27/10/2017
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Activités étrangères à Westalia - Page 3

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Bien loin des grandes avenues du pouvoir, les quartiers ouvriers de Saranti-Nord, étaient une épaisse plaque de tissu cicatriciel en béton froid, encore humide des neiges fondues. Elle était ceinte d'immeubles de briques où la pauvreté s'accrochait aux murs comme un lierre tenace. Ou un traumatisme générationnel. Ce soir-là,une marée humaine tendue formait un cercle autour d'une estrade improvisée, faite de palettes récupérées. Des visages burinés par le labeur et une colère sourde. Des ouvriers, des employés de service, des étudiants endettés, des curieux, aussi. Il faisait froid, mais moins que la veille. C’était tolérable. La communauté tenait chaud à l’ensemble.

Et au centre, sous la lumière blafarde d'un unique projecteur, Mokoto Saint-James.

Elle n'avait pas la stature imposante d'un politicien traditionnel, ni même le charisme travaillé des tribuns habituels de la gauche intellectuelle, mais était animée de cette étincelle farouche. Cette énergie vitale, pure. Son regard parcourait la foule et disait intuitivement « je suis des votres », et chaque mouvement de ses mains fines semblait sculpter l'air glacial. Elle souriait. Autour d'elle, une demi-douzaine de smartphones étaient levés, enregistrant. Pour les réseaux. Pour la guerre de l'information. On le savait, c’était autant une tribune qu’une usine de munitions. Des balles idéologiques qui seraient découpées, remontées, assemblées pour internet. Chosisies pour leur viralité, leur potentiel mémétique. Mokoto le savait. Chaque inflexion de sa voix, chaque pause, tout ce qu’elle disait était une arme pour le mouvement.

Face à elle, la foule, des visages rougis par le froid, où une colère patiente couvait depuis des semaines. Son succès, ce soir, ne serait pas jugé par les applaudissements qui s'évanouissent dans la nuit, mais par sa capacité à se propager, à rallier.

Elle s'avança, son souffle formant de petits nuages. L’espace d’un instant, le stress disparu. C’était comme le théâtre. Elle aimait ça, le théâtre. Elle en avait fait toute sa jeunesse. Dans des squats, des usines désaffectées. Dans la rue, sur des petites scènes. Théâtre populaire. Théâtre d’improvisation. Culture sans subvention. Culture indépendante. Elle leva le menton.
« Et maintenant, les entreprises veulent nous tenir responsables du climat ! Du climat ! » Un temps. « Mais c'est vrai mes amis, nous n'avions qu'à ne pas partir en vacances ! Nous sommes corvéables à merci. Le temps libre qu’ils nous laissent ? Mieux vaut ne pas le passer trop loin de l'usine, du bureau, du magasin, car nos patrons nous le feront bien payer ! »

La foule gronda son approbation. C’était l'ouverture parfaite. L’ironie et l’humour étaient les armes de celui qui manquait de tout. Rire pour ne pas pleurer. Rire pour rendre dérisoire. Rapetisser son adversaire. Le rendre minable. Un jour, lui marcher sur la gueule, un coup de talon, une semelle épaisse d’ouvrier, dans sa mâchoire parfaitement rasée.

« Ils nous traitent comme une ressource, comme du bétail ! Ils ont jamais digéré les droits sociaux », continua-t-elle, sa voix se faisant plus dure, plus tranchante. « Une ressource ça doit être productif, c’est vrai. Si la neige bloque la route, c’est nous qui sommes défectueux. Si le froid nous tue, c’est une perte sèche ! Notre humanité, notre fatigue, nos familles... Tout ça, ce sont des obstacles pour leur profit ! On nous a volé notre paie, pas parce que la neige est tombée, mais parce qu’ils veulent que chaque imprévu soit une occasion de nous presser un peu plus, de nous prendre un peu plus ! Chaque maladie incurable parce que les médicaments sont trop chers ! Chaque panne de bagnole parce qu’on peut pas en racheter ! Chaque flocon de neige, chaque pluie, chaque deuil, tous ces trucs qui nous pourrissent la vie, pour ceux, c’est une occasion de nous voler un peu plus ! »

Elle fit un geste de main, comme si elle en passait d’autre. Combien, dans cette foule, combien avaient été humiliés par le petit chef ? Le contre-maître ? Le patron ? Combien avaient porté la responsabilité des hasards de leur vie, combien voyaient s’ajouter, à la pression économique, celle de leurs oppresseurs ?

« Et le gouvernement ? Oh, le gouvernement est intervenu ! Il a sorti le chéquier de l'État. » Elle rit. Un rire froid. On la suit. « Mais y a rien de drôle. Ce chéquier, c’est NOTRE chéquier ! Il a payé à la place des patrons qui ont refusé de le faire. C'est généreux, n'est-ce pas ? Mais qu'est-ce que ça veut dire, vraiment ? Ça veut dire que le pouvoir élu, celui qui est censé nous représenter, n'a pas la force, pas la volonté, n’est pas capable de faire plier les intérêts privés ! Ça veut dire que quand les patrons de ce pays disent non, nos ministres disent "d'accord, nous paierons à votre place". Dans quelle démocratie vit-on si les propriétaires résistent aux élus de la nation ? Je croyais que la gauche avait gagné, pourquoi donner l’argent de nos taxes à ceux que les entreprises devraient payer ? »

La gauche. La sociale démocratie. Mokoto n’était pas idiote. Elle avait consciente des enjeux du gouvernement et de sa coalition. L’échec de la loi Latender était devenu un argument de poids dans sa section locale du mouvement. Sans doute partout ailleurs dans le pays. La première vraie mesure du gouvernement, la première qui aurait pu avoir un impact significatif sur la vie des gens, balayées. Trop « radicale ». Il existait un peuple ouvrier, un peuple rural, un peuple étudiant, un peuple qui avait besoin de ces aides. Un peuple qui sentait, même instinctivement, que cette gauche n’était pas la sienne. Pas tout à fait. La gauche libérale. Celle des petits bourgeois. Des progressistes. De ceux dont les problèmes sont moins existentiels qu’éthiques.

Il fallait appuyer cette rhétorique. Son ton changea. Appuyer cette rhétorique, et proposer d’autres options.

« Mais laissons-les à leurs villas, leurs résidences secondaires, leurs conseils d'administration. Ces types ne se battent pas pour nous. Et pendant que l'État négocie et que les entreprises comptent leurs économies, qu'est-ce qui s'est passé, ici, dans nos rues ? Je vais vous le dire.

J'ai vu des jeunes vérifier si les personnes âgées isolées de leur immeuble avaient assez de chauffage. J'ai vu des familles partager le peu de nourriture qu'elles avaient avec des voisins qu'elles connaissaient à peine. Vous le savez. Vous y étiez. J'ai vu des sans-abris, abandonnés par la ville, être accueillis dans des squats, chauffés par notre seule solidarité ! Pas loin d’ici, à une rue, vous le savez, vous y étiez ! On a déneigé les entrées les uns pour les autres, on a fait des soupes populaires avec trois fois rien ! La chaleur humaine comme principal ingrédient ! Ça, mes amis, c'est le vrai esprit de Westalia ! Pas celui des drapeaux et des défilés officiels, pas celui de ces entreprises et de ces conseils privés ! Pas celui des calculs comptables et des économies sur notre dos ! C’est la Westalia de l'entraide ! Celle qui dit : "Si tu tombes, je te relève. Si tu as faim, je partage mon pain." Vous l’avez vu de vos yeux ! C’est de ça qu’ils ont peur. Eh, et si le gouvernement n’avait pas payé nos chèques, ça serait allé encore plus loin. Vous le savez bien, non ? On ne peut pas nous laisser crever la bouche ouverte, parce qu’on est plus fort que ça. Parce que la communauté réagit. Alors ils nous donnent notre salaire dérisoire pour qu’on meure lentement. Mais on a bien vu notre force, non ? Et contrairement à nos salaires, ils ne pourront jamais nous la prendre ! »

La foule applaudit, plus fort cette fois. Elle ressent une once de fierté dans ces visages. C’est vrai, pourtant. La communauté et la solidarité étaient une force. Et la croyance en cette force était le premier moteur d’espoir pour les communalistes. Mokoto sourit, sentant qu'elle avait touché juste. Elle-même ressentait une émotion bizarre. Quelque chose de mélancolique. L’espace d’un instant, elle s’était dit que son pays pourrait être sauvé. Que ces gens ne resteraient pas « pauvres » tout leur vie. Qu’on abolirait la pauvreté en même temps que la richesse, en même temps que le salariat. Qu’on redeviendrait, enfin, des humains. Des humains se parlant, travaillant ensemble. Travailler les uns pour les autres. Elle pensa au Grand Kah. Au fait que des millions d'âmes vivaient déjà ce rêve. Que c'était réalisable. Que c'était réellement réalisable! Le sentiment lui tordit l'estomac.

Tout était encore possible. Elle embraya.

« Le système nous a laissés tomber. L'État a compensé, mais il n'a rien résolu. Ce n’est pas grave. Nous allons construire notre propre solution : nous savons le faire. C’est déjà en cours. Dès la semaine prochaine, nous lançons les Cuisines Populaires. Nous n’avons pas de sécurité sociale ? Eh bien créons-la ! Ce sera un mécanisme d'entraide alimentaire permanent et destiné à toutes et tous  Chacun cotise ce qu'il peut : un talir par mois, dix, ou simplement une heure de son temps pour aider en cuisine ou à la distribution. Avec cet argent et ce temps, nous achèterons en gros, directement aux producteurs ruraux que le système étrangle, et nous proposerons des repas chauds, nutritifs, à un prix dérisoire, voire gratuit, pour tous les travailleurs, les chômeurs, les étudiants, pour tous ceux qui en ont besoin ! »

Elle marqua une pause. Tout était très délibéré, et dans la suite logique des mécanismes de coopération déjà établis dans le paysage rural où le mouvement avait pris racine. Il fallait maintenant créer une solidarité entre la ruralité et la ville. L’aspect essentiellement systémique de l’oppression capitaliste serait plus évident à mettre en avant le ventre chaud et le sentiment de communauté rétablit.

« N’attendons plus qu'ils nous donnent les miettes de leur festin ! Nous allons construire notre propre table, avec notre propre nourriture, et nous y inviterons tout le monde. La communauté prendra soin de la communauté, parce que personne d'autre ne le fera pour nous. Ils ont l'argent, nous avons les gens ! »

Sur les téléphones, les enregistrements s'arrêtèrent. Ce n’était pas la révolution, évidemment. Pas encore. Mais c’était un peu d’espoir, et la promesse de ventres pleins.
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Extrait d'un éditorial.

[...]

On nous vante chaque jour le "boom économique" de Westalia. Le gouvernement de l'ASD, à la suite de celui du PUR, se félicite de la croissance, pendant que les Hardenbor, les Belagri et les McAubert affichent des bénéfices records. Et pendant ce temps, le peuple trime pour un salaire qui stagne. Pour justifier cette injustice flagrante, l'élite nous sert un mensonge, une fable qu'elle répète depuis des générations : le mythe du mérite.

Le problème fondamental de notre société, c'est que les riches pensent – ou du moins, prétendent – qu'ils ont "gagné" cet argent et qu'il est injuste de le redistribuer à ceux qui ne l'ont pas "mérité".

Soyons clairs : personne ne "gagne" un salaire annuel à huit chiffres. Peu importe le nombre de réunions que vous avez eues aujourd'hui ou les courriels que vous avez envoyés. Si, comme la plupart des membres de nos Dynastic Families, votre fortune provient de revenus passifs – actions, dividendes, loyers – alors vous n'êtes littéralement pas en train de la gagner. Vous la percevez pendant que d'autres la créent par leur travail.

Mais la vérité est encore plus brutale. Plus vous êtes riche, plus vous êtes un fardeau pour la société. Vous êtes un parasite économique. Pourquoi ? Parce que vous absorbez bien plus d'énergie et de valeur du système que vous n'en réinjectez. En accumulant des millions de Talirs sur des comptes en banque qui ne servent qu'à spéculer, vous retirez cet argent de l'économie réelle. C'est de l'argent qui ne circule pas. Qui ne paie pas de salaires, qui ne construit pas d'hôpitaux, qui ne rénove pas d'écoles dans nos campagnes abandonnées, pas de route, pas de rails de train. Vous avez peut-être l'impression de "gagner" financièrement, mais pour la société, vous êtes un poids mort, un trou noir.

Voilà la véritable raison d'être des impôts progressifs. Les économistes honnêtes, ceux qui ne sont pas à la solde des grandes corporations, le savent : une société où la richesse est trop concentrée entre quelques mains est condamnée à une spirale vers le fonds. La taxation n'est pas un vol, c'est un mécanisme de survie pour la collectivité, une façon de forcer la réinjection de cette énergie vitale que l'oligarchie s'accapare.
C'est aussi pour cela que les riches sont prêts à payer des fortunes à des comptables "créatifs", pour les aider à éviter de payer leurs impôts. Le calcul est simple pour eux : ils paient une somme X à leur expert fiscal pour éviter de vers une somme Y à la collectivité, tant que X est inférieur à Y. C'est l'aveu même de leur parasitisme : ils sont prêts à payer pour ne pas contribuer à la société qui leur a permis de s'enrichir.

Ne vous laissez pas berner. Que ce soit le PUR hier ou l'ASD de Simeon Belagri aujourd'hui, ils ne sont que les gestionnaires de ce système de pillage. Le vrai changement viendra d'une remise en cause fondamentale de ce mythe du mérite. Il est temps de reprendre le contrôle de la richesse que nous produisons tous.

[...]
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Westalia face au paradoxe teylais : quand le médiateur se fait belligérant

L'escalade militaire en Eurysie centrale, déclenchée par l'agression de l'Hotsaline contre l'Altrecht germanique et la riposte massive impliquant le Royaume de Teyla, expose les dangereuses contradictions de la diplomatie westalienne. L'alliance stratégique avec Manticore se révèle être un pacte faustien qui pourrait coûter cher au gouvernement Belagri.

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Ce qui aurait pu n'être qu'un énième conflit violent en Eurysie centrale a été l'étincelle d'une conflagration qui a abasourdi les chancelleries et mis en lumière les fragiles équilibres géopolitiques en Eurysie. Tout a commencé par une action unilatérale et agressive : l'opération « Sèche-cheveux », une salve de missiles balistiques lancée par la République d'Hotsaline pour anéantir au sol l'aviation de son voisin nouvellement communaliste, l'Altrecht. La riposte fut immédiate et d'une ampleur rare: sous la bannière de l'opération « Pale Tempest », une coalition menée par la Fédération Estalienne et l'Union des Communes du Grand Kah – protecteurs déclarés de l’Altrecht – a déchaîné une campagne aérienne massive visant à la « démilitarisation complète » de l'Hotsaline. Le véritable coup de théâtre est venu d'ailleurs. Au moment critique, la République d'Hotsaline a activé son propre pacte de défense et a lancé une contre-offensive balistique dévastatrice, l'opération « Cap Sombre ». Une contre-offensive menée conjointement avec un allié puissant, qui a tiré des missiles à très longue portée depuis son propre territoire : le Royaume de Teyla.

Pour Westalia, cette nouvelle est un séisme diplomatique sans précédent. Ce même Royaume de Teyla, jusqu'alors perçu comme l'arbitre respecté et le médiateur de confiance sur lequel Columbia comptait pour apaiser les tensions critiques avec la Fédération de Stérus, s'est révélé être un belligérant direct, agressif et implacable dans un conflit lointain. Le partenaire sur lequel le gouvernement du Président Simeon Belagri comptait pour éteindre un incendie diplomatique en Aleucie est aujourd'hui celui qui attise les flammes d'un conflit majeur en Eurysie, utilisant un arsenal décrit comme ininterceptable par les experts en armement pour défendre un régime ouvertement ethno-nationaliste. Ce qui fut un temps présent comme le coup de maître de la nouvelle diplomatie westalienne – l'alliance avec une puissance neutre et respectée – se transforme sous nos yeux en un passif stratégique, voir un fardeau moral.

La question n'est désormais plus de savoir si Westalia a bien fait de sortir de son isolationnisme, mais si elle a choisi les bons partenaires pour naviguer dans un monde complexe. La Grande République peut-elle se permettre d'être l'alliée d'un régime qui soutient un État pratiquant ouvertement le nettoyage ethnique ? Comment le gouvernement Belagri peut-il naviguer entre ses engagements internationaux et la pression d'une opinion publique et d'une opposition qui ne manqueront pas d'exploiter cette contradiction flagrante, à l'approche des élections cruciales de 2017 ? L'alliance avec Teyla est devenue un pacte faustien dont les termes, jusqu'ici dissimulés, apparaissent désormais au grand jour.

Aux racines de l’agression Hotsalienne

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Pour comprendre l'agression hotsalienne contre l'Altrecht, il faut se détourner des analyses géopolitiques classiques pour plonger dans les profondeurs de l'imaginaire national kresetchnien, un imaginaire activement façonné et promu par l'État de Réclamation Nationale. La politique étrangère de l'Hotsaline n'est pas exclusivement guidée par des intérêts stratégiques. Elle est mue par un mythe fondateur puissant : celui du « peuple ensemencé », une communauté slave divinement placée sur ses terres pour servir de « rempart » contre les « assauts des hordes germaniques ». Cette vision, dépassant le statut de simple folklore, est un pilier de la cohésion nationale enseignée à la jeunesse via le Ministère de l'Information, tel que par exemple représenté à travers le film de propagande de 1943, Anton Odrojen, désormais au curriculum scolaire.

La séquence la plus célèbre de ce film, la Bataille sur la Glace, est une allégorie transparente de cet affrontement atavique. Elle dépeint une masse de chevaliers germaniques déshumanisés, cachés sous des heaumes aux allures monstrueuses, chargeant de manière chaotique une armée de Slaves stoïques, aux visages humains, qui les attendent en rangs serrés dans une posture purement défensive. Cette allégorie trouve une résonance contemporaine glaçante lorsque l'on considère l'ethnie de la nation ciblée par l'opération « Sèche-cheveux » : l'Altrecht est une nation germanique. L'adoption du communalisme par cette dernière n'a sans doute été qu’une part du problème : le substrat idéologique de l'attaque repose, selon John Mary, professeur de sciences humaines à l’université de New Landor, sur cette perception d'une menace historique et raciale. En frappant l'Altrecht, le régime hotsalien neutralisait une potentielle menace militaire tout en rejouant sa propre légende fondatrice. L'agression contre l'Altrecht devient dès-lors l'accomplissement d'un destin prophétique. Une vision du monde ethno-nationaliste que Teyla, le partenaire de Westalia, soutient désormais par la force des armes.

Au-delà de son idéologie expansionniste et de son nationalisme, le régime de l'État de Réclamation Nationale s'est illustré sur son propre territoire par la mise en œuvre de politiques qui, derrière le vernis de la "cohésion nationale", cachent des pratiques de nettoyage ethnique systématiques. Depuis la reconquête en 2015 des territoires jadis occupés par les milices Raches – qualifiées uniformément d'organisation terroriste –, le gouvernement hotsalien s'est lancé dans un projet d'ingénierie démographique d’une modernité glaçante.

Le processus est méthodique. Dans les zones "libérées", l'État ne se contente pas d'expulser les populations jugées indésirables. Il a institutionnalisé une politique de triage racial via une technologie de pointe : la clusterisation génétique pour trier les populations. En partenariat avec GenoTech, une entreprise spécialisée dans le décodage génomique, les autorités déterminent « scientifiquement » qui serait ethniquement hotsalien et qui ne le serait pas. Ceux dont le patrimoine génétique ne correspond pas aux clusters nationaux se voient refuser la nationalité.

Le sort de ces populations « allogènes », rendues apatrides par un test ADN, révèle un cynisme absolu. Le gouvernement hotsalien a envisagé de les extrader vers la Tcharnovie, une option écartée non pas par scrupule moral, mais par crainte pragmatique des risques d'exécution de masse qui auraient pu attirer un opprobre international. L’option a depuis été abandonnée à la suite de la disparition de l’État Tcharnov. La solution alternative choisie est tout aussi terrible : la déportation de cette population, femmes hommes et enfants, vers les mines de charbon du Klosterbund de Bergrun. Le partenaire militaire que Teyla défend avec tant de vigueur n'est pas qu’un simple régime autoritaire mais bien un État qui pratique activement le nettoyage ethnique et qui transforme les populations jugées étrangère en une force de travail forcée. C'est ce système, à la fois racialiste et prédateur, que la diplomatie westalienne pourrait se retrouver accusée de cautionner par son silence et son alliance indirecte.

La "panne de char" Teylaise : coïncidence ou complicité ?

L'engagement indéfectible du Royaume de Teyla envers l'État de Réclamation Nationale ne peut se comprendre sans remonter à l'événement fondateur du régime actuel : le « coup d'état démocratique » du 5 décembre 2013. Ce jour-là, l'opposition au président autoritaire Leonid Kravchuk n'a pu faire abroger l'état d'urgence que grâce à une manœuvre militaire du général Roman Morozov. Ce dernier a bloqué l'accès de la Rada aux députés de la majorité présidentielle, permettant à l'opposition de réunir la super-majorité nécessaire au vote.

Pourtant, cette opération aurait dû échouer. Le gouvernement Kravchuk avait immédiatement dépêché une brigade loyaliste pour « rétablir l'ordre républicain ». Cette force fut bloquée pendant plusieurs heures cruciales sur l'autoroute menant à la capitale. La raison officielle ? Un convoi militaire teylais, en route pour un exercice conjoint, se trouvait immobilisé par la panne fortuite d'un de ses chars d'assaut sur un tronçon à voie unique. Lorsque les loyalistes purent enfin passer, il était trop tard : le vote était passé et les troupes de Morozov s'étaient déjà retirées.

Cet incident, qualifié à l'époque de malheureuse coïncidence par les diplomates teylais, prend aujourd'hui une toute autre signification. Peut-on encore croire au hasard quand la nation bénéficiaire de cette panne devient un allié stratégique clef que Teyla est prêt à défendre par la force de ses missiles balistiques ? La question doit être posée sans détour : Teyla n'est pas simplement un allié du régime hotsalien, il en est très probablement l'architecte indirect. On peut raisonnablement estimer qu’il existait des liens antérieurs entre les formations ultra-nationalistes formant le gouvernement actuel de la Kresetchnie et le Royaume. En assurant le succès du coup d'État par une obstruction militaire décisive, Manticore s'est assuré l'avènement d'un gouvernement qui lui est redevable et dont les orientations stratégiques – une hostilité viscérale envers l'axe communaliste – servent parfaitement ses intérêts en Eurysie. Le soutien total de Teyla peut dès-lors être compris comme la protection d'un investissement géopolitique majeur, un investissement dont le coût moral semble être le cadet de ses soucis.

Teyla en Eurysie centrale : la stratégie du chaos

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Derrière les nobles discours sur la défense de la souveraineté, la stratégie teylaise en Eurysie centrale répond à une logique de realpolitik d'une clarté glaciale. Confronté à l'expansion de l'influence de l’alliance libertaire au fils des révolutions et victoires électorales radicales-démocratiques, Teyla avait besoin d'un point d'ancrage fiable et agressif sur le flanc oriental du continent. L'Hotsaline, avec son nationalisme fervent, son armée en pleine reconstruction et son hostilité idéologique atavique envers tout ce qui s'apparente à un système anti-élitiste, représente le pion parfait.

On ne peut cependant pas prétendre que soutenir le régime de Réclamation Nationale revient nécessairement à cautionner son idéologie ethno-nationaliste. Cependant on ne peut ignorer que Teyla l’instrumentalise largement. L'Hotsaline est devenue le de Teyla en Eurysie, un État tampon capable de mobiliser sa population autour d'un récit nationaliste puissant pour faire face à la menace communaliste. C'est un partenaire peu coûteux, idéologiquement motivé et dont la position géographique en fait une épine permanente dans le pied de l'axe Libertaire. Selon Marcus Odwent, professeur en science politique à l'Université de New Landor, le soutien de Teyla doit être compris comme un investissement stratégique calculé pour maintenir une pression constante sur ses rivaux géopolitiques par procuration, sans avoir à engager directement ses propres forces de manière massive. La situation pourrait être amenée à évoluer avec l’envoi de missiles sur des cibles libertaires.

La décision du Royaume de Teyla de participer à l'opération « Cap Sombre » en lançant ses propres missiles depuis son territoire national constitue un message stratégique d'une rare intensité, adressé non pas à l'Hotsaline, mais directement à ses adversaires désignés : l'Estalie et, par extension, le Grand Kah. Manticore a fait une démonstration de force spectaculaire.

Cette riposte n'est pas proportionnelle ; et pour cause : elle cherche à être dissuasive. Elle établit une nouvelle doctrine dans le jeu complexe de l'Eurysie : toute agression contre un allié ou un intérêt vital de Teyla, même par des moyens conventionnels comme une campagne aérienne, entraînera des représailles asymétriques et imparables directement sur le sol de l'agresseur. Le gouvernement teylais signale ainsi que les conflits par procuration ont leurs limites et que le sanctuaire national de ses rivaux n'est plus garanti. Il s'agit désormais de menacer activement. Par cet acte, Teyla a volontairement escaladé le conflit pour en redéfinir les règles, transformant un affrontement régional en un avertissement stratégique mondial dont la portée, et les risques, dépassent de loin les frontières de l'Hotsaline. Une source proche du Ministère Fédéral aux affaires étrangères nous a confié, sous couvert d'anonymat, que la situation est perçue comme un « cauchemar diplomatique ». En tout état de cause, Teyla prends la décision de sanctuariser le territoire et les intérêts d’une nation agresseur sous la menace d’une guerre mondiale.

La complexité de la stratégie teylaise réside donc dans sa dualité déconcertante. D'un côté, le Royaume se présente aux nations aleuciennes comme un arbitre sage et mesuré, le médiateur patient œuvrant pour la désescalade dans le conflit opposant Westalia à Stérus. De l'autre, en Eurysie, il endosse sans hésitation le rôle du belligérant prêt à utiliser un arsenal stratégique pour protéger ses intérêts, y compris de façon cynique ou en assumant une posture campiste. Cette diplomatie à double visage lui permet de jouer sur plusieurs échiquiers avec des règles adaptées à chaque théâtre. Cependant, cette flexibilité calculée révèle aujourd'hui une rupture dangereuse.

L'intervention de Teyla dans le conflit hotsalien n'a été précédée d'aucun ultimatum public, d'aucune mise en garde claire et officielle adressée à l'Estalie ou au Grand Kah avant leur propre riposte. Si des avertissements ont été transmis, ils sont restés dans les canaux diplomatiques fermés, invisibles aux yeux du monde. Pour l'observateur international, l'enchaînement des faits est brutal : une agression initiale de l'Hotsaline, une contre-attaque prévisible de la coalition, puis une escalade massive et immédiate de la part de Teyla. Ce silence public, couplé à la violence de sa riposte, crée une perception dévastatrice : en se positionnant non pas comme un défenseur de la dernière chance mais comme un garant immédiat et inconditionnel, Teyla donne l'impression d'offrir un blanc-seing à l'agression initiale de son allié hotsalien. Son action semble constituer la validation tacite de la politique belliqueuse d'un régime ethno-nationaliste. Ce faisant, le Royaume de Teyla se porte garant de celui qui a déclenché la guerre.

Les répercussions pour Westalia

Pour la Grande République de Westalia, les ondes de choc de l'intervention teylaise en Eurysie sont immédiates et dévastatrices. Le pilier central de sa stratégie diplomatique face à la Fédération de Stérus vient de s'effondrer. Comment Columbia peut-elle encore, avec une once de crédibilité, présenter le Royaume de Teyla comme un médiateur neutre et impartial ? La question est rhétorique. Le gouvernement de Manticore, en choisissant de devenir un belligérant actif et en lançant ses propres missiles balistiques, a anéanti son statut d'arbitre. Il a fourni à la Fédération de Stérus un argument en or, une justification irréfutable pour récuser toute future tentative de médiation teylaise et pour accuser Westalia d'une hypocrisie flagrante. En s'alliant à un agresseur, le médiateur est devenu juge et partie. Pour Westalia, cela signifie la perte de son principal levier diplomatique dans la crise la plus pressante qu'elle ait à gérer. La voie pacifique, si laborieusement entretenue, se retrouve soudainement dans une impasse, laissant la place à une confrontation potentiellement plus directe et plus dangereuse. Pour le Consul Pandoro, cette situation est une aubaine. Elle valide toute sa rhétorique anti-westalienne et anti-ASEA. Il peut désormais accuser Westalia d'hypocrisie, de s'allier à un agresseur belliqueux tout en lui faisant la leçon. La crédibilité de Westalia comme leader d'une Aleucie pacifique s’en retrouve menacée. À Barba, le Consul Pandoro a de quoi sabrer le champagne.

Au-delà de l'impasse stratégique, l'implication de Teyla impose à Westalia un fardeau moral de plus en plus lourd à porter. La Grande République se présente sur la scène internationale comme une démocratie multiculturelle et progressiste, un modèle d'ouverture opposé aux régimes autocratiques. Or, son principal allié, Teyla, est désormais le protecteur armé d'un État, l'Hotsaline, qui non seulement a initié une guerre d'agression basée sur un mythe ethno-nationaliste, mais qui pratique activement le nettoyage ethnique. Le gouvernement Belagri peut-il, sans renier ses propres principes, justifier son alliance avec un pays qui soutient un tel régime ?

Cette contradiction flagrante est d'autant plus périlleuse qu'elle survient à un moment où Westalia commençait à tisser des liens prudents mais prometteurs avec le Grand Kah. Des visites diplomatiques de haut niveau avaient eu lieu à Columbia au début de l'année 2016, et des projets de coopération économique étaient à l'étude. Ces rapprochements, menés par le gouvernement de l'ASD, visaient à diversifier les partenariats de Westalia au-delà de ses alliances traditionnelles. Aujourd'hui, cette politique est en péril. Le Grand Kah voit ses alliés directement ciblés par la contre-attaque teylaise. Participant désormais pleinement à la coalition anti-hotsalienne, l’Union pourrait désormais percevoir Westalia comme un partenaire clef de son nouvel ennemi. La diplomatie westalienne se retrouverait ainsi prise en tenaille et contrainte à un alignement de plus en plus inconfortable sur des valeurs qu'elle prétend combattre.

Le danger pour Westalia n'est évidemment pas celui d'une activation mécanique d'un traité de défense inexistant, mais un risque plus insidieux : l'entraînement par association. Bien que non liée militairement à Teyla, la Grande République a publiquement et à maintes reprises présenté le Royaume comme son partenaire privilégié et son médiateur de confiance. Cette proximité diplomatique, affichée comme un succès stratégique majeur par le gouvernement Belagri, crée une perception d'alignement aux yeux du monde. Aux yeux de l'Estalie, du Grand Kah, et de leurs alliés, Westalia est indissociable de Teyla, non pas par obligation, mais par choix politique. Un choix qui était tout à fait compréhensible ou, au moins, répondait à une logique lisible tant que Teyla maintenant une position de non-alignement et de neutralité constructive.

Désormais on pourrait craindre que ce partenariat devienne un piège diplomatique. Chaque missile teylais lancé sur l'Estalie ricoche sur la réputation de Westalia. Chaque défense du régime hotsalien par Manticore pourrait être perçu comme une caution indirecte de Columbia. Alors que Teyla active son propre réseau d'alliances à se tenir prêts, le risque pour Westalia est de se retrouver isolée avec un partenaire de plus en plus belliqueux, tout en étant perçue comme complice par le camp adverse. L'alliance, qui se voulait un levier d'influence, se transforme en un poids mort qui entraîne la diplomatie westalienne vers un conflit eurysien qui ne sert aucun de ses intérêts directs. Westalia pourrait ainsi subir les conséquences d'une guerre – sanctions, isolement diplomatique, perte de partenaires potentiels – sans même y avoir tiré un seul coup de feu.

L'impact sur la scène politique

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Pour le gouvernement de l'Alliance Sociale et Démocratique, l'intervention de Teyla pourrait représenter un authentique cauchemar politique. Ce qui était présenté comme un triomphe diplomatique – l'établissement d'une relation privilégiée avec une puissance respectée – est devenu une source de vulnérabilité extrême. Le Premier Ministre et son Ministre des Affaires étrangères se retrouvent piégés. Désavouer publiquement Teyla reviendrait à admettre un échec cuisant de leur politique étrangère, à perdre leur principal levier de médiation face à Stérus, et à isoler Westalia sur la scène internationale. Rester silencieux ou soutenir Teyla, même du bout des lèvres, revient à cautionner l'agression d'un régime ethno-nationaliste, ce qui est en contradiction directe avec les valeurs progressistes et multiculturelles que l'ASD prétend incarner.

Cette crise expose le gouvernement à des attaques dévastatrices de tous les bords à quelques mois seulement des élections sénatoriales intermédiaires de 2017. L'ASD, qui a construit sa victoire de 2015 sur une promesse de rupture avec la "realpolitik" agressive de l'ère Hardenbor, se retrouverait mécaniquement à défendre – ou à se taire, ce que les oppositions utiliseront de la même manière – l'indéfendable. La gestion de cette crise internationale sera sans doute un enjeu électoral majeur qui pourrait coûter très cher à la coalition de gauche.

En effet, pour une opposition de droite encore fragilisée par sa défaite de 2015 et ses divisions internes, la crise teylaise est une opportunité inespérée. Elle offre un angle d'attaque parfait pour critiquer le gouvernement Belagri sur le terrain de la compétence et des valeurs. L'Alliance Asfortienne, menée par l'expérimenté Henry Takajiwa, saisira sans doute cette occasion pour dénoncer le "laxisme" et la "naïveté" de la diplomatie de gauche. Le discours sera clair : le gouvernement, dans sa quête d'alliances idéologiques, s'est lié à un partenaire imprévisible et dangereux. Takajiwa et ses alliés auraient tout inntérêt à appeler à un retour à une realpolitik pragmatique, fondée sur des partenariats avec des nations fiables et alignées sur les valeurs démocratiques. C'est une chance pour cette droite modérée de se présenter comme la voix de la raison et de la stabilité face à un gouvernement dépassé par les événements.

De son côté, la droite radicale pourrait avoir une réaction plus complexe, mais tout aussi dommageable pour le gouvernement. Les figures du New Order of Westalia, qui ne manqueront sans doute pas de condamner l'ennemi communaliste, pourraient exprimer une forme d’admiration pour la politique Hostalienne, proche de leurs propres idéaux. Leur critique ne porterait ainsi pas sur le fond de l'intervention, mais sur la « faiblesse » d’un gouvernement Belagri, incapable de s'imposer de la même manière sur la scène internationale. Il serait dès-lors facile d’accuser l'exécutif de s'être fait manipuler et d'avoir laissé une crise éclater, là où un pouvoir fort aurait su l'anticiper ou y répondre avec la même brutalité. C'est un discours qui, bien qu'extrémiste, peut trouver un écho auprès de l'électorat le plus nationaliste, déçu par ce qu'il perçoit comme l'inefficacité de la diplomatie actuelle.

Sur le flanc gauche de l'échiquier politique, l'intervention de Teyla est une occasion rêvée pour l'extrême-gauche de se démarquer de l'Alliance Sociale et Démocratique. Des formations comme le Parti des Ouvriers Libres et, surtout, le Rassemblement Communaliste, qui n'ont jamais caché leur sympathie pour les régimes communalistes, auront le champ libre pour dénoncer l'ensemble des acteurs impliqués.
La situation offre en effet un large espace pour déployer les positions traditionnelles de l’anti-impérialisme et de l’humaniste ouvriériste. Ils pourraient condamner l'agression initiale de l'Hotsaline, la qualifier d'acte fasciste , ce qui leur permettrait de s'aligner sur la condamnation générale. Deuxièmement, et c'est là que leur position divergera probablement, ils pourront présenter la riposte massive de l'Estalie et du Grand Kah non une agression, mais comme une légitime défense, « internationaliste prolétarienne » contre une menace réactionnaire. A partir de là il seraitr aisé d’accuser le gouvernement Belagri de complicité bourgeoise et impérialiste avec le régime teylais. Pour eux, l'alliance Westalia-Teyla deviendrait la preuve que les démocraties libérales finissent toujours par soutenir les forces de la réaction contre les mouvements révolutionnaires.

Dans ce contexte, la gauche radicale et extrême aura champ libre pour se positionner comme seule véritable voix anti-guerre et anti-impérialiste du pays. Cette rhétorique, bien que minoritaire, pourrait trouver un écho important au sein de la population civile, à l’aide des images du conflit ou des conséquences de la politique Kresetchnienne, avant pour effet de fracturer davantage l'électorat de gauche et de mettre le gouvernement Belagri en difficulté sur son propre flanc, l'obligeant à se défendre non seulement contre la droite, mais aussi contre une critique radicale qui l'accuse d'être devenu un rouage du système qu'il prétendait combattre.

Westalia face à la scène internationale

L'escalade fulgurante en Eurysie centrale, née d'une agression ethno-nationaliste et amplifiée par un jeu de puissances complexe, a brutalement mis fin à l'âge d'innocence de la diplomatie westalienne. Le conflit a révélé la nature profonde de la stratégie du Royaume de Teyla : une politique étrangère à double visage, capable d’un cynisme éloigné des positions humanistes dont les gouvernements libéraux disent se faire l’étendard,, prête à soutenir des régimes moralement indéfendables pour servir ses intérêts stratégiques, et prompte à utiliser une force militaire écrasante pour dissuader ses rivaux. Cette stratégie, bien que cohérente du point de vue de Manticore, est entrée en collision frontale avec les intérêts et les valeurs proclamées de la Grande République.

Dès-lors, le maintient tel que lde l’alliance avec Teyla se transforme en un choix idéologique lourd de conséquences et un risque stratégique majeur. Chaque jour, le maintien de ce lien privilégié risque d’éroder la crédibilité de Westalia en tant que nation démocratique, l'aliène de nouveaux partenaires potentiels et fournit des munitions à une opposition interne de plus en plus vocale, de la droite modérée à l'extrême-gauche.

Le gouvernement se retrouve face à un dilemme cornélien. Va-t-il avoir le courage de réévaluer cette alliance devenue toxique, au risque de paraître isolé et d'admettre un échec stratégique monumental ? Ou choisira-t-il de fermer les yeux sur les actions de son partenaire pour conserver un allié puissant, s'enchaînant ainsi à un destin géopolitique qui n'est manifestement pas le sien ? La réponse à cette question ne déterminera pas seulement l'avenir de la politique étrangère de Westalia. Elle pèsera de tout son poids sur la légitimité du gouvernement actuel et pourrait bien être l’un des facteurs scellant l'issue des élections sénatoriales de 2017.
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L'arrestation d'un individu dérangé, à une centaine de mètres du logement de Gary Sikyatavo

Le Fardeau de l'Homme Blanc

" Ils veulent tous nous tuer ! Je ne fais que me défendre ! Je ne fais que défendre le peuple westalien ! Ils ne nous arrêteront pas ! "

Ces mots sont ceux d'Umberto Bianchi, alors qu'il est sorti du véhicule de police et escorté au poste devant les caméras de télévision.

Umberto Bianchi, patron d'un hypermarché Astabelagri dans la grande banlieue de Columbia. Quarantenaire, père de trois enfants, amateur de football et de golf, mari exemplaire et citoyen modèle se rendant à l'église tous les dimanches. Un pilier de sa communauté sans histoire.

Umberto Bianchi, que les forces de police ont arrêté devant le domicile du parlementaire natif hamajak Gary Sikyatavo, en possession d'un fusil à répétition de gros calibre, d'une ceinture de cartouches, d'un couteau d’équarrissage et de plusieurs grenades.

Alertés par des voisins inquiets de voir surgir dans le quartier un homme aussi lourdement armé, les policiers ont pu intervenir avant qu'il ne commette l'irréparable.

Dans sa voiture, ils retrouvent un pistolet, plusieurs boîtes d'antidépresseurs, une bouteille de whisky à moitié entamée et un sachet de captagon.

D'autres détails sont plus troublants : une biographie hagiographique d'Henry Horvanx rédigée par un auteur très marqué à droite et, dans la boîte à gants, une pile de papier imprimée et reliée à la main, avec du matériel de bureau trouvable dans le commerce, "L'Apocalypse selon Jésus Christ", traduit du Listonien et trouvable dans les tréfonds du web, aux pages écornés par l'utilisation, avec de nombreux passages soulignés et commentés ...
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Inauguration de la LGV Sud : un record de vitesse commerciale en Lermandie!
Par Catherine Marboulin

TGV
Un TGV en gare de Nerton-TGV

Le 22 mars 2017, la Première Ministre Elisabeth Miller et le Ministre de l’Intérieur Thomas Perez ont inauguré, devant le public et les chefs d’entreprises ayant contribué au chantier, la LGV Sud. Ce projet, lancé en février 2012 pour une durée de sept ans, a coûté environ 5,4 milliards de dollars.

Sous la responsabilité du Réseau ferré lermandien, mais exploitée par la SNTF, cette ligne de 250 km permettra de relier la capitale Bradis (via la gare Bradis-Parlement) à Travire, avec une possibilité de desservir Nerton et Findohen, en un peu plus d’une heure, soit un gain de 40 minutes par rapport à la ligne classique entre Bradis-Central et Travire. Une branche supplémentaire de 50 km a également été construite pour desservir Aynoville, en vue d’une future extension vers Stratis.

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Une carte de la LGV-Sud (en bleu-ciel)

Lors de son discours, la cheffe du gouvernement a salué le savoir-faire des ingénieurs et ouvriers issus de Schmitt Construction, maître d’ouvrage du projet, ainsi que les partenariats internationaux, notamment avec la Grande République de Westalia et l’Empire du Nord, pour le développement des rames à grande vitesse produites par MANBRAMA, en collaboration avec des industriels westaliens et nordistes.

La Première Ministre Miller a également annoncé le lancement d’une étude sur la possible réouverture de la section Balerville–Pitrat de la ligne historique Bradis–Pitrat, dans le but de convertir une partie de la nouvelle ligne Bradis–Pitrat pour y faire circuler des TGV, en déplaçant le trafic de marchandises.
Cette politique d’aménagement du territoire illustre clairement la volonté de la République de Lermandie de développer des infrastructures non seulement pour des raisons logistiques et de transport de voyageurs, mais aussi pour affirmer auprès des nations aleuciennes que la Lermandie aspire à devenir l’un des pionniers de la Transaleucienne.


Source: Le Journal Lermand

hrpPublié dans le cadre de la rencontre [Lermandie-Westalia-Emp.Nord] Un sommet stratégique et économique entre partenaires (je ne pouvais plus attendre)
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Stratégie de Campagne pour les Sénatoriales 2017

1. Analyse Stratégique Globale, le Moment Communaliste

Camarades,

Les événements des derniers mois nous imposent une analyse lucide et une stratégie affinée. La présente note fait suite à notre évaluation du 29 mai dernier, qui constatait le succès initial de notre offensive numérique, mais aussi la fragilité de notre implantation matérielle. Aujourd'hui, le paysage politique s'est encore complexifié, offrant à la fois des dangers accrus et des opportunités historiques. L'heure n'est plus à la simple critique ; elle est à la construction consciente et organisée du contre-pouvoir.

Le contexte est marqué par une faillite généralisée des élites. La gauche de gouvernement, incarnée par l'Alliance Sociale et Démocratique, a démontré son impuissance systémique. La loi Latender, initialement porteuse d'une promesse sociale, fut vidée de sa substance par l'aile libérale du FPD avant même de naître, prouvant que l'ASD est un gestionnaire loyal du capitalisme, et non son fossoyeur. La crise du Free Snow a exposé son incapacité à défendre les travailleurs face à l'arrogance du patronat, se contentant de panser les plaies avec l'argent public plutôt que de forcer les exploiteurs à payer. Le départ fracassant du Parti des Ouvriers Libres de la coalition n'est que la confirmation publique de cette fracture idéologique : l'ASD ne peut pas et ne veut pas incarner une rupture.

Face à cela, la droite se déchire dans une agonie spectaculaire. L'Alliance Asfortienne, née des cendres du PUR et du PLD, tente de séduire un centre-droit libéral qui n'existe plus, un fantôme politique incapable de répondre à la colère populaire. Pendant ce temps, l'Union Horvanxienne, sous la férule d'Alfred Eisendorf et de ses soutiens oligarchiques comme Arthur McAubert, s'enferme dans un nationalisme radical. Mais ce patriotisme de façade a été démasqué : leur soutien au régime ethno-nationaliste d'Hotsaline n'est pas une simple affinité idéologique, mais la défense cynique des contrats de charbon de la Northern Mining Alliance. Leur Union Nationale n'est que l'union de leurs profits.

Cette double faillite crée une crise hégémonique profonde. La colère sourde des campagnes, la précarité croissante dans les villes, la marginalisation continue du peuple Hamajak et la corruption endémique des "Dynastic Families" ne trouvent aucune représentation politique crédible. C'est dans cette brèche que nous devons nous engouffrer. Notre offensive numérique, soutenue par nos camarades du Grand Kah, a commencé à fissurer le consensus bourgeois. Nos trois sièges au Sénat, bien que modestes, sont une tribune d'où résonne une voix qui n'avait plus droit de cité. Notre objectif pour 2017 n'est pas de gagner quelques sièges de plus dans une institution corrompue, mais de devenir la force hégémonique de la gauche populaire et radicale, la seule alternative crédible à ce système en décomposition. Les sénatoriales ne sont pas une fin, mais un moyen : celui de transformer la sympathie diffuse en organisation de masse, de passer de la critique virtuelle à la construction patiente, quartier par quartier, usine par usine, de la Westalia communaliste de demain.

2. Objectifs Stratégiques Détaillés pour les Sénatoriales de 2017

Forts de ce constat, nous ne pouvons nous satisfaire d'une simple posture contestataire. La campagne électorale qui s'ouvre doit être l'accélérateur de notre implantation structurelle au sein de la société westalienne. Nos objectifs s'articulent autour d'une double ambition : marquer notre progression électorale pour consolider notre légitimité, tout en utilisant cette séquence politique pour enraciner durablement notre mouvement dans les luttes populaires.

Notre objectif principal est d'affirmer le Rassemblement Communaliste comme une force politique incontournable, une alternative croissante et radicale à la faillite généralisée. Notre participation électorale n'est pas une fin en soi, mais un outil tactique essentiel. Nous viserons les scores les plus élevés possibles dans toutes les circonscriptions où nous serons présents. Chaque voix obtenue est une réfutation de la marginalisation que nos ennemis tentent de nous imposer, une preuve tangible que nos idées anticapitalistes et communalistes trouvent un écho grandissant. Un score national significatif, même sans gain de siège majeur, renforcera notre légitimité et brisera le silence médiatique. Parallèlement, nous devons identifier avec une précision chirurgicale les quelques circonscriptions où un contexte local particulièrement favorable — crise sociale aiguë, divisions profondes des partis bourgeois et sociaux-démocrates, présence significative de populations réceptives comme les Hamajaks ou les travailleurs ruraux précaires — pourrait rendre une victoire possible. La conquête, même d'un seul siège supplémentaire, serait une victoire politique majeure, la preuve de notre capacité à traduire notre influence idéologique en pouvoir institutionnel, si limité soit-il. Ces sièges serviront de tribunes amplifiées pour notre discours de rupture.

Cette campagne sera l'occasion de nous distinguer clairement de l'Alliance Sociale et Démocratique. Nous dénoncerons ses compromissions prévisibles, son incapacité à rompre avec le néolibéralisme qui alimente les courants fascisants et sa dilution constante des revendications populaires. Nous affirmerons le RC comme la seule force portant un projet de transformation réellement populaire. Nous attirerons les électeurs de gauche déçus par la modération de l'ASD, les populations dépolitisées, les minorités de classe et de race. La tribune offerte par la campagne sera utilisée pour populariser nos concepts clés : autogestion communale, solidarité internationaliste, critique radicale de l'impérialisme économique de l'ASEA. Nous rendrons nos idées accessibles et désirables, bien au-delà de nos cercles militants actuels.

Notre second objectif, indissociable du premier, est d'utiliser cette campagne comme catalyseur d'une implantation militante de masse. La visibilité électorale doit être transformée en force organisée. Chaque meeting, chaque distribution de tracts, chaque débat est une occasion de recrutement. L'objectif n'est pas seulement de gagner des voix, mais de gagner des camarades pour les luttes à venir. La dynamique de la campagne servira de levier pour intensifier notre travail de pénétration des structures sociales clés : les syndicats, les associations et les milieux universitaires. Nous y organiserons des débats, diffuserons notre matériel et identifierons les éléments les plus combatifs pour construire des bases solides qui survivront au cycle électoral. Cette mobilisation doit initier ou renforcer la création de comités locaux du RC, de coopératives et de réseaux d'entraide concrets. Ces structures sont l'embryon de la société autogérée que nous voulons construire. Enfin, cette période d'exposition accrue à la surveillance étatique sera l'occasion de former nos militants aux techniques de sécurité et de renforcer notre résilience face à la répression.

En synthèse, les sénatoriales de 2017 sont une bataille tactique dans notre guerre de position. Notre succès ne se mesurera pas seulement au nombre de sièges obtenus, mais surtout à notre capacité à transformer la visibilité électorale en une force militante organisée, prête pour les affrontements futurs.

3. Axe 1 : L'Offensive de Terrain – Conquérir le Cœur du Pays, Ville par Ville

Camarades, le succès relatif de notre offensive numérique a créé un terreau favorable, mais la graine de la révolution ne peut germer que par l'action concrète et l'organisation matérielle. La campagne pour les sénatoriales intermédiaires doit être le catalyseur d'une offensive de terrain sans précédent, visant à transformer notre influence virtuelle en une présence physique, structurée et combattive. Notre stratégie s'articulera autour d'une conquête progressive de l'espace populaire, organisée en trois cercles d'action distincts mais interconnectés.

Le premier cercle concerne nos bastions naissants : les territoires ruraux et les communautés Hamajaks. C'est ici que notre message a trouvé son premier écho, en réponse à des décennies d'abandon et d'oppression. Notre action doit y être consolidée et étendue. Chaque commune rurale, chaque communauté doit voir naître un "Comité de Solidarité" du RC, qui deviendra une institution d'entraide incontournable, une alternative palpable à l'État défaillant. Nous organiserons des "Caravanes de l'Entraide", fournissant un soutien matériel concret — réparation de matériel agricole, aide administrative — tout en politisant les enjeux. Nous impulserons la création de coopératives locales pour briser la tyrannie des intermédiaires comme Astabelagri, en prônant un message clair : "La terre à ceux qui la travaillent, pas aux spéculateurs."

Le deuxième cercle est le champ de bataille principal : les villes intermédiaires, industrielles et ouvrières. C'est ici que nous devons arracher l'hégémonie historique aux sociaux-démocrates de l'USD et aux libéraux du FPD. Notre offensive se traduira par un porte-à-porte massif dans les quartiers ouvriers, l'installation de "Soupes Populaires" devant les usines comme nous l'avons fait à Columbia, et l'organisation d'assemblées de quartier pour discuter des problèmes concrets. Le message y sera direct : "Votre patron vote à droite. Votre gouvernement de 'gauche' le protège. Qui vous défend réellement ? Nous." C'est dans ces villes que nous forgerons les sections syndicales les plus combatives, que nous construirons la conscience de classe qui manque tant à ce pays.

Le troisième cercle est notre cheval de Troie au cœur de la bête capitaliste : les grandes villes de la mégalopole. Si nous ne pouvons y conquérir une majorité, nous devons y cibler les "poches de résistance" : les quartiers populaires, les ghettos Hamajaks, les campus universitaires et les squats. Nous y créerons des "Maisons du Peuple", des espaces autonomes servant de quartier général pour les jeunes militants, les artistes précaires et les chômeurs. Ce sera le laboratoire de nos luttes intersectionnelles, où la critique du capitalisme se mêlera à l'antiracisme, au féminisme et à l'écologie radicale. Notre message y sera simple et puissant : "La richesse de cette ville est produite par votre travail. Il est temps de vous la réapproprier."

Cette offensive de terrain, organisée et disciplinée, est la condition sine qua non de notre succès. Le virtuel a ouvert la brèche ; c'est le terrain qui consolidera la victoire.

4. Axe 2 : La Guerre Culturelle et Numérique – Déconstruire l'Oligarchie, Normaliser la Révolution

Inutile de le rappeler, nos adversaires contrôlent les médias traditionnels, les chaînes de télévision et les journaux qui façonnent la perception d'une majorité silencieuse. Leur pouvoir repose sur la diffusion d'un récit hégémonique qui présente le capitalisme comme naturel, l'oligarchie comme méritante et la contestation comme une déviance. Nous ne gagnerons pas cette guerre sur leur terrain. Notre champ de bataille est Internet, où les hiérarchies sont plus fragiles et où la vérité peut devenir virale. Notre offensive numérique doit être implacable, créative et subversive.

Notre première mission est de détruire l'aura des Dynastic Families. Les Hardenbor, Belagri, McAubert et Akiyama ne doivent plus être perçus comme des capitaines d'industrie, mais comme ce qu'ils sont : une caste parasitaire. Nous allons créer et diffuser massivement des mèmes, des vidéos courtes et des infographies qui exposent la source de leur fortune : l'héritage, l'exploitation et la collusion avec l'État. Nous allons transformer des concepts comme la lutte des classes en un contenu accessible, humoristique et mémétique. Nos phrases chocs doivent inonder les réseaux sociaux. Victor Hardenbor est président du pays ou de son groupe ?, Simeon Belagri vend des supermarchés, pas un avenir. Chaque citoyen doit comprendre que la richesse de ces familles est la cause directe de sa propre précarité.

Nous devons également normaliser notre alternative. L'exemple kah-tanais, bien qu'imparfait et à ne pas copier aveuglément, est notre preuve conceptuelle la plus puissante. Nous diffuserons des vidéos courtes et authentiques montrant des aspects concrets de la vie au Grand Kah : des logements dignes, des soins de santé accessibles, une vie communautaire riche. L'objectif n'est pas de vendre une utopie lointaine, mais de planter une idée simple dans l'esprit des Westaliens : Un autre monde est possible, la preuve : il existe déjà.

L'exemple Icamien, où la gauche de gouvernement fait affaire avec le communalisme de rue telle que la jeune de la commune d'Ibishima, englobant cinquante million de citoyens et ayant commencé à régler les questions de sécurité et de précarité, est potentiellement un outil très utile.

Parallèlement, nous devons mener une guerre de position contre le nationalisme toxique de la droite radicale. L'escalade militaire en Eurysie et l'implication de Teyla aux côtés du régime ethno-nationaliste d'Hotsaline nous offrent une occasion unique. Nous utiliserons les images de ce conflit pour marteler un message pacifiste et anti-impérialiste.Voilà le monde que vous préparent les nationalistes. Voulez-vous que Westalia devienne un nouveau Sterus, une nouvelle Hotsaline ? C'est ici que le lien entre le New Order of Westalia et les intérêts économiques de la NMA devient notre arme la plus dangereuse. Nous allons exposer cette hypocrisie sans relâche. Les patriotes de papier du NOW vendent l'honneur de Westalia et le sang de nos soldats pour le charbon de McAubert. Leur patrie n'est pas le peuple, c'est leur portefeuille. Ainsi de suite.

Enfin, cette guerre culturelle doit être menée en ciblant spécifiquement la jeunesse et les étudiants. Nous créerons des contenus viraux sur leurs plateformes de prédilection et organiserons des débats sur les campus pour lier notre lutte à leurs préoccupations : l'écologie, l'antiracisme, le féminisme. Nous allons bâtir un front de lutte intersectionnel en démontrant que le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme sont les têtes d'une seule et même hydre. Notre tâche est de transformer leur anxiété face à l'avenir en une force révolutionnaire organisée. La jeunesse n'est pas seulement l'avenir de la nation ; elle doit être l'avant-garde de sa libération.

5. Axe 3 : L'Entrisme et les Alliances – Unir la Colère, Diviser les Modérés

Notre force ne réside pas seulement dans notre propre organisation, mais dans notre capacité à devenir le pôle magnétique de toutes les contestations, à fédérer les colères éparses et à décomposer les fronts adverses. Cette campagne doit être l'occasion de tisser des alliances tactiques et d'infiltrer les structures où couve le mécontentement, afin de construire l'hégémonie de nos idées au sein même du camp populaire. Notre stratégie se déploie sur un double front : unifier les forces de rupture et fracturer les forces de compromis.

Notre premier objectif est de construire notre hégémonie à gauche. L'Alliance Sociale et Démocratique n'est pas un bloc monolithique. Nous devons y entretenir des relations fraternelles mais critiques. Avec les bases militantes de l'USD, du MSH, du PE et même du POL, nous partagerons les luttes sur le terrain. Nous serons à leurs côtés dans les manifestations, sur les piquets de grève, dans la défense des droits Hamajaks. Nous devons prouver que le RC est l'allié le plus fiable et le plus déterminé dans l'action. Simultanément, nous critiquerons sans relâche la ligne politique de leurs directions, que nous dépeindrons comme timorées, bureaucratiques et compromises avec le système. Le départ du Parti des Ouvriers Libres de l'ASD est une opportunité : nous devons accueillir ses militants et ses sections syndicales les plus combatifs, déçus par l'autoritarisme de John Taranti mais orphelins d'une véritable perspective révolutionnaire. L'objectif est simple : aspirer les forces vives de la gauche radicale et isoler leurs appareils dirigeants.

Parallèlement, nous devons pratiquer un entrisme calculé au sein des structures libérales. L'aile progressiste du Front Populaire et Démocrate est notre cible. Nos militants les plus discrets doivent y infiltrer les cercles de discussion et les sections locales pour y semer le doute, pousser à des positions plus radicales et exacerber les tensions avec l'aile libérale incarnée par Simeon Belagri. Chaque compromis du gouvernement Garandor doit être présenté en interne comme une trahison des idéaux de gauche, afin de créer des fractures et d'attirer à nous les éléments les plus sincères mais désillusionnés.

Enfin, notre rôle est de devenir le carrefour de tous les mouvements sociaux. Le Rassemblement Communaliste doit être le lieu où convergent les luttes syndicales, étudiantes, féministes, écologistes et antiracistes. Nous devons démontrer, par la théorie et par la pratique, que seul le communalisme offre une synthèse cohérente à toutes ces aspirations, en identifiant le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme comme les différentes facettes d'un même système d'oppression. En devenant l'épicentre de la contestation, nous ne serons plus un parti parmi d'autres, mais le cœur battant d'un véritable front populaire révolutionnaire. C'est en unifiant la colère que nous parviendrons à diviser et à vaincre les modérés.

6. Calendrier Opérationnel et Moyens – De la Stratégie à l'Action

Les idées, aussi justes soient-elles, ne deviennent une force matérielle qu'à condition d'être organisées. Cette campagne doit être pensée comme offensive planifiée, méthodique et disciplinée. Notre calendrier opérationnel est conçu pour monter en puissance progressivement, culminant au moment décisif du scrutin tout en jetant les bases de la lutte post-électorale.

Phase 1 : Consolidation et Préparation (Mars – Juillet 2017)
Cette phase initiale est cruciale. Elle doit nous permettre de transformer nos structures existantes en machines de guerre électorale et idéologique. Nos tâches immédiates sont la finalisation de la liste de nos candidats et l'élaboration d'un programme clair et percutant. Nos candidats seront des des militants issus des luttes. des agriculteurs du RFU, des ouvriers syndicalistes, des activistes Hamajaks, des leaders de comités de quartier. Leur légitimité ne viendra pas des institutions, mais du terrain. Parallèlement, nous lancerons des campagnes de formation intensive pour tous nos militants : sessions de porte-à-porte, ateliers de communication numérique, formation à la sécurité et à la rhétorique pour les débats publics. Chaque camarade doit devenir un cadre capable de porter notre message avec conviction et efficacité.

Phase 2 : Offensive Générale (Août – Septembre 2017)
C'est le cœur de la bataille. Durant ces deux mois, nous devons atteindre une intensité maximale dans tous nos axes d'action. Le militantisme de terrain sera quotidien : porte-à-porte massif, meetings, et multiplication des soupes populaires. Notre propagande numérique doit saturer les réseaux sociaux avec notre communication virale et nos analyses sur la crise hotsalienne. Le débat télévisé du 14 août sera un moment clé. Le citoyen Ordan y sera le procureur du peuple ! Son rôle sera de démasquer l'hypocrisie de ses adversaires, de lier les politiques de l'ASD à la précarité croissante et d'exposer l'alliance de la droite radicale avec les intérêts des Dynastic Families. Sa prestation devra être percutante, authentique et sans concession.

Phase 3 : Transformation et Bilan (Post-Élections, à partir d'Octobre 2017)
Quel que soit le résultat des urnes, notre travail ne s'arrêtera pas le soir des élections. Cette phase est celle de la transformation de l'élan électoral en organisation permanente. Nous utiliserons l'énergie et les contacts générés par la campagne pour consolider les comités de soutien en structures pérennes d'entraide et de lutte. Chaque sympathisant doit être approché pour devenir un membre actif. Chaque victoire, même symbolique, et chaque défaite seront analysées collectivement pour affiner notre stratégie pour les années à venir. L'objectif est clair, sortir de cette séquence électorale non pas avec quelques sièges de plus, mais avec une armée politique plus grande, plus forte et mieux organisée.

Moyens :
Notre force principale est notre base militante. Nous nous appuierons sur une mobilisation massive de bénévoles. Les fonds du parti seront complétés par un appel aux dons militants, en soulignant que chaque Talir donné est un coup porté à l'oligarchie. Enfin, nous utiliserons avec discernement et discrétion les ressources informationnelles et logistiques fournies par nos camarades internationaux, en les présentant toujours comme un acte de solidarité internationaliste entre mouvements frères.

Camarades, le chemin est long et semé d'embûches. Mais pour la première fois dans l'histoire de la Grande République, une alternative radicale, populaire et organisée est possible. Les mois qui viennent détermineront la possibilité même d'un avenir libéré de l'exploitation et de l'oppression. En avant !
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JournalLermand

L’ANTS condamnée par coutumace… mais aussi la Lermandie!
Par Catherine Marboulin

tribunal

Le 5 mai 2017, un procès majeur s’est tenu pour juger l’entreprise sterusienne ANTS et sa dirigeante Miranda Ceprus, dans le cadre de la Crise du Pétrole, un incident diplomatique majeur survenu en février 2016, qui aurait pu dégénérer en conflit armé entre la Fédération de Stérus, dirigée par le Consul Pandoro, et la République de Lermandie, soutenue par ses alliés.

La Crise du Pétrole trouve ses origines dans plusieurs facteurs:
• la rivalité croissante entre la Grande République de Westalia et la Fédération de Stérus
• le retrait de Stérus de l’ASEA,
• la décision du gouvernement lermandien de se retirer de l'Accord BEPAL-Lermandie / ANTS-Stérus, signé en 2013.

Cet accord, conclu entre BEPAL (côté lermandien) et ANTS (côté stérusien), visait à garantir l’approvisionnement en pétrole brut sur le territoire lermandien, en échange d’un monopole stérusien sur le marché des hydrocarbures pour une durée de cinq ans.

Selon le procureur Duquesme, chargé de défendre les intérêts de l’État lermandien, le retrait de l’accord visait à protéger l’économie nationale contre une ingérence diplomatique du régime de Pandoro, notamment par le biais d’un chantage énergétique. Le gouvernement lermandien avait anticipé cette menace en recherchant de nouveaux partenaires économiques, tels que la République de Saint-Marquise et la Fédération de Yukanaslavie, avant de dénoncer l’accord.

Refusant d’accepter l’abrogation du décret, le régime de Pandoro, soutenant les intérêts de l’ANTS, a nié la souveraineté lermandienne sur ses territoires national et maritime, et a autorisé l’ANTS à continuer l’exploitation de ses installations au-delà de la date butoir fixée par le DÉCRET n°09112015-01.
En réaction, les autorités lermandiennes ont procédé à l’arrestation de tous les travailleurs de l’ANTS présents sur les installations, via la Gendarmerie Maritime, appuyée par la Marine Républicaine, craignant un sabotage pouvant entraîner une catastrophe écologique.
La Fédération de Stérus a envisagé une intervention militaire, mais y a renoncé face à l’appui de la Marine Fédérale Westalienne et à l’intervention diplomatique du Royaume de Teyla.

Verdict du juge Forbichon

Après examen des faits présentés par le procureur Duquesme et Maître Mirabelle, avocate commise d’office pour défendre l’ANTS et Mme Ceprus, le juge a statué malgré l’absence des représentants de l’ANTS, empêchés par la situation géopolitique. La défense s’est donc concentrée sur la validité des procédures judiciaires, faute de preuves ou de présence des accusés.
Le soir du 5 mai 2017, le juge Forbichon a rendu son verdict :
• Condamnation de l’ANTS à verser 500 millions de dollars de dommages et intérêts à la République de Lermandie.
• Autorisation pour le gouvernement lermandien d’utiliser les installations de l’ANTS présentes sur son territoire. L'Etat lermandien en devient par conséquent propriétaire.
• Condamnation symbolique du gouvernement lermandien à 1 dollar, en raison de l’absence de consultation diplomatique préalable avec Stérus avant la publication du décret.
• Suspension du mandat d’arrêt visant Miranda Ceprus, au motif que le gouvernement stérusien a assumé ses responsabilités à sa place, par voie diplomatique et militaire.

Néanmoins, le juge Forbichon a ajouté deux précisions:
• Étant donné que l’ANTS a été condamnée par coutumace, un nouveau jugement est possible si ses représentants se présentent aux autorités lermandiennes, dans un délai de deux ans.
• La rétrocession des installations de l'ANTS à la République de Lermandie ne pourra pas être remise en question dans le cadre d’un éventuel nouveau procès.


Source: Le Journal Lermand
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Le narratif kah-tanais sur l'Hotsaline, retour sur une campagne de désinformation massive visant à isoler la Krésetchnie et justifier une expansion militariste.
Par le Petit Moineau, journal Bergrosish

Introduction :

Voilà un moment que le Grand Kah et consort se penchaient sur le cas de l'Hotsaline et plus généralement de la région centre eurysienne avec les tensions frontalière, notamment auprès de l'Empire Raskenois. Que ce soit directement ou par l'intermédiaire de « très proches partenaires » tel que la Mahrénie, a fini par se développer un narratif construit reprenant un ensemble d'éléments épars et superficiels pour constituer un mille-feuille argumentatif digeste auprès d'acteurs éloignés du conflit1. Suite à l'explosion des tensions autour de l'Hotsaline et Altrecht, ce narratif est maintenant massivement employé par achever l'isolement diplomatique de l'Hotsaline et de ses alliés en ciblant des acteurs géographiquement et médiatiquement éloigné, raison pour laquelle il convient de se pencher en détail sur ce flot d'informations tendancieuses.

Sur le prétendu anti-germanisme hotsalien…
… et l'absence de remise en contexte de ce courant avec l'invasion et occupation raskenoise et kaulthe des territoires krésetchniens.

L'un des éléments phares pour qualifier de fasciste le gouvernement hotsalien, cette obsession ethnique et anti-germanisme, serait les preuves d'une nature profondément hostile du régime et de sa volonté à terme de mener des campagnes expansionnistes. Plus intéressant encore, ce serait même la raison de la guerre contre l'Altrecht. Est pris en illustration de ce courant le film « La Bataille sur Glace »2, illustration parfaite de cet anti-germanisme. Mais le narratif du Grand Kah passe (volontairement ?) à côté d'un élément capital, à savoir le contexte historique de ces œuvres et la raison pour laquelle elles sont étudiées. Faisant l'erreur d'étudier ce travail avec une vision moderne, cette analyse passe complètement à côté de deux éléments clés : l'invasion de la Krésetchnie par l'Empire Catholique Kaulthe puis l'invasion du Gradenbourg, Hotsaline et Avène par l'Empire Raskenois. Il ne s'agit pas d'un bête anti-germanisme (qui n'est même pas cohérent, considérant la proximité entre l'Hotsaline et Bergrun quand ce dernier est germanique) mais d'une forme d'affirmation autochtone contre les empires qui cloisonnaient, ou cloisonnent encore la Confédération. L’œuvre passe même à côté d'un second important : l'opposition entre le paganisme et le christianisme contraint. Rappelons que l'Inquisition Kaulthe3 était un intermédiaire de la domination impériale sur la Krésetchnie en employant la conversion pour détruire la culture locale et assimiler les populations.
Sous le narratif kahtanais, cette lutte anti-coloniale pour la souveraineté et affirmation des peuples contre des envahisseurs revendiqués comme Rasken ou la Kaulthie, qui correspond pourtant tout à fait aux discours officiels décoloniaux des académies paltoterranes, devient un discours nationaliste détestable justifiant l'antagonisme de la Krésetchnie.

La fin du gouvernement Kravchuk…
… quand la transition de Démocrature à Démocratie déplaît le régime d'Axis Mundi.

Point très curieux, le Grand Kah, grand meneur des révolutions s'étant déjà illustré pour ses interventions revendiquées dans des régimes défaillants pour y imposer des gouvernements libertaires, s'offusque de la tournure des choses en Hotsaline avec la fin du gouvernement Kravchuk. Là encore, intervient un narratif jouant volontairement sur l'éloignement médiatique et culturels des acteurs ciblés par cette désinformation avec l'Hotsaline pour présenter des informations parcellaires et ériger un discours fallacieux. Le gouvernement de Kravchuk4 était assez explicitement une démocrature, jouant sur un état d'urgence s'éternisant depuis 1994 avec l'invasion raskenoise pour maintenir en place le gouvernement et assurer un contrôle extensif de ce dernier sur les institutions. Il s'agissait d'un abus pur et simple de la constitution pour établir un régime autoritaire. Mais le tissu médiatique du Grand Kah préfère s'attarder sur… l'implication teylaise dans cette abrogation. Il convient de rappeler plusieurs éléments très importants, hélas omis par la presse communaliste.
Le premier est l'absence d'évolution du Parlement avec l'état d'urgence. Les partis conservaient chacun leurs places indépendamment de leur popularité. Le second est que l'Union Sociale d'Hotsaline et Action Sociale5 profitaient allègrement de cela pour conserver leur place malgré leur perte d'inertie, bloquant ainsi la supermajorité requise pour abroger l'état d'urgence pourtant souhaité par l'ensemble des autres partis qui, de fait, étaient plus représentatifs de la volonté populaire. On était donc dans la définition même d'une démocrature : un pays officiellement démocratique dont les abus de la constitution permettait de figer le pouvoir sous une forme autoritaire. L'approche négative des médias kah-tanais vis-à-vis de cet évènement, à savoir l'abrogation de l'état d'urgence, est conséquemment des plus douteuses. Il ne s'agissait pas d'un vote mettant fin à la démocratie, mais au contraire, à appliquer la constitution en mettant fin à l'extension abusive de l'état d'urgence pour rétablir les processus démocratique.
Notons d'ailleurs la mise en évidence de la perte d'influence de l'USH et AS suite à ces mesures, témoignant bien de l'abus dont il bénéficiait grâce à une représentation parlementaire bien supérieure à ce que leur popularité légitimait. Mais pour les médias kah-tanais, l'ensemble de ces points sont balayés, ignorés, pour à la place revenir sur la défaillance matérielle teylaise6 et établir une théorie conspirationniste ignorant complètement l'avancée démocratique du pays.

Les supposés nettoyages ethniques…
… et la défense kah-tanaise de criminels de guerre génocidaires.

Il s'agit là d'un autre sujet où les médias kah-tanais jouent sur la distance et le manque d'informations parvenant de l'Hotsaline jusqu'aux acteurs ciblés pour créer de toute pièce un narratif. Les membres de la Rache sont ainsi dépeints comme une population allogène victime d'épuration ethnique, une épuration qui s'étendrait d'ailleurs bien au-delà de la Rache pour inclure les populations germaniques, raskenoises en priorité. Là encore, cette propagande est réfutée par deux grands points.
Le premier concerne la nature même de la Rache. C'est un mouvement dont les « filiales » présentes en Hotsaline et Altarie venaient de la Tcharnovie, profitant de la fragilisation du régime provoquée par l'invasion raskenoise pour procéder à une conquête à l'est7. Cette conquête est marquée par le génocide des populations autochtones8, provoquant un dépeuplement tel qu'un apport supplémentaire de troupes fut nécessaire pour occuper le terrain. Il fallut une opération militaire d'ampleur pour neutraliser les forces armées de la Rache9. Le souci étant qu'un nombre important des adeptes de la Rache, eux aussi violents et partisans du génocide et de pratiques sordides10, restaient dissimulés sur le territoire. Profitant du chaos généralisé qui n'avait pas permis aux institutions krésetchniennes d'établir un suivi des populations, ces rémanences de la Rache se dissimulèrent parmi les locaux. C'est là que vient un programme d'identification génétique11 permettant de dissocier les populations autochtones présentent depuis longtemps des envahisseurs génocidaires de la Rache infiltrés. Si le procédé amène à certains questionnements sur les limites d'une telle solution, les médias kah-tanais extrapolent directement le protocole à un nettoyage ethnique élargi, quand il s'agit en réalité d'un cadre très clairement défini : identifier les adeptes rachistes et criminels de guerre ayant participé au génocide des populations krésetchniennes pour les incarcérer. Cette solution s'applique spécifiquement à ce cas de figure ci et ne s'étend aucunement à un génocide d'ampleur comme le sous-entende bien trop les médias communalistes. Mais à la place, ces derniers préfèrent parler simplement d'une déportation de populations allogènes vers les mines de charbon, unique solution trouvée pour le moment pour prendre en charge pas moins de deux centaines de milliers de criminels, une solution d'ailleurs mûrement débattue en Bergrun. Parallèlement, le Kah qui exprime son outrage sur la question oublie de mentionner chez lui les pratiques d'exécutions rituelles12. Qu'auraient fait les kah-tanais avec des criminels de guerre coupables de génocides ?

Les contradictions kah-tanaise sur la politique teylaise dans le conflit hotsalien…
… quand est transposé au second les torts du premier.

Vient maintenant le cœur du sujet, déporter les prétendus torts hotsaliens sur son allié, Teyla. Le cœur du conflit repose sur la simple participation de Teyla à la défense de Teyla en appliquant plusieurs torts au pays. Deux points particuliers attirent l'attention : l'escalade et l'absence d'ultimatum proféré par Teyla pour venir en aide à son allié hotsalien. Ces points sont particulièrement curieux puisqu'ils sont factuellement faux, et surtout, reprochables en premier lieu au LiberalIntern. Rappelons que l'Hotsaline a envoyé vingt-deux missiles balistiques contre une base militaire de l'Altrecht, constituant une frappe ciblée contre une infrastructure militaire. Suite à cela, le LiberalIntern et Illirée répondent en moins de vingt-quatre heures, non pas avec une frappe ciblée, mais avec une campagne aérienne comptant pas moins de trois centaines d'avions pour opérer une neutralisation globale de l'appareil militaire hotsalien, tel que revendiqué par l'état-major hotsalien. Nulle proportionnalité, nulle recherche de riposte, mais bien une opération à part entière de désarmement, et ce, sans le moindre ultimatum. S'ensuit deux choses : Teyla fait un appel diplomatique explicite pour éviter le pire13, alors ignoré par le LiberalIntern qui ne s'était pas encombré d'une telle disposition. Considérant l'absence de réponse et le caractère disproportionnée de l'assaut qui ne constitue pas une riposte, mais une menace existentielle pour l'Hotsaline, Teyla fait valoir son accord défensif et tirs aux côtés de l'Hotsaline un total de cent soixante-huit missiles, en opposition aux trois cent avions du LiberalIntern. Et là encore, la participation teylaise ne vise pas à un désarmement général du LiberalIntern mais à la neutralisation de son appareil opérationnel permettant de projeter les forces libertaires. Sont ciblés les aéroports des pays depuis lesquels se font les bombardements, confinant le conflit aux acteurs engagés. Si le coup est sévère, il s'intègre dans la continuité logique d'assurer la survie de l'Hotsaline directement menacée par l'ampleur de l'escalade libérale.
Des pertes civiles seront hélas à déplorer, chose terrible qui aurait été évitable. Mais il est aisé de reprocher à l'Hotsaline d'avoir riposté à une offensive menaçant son existence même. Pour autant, il était simplement impensable d'un point de vue hotsalien d'accepter de prendre les coups sans riposter simplement parce que la Mahrénie, Kaulthie et Estalie avait témoigné d'un certain degré d'incompétence en opérant des bombardements sans envisager de riposte ni appliquant les mesures adjointes, telles que l'établissement de no fly zone au-dessus de leurs territoires ou encore l'évacuation de leurs aéroports. Il convient d'ailleurs de noter que si lesdits aéroports civils n'auraient pas été ciblés, ils auraient dans la foulée été mobilisés par le LiberalIntern comme nouveaux relais opérationnels, chose qu'il convient de prendre en compte lorsque l'on qualifie ces infrastructures comme des cibles illégitimes.

Une citation en particulier attire l'attention :

« Cette riposte n'est pas proportionnelle ; et pour cause : elle cherche à être dissuasive. Elle établit une nouvelle doctrine dans le jeu complexe de l'Eurysie : toute agression contre un allié ou un intérêt vital de Teyla, même par des moyens conventionnels comme une campagne aérienne, entraînera des représailles asymétriques et imparables directement sur le sol de l'agresseur. »

Là encore, il s'agit de manière assumée d'une transposition et d'un mensonge des médias kah-tanais. Les missiles balistiques avec des charges explosives constituent un armement conventionnel à l'instar des avions de combat, tandis que la riposte employait un volume proportionnel à l'agression. Parallèlement, cette escalade et volonté de dissuasion en frappant sur son propre sol l'agresseur constitue exactement la pratique libertaire. Il est difficile de ne pas voir là une tentative d'inversion accusatoire, faisant le LiberalIntern se détacher de ses torts.

Opposition entre lecture kah-tanaise et teylaise sur les questions de l'agression et escalade…
… ou « j'ai le droit d'annihiler jusqu'au bout l'agresseur et s'y opposer, c'est défendre l'agresseur. »

Un élément intéressant dans cette confrontation entre des grilles de lecture morale d'un côté et stratégique basée sur la notion d'escalade de l'autre. Le LiberalIntern déclare que l'Hotsaline, en qualité d'agresseur, est légitime à recevoir toutes les réponses imaginables sans avoir le droit de répondre à la moindre escalade. L'Estalie va jusqu'à déclarer que, pour avoir osé riposter contre des infrastructures opérationnelles à l'escalade libertaire, l'Hotsaline sera condamnée à être renversée et le régime teylais ne sera plus reconnu comme légitime14. En effet, défendre l'agresseur, quand bien même, il s'agit de prévenir une réponse démesurée, devient impensable et criminel.
Inversement, Teyla base sa grille de lecture sur une quantification du degré de violence pour hiérarchiser les réponses appropriées selon un ensemble d'enjeux. Une vingtaine de missiles balistiques frappant une base aérienne constitue une frappe militaire ciblée ne constituant pas une menace existentielle. Une campagne aérienne de trois cent appareils revendiquant la destruction de l'appareil militaire constitue une frappe globale et menace existentielle. Une frappe de moins de deux centaines de missiles balistiques contre des aéroports constitue une frappe globale, privant des moyens opérationnels pouvant représenter une menace existentielle. Autrement dit, la réponse libertaire était injustement disproportionnée et illégitime là où la réponse teylaise est égale et légitimée par la violence assumée du LiberalIntern.

C'est là que se cristallise le cœur de la critique positionnant d'une part Teyla en antagoniste et visant d'autre part à l'isolement de la Krésetchnie. L'objectif est d'affirmer que la moindre agression contre le LiberalIntern mérite la réponse la plus violente que possible, quitte à assurer la destruction totale de l'agresseur. Un agresseur qui devient un objet moral duquel on exclut toutes formes de quantifications : une frappe ciblée légitime une réponse mettant en périls l'existence même de l'agresseur. Ce rejet de la quantification au profit d'une notion purement morale d'agresseur-agressé isole de fait l'objet de l'accusation en excluant tout reproche sur l'importance de la violence qui s'applique sur lui en retour, ainsi que sur les revendications qui s'ensuivent.

La stratégie du chaos de... Teyla ?
Quand les arguments moraux servent simplement à masquer les froides luttes d'intérêts.

C'est là un point très intéressant qui joue sur l'obscurité ambiante de la région centre-eurysienne. L'implantation teylaise en Eurysie centrale par l'intermédiaire de l'Hotsaline est somme toute récente et confinée. Il s'agissait de se rapprocher de la Krésetchnie et répondre à l'appel d'offre sur l'implantation d'une base militaire. Inversement, la présence kah-tanaise et plus généralement libertaire est bien plus étendue dans le temps et l'espace, avec une présence solidement consolidée en Mahrénie, Kaulthie, Kartvélie et récemment Altrecht. Les médias kah-tanais le disent eux même : « Confronté à l'expansion de l'influence de l’alliance libertaire au fils des révolutions et victoires électorales radicales-démocratiques... ». L'expansion de la sphère d'influence libertaire est assumée, et la nature souvent violente de cette expansion est simplement qualifiée de « radicales-démocratiques » (rappelons nous de la critique sur une prétendue participation teylaise dans le renversement de la démocrature hotsalienne qui sonne conséquemment d'autant plus creuse). Le Grand Kah assume parfaitement être un vecteur de révolution et de bénéficier du chaos ambiant pour perpétuer ces renversements de régimes au profit de mouvements plus favorables. L'exemple de l'Altrecht qui verra son gouvernement basculé en un temps records pour immédiatement intégrer le LiberalIntern et recevoir dans la foulée sa défense est un autre exemple assez criant de cette expansion agressive mollement nommée « radicale-démocratique ».

Mais là, ça bloque, la Krésetchnie qui était évidemment la prochaine cible de ces « victoires électorales » en témoigne la célérité et étendue de la réponse, est cette fois-ci défendue par Teyla. L'expansion militariste du LiberalIntern est soudainement bloquée et le chaos ambiant qui lui profitait auparavant est pour le moment inutile. La machine rencontre enfin un adversaire qui lui résiste et la chose lui est intolérable. C'est là que se déchaîne l'appareil médiatique qui, puisqu'il ne pourra arracher aucune victoire militaire décisive, essaye de rallier l'opinion publique pour obtenir la victoire diplomatique et isoler la Krésetchnie et ceux qui oseront l'aider. Alors un narratif est intégralement produit pour profiter du manque d'intérêt médiatique de la région. La réponse du Grand Kah est vocale, parce que la force qui lui suffisait jusqu'à présent fait maintenant défaut.

Spéculation sur l'État Final Recherché d'une telle construction narrative :
Le plan assumé d'expansion du LiberalIntern par la destruction des régimes opposés.

L'expansion de la sphère d'influence libertaire est éprouvée et assumée, l'Hotsaline est désignée comme l'agresseur qui mérite l'extermination et Teyla comme le complice qui défend la criminelle. Mais les tensions ne datent pas de ce jour-ci. Déjà, rappelons une chose, la Mahrénie peut légitimement être considéré comme un État satellite du Grand Kah. Le pays est issu d'un coup d'État mené par le Grand Kah15 et ses institutions sont factuellement sous le contrôle de l'égide kahtanaise qui impose son sceau sur les missives mahréniennes. Et ce vecteur avéré du Grand Kah, cela fait un moment qu'il tourne son regard sur la Krésetchnie et plus généralement le voisinage. Rappelons le positionnement diplomatique agressif de la Mahrénie16 qui évoquait l'invasion de ses voisins, ou encore sa posture ouvertement hostile envers la Krésetchnie et l'Hotsaline.17 Difficile de nier ici la posture ouvertement violente de la Mahrénie vis-à-vis de la Krésetchnie, posture partagée par l'Estalie qui entretient, elle aussi, un discours ultra-agressif désignant le « porc fasciste capitaliste » comme l'ennemi à abattre. L'expansion libertaire en Eurysie centrale n'a rien de nouveau. Le principal changement est le caractère discret de la chose jusqu'à récemment. En effet, peu de résistance était rencontrée jusque-là, permettant l'intégration de la Kartvélie directement dans le giron estalien, puis de la Mahrénie, ensuite Kaulthie et dernièrement Altrecht. Cela se déroulait habituellement sans accroc ni résistance et le LiberalIntern n'avait pas intérêt à y attirer l'attention.

Mais cela change avec la Krésetchnie. La force brute ne suffit plus contre la Confédération endurcie par des décennies de luttes contre Rasken et le soutien teylais. Le LiberalIntern ne peut plus opérer dans l'ombre et ses derniers recours à la violence illimitée se sont soldés par des échecs. Alors, on change son fusil d'épaule et on adapte la stratégie. Il faut isoler la Krésetchnie, l'épuiser, décourager ses alliés de persister. Pour cela, on développe un narratif complètement faux reprenant quelques éléments audibles avec une masse d'informations suffisantes pour s'assurer qu'elles ne seront pas vérifiées et voilà. L'Hotsaline est le monstre fasciste qui opère une épuration ethnique. C'est l'agresseur qui attaque uniquement sur une base idéologique, et Teyla défend cet agresseur, chose qui aurait des conséquences politiques pour les représentants qui accepteraient alors de s'associer à elle.

Bibliographie :

1. Article du PNN concerné
2. La Bataille sur Glace
3. L'Inquisition Kaulthe
4. Le régime d'exception de Kravchuk
5. Partis politiques hotsaliens
6. Déroulé du coup d'État démocratique
7. Histoire de la Krésetchnie
8. Arrivée de la Rache en Krésetchnie
9. Opération Crépuscule de la Rache
10. Exemples de mouvements de la Rache
11. Programme d'analyse génétique
12. Analyse historique de la violence au Grand Kah
13. Appel diplomatique teylais
14. Déclaration estalienne
15. Coup d'État en Mahrénie
16. Diplomatie de la Mahrénie
17. Posture hostile de la Mahrénie
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