26/11/2014
22:08:57
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Rencontre pour l'Atome : Apex Energy/Laboratoire Henri Ventafalle - Page 3


Oskar Brötzmann – Je vois, avec ce rendement, vous surpassez de loin nos réacteurs. Avec nos RPR, nous plafonnons à 36/37 %. Ce que nous avons de plus proche dans notre parc, c'est la centrale à gaz de Superphénix, qui atteint un rendement de 75 %.



Après cela, l’équipe d’Apex suivit l’équipe du LVH jusqu’au Verbonal. Sur le trajet, elle en profita pour déguster les gâteaux proposés par leurs homologues du LVH.
Nous y voici, enfin, au verbonal, avec cet air frais, riche en hydrocarbures. Quelle joie de vous le présenter !
De notre position, nous voyons tout le complexe. Ici, ce sont les sables bitumineux, noirs et lourds, là les excavatrices, puis le complexe d'agglomération, et ensuite celui de lixiviation. Plus loin, les séparateurs, et enfin la distillation et l'évacuation des condensats vers le RAD. Comme vous pouvez le constater, le complexe est grand et polluant, mais malheureusement, sa production est extrêmement réduite. Les étapes de séparation et de distillation sont très peu performantes, car la quantité d'argile dans le sable est importante.

Enfin, nous dégageons les naphtas et les xylènes directement dans l'atmosphère, car nous ne savons pas les exploiter. De plus, la viscosité du sable et la faible quantité de fioul, comparée aux autres sous-produits carbonés complexes, rendent l'exploitation peu rentable, car de nombreuses étapes sont nécessaires pour former des alcanes simples utilisables dans les moteurs. Ces étapes sont réalisées là-bas, au fond. Le verbonal produit beaucoup de dioxyde de soufre, que nous utilisons pour craquer les fractions lourdes afin d'obtenir un peu de pétrole lourd. En somme, nous produisons beaucoup de condensats, des hydrocarbures complexes, peu de fioul et du bitume après de nombreux procédés énergivores. L'installation n'attend donc plus que vous pour assurer son avenir.

Oskar Brötzmann – D’accord je vois …… attendez …… vous relarguez quoi dans l’atmos…… ?


Les membres de l’équipe d’Apex se regardaient entre eux, stupéfaits par ce qu’ils venaient d’entendre. Oskar Brötzmann, lui, tentait de rester professionnel jusqu’au bout, mais ce ne fut pas le cas des membres de l’équipe Raskenoise, certains étaient presque désespérés.
Drapeau
Réaction d’un des Raskenois


Oskar Brötzmann – Bien, par où commencer. Premièrement, vous avez dit que les naphthas et les xylènes étaient directement relâchés dans l’air, c’est bien ça ? Le naphtha pourrait déjà être valorisé comme carburant après reformage catalytique. Il peut également être utilisé comme solvant dans des produits de nettoyage, des peintures, des vernis et d'autres industries chimiques. Enfin, on peut aussi le transformer en xylènes via reformage. Le xylène, lui, peut être utilisé dans la production de fibres synthétiques, qui servent ensuite à la fabrication de plastique, mais on peut aussi s’en servir comme additif dans les carburants pour augmenter l'indice d'octane de l'essence.
D’ailleurs, et j’aurais peut-être dû commencer par là, à combien s’élève la production de verbonal ?
Eh bien, le verbonal produit 25 000 barils par an de pétrole lourd, mais il est très difficile à raffiner en raison des métaux lourds qu'il contient, comme le plomb et l'arsenic. Concernant le xylène, nous rencontrons des problèmes de filtrage. Pour ce qui est du naphta, nous ne savons pas comment l'utiliser autrement que comme combustible pour le chauffage de l'appareil industriel en question. Il est 100 fois plus visqueux que le pétrole conventionnel et contient de nombreuses particules solides difficilement agglomérables.

Voici le graphique des procédés courants d'exploitation avec toutes les étapes intermédiaires :

SCM

Oskar Brötzmann – Je vois, 25 000 barils, c’est effectivement ... attendez, vous avez bien dit par an ? 25 000 barils par jour, est déjà peu, mais par an, cela fait combien ... 65 ou 70 barils par jour ? Je ne pense même pas qu’une telle exploitation serait rentable. Après, c’est un faux problème, j’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas de soucis de rentabilité ici. Pour vous donner une comparaison, votre production journalière correspond à un peu moins d’une seconde de production Raskenoise.

Bien, à part ça, je pense que nous allons pouvoir vous aider. Apex a déjà de l’expérience dans le pétrole lourd. Bien qu’il ne soit pas aussi visqueux que celui du Verboval, le pétrole de Lagerstätte a un degré API d’environ 16, donc très proche de la limite du non-conventionnel. Pourtant, malgré la densité et la nature du pétrole, nous avons réussi à pousser la production à 160 000 barils par jour.

D’ailleurs, serait-il possible qu’Apex ramène des échantillons des sables du Verboval à Rasken ? Cela nous permettrait de les analyser et de vous proposer une solution la plus adaptée possible à votre situation.
Nous parlons bien d'un échec industriel, un échec cuisant. En effet, cette installation est peu rentable en termes de pétrole. Cependant, la quantité de fluides lourds qu'elle produit est cruciale pour le processus d'enfouissement de RAD. C'est pourquoi, bien que le pétrole y soit difficilement exploitable, le Verbonal doit continuer à produire, sans quoi nous rencontrerions des problématiques d'approvisionnement. De ce fait, nous ne prendrons pas réellement en compte le prix du pétrole produit, celui-ci étant presque un bonus.

Dans le cadre de la démarche de rapprochement de nos deux sociétés en matière de nucléaire, il est évident que vous avez le droit de prélever ce qui vous semble justifié ici.

Maintenant que tout a été présenté, j'aimerais aborder des aspects plus contractuels de nos échanges commerciaux, en particulier l'inclusion d'une clause de coopération commerciale. Il s'agirait de proposer à nos clients, lorsqu'ils en font la demande, les services de chacun, mais aussi de formaliser par écrit les spécialités de chacun dans le domaine énergétique, afin d'afficher clairement nos ambitions au monde. Par exemple, cela pourrait permettre à LHV de proposer des centrales nucléaires équipées d'un réacteur Mesol, mais avec des turbines Apex. Une centrale qui serait évidemment plus économique et performante que nos centrales respectives.

Oskar Brötzmann – Je dois dire que l’idée d’une coopération commerciale entre nos deux entités est très intéressante. Cependant, je préfère vous prévenir tout de suite, le gouvernement raskenois veut des solutions 100 % nationales pour ses centrales, donc un réacteur qui serait construit conjointement aurait très peu de chance d’être un jour construit à Rasken. Cependant, cela pourrait être intéressant à l’étranger.

Pour tout vous dire, nous avions également quelques idées de coopération commerciale entre nos deux entités, même si celles-ci portent plutôt sur l’exploitation pétrolière.
Je comprends totalement, c'est tout à fait normal. Pour votre deuxième proposition, nous avons déjà entamé des travaux et, à vrai dire, cela constitue une véritable solution aux problématiques posées, notamment sur le pétrole, par la construction d'installations pétrolières équipées de réacteurs à haute température pour stimuler des puits de pétrole. Nous avons nommé ce réacteur en votre honneur. Voici une brochure explicative : Documents
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