01/04/2018
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Activités étrangères à Westalia - Page 3

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Bien loin des grandes avenues du pouvoir, les quartiers ouvriers de Saranti-Nord, étaient une épaisse plaque de tissu cicatriciel en béton froid, encore humide des neiges fondues. Elle était ceinte d'immeubles de briques où la pauvreté s'accrochait aux murs comme un lierre tenace. Ou un traumatisme générationnel. Ce soir-là,une marée humaine tendue formait un cercle autour d'une estrade improvisée, faite de palettes récupérées. Des visages burinés par le labeur et une colère sourde. Des ouvriers, des employés de service, des étudiants endettés, des curieux, aussi. Il faisait froid, mais moins que la veille. C’était tolérable. La communauté tenait chaud à l’ensemble.

Et au centre, sous la lumière blafarde d'un unique projecteur, Mokoto Saint-James.

Elle n'avait pas la stature imposante d'un politicien traditionnel, ni même le charisme travaillé des tribuns habituels de la gauche intellectuelle, mais était animée de cette étincelle farouche. Cette énergie vitale, pure. Son regard parcourait la foule et disait intuitivement « je suis des votres », et chaque mouvement de ses mains fines semblait sculpter l'air glacial. Elle souriait. Autour d'elle, une demi-douzaine de smartphones étaient levés, enregistrant. Pour les réseaux. Pour la guerre de l'information. On le savait, c’était autant une tribune qu’une usine de munitions. Des balles idéologiques qui seraient découpées, remontées, assemblées pour internet. Chosisies pour leur viralité, leur potentiel mémétique. Mokoto le savait. Chaque inflexion de sa voix, chaque pause, tout ce qu’elle disait était une arme pour le mouvement.

Face à elle, la foule, des visages rougis par le froid, où une colère patiente couvait depuis des semaines. Son succès, ce soir, ne serait pas jugé par les applaudissements qui s'évanouissent dans la nuit, mais par sa capacité à se propager, à rallier.

Elle s'avança, son souffle formant de petits nuages. L’espace d’un instant, le stress disparu. C’était comme le théâtre. Elle aimait ça, le théâtre. Elle en avait fait toute sa jeunesse. Dans des squats, des usines désaffectées. Dans la rue, sur des petites scènes. Théâtre populaire. Théâtre d’improvisation. Culture sans subvention. Culture indépendante. Elle leva le menton.
« Et maintenant, les entreprises veulent nous tenir responsables du climat ! Du climat ! » Un temps. « Mais c'est vrai mes amis, nous n'avions qu'à ne pas partir en vacances ! Nous sommes corvéables à merci. Le temps libre qu’ils nous laissent ? Mieux vaut ne pas le passer trop loin de l'usine, du bureau, du magasin, car nos patrons nous le feront bien payer ! »

La foule gronda son approbation. C’était l'ouverture parfaite. L’ironie et l’humour étaient les armes de celui qui manquait de tout. Rire pour ne pas pleurer. Rire pour rendre dérisoire. Rapetisser son adversaire. Le rendre minable. Un jour, lui marcher sur la gueule, un coup de talon, une semelle épaisse d’ouvrier, dans sa mâchoire parfaitement rasée.

« Ils nous traitent comme une ressource, comme du bétail ! Ils ont jamais digéré les droits sociaux », continua-t-elle, sa voix se faisant plus dure, plus tranchante. « Une ressource ça doit être productif, c’est vrai. Si la neige bloque la route, c’est nous qui sommes défectueux. Si le froid nous tue, c’est une perte sèche ! Notre humanité, notre fatigue, nos familles... Tout ça, ce sont des obstacles pour leur profit ! On nous a volé notre paie, pas parce que la neige est tombée, mais parce qu’ils veulent que chaque imprévu soit une occasion de nous presser un peu plus, de nous prendre un peu plus ! Chaque maladie incurable parce que les médicaments sont trop chers ! Chaque panne de bagnole parce qu’on peut pas en racheter ! Chaque flocon de neige, chaque pluie, chaque deuil, tous ces trucs qui nous pourrissent la vie, pour ceux, c’est une occasion de nous voler un peu plus ! »

Elle fit un geste de main, comme si elle en passait d’autre. Combien, dans cette foule, combien avaient été humiliés par le petit chef ? Le contre-maître ? Le patron ? Combien avaient porté la responsabilité des hasards de leur vie, combien voyaient s’ajouter, à la pression économique, celle de leurs oppresseurs ?

« Et le gouvernement ? Oh, le gouvernement est intervenu ! Il a sorti le chéquier de l'État. » Elle rit. Un rire froid. On la suit. « Mais y a rien de drôle. Ce chéquier, c’est NOTRE chéquier ! Il a payé à la place des patrons qui ont refusé de le faire. C'est généreux, n'est-ce pas ? Mais qu'est-ce que ça veut dire, vraiment ? Ça veut dire que le pouvoir élu, celui qui est censé nous représenter, n'a pas la force, pas la volonté, n’est pas capable de faire plier les intérêts privés ! Ça veut dire que quand les patrons de ce pays disent non, nos ministres disent "d'accord, nous paierons à votre place". Dans quelle démocratie vit-on si les propriétaires résistent aux élus de la nation ? Je croyais que la gauche avait gagné, pourquoi donner l’argent de nos taxes à ceux que les entreprises devraient payer ? »

La gauche. La sociale démocratie. Mokoto n’était pas idiote. Elle avait consciente des enjeux du gouvernement et de sa coalition. L’échec de la loi Latender était devenu un argument de poids dans sa section locale du mouvement. Sans doute partout ailleurs dans le pays. La première vraie mesure du gouvernement, la première qui aurait pu avoir un impact significatif sur la vie des gens, balayées. Trop « radicale ». Il existait un peuple ouvrier, un peuple rural, un peuple étudiant, un peuple qui avait besoin de ces aides. Un peuple qui sentait, même instinctivement, que cette gauche n’était pas la sienne. Pas tout à fait. La gauche libérale. Celle des petits bourgeois. Des progressistes. De ceux dont les problèmes sont moins existentiels qu’éthiques.

Il fallait appuyer cette rhétorique. Son ton changea. Appuyer cette rhétorique, et proposer d’autres options.

« Mais laissons-les à leurs villas, leurs résidences secondaires, leurs conseils d'administration. Ces types ne se battent pas pour nous. Et pendant que l'État négocie et que les entreprises comptent leurs économies, qu'est-ce qui s'est passé, ici, dans nos rues ? Je vais vous le dire.

J'ai vu des jeunes vérifier si les personnes âgées isolées de leur immeuble avaient assez de chauffage. J'ai vu des familles partager le peu de nourriture qu'elles avaient avec des voisins qu'elles connaissaient à peine. Vous le savez. Vous y étiez. J'ai vu des sans-abris, abandonnés par la ville, être accueillis dans des squats, chauffés par notre seule solidarité ! Pas loin d’ici, à une rue, vous le savez, vous y étiez ! On a déneigé les entrées les uns pour les autres, on a fait des soupes populaires avec trois fois rien ! La chaleur humaine comme principal ingrédient ! Ça, mes amis, c'est le vrai esprit de Westalia ! Pas celui des drapeaux et des défilés officiels, pas celui de ces entreprises et de ces conseils privés ! Pas celui des calculs comptables et des économies sur notre dos ! C’est la Westalia de l'entraide ! Celle qui dit : "Si tu tombes, je te relève. Si tu as faim, je partage mon pain." Vous l’avez vu de vos yeux ! C’est de ça qu’ils ont peur. Eh, et si le gouvernement n’avait pas payé nos chèques, ça serait allé encore plus loin. Vous le savez bien, non ? On ne peut pas nous laisser crever la bouche ouverte, parce qu’on est plus fort que ça. Parce que la communauté réagit. Alors ils nous donnent notre salaire dérisoire pour qu’on meure lentement. Mais on a bien vu notre force, non ? Et contrairement à nos salaires, ils ne pourront jamais nous la prendre ! »

La foule applaudit, plus fort cette fois. Elle ressent une once de fierté dans ces visages. C’est vrai, pourtant. La communauté et la solidarité étaient une force. Et la croyance en cette force était le premier moteur d’espoir pour les communalistes. Mokoto sourit, sentant qu'elle avait touché juste. Elle-même ressentait une émotion bizarre. Quelque chose de mélancolique. L’espace d’un instant, elle s’était dit que son pays pourrait être sauvé. Que ces gens ne resteraient pas « pauvres » tout leur vie. Qu’on abolirait la pauvreté en même temps que la richesse, en même temps que le salariat. Qu’on redeviendrait, enfin, des humains. Des humains se parlant, travaillant ensemble. Travailler les uns pour les autres. Elle pensa au Grand Kah. Au fait que des millions d'âmes vivaient déjà ce rêve. Que c'était réalisable. Que c'était réellement réalisable! Le sentiment lui tordit l'estomac.

Tout était encore possible. Elle embraya.

« Le système nous a laissés tomber. L'État a compensé, mais il n'a rien résolu. Ce n’est pas grave. Nous allons construire notre propre solution : nous savons le faire. C’est déjà en cours. Dès la semaine prochaine, nous lançons les Cuisines Populaires. Nous n’avons pas de sécurité sociale ? Eh bien créons-la ! Ce sera un mécanisme d'entraide alimentaire permanent et destiné à toutes et tous  Chacun cotise ce qu'il peut : un talir par mois, dix, ou simplement une heure de son temps pour aider en cuisine ou à la distribution. Avec cet argent et ce temps, nous achèterons en gros, directement aux producteurs ruraux que le système étrangle, et nous proposerons des repas chauds, nutritifs, à un prix dérisoire, voire gratuit, pour tous les travailleurs, les chômeurs, les étudiants, pour tous ceux qui en ont besoin ! »

Elle marqua une pause. Tout était très délibéré, et dans la suite logique des mécanismes de coopération déjà établis dans le paysage rural où le mouvement avait pris racine. Il fallait maintenant créer une solidarité entre la ruralité et la ville. L’aspect essentiellement systémique de l’oppression capitaliste serait plus évident à mettre en avant le ventre chaud et le sentiment de communauté rétablit.

« N’attendons plus qu'ils nous donnent les miettes de leur festin ! Nous allons construire notre propre table, avec notre propre nourriture, et nous y inviterons tout le monde. La communauté prendra soin de la communauté, parce que personne d'autre ne le fera pour nous. Ils ont l'argent, nous avons les gens ! »

Sur les téléphones, les enregistrements s'arrêtèrent. Ce n’était pas la révolution, évidemment. Pas encore. Mais c’était un peu d’espoir, et la promesse de ventres pleins.
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Extrait d'un éditorial.

[...]

On nous vante chaque jour le "boom économique" de Westalia. Le gouvernement de l'ASD, à la suite de celui du PUR, se félicite de la croissance, pendant que les Hardenbor, les Belagri et les McAubert affichent des bénéfices records. Et pendant ce temps, le peuple trime pour un salaire qui stagne. Pour justifier cette injustice flagrante, l'élite nous sert un mensonge, une fable qu'elle répète depuis des générations : le mythe du mérite.

Le problème fondamental de notre société, c'est que les riches pensent – ou du moins, prétendent – qu'ils ont "gagné" cet argent et qu'il est injuste de le redistribuer à ceux qui ne l'ont pas "mérité".

Soyons clairs : personne ne "gagne" un salaire annuel à huit chiffres. Peu importe le nombre de réunions que vous avez eues aujourd'hui ou les courriels que vous avez envoyés. Si, comme la plupart des membres de nos Dynastic Families, votre fortune provient de revenus passifs – actions, dividendes, loyers – alors vous n'êtes littéralement pas en train de la gagner. Vous la percevez pendant que d'autres la créent par leur travail.

Mais la vérité est encore plus brutale. Plus vous êtes riche, plus vous êtes un fardeau pour la société. Vous êtes un parasite économique. Pourquoi ? Parce que vous absorbez bien plus d'énergie et de valeur du système que vous n'en réinjectez. En accumulant des millions de Talirs sur des comptes en banque qui ne servent qu'à spéculer, vous retirez cet argent de l'économie réelle. C'est de l'argent qui ne circule pas. Qui ne paie pas de salaires, qui ne construit pas d'hôpitaux, qui ne rénove pas d'écoles dans nos campagnes abandonnées, pas de route, pas de rails de train. Vous avez peut-être l'impression de "gagner" financièrement, mais pour la société, vous êtes un poids mort, un trou noir.

Voilà la véritable raison d'être des impôts progressifs. Les économistes honnêtes, ceux qui ne sont pas à la solde des grandes corporations, le savent : une société où la richesse est trop concentrée entre quelques mains est condamnée à une spirale vers le fonds. La taxation n'est pas un vol, c'est un mécanisme de survie pour la collectivité, une façon de forcer la réinjection de cette énergie vitale que l'oligarchie s'accapare.
C'est aussi pour cela que les riches sont prêts à payer des fortunes à des comptables "créatifs", pour les aider à éviter de payer leurs impôts. Le calcul est simple pour eux : ils paient une somme X à leur expert fiscal pour éviter de vers une somme Y à la collectivité, tant que X est inférieur à Y. C'est l'aveu même de leur parasitisme : ils sont prêts à payer pour ne pas contribuer à la société qui leur a permis de s'enrichir.

Ne vous laissez pas berner. Que ce soit le PUR hier ou l'ASD de Simeon Belagri aujourd'hui, ils ne sont que les gestionnaires de ce système de pillage. Le vrai changement viendra d'une remise en cause fondamentale de ce mythe du mérite. Il est temps de reprendre le contrôle de la richesse que nous produisons tous.

[...]
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Westalia face au paradoxe teylais : quand le médiateur se fait belligérant

L'escalade militaire en Eurysie centrale, déclenchée par l'agression de l'Hotsaline contre l'Altrecht germanique et la riposte massive impliquant le Royaume de Teyla, expose les dangereuses contradictions de la diplomatie westalienne. L'alliance stratégique avec Manticore se révèle être un pacte faustien qui pourrait coûter cher au gouvernement Belagri.

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Ce qui aurait pu n'être qu'un énième conflit violent en Eurysie centrale a été l'étincelle d'une conflagration qui a abasourdi les chancelleries et mis en lumière les fragiles équilibres géopolitiques en Eurysie. Tout a commencé par une action unilatérale et agressive : l'opération « Sèche-cheveux », une salve de missiles balistiques lancée par la République d'Hotsaline pour anéantir au sol l'aviation de son voisin nouvellement communaliste, l'Altrecht. La riposte fut immédiate et d'une ampleur rare: sous la bannière de l'opération « Pale Tempest », une coalition menée par la Fédération Estalienne et l'Union des Communes du Grand Kah – protecteurs déclarés de l’Altrecht – a déchaîné une campagne aérienne massive visant à la « démilitarisation complète » de l'Hotsaline. Le véritable coup de théâtre est venu d'ailleurs. Au moment critique, la République d'Hotsaline a activé son propre pacte de défense et a lancé une contre-offensive balistique dévastatrice, l'opération « Cap Sombre ». Une contre-offensive menée conjointement avec un allié puissant, qui a tiré des missiles à très longue portée depuis son propre territoire : le Royaume de Teyla.

Pour Westalia, cette nouvelle est un séisme diplomatique sans précédent. Ce même Royaume de Teyla, jusqu'alors perçu comme l'arbitre respecté et le médiateur de confiance sur lequel Columbia comptait pour apaiser les tensions critiques avec la Fédération de Stérus, s'est révélé être un belligérant direct, agressif et implacable dans un conflit lointain. Le partenaire sur lequel le gouvernement du Président Simeon Belagri comptait pour éteindre un incendie diplomatique en Aleucie est aujourd'hui celui qui attise les flammes d'un conflit majeur en Eurysie, utilisant un arsenal décrit comme ininterceptable par les experts en armement pour défendre un régime ouvertement ethno-nationaliste. Ce qui fut un temps présent comme le coup de maître de la nouvelle diplomatie westalienne – l'alliance avec une puissance neutre et respectée – se transforme sous nos yeux en un passif stratégique, voir un fardeau moral.

La question n'est désormais plus de savoir si Westalia a bien fait de sortir de son isolationnisme, mais si elle a choisi les bons partenaires pour naviguer dans un monde complexe. La Grande République peut-elle se permettre d'être l'alliée d'un régime qui soutient un État pratiquant ouvertement le nettoyage ethnique ? Comment le gouvernement Belagri peut-il naviguer entre ses engagements internationaux et la pression d'une opinion publique et d'une opposition qui ne manqueront pas d'exploiter cette contradiction flagrante, à l'approche des élections cruciales de 2017 ? L'alliance avec Teyla est devenue un pacte faustien dont les termes, jusqu'ici dissimulés, apparaissent désormais au grand jour.

Aux racines de l’agression Hotsalienne

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Pour comprendre l'agression hotsalienne contre l'Altrecht, il faut se détourner des analyses géopolitiques classiques pour plonger dans les profondeurs de l'imaginaire national kresetchnien, un imaginaire activement façonné et promu par l'État de Réclamation Nationale. La politique étrangère de l'Hotsaline n'est pas exclusivement guidée par des intérêts stratégiques. Elle est mue par un mythe fondateur puissant : celui du « peuple ensemencé », une communauté slave divinement placée sur ses terres pour servir de « rempart » contre les « assauts des hordes germaniques ». Cette vision, dépassant le statut de simple folklore, est un pilier de la cohésion nationale enseignée à la jeunesse via le Ministère de l'Information, tel que par exemple représenté à travers le film de propagande de 1943, Anton Odrojen, désormais au curriculum scolaire.

La séquence la plus célèbre de ce film, la Bataille sur la Glace, est une allégorie transparente de cet affrontement atavique. Elle dépeint une masse de chevaliers germaniques déshumanisés, cachés sous des heaumes aux allures monstrueuses, chargeant de manière chaotique une armée de Slaves stoïques, aux visages humains, qui les attendent en rangs serrés dans une posture purement défensive. Cette allégorie trouve une résonance contemporaine glaçante lorsque l'on considère l'ethnie de la nation ciblée par l'opération « Sèche-cheveux » : l'Altrecht est une nation germanique. L'adoption du communalisme par cette dernière n'a sans doute été qu’une part du problème : le substrat idéologique de l'attaque repose, selon John Mary, professeur de sciences humaines à l’université de New Landor, sur cette perception d'une menace historique et raciale. En frappant l'Altrecht, le régime hotsalien neutralisait une potentielle menace militaire tout en rejouant sa propre légende fondatrice. L'agression contre l'Altrecht devient dès-lors l'accomplissement d'un destin prophétique. Une vision du monde ethno-nationaliste que Teyla, le partenaire de Westalia, soutient désormais par la force des armes.

Au-delà de son idéologie expansionniste et de son nationalisme, le régime de l'État de Réclamation Nationale s'est illustré sur son propre territoire par la mise en œuvre de politiques qui, derrière le vernis de la "cohésion nationale", cachent des pratiques de nettoyage ethnique systématiques. Depuis la reconquête en 2015 des territoires jadis occupés par les milices Raches – qualifiées uniformément d'organisation terroriste –, le gouvernement hotsalien s'est lancé dans un projet d'ingénierie démographique d’une modernité glaçante.

Le processus est méthodique. Dans les zones "libérées", l'État ne se contente pas d'expulser les populations jugées indésirables. Il a institutionnalisé une politique de triage racial via une technologie de pointe : la clusterisation génétique pour trier les populations. En partenariat avec GenoTech, une entreprise spécialisée dans le décodage génomique, les autorités déterminent « scientifiquement » qui serait ethniquement hotsalien et qui ne le serait pas. Ceux dont le patrimoine génétique ne correspond pas aux clusters nationaux se voient refuser la nationalité.

Le sort de ces populations « allogènes », rendues apatrides par un test ADN, révèle un cynisme absolu. Le gouvernement hotsalien a envisagé de les extrader vers la Tcharnovie, une option écartée non pas par scrupule moral, mais par crainte pragmatique des risques d'exécution de masse qui auraient pu attirer un opprobre international. L’option a depuis été abandonnée à la suite de la disparition de l’État Tcharnov. La solution alternative choisie est tout aussi terrible : la déportation de cette population, femmes hommes et enfants, vers les mines de charbon du Klosterbund de Bergrun. Le partenaire militaire que Teyla défend avec tant de vigueur n'est pas qu’un simple régime autoritaire mais bien un État qui pratique activement le nettoyage ethnique et qui transforme les populations jugées étrangère en une force de travail forcée. C'est ce système, à la fois racialiste et prédateur, que la diplomatie westalienne pourrait se retrouver accusée de cautionner par son silence et son alliance indirecte.

La "panne de char" Teylaise : coïncidence ou complicité ?

L'engagement indéfectible du Royaume de Teyla envers l'État de Réclamation Nationale ne peut se comprendre sans remonter à l'événement fondateur du régime actuel : le « coup d'état démocratique » du 5 décembre 2013. Ce jour-là, l'opposition au président autoritaire Leonid Kravchuk n'a pu faire abroger l'état d'urgence que grâce à une manœuvre militaire du général Roman Morozov. Ce dernier a bloqué l'accès de la Rada aux députés de la majorité présidentielle, permettant à l'opposition de réunir la super-majorité nécessaire au vote.

Pourtant, cette opération aurait dû échouer. Le gouvernement Kravchuk avait immédiatement dépêché une brigade loyaliste pour « rétablir l'ordre républicain ». Cette force fut bloquée pendant plusieurs heures cruciales sur l'autoroute menant à la capitale. La raison officielle ? Un convoi militaire teylais, en route pour un exercice conjoint, se trouvait immobilisé par la panne fortuite d'un de ses chars d'assaut sur un tronçon à voie unique. Lorsque les loyalistes purent enfin passer, il était trop tard : le vote était passé et les troupes de Morozov s'étaient déjà retirées.

Cet incident, qualifié à l'époque de malheureuse coïncidence par les diplomates teylais, prend aujourd'hui une toute autre signification. Peut-on encore croire au hasard quand la nation bénéficiaire de cette panne devient un allié stratégique clef que Teyla est prêt à défendre par la force de ses missiles balistiques ? La question doit être posée sans détour : Teyla n'est pas simplement un allié du régime hotsalien, il en est très probablement l'architecte indirect. On peut raisonnablement estimer qu’il existait des liens antérieurs entre les formations ultra-nationalistes formant le gouvernement actuel de la Kresetchnie et le Royaume. En assurant le succès du coup d'État par une obstruction militaire décisive, Manticore s'est assuré l'avènement d'un gouvernement qui lui est redevable et dont les orientations stratégiques – une hostilité viscérale envers l'axe communaliste – servent parfaitement ses intérêts en Eurysie. Le soutien total de Teyla peut dès-lors être compris comme la protection d'un investissement géopolitique majeur, un investissement dont le coût moral semble être le cadet de ses soucis.

Teyla en Eurysie centrale : la stratégie du chaos

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Derrière les nobles discours sur la défense de la souveraineté, la stratégie teylaise en Eurysie centrale répond à une logique de realpolitik d'une clarté glaciale. Confronté à l'expansion de l'influence de l’alliance libertaire au fils des révolutions et victoires électorales radicales-démocratiques, Teyla avait besoin d'un point d'ancrage fiable et agressif sur le flanc oriental du continent. L'Hotsaline, avec son nationalisme fervent, son armée en pleine reconstruction et son hostilité idéologique atavique envers tout ce qui s'apparente à un système anti-élitiste, représente le pion parfait.

On ne peut cependant pas prétendre que soutenir le régime de Réclamation Nationale revient nécessairement à cautionner son idéologie ethno-nationaliste. Cependant on ne peut ignorer que Teyla l’instrumentalise largement. L'Hotsaline est devenue le de Teyla en Eurysie, un État tampon capable de mobiliser sa population autour d'un récit nationaliste puissant pour faire face à la menace communaliste. C'est un partenaire peu coûteux, idéologiquement motivé et dont la position géographique en fait une épine permanente dans le pied de l'axe Libertaire. Selon Marcus Odwent, professeur en science politique à l'Université de New Landor, le soutien de Teyla doit être compris comme un investissement stratégique calculé pour maintenir une pression constante sur ses rivaux géopolitiques par procuration, sans avoir à engager directement ses propres forces de manière massive. La situation pourrait être amenée à évoluer avec l’envoi de missiles sur des cibles libertaires.

La décision du Royaume de Teyla de participer à l'opération « Cap Sombre » en lançant ses propres missiles depuis son territoire national constitue un message stratégique d'une rare intensité, adressé non pas à l'Hotsaline, mais directement à ses adversaires désignés : l'Estalie et, par extension, le Grand Kah. Manticore a fait une démonstration de force spectaculaire.

Cette riposte n'est pas proportionnelle ; et pour cause : elle cherche à être dissuasive. Elle établit une nouvelle doctrine dans le jeu complexe de l'Eurysie : toute agression contre un allié ou un intérêt vital de Teyla, même par des moyens conventionnels comme une campagne aérienne, entraînera des représailles asymétriques et imparables directement sur le sol de l'agresseur. Le gouvernement teylais signale ainsi que les conflits par procuration ont leurs limites et que le sanctuaire national de ses rivaux n'est plus garanti. Il s'agit désormais de menacer activement. Par cet acte, Teyla a volontairement escaladé le conflit pour en redéfinir les règles, transformant un affrontement régional en un avertissement stratégique mondial dont la portée, et les risques, dépassent de loin les frontières de l'Hotsaline. Une source proche du Ministère Fédéral aux affaires étrangères nous a confié, sous couvert d'anonymat, que la situation est perçue comme un « cauchemar diplomatique ». En tout état de cause, Teyla prends la décision de sanctuariser le territoire et les intérêts d’une nation agresseur sous la menace d’une guerre mondiale.

La complexité de la stratégie teylaise réside donc dans sa dualité déconcertante. D'un côté, le Royaume se présente aux nations aleuciennes comme un arbitre sage et mesuré, le médiateur patient œuvrant pour la désescalade dans le conflit opposant Westalia à Stérus. De l'autre, en Eurysie, il endosse sans hésitation le rôle du belligérant prêt à utiliser un arsenal stratégique pour protéger ses intérêts, y compris de façon cynique ou en assumant une posture campiste. Cette diplomatie à double visage lui permet de jouer sur plusieurs échiquiers avec des règles adaptées à chaque théâtre. Cependant, cette flexibilité calculée révèle aujourd'hui une rupture dangereuse.

L'intervention de Teyla dans le conflit hotsalien n'a été précédée d'aucun ultimatum public, d'aucune mise en garde claire et officielle adressée à l'Estalie ou au Grand Kah avant leur propre riposte. Si des avertissements ont été transmis, ils sont restés dans les canaux diplomatiques fermés, invisibles aux yeux du monde. Pour l'observateur international, l'enchaînement des faits est brutal : une agression initiale de l'Hotsaline, une contre-attaque prévisible de la coalition, puis une escalade massive et immédiate de la part de Teyla. Ce silence public, couplé à la violence de sa riposte, crée une perception dévastatrice : en se positionnant non pas comme un défenseur de la dernière chance mais comme un garant immédiat et inconditionnel, Teyla donne l'impression d'offrir un blanc-seing à l'agression initiale de son allié hotsalien. Son action semble constituer la validation tacite de la politique belliqueuse d'un régime ethno-nationaliste. Ce faisant, le Royaume de Teyla se porte garant de celui qui a déclenché la guerre.

Les répercussions pour Westalia

Pour la Grande République de Westalia, les ondes de choc de l'intervention teylaise en Eurysie sont immédiates et dévastatrices. Le pilier central de sa stratégie diplomatique face à la Fédération de Stérus vient de s'effondrer. Comment Columbia peut-elle encore, avec une once de crédibilité, présenter le Royaume de Teyla comme un médiateur neutre et impartial ? La question est rhétorique. Le gouvernement de Manticore, en choisissant de devenir un belligérant actif et en lançant ses propres missiles balistiques, a anéanti son statut d'arbitre. Il a fourni à la Fédération de Stérus un argument en or, une justification irréfutable pour récuser toute future tentative de médiation teylaise et pour accuser Westalia d'une hypocrisie flagrante. En s'alliant à un agresseur, le médiateur est devenu juge et partie. Pour Westalia, cela signifie la perte de son principal levier diplomatique dans la crise la plus pressante qu'elle ait à gérer. La voie pacifique, si laborieusement entretenue, se retrouve soudainement dans une impasse, laissant la place à une confrontation potentiellement plus directe et plus dangereuse. Pour le Consul Pandoro, cette situation est une aubaine. Elle valide toute sa rhétorique anti-westalienne et anti-ASEA. Il peut désormais accuser Westalia d'hypocrisie, de s'allier à un agresseur belliqueux tout en lui faisant la leçon. La crédibilité de Westalia comme leader d'une Aleucie pacifique s’en retrouve menacée. À Barba, le Consul Pandoro a de quoi sabrer le champagne.

Au-delà de l'impasse stratégique, l'implication de Teyla impose à Westalia un fardeau moral de plus en plus lourd à porter. La Grande République se présente sur la scène internationale comme une démocratie multiculturelle et progressiste, un modèle d'ouverture opposé aux régimes autocratiques. Or, son principal allié, Teyla, est désormais le protecteur armé d'un État, l'Hotsaline, qui non seulement a initié une guerre d'agression basée sur un mythe ethno-nationaliste, mais qui pratique activement le nettoyage ethnique. Le gouvernement Belagri peut-il, sans renier ses propres principes, justifier son alliance avec un pays qui soutient un tel régime ?

Cette contradiction flagrante est d'autant plus périlleuse qu'elle survient à un moment où Westalia commençait à tisser des liens prudents mais prometteurs avec le Grand Kah. Des visites diplomatiques de haut niveau avaient eu lieu à Columbia au début de l'année 2016, et des projets de coopération économique étaient à l'étude. Ces rapprochements, menés par le gouvernement de l'ASD, visaient à diversifier les partenariats de Westalia au-delà de ses alliances traditionnelles. Aujourd'hui, cette politique est en péril. Le Grand Kah voit ses alliés directement ciblés par la contre-attaque teylaise. Participant désormais pleinement à la coalition anti-hotsalienne, l’Union pourrait désormais percevoir Westalia comme un partenaire clef de son nouvel ennemi. La diplomatie westalienne se retrouverait ainsi prise en tenaille et contrainte à un alignement de plus en plus inconfortable sur des valeurs qu'elle prétend combattre.

Le danger pour Westalia n'est évidemment pas celui d'une activation mécanique d'un traité de défense inexistant, mais un risque plus insidieux : l'entraînement par association. Bien que non liée militairement à Teyla, la Grande République a publiquement et à maintes reprises présenté le Royaume comme son partenaire privilégié et son médiateur de confiance. Cette proximité diplomatique, affichée comme un succès stratégique majeur par le gouvernement Belagri, crée une perception d'alignement aux yeux du monde. Aux yeux de l'Estalie, du Grand Kah, et de leurs alliés, Westalia est indissociable de Teyla, non pas par obligation, mais par choix politique. Un choix qui était tout à fait compréhensible ou, au moins, répondait à une logique lisible tant que Teyla maintenant une position de non-alignement et de neutralité constructive.

Désormais on pourrait craindre que ce partenariat devienne un piège diplomatique. Chaque missile teylais lancé sur l'Estalie ricoche sur la réputation de Westalia. Chaque défense du régime hotsalien par Manticore pourrait être perçu comme une caution indirecte de Columbia. Alors que Teyla active son propre réseau d'alliances à se tenir prêts, le risque pour Westalia est de se retrouver isolée avec un partenaire de plus en plus belliqueux, tout en étant perçue comme complice par le camp adverse. L'alliance, qui se voulait un levier d'influence, se transforme en un poids mort qui entraîne la diplomatie westalienne vers un conflit eurysien qui ne sert aucun de ses intérêts directs. Westalia pourrait ainsi subir les conséquences d'une guerre – sanctions, isolement diplomatique, perte de partenaires potentiels – sans même y avoir tiré un seul coup de feu.

L'impact sur la scène politique

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Pour le gouvernement de l'Alliance Sociale et Démocratique, l'intervention de Teyla pourrait représenter un authentique cauchemar politique. Ce qui était présenté comme un triomphe diplomatique – l'établissement d'une relation privilégiée avec une puissance respectée – est devenu une source de vulnérabilité extrême. Le Premier Ministre et son Ministre des Affaires étrangères se retrouvent piégés. Désavouer publiquement Teyla reviendrait à admettre un échec cuisant de leur politique étrangère, à perdre leur principal levier de médiation face à Stérus, et à isoler Westalia sur la scène internationale. Rester silencieux ou soutenir Teyla, même du bout des lèvres, revient à cautionner l'agression d'un régime ethno-nationaliste, ce qui est en contradiction directe avec les valeurs progressistes et multiculturelles que l'ASD prétend incarner.

Cette crise expose le gouvernement à des attaques dévastatrices de tous les bords à quelques mois seulement des élections sénatoriales intermédiaires de 2017. L'ASD, qui a construit sa victoire de 2015 sur une promesse de rupture avec la "realpolitik" agressive de l'ère Hardenbor, se retrouverait mécaniquement à défendre – ou à se taire, ce que les oppositions utiliseront de la même manière – l'indéfendable. La gestion de cette crise internationale sera sans doute un enjeu électoral majeur qui pourrait coûter très cher à la coalition de gauche.

En effet, pour une opposition de droite encore fragilisée par sa défaite de 2015 et ses divisions internes, la crise teylaise est une opportunité inespérée. Elle offre un angle d'attaque parfait pour critiquer le gouvernement Belagri sur le terrain de la compétence et des valeurs. L'Alliance Asfortienne, menée par l'expérimenté Henry Takajiwa, saisira sans doute cette occasion pour dénoncer le "laxisme" et la "naïveté" de la diplomatie de gauche. Le discours sera clair : le gouvernement, dans sa quête d'alliances idéologiques, s'est lié à un partenaire imprévisible et dangereux. Takajiwa et ses alliés auraient tout inntérêt à appeler à un retour à une realpolitik pragmatique, fondée sur des partenariats avec des nations fiables et alignées sur les valeurs démocratiques. C'est une chance pour cette droite modérée de se présenter comme la voix de la raison et de la stabilité face à un gouvernement dépassé par les événements.

De son côté, la droite radicale pourrait avoir une réaction plus complexe, mais tout aussi dommageable pour le gouvernement. Les figures du New Order of Westalia, qui ne manqueront sans doute pas de condamner l'ennemi communaliste, pourraient exprimer une forme d’admiration pour la politique Hostalienne, proche de leurs propres idéaux. Leur critique ne porterait ainsi pas sur le fond de l'intervention, mais sur la « faiblesse » d’un gouvernement Belagri, incapable de s'imposer de la même manière sur la scène internationale. Il serait dès-lors facile d’accuser l'exécutif de s'être fait manipuler et d'avoir laissé une crise éclater, là où un pouvoir fort aurait su l'anticiper ou y répondre avec la même brutalité. C'est un discours qui, bien qu'extrémiste, peut trouver un écho auprès de l'électorat le plus nationaliste, déçu par ce qu'il perçoit comme l'inefficacité de la diplomatie actuelle.

Sur le flanc gauche de l'échiquier politique, l'intervention de Teyla est une occasion rêvée pour l'extrême-gauche de se démarquer de l'Alliance Sociale et Démocratique. Des formations comme le Parti des Ouvriers Libres et, surtout, le Rassemblement Communaliste, qui n'ont jamais caché leur sympathie pour les régimes communalistes, auront le champ libre pour dénoncer l'ensemble des acteurs impliqués.
La situation offre en effet un large espace pour déployer les positions traditionnelles de l’anti-impérialisme et de l’humaniste ouvriériste. Ils pourraient condamner l'agression initiale de l'Hotsaline, la qualifier d'acte fasciste , ce qui leur permettrait de s'aligner sur la condamnation générale. Deuxièmement, et c'est là que leur position divergera probablement, ils pourront présenter la riposte massive de l'Estalie et du Grand Kah non une agression, mais comme une légitime défense, « internationaliste prolétarienne » contre une menace réactionnaire. A partir de là il seraitr aisé d’accuser le gouvernement Belagri de complicité bourgeoise et impérialiste avec le régime teylais. Pour eux, l'alliance Westalia-Teyla deviendrait la preuve que les démocraties libérales finissent toujours par soutenir les forces de la réaction contre les mouvements révolutionnaires.

Dans ce contexte, la gauche radicale et extrême aura champ libre pour se positionner comme seule véritable voix anti-guerre et anti-impérialiste du pays. Cette rhétorique, bien que minoritaire, pourrait trouver un écho important au sein de la population civile, à l’aide des images du conflit ou des conséquences de la politique Kresetchnienne, avant pour effet de fracturer davantage l'électorat de gauche et de mettre le gouvernement Belagri en difficulté sur son propre flanc, l'obligeant à se défendre non seulement contre la droite, mais aussi contre une critique radicale qui l'accuse d'être devenu un rouage du système qu'il prétendait combattre.

Westalia face à la scène internationale

L'escalade fulgurante en Eurysie centrale, née d'une agression ethno-nationaliste et amplifiée par un jeu de puissances complexe, a brutalement mis fin à l'âge d'innocence de la diplomatie westalienne. Le conflit a révélé la nature profonde de la stratégie du Royaume de Teyla : une politique étrangère à double visage, capable d’un cynisme éloigné des positions humanistes dont les gouvernements libéraux disent se faire l’étendard,, prête à soutenir des régimes moralement indéfendables pour servir ses intérêts stratégiques, et prompte à utiliser une force militaire écrasante pour dissuader ses rivaux. Cette stratégie, bien que cohérente du point de vue de Manticore, est entrée en collision frontale avec les intérêts et les valeurs proclamées de la Grande République.

Dès-lors, le maintient tel que lde l’alliance avec Teyla se transforme en un choix idéologique lourd de conséquences et un risque stratégique majeur. Chaque jour, le maintien de ce lien privilégié risque d’éroder la crédibilité de Westalia en tant que nation démocratique, l'aliène de nouveaux partenaires potentiels et fournit des munitions à une opposition interne de plus en plus vocale, de la droite modérée à l'extrême-gauche.

Le gouvernement se retrouve face à un dilemme cornélien. Va-t-il avoir le courage de réévaluer cette alliance devenue toxique, au risque de paraître isolé et d'admettre un échec stratégique monumental ? Ou choisira-t-il de fermer les yeux sur les actions de son partenaire pour conserver un allié puissant, s'enchaînant ainsi à un destin géopolitique qui n'est manifestement pas le sien ? La réponse à cette question ne déterminera pas seulement l'avenir de la politique étrangère de Westalia. Elle pèsera de tout son poids sur la légitimité du gouvernement actuel et pourrait bien être l’un des facteurs scellant l'issue des élections sénatoriales de 2017.
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L'arrestation d'un individu dérangé, à une centaine de mètres du logement de Gary Sikyatavo

Le Fardeau de l'Homme Blanc

" Ils veulent tous nous tuer ! Je ne fais que me défendre ! Je ne fais que défendre le peuple westalien ! Ils ne nous arrêteront pas ! "

Ces mots sont ceux d'Umberto Bianchi, alors qu'il est sorti du véhicule de police et escorté au poste devant les caméras de télévision.

Umberto Bianchi, patron d'un hypermarché Astabelagri dans la grande banlieue de Columbia. Quarantenaire, père de trois enfants, amateur de football et de golf, mari exemplaire et citoyen modèle se rendant à l'église tous les dimanches. Un pilier de sa communauté sans histoire.

Umberto Bianchi, que les forces de police ont arrêté devant le domicile du parlementaire natif hamajak Gary Sikyatavo, en possession d'un fusil à répétition de gros calibre, d'une ceinture de cartouches, d'un couteau d’équarrissage et de plusieurs grenades.

Alertés par des voisins inquiets de voir surgir dans le quartier un homme aussi lourdement armé, les policiers ont pu intervenir avant qu'il ne commette l'irréparable.

Dans sa voiture, ils retrouvent un pistolet, plusieurs boîtes d'antidépresseurs, une bouteille de whisky à moitié entamée et un sachet de captagon.

D'autres détails sont plus troublants : une biographie hagiographique d'Henry Horvanx rédigée par un auteur très marqué à droite et, dans la boîte à gants, une pile de papier imprimée et reliée à la main, avec du matériel de bureau trouvable dans le commerce, "L'Apocalypse selon Jésus Christ", traduit du Listonien et trouvable dans les tréfonds du web, aux pages écornés par l'utilisation, avec de nombreux passages soulignés et commentés ...
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Inauguration de la LGV Sud : un record de vitesse commerciale en Lermandie!
Par Catherine Marboulin

TGV
Un TGV en gare de Nerton-TGV

Le 22 mars 2017, la Première Ministre Elisabeth Miller et le Ministre de l’Intérieur Thomas Perez ont inauguré, devant le public et les chefs d’entreprises ayant contribué au chantier, la LGV Sud. Ce projet, lancé en février 2012 pour une durée de sept ans, a coûté environ 5,4 milliards de dollars.

Sous la responsabilité du Réseau ferré lermandien, mais exploitée par la SNTF, cette ligne de 250 km permettra de relier la capitale Bradis (via la gare Bradis-Parlement) à Travire, avec une possibilité de desservir Nerton et Findohen, en un peu plus d’une heure, soit un gain de 40 minutes par rapport à la ligne classique entre Bradis-Central et Travire. Une branche supplémentaire de 50 km a également été construite pour desservir Aynoville, en vue d’une future extension vers Stratis.

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Une carte de la LGV-Sud (en bleu-ciel)

Lors de son discours, la cheffe du gouvernement a salué le savoir-faire des ingénieurs et ouvriers issus de Schmitt Construction, maître d’ouvrage du projet, ainsi que les partenariats internationaux, notamment avec la Grande République de Westalia et l’Empire du Nord, pour le développement des rames à grande vitesse produites par MANBRAMA, en collaboration avec des industriels westaliens et nordistes.

La Première Ministre Miller a également annoncé le lancement d’une étude sur la possible réouverture de la section Balerville–Pitrat de la ligne historique Bradis–Pitrat, dans le but de convertir une partie de la nouvelle ligne Bradis–Pitrat pour y faire circuler des TGV, en déplaçant le trafic de marchandises.
Cette politique d’aménagement du territoire illustre clairement la volonté de la République de Lermandie de développer des infrastructures non seulement pour des raisons logistiques et de transport de voyageurs, mais aussi pour affirmer auprès des nations aleuciennes que la Lermandie aspire à devenir l’un des pionniers de la Transaleucienne.


Source: Le Journal Lermand

hrpPublié dans le cadre de la rencontre [Lermandie-Westalia-Emp.Nord] Un sommet stratégique et économique entre partenaires (je ne pouvais plus attendre)
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Stratégie de Campagne pour les Sénatoriales 2017

1. Analyse Stratégique Globale, le Moment Communaliste

Camarades,

Les événements des derniers mois nous imposent une analyse lucide et une stratégie affinée. La présente note fait suite à notre évaluation du 29 mai dernier, qui constatait le succès initial de notre offensive numérique, mais aussi la fragilité de notre implantation matérielle. Aujourd'hui, le paysage politique s'est encore complexifié, offrant à la fois des dangers accrus et des opportunités historiques. L'heure n'est plus à la simple critique ; elle est à la construction consciente et organisée du contre-pouvoir.

Le contexte est marqué par une faillite généralisée des élites. La gauche de gouvernement, incarnée par l'Alliance Sociale et Démocratique, a démontré son impuissance systémique. La loi Latender, initialement porteuse d'une promesse sociale, fut vidée de sa substance par l'aile libérale du FPD avant même de naître, prouvant que l'ASD est un gestionnaire loyal du capitalisme, et non son fossoyeur. La crise du Free Snow a exposé son incapacité à défendre les travailleurs face à l'arrogance du patronat, se contentant de panser les plaies avec l'argent public plutôt que de forcer les exploiteurs à payer. Le départ fracassant du Parti des Ouvriers Libres de la coalition n'est que la confirmation publique de cette fracture idéologique : l'ASD ne peut pas et ne veut pas incarner une rupture.

Face à cela, la droite se déchire dans une agonie spectaculaire. L'Alliance Asfortienne, née des cendres du PUR et du PLD, tente de séduire un centre-droit libéral qui n'existe plus, un fantôme politique incapable de répondre à la colère populaire. Pendant ce temps, l'Union Horvanxienne, sous la férule d'Alfred Eisendorf et de ses soutiens oligarchiques comme Arthur McAubert, s'enferme dans un nationalisme radical. Mais ce patriotisme de façade a été démasqué : leur soutien au régime ethno-nationaliste d'Hotsaline n'est pas une simple affinité idéologique, mais la défense cynique des contrats de charbon de la Northern Mining Alliance. Leur Union Nationale n'est que l'union de leurs profits.

Cette double faillite crée une crise hégémonique profonde. La colère sourde des campagnes, la précarité croissante dans les villes, la marginalisation continue du peuple Hamajak et la corruption endémique des "Dynastic Families" ne trouvent aucune représentation politique crédible. C'est dans cette brèche que nous devons nous engouffrer. Notre offensive numérique, soutenue par nos camarades du Grand Kah, a commencé à fissurer le consensus bourgeois. Nos trois sièges au Sénat, bien que modestes, sont une tribune d'où résonne une voix qui n'avait plus droit de cité. Notre objectif pour 2017 n'est pas de gagner quelques sièges de plus dans une institution corrompue, mais de devenir la force hégémonique de la gauche populaire et radicale, la seule alternative crédible à ce système en décomposition. Les sénatoriales ne sont pas une fin, mais un moyen : celui de transformer la sympathie diffuse en organisation de masse, de passer de la critique virtuelle à la construction patiente, quartier par quartier, usine par usine, de la Westalia communaliste de demain.

2. Objectifs Stratégiques Détaillés pour les Sénatoriales de 2017

Forts de ce constat, nous ne pouvons nous satisfaire d'une simple posture contestataire. La campagne électorale qui s'ouvre doit être l'accélérateur de notre implantation structurelle au sein de la société westalienne. Nos objectifs s'articulent autour d'une double ambition : marquer notre progression électorale pour consolider notre légitimité, tout en utilisant cette séquence politique pour enraciner durablement notre mouvement dans les luttes populaires.

Notre objectif principal est d'affirmer le Rassemblement Communaliste comme une force politique incontournable, une alternative croissante et radicale à la faillite généralisée. Notre participation électorale n'est pas une fin en soi, mais un outil tactique essentiel. Nous viserons les scores les plus élevés possibles dans toutes les circonscriptions où nous serons présents. Chaque voix obtenue est une réfutation de la marginalisation que nos ennemis tentent de nous imposer, une preuve tangible que nos idées anticapitalistes et communalistes trouvent un écho grandissant. Un score national significatif, même sans gain de siège majeur, renforcera notre légitimité et brisera le silence médiatique. Parallèlement, nous devons identifier avec une précision chirurgicale les quelques circonscriptions où un contexte local particulièrement favorable — crise sociale aiguë, divisions profondes des partis bourgeois et sociaux-démocrates, présence significative de populations réceptives comme les Hamajaks ou les travailleurs ruraux précaires — pourrait rendre une victoire possible. La conquête, même d'un seul siège supplémentaire, serait une victoire politique majeure, la preuve de notre capacité à traduire notre influence idéologique en pouvoir institutionnel, si limité soit-il. Ces sièges serviront de tribunes amplifiées pour notre discours de rupture.

Cette campagne sera l'occasion de nous distinguer clairement de l'Alliance Sociale et Démocratique. Nous dénoncerons ses compromissions prévisibles, son incapacité à rompre avec le néolibéralisme qui alimente les courants fascisants et sa dilution constante des revendications populaires. Nous affirmerons le RC comme la seule force portant un projet de transformation réellement populaire. Nous attirerons les électeurs de gauche déçus par la modération de l'ASD, les populations dépolitisées, les minorités de classe et de race. La tribune offerte par la campagne sera utilisée pour populariser nos concepts clés : autogestion communale, solidarité internationaliste, critique radicale de l'impérialisme économique de l'ASEA. Nous rendrons nos idées accessibles et désirables, bien au-delà de nos cercles militants actuels.

Notre second objectif, indissociable du premier, est d'utiliser cette campagne comme catalyseur d'une implantation militante de masse. La visibilité électorale doit être transformée en force organisée. Chaque meeting, chaque distribution de tracts, chaque débat est une occasion de recrutement. L'objectif n'est pas seulement de gagner des voix, mais de gagner des camarades pour les luttes à venir. La dynamique de la campagne servira de levier pour intensifier notre travail de pénétration des structures sociales clés : les syndicats, les associations et les milieux universitaires. Nous y organiserons des débats, diffuserons notre matériel et identifierons les éléments les plus combatifs pour construire des bases solides qui survivront au cycle électoral. Cette mobilisation doit initier ou renforcer la création de comités locaux du RC, de coopératives et de réseaux d'entraide concrets. Ces structures sont l'embryon de la société autogérée que nous voulons construire. Enfin, cette période d'exposition accrue à la surveillance étatique sera l'occasion de former nos militants aux techniques de sécurité et de renforcer notre résilience face à la répression.

En synthèse, les sénatoriales de 2017 sont une bataille tactique dans notre guerre de position. Notre succès ne se mesurera pas seulement au nombre de sièges obtenus, mais surtout à notre capacité à transformer la visibilité électorale en une force militante organisée, prête pour les affrontements futurs.

3. Axe 1 : L'Offensive de Terrain – Conquérir le Cœur du Pays, Ville par Ville

Camarades, le succès relatif de notre offensive numérique a créé un terreau favorable, mais la graine de la révolution ne peut germer que par l'action concrète et l'organisation matérielle. La campagne pour les sénatoriales intermédiaires doit être le catalyseur d'une offensive de terrain sans précédent, visant à transformer notre influence virtuelle en une présence physique, structurée et combattive. Notre stratégie s'articulera autour d'une conquête progressive de l'espace populaire, organisée en trois cercles d'action distincts mais interconnectés.

Le premier cercle concerne nos bastions naissants : les territoires ruraux et les communautés Hamajaks. C'est ici que notre message a trouvé son premier écho, en réponse à des décennies d'abandon et d'oppression. Notre action doit y être consolidée et étendue. Chaque commune rurale, chaque communauté doit voir naître un "Comité de Solidarité" du RC, qui deviendra une institution d'entraide incontournable, une alternative palpable à l'État défaillant. Nous organiserons des "Caravanes de l'Entraide", fournissant un soutien matériel concret — réparation de matériel agricole, aide administrative — tout en politisant les enjeux. Nous impulserons la création de coopératives locales pour briser la tyrannie des intermédiaires comme Astabelagri, en prônant un message clair : "La terre à ceux qui la travaillent, pas aux spéculateurs."

Le deuxième cercle est le champ de bataille principal : les villes intermédiaires, industrielles et ouvrières. C'est ici que nous devons arracher l'hégémonie historique aux sociaux-démocrates de l'USD et aux libéraux du FPD. Notre offensive se traduira par un porte-à-porte massif dans les quartiers ouvriers, l'installation de "Soupes Populaires" devant les usines comme nous l'avons fait à Columbia, et l'organisation d'assemblées de quartier pour discuter des problèmes concrets. Le message y sera direct : "Votre patron vote à droite. Votre gouvernement de 'gauche' le protège. Qui vous défend réellement ? Nous." C'est dans ces villes que nous forgerons les sections syndicales les plus combatives, que nous construirons la conscience de classe qui manque tant à ce pays.

Le troisième cercle est notre cheval de Troie au cœur de la bête capitaliste : les grandes villes de la mégalopole. Si nous ne pouvons y conquérir une majorité, nous devons y cibler les "poches de résistance" : les quartiers populaires, les ghettos Hamajaks, les campus universitaires et les squats. Nous y créerons des "Maisons du Peuple", des espaces autonomes servant de quartier général pour les jeunes militants, les artistes précaires et les chômeurs. Ce sera le laboratoire de nos luttes intersectionnelles, où la critique du capitalisme se mêlera à l'antiracisme, au féminisme et à l'écologie radicale. Notre message y sera simple et puissant : "La richesse de cette ville est produite par votre travail. Il est temps de vous la réapproprier."

Cette offensive de terrain, organisée et disciplinée, est la condition sine qua non de notre succès. Le virtuel a ouvert la brèche ; c'est le terrain qui consolidera la victoire.

4. Axe 2 : La Guerre Culturelle et Numérique – Déconstruire l'Oligarchie, Normaliser la Révolution

Inutile de le rappeler, nos adversaires contrôlent les médias traditionnels, les chaînes de télévision et les journaux qui façonnent la perception d'une majorité silencieuse. Leur pouvoir repose sur la diffusion d'un récit hégémonique qui présente le capitalisme comme naturel, l'oligarchie comme méritante et la contestation comme une déviance. Nous ne gagnerons pas cette guerre sur leur terrain. Notre champ de bataille est Internet, où les hiérarchies sont plus fragiles et où la vérité peut devenir virale. Notre offensive numérique doit être implacable, créative et subversive.

Notre première mission est de détruire l'aura des Dynastic Families. Les Hardenbor, Belagri, McAubert et Akiyama ne doivent plus être perçus comme des capitaines d'industrie, mais comme ce qu'ils sont : une caste parasitaire. Nous allons créer et diffuser massivement des mèmes, des vidéos courtes et des infographies qui exposent la source de leur fortune : l'héritage, l'exploitation et la collusion avec l'État. Nous allons transformer des concepts comme la lutte des classes en un contenu accessible, humoristique et mémétique. Nos phrases chocs doivent inonder les réseaux sociaux. Victor Hardenbor est président du pays ou de son groupe ?, Simeon Belagri vend des supermarchés, pas un avenir. Chaque citoyen doit comprendre que la richesse de ces familles est la cause directe de sa propre précarité.

Nous devons également normaliser notre alternative. L'exemple kah-tanais, bien qu'imparfait et à ne pas copier aveuglément, est notre preuve conceptuelle la plus puissante. Nous diffuserons des vidéos courtes et authentiques montrant des aspects concrets de la vie au Grand Kah : des logements dignes, des soins de santé accessibles, une vie communautaire riche. L'objectif n'est pas de vendre une utopie lointaine, mais de planter une idée simple dans l'esprit des Westaliens : Un autre monde est possible, la preuve : il existe déjà.

L'exemple Icamien, où la gauche de gouvernement fait affaire avec le communalisme de rue telle que la jeune de la commune d'Ibishima, englobant cinquante million de citoyens et ayant commencé à régler les questions de sécurité et de précarité, est potentiellement un outil très utile.

Parallèlement, nous devons mener une guerre de position contre le nationalisme toxique de la droite radicale. L'escalade militaire en Eurysie et l'implication de Teyla aux côtés du régime ethno-nationaliste d'Hotsaline nous offrent une occasion unique. Nous utiliserons les images de ce conflit pour marteler un message pacifiste et anti-impérialiste.Voilà le monde que vous préparent les nationalistes. Voulez-vous que Westalia devienne un nouveau Sterus, une nouvelle Hotsaline ? C'est ici que le lien entre le New Order of Westalia et les intérêts économiques de la NMA devient notre arme la plus dangereuse. Nous allons exposer cette hypocrisie sans relâche. Les patriotes de papier du NOW vendent l'honneur de Westalia et le sang de nos soldats pour le charbon de McAubert. Leur patrie n'est pas le peuple, c'est leur portefeuille. Ainsi de suite.

Enfin, cette guerre culturelle doit être menée en ciblant spécifiquement la jeunesse et les étudiants. Nous créerons des contenus viraux sur leurs plateformes de prédilection et organiserons des débats sur les campus pour lier notre lutte à leurs préoccupations : l'écologie, l'antiracisme, le féminisme. Nous allons bâtir un front de lutte intersectionnel en démontrant que le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme sont les têtes d'une seule et même hydre. Notre tâche est de transformer leur anxiété face à l'avenir en une force révolutionnaire organisée. La jeunesse n'est pas seulement l'avenir de la nation ; elle doit être l'avant-garde de sa libération.

5. Axe 3 : L'Entrisme et les Alliances – Unir la Colère, Diviser les Modérés

Notre force ne réside pas seulement dans notre propre organisation, mais dans notre capacité à devenir le pôle magnétique de toutes les contestations, à fédérer les colères éparses et à décomposer les fronts adverses. Cette campagne doit être l'occasion de tisser des alliances tactiques et d'infiltrer les structures où couve le mécontentement, afin de construire l'hégémonie de nos idées au sein même du camp populaire. Notre stratégie se déploie sur un double front : unifier les forces de rupture et fracturer les forces de compromis.

Notre premier objectif est de construire notre hégémonie à gauche. L'Alliance Sociale et Démocratique n'est pas un bloc monolithique. Nous devons y entretenir des relations fraternelles mais critiques. Avec les bases militantes de l'USD, du MSH, du PE et même du POL, nous partagerons les luttes sur le terrain. Nous serons à leurs côtés dans les manifestations, sur les piquets de grève, dans la défense des droits Hamajaks. Nous devons prouver que le RC est l'allié le plus fiable et le plus déterminé dans l'action. Simultanément, nous critiquerons sans relâche la ligne politique de leurs directions, que nous dépeindrons comme timorées, bureaucratiques et compromises avec le système. Le départ du Parti des Ouvriers Libres de l'ASD est une opportunité : nous devons accueillir ses militants et ses sections syndicales les plus combatifs, déçus par l'autoritarisme de John Taranti mais orphelins d'une véritable perspective révolutionnaire. L'objectif est simple : aspirer les forces vives de la gauche radicale et isoler leurs appareils dirigeants.

Parallèlement, nous devons pratiquer un entrisme calculé au sein des structures libérales. L'aile progressiste du Front Populaire et Démocrate est notre cible. Nos militants les plus discrets doivent y infiltrer les cercles de discussion et les sections locales pour y semer le doute, pousser à des positions plus radicales et exacerber les tensions avec l'aile libérale incarnée par Simeon Belagri. Chaque compromis du gouvernement Garandor doit être présenté en interne comme une trahison des idéaux de gauche, afin de créer des fractures et d'attirer à nous les éléments les plus sincères mais désillusionnés.

Enfin, notre rôle est de devenir le carrefour de tous les mouvements sociaux. Le Rassemblement Communaliste doit être le lieu où convergent les luttes syndicales, étudiantes, féministes, écologistes et antiracistes. Nous devons démontrer, par la théorie et par la pratique, que seul le communalisme offre une synthèse cohérente à toutes ces aspirations, en identifiant le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme comme les différentes facettes d'un même système d'oppression. En devenant l'épicentre de la contestation, nous ne serons plus un parti parmi d'autres, mais le cœur battant d'un véritable front populaire révolutionnaire. C'est en unifiant la colère que nous parviendrons à diviser et à vaincre les modérés.

6. Calendrier Opérationnel et Moyens – De la Stratégie à l'Action

Les idées, aussi justes soient-elles, ne deviennent une force matérielle qu'à condition d'être organisées. Cette campagne doit être pensée comme offensive planifiée, méthodique et disciplinée. Notre calendrier opérationnel est conçu pour monter en puissance progressivement, culminant au moment décisif du scrutin tout en jetant les bases de la lutte post-électorale.

Phase 1 : Consolidation et Préparation (Mars – Juillet 2017)
Cette phase initiale est cruciale. Elle doit nous permettre de transformer nos structures existantes en machines de guerre électorale et idéologique. Nos tâches immédiates sont la finalisation de la liste de nos candidats et l'élaboration d'un programme clair et percutant. Nos candidats seront des des militants issus des luttes. des agriculteurs du RFU, des ouvriers syndicalistes, des activistes Hamajaks, des leaders de comités de quartier. Leur légitimité ne viendra pas des institutions, mais du terrain. Parallèlement, nous lancerons des campagnes de formation intensive pour tous nos militants : sessions de porte-à-porte, ateliers de communication numérique, formation à la sécurité et à la rhétorique pour les débats publics. Chaque camarade doit devenir un cadre capable de porter notre message avec conviction et efficacité.

Phase 2 : Offensive Générale (Août – Septembre 2017)
C'est le cœur de la bataille. Durant ces deux mois, nous devons atteindre une intensité maximale dans tous nos axes d'action. Le militantisme de terrain sera quotidien : porte-à-porte massif, meetings, et multiplication des soupes populaires. Notre propagande numérique doit saturer les réseaux sociaux avec notre communication virale et nos analyses sur la crise hotsalienne. Le débat télévisé du 14 août sera un moment clé. Le citoyen Ordan y sera le procureur du peuple ! Son rôle sera de démasquer l'hypocrisie de ses adversaires, de lier les politiques de l'ASD à la précarité croissante et d'exposer l'alliance de la droite radicale avec les intérêts des Dynastic Families. Sa prestation devra être percutante, authentique et sans concession.

Phase 3 : Transformation et Bilan (Post-Élections, à partir d'Octobre 2017)
Quel que soit le résultat des urnes, notre travail ne s'arrêtera pas le soir des élections. Cette phase est celle de la transformation de l'élan électoral en organisation permanente. Nous utiliserons l'énergie et les contacts générés par la campagne pour consolider les comités de soutien en structures pérennes d'entraide et de lutte. Chaque sympathisant doit être approché pour devenir un membre actif. Chaque victoire, même symbolique, et chaque défaite seront analysées collectivement pour affiner notre stratégie pour les années à venir. L'objectif est clair, sortir de cette séquence électorale non pas avec quelques sièges de plus, mais avec une armée politique plus grande, plus forte et mieux organisée.

Moyens :
Notre force principale est notre base militante. Nous nous appuierons sur une mobilisation massive de bénévoles. Les fonds du parti seront complétés par un appel aux dons militants, en soulignant que chaque Talir donné est un coup porté à l'oligarchie. Enfin, nous utiliserons avec discernement et discrétion les ressources informationnelles et logistiques fournies par nos camarades internationaux, en les présentant toujours comme un acte de solidarité internationaliste entre mouvements frères.

Camarades, le chemin est long et semé d'embûches. Mais pour la première fois dans l'histoire de la Grande République, une alternative radicale, populaire et organisée est possible. Les mois qui viennent détermineront la possibilité même d'un avenir libéré de l'exploitation et de l'oppression. En avant !
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JournalLermand

L’ANTS condamnée par coutumace… mais aussi la Lermandie!
Par Catherine Marboulin

tribunal

Le 5 mai 2017, un procès majeur s’est tenu pour juger l’entreprise sterusienne ANTS et sa dirigeante Miranda Ceprus, dans le cadre de la Crise du Pétrole, un incident diplomatique majeur survenu en février 2016, qui aurait pu dégénérer en conflit armé entre la Fédération de Stérus, dirigée par le Consul Pandoro, et la République de Lermandie, soutenue par ses alliés.

La Crise du Pétrole trouve ses origines dans plusieurs facteurs:
• la rivalité croissante entre la Grande République de Westalia et la Fédération de Stérus
• le retrait de Stérus de l’ASEA,
• la décision du gouvernement lermandien de se retirer de l'Accord BEPAL-Lermandie / ANTS-Stérus, signé en 2013.

Cet accord, conclu entre BEPAL (côté lermandien) et ANTS (côté stérusien), visait à garantir l’approvisionnement en pétrole brut sur le territoire lermandien, en échange d’un monopole stérusien sur le marché des hydrocarbures pour une durée de cinq ans.

Selon le procureur Duquesme, chargé de défendre les intérêts de l’État lermandien, le retrait de l’accord visait à protéger l’économie nationale contre une ingérence diplomatique du régime de Pandoro, notamment par le biais d’un chantage énergétique. Le gouvernement lermandien avait anticipé cette menace en recherchant de nouveaux partenaires économiques, tels que la République de Saint-Marquise et la Fédération de Yukanaslavie, avant de dénoncer l’accord.

Refusant d’accepter l’abrogation du décret, le régime de Pandoro, soutenant les intérêts de l’ANTS, a nié la souveraineté lermandienne sur ses territoires national et maritime, et a autorisé l’ANTS à continuer l’exploitation de ses installations au-delà de la date butoir fixée par le DÉCRET n°09112015-01.
En réaction, les autorités lermandiennes ont procédé à l’arrestation de tous les travailleurs de l’ANTS présents sur les installations, via la Gendarmerie Maritime, appuyée par la Marine Républicaine, craignant un sabotage pouvant entraîner une catastrophe écologique.
La Fédération de Stérus a envisagé une intervention militaire, mais y a renoncé face à l’appui de la Marine Fédérale Westalienne et à l’intervention diplomatique du Royaume de Teyla.

Verdict du juge Forbichon

Après examen des faits présentés par le procureur Duquesme et Maître Mirabelle, avocate commise d’office pour défendre l’ANTS et Mme Ceprus, le juge a statué malgré l’absence des représentants de l’ANTS, empêchés par la situation géopolitique. La défense s’est donc concentrée sur la validité des procédures judiciaires, faute de preuves ou de présence des accusés.
Le soir du 5 mai 2017, le juge Forbichon a rendu son verdict :
• Condamnation de l’ANTS à verser 500 millions de dollars de dommages et intérêts à la République de Lermandie.
• Autorisation pour le gouvernement lermandien d’utiliser les installations de l’ANTS présentes sur son territoire. L'Etat lermandien en devient par conséquent propriétaire.
• Condamnation symbolique du gouvernement lermandien à 1 dollar, en raison de l’absence de consultation diplomatique préalable avec Stérus avant la publication du décret.
• Suspension du mandat d’arrêt visant Miranda Ceprus, au motif que le gouvernement stérusien a assumé ses responsabilités à sa place, par voie diplomatique et militaire.

Néanmoins, le juge Forbichon a ajouté deux précisions:
• Étant donné que l’ANTS a été condamnée par coutumace, un nouveau jugement est possible si ses représentants se présentent aux autorités lermandiennes, dans un délai de deux ans.
• La rétrocession des installations de l'ANTS à la République de Lermandie ne pourra pas être remise en question dans le cadre d’un éventuel nouveau procès.


Source: Le Journal Lermand
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Le narratif kah-tanais sur l'Hotsaline, retour sur une campagne de désinformation massive visant à isoler la Krésetchnie et justifier une expansion militariste.
Par le Petit Moineau, journal Bergrosish

Introduction :

Voilà un moment que le Grand Kah et consort se penchaient sur le cas de l'Hotsaline et plus généralement de la région centre eurysienne avec les tensions frontalière, notamment auprès de l'Empire Raskenois. Que ce soit directement ou par l'intermédiaire de « très proches partenaires » tel que la Mahrénie, a fini par se développer un narratif construit reprenant un ensemble d'éléments épars et superficiels pour constituer un mille-feuille argumentatif digeste auprès d'acteurs éloignés du conflit1. Suite à l'explosion des tensions autour de l'Hotsaline et Altrecht, ce narratif est maintenant massivement employé par achever l'isolement diplomatique de l'Hotsaline et de ses alliés en ciblant des acteurs géographiquement et médiatiquement éloigné, raison pour laquelle il convient de se pencher en détail sur ce flot d'informations tendancieuses.

Sur le prétendu anti-germanisme hotsalien…
… et l'absence de remise en contexte de ce courant avec l'invasion et occupation raskenoise et kaulthe des territoires krésetchniens.

L'un des éléments phares pour qualifier de fasciste le gouvernement hotsalien, cette obsession ethnique et anti-germanisme, serait les preuves d'une nature profondément hostile du régime et de sa volonté à terme de mener des campagnes expansionnistes. Plus intéressant encore, ce serait même la raison de la guerre contre l'Altrecht. Est pris en illustration de ce courant le film « La Bataille sur Glace »2, illustration parfaite de cet anti-germanisme. Mais le narratif du Grand Kah passe (volontairement ?) à côté d'un élément capital, à savoir le contexte historique de ces œuvres et la raison pour laquelle elles sont étudiées. Faisant l'erreur d'étudier ce travail avec une vision moderne, cette analyse passe complètement à côté de deux éléments clés : l'invasion de la Krésetchnie par l'Empire Catholique Kaulthe puis l'invasion du Gradenbourg, Hotsaline et Avène par l'Empire Raskenois. Il ne s'agit pas d'un bête anti-germanisme (qui n'est même pas cohérent, considérant la proximité entre l'Hotsaline et Bergrun quand ce dernier est germanique) mais d'une forme d'affirmation autochtone contre les empires qui cloisonnaient, ou cloisonnent encore la Confédération. L’œuvre passe même à côté d'un second important : l'opposition entre le paganisme et le christianisme contraint. Rappelons que l'Inquisition Kaulthe3 était un intermédiaire de la domination impériale sur la Krésetchnie en employant la conversion pour détruire la culture locale et assimiler les populations.
Sous le narratif kahtanais, cette lutte anti-coloniale pour la souveraineté et affirmation des peuples contre des envahisseurs revendiqués comme Rasken ou la Kaulthie, qui correspond pourtant tout à fait aux discours officiels décoloniaux des académies paltoterranes, devient un discours nationaliste détestable justifiant l'antagonisme de la Krésetchnie.

La fin du gouvernement Kravchuk…
… quand la transition de Démocrature à Démocratie déplaît le régime d'Axis Mundi.

Point très curieux, le Grand Kah, grand meneur des révolutions s'étant déjà illustré pour ses interventions revendiquées dans des régimes défaillants pour y imposer des gouvernements libertaires, s'offusque de la tournure des choses en Hotsaline avec la fin du gouvernement Kravchuk. Là encore, intervient un narratif jouant volontairement sur l'éloignement médiatique et culturels des acteurs ciblés par cette désinformation avec l'Hotsaline pour présenter des informations parcellaires et ériger un discours fallacieux. Le gouvernement de Kravchuk4 était assez explicitement une démocrature, jouant sur un état d'urgence s'éternisant depuis 1994 avec l'invasion raskenoise pour maintenir en place le gouvernement et assurer un contrôle extensif de ce dernier sur les institutions. Il s'agissait d'un abus pur et simple de la constitution pour établir un régime autoritaire. Mais le tissu médiatique du Grand Kah préfère s'attarder sur… l'implication teylaise dans cette abrogation. Il convient de rappeler plusieurs éléments très importants, hélas omis par la presse communaliste.
Le premier est l'absence d'évolution du Parlement avec l'état d'urgence. Les partis conservaient chacun leurs places indépendamment de leur popularité. Le second est que l'Union Sociale d'Hotsaline et Action Sociale5 profitaient allègrement de cela pour conserver leur place malgré leur perte d'inertie, bloquant ainsi la supermajorité requise pour abroger l'état d'urgence pourtant souhaité par l'ensemble des autres partis qui, de fait, étaient plus représentatifs de la volonté populaire. On était donc dans la définition même d'une démocrature : un pays officiellement démocratique dont les abus de la constitution permettait de figer le pouvoir sous une forme autoritaire. L'approche négative des médias kah-tanais vis-à-vis de cet évènement, à savoir l'abrogation de l'état d'urgence, est conséquemment des plus douteuses. Il ne s'agissait pas d'un vote mettant fin à la démocratie, mais au contraire, à appliquer la constitution en mettant fin à l'extension abusive de l'état d'urgence pour rétablir les processus démocratique.
Notons d'ailleurs la mise en évidence de la perte d'influence de l'USH et AS suite à ces mesures, témoignant bien de l'abus dont il bénéficiait grâce à une représentation parlementaire bien supérieure à ce que leur popularité légitimait. Mais pour les médias kah-tanais, l'ensemble de ces points sont balayés, ignorés, pour à la place revenir sur la défaillance matérielle teylaise6 et établir une théorie conspirationniste ignorant complètement l'avancée démocratique du pays.

Les supposés nettoyages ethniques…
… et la défense kah-tanaise de criminels de guerre génocidaires.

Il s'agit là d'un autre sujet où les médias kah-tanais jouent sur la distance et le manque d'informations parvenant de l'Hotsaline jusqu'aux acteurs ciblés pour créer de toute pièce un narratif. Les membres de la Rache sont ainsi dépeints comme une population allogène victime d'épuration ethnique, une épuration qui s'étendrait d'ailleurs bien au-delà de la Rache pour inclure les populations germaniques, raskenoises en priorité. Là encore, cette propagande est réfutée par deux grands points.
Le premier concerne la nature même de la Rache. C'est un mouvement dont les « filiales » présentes en Hotsaline et Altarie venaient de la Tcharnovie, profitant de la fragilisation du régime provoquée par l'invasion raskenoise pour procéder à une conquête à l'est7. Cette conquête est marquée par le génocide des populations autochtones8, provoquant un dépeuplement tel qu'un apport supplémentaire de troupes fut nécessaire pour occuper le terrain. Il fallut une opération militaire d'ampleur pour neutraliser les forces armées de la Rache9. Le souci étant qu'un nombre important des adeptes de la Rache, eux aussi violents et partisans du génocide et de pratiques sordides10, restaient dissimulés sur le territoire. Profitant du chaos généralisé qui n'avait pas permis aux institutions krésetchniennes d'établir un suivi des populations, ces rémanences de la Rache se dissimulèrent parmi les locaux. C'est là que vient un programme d'identification génétique11 permettant de dissocier les populations autochtones présentent depuis longtemps des envahisseurs génocidaires de la Rache infiltrés. Si le procédé amène à certains questionnements sur les limites d'une telle solution, les médias kah-tanais extrapolent directement le protocole à un nettoyage ethnique élargi, quand il s'agit en réalité d'un cadre très clairement défini : identifier les adeptes rachistes et criminels de guerre ayant participé au génocide des populations krésetchniennes pour les incarcérer. Cette solution s'applique spécifiquement à ce cas de figure ci et ne s'étend aucunement à un génocide d'ampleur comme le sous-entende bien trop les médias communalistes. Mais à la place, ces derniers préfèrent parler simplement d'une déportation de populations allogènes vers les mines de charbon, unique solution trouvée pour le moment pour prendre en charge pas moins de deux centaines de milliers de criminels, une solution d'ailleurs mûrement débattue en Bergrun. Parallèlement, le Kah qui exprime son outrage sur la question oublie de mentionner chez lui les pratiques d'exécutions rituelles12. Qu'auraient fait les kah-tanais avec des criminels de guerre coupables de génocides ?

Les contradictions kah-tanaise sur la politique teylaise dans le conflit hotsalien…
… quand est transposé au second les torts du premier.

Vient maintenant le cœur du sujet, déporter les prétendus torts hotsaliens sur son allié, Teyla. Le cœur du conflit repose sur la simple participation de Teyla à la défense de Teyla en appliquant plusieurs torts au pays. Deux points particuliers attirent l'attention : l'escalade et l'absence d'ultimatum proféré par Teyla pour venir en aide à son allié hotsalien. Ces points sont particulièrement curieux puisqu'ils sont factuellement faux, et surtout, reprochables en premier lieu au LiberalIntern. Rappelons que l'Hotsaline a envoyé vingt-deux missiles balistiques contre une base militaire de l'Altrecht, constituant une frappe ciblée contre une infrastructure militaire. Suite à cela, le LiberalIntern et Illirée répondent en moins de vingt-quatre heures, non pas avec une frappe ciblée, mais avec une campagne aérienne comptant pas moins de trois centaines d'avions pour opérer une neutralisation globale de l'appareil militaire hotsalien, tel que revendiqué par l'état-major hotsalien. Nulle proportionnalité, nulle recherche de riposte, mais bien une opération à part entière de désarmement, et ce, sans le moindre ultimatum. S'ensuit deux choses : Teyla fait un appel diplomatique explicite pour éviter le pire13, alors ignoré par le LiberalIntern qui ne s'était pas encombré d'une telle disposition. Considérant l'absence de réponse et le caractère disproportionnée de l'assaut qui ne constitue pas une riposte, mais une menace existentielle pour l'Hotsaline, Teyla fait valoir son accord défensif et tirs aux côtés de l'Hotsaline un total de cent soixante-huit missiles, en opposition aux trois cent avions du LiberalIntern. Et là encore, la participation teylaise ne vise pas à un désarmement général du LiberalIntern mais à la neutralisation de son appareil opérationnel permettant de projeter les forces libertaires. Sont ciblés les aéroports des pays depuis lesquels se font les bombardements, confinant le conflit aux acteurs engagés. Si le coup est sévère, il s'intègre dans la continuité logique d'assurer la survie de l'Hotsaline directement menacée par l'ampleur de l'escalade libérale.
Des pertes civiles seront hélas à déplorer, chose terrible qui aurait été évitable. Mais il est aisé de reprocher à l'Hotsaline d'avoir riposté à une offensive menaçant son existence même. Pour autant, il était simplement impensable d'un point de vue hotsalien d'accepter de prendre les coups sans riposter simplement parce que la Mahrénie, Kaulthie et Estalie avait témoigné d'un certain degré d'incompétence en opérant des bombardements sans envisager de riposte ni appliquant les mesures adjointes, telles que l'établissement de no fly zone au-dessus de leurs territoires ou encore l'évacuation de leurs aéroports. Il convient d'ailleurs de noter que si lesdits aéroports civils n'auraient pas été ciblés, ils auraient dans la foulée été mobilisés par le LiberalIntern comme nouveaux relais opérationnels, chose qu'il convient de prendre en compte lorsque l'on qualifie ces infrastructures comme des cibles illégitimes.

Une citation en particulier attire l'attention :

« Cette riposte n'est pas proportionnelle ; et pour cause : elle cherche à être dissuasive. Elle établit une nouvelle doctrine dans le jeu complexe de l'Eurysie : toute agression contre un allié ou un intérêt vital de Teyla, même par des moyens conventionnels comme une campagne aérienne, entraînera des représailles asymétriques et imparables directement sur le sol de l'agresseur. »

Là encore, il s'agit de manière assumée d'une transposition et d'un mensonge des médias kah-tanais. Les missiles balistiques avec des charges explosives constituent un armement conventionnel à l'instar des avions de combat, tandis que la riposte employait un volume proportionnel à l'agression. Parallèlement, cette escalade et volonté de dissuasion en frappant sur son propre sol l'agresseur constitue exactement la pratique libertaire. Il est difficile de ne pas voir là une tentative d'inversion accusatoire, faisant le LiberalIntern se détacher de ses torts.

Opposition entre lecture kah-tanaise et teylaise sur les questions de l'agression et escalade…
… ou « j'ai le droit d'annihiler jusqu'au bout l'agresseur et s'y opposer, c'est défendre l'agresseur. »

Un élément intéressant dans cette confrontation entre des grilles de lecture morale d'un côté et stratégique basée sur la notion d'escalade de l'autre. Le LiberalIntern déclare que l'Hotsaline, en qualité d'agresseur, est légitime à recevoir toutes les réponses imaginables sans avoir le droit de répondre à la moindre escalade. L'Estalie va jusqu'à déclarer que, pour avoir osé riposter contre des infrastructures opérationnelles à l'escalade libertaire, l'Hotsaline sera condamnée à être renversée et le régime teylais ne sera plus reconnu comme légitime14. En effet, défendre l'agresseur, quand bien même, il s'agit de prévenir une réponse démesurée, devient impensable et criminel.
Inversement, Teyla base sa grille de lecture sur une quantification du degré de violence pour hiérarchiser les réponses appropriées selon un ensemble d'enjeux. Une vingtaine de missiles balistiques frappant une base aérienne constitue une frappe militaire ciblée ne constituant pas une menace existentielle. Une campagne aérienne de trois cent appareils revendiquant la destruction de l'appareil militaire constitue une frappe globale et menace existentielle. Une frappe de moins de deux centaines de missiles balistiques contre des aéroports constitue une frappe globale, privant des moyens opérationnels pouvant représenter une menace existentielle. Autrement dit, la réponse libertaire était injustement disproportionnée et illégitime là où la réponse teylaise est égale et légitimée par la violence assumée du LiberalIntern.

C'est là que se cristallise le cœur de la critique positionnant d'une part Teyla en antagoniste et visant d'autre part à l'isolement de la Krésetchnie. L'objectif est d'affirmer que la moindre agression contre le LiberalIntern mérite la réponse la plus violente que possible, quitte à assurer la destruction totale de l'agresseur. Un agresseur qui devient un objet moral duquel on exclut toutes formes de quantifications : une frappe ciblée légitime une réponse mettant en périls l'existence même de l'agresseur. Ce rejet de la quantification au profit d'une notion purement morale d'agresseur-agressé isole de fait l'objet de l'accusation en excluant tout reproche sur l'importance de la violence qui s'applique sur lui en retour, ainsi que sur les revendications qui s'ensuivent.

La stratégie du chaos de... Teyla ?
Quand les arguments moraux servent simplement à masquer les froides luttes d'intérêts.

C'est là un point très intéressant qui joue sur l'obscurité ambiante de la région centre-eurysienne. L'implantation teylaise en Eurysie centrale par l'intermédiaire de l'Hotsaline est somme toute récente et confinée. Il s'agissait de se rapprocher de la Krésetchnie et répondre à l'appel d'offre sur l'implantation d'une base militaire. Inversement, la présence kah-tanaise et plus généralement libertaire est bien plus étendue dans le temps et l'espace, avec une présence solidement consolidée en Mahrénie, Kaulthie, Kartvélie et récemment Altrecht. Les médias kah-tanais le disent eux même : « Confronté à l'expansion de l'influence de l’alliance libertaire au fils des révolutions et victoires électorales radicales-démocratiques... ». L'expansion de la sphère d'influence libertaire est assumée, et la nature souvent violente de cette expansion est simplement qualifiée de « radicales-démocratiques » (rappelons nous de la critique sur une prétendue participation teylaise dans le renversement de la démocrature hotsalienne qui sonne conséquemment d'autant plus creuse). Le Grand Kah assume parfaitement être un vecteur de révolution et de bénéficier du chaos ambiant pour perpétuer ces renversements de régimes au profit de mouvements plus favorables. L'exemple de l'Altrecht qui verra son gouvernement basculé en un temps records pour immédiatement intégrer le LiberalIntern et recevoir dans la foulée sa défense est un autre exemple assez criant de cette expansion agressive mollement nommée « radicale-démocratique ».

Mais là, ça bloque, la Krésetchnie qui était évidemment la prochaine cible de ces « victoires électorales » en témoigne la célérité et étendue de la réponse, est cette fois-ci défendue par Teyla. L'expansion militariste du LiberalIntern est soudainement bloquée et le chaos ambiant qui lui profitait auparavant est pour le moment inutile. La machine rencontre enfin un adversaire qui lui résiste et la chose lui est intolérable. C'est là que se déchaîne l'appareil médiatique qui, puisqu'il ne pourra arracher aucune victoire militaire décisive, essaye de rallier l'opinion publique pour obtenir la victoire diplomatique et isoler la Krésetchnie et ceux qui oseront l'aider. Alors un narratif est intégralement produit pour profiter du manque d'intérêt médiatique de la région. La réponse du Grand Kah est vocale, parce que la force qui lui suffisait jusqu'à présent fait maintenant défaut.

Spéculation sur l'État Final Recherché d'une telle construction narrative :
Le plan assumé d'expansion du LiberalIntern par la destruction des régimes opposés.

L'expansion de la sphère d'influence libertaire est éprouvée et assumée, l'Hotsaline est désignée comme l'agresseur qui mérite l'extermination et Teyla comme le complice qui défend la criminelle. Mais les tensions ne datent pas de ce jour-ci. Déjà, rappelons une chose, la Mahrénie peut légitimement être considéré comme un État satellite du Grand Kah. Le pays est issu d'un coup d'État mené par le Grand Kah15 et ses institutions sont factuellement sous le contrôle de l'égide kahtanaise qui impose son sceau sur les missives mahréniennes. Et ce vecteur avéré du Grand Kah, cela fait un moment qu'il tourne son regard sur la Krésetchnie et plus généralement le voisinage. Rappelons le positionnement diplomatique agressif de la Mahrénie16 qui évoquait l'invasion de ses voisins, ou encore sa posture ouvertement hostile envers la Krésetchnie et l'Hotsaline.17 Difficile de nier ici la posture ouvertement violente de la Mahrénie vis-à-vis de la Krésetchnie, posture partagée par l'Estalie qui entretient, elle aussi, un discours ultra-agressif désignant le « porc fasciste capitaliste » comme l'ennemi à abattre. L'expansion libertaire en Eurysie centrale n'a rien de nouveau. Le principal changement est le caractère discret de la chose jusqu'à récemment. En effet, peu de résistance était rencontrée jusque-là, permettant l'intégration de la Kartvélie directement dans le giron estalien, puis de la Mahrénie, ensuite Kaulthie et dernièrement Altrecht. Cela se déroulait habituellement sans accroc ni résistance et le LiberalIntern n'avait pas intérêt à y attirer l'attention.

Mais cela change avec la Krésetchnie. La force brute ne suffit plus contre la Confédération endurcie par des décennies de luttes contre Rasken et le soutien teylais. Le LiberalIntern ne peut plus opérer dans l'ombre et ses derniers recours à la violence illimitée se sont soldés par des échecs. Alors, on change son fusil d'épaule et on adapte la stratégie. Il faut isoler la Krésetchnie, l'épuiser, décourager ses alliés de persister. Pour cela, on développe un narratif complètement faux reprenant quelques éléments audibles avec une masse d'informations suffisantes pour s'assurer qu'elles ne seront pas vérifiées et voilà. L'Hotsaline est le monstre fasciste qui opère une épuration ethnique. C'est l'agresseur qui attaque uniquement sur une base idéologique, et Teyla défend cet agresseur, chose qui aurait des conséquences politiques pour les représentants qui accepteraient alors de s'associer à elle.

Bibliographie :

1. Article du PNN concerné
2. La Bataille sur Glace
3. L'Inquisition Kaulthe
4. Le régime d'exception de Kravchuk
5. Partis politiques hotsaliens
6. Déroulé du coup d'État démocratique
7. Histoire de la Krésetchnie
8. Arrivée de la Rache en Krésetchnie
9. Opération Crépuscule de la Rache
10. Exemples de mouvements de la Rache
11. Programme d'analyse génétique
12. Analyse historique de la violence au Grand Kah
13. Appel diplomatique teylais
14. Déclaration estalienne
15. Coup d'État en Mahrénie
16. Diplomatie de la Mahrénie
17. Posture hostile de la Mahrénie
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Conférence de Presse du 3 octobre 2017 du Royaume de Teyla
Pierre Lore - Ministre des Affaires Étrangères.

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Teylais, Teylaises, Chers journalistes venus en ces lieux,

Je souhaite m'adresser au nom de la nation teylaise et du Gouvernement de Sa Majesté, avec l'accord entier d'Angel Rojas, Premier ministre de Sa Majesté et de Sa Majesté Catherine III, afin de clarifier les intentions du Royaume de Teyla, répondre aux accusations gravissimes de la Fédération des Peuples d'Estalie et de ses alliés et dire la totale fermeté de la nation entière envers la Fédération des Peuples d'Estalie et de l'Illirée suite à la prise d'otage de citoyens teylais et/ou de l'Organisation des Nations Démocratiques.

Bien que certains discours, venus des adversaires, cherchent à faire dire au Royaume de Teyla qu'il s'est engagé dans le conflit en Eurysie Centrale à des fins d'impérialisme, le Gouvernement de Sa Majesté souhaite mettre fin immédiatement à ce discours qui ne se repose sur aucune réalité, outre une volonté mensongère à des fins de propagande. La participation du Royaume de Teyla à la défense de la Confédération de Kresetchnie est la concrétisation de notre engagement indéfectible envers nos alliés et le respect de nos traités défensifs. L'honneur quant au fait de respecter les traités ratifiés par le Royaume de Teyla est le pilier de la diplomatie teylaise. Le Royaume de Teyla, quel que soit le contexte, respectera ses traités, quelle que soit la nature de la menace. Toutefois, le Royaume de Teyla ne pourra participer à la défense d'une nation qui a agressé impunément une nation ou toute autre entité sans raison légitime.

Le Royaume de Teyla a eu des discussions formelles avec ses partenaires de la République d'Hotsaline, avant les premières frappes à l'encontre de l'Altrech, et nous avons notifié aux autorités de la République d'Hotsaline notre position, tendant plutôt à décourager des initiatives qui pourraient déstabiliser la région sans garantie de résolution durable. Le Royaume de Teyla a accepté l'activation des clauses de défense du traité liant la Confédération de Kresetchnie et la République d'Hotsaline face à la non-proportionnalité de la réponse des nations engagées dans des combats en ce moment même contre le Royaume de Teyla et la République d'Hotsaline. Nous tenons à rappeler que jusqu'au dernier moment nous avons tenté de prendre contact avec la Fédération des Peuples d'Estalie, ne laissant aucun doute quant aux réels objectifs des nations communalistes.

Nous avons recherché jusqu'aux derniers instants la paix et nous la recherchons toujours. Je peux confirmer et affirmer devant la presse nationale et internationale réunie en ce lieu symbolique, là où fut signé le traité de paix mettant fin à la guerre civile teylaise et déployant un espoir dans la nation teylaise avec la Déclaration des Droits Fondamentaux et Universels de l'Homme. Nous faisons toujours cet appel aux acteurs du conflit afin que cessent dans les plus brefs délais les hostilités. La continuité des hostilités n'est bénéfique pour aucune des nations d'Eurysie centrale.

Toutefois, le Royaume de Teyla observe des actes et des déclarations inacceptables qui démontrent que des nations telles que la Fédération des Peuples d'Estalie ne se prononcent pas en faveur d'un cessez-le-feu général et dans les plus brefs délais. Nous condamnons la prise d'otage de citoyens teylais et des membres de l'Organisation des Nations Démocratique en Illirée, mais nous ne procéderons pas plus, afin d'éviter de mettre en péril les échanges diplomatiques qui ont lieu en cours. Le Royaume de Teyla tient à remercier l'ensemble des acteurs diplomatiques qui font tout pour obtenir la fin d'une situation inacceptable en Illirée. Le Royaume de Teyla observe, avec étonnement et écœurement, la prise en otage de diplomates teylais sur le sol estalienne, une violation flagrante et intolérable de la bienséance diplomatique. Ces actions, perpétrées contre des représentants de notre nation qui jouissent d'une immunité diplomatique, sont non seulement inacceptables, mais elles compromettent gravement toute possibilité de désescalade et de dialogue constructif.

Le Gouvernement de Sa Majesté, à travers ma voix, exige la libération immédiate et inconditionnelle des diplomates teylais retenus en otage par la Fédération des Peuples Estaliens. Le Gouvernement de Sa Majesté rappelle que le Royaume de Teyla n'a jamais transigé avec la bienséance diplomatique et qu'il a toujours respecté ce qu'il croit être, non pas une bienséance, mais des droits. Le droit à la liberté en territoire étranger, afin de permettre l'exercice serein et indépendant des missions diplomatiques essentielles à la communication entre nations, et à la prévention des conflits. Cette action, rompant toute confiance entre le Royaume de Teyla et la Fédération des Peuples Estaliens, est réalisée dans l'unique but d'enterrer, de la part des autorités estalienne, tous espoirs de paix et de cessez-le-feu.

Nous appelons tous les acteurs, y compris la Grande République de Velsna, qui s'est proposée en tant que médiateur, à refuser le refus de la paix et du dialogue par la Fédération des Peuples d'Estalie. Il est impératif que la communauté internationale s'unisse pour condamner des actions qui ne font que rompre la confiance nécessaire à la diplomatie entre des nations et des acteurs. En agissant ainsi, la Fédération des Peuples d'Estalie non seulement isole ses propres actions, mais elle sape également les fondements de la coopération internationale et de la résolution pacifique des différends. Tous les acteurs doivent exiger les conditions nécessaires à la désescalade et la Fédération des Peuples d'Estalie ne doit pas échapper à cela, sous peine que la neutralité nécessaire à toute médiation sera considérée comme "non acquise" par le Royaume de Teyla.

En l'absence de signaux clairs et d'actions concrètes de la part de la Fédération des Peuples d'Estalie pour désamorcer cette crise, le Gouvernement de Sa Majesté se verra contraint de réévaluer les modalités de sa participation à toute initiative diplomatique. Nous ne saurions cautionner une approche qui ignore délibérément la dignité humaine.

Certains dénoncent "l'impérialisme" teylais. Ce ne sont que des fabulations pour complaire à une propagande d'État. En outre, le Royaume de Teyla n'est pas la nation qui a envahi, sans raison légitime, la Kartlévie. L'imposition d'un changement de régime par les armes n'est pas dans la nature des Teylais ni dans celle de nos partenaires. Notre présence au sein de la Confédération de Kresetchnie est strictement défensive et parfaitement consentie par les autorités de la Confédération et de ses peuples, et de ses nations. Le Royaume de Teyla n'envisage pas sa présence autrement et il en sera toujours ainsi.

Le Gouvernement de Sa Majesté s'inquiète quant aux réels objectifs de la Fédération des Peuples, qui n'est pour l'instant pas suivie par les autres alliés de cette nation, dans le conflit. En outre, demander un changement de régime en Hotsaline relève ici d'une demande purement illégitime et visant à étendre l'idéologie "Anarchiste" au pouvoir au sein de la Fédération des Peuples et tend à démontrer que la Fédération des Peuples d'Estalie a des buts d'expansion aux dépens de la souveraineté et de l'indépendance de la République d'Hotsaline. Cet objectif poursuivi par la Fédération des Peuples d'Estalie n'est pas un objectif qui est tolérable et le Royaume de Teyla réaffirme sa pleine et entière volonté de défendre la Confédération de Kresetchnie.

- Jean-Paul Plu, journaliste pour la Chaîne Nationale Avourgeoise (CNA), chaîne de télévision d'actualité de l'Avène : Croyez-vous en la résolution du conflit par la diplomatie et la désescalade ? Pensez-vous qu'il soit possible que le conflit dégénère ? L'Avène doit-elle craindre des frappes de la part du Liberalintern, ou d'essuyer des dommages collatéraux ?

- Ça fait beaucoup de questions, mais je vais répondre à chacune des questions que vous avez posées. Tout d'abord, concernant l'Avène et des craintes de frappes sur son territoire. Je crois que les nations communalistes et l'Illirée engagées dans le conflit, toutes belliqueuses soient-elles, ne veulent pas engager des frappes contre des nations de la Confédération qui n'engagent aucune force militaire. Quoi qu'il arrive, au regard de ses traités avec la Confédération de Kresetchnie, le Royaume de Teyla participera à la défense de l'Avène. Nous serons intransigeants envers toute attaque contre des membres de la Confédération comme nous l'avons été lors de l'attaque ayant eu lieu en Hotsaline. Si le conflit dégénère, cela ne sera aucunement dû à une action du Royaume de Teyla ou de l'Hotsaline. Nos deux nations sont très claires sur cela. Nous ne ferons rien qui puisse escalader le conflit et nous proposerons toujours l'apaisement.

Comme je l'ai dit, précédemment, nous ne voyons pas le même comportement au sein de la Fédération des Peuples d'Estalie alors nous ne pouvons vous garantir que le conflit n'escaladera pas. Il faut dorénavant poser la question à des officiels estaliens pour que vous ayez une réponse. Le Gouvernement de Sa Majesté souhaite-t-il une résolution du conflit par la paix ? Nous le disons à tous ici et y compris à la Grande République de Velsna, nous pourrons nous asseoir à la table dès demain, voire dès aujourd'hui, dès lors que des garanties concernant la sécurité des citoyens et diplomates teylais seront données. Nous serons très clairs dans nos communications avec la Grande République de Velsna à ce sujet. Comment pouvons-nous prétendre que les résultats d'une médiation soient suivis par l'entièreté des parties quand l'une des parties est mise sous pression à travers des prises d'otages ? Ceux qui prétendent le contraire mentent éhontément à leurs populations.


- Agatha Belmon, journaliste pour la chaîne de télévision westalienne WNN, spécialisée dans l'information en continue : Avec sa participation dans ce conflit, le gouvernement teylais a-t-il des inquiétudes concernant son image à l'internationale ? Notamment son image au sein de la Grande République de Westalia ? Le 17 juin, sur Notizia TV, Simeon Belagri a qualifié l'Hotsaline de "franc-tireur aux tendances fascisantes" et a appelé Teyla à "faire un bon ménage dans ses relations problématiques", avant qu'un communiqué ne vienne rapidement corriger le franc parler du chef de l'Etat. Souhaitez-vous commenter cette séquence virale en Westalia ? De par sa participation dans ce conflit, est-ce que la crédibilité de Teyla, en tant que médiateur dans la crise aleucienne, peut-elle être menacée ? Tout particulièrement dans un contexte où la scène politique westalienne semble se montrer critique envers Teyla, dont l'opposition de droite libérale, favorite pour les élections de septembre. Est-ce que Teyla souhaite s'exprimer sur la mort d'un westalien en Mährenie, à la suite d'un bombardement hostalo-teylais sur un aéroport civil ? Le gouvernement a-t-il prévu de s'excuser auprès des victimes et familles de victimes ?

- Le Gouvernement de Sa Majesté suit de très près l'image internationale du Royaume de Teyla. Vous dire l'inverse serait un mensonge à bien des égards. Nous constatons une baisse de notre image dans les pays communalistes et dans des pays comme l'Empire Raskenois. Mais quant aux premiers, cela relève d'une propagande d'État, pour le second, ce n'est guère surprenant étant donné que le Gouvernement de Sa Majesté, mené par Angel Rojas, s'est toujours opposé à la politique impérialiste et d'occupation des territoires légitimes de la Confédération par l'Empire Raskenois. L'actuelle évolution de notre image n'est que la suite logique de cette opposition qui était légitime et même le sens et l'honneur de l'histoire.

Concernant la Grande République de Westalia, la situation est différente. Nous avons toujours entretenu d'excellentes relations avec la Westalia, et nous comprenons que le contexte politique actuel puisse créer des tensions. Nous respectons la liberté d'expression de tous les acteurs politiques, y compris celle de Monsieur Belagri, et nous prenons note de ses déclarations. En outre, je tiens à rappeler que l'Hotsaline n'est pas un régime fasciste. J'en veux pour preuve que l'actuel régime politique est celui d'un régime parlementaire avec des élections totalement libres et la sincérité du scrutin n'est pas à remettre en cause. La présidence, qui fait tant parler, est pour rappel tournante. Chaque année, la présidence change de main et de personne. Une preuve de plus qui démontre que le régime n'est pas un régime fasciste à bien des égards, mais une démocratie libérale.

Le Gouvernement de Sa Majesté ne voit pas en quoi sa participation à la défense d'une nation souveraine, indépendante et faisant face à une attaque disproportionnée le délégitime concernant l'affaire stérusienne. Toutefois, ce n'est pas au Royaume de Teyla d'émettre un avis, mais bien aux nations et aux acteurs participant de leur plein gré à la médiation exercée par le Royaume de Teyla. Quoi qu'il arrive, Madame Belmon, le Royaume de Teyla respectera la décision de toutes ces entités. Si les parties font toujours confiance au Royaume de Teyla, nous sommes toujours déterminés à poursuivre nos efforts pour trouver une solution durable à la crise aléucienne.

Enfin, je tiens à exprimer nos plus sincères condoléances aux familles des victimes du bombardement en Mährenie. Nous regrettons profondément la mort de ce citoyen westalien. Le Royaume de Teyla n'a visé aucune infrastructure civile et a visé des structures spécifiquement militaires. Nous devons contacter la famille de la victime, mais le Gouvernement de Sa Majesté envisage de prendre en charge les funérailles de la victime westalienne. Nous n'engagerons pas cette initiative sans en parler à la famille et si la famille de la victime souhaite rencontrer le Gouvernement de Sa Majesté ou Sa Majesté, nous l'accepterons.


- Afsa Jellal pour Al-Urwâ al-Wûthqâ (Azur) : Pourquoi avoir visé des aéroports civils comme en Mährenie ?

- Le Royaume de Teyla n'a visé aucune structure civile. Le ministère des Armées et de la Défense nationale fournira les preuves publiquement très prochainement à l'ensemble des rédactions journalistiques mondiales. Bien évidemment, le Royaume de Teyla est ouvert à ce qu'une enquête soit conduite au niveau international pour montrer que le Royaume de Teyla continue sa politique de ne viser aucun civil. À ce titre, la frappe de missiles, contrairement à ce que disent les autorités estalienne, est proportionnelle en puissance face aux nombreux avions de la coalition des communalistes et des opportunistes. Ces frappes visent à l'arrêt des échanges de tirs aériens afin que le conflit s'arrête immédiatement et n'escalade pas. En détruisant les infrastructures comme les aéroports, nous avons pour objectif que les avions restent cloués au sol pour une période importante, ce qui permettra des discussions sereines. Le Royaume de Teyla le redit, n'a visé uniquement que des infrastructures militaires et continuera autant que nécessaire, si les combats ne cessent. Mais comme le démontrent les actions de la Fédération des Peuples d'Estalie (otages, etc.), le pays et ses autorités souhaitent tout faire pour maintenir la conduite de la guerre. Ce que nous ne souhaitons pas bien évidemment car nous pensons que la paix et la stabilité sont une nécessité.

- Bertrano de Aùs pour Messalie Matin : quels sont les objectifs et les conditions de Teyla dans cette guerre ?

- Le Gouvernement de Sa Majesté est ouvert à la négociation et à la paix. Pour cela, on ne peut pas fixer d'objectifs comme le fait la Fédération des Peuples d'Estalie ou encore des conditions. En fixer revient à contraindre les chances de réussite de réunir les conditions nécessaires à un cessez-le-feu général suivi d'une médiation. Nous réaffirmons cependant que l'unique condition émise par le Royaume de Teyla pour que des négociations démarrent avec la présence du Royaume de Teyla est la mise en sécurité des citoyens et diplomates teylais dans les pays qui ont attaqué la République d'Hotsaline.

- Fécôme Transiflette pour La Cloche Fêlée : Jusqu'à quand la justice teylaise fermera-t-elle les yeux sur les crimes de guerre de Teyla ?

- Quels crimes de guerre parlez-vous ? Comme le démontre le Royaume de Teyla, il vise uniquement des infrastructures militaires et ses actions défensives sont strictement réalisées dans l'esprit du traité de défense qui lie la Confédération de Kresetchnie au Royaume de Teyla. Mais toutefois, la justice est indépendante du pouvoir politique et législatif du Royaume de Teyla. C'est à elle de juger si des enquêtes doivent être ouvertes. Elle a toute l'indépendance nécessaire pour le faire.

- Quelle est la réaction teylaise concernant la déclaration officielle westalienne du 17 juin dernier ? Le Royaume s'est présenté jusqu'à présent comme un partisan de la paix et de la défense légitime dans ses discours. Quel est le programme teylais, pour les jours ou semaines à venir, afin de rétablir la paix dans la région ? Est-ce que les échanges diplomatiques avec le Liberalintern tendent vers une fin des hostilités à court terme ? Ou est-ce qu'il y a des difficultés dans le dialogue ?

- J'ai déjà répondu à la plupart des questions. Nous ne ferons aucune déclaration sur les discussions diplomatiques en cours afin de ne pas gêner le bon déroulement des discussions.
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Luminary du 29 Décembre 2017
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L'ascension communaliste : bilan et perspectives après les sénatoriales


Meeting syndicaliste.
Meeting de la frange syndicaliste du Rassemblement Communaliste.

La brèche est ouverte, mais le mur tient encore

Les résultats sont tombés et sans trop de surprise, les élections sénatoriales partielles de 2017 ont consacrées le désormais habituel mouvement de balancier entre le gouvernement et son opposition désignée. Deux gestionnaires du capitaliste s'affrontant pour déterminer la façon dont seront protégé et prolongé les intérêts des capitaux et des Dynastic Families. Si la situation aurait de quoi alarmer une certaine part de la population Westalienne, celle qui se tient au courant de ses intérêts sociologiques et a à cœur d'éviter que le pays ne soit à nouveau sous le joug d'une régime droitiste dur, que ceux-là se rassurent déjà, l'éclatement du paysage politique national en trois blocs semble désormais acté. Le travail de vampirisation effectué par le Front populaire et démocrate sur les structures libérales et sociales-démocrates (USD et PLD) semble avoir acté l'apparition d'un bloc libéral au sénat, quant au Parti Libre et Démocrate il a pour sa part besoin de se différencier d'un Parti de l'Union Républicaine que beaucoup redoutent désormais de voir frayer avec le New order of Westalier, nouvelle chose du richissime Arthur McAubert à laquelle Alfred Eisendorf sert de façade, et un Parti National désormais renforcé, comme une réactance aux très maigres progrès obtenus aux cours des cinq dernières années concernant les hamajaks et les lois sécuritaires.

Reste à voir si cet équilibre précaire tiendra, mais en ce qui nous concerne il n'est pas réellement intéressant de s'y arrêter. Là où la modération des partis dominant se jouait jusqu'à peu à l'intérieur de ces derniers, leur explosion en blocs multiples et l'apparition d'une force sociale-libérale constituée reportent ces débats sur la scène sénatoriale. Dans les faits, maintenant, cette mutation du système ne retire rien à son caractère profondément bourgeois et à son rôle premier : gérer les affaires économiques. C’est-à-dire pas tant l’évolution positive de la situation économique selon des critères objectifs, que le maintiennent des intérêts des grands propriétaires du pays, lesquels partagent – au-delà de leurs rivalités d’affaires et sentiments divergents sur les questions de progrès sociaux – des intérêts matériels sensiblement similaires.

Décortiquer la victoire de la droite et de son pendant extrême n'ont cependant que peu d'intérêt : dans un pays de médias privés et de temps de parole sous caution, il semble évident que les celles et ceux défendant le système dans lequel nous évoluons aient profité des meilleures publicités, et d'un climat global voué à l’apaisement et au maintien d'un statu quo institutionnelle. Rien dans ce qui s'est passé n'est, en soit, intéressant. Quant à son caractère potentiellement préoccupant, il faudra y revenir. Cependant ne nous y trompons pas. Si les libéraux du front "Populaire" et Démocrate encaissent un net recul, et si nos camarades de sociaux-démocrates paient le prix d'une position de plus en plus illisible au sein d'une coalition résolument tournée vers le centre, ces élections sénatoriales ont été une véritable victoire pour la gauche réelle et populaire. Pas une victoire en termes de sièges, évidements, mais une victoire en termes de recomposition du climat général.

Pour commencer, le vote populaire a été divisé entre quatre formations principales, lesquelles représentent des intérêts divers et balkanisés mais pas incompatibles. On trouve évidemment le Mouvement Social Hamajak, qui avec trois sénateurs de plus démontre encore un peu plus le sentiment fort d'appartenance des populations premiers peuples, lesquelles ressentent un fort et légitime besoin de représentation face à l'accroissement de la menace racialiste et du nationalisme catholique sur le banc opposé. On trouve aussi une extension exceptionnelle du Parti écologiste qui, avec un sénateur de plus, sera bientôt en mesure de représenter une véritable force d'appoint pour la gauche nationale, démontrant du reste la réactualisation des discours politiques au sein d'un pays où les débats environnementaux ont encore parfois du mal à percer.

Enfin il y a évidemment la lutte inévitable entre le Parti des Ouvriers Libres – qui continue une chute initiée depuis 2005 en perdant un nouveau sénateur, et l'extension du Rassemblement Communaliste. S'il était principalement compris comme une scission du POL, ce dernier semble désormais engranger une dynamique populaire qui devrait à terme lui permettre de prendre la première place au sein de la gauche radicale et populaire au sein du Sénat. Plus important, malgré une bataille électorale inévitable entre les petits partis de la gauche, on peut noter que le nombre total de sénateurs cumulés du POL et du REC, 13, sont équivalent au score du POL en 2009. On peut supposer que sans la division des voix entre les deux mouvements, les scores seraient autrement supérieurs…

Bien entendu aucun·e partisan·e de gauche ne s'intéresse sérieusement à ces données presque comptables. Il semble entendu pour beaucoup que le vote, s'il a une importance capitale, n'est pas réellement représentatif dans un pays aux mains d'une bourgeoisie financière triomphante. Nos idées sont inaudibles, systématiquement transformées ou combattues par un appareil médiatique aux ordres. Même les politiques qui, selon les sondages, remporteraient l’aval d’une majorité de westalien deviennent toxiques dès-lors qu’elles sont défendues par un homme n’appartenant pas au centre libéral ou droitier. Ainsi qui pourrait croire voir un parti de gauche réelle obtenir une majorité, ou insuffler à un groupe de cohabitation des politiques sociales de rupture ? La tentative initiée par le Parti des Ouvriers Libres au sein de la coalition gouvernementale est l’épreuve flagrant de cette impossibilité. Elle a moins fonctionné comme une efficace ouverture du champ des possibles vers la gauche – ce rôle appartient et sera à jamais limité à l'USD – qu'au chant du cygne d'un parti en perte progressive et repaire et, surtout, d'importance sur la scène politique.

Quand un sénateur qualifiait le Rassemblement Communaliste de « Parti des chômeurs et des étudiants », il voulait sans doute par rebond incarner son mouvement comme celui, justement, des ouvriers. La doxa marxiste traditionnelle nous apprend en effet que la démocratie doit être celle des travailleurs. Si l’on s’en tient à cette doctrine, évidemment, et qu’on la replace dans son usage traditionnel, elle exclut de fait les femmes aux foyers (dont le travail domestique n’est pas reconnu), les populations racisées que le racisme prive d’emploi, les jeunes et étudiants qui donnent pourtant de leur temps ans les associations de ce pays, et toute une population que la financiarisation de l’économie et l’inaccessibilité des opportunités privent d’emploi. Il faut sans doute plutôt comprendre cette "petite phrase" comme un commentaire en biais : le rassemblement communaliste en oublierait ce qui devrait être son cœur de cible : la classe ouvrière. Lorsqu’un membre du Rassemblement communaliste répond, c’est pour insister : « Le Parti des étudiants et des chômeurs ? Nous le revendiquons ! Nous sommes le parti de ceux que le capitalisme a mis au ban, de la jeunesse sans avenir et des travailleurs précarisés. Les premiers à nous rejoindre sont les premières victimes du système ! Viendront les autres ! »

Il semble désormais important de faire le bilan, de rappeler les origines du mouvement et de tracer une feuille de route pour les deux années cruciales qui le sépare encore des prochaines élections législatives, lesquelles seront peut-être l’occasion de réunifier la gauche réelle du pays autour d’une politique visant moins la transformation du pays par ses instances et institutions que par sa société.

Comprendre d'où vient la vague communaliste

En 1961, une insurrection ouvrière éclate en Dakantia. Le gouvernement de l'époque accuse alors le Parti Communiste Westalien. Cette révolte historique, à l'origine d'un nombre conséquent de folklore militant et dont on entend encore les échos sous forme de chants de manifestation, est mâtée dans un éclat de violence inouïe. À la tête des cortèges, les mineurs de charbon. Leur véritable crime, est d'avoir menacé les intérêts immédiats de la Northern Mining Alliance, protégé par Adolphe Eisendorft, père d'Alfred Eisendorft, qui a personnellement supervisé le déploiement dans l'armée dans la ville. L'imaginaire ouvrier a depuis largement immortalisé les images de répressions violentes menées à la mitrailleuse lourde. Lorsque les ouvriers déboulent sur la grande place, ils sont accueillis par le bruit des HMG-57. Bientôt, les rues de Northcoal sont maculées de sang, et du corps de pas moins de 3000 travailleurs et travailleuses. La population la plus pauvre du pays, massacrée par le gouvernement de Jack Lorten pour avoir demandé d’arrêter de mourir dans les mines. On leur laisse le droit à la mort lente. Dans la foulée, le gouvernement ouvre une véritable chasse au révolutionnaire qui n'avait, au fond, besoin que d'un prétexte pour s'enclencher. Chasse aux sorcières, en fait, car les « révolutionnaires » en question n’étaient pas plus coupables que les femmes brûlées par l’inquisition eurysienne.

On notera ici la criminalisation d'un mouvement qui, de part son ampleur, menaçait moins les fondements du système capitaliste westalien que la propension de ses barons voleurs à exploiter tranquillement la force de travail d'une population alors hyper précarisée. Cet évènement est à la fois l'enterrement de l'ancienne gauche Westalienne et l'acte de naissance du mouvement dont nous voyons désormais la mutation rapide. Le 15 décembre 1961, le PCW et l'idéologie communiste dans son ensemble sont officiellement interdits par le Conseil de la Justice Fédérale. Dans une frénésie judiciaire qui n'est pas sans rappeler les régimes les plus dysfonctionnels de l'Eurysie Orientale, les principaux cadres du parti – sont leader Alfred Smith mais aussi ses proches et compagnons de route – sont arrêtés, arrachés à leur foyer et leur famille, parfois à la faveur de la nuit, et projeté dans des procès depuis qualifiés d'expéditifs. Condamnés à la prison à vie pour haute trahison, le gouvernement décapite ainsi l'expression politique d'un mouvement ouvrier qui risquait de prendre conscience de sa propre ampleur. Ce gouvernement à la fois boucher et bourreau réussi à installer une profonde paranoïa anticommuniste au sein du pays, bientôt renforcée par les conflits contre le régime eurycommunistes de Viétie. Cet état d'esprit traumatisa la nation jusqu'à la pousser dans un isolationnisme que beaucoup ont depuis associé à la stagnation. Les Dynastic Families, traumatisée par le risque de perdre leurs intérêts, ont préféré massacrer la population même du pays, puis l'emprisonner dans ses propres frontières. Pendant ce temps, le mouvement ouvrier s'étiole progressivement, et les idées de gauches radicales sont marginalisées au point de disparaître pendant près d’un demi-siècle.

C'est dans ce contexte qu’est fondé le Parti des Ouvriers Libres, qui a pendant ce demi-siècle trôné en unique instance nationale de la gauche radicale au sein de la Grande République. Fondé le 9 novembre 1964 par d'anciens communistes ayant échappé aux purges, militants de bas niveaux, syndicalistes discrets, miraculés de la répression, il est alors mené par Giovanni Alberto. Individu notoire, il est en fait l'un des derniers théoriciens communistes encore libre en Westalie, doté d'un solide historique militant et académique, il est capable d'opérer une mutation et reconsolidation des lambeaux du mouvement. Comprenant la nécessité d'abandonner les références révolutionnaires et communistes jusque-là associées à la gauche antifasciste et anticapitaliste, il opère une stratégie de refondation stratégique permettant à la fois de sauvegarder l'héritage du PCW et d'éviter l'aboutissement complet des purges gouvernementales. Depuis, le moins qu'on puisse dire c'est que le POL a principalement vivoté. Si on ne peut évidemment pas jeter la pierre à nos camarades et ancêtres, son bilan est celui d'un gardien assurant la surveillance d'un vieux bâtiment : le POL n'engrange pas de grandes victoires mais contient l’hémorragie. Il reste pendant cinquante ans l'instance de formation et de référence d'un certain militantisme syndicale et politique, servant d'école aux théoriciens modernes de la gauche et des combats contre l'oppression. Il a, cependant, abandonné toute stratégie de rupture ou d'institution et n'a de fait jamais été en mesure de se changer en parti de masse. Même sa qualification ouvriériste peine à rendre compte d'une vérité beaucoup plus triste : il est le parti de certains ouvriers. Un parti de masse peut activer la société civile et l’organiser. Le POL s’est – historiquement – contenté de s’y associer, et n’a pas été en mesure de lui insuffler une voix particulière, ou de capter l’air du temps avant qu’elle ne devienne une vérité immédiate et évidente.

C'est de ce constat que partirent les premières oppositions internes à la ligne du parti. Profitant de la réouverture de la Grande République une branche plus internationaliste et jeune du mouvement a exigé une réévaluation de sa politique qui se serait alors heurtée à l'opposition du camarade Taranti et des cadres du mouvement, naturellement plus proches de sa liste. S'il n'est pas utile de reprendre à notre compte la comparaison que certain·e·s militant·e·s tissent entre la "dégénérescence administrative" des régimes eurycommunistes et le fonctionnement, décrit comme "bouché", du POL, on peut noter une certaine tendance centralisatrice d'un John Taranti que les accusations de "radicalité" ont désormais du mal à habiller du moindre aura, après sa participation au gouvernement libéral.

C'est dans ce contexte que le groupe de réflexion communaliste, organisé autour du citoyen Abel Ordan, ont fini par quitter le parti. Si le principal sujet évoqué pour justifier cette scission est le caractère dogmatique et autoritaire du camarade Taranti, il faut comprendre que celui-là n'est jamais qu'un premier obstacle empêchant toute refondation en profondeur du mouvement. Le 12 avril 2009, le Rassemblement Communaliste est officiellement fondé, marquant un refus d'une gauche traditionnelle désormais jugée déconnectée des réalités d'un pays qui a, contrairement au POL, bien changé en soixante ans.

Si le RC prétends être une option de rupture, on peut au moins estimer qu'elle représente un autre choix pour la gauche Westalienne. Il est dès-lors important de nous pencher sur ses propositions. S'inspirant du modèle kah-tanais – dit communalisme libertaire ou encore Kah, elle puise en fait dans une tradition ancienne. La Révolution Kah-tanais date de 1783 et a depuis servit de matrice à de très nombreux courant formant aujourd'hui la grande famille des socialismes et communismes. Les écrits communalistes existaient en Westalia depuis au moins aussi longtemps que l'histoire des luttes sociales, avant d'être progressivement dépassé par les grilles de lectures communistes, plus adaptées à un 19ᵉ siècle ou les questions ouvriéristes devenaient plus importantes que les attentes de démocratie et d'égalité devant la loi ayant initialement motivé les premiers penseurs de la Grande Roue. La résurgence du communalisme Westalien passe ainsi par la redécouverte de ces auteurs anciens, principalement associés aux questions hamajaks, féministes et agrariennes, et aussi par internet, ou prospère depuis trente ans une relative sympathie pour l'Union des Communes Unies.

C'est que si le socialisme ouvriériste et l'eurycommunisme ont en fin de compte assez peu évolués en l'espace d'un siècle, la société de production qu'elles cherchent à défendre a, pour sa part, connue de très importantes mutations. L'apparition du "village global", de la mondialisation, la tertiarisation de l'économie des pays riches participent à redessiner un tissu social à la fois de plus en plus aliéné et, de moins en moins prolétaire – au sens où l'entendaient les auteurs de référence du mouvement socialiste international. Le Communalisme, pour sa part, est au pouvoir dans un pays qui est désormais la seconde puissance mondiale et qui a moins adopté la modernité qu’activement participé à en fonder certains éléments. Ainsi, le Grand Kah est beaucoup plus directement tangible en tant que tel que les partis-États et régimes administratifs d'Eurysie et d'Aleucie. On regarde des films et des séries kah-tanaises partout dans le monde, certains de leurs médias fonds références dans le monde des affaires ou de la presse, leur vie civile, politique, sociale est documentée, disponible, et la création d'une économie de service et de consommation est, dans une certaine mesure (nécessairement très différente) une réalité participant aussi activement au confort de vie du kah-tanais que du westalien de classe moyenne. Cherchant à cerner l'attrait communaliste, Dario Toscano disait qu'il s'agissait d'un pays « Où il n'existe que de la classe moyenne ». La simplification certes évidente, présente au moins une image directement intriguante pour une population de jeunes à la recherche de repaire, et de travailleurs dont les mécanismes supports traditionnels – famille, communauté, syndicats – sont en phase finale de disparition.

Abel Ordan, l'un des plus grands connaisseurs du Grand Kah en Westalia, a largement participé à la redécouverte de ce "continent Communaliste", au-delà des clichés d'internautes et des images de carte postales, et insufflé à son mouvement quelques-uns des éléments les plus saillants du communalisme libertaire. L'Anticapitalisme, évidemment, essentiel dans le climat politique et économique d'une Westalie aux prises avec ses propres oligarques. Donc, nécessairement, une opposition frontale aux Dynastic Families, qui concentrent le pouvoir économique et politique. La promotion d'une décentralisation maximale des instances gouvernementales, répondant sans doute aux dysfonctionnements rapportés du POL, permettant un contrôle optimal de chaque citoyen sur les affaires locales et leurs conditions d'existence. Enfin, l'inscription de la gauche Westalienne dans une ligne internationale qui lui faisait jusque-là défaut. Comme le dit l’adage militant, le « Communalisme, c’est l’adoption de la démocratie réelle dans tous les secteurs ». Notre République est-elle seulement démocratique quand le citoyen moyen passe plus de la moitié de son temps éveillé dans des lieux dont il n’a aucun moyen d’influencer le fonctionnement ?

Comment les communalistes ont capitalisés sur les crises du système

De là on peut être tenté de résumer, succinctement, la récente ascension du Rassemblement Communaliste sur le devant de la scène politique de gauche à un simple facteur de "nouveauté", profitant de l'élan d'un Grand Kah triomphant et d'une omniprésence du discours communaliste sur l'internet Francophone et nipponnes. Ce serait bien entendu remettre au hasard le succès d'un mouvement qui a depuis son apparition démontrée une intelligence politique certaines et une forte capacité à s'implanter en qualité d'acteur dans les luttes sociales très concrètes des dernières années. Le mot d'ordre donné lors du premier congrès du RC était le suivant "nous immiscer là où les autres partis ne sont pas". Ce qui voulait aussi bien dire investir les luttes oubliées ou jugées électoralement peu rentables par les autres mouvements du paysage politique de la Grande République qu'être capable de les prendre de cours en sentant, avant même leur émergence, les prochaines crises du capitalisme tardif.

L'un des exemples les plus marquant de cette stratégie est sa participation à la Crise Rurale, qui a pris de court un certain nombre d'observateurs politiques pour qui le Rassemblement Communaliste n'était encore – et était destiné à rester – un mouvement radical et isolé, représentant à jamais minoritaire d'une ligne communaliste soigneusement rendue illisible pour le citoyen Lambda. Le fait même de qualifier les évènements de 2015 comme la "Crise rurale de 2015" démontre pour le reste l'incapacité du monde politico-médiatique à faire le post-mortem d'un mouvement de fond, toujours actif et en rien résolu. En effet, la crise rurale n'est pas limitée dans le temps. Elle est profonde, durable et a été globalement ignorée par les gouvernements successifs, au moins que la situation de pauvreté, de manque d'infrastructure et de déclassement économique est moins une nouveauté que la norme, voir la condition initiale de départ pour la population rurale du pays dont deux générations entières n'ont au fond connu que cette situation. Lorsqu'un incendie majeur ravage plusieurs hectares de fermes et de champ sur la période de mai 2015, la question est dans un premier temps évacuée par la population. Des études menées sur la médiatisation des évènements démontrent un relatif désintérêt des principaux journaux et chaînes de télévision nationales, qui ne saisiront l'importance de l'instant que rétrospectivement. Ce dédain relatif est partagé par la classe financière westalienne, ici incarnée par les compagnies d'assurance, lesquelles refusent d'indemniser correctement les agriculteurs sinistrés, utilisant des failles dans leurs contrats rendus possibles par l'absence totale de protection légales et de régulations concernant les secteurs des assurances.

La manifestation d'Astaran, le 4 juin, est peu médiatisée hors des médias régionaux et militants de l'époque. Si l'incident aurait pu en rester là, quelque chose semble avoir changé en Westalia. Les cicatrices de 1961 sont désormais lointaines, et la pression des petits agriculteurs impose une inespérée union syndicale autour d'une ligne commune. L'appel à l'action est unanime, une grande manifestation des campagnes aura lieu, à Columbia même, sous le nez de la classe bourgeoise ayant abandonné les campagnes, et refusée de la regarder en face.

Organisé le 23 et 24 Juin, cette manifestation rassemble des milliers de citoyen·ne·s, notamment des agriculteurs, qui convergent vers Columbia avec leurs tracteurs et véhicules agricoles. C'est le début du "siège" de la capitale, dont connaît désormais la suite qui a, pour sa part, été largement médiatisée. La Place de la Révolution et la place du Grand Westal sont occupées par des manifestants déversant du fumier, allumant des grands feux et prononçant de nombreux discours. Face à la pression populaire, le Premier ministre fédéral Arthur Horvanx botte en touche. Il promet des aides fédérales, une loi pour mieux encadrer les assurances et les investissements pour l'agriculture et les infrastructures rurales. Bien évidemment, cette manifestation ponctuelle, liée à une situation de crise, n'allait pas arracher un questionnement complet du système, ou sa remise en cause. Et on peut pointer du doigt que les "concessions" obtenues du gouvernement n'ont pas eu d'effet significatif et durable. À ce stade, le gouvernement Horvanx était déjà en sursis, venant de subir une défaite cuisante aux élections représentatives de 2015. Trois mois plus tard, il chutait définitivement. En bref, le temps a joué à la faveur d'un gouvernement qui n'a ainsi pas été en mesure de mener de réforme majeure ou de voter d'aide substantielle. Ce n'est pas pour rien qu'Alfred Eisendorf et henry Takajiwa ont pu, deux ans plus tard, se saisir de la question rurale lors des débats télévisés, continuant de critiquer une situation que la droite du pays n'a rien fait pour régler lorsqu'elle s'est présentée à elle. Ce n'est pas non-plus pour rien que Westalia, malgré l'étendue de son territoire fertile, est de plus en plus dépendant aux importations internationales de produits agricoles. Donc en somme, les gestionnaires habituels du pouvoir capitaliste ne sont pas une solution pour la crise rurale, laquelle est toujours une réalité à l’heure actuelle.

Qu'en est-il du Rassemblement Communaliste et comment s'est-il positionné durant cette première crise majeure de son histoire militante ? En premier lieu on peut pointer du doigt qu'il participait dors-et-déjà à la médiatisation de la crise et des incendies et ceux avant même la convergence syndicale ayant rendu possibles les actions de Juin. Associé à la Rural Freedoms Union, jeune syndicat agricole communaliste, des militants et militantes partageaient massivement des informations associées aux incendies lors de leur déclenchement, et le RC organisé plusieurs caisses mutuelles afin de rendre possible, pour commencer, la survie économique des agriculteurs les plus durement touchés, mais aussi le fait de quitter leur poste pour un, deux, parfois trous ou quatre jours lors du déplacement en direction de Columbia. Le camarade Marcus Barken s'est notamment illustré par sa présence à Columbia, durant lequel il s'est avéré que les communalistes étaient les principaux soutiens de gauche aux manifestants, actant de fait l'échec des autres figures à soutenir le mouvement comme le POL voir à se faire accepter par ce dernier, comme Simeon Belagri, lequel a été immédiatement renvoyé à sa famille et à ce qu'elle représente dans le paysage politique Westalien.

Durablement implanté dans le paysage rural, le RC n'a doc pas adopté le mouvement mais y a participé en qualité d'acteur et de soutien concret. Cela fait plusieurs années que le communalisme essaie d'organiser de nouvelles expériences solidaires dans les campagnes westaliennes. Fonds mutuelles, caisses de solidarités, phalanstères, financement de nouvelles méthodes de production agricoles, transition vers l'écologie, etc. Le tout avec un succès limité par les moyens économiques mais ayant au moins permis des résultats suffisamment concrets pour faire du communalisme le principal, obstacle à l'hégémonie d'une droite dure habituellement associée au monde rural. Alors que les syndicats affiliés au Parti National Westalien étaient présents, Abel Ordan a pu donner un discours de gauche radicale, brisant l'image d'une colère rurale monolithique et orientant une partie du discours de Juin sur le terrain de l'anticapitalisme. Ce galop d'essai permis un gain net de visibilité et de légitimité en plaçant le Rassemblement Communaliste au cœur de la crise et le sortant par la même de la marginalité. C'est du reste la cause directe de sa percée électorale historique aux sénatoriales de septembre 2015, où il a remporté trois sièges au Sénat. Pour le reste, là où les autres syndicats ont appelé à lever le siège après l'obtention des "compris gouvernementaux" mentionnés précédemment, le RFU a appelé à maintenir les manifestations, l'Histoire leur donne raison : la crise rurale est tout sauf réglée.

L’autre « Grand Moment Communaliste », ayant moins révélé la capacité du RC à capter les instants de crise qu’à s’y pré-positionner par son ancrage dans la société civile, et évidemment le Scandale du "Free Snow". Cette tempête sociale, provoquée par une tempête de neige d'importance au moins égale, a été à plus d'un titre une authentique "tempête du siècle". Toute la côte Ouest de Westalia est alors paralysée pendant quatre jours, bloquant les transports et, de fait, la capacité d'une immense majorité de la population à aller travailler. La situation est inédite : ce ne sont plus seulement les ouvriers déclassés ou les populations rurales, habitant loin de la capitale, qui sont victimes de la précarité. Soudainement, toute une population de petits employés, boutiquiers, caissiers, agents d'entretiens, travailleurs précaires et solitaires se retrouvent dans l'incapacité d'aller travailler, de gagner leur vie, et obtiennent par la même le temps de s'arrêter, et de réfléchir à leur condition sociale, laquelle est désormais brutalement mise à nu. Ces milliers de travailleurs bloqués chez eux après les fêtes ne sont pas simplement mis au chômage technique : ils voient leur salaire purement et simplement suspendu par les entreprises. Inutile de revenir sur le scandale social absolu de la situation, il a déjà été largement commenté et étudié. Quoi qu'il en soit, la nouvelle s'est répandu sur les réseaux sociaux. FreeSnow. En lieu et place de salaire, nous aurons de la neige. La réponse du gouvernement a pris du temps à s'organiser. Pris de cours, le Premier Ministre George Garandor convoque en urgence les syndicats et le patronat, espérant sans doute pouvoir faire pression sur les uns et les autres pour obtenir une solution qui ne viendra pas. Les deux partis se rejettent la faute, selon les mots employés par la presse. Les syndicats n'étaient sans doute pas coupable de la tempête et de la neige, mais on peut supposer que les organisations patronales ne se considéraient pas non plus responsables de ne pas payer leurs salariés. C’est l’impasse. Pendant ce temps, des westaliens qui vivent parfois d’une fiche de paie à l’autre, sont laissés à eux-mêmes.

Ces négociations de coulisses, suspectes par essence aux yeux de la population, furent menés par un gouvernement qui rassemblait à ce stade toutes les forces libérales et de gauches du pays. De fait, la seule véritable voix de la colère populaire s'avéra être un Rassemblement Communaliste dont le fonctionnement décentralisé et l'origine populaires des adhérents et cadres présupposés de toute façon une sensibilité importante à l'aspect existentiel que pouvait prendre la crise pour une part importante de la population. La Grande Manifestation organisée le 9 Janvier visait ainsi à faire pression sur l'oligarchie gouvernementale et patronale, mais fut aussi l'occasion de mettre la lumière sur les victimes de la crise : des dizaines de morts sont en effet à déplorer dans l'affaire. Cette occasion fut aussi celle d'émettre la seule critique de gauche alors audible contre le gouvernement, actant l'incapacité du gouvernement élu, c'est à dire de la plus haute autorité populaire dans une démocratie, de forcer le patronat à appliquer les contrats signés avec leurs salariés en payant leurs journées, mettant en évidence soit la complicité systémique des instances gouvernementales, soit leur affaissement total face aux forces financières du pays. Cette alliance objective capital/État n'aurait pas pu être nommée sur la scène politique et médiatique sans l'existence d'un mouvement populaire, capable de se placer à la fois dans et hors du sénat.

Ces manifestations (comptant entre 5 000 et 50 000 participant selon les sources) furent en fait les seules en mesure d'occuper l'espace public et médiatique pendant que les autres partis étaient paralysés par leur rôle gouvernemental. Elle a participé à mettre la pression sur le gouvernement qui, dans un aveu d'échec terrible, n'a pas eu d'autres options que de céder à tous les partis à la fois : l’État lui-même paierait les salariés via une "prime spéciale". Méthode comparable à celle employée lors du siège de Columbia, où les sociétés d'assurances ne furent pas inquiétés, et virent le gouvernement se substituer à leurs obligations.

De là nous pouvons pointer du doigt quelques éléments saillants de la stratégie communaliste en Westalia. Premièrement, la capacité du RC à structurer et donner une forme politique ou militante et associative à une colère de nature protéiforme. En incarnant cette colère par des voix, en désignant clairement des ennemis (patronat, État complice) et des solutions, il s'intéresse à un public – le monde rural, la nouvelle précarité, les étudiants - qui manquaient jusque-là de projets politiques concrets ou d'organisations représentatives en mesure de présenter une existence continue sur la scène médiatique.

Avec la Free Snow c'est ainsi l'électorat urbain défavorisé et jeune qui découvre les fonds mutuels, les associations de quartier, les soupes populaires, les projets coopératifs et, plus généralement, un RC bien décidé à devenir un parti de masse doté d'associations et de projets en dehors des échéances électorales classiques. En jouant en dehors du sénat, enfin, le RC a donné une légitimité à une action directe largement délaissée par le POL de crainte d'une nouvelle purge, et adopté depuis par les mouvements d'extrême droite, rarement inquiétés par les gouvernements successifs. L'action directe de gauche, par son aspect de plus en plus structurant, est un outil qui transforme par la même le vote de contestation en vote d'adhésion, le RC pouvant au moins partiellement s'associer aux efforts de la Rue lors des grandes crises nationales, et aux résultats obtenus.

La bataille des idées, construire une hégémonie culturelle

Ce qui nous ramène à la question de l'électoralisme et des scrutins. Il est désormais établi que la stratégie communaliste passe, pour des raisons aussi bien stratégiques que culturelle et structurelle, par la rue. Il est aussi établi qu'une certaine importance est apportée à la question des sénatoriales et ce bien qu'aucun espoir réel d'obtenir une majorité dans les années à venir ne soit sérieusement entretenu par les commissions directrices du parti. Contrairement à ses aînés et pairs, le Rassemblement Communaliste ne participe donc pas aux élections pour obtenir des sièges. Les échéances électorales représentent cependant un moment de politisation de la nation. Seule échéance démocratique Westalienne, les élections représentent par la même la seule fenêtre de temps durant laquelle la population se met à s'intéresser à la question politique et aux solutions l'accompagnant. Il est dès-lors essentiel de saisir ces instants pour en faire autant de tribunes afin de rendre audibles puis de populariser des idées jusque là jugés radicales. Nous l'avons déjà mentionné, en refusant toute alliance électorale ou sénatoriale avec l'ASD, en qualifiant les membres du FDP de "capitalistes déguisés", Abel Ordan et son mouvement affirment et assume une intransigeance indiquant que l'objectif n'est pas une participation au pouvoir, ni son obtention immédiate. Cette stratégie offre un haut degré de lisibilité à la ligne du RC dont la pureté idéologique affichée permets dès-lors la bonne diffusion du message hors de toute méfiance électoraliste.

Cette stratégie électorale distincte, unique dans l'histoire récente de la Grande République, s'accompagne d'une présence voir omniprésence dans le monde militant, associatif, syndical. L'objectif affiché par les cadres du parti est celui de la "guerre de mouvement", période désignée par les théoriciens de l'hégémonie culturelle comme la phase permettant la normalisation d'une idée par son application et son énonciation répétée dans la sphère publique, politique, médiatique. Devant pour se faire lutter contre un journalisme modéré voir droitier, et un paysage politique très hostile à toute remise en question du consensus néolibéral de sujétion de la République au Capital, il faut pour se faire employer des moyens détourné, tels que l'exploitation de crises majeures, comme nous l'avons vu, mais aussi l'organisation d'organes traditionnellement associés aux partis de masse : assurances populaires, clubs sportifs, associations de voisinage, etc. Ce fonctionnement permet ainsi d'introduire des concepts radicaux jusque-là délaissés par le reste de la gauche politique et associative nationale.

L'élément le plus saillant et, paradoxalement, secondaire de ce discours et l'évidente critique de la propriété privée, qui laisse place à une critique plus largement entendable du capitalisme en tant qu'institution dominante. Le secteur privé, envoyé à sa réalité mafieuse et inhumaine, est attaqué par phase et par petit bout. Le programme communalisme vise par exemple la nationalisation totale du système de santé, position pouvant passer pour difficilement concevable en Westalia mais largement appliquée dans d'autres démocraties libérales du globe, notamment en Eurysie où la santé publique est une réalité dans la majorité des pays. De la même manière, les expériences coopératives menées par les associations liées au RC et le discours dominant au sein du mouvement s'intéressent à la fin du capitalisme et à l'oligarchie financière par des méthodes progressistes : mise en place de circuits courts et de truc, fin du système de profit, construction d'une économie locale et décentralisée. L'idée semble être moins de physiquement éliminer une oligarchie clairement identifiée que de créer, maintenant et au sein du système, un genre de "Chambre à Part" communaliste, un pays dans le pays, fonctionnant selon des systèmes locaux et répondant aux problématiques délaissées par l’État et vampirisée par les grands groupes.

Ce sécessionnismes communaliste est aussi un excellent moyen de mettre en application les principes autogestionnaires et démocratiques du communalisme. La déconstruction du système fédérale vers une démocratie directe et locale, s'il semble extrémiste à une large frange de la population, trouve son application concrète dans les associations d'entre aide et le milieu associatif. Naturellement, bien qu’il soit encore toxique de déclarer vouloir une association de Westalia à l’Internationale Libertaire, l’association de pays anarchistes, communistes libertaires, communalistes, a au moins l’avantage immédiat de proposer un panel de sociétés à la fois éloignées des propositions autocratiques du communisme lorenziste et parfaitement fonctionnels.

Aucune de ces idées ne peut, actuellement, triompher en Westalia. Pas sur le plan politique, pas sur le plan subversifs. Cependant, ces idées sont désormais audibles. On peut les prononcer sur une chaîne de grande audience à une heure de pointe, peser le pour et le contre au café avec ses amis, en débattre en assemblée générale. Le Rassemblement Communaliste n'est pas encore un mouvement de masse, et pas encore un parti de grande audience, mais c'est un parti guérilleros, qui mène une guerre de position dont les succès sont déjà avérés. L'élément le plus important de cette instance est, évidemment, qu'elle n'a pas été neutralisée par l'appareil politique et économique du pays.

Nous l'avons vu, le RC est la seule critique de gauche audible au gouvernement de l'ASD. Si ce dernier est la cible privilégiée de ces attaques c'est moins dans un esprit revanchard que parce qu'il est inutile de pointer du doigt les manquements des différentes droites du pays, d'une part, et parce qu'il est inadmissible que la gauche soit, en Westalie, associée à ce qui n'est jamais qu'une gestion prétendument humaine du capitalisme. Si nos camarades du POL se sont récemment associés à ces critiques, ils en savent sans doute quelque chose pour avoir participé pendant presque deux ans à cette aventure libérale. Il n'y a pas eux, en deux ans, de réforme d'ampleur. La structure capitaliste et oligarchique du pouvoir, qui correspond à ce que les marxistes appelleraient une république bourgeoise, sont sous bonne garde. L'ASD, par ses attaques virulentes, démontre moins les guerres internes d'une hypothétique gauche divisée que la possibilité d'une gauche authentique, c'est à dire opposée aux systèmes et aux causes profondes que prétend combattre l'ASD au pouvoir. La stratégie du RC, illustrée par ses interventions lors des crises sociales et des débats, est clairement d'utiliser la scène électorale pour faire une guerre culturelle. Son objectif n'est pas de gagner des votes en modérant son discours, mais de radicaliser le débat, de normaliser des idées révolutionnaires et de se positionner comme la seule alternative crédible à un système que l'ASD, selon eux, ne fait que gérer. Nous ne pouvons pas encore déterminer s'il y arrivera, mais nous pouvons au moins souligner que beaucoup de ses actions rendent audibles des idées qui ne l'étaient pas avant.

De la protestation à l'organisation, la longue marche vers les élections

Au cours de cet article nous nous intéressions à l'entrée surprise et historique du Rassemblement Communaliste au Sénat en 2015, et établissions ainsi comment elle était sans doute historique, mais aucunement surprise. L'action directe sur le terrain a rendue possible cette victoire électorale et l'expansion sous-jacente d'un nouveau mouvement au sein de la gauche politique Westalienne. L'expansion de ses idées et de son logiciel politique, s'ils mettent en pérille la confortable primauté d'un POL qui était jusqu'alors en perte de vitesse, elle met surtout en avant l’appétence d'un nombre de plus en plus important de Westaliens pour les solutions de rupture. Le moment historique n'est peut-être encore pas venu, où la gauche Westalienne – véritable et populaire – pourra obtenir un véritable affaiblissement de l'emprise capitaliste sur le pays, mais cette croissance, bien que modeste, est très encourageante. Le RC n'est plus une mouvance mais bien une force politique en ascension, capable de faire entendre sa voix sur la scène nationale. Désormais, la lutte sur le terrain doit continuer. La gauche n'est pas une "sensation" ou un mouvement strictement politique. Ou plutôt, la gauche doit faire venir la politique aux citoyens, leur faire prendre conscience que la politique s'intéressera de toute façon à eux s'ils ne s'y intéressent pas, d'où l'importance de saisir le moment. En ouvrant la gauche à un public plus étendu que la population ouvrière, le Rassemblement Communaliste offre un renouveau nécessaire à un paysage politique qui attendait encore des solutions concrètes à la lutte inter oligarchique caractérisant pour l'heure la politique au sein de la Grande République.

Au delà des élections ce sont donc chaque succès du mouvement qui sont à surveiller et commenter. La création de réseaux d'entraide, de comités locaux, de cercles d'études, de coopératives. Ces réseaux sont la préfiguration de la future société communaliste, entendre, société solidaire démocratique et sociale. Ce sont des vitrines pratiques, des outils de tout les instants permettant à la fois de présenter et matérialiser les objectifs politiques que le sénat ne permettra que très difficilement de réaliser. Il faut ainsi continuer. Continuer la pénétration des syndicats, des associations, des universités. Continuer la communication en ligne, là où on peut s'exprimer, dans la rue, étendre l'éducation populaire à tous les instants et toutes les instances. La bataille des idées, cruciale, est désormais bien engagée. Il convient de continuer à dénoncer l'oligarchie, mais en dépassant le seul discours ouvriériste, qui a oublié des populations entières de westaliens.

Les élections de 2017 étaient intermédiaires, et n'ont renouvelé qu'un tiers du sénat. Les élections primaires de 2019 seront la vraie bataille, et le véritable rendez-vous avec l'Histoire d'une Westalia. Est à craindre une authentique réactance de la classe politique et médiatique qui, traumatisée par l'application mollassonne d'une politique libérale, pourrait bien à nouveau se tourner vers le fascisme. La gauche doit être prête à combattre pied à pied ces idées et surfer sur la crise pour démontrer, une fois encore, qu'un autre monde et possible, et qu'il existe des solutions humaines et concrètes aux problèmes que nous inflige le capitalisme tardif. Ces élections étaient un échauffement ayant clairement démontré la dynamique des forces à gauche du paysage politique. S'il est peu probable que les cadres du POL acceptent de laisser leurs places historiques à un mouvement issu d'une scission, il devient urgent pour le monde militant et associatif de faire corps, et de travailler comme un bloc à la mise en place d’un discours commun. La progression du RC est désormais synonyme de progression de la gauche populaire et authentique en Westalia, et parce que son mode d'action a montré un succès certain, il est important de réfléchir à ce que nous pouvons toutes et tous faire pour accompagner ce mouvement que nous espérons être de fond.

La brèche est désormais ouverte. À nous de l’élargir et de nous y enfoncer. Organisons-nous, l'avenir est à nous !
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TL1 OU LERMANDIE 1
EDITION EN DIRECT DU 15/08/2017
Interview du Président Duval!
extrait vidéo diffusé à 20h11

Interview du Président Duval

[...]

Catherine Marboulin: "Et ce contexte a permis l’émergence d’un partenariat stratégique majeur avec la République Impériale de Karty… "

Michel Duval: "C’est exact. Il ne faut pas nier que ce rapprochement est aussi le fruit des erreurs stratégiques de la Fédération de Sterus, qui ont ouvert la voie à un dialogue renforcé entre la Lermandie et Karty. Ce dialogue a abouti à une alliance diplomatique et militaire, bien que notre méthode ne soit pas toujours du goût de notre allié le plus solide dans la région : la Grande République de Westalia.
Quoi qu’il en soit, notre solidarité envers Karty, notamment dans le contexte de la Guerre Hotsalienne-Altrechtoise en Eurysie centrale, en est la preuve."

Catherine Marboulin: "Avant d’aborder cette guerre, qui fait régulièrement la une dans la presse nationale, vous avez évoqué une différence de méthode entre la Lermandie et Westalia."

Michel Duval: "En effet. Tandis que la diplomatie westalienne estime disposer déjà de tous les moyens nécessaires pour défendre ses intérêts, la diplomatie lermandienne, que je représente, en concertation avec la cheffe de mon gouvernement, considère qu’il vaut mieux multiplier les partenariats solide et durable pour renforcer l’image de la Lermandie en tant que démocratie.
La nécessité de bâtir des alliances internationales est primordiale sur le long terme pour consolider notre puissance diplomatique et militaire.
Je comprends que certains responsables westaliens aient une opinion défavorable quant à la présence de forces armées kartiennes en Lermandie, notamment sur la Base Aérienne d’Artaville, dont l’objectif est de dissuader toute tentative de déstabilisation de l’ouest et du centre d’Aleucie.
Mais j’estime que la République de Lermandie est une puissance moyenne. Autrement dit, notre pays ne dispose pas encore du poids diplomatique suffisant pour être pleinement crédible à l’international.
Cette analyse est renforcée par le fait que, malgré notre partenariat militaire et diplomatique, les autorités westaliennes semblent prendre leur temps sur le dossier de la refondation de l’Entente Aleucienne, une alliance militaire qui avait permis de faire barrage au communisme dans l’ouest du continent. Mais cette réaffirmation westalienne est sans doute repoussé pour des raison de politique intérieure.
C’est pourquoi j’assume pleinement la responsabilité, avec le soutien de mon gouvernement, de prendre des initiatives en matière de partenariats stratégiques internationaux. Cela contredit d’ailleurs les propos de notre cher ami Pandoro, Consule de la Fédération de Sterus, selon lesquels la République de Lermandie serait un vassal de la Grande République de Westalia."

Catherine Marboulin: "Et cette base kartienne en Lermandie est-elle une présence permanente ?"

Michel Duval: "Bien sûr que non. La présence de cette base n’est pas seulement un moyen de dissuasion, notamment grâce aux aéronefs lourds que notre propre armée de l’air ne possède pas encore. Elle constitue aussi une forme de protestation vis-à-vis d’un de nos partenaires, qui semble animé par une passion brûlante pour une politique de nuisance envers certaines nations d’Aleucie.
À terme, cette base nous sera entièrement remise. D’autant plus qu’elle est appelée à devenir hautement stratégique dans le cadre de notre programme spatial national."


[...]

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Le Toucan du Soir - N°45 du 28/11/2017
N°45 du 28/11/2017
Question Hamajak : le gouvernement akaltien opère un rétropédalage
Ces derniers mois, la désunion est à l'honneur parmi les États-membres de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Malheureusement pour notre Alliance, il semblerait que la volonté de prospérité commune et la coopération active qui régnaient au départ soient désormais reléguées au passé.
De plus, la gestion de l'ASNA (l'Agence Spatiale des Nations Aleuciennes) devient de plus en plus difficile pour les autorités du Centre Spatial de Tikalan, alors que les groupes privés lermandiens qui fournissaient les lanceurs aleuciens ont soudainement vu leurs contrats abrogés sans aucune cérémonie. Le gouvernement lermandien, malgré les promesses que donnait l'Agence et surtout les prouesses que celle-ci avait accomplies en quelques années seulement, a tout simplement décidé de se retirer de l'ASNA. Le devenir des satellites lermandiens est également un sujet tendu, puisque si la plupart peuvent encore communiquer avec les opérateurs au sol, ils ne pourront dans l'immédiat pas être remplacés en cas de panne. Plus aucun lanceur fonctionnel n'est disponible pour les lermandiens, qui tentent pourtant de donner une image forte à tous leurs voisins.
Pendant ce temps, la situation avec la Grande République de Westalia ne s'est pas améliorée. Depuis plusieurs mois, les fonds qui servaient à l'ASNA ont complètement été coupés par les autorités de l'État occizyanais, étant pourtant l'une des principales sources de financement de l'ASNA. La victoire de la droite aux dernières législatives n'annonce rien de bon pour l'avenir des relations akalto-westaliennes, qui avaient pourtant pris un tournant plutôt favorables lors de la courte gouvernance de la gauche locale, bien plus proche des mouvements et nations natifs de notre continent.

Depuis le Traité de Barba, signé en 2013 par l'Akaltie, la Fédération de Sterus, Westalia et la Lermandie, et qui a fondé l'ASEA, plusieurs organisation armées hamajaks qui sévissaient dans l'Occizyan septentrional étaient classées comme terroristes par les autorités akaltiennes, bien que ne concernant pas le moins du monde notre sûreté nationale. Cependant, un récent rétropédalage, bien qu'essayant d'être plutôt discret, a changé le statut de ces groupes armés. Ils ne sont désormais plus considérés comme criminels par l'Union et l'Empire des Cités, qui ne semble donc plus condamner les actions qu'ils mènent. Du moins, celles-ci ne seront plus automatiquement vues comme répréhensibles par la justice.

Ce mouvement, qui n'est que le dernier en date d'une longue lignée de désaccords au sein de l'ASEA, semble creuser un peu plus la tombe de l'Alliance, qui n'en a visiblement plus pour longtemps à vivre dans sa forme actuelle.
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Westallez viens dans l'OND !
Rapport sur l'ensemble des manœuvres sylvoises conséquemment à la demande d'adhésion pour améliorer l'image de l'OND auprès des westaliens.

Analyse générale :

Il convient avant toute chose d'analyser l'opinion politique de l'électorat avant d'élaborer la moindre stratégie. Pour l'heure, les informations disponibles se limitent à la proportion de soutiens auprès de chaque groupe partisan, sans avoir de vision globale de l'importance de chacun desdits groupes. En extrapolant la proportion de chaque électorat en fonction de la représentation au Sénat de chacun des partis, une première analyse peut être faite.


Cette observation est imparfaite, mais cohérente à un certain degré avec la conclusion des derniers sondages. Les analystes ducaux prendront conséquemment comme base ces observations (en tenant compte du recul à avoir) pour établir les premiers constats : l'importance des indécis et plus particulièrement dans les partis politiques les plus représentés. Front Populaire et Démocrate, Parti de l'Union Républicaine et Parti Libre et Démocrate sont les plus importants, bien que ne doivent pas être négligés les suivants. Le second constat est la relative égalité entre avis favorables et défavorables. Une différence majeure distingue toutefois cette opinion : les faveurs sont soutenues par un même type d'électeur, social-démocrate et centriste sans aucune surprise, très proche de l'imagerie de l'OND. Inversement, les opposants à l'OND sont représentés dans les extrêmes et motivés pour des raisons diamétralement opposées, limitant potentiellement le discours de masse cohérent pour laisser place à un ensemble de critiques éparpillées et divergentes.

Task, Target, Threat and Tactic :

Considérant la nécessité de maximiser le nombre de soutiens pour l'OND et minimiser ses détracteurs, il faudra successivement s'attaquer aux principaux points desquels émergent l'indécision ou opposition tout en consolidant les éléments ayant généré une approbation. Lesdits points principalement émis concernent des questions géostratégiques, sociétales et militaires/pacifiques. Ces arguments sont consolidés d'une part par l'actualité particulièrement mouvementée en Eurysie centrale avec Teyla, et d'autre part par l'influence croissante des médias kah-tanais qui s'attaquent vigoureusement à l'OND, important la lutte d'influence actuellement en Eurysie jusque dans la sphère médiatique westalienne. Si la question de Carnavale n'est quant à elle pas directement impliquée, elle s'y cumule très probablement en renforçant l'image d'une OND guerrière sur tous les fronts. À partir de là, une tactique peut être émise en se penchant sur plusieurs grands arguments, en particulier via le développement d'un narratif favorable. Profitant de la proximité avec l'Empire du Nord, il sera possible d'établir un contact médiatique étroit avec nombre de relais et de tenir un ensemble d'opérations de communications comme la diffusion de journaux télévisés et radios, de documentaires aussi bien sur l'OND que les théâtres où elle est impliquée, des interventions durant des conférences ou des rencontres auprès de journalistes.

Un ensemble précis d'éléments seront ainsi développés : l'image d'une OND forte, organisée avec une cohésion importante, tout bonnement incomparable avec les expériences passées de Westalia en ASEA. L'OND a déjà affronté et surmonté des épreuves terribles, témoignant systématiquement de ses solides fondations. L'exemple de Carnavale est le dernier en date, avec un allié qui, après avoir subi le pire, aura connu une aide immédiate, unanime et massive de l'ensemble des membres tout en apportant une réponse concrète et décisive pour taire la menace. Au gré de campagnes de vulgarisation, pourront être promus ces discours et éclaircir les doutes persistant auprès des populations les moins au fait de l'organisation. Ce narratif devra pareillement être tourné de sorte que l'imaginaire d'une Westalia forte et hégémonique puisse en ressortir. Un point qui pourrait mériter de l'attention concerne une éventuelle rivalité avec l'Empire du Nord pour l'hégémonie sur le continent, qui doit dévier en une vision d'un partenariat stratégique assurant l'hégémonie westalienne conjointement avec les nordistes en Aleucie mais aussi dans le reste du globe. Petit détail intéressant, la question Hamajak relevant d'une certaine importance et sortant des argumentaires classiques concernant l'OND, elle devrait bénéficier de sa propre campagne dans laquelle Sylva a de nombreux atouts à jouer. En se créant l'image d'une nation autochtone souveraine qui sera parvenue à s'extraire de la colonisation pour s'affirmer, un agenda devrait pouvoir être élaboré pour rallier les Premières Nations et les orienter vers un ensemble de positions jugées comme constructives et concrètes avec un impact en profondeur.

Application concrète de cette stratégie :

Faisant appel aux relais médiatiques de l'Empire du Nord, aux services de lobbying sylvois expérimentés tels qu'Ambre Consultation et à un large panel de moyens, il est prévu d'opérer sur plusieurs fronts.
Une vulgarisation intensive avec de nombreux documentaires et interventions dans des conférences de presse devront relayer l'histoire de l'OND et les nombreux défis relevés, de la Loduarie à Carnavale en commençant par sa fondation, lorsque ses membres s'ouvraient tout juste à l'internationale avec des moyens limités.
Des programmes culturels devront être élaborés pour créer une certaine proximité entre les citoyens westaliens et ceux de l'OND, que ce soit avec une diffusion d’œuvres élargie ou encore des politiques favorisant les échanges professionnels, scolaires et également de plaisance (viser les vacanciers).
La question Hamajak devra être étudiée en détail avec une analyse détaillée de la situation, de ce qui se fait déjà en termes de collectifs et mouvements impliqués, et comment intégrer l'OND (surtout Sylva) sur ce terrain.
Et un volet devra être consacré à détruire la lutte antiOND qui se fait en ligne ou dans les médias plus généraux, en se réappropriant le terrain et en défaisant ces influences contestataires à l'origine plus que visible.
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Publié le 02.10.2017 à 22h35 par Skaille
Emmanuel Dott : « La clé du système mondial, c'est l'OND »

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Expert toutologue, mais plus précisément expert en anthropologie géopolitique, le Docteur Emmanuel Dott publie cet automne son nouvel ouvrage, Après l'Empire, essai de géopolitique et de stratégie dans lequel il analyse la plus brûlante actualité au regard des tendances lourdes qu'il analyse sur la situation du monde. La rédaction de Valeurs Mensuelles consacre un numéro entier à ces questions internationales par la présentation de cet ouvrage sans concession, qui pose un regard brutal mais lucide sur la réalité du paysage géopolitique mondial. Un essai qu'on recommande à tous ceux qui veulent bénéficier de prévisions solides avant d'investir.

Vous développez dans la première partie du livre une analyse métapolitique. Selon vous, nous vivons dans un ordre mondial « brutal, absurde et rancunier » ?

Emmanuel Dott : Oui, c'est comme ça que je le résume. Par « ordre mondial », j'entends : « la façon dont les choses marchent », les lois auxquelles les agents obéissent quand ils se déplacent à l'intérieur du collectif - car qu'on le veuille ou non, la communauté mondiale forme un collectif, les Etats forment un collectif. Il n'y a bien sûr jamais eu de conférence mondiale ou d'événement diplomatique mondial qui réunisse même une majorité des Etats, y compris si on se limite au top 10 ou au top 20, où sont représentées les premières puissances mondiales par ordre d'importance économique. Les Etats ne se parlent pas au niveau global. Cependant, ils s'observent, interagissent, et coopèrent ponctuellement. Ils s'adressent à des petits groupes, ou en bilatéral ; mais il n'y a aucune confiance pour une scène plus large, qui s'appellerait « la communauté internationale. » La division du collectif international est un fait majeur : il explique l'absence totale de règle régissant les rapports interétatiques et le comportement des Etats. L'absence de règle, c'est l'absence de constance d'un moment à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une situation à l'autre, dans le positionnement des Etats ; à cause de cela, les choses sont hautement imprévisibles, et les conflits récurrents. Nous vivons actuellement dans une phase d'incandescence des tensions mondiales qui trouvera vraisemblablement sa résolution dans de grandes catastrophes humanitaires provoquées par les guerres. Quand un pays bannit les homosexuels, il peut être envahi ; quand un autre envahit son voisin, il peut ne rien craindre. Quand un missile tombe, il peut ou non déclencher un emballement. Rien n'est prévisible à l'avance ; et bien qu'ils prétendent le contraire, la politique des Etats ne repose en réalité que sur des doctrines très aléatoires, dont la cohérence est aisément friable. C'est l'atmosphère qui crée la situation. Les Etats, surtout les plus faibles, sont donc dans une position très précaire, qui caractérise ce que les sociologues connaissent sous le nom de « free rider problem », ou « problème du passager clandestin » ; c'est ce problème, poussé à son maximum, qui définit notre monde. Ce que ce problème évoque, c'est la situation dans laquelle une harmonie globale, permise par l'effort de chacun, est petit à petit remise en cause par des individus qui se soustraient à l'effort collectif pour jouir au maximum de bénéfices auxquels ils ne consentent plus à payer un droit d'entrée. Dans cette situation, l'harmonie globale se délite vite, chacun refusant de faire un effort quand son voisin peut s'en affranchir ; et le collectif se retrouve divisé en une multitude d'individus qui renoncent au bien du collectif, pourtant plus profitable, pour défendre leur intérêt individuel. Voilà ce qu'est notre monde : un collectif divisé, gouverné par la brutalité dans les rapports interétatiques, avec un recours fréquent aux outils militaires pour impressionner ou contraindre ; un monde conflictuel, donc, et de ce fait profondément rancunier ; j'y reviendrai. Mais surtout, quand on se place à distance de ce panorama, notre monde est profondément absurde : car nous voyons des Etats-individus renoncer à un travail collectif pour un bien supérieur. Cela semblerait, pour un extraterrestre, assez incompréhensible. Pourtant, tout cela a une logique : celle du passager clandestin.

Vous incriminez la notion même d'« Etat » .

Les Etats défendent leur existence ; ce sont les cellules du corps de l'Humanité. Ils se perçoivent comme intrinsèquement en concurrence, et à raison si l'on en croit les auteurs libertaires : selon une certaine école de pensée, l'Etat est la créature que la bourgeoisie se donne pour dominer le reste de la population et défendre ses intérêts. Derrière les affrontements entre Etats, vous avez un affrontement entre les bourgeoisies nationales ; parfois, celles-ci coopèrent, mais le plus souvent, telles des macro-entreprises sur un marché concurrentiel, elles viseront à s'emparer de nouvelles parts de marché au détriment de leurs rivales. Ces « parts de marché » peuvent être le territoire (bien que les conflits territoriaux soient relativement rares ces dernières années), ou bien le contrôle des routes commerciales, des points de passage maritimes, de l'espace, du numérique, de la technologie... Les champs de compétition sont pléthoriques, et chaque Etat ambitionne de la remporter.

Peut-on s'abstraire de l'Etat ?

Je crois profondément que non, et j'en veux pour preuve qu'aucune alternative crédible ne se dégage. L'on cite souvent à gauche deux exemples de tentatives de dépasser l'Etat pour porter la contradiction politique à un niveau supérieur : l'expérience communaliste du Grand Kah, d'une part, et l'expérience socialiste confédérale au Nord-Nazum, d'autre part. A ces objections il faut répondre que dans ces deux cas, les structures qui caractérisent l'Etat : l'armée, la police, la justice, le système électoral, l'administration centralisée, mais aussi les attributs de l'Etat, le drapeau, l'hymne, la langue officielle ou le patriotisme, n'ont été remises en cause. Mais surtout, il faut constater les agissements réels de l'entité qui se fait appeler Grand Kah ou Confédération Socialiste du Nazum ; malgré un fonctionnement propre, un modèle économique communiste notable par rapport au reste du monde généralement capitaliste, l'Etat n'y a pas été aboli ; et ces pays continuent à se comporter comme des macro-entreprises soucieuses de défendre, dans les deux cas, leur position sur le marché de l'armement, le contrôle des voies de communication, ou la conquête des esprits par la mise en avant d'un patriotisme communiste. En réalité, il faut moins y voir l'échec de ces deux modèles, pourtant en plein essor, que le triomphe de la nécessité impérialiste de notre monde ; constitués comme des unités faites d'un bloc, souveraines sur un territoire donné, et abstraites de la géographie, comment les Etats, agissant en tant qu'Etats, pourraient-ils abolir l'Etat ?

Vous posez donc que si l'unité géopolitique de base est l'Etat, cette unité constate sa limite sur le terrain géopolitique. Et vous faites un éloge des alliances...

J'ai dit que les Etats forment un collectif, certes divisé ; mais cette division connaît des exceptions. Nous connaissons tous l'Onadé (Organisation des Nations Démocratiques, ndlr), l'Onacom (Organisation des Nations Commerçantes), le BNE (Bloc Nationaliste Eurysien) ; ce sont des articulations d'Etats qui gèrent les coopérations véritablement multilatérales qui peuvent se mettre en place. Car ce qu'il faut dire, c'est avant tout que malgré de très grandes inégalités entre les Etats, certains jouissant de moyens considérables tandis que d'autres s'élevant à peine plus haut que les cafards, aucun d'entre eux ne peut détenir l'hegemon : la puissance globale, celle qu'ils poursuivent tous, et qui, si elle n'a pas forcément besoin d'être totale, caractérise l'hyperpuissance dont la volonté s'exécute en tout point de la Terre. Cet hegemon est définitivement hors de portée de tout Etat individuel, et j'en fais la démonstration dans mon livre. Ce sont les alliances interétatiques, d'une nature bien différente, qui peuvent y prétendre.

L'Alguarena ou le Grand Kah, des Etats, sont pourtant fréquemment cités comme des hyperpuissances. Leur rêve est-il vain ?

Il l'est. J'ai plusieurs chapitres qui traitent du Grand Kah ; mais j'aimerais d'abord revenir sur l'Alguarena, qu'on oublie souvent de citer, malgré ses 2710 milliards de PIB, et son armée colossale.

Vous qualifiez l'Alguarena de « titanesque fossile. »

Oui (rires). Et je le maintiens : aussi géante qu'on puisse trouver l'Alguarena, il faut aussi constater son atonie relative sur la scène internationale. Elle ne manque pas de partenariats internationaux, ni de rôles dans des organisations comme l'Onacom ; elle tient la dragée haute sur le marché de l'armement, qui fait rentrer dans ses caisses des centaines de milliers de points internationaux chaque année. Cependant, elle est absente ; elle n'a pris ni affirmé aucune position sur les grands dossiers de ces dernières années, que ce soit à Carnavale, en Cramoisie, en Afarée occidentale, en Aleucie du Nord, lors de la crise des enclaves listoniennes au Nazum, ou ailleurs. Pourquoi un tel silence ? Je fais l'analyse que l'Alguarena s'est ensablée dans sa propre realpolitik ; ne défendant plus rien que ses intérêts, ceux d'un free-rider parmi les free-riders, elle n'a donc aucun intérêt à mettre en danger sa crédibilité politique dans des dossiers qui ne la concernent pas. Elle ne convoite pas, comme certains, le prestige ou le leadership moral : elle n'aurait aucun argument à faire valoir en la matière. Elle s'assure des rapports cordiaux avec les gros bovins de tous les continents, se tenant à distance de leurs inévitables confrontations régionales ; campée sur la défense de son rang mondial, elle y est immobilisée ; et petit à petit, elle s'y fossilise, au point que je crois qu'elle appartient déjà au passé. Je pronostique qu'il sera trop tard pour les réactiver lorsqu'agitée par un spasme de réveil, elle cherchera à tirer à elle les ficelles d'un pouvoir bâti depuis longtemps. Et c'est cette fossilisation qui guette aussi le Grand Kah ; là, les élites locales semblent en avoir davantage conscience.

Dans l'un de vos chapitres, vous livrez une vision pessimiste pour l'avenir du Grand Kah.

Je n'achète pas le narratif d'un Lac-Rouge affamé de conquêtes et d'influence, étendant ses tentacules sur tous les continents pour y établir des régimes fantoches. C'est sans doute la stratégie historique du gouvernement révolutionnaire, qui entend, dans une eschatologie que des psychanalystes rapprocheraient sans doute d'un thème religieux païen hérité de la jungle plutôt que de la théorie communiste proprement dite : « étendre la Révolution ». Mais c'est quelque chose à laquelle je ne crois pas vraiment. On me rétorque souvent : « l'Altrecht ! » Oui, l'Altrecht est un pays qui a basculé dans le communisme, et dans un réseau d'alliance kah-tanais ; mais ses spécificités anthropologiques, le modèle de la famille souche, les valeurs autoritaires ont à mon sens joué beaucoup plus dans cette « révolution » qu'une quelconque subversion par le kahisme venu de l'étranger. Au contraire, je crois que le Grand Kah a été pris de court par l'escalade de la violence après la révolution altrechtoise ; et sa façon de réagir, qui a été de mobiliser son arc d'alliance militaire pour réaffirmer sa domination régionale, témoigne en réalité d'une impuissance paradoxale. C'est le paradoxe de la puissance. Le Grand Kah va bientôt toucher du doigt cette contradiction apparente : malgré des moyens militaires et politiques considérables, avec un grand nombre d'avions et de navires, il ne peut anéantir la puissance adverse, au risque d'y perdre la sienne. S'il n'enlève pas bientôt son doigt de l'engrenage en cours en Eurysie centrale, je crois que Lac-Rouge y perdra tout son bras eurysien. Or la tête de Lac-Rouge ne se trouve pas en Eurysie : elle se trouve au Nouveau-Monde, en face de sa rivale alguarenaise. Si je me livrai à un exercice de prédiction, ce qui est compliqué par l'état bouillonnant et aléatoire de notre époque, je prévoirai quand même que le Grand Kah sera bientôt, pour les mêmes raisons de préservation de sa propre puissance, frappé, comme l'Alguarena, de fossilisation. Pour les Kah-Tanais, le centre du monde est dans le détroit du Paltoterra, pas dans la steppe montagneuse.

La guerre Hotsaline-Altrecht occupe cependant une place importante dans votre ouvrage. Vous revenez notamment sur les premiers affrontements de ce conflit encore en cours, avec le bombardement des aérodromes altrechtois par le régime d'Hotsaline...

Je ne connais pas bien les dirigeants d'Hotsaline, je suis plutôt spécialiste de l'ouest du continent. Mais je crois qu'il faut toujours, quand on analyse un pays, avoir en tête la mentalité des dirigeants, des classes dirigeantes de sa société. L'Hotsaline se caractérise par un très grand hermétisme vis-à-vis du reste du monde. C'est l'une des sociétés les plus autoritaires de la planète, où les valeurs martiales règlent la vie ordinaire : le pays est imprégné par la guerre civile. La Kresetchnie dans son ensemble est un confetti de déchets et de membres arrachés où règne une atmosphère post-apocalyptique, au sens où la fin du monde a déjà eu lieu ; le traumatisme a eu lieu, et annule toute projection de l'avenir ; ce n'est pas pour rien qu'on parle d'un « conflit gelé. » Ce que l'Hotsaline craint, c'est la remise en cause du statu quo régional qui lui a permis d'exister et qui lui permet de se maintenir. En d'autres termes, le pays ressent sa survie menacée, car il place sa survie dans la réintégration prochaine de territoires à ce jour hors de son contrôle. L'on sait les ambitions de réclamation nationale du gouvernement hotsalien ; qu'il ait pu identifier que le changement de régime en Altrecht risquait de compromettre cette reconquista ne peut s'interpréter, selon moi, et pour les raisons psychanalytiques que j'ai évoquées, que d'une manière : par la paranoïa.

La dernière partie de votre livre s'inspire librement de thèses psychomoralistes que vos contemporains critiquent. L'on vous reproche, notamment, de faire du conflit en cours en Eurysie centrale un « symptôme pur et parfait de la dégénérescence »...

On m'a traité de réactionnaire pour avoir repris la notion de « dégénéré » en en adjectivant la stratégie des belligérants actuels du conflit. Quoi qu'il en soit, je le maintiens : je crois que nous avons à faire à un combat de dégénérés. J'entends par là que les divers acteurs n'y défendent aucun but de guerre précis, mais se réfèrent à des considérations morales ancrées dans un passé révolu. Ce passé est celui, pour l'Hotsaline, de la survie de son pays face au communisme : une obsession qui l'a conduite à confondre un événement mineur pour elle, la révolution altrechtoise, avec sa propre paranoïa. Il est, pour ses opposants et en particulier l'Estalie qui s'est manifestée comme un rouage essentiel du front communiste, l'occasion de rejouer un affrontement idéologique avec les forces bourgeoises et capitalistes, dont elle prétend aujourd'hui éradiquer le pouvoir à Troïtsiv. Cependant, aucune de ces considérations n'est appelée à se concrétiser sur le terrain. Le rapport de forces tel que le décrivent les experts militaires, mais surtout le coût réel que seraient des changements de régimes forcés en Hotsaline ou en Altrecht (selon le camp où l'on se place), est absolument rédhibitoire pour un camp comme pour l'autre, et vraisemblablement ne se produira pas. Si les belligérants ne se rendent pas bientôt compte de l'inanité stratégique de leurs frappes, elles seront enfermées dans un cercle infini de frappes et de contre-frappes sans incidence réelle sur la situation, autre que d'accaparer leurs forces pendant que celle des Etats neutres croissent. La neutralité de Karty doit être comprise comme telle : cette puissance jeune, dont la force est récente, n'a pas besoin d'une guerre symbolique menée au nom de valeurs dégénérées.

Vous êtes très critique de ceux qui prétendaient qu'on pouvait « faire la guerre pour des valeurs » ; n'assiste-t-on pourtant pas à une guerre idéologique en Eurysie centrale ?

Certes, ce conflit revêt une dimension idéologique indiscutable. En revanche, il faut bien noter que l'idéologie n'est qu'une question secondaire pour les belligérants ; le Kah protège et consolide son arc d'alliance, et Teyla profite de l'occasion pour affirmer sa puissance. Je crois qu'il faut comprendre la belligérance teylaise d'abord comme un geste d'une grande portée stratégique, que je relie à l'invasion militaire de l'Organisation des Nations Démocratiques contre Carnavale. Membre de l'Organisation, Teyla a été en première ligne du combat contre la Principauté, transformant sa pratique plutôt modérée et diplomates des rapports interétatiques en geste d'affirmation de sa puissance. Je dis souvent à mes amis que pour comprendre l'Eurysie, il faut comprendre Teyla ; le royaume est au coeur des jeux d'alliance et d'influence de ce continent. Et précisément, aujourd'hui, je ne comprend plus Teyla. Le discours diplomatique mute en une forme plus assertive, plus brutale, d'affirmation de soi. C'est à la fois un registre provoqué par la nature ultraviolente de la réponse faite par l'arc communiste à l'Hostaline, mais aussi un registre inspiré par l'échec des tentatives diplomatiques sur le dossier carnavalais, au profit d'un succès certain en matière militaire. La psyché teylaise est en train de basculer vers un goût non modéré pour la violence, et avec elle, c'est toute l'Organisation qui bascule.

L'un des enseignements essentiels de votre livre touche à l'OND, en laquelle vous voyez l'acteur le plus important de la scène mondiale.

J'ai lu dans la presse gallésanne une critique de l'Organisation. On met en avant des dissenssus entre ses membres... Ce sont des rumeurs que je n'ai pas confirmées moi-même. Quoi qu'il en soit, je pense qu'il faut convenir d'une mutation de l'Organisation, à la mesure de celle qu'expérimente Teyla. Les critiques de Teyla dénoncent souvent l'OND avec les mêmes arguments : ceux qui accusent les contradictions. L'Organisation, pourtant unie derrière une bannière « démocrate » voire « droit-de-l'hommiste », commettrait en fait des crimes de guerre, passerait sous silence des dossiers qui l'indisposent, voir ferait preuve de « racisme »... Là encore, c'est ne pas comprendre la nature profonde de cette organisation qui est, comme l'a pointée la ministre azuréenne dans un discours, essentiellement une alliance militaire. L'Organisation est aujourd'hui l'alliance militaire la plus solide, la plus solidaire et la plus puissante. Combinés, ses membres réunissent un PIB de plus de 7000 milliards... Presque deux fois l'Alguarena. Mais c'est surtout une très grande proximité culturelle, et des décisions profondes de s'associer pour dominer - plutôt que s'en tenir à la défense d'une souveraineté stricte comme le reste des Etats free-riders - qui font de l'OND l'acteur majeur sur les sujets stratégiques du moment : les forces aériennes, l'espace, les pôles, les technologies d'armement enfin qui est un point de convergence névralgique des membres de l'OND. Si l'on comprend que l'Organisation est plus qu'une simple addition d'Etats, mais bien une force cohérente, qui se porte à un certain état de fusion du fait de la guerre qu'elle mène en parfaite cohésion sur le front carnavalais, l'on peut commencer à mesurer son importance dans la donne stratégique mondiale. Malgré l'inimité qu'elle s'attire auprès d'une série d'acteurs, et les contradictions morales que pointent certains, elle est la force incontournable qui pourrait bien faire basculer les deux points chauds d'Eurysie. Carnavale, l'un des derniers compétiteurs solitaires en matière de technologies d'armement, et surtout de biotechnologies, pourrait bien être absorbé et éliminé de la course - c'est un concurrent en moins... Et pour l'Eurysie centrale, de plus en plus d'indices laissent à penser que malgré des approches divergentes a priori, les Etats membres pourraient finalement réitérer leur fusion militaire contre le front communiste. Pour ne rien dire des rumeurs d'adhésion de Westalia, le leader aleucien, et d'un possible accord de fonctionnement avec le groupe afaréen en germe, j'estime que l'OND a un rôle clé dans le système mondial, qui devrait se renforcer irrésistiblement.

L'OND peut-elle remodeler l'ordre mondial ?

Je n'irais pas à cette conclusion emphatique et hasardeuse. J'ai dit plus haut à quel point l'ordre mondial était structurellement conflictuel et chaotique, marqué par la division des Etats entre eux. Cela ne va pas changer. En revanche, je crois que l'OND va faire progresser ses intérêts, moins au détriment des hyperpuissances kah-tanaise ou alguarenaise - dont les économies surclassent véritablement la planète - que de ces pays que j'appelle les « opportunistes ». Des free-riders entièrement acquis à l'idée de défendre leur souveraineté et leurs intérêts, hostiles aux projets multilatéraux : à mon sens, on peut ranger dans cette catégorie des pays comme Velsna (3ème économie mondiale), le Jashuria (5ème), l'Antérinie (9ème), Rasken (12ème), le Drovolski (15ème) ou Fortuna (16ème)... souvent des adhérents de l'Onacom, peu scrupuleux en matière de droit international et surtout de droit de la mer. Je renvoie à la piraterie velsnienne et fortunéenne contre le petit et turbulent Etat du Churaynn, à la rescousse duquel personne n'est venu, ou à l'invasion du Chandekolza par le Jashuria, l'un des faits militaires les plus énormes et silencieux de l'actualité. Ces opportunistes tirent parfois un maximum de profit à user de leur puissance dans leur seul intérêt, souvent au détriment de leurs voisins ou de leurs partenaires ; selon leur tempérament propre, ils peuvent, tels le Drovolski ou Rasken, avancer des pions économiques et commerciaux de façon pacifique. Néanmoins, je crois que ces opportunistes pourraient bien voir leur importance relative amoindrie du fait de l'OND, et ce serait un fait notable pour l'ordre mondial qu'ils influencent. Des indices de l'actualité montrent les préoccupations de Velsna sur la guerre en Eurysie centrale. Les évolutions à venir seront très intéressantes à suivre. A force d'auto-centrisme, les opportunistes ont perdu ce qui fait la force des collectifs en action tels que l'OND : la cohérence et la force démultipliée. Velsna pourrait convaincre Teyla ; mais pourra-t-elle persuader l'OND ? Ce sera une autre paire de manches. Plus le temps passe, plus il me semble que l'Organisation entrevoit sa solidarité naturelle à travers toutes les divergences ; et de cette fusion de plus en plus consistante de leurs intérêts, je crois que les Etats membres tireront une force que le monde peine encore à mesurer.
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Historique de l'OND de sa fondation à maintenant.
Documentaire sur la naissance et évolution de l'organisation, publié par le journal MarieJo

À l'heure actuelle, un pôle mondial incontournable, l'OND ne s'est pas érigée sur cette position en quelques jours. Elle s'est construite progressivement à partir d'un contexte initial ayant conditionné la rencontre de ses membres, des rapprochements étroits, une consolidation des partenariats et une assise de l'influence mondiale au gré des années qu'il convient d'analyser. Ce documentaire s'occupera ainsi de résumer le cheminement de l'OND de sa fondation, émergence, et ce, jusqu'à désormais, en se penchant sur l'ensemble des défis affrontés.

Le contexte initiale : un monde bipolaire.
2011, le monde est partagé entre l'ONC et le LiberalIntern. Des nations dynamiques commencent à se rapprocher et donnent naissance à l'OND, une troisième voie qui sort de la dualité mondiale en place.

La formation de l'OND s'inscrit dans un contexte spécifique, celui de 2011 qui est marqué par une longue concurrence entre l'ONC (notamment représentée par l'Alguarena) et le LiberalIntern (principalement le Grand Kah et Pharois). Le monde est alors essentiellement divisé entre ces deux blocs opposés sur divers théâtres tels que le Prodnov, Pontarbello ou encore Port Hafen. En parallèle, quelques puissances plus localisées se fraient tant bien que mal leur chemin : la Listonie en pleine déliquescence et pillée par l'ensemble des puissances mondiales, la Loduarie qui enchaîne les tentatives d'expansions avec un soutien plus ou moins direct du Grand Kah, et l'UMT qui aura une empreinte absolument minimaliste. C'est dans ce contexte qu'émergent des puissances en pleine croissance, isolée et avec une certaine ambition et volonté d'affirmation. Plus important encore, ces puissances doivent se faire une place dans un monde ultra-concurrentiel partagé entre deux blocs d'hyperpuissances. Là où l'ONC s'inscrit dans un contexte marchand avec un certain passif, et le LiberalIntern dans une opposition de l'ONC et des valeurs libertaires, les nations isolées précédemment évoquées vont commencer à se rassembler autour d'un noyau idéologique commun : l'établissement d'un cadre démocratique.

Ce sont d'abord le Faravan, Teyla et Tanska qui commenceront les discussions et tractations, intégrant progressivement dans le processus Caratrad, l'Empire du Nord, Sylva et Zélandia. L'excellente entente entre ces nations doublée de la concordance de leurs modèles et intérêts catalyse la consolidation de leur partenariat qui aboutira à la fondation de l'Organisation des Nations Démocratique début 2012. Cette fondation se démarque avec l'établissement rapide d'une structure résiliente et organisée avec une cohésion importante entre les membres, chose qui l'oppose à l'ONC et au LiberalIntern bien plus décentralisé et dans des dynamiques d'initiatives localisées et indépendantes. Ce dynamisme vaudra à l'OND de rapidement se présenter comme une troisième voie neutre entre la dualité des géants, rapidement reconnue comme un bloc (ce qui sera tant une bonne qu'une mauvaise chose, en attirant l'attention de certaines puissances concurrentielles).

L'OND se compose alors de deux chartes : la Charte de Manticore tournée sur les aspects démocratique et la coopération, et la Charte de Bandarhan sur l'alliance militaire et les ententes défensives. Il est ainsi possible de signer la Charte de Manticore sans s'engager sur celle de Bandarhan pour s'intégrer dans les coopérations démocratiques sans avoir de responsabilité militaire vis-à-vis de l'OND. C'est un choix que fera par exemple Zélandia, tout en étant parallèlement membre du LiberalIntern.

La multipolarisation du monde.
UEE, UMT, UAA, Velcal, UICS, ASEA... la multiplication des alliances régionales et un recule du monde bipolaire, tensions avec la Loduarie et Kolisburg, l'affaires Translavya.

La formation de l'OND s'inscrit dans une multiplication généralisée des alliances. On compte l'UMT déjà présente en Eurysie principalement, l'UEE localisée en Eurysie centrale, l'ASEA en Aleucie, l'UAA qui s'inscrit en Afarée centrale et de l'ouest, Velcal qui est une entente purement défensive, la BNE et CITADELLE autour de critères nationalistes. Parallèlement, le LiberalIntern et l'ONC connaissent une baisse d'importance à l'internationale, permettant les initiatives localisées de la part de ces alliances régionales. La Loduarie continue quant à elle d'agir de manière relativement solitaire, profitant de maigres alliances çà et là avec des États alternant entre croupions et satellites. Pour autant, les ambitions militaires de cette dernière l'amèneront à multiplier les provocations contre son voisin teylais via des exercices militaires. Si la chose reste relativement modérée et limitée à de simples échanges de démonstration de force entre Teyla et la Loduarie, la situation dégénère en juillet 2017 lorsque deux civils teylais sont abattus après avoir passé la frontière loduarienne. Cherchant originellement à déplacer les indicateurs frontaliers, Marie et Corentin sont abattus par les garde-frontières loduariens, donnant lieu au premier incident diplomatique d'ampleur entre l'OND.

Cette crise s'opère en parallèle aux opérations loduariennes en Okaristan contre une coalition s'articulant autour de la Tcharnovie. La situation est difficile à résumer mais l'on peut retenir qu'en représailles au meurtre de Marie et Corentin, Sylva s'engage pour la cause tcharnove contre la Loduarie. Les efforts sont toutefois vains et les renforts arrivent après la fin du conflit, non sans contenter la Tcharnovie qui devient la première puissance aérienne d'eurysie centrale. Les tensions entre Loduarie et iront en s'accentuant, avec pour paroxysme un échange de missiles entre une escadrille sylvoise et un croiseur loduarien.

L'OND sera confronté à d'autres théâtres plus mineurs en parallèle, tels que les tensions avec l'État voyou de Kolisburg qui en viendra à menacer aux missiles balistiques Zélandia, Teyla et Tanska suite aux opérations menées par la coalition Tanska, Teyla et Caratrad (en effet, les menaces portées contre Zélandia étaient gratuites) en Hvitnesland.

S'ensuivra sans rapport l'explosion des tensions entre Translavya et la Loduarie Communiste, amenant cette seconde à lancer l'annexion de la première suite à un échange de missiles balistiques (une première vague loduarienne contre des bases translaves, suivis d'une vague translave contre une centrale nucléaire loduarienne entre autre). Vient alors l'intervention de l'OND pour sécuriser une partie du territoire translave lors d'un conflit assez obscure, évitant que l'intégralité du pays ne tombe sous domination loduarienne. Translavya est conséquemment fracturée entre une République Translavique et une Translavya Démocratique Communiste. Une lutte d'influence farouche sera alors lancée, avec pour victoire symbolique de l'OND de voir la République Translavique dépasser en qualité de vie et économie la TDC.

Cette lutte d'influence entre la Loduarie et l'OND consolidera cette dernière et affirmera son influence à l'internationale, comme un acteur capable d'intervenir de manière conséquente sur des points de tension et d'assurer ses objectifs. Dans un autre temps, la Loduarie finira par brutalement s'effacer de la scène internationale après des crises internes.

Un autre élément ayant marqué cette période est l'opposition entre le Duché de Sylva et les komunteranos, un mouvement terroriste ayant pris le contrôle de Muzeaj. Immédiatement après le premier contact avec Sylva, les komunteranos décideront de ne pas reconnaître son gouvernement et de déclarer leur hostilité. Les échanges se limiteront à des successions d'incidents diplomatiques et à la déstabilisation de Paltoterra, qui aboutira à l'annexion de Muzéaj par le Grand Kah, formant alors les Communes Unies du Paltoterra Orientale, un état satellite du Grand Kah supplémentaire.

Deux autres événements majeurs de cette période pour l'OND sont la formation de la Ligue de Velcal et de l'UICS. Le premier est une entente défensive s'ouvrant par une lettre semi-publique d'insultes proférées par le Maitre de l'Arsenal Digrassi envers l'OND, ONC et LiberalIntern, visant à constituer un pacte spécifiquement dirigé contre ces organisations, mais finissant par s'appliquer sur l'ensemble des menaces s'appliquant à ses membres. La chose sera vue comme un acte hostile par certains membres de l'OND, amenant à un incident diplomatique entre Sylva et Velsna par exemple.
L'UICS d'un autre côté sera un forum organisé par la Loduarie visant à profiter de l'inertie de sa victoire en Okaristan (alors devenue Kolcovo). Si le projet en lui-même sera un franc succès idéologique, il n'ira pas au-delà de la plateforme de discussion et se montrera incapable de soutenir concrètement la Loduarie outre mesure. Au mieux, l'UICS participera à consolider le régime de la TDC.

Effondrement progressif des pôles régionaux et retour à un monde bi ou tripolaire.
Déclin des alliances locales, prise d'importance mondiale de l'OND, recule de la Loduarie et du LiberalIntern.

Après une période de multiplication des ententes régionales, la communauté internationale constatera l'effacement de la plupart des ententes. Le cas le plus flagrant est l'UEE qui, après l'effacement de la Tcharnovie et du Rus've, deux membres d'envergure, perdra en inertie et verra ses membres restants les plus importants phagocytés par l'ONC. L'UAA disparaîtra dans un silence général. L'ASEA, BNE, CITADELLE et Velcal sombreront dans un acte de présence passif. Au final, seule l'OND restera particulièrement influente parmi ces jeunes alliances, ayant affronté l'ensemble des défis qui s'étaient confrontés à elle et ayant témoigné d'une cohésion indéfectible tout en multipliant ses points d'activités. L'organisation multiplie en effet les coopérations économiques, industrielles et même spatiales, tout en s'impliquant activement dans divers points du monde tel que l'Eurysie centrale (rapprochement de Teyla avec l'Hotsaline et Karty avant les conflits récents), l'Afarée (affaire Ouwanlinda-Antegrad, intégration de Faravan dans le PAS) ou l'Aleucie (participation nordiste et yukanaslave dans l'ASEA). On notera d'ailleurs que c'est dans cette période que la Yukanaslavie intégrera l'OND.

Dans un même temps, l'ONC connait un semblant de regain de vigueur avec l'intégration de l'Anterinie et Velsna en plus d'un rapprochement avec Rasken fortement sponsorisé par la Grande République. L'effacement du Pharois de la scène internationale portera quant à elle un coup au LiberalIntern. Ce sera à présent le duo Grand-Kah / Estalie qui représentera l'entente libertaire et essayera de conserver son inertie en amalgamant les mouvements opposés aux blocs libéraux.

Début des hostilités avec Carnavale.
Assassinat balistique d'Alexius Palamas et de trois autres paroissiens par Carnavale, génocide de Kabalie suivie d'une colonisation violente, holocauste d'Estham avec deux millions de morts et lancement des opérations militaires contre Carnavale par l'OND.

C'est à la toute fin de 2016 que l'OND connaîtra un tournant majeur. Alors que la Loduarie se retire de la scène internationale et que tout semble annoncer un retour au calme pour l'OND, Carnavale fait assassiner plusieurs citoyens nordistes. Après délibération et un ultimatum envoyé à Carnavale, l'Empire du Nord avec le soutien de l'OND répondra de manière proportionnelle en ciblant des infrastructures militaires dans les colonies carnavalaises. À partir de là, la Principauté devient le nouvel Antagoniste de l'OND et se manifeste à nouveau en Afarée, exterminant la population de Kabalie pour coloniser la région sous le nom de « Cramoisie ». L'OND s'inscrira dans un ensemble d'initiatives visant à prévenir la réitération d'un tel crime et cloisonner Carnavale, chose qui atteindra pour paroxysme une frappe sylvoise de missile contre des infrastructures carnavalaises, acte contrecarré par l'aviation de cette dernière. La métropole répond avec l'holocauste d'Estham, provoquant deux millions de morts en l'espace de quelques heures. Dans les semaines qui suivent, l'OND répond à cet acte de guerre et ce crime contre l'humanité en lançant une succession d'opération de grande envergure pour désarmer Carnavale.

C'est là que naîtront des oppositions contre le Grand Kah qui entreprendra nombre d'initiatives qui, sous des justifications humanitaires, gêneront de facto le désarmement de la Principauté par l'OND. Cela se fera ne particulier avec une déclaration unilatérale annonçant le débarquement des forces du Kah en Carnavale sur des zones alors interdites à l'OND, et dont une violation serait considérée comme hostile. Parallèlement, le Kah entreprendra de populariser un narratif anti-OND déresponsabilisant Carnavale dans ses crimes, tout en indiquant entamer le processus d'intégration de Carnavale dans l'union Kah-tanaise avant même que la principauté ne soit désarmée et alors qu'elle déclare déjà multiplier les nouveaux programmes bactériologiques. Une rupture sévère se fend alors entre l'OND et le Grand Kah, ce dernier étant perçu comme un soutien direct de Carnavale contre la privation de ses moyens de destruction massive.

Le narratif kah-tanais sera notamment contredit par ses propres actions en Hotsaline où, en réponse à une frappe balistique ciblée contre une infrastructure militaire, il participera à une campagne aérienne coalisée globale contre la Krésetchnie, avec l'escalade généralisée que nous connaissons à l'heure actuelle. C'est un deuxième théâtre où le Grand Kah s'inscrit frontalement contre l'OND, scellant un climat de tension avec le LiberalIntern.

En conclusion...

L'OND est né d'un ensemble de nations récemment impliquées sur la scène internationale autour d'idéaux démocratiques et humains, pour offrir une troisième voie à la dualité ONC/LiberalIntern. L'organisation aura témoigné d'une cohésion et organisation remarquable face à une concurrence extrême, quand la plupart des alliances de l'époque auront été incapables de perdurer. Mieux encore, l'OND a affronté des tensions et engagements plus ou moins directs dans nombre de théâtres mondiaux. Si Carnavale est l'épreuve la plus difficile à affronter depuis, c'est aussi celle qui témoigne de la résilience de l'organisation et du soutien indéfectible qu'elle garantit à tous ses membres. Pareillement, cette force apparente provoque également son lot d'opposition auprès des superpuissances qui y voient une menace pour leurs intérêts. On pense par exemple au Grand Kah qui, pour éviter une extension de sa sphère d'influence et la perte de ses avant-postes militaires en Carnavale, en vient à intégrer la puissance génocidaire dans l'union. Si un lot d'opposition se manifeste auprès de pays isolés, l'OND reste plus forte que jamais et continue de s'appuyer sur des fondations remarquablement robustes.
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