OND veut sauver le Wanmiri ? Qu’elle commence par ne pas l’asphyxier.

    I - Une condamnation à la misère fabriquée de toutes pièces

    Le dernier article publié dans la presse sylvoise ne manque pas de panache : le Wanmiri serait condamné à la pauvreté par une forme de fatalisme social, un pays rongé par sa propre démographie incontrôlable, incapable de produire quoi que ce soit de valeur, et gangrené par la corruption au point d’être une caricature de pays tiers-mondiste. Un miroir tendu pour conforter le spectateur de l’OND dans l’idée que rien ne peut être fait sans eux, et que le salut du pays ne peut passer que par un contrôle renforcé, une intégration complète au marché international et, bien sûr, l’effacement de toute influence extérieure – en particulier kah-tanaise.

    Cette rhétorique paternaliste n’a rien d’étonnant. Depuis des décennies, les mêmes experts et économistes se succèdent pour expliquer au monde que sans eux, rien ne peut fonctionner. Le Wanmiri, un pays certes pauvre, mais en pleine transformation, est ici décrit comme une aberration économique, une spirale d’échec inévitable. Mais qui bénéficie réellement de ce catastrophisme ? Certainement pas le peuple wanmirien.

    Car il faut rappeler une évidence : le Wanmiri n’est pas condamné à l’échec par sa seule nature. Il est un terrain de pillage, un laboratoire du libéralisme brutal, et surtout une économie volontairement étouffée par ceux qui prétendent vouloir l’aider.

    II - Une pauvreté non pas inhérente, mais organisée

    L’un des arguments les plus brandis par la presse de l’OND est la pauvreté endémique du Wanmiri. Ce n’est pas un secret, ni un point de débat. Mais ce qui est soigneusement ignoré, c’est que cette pauvreté n’est pas un fait de nature. Elle a été construite, verrouillée, organisée.
    Il faut regarder les acteurs en place et leur rôle dans l’économie du pays :
    Les investisseurs étrangers qui, loin de participer à un "redressement économique", ont transformé le Wanmiri en une immense usine à bas coût, une zone de non-droit du travail. Ils n’y sont pas venus pour bâtir un État fonctionnel, mais pour profiter d’un terrain malléable et exploitable à merci.

    Les élites compradores, souvent formées à l’étranger, qui ont abandonné tout projet de construction nationale pour servir de relais dociles aux intérêts commerciaux extérieurs.

    L’asphyxie monétaire et commerciale, où la structure même des échanges est conçue pour empêcher tout développement autonome. Le Wanmiri importe massivement, vend ses matières premières à bas prix et ne peut en retour que consommer ce qu’on lui vend. Une boucle de dépendance structurelle.
    Tout cela n’a rien de naturel. C’est une stratégie de maintien sous contrôle.

    III - Une croissance détournée au profit d’acteurs privés étrangers

    L’Operasi Renaisans est un scandale monumental. Mais le discours de l’OND tente, une fois de plus, d’en détourner les responsabilités en faisant croire que les Wanmiriens sont les seuls coupables.

    Regardons les faits :

    Qui a validé ces investissements ? Les organismes financiers internationaux affiliés à l’OND.

    Qui a bénéficié de ces flux d’argent ? Des entreprises étrangères qui ont fixé elles-mêmes leurs tarifs et leurs conditions.

    Qui a permis cette fuite des capitaux ? Une structure institutionnelle mise en place par les "bailleurs de fonds".

    C’est un pillage économique en règle, mais on voudrait nous faire croire que seuls quelques fonctionnaires locaux ont orchestré ce désastre. Non, ce sont bien les mécanismes mêmes du marché international qui ont garanti cette gigantesque captation de richesse.

    Alors, avant d’accuser le Wanmiri d’être un État défaillant, il faudrait commencer par regarder qui l’a vidé de ses ressources.

    L’Operasi Renaisans devait être un tournant, une chance pour le Wanmiri d’investir dans ses propres infrastructures, de bâtir une économie nationale forte. Elle s’est transformée en un gigantesque siphonnage de fonds vers les banques offshore et les holdings étrangères.

    Des milliards censés moderniser le pays ont servi à gonfler artificiellement le PIB sans que la population ne voie la couleur de ces investissements. Les appels d’offre truqués, les projets surévalués, les entreprises écrans, tout a été mis en place pour garantir que ces flux financiers retournent dans les poches des investisseurs étrangers au lieu d’être réinjectés dans l’économie locale.

    Et pourtant, les solutions existent. Des projets locaux de micro-industrialisation, de coopératives agricoles autonomes, de transformation des matières premières sur place auraient permis de structurer une véritable économie. Mais ces solutions ne rapportent rien aux investisseurs internationaux, alors elles sont ignorées, freinées, étouffées.

    Le discours dominant veut faire croire que le Wanmiri ne sait pas gérer son économie, alors que la vérité est bien plus simple : on ne lui en laisse pas la possibilité.

    IV - L’éducation, un prétexte à une mainmise culturelle

    On nous explique que le système éducatif wanmirien est en ruine, qu’il est incapable de produire une main-d’œuvre qualifiée, qu’il doit être totalement refondu avec l’aide d’experts extérieurs. Mais de quel modèle éducatif parle-t-on ?

    Car l’éducation, au-delà de la transmission de compétences, est aussi une transmission de valeurs, de référentiels, d’une manière de voir le monde. Quand certains "experts" proposent de “réformer” l’éducation wanmirienne, ce n’est pas un simple projet pédagogique, c’est une refonte idéologique.

    Il ne s’agit pas de former des citoyens capables de penser par eux-mêmes et d’œuvrer au développement de leur propre pays, mais de produire une main-d’œuvre docile, formatée aux exigences d’un marché du travail mondialisé où le Wanmiri restera un fournisseur de bras bon marché.

    Les efforts éducatifs ne devraient pas se concentrer sur l’alignement du système wanmirien sur des standards extérieurs, mais sur la consolidation des savoirs locaux, la formation de techniciens, d’artisans, d’ingénieurs capables de répondre aux besoins réels du pays.

    Le Wanmiri manque d’écoles et de formation ? C’était peut-être le cas il y a dix ans. Quand bien même, que proposent certains pour y remédier ? Une intégration totale au modèle éducatif international dominé par ses propres standards, une dépendance intellectuelle et culturelle aux puissances économiques étrangères.

    Or, de très d’importants efforts éducatifs existent. Ils sont même conséquents, et une réelle montée en compétence se fait sentir grâce aux écoles locales et aux structures indépendantes !Le Grand Kah a investi dans des écoles techniques, dans la formation professionnelle, dans des centres de recherche appliquée. Ces institutions commencent à produire une main-d’œuvre qualifiée et locale. Cette montée en compétence locale est cependant un problème pour les investisseurs étrangers, car elle signifie que le Wanmiri pourrait cesser d’être un simple réservoir de main-d’œuvre bon marché. Alors, il faut dépeindre ces initiatives comme insuffisantes, ridicules, vouées à l’échec.

    V - Militarisation : une construction autonome, pas une faillite

    On critique la politique militaire du Wanmiri en l’accusant de détourner des ressources précieuses vers un complexe militaro-industriel stérile. Mais la militarisation du Wanmiri n’est pas une dérive, c’est une nécessité.

    Le pays a passé des décennies à subir les ingérences, à être vulnérable aux pressions extérieures, à dépendre de forces étrangères pour sa propre sécurité. La montée en puissance de son industrie de défense n’est pas un gaspillage, c’est un acte de souveraineté.

    Contrairement aux discours catastrophistes, le Wanmiri ne dépense pas dans la militarisation au détriment du développement, il construit une capacité stratégique lui permettant de ne plus être un jouet entre les mains des puissances extérieures.

    Que le Wanmiri cherche à se doter d’une industrie de défense solide et exportable n’est ni un détournement, ni une erreur. C’est une décision stratégique.

    Un pays sans force militaire propre est un pays occupé par les armées étrangères.

    L’industrie militaire nourrit des secteurs technologiques cruciaux, stimule la formation technique et structure une industrie lourde.

    L’exportation d’armes est un levier économique majeur, et les puissances internationales elles-mêmes en use abondamment – pourquoi serait-ce un scandale quand il s’agit du Wanmiri ?

    Les critiques adressées au complexe militaro-industriel sont donc purement idéologiques. Le véritable problème n’est pas qu’il existe, mais qu’il ne soit pas contrôlé par certains pays émettant ces critiques.

    VI - La drogue ? Un symptôme, pas une cause

    Le trafic de drogue au Wanmiri est-il un problème ? Oui. Est-il la cause de tous les maux du pays ? Absolument pas.

    Ce commerce n’a prospéré que parce que l’économie formelle a été systématiquement sabotée. Les paysans ne se tournent pas vers la culture du pavot par choix idéologique, mais parce que toutes les autres options ont été bloquées.

    Plutôt que de déclarer une guerre frontale aux cartels, dont on sait qu’elle sera inefficace sans alternative économique, la solution est ailleurs : remettre les moyens de production entre les mains des populations locales, permettre aux communautés rurales de s’auto-organiser, créer une économie alternative viable.

    Le Wanmiri ne se sauvera pas par des plans de lutte contre le narcotrafic dicté depuis des bureaux étrangers, mais par une réappropriation économique et sociale du territoire par ses propres habitants. Accuser le commerce de la drogue comme la racine de tous les maux est une simplification dangereuse et une manipulation classique.

    La drogue prospère dans les économies bloquées, où les populations n’ont pas d’alternatives viables.

    Qui est le premier consommateur des produits de cette industrie ? Les marchés occidentaux. Si les pays libéraux voulait réellement mettre fin au trafic, elle ciblerait la demande plutôt que l’offre.

    La corruption liée à la drogue ne se combat pas par la répression, mais par le développement économique, en créant des alternatives crédibles.

    VII - Solution : le local, pas la tutelle étrangère

    Le véritable enjeu n’est pas de savoir si le Wanmiri peut se développer, mais si on le laissera le faire : les solutions existent, elles sont portées par des acteurs locaux, des coopératives, des organisations de terrain, par tous ceux qui se battent contre le fatalisme imposé par l’ordre économique international.

    Le Wanmiri n’a pas besoin qu’on le prenne par la main, qu’on lui impose des modèles extérieurs, qu’on le soumette à des réformes décidées à l’autre bout du monde. Il a besoin qu’on cesse de l’étouffer, qu’on lui rende sa souveraineté, qu’on lui permette de tracer sa propre voie. Et il est fort à parier que, libéré de ses chaînes, le Wanmiri prouvera au monde entier qu’il n’a jamais été condamné à la misère – mais que d’autres l’y ont forcé.

    Si les "experts" internationaux voulaient réellement aider le Wanmiri, elle cesserait d’étrangler son économie et de le traiter comme une colonialité de marché.,Les solutions réelles passent par le renforcement des initiatives locales et la libération de la dépendance internationale :

    Un soutien aux modèles de coopératives agricoles et industrielles, non pas pour les intégrer à un marché libéralisé, mais pour qu’elles deviennent des acteurs indépendants.

    Une réforme monétaire, pour échapper aux cycles infernaux de l’endettement et de la dépendance aux investissements étrangers.

    Un contrôle renforcé des infrastructures stratégiques, pour éviter que les investissements ne profitent uniquement à des intérêts privés.

    Des systèmes alternatifs de développement, tels que les économiques communalistes, démocratiques ou encore guidées sont une alternative réelle, tangible, qui fonctionne déjà à petite échelle dans le pays et à plus grande échelle ailleurs dans le reste du Sud Global. Certains investissements étrangers, tels que ceux du Grand Kah, l’ont démontré, et ses structures implantées au Wanmiri sont en train de poser les fondations d’une transformation durable.

    Alors, non, le Wanmiri n’est pas condamné.

    Il a un avenir, mais cet avenir ne passera pas par la soumission à l’étranger.

    Vive la liberté ! Mort à l'Empereur et à toute forme de dictature ! Vive la liberté !


    Note aux lecteurs :Ceci est un extrait d'un article du journal "Typhon : Le Vent de la Liberté" tel qu'entendu lors d'une lecture publique à Aaethalio. Cette lecture étant effectuée par une personne tierce à la rédaction, ses propos peuvent ne pas correspondre au texte original rédigé par le journal et en déformer le contenu. Nous vous conseillons donc de ne pas prendre ces informations au pied de la lettre, et vous invitons à la prudence.
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