POURQUOI NOUS COMBATTONS

L'Empire Raskenois n'a pas davantage de considération pour les Hotsaliens que pour les Adéonais. En 1994, Rasken a arraché à l'Hotsaline la plus grande parcelle de territoire que la situation militaire lui permettait, avant de la rattacher à un ensemble informe appelé « Administration Militaire », laquelle rassemble aussi bien des Slaves hotsaliens que des Germains gradenbourgeois, ou des Latins avourgeois. Savoir qui nous sommes ne l'intéresse pas, son unique objectif étant de tous nous intégrer à l'ensemble raskenois pour la gloire et la richesse de celui-ci. Tout comme Rasken n'a rien à faire des Hotsaliens, les prétextes historico-culturels qu'il instrumentalise pour justifier sa légitimité à intervenir au Gradenbourg n'est que poudre aux yeux. Eberstadt n'a rien à faire du sort des Gradenbourgeois. S'ils avaient été un tout autre peuple, Rasken aurait trouvé un autre prétexte pour s'emparer de leurs terres. Nous ne sommes rien d'autre que chiffres à ses yeux.
Du point de vue de l'Empire, la Kresetchnie occupée n'est qu'une gigantesque mine de charbon. La production a explosé depuis l'invasion, l'ennemi cherchant à rentabiliser au maximum son investissement. Pas une année ne passe sans que dans nos montagnes s'ouvre une nouvelle mine ou une nouvelle cimenterie. La présence raskenoise marque notre terre dans sa chair. S'étendant sur des dizaines kilomètres de long, la ligne de fortifications érigée par l'occupant défigure notre pays, comme une longue cicatrice en estafilade sur un visage meurtri. Les montagnes sont les gardiens du temps : elles sont à la fois ce qui reste envers et contre tout, et les témoins de tout ce qui a précédé. Ce sont des lieux sacrés pour nous autres, rodnovériens fidèles aux croyances spirituelles de nos pères. Des lieux sacrés que Rasken profane éhontément, méprisant totalement notre foi en approchant ses troupes et ses usines toujours plus près des sanctuaires sacrés que protègent nos communautés rurales.
Nous ne laisserons pas ainsi notre histoire et notre identité bafoués, nos lieux sacrés profanés et notre foi insultée. Sans cette occupation mortifères, nous n'aurions pas à nous inquiéter des affres du développement de l'industrie. En Hotsaline libre, les communautés rurales telles que les nôtres se multiplient, et sont même soutenues par le gouvernement. Si les choses étaient normales et que nous étions placés sous l'autorité du gouvernement hotsalien, nous voterions certainement pour le parti Renaissance à chaque élection. Ce sera bientôt le cas, lorsque nous aurons pu chasser Rasken et réintégrer nos terres à la République d'Hotsaline. Alors l'État de Réclamation Nationale ne sera plus, et la nation réunifiée aura plus que jamais besoin de nos lumières pour se rappeler d'où elle vient.