31/05/2016
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Activités étrangères en Translavya - Page 3

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Le vieil homme et les deux patries
Reconnaissance de la Translavye: les velsniens ont fait leur choix


Les couloirs de la Rosava sont ceux d'un régime naissant. Tout sent le neuf ici, jusqu'à la peinture des murs et la glaçure des parquets...Il ne grince pas comme les innombrables petites salles discrètes du Palais des Patrices de la Grande République. Et il fait presque bon à l'intérieur, la chaleur circule comme il se doit. Depuis des semaines, on assiste à des prises de position diverses de la part d'un tel ou d'un tel, la plupart du temps motivées bien davantage par des considérations politiques que par des histoires d'idéal politique. Dans ce cadre, quelle aurait été cette fête sans l'arrivée impromptue du "peuple de la mer" au seuil de ce bâtiment gouvernemental. Trois hommes: deux jeunes dans une tenue de cérémonie bien étrange, et un vieil homme dans un petit costume, tenant dans l'une de ses mains deux rouleaux de papier. Un scellé par de la cire rouge et un par de la cire bleue. Ce sceau n'était pas simplement celui d'un des bureaux qui composait le gouvernement communal velsnien, ils étaient frappés d'une effigie de Dame Fortune. Aucun doute, ceci émanait directement de l'autorité sénatoriale. Un vote avait eu lieu dans l'enceinte sacro-sainte de cette petite élite aristocratique, un vote qui concernait un peuple tout entier.

Le vieil homme se redresse légèrement, et émet quelques mots: "Cet endroit est bien jeune... mais c'est une maison bien bâtie.". Son regard était doux et sévère à la fois, et malgré son grand âge, il paraissait de bonne constitution. Il se présenta promptement et sans perdre une seconde à un dignitaire venu (probablement) l’accueillir:
- Excellence. Mon nom est Gabriele Etori Zonta. Doyen du Sénat des Mille de la Grande République et porteur de sa parole.

Il lui tendit la lettre à cachet bleu:
- Par cette lettre, nous, qui représentons le peuple de Velsna, dans toutes ses attributions, nous reconnaissons à la République tranlavyque son statut de représentativité vis à vis de son corps civique. Votre patrie...est bien une patrie, et nous reconnaissons en vous d'être l'un des deux dépositaires du gouvernement de l'ancienne Tranlavye. Cependant...

Quelques instants à peine après avoir fait don de la lettre au cachet bleu, il brandit la seconde, qu'il garde en mains:
- Cependant...nous prenons acte du faut que la République translavyque n'exerce son autorité que sur la moitié de cette antique entité. Votre maison est bien construite, mais elle est divisée. Nous prenons donc acte que cette patrie n'existe plus et qu'il y a désormais deux nations distinctes se faisant face. Aussi, cette lettre contient exactement les mêmes mots que celle qui vous a été adressée, mais elle est destinée à vos voisins. Vos nations devront apprendre à se considérer comme deux, à s'entretenir et à discuter d'égal à égal,, en nations souveraines et libres. C'est là la position du peuple de Velsna. Il y aura deux Translavye, car c'est la force des choses qui l'a décidée.


Gabriele Zonta s'en retourna après avoir admis dans le concert des nations deux gouvernements de plus, avec les greffiers qui lui suivent partout où il va. Nul doute que le voyage vers la DCT sera on ne peut plus compliqué...Peut-être un e-mail aurait été suffisant... Foutu protocole.
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République Translavique, David entouré de Goliaths.


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Le Globe Diplomatique, publié le 22/06/2015, écrit par Jonathan Pourvoit.


Voici le cinquième numéro de notre revue géopolitique, les quatre premiers articles sont à retrouver ici :



Pour la Translavya, l'année deux mille quatorze a été tumultueuse, marquée par un ancien régime qui avait fait de la politique internationale un cirque auquel sont entrées plusieurs nations eurysiennes, dont la Loduarie Communiste, qui a entraîné, comme dans un glissement irrésistible, l'Organisation des Nations Démocratiques et le Duché de Gallouèse. L'ancien régime, sans conviction idéologique claire, s'est perdu dans une spirale infernale aboutissant au début de l'année deux mille quatorze à une confrontation militaire avec la Loduarie Communiste, ce qui a eu pour conséquence une intervention militaire de la Loduarie Communiste et de l'Organisation des Nations Démocratiques sor le sol translave. Les deux entités, d'idéologies différentes, sont intervenues pour des raisons bien différentes. Quand le régime communiste intervenait suite à un bombardement au missile balistique sur une centrale nucléaire, l'Organisation des Nations Démocratiques débarquait sur les côtes translaves pour empêcher une mainmise totale loduarienne sur le pays.

L'année deux mille quatorze fut celle de la séparation en deux entités administratives de la Translavya en République Translavique et Démocratie communiste de Translavya. Un moment unique sur la scène internationale depuis les événements au Prodnov qui avait opposé des membres de l'Organisation des Nations Commerçantes à des membres de l'Internationale Libertaire et d'autres nations. Cette scission diffère de celle du Prodnov. En outre, les procédés amenant à une scission résultent de l'échec de la diplomatie et d'une entente entre les deux camps, qui idéologiquement sur la scène internationale semblent impossibles à s'entendre, sont peut-être similaires sur cet aspect, mais les acteurs changent. L'Organisation des Nations Commerçantes est remplacée par l'Organisation des Nations Démocratiques et en partie le Duché de Gallouèse. Quant au Pharois, il est remplacé par la Loduarie Communiste et l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme. Ces quatre acteurs cruciaux ont subtilement remplacé sur la scène eurysienne les rôles du Pharois et de l'Organisation des Nations Commerçantes.

CES QUATRE ACTEURS CRUCIAUX ONT SUBTILEMENT REMPLACÉ SUR LA SCÈNE EURYSIENNE LES RÔLES DU PHAROIS ET DE L'ORGANISATION DES NATIONS COMMERÇANTES.
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Jonathan Pourvoit

L'Eurysie de l'Est s'est vue être le terrain d'une lutte d'influence entre deux camps "irréconciliables". Le philosophe et géopolitologue Bernard Lacombe, frère de l'ancien Premier ministre Pierre Lacombe, a théorisé l'irréconciliabilité des pôles sur la scène internationale à mesure que la polarisation des blocs augmentait, mais aussi leur puissance. Pour Lacombe, cette polarisation croissante des blocs s'explique par une dynamique qu'il qualifie de "fracture systémique", une tendance inhérente au système international moderne. Dans son ouvrage sorti en deux mille quatorze, Les Nœuds du Conflit Mondial, il décrit cette fracture systémique comme "un système international dans lequel deux pôles minimum, aux idéologies antagonistes, s'affronteront, en évitant une confrontation directe sur les sujets militaires, dans des régions du monde dans lesquelles les deux pôles n'auront pas une nation majeure afin d'éviter un conflit militaire que les deux pôles sauront dévastateur". Il attribue cette réticence des nations des pôles à engager un conflit direct à l'existence de pôles intermédiaires, ou de pôles dormants, mais puissants, susceptibles de se réveiller et de bouleverser l'équilibre existant entre les deux pôles majeurs en Eurysie. On peut voir l'Organisation des Nations Commerçantes et le Grand-Kah comme des pôles dormants du point de vue eurysien. Bernard Lacombe estime l'Union Economique Eurysienne ou encore l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne comme des pôles intermédaires qui devront s'affirmer sur la scène internationale lors des prochaines crises internationlaes ou régionales majeures.

Après ce choc que fut l'année deux mille quatorze, certains veulent croire que l'année deux mille quinze sera l'année de la renaissance de la République Translavique en tant que nation héritière dans la Translavya culturellement, mais aussi d'un peuple à qui on a volé son avenir. Cette année deux mille quinze, toujours en cours lorsque j'écris ces lignes, est pour l'instant une année importante pour la République Translavique à tous les niveaux. En outre, beaucoup de hauts responsables de l'administration translave voient dans cette année une année de transition, qui va définir pour les trois prochaines décennies, minimum, la République Translavique. Tout d'abord, sur le plan politique, les débuts ont été compliqués avec des émeutes qui ont duré plusieurs semaines après la convocation d'élections par l'ancien Premier ministre. À la suite de cette convocation aux urnes, plusieurs émeutes ont émergé dans les villes du pays, bien que la capitale fût la plus touchée.

Ces émeutes intervenaient dans un contexte de forte illégitimité du gouvernement par intérim et par une volonté de contestation du Mouvement Spartakisme qui ne souhaitait pas voir émerger un modèle à la "démocratie libérale". Le gouvernement dirigé par l'ex-Premier ministre Théandrion Kalisténès ne pouvait pas clamer sa légitimité de l'ancien régime. En outre, le gouvernement ne voulait pas apparaître aux yeux de la communauté internationale, qui voyait la Translavya comme un paria sur la scène internationale au regard de ses exactions, comme la continuité politique et institutionnelle de l'ancien régime. Cette continuité n'aurait pas plu à aucun des blocs. L'Organisation des Nations Démocratiques aurait retiré son soutien immédiatement en voyant que le régime ne souhaite pas prendre le chemin de la démocratie et de l'oppression de la population et des minorités. Quant à la Loduarie Communiste, elle aurait vu cela comme une insulte diplomatique et une provocation alors que l'ancien régime a précipité sa chute en frappant délibérément des missiles balistiques sur une centrale nucléaire loduarienne. Le gouvernement fraîchement nommé ne pouvait trouver sa légitimité sur une base légale existante en dehors du régime d'occupation mis en place par les nations de l'Organisation des Nations Démocratiques et le Duché de Gallouèse. Cette légitimité est de fait remise en cause par une partie de la population translave qui, au fil du temps, percevait le gouvernement comme un gouvernement collaborateur avec les "occupants".

CETTE LÉGITIMITÉ EST DE FAIT REMISE EN CAUSE PAR UNE PARTIE DE LA POPULATION TRANSLAVE QUI, AU FIL DU TEMPS, PERCEVAIT LE GOUVERNEMENT COMME UN GOUVERNEMENT COLLABORATEUR AVEC LES "OCCUPANTS".
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Jonathan Pourvoit

Le gouvernement n'a eu d'autre choix que de convoquer des élections afin que les Translaves élisent dans un premier temps une Assemblée constituante qui devra rendre prochainement ses travaux. Par ailleurs, le gouvernement a convoqué deux référendums, l'un portant sur une loi constitutionnelle protégeant le droit des minorités et un référendum portant sur la Déclaration de Droit des Travailleurs. Les deux référendums ont été acceptés par le peuple qui ont vu le oui l'emporter pour chacun des référendums. Concernant les élections, elles ont vu les partis pro-Organisation des Nations Démocratiques emporter la majorité absolue, comme les partis politiques pro-réunification. Au sujet du parti politique qui est arrivé en tête, il s'agit du Mouvement Spartakisme avec trente-deux pourcents des voix, quant à l'Union Slave démocratique, elle arrive deuxième avec dix pourcents de moins. Ces résultats ont vu émerger deux majorités absolues possibles. La première majorité absolue est l'union des partis de gauche qui va de l'ultra-gauche à la gauche sociale-démocrate. L'autre majorité possible est l'union des partis non extrêmes qui ont la majorité dans cette Assemblée constituante. Ces configurations politiques ont ouvert la voie à des négociations intenses entre les différents partis politiques et ont amené à l'émergence d'une alliance des partis "non extrêmes".

Les autorités de la Démocratie communiste de Translavya et du Royaume de Polkême ont sans doute remarqué que cette alliance, qui a abouti à la nomination d'un nouveau gouvernement par intérim composé des forces politiques alliées, a ralenti les programmes qui ont été lancés par l'ancien Premier ministre Théandrion Kalisténès. La situation de cette alliance post-électorale est fragile face à l'émergence d'un bloc communiste plus élevé que ne le prédisaient certains politologues. Ce bloc des partis favorables à l'Organisation des Nations Démocratiques ne peut prendre des décisions qui affecteront le pays à moyen et long terme, notamment après la pression mise par plusieurs membres du gouvernement en interne, Valentin Soutko et le nouveau ministre des Transports, tous deux validés par le Duché de Gallouèse selon plusieurs sources. Cela a obligé le nouveau Premier ministre, face à la fragilité de l'alliance qu'il gouverne, Thorsten Savchenko, à suspendre plusieurs projets de centrales électriques financés par le Duché de Sylva, ou encore divers projets économiques.

Face à cette fragilité politique et aux enjeux géopolitiques croissants, la République Translavique se retrouve dans une position complexe où chaque décision est scrutée par ses voisins immédiats et les grandes puissances internationales. Le gel des projets de centrales électriques financés par le Duché de Sylva a particulièrement marqué un recul stratégique. Ces infrastructures énergétiques, en plus de répondre aux besoins croissants d’un pays en reconstruction, devaient renforcer les relations diplomatiques avec le bloc ondien et avec le Duché de Sylva. Ces suspensions ne satisfont pas tout le monde. En outre, de nombreuses voix se sont élevées en interne dans le gouvernement. Un équilibre fragile sur lequel doit veiller en permanence le Premier ministre. Outre ce recul stratégique, la suspension marque un coup d'arrêt aux investissements au sein de la République Translavique, quand les investissements étrangers chez sa voisine communiste ont certes diminué en volume mais continuent malgré tout. Un pôle constitué de ministres et de députés constituants, appelé "Les accélérationistes", s'est constitué dans les couloirs du pouvoir face aux enjeux actuels.

En outre, face aux enjeux internationaux, comprenant la montée en puissance du Royaume de Polkême et l'avance technologique et militaire de la Démocratie communiste de Translavya, ce pôle souhaite voir le gouvernement par intérim investir massivement dans l'économie et le domaine militaire afin que le pays puisse rattraper son retard et, non pas devenir une menace pour le Royaume de Polkême, mais devenir une nation importante dans la diplomatie régionale, de sorte que son avis compte sur la scène régionale. De plus, ils veulent augmenter les investissements étrangers et diversifier les nationalités de ces investissements. Comme le montre le graphique ci-dessous, actuellement le Royaume de Teyla est à l'origine d'un peu moins de cinquante pourcents des investissements. Le Duché de Sylva arrive en deuxième position et se place comme un investisseur majeur de la République Translavique. En troisième position, nous retrouvons les investissements nationaux de la République Translavique qui sont bien inférieurs aux investissements étrangers, ce qui marque sa dépendance vis-à-vis de l'étranger, pour l'instant du Royaume de Teyla et du Duché de Sylva.

EN TROISIÈME POSITION, NOUS RETROUVONS LES INVESTISSEMENTS NATIONAUX DE LA RÉPUBLIQUE TRANSLAVIQUE QUI SONT BIEN INFÉRIEURS AUX INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS, CE QUI MARQUE SA DÉPENDANCE VIS-À-VIS DE L'ÉTRANGER, POUR L'INSTANT DU ROYAUME DE TEYLA ET DU DUCHÉ DE SYLVA.
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Jonathan Pourvoit



C'est ainsi que le pôle des accélérationismes, mais aussi les partis participants au gouvernement par intérim, souhaite une diversification des nationalités des investissements. Pour arriver à cela, ils enjoignent le gouvernement à créer une plateforme pour regrouper toutes les demandes d'investissements, quel que soit le type d'investissement, afin de faciliter le traitement des demandes. De plus, les accélérationnistes insistent sur la nécessité de mobiliser la puissance de l'État et de la puissance publique, qu'il reste à développer selon eux, afin de lancer un plan de modernisation dans toutes les sphères de l'économie, soutenue par une hausse des taxes et de la dette qui pourrait être garantie par des nations comme le Royaume de Teyla. Mais les plus conservateurs et les plus souverainistes dans la majorité comme dans l'opposition s'opposent fortement à une telle politique et à la politique actuelle qui est menée. En outre, bien qu'ils ne soient pas tous hostiles au Royaume de Teyla et aux autres États-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques, ils sont de plus en plus méfiants quant à ces nations au regard de l'influence grandissante qu'elles prennent au sein de l'économie et du budget de la République Translavique.

En outre, le Royaume de Teyla et le Duché de Sylva participent à hauteur de quinze pour cent du budget de la République Translavique de l'année deux mille quinze sous différentes formes. Ces forces politiques conservatrices et/ou souverainistes souhaitent voir ce pourcentage baisser durant les prochaines années et souhaitent voir une loi permettant de limiter les investissements étrangers. Le problème, selon ces forces, n'est pas tant la création de richesse, qui est élevée selon plusieurs études, mais bien sa répartition. Ainsi, certes les investissements sont nécessaires afin de moderniser l'économie, qui repose avant tout sur d'anciens secteurs ne permettant plus une croissance élevée dans l'économie mondiale et moderne, mais selon eux, l'État doit avant tout chercher à trouver une meilleure répartition de la richesse. Le ralentissement des investissements n'augmentera pas la pauvreté si l'État exerce un contrôle sur la répartition des richesses. Il est essentiel que le Premier ministre en fonction trouve un compromis entre ces deux positions, afin d'éviter un désengagement de la République Fédérale de Tanska en pleine négociation d'un accord de défense.

En effet, la République Translavique fait première face à la Démocratie communiste de Translavya, l'entité communiste ayant fait scission face à la République Translavique. Le nœud du problème est ici alors que les forces politiques et représentées à l'Assemblée constituante sont favorables majoritairement à une réunification en une entité administrative unique. Alors que les autorités translaves communistes ne se sont pas prononcées sur le sujet, il existe deux courants dans les rangs des réunificationistes. En outre, l'un des premiers courants, porté par le Mouvement Spartakisme, souhaite une réunification sous un modèle communiste, favorable à l'Eurycommunisme, mais dans lequel chaque courant communiste aura sa voix et sera représenté dans les instances nationales. Le second courant souhaite une réunification mais sur un modèle qui aboutirait à une démocratie libérale afin que les relations avec les États-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques soient préservées. Il ne sera pas simple, en cas de réunification, de préserver toutes les relations diplomatiques qu'entretiennent la République Translavique et sa voisine communiste. Ce courant réunificationiste souhaite privilégier des nations défendant la démocratie libérale. Quant aux relations avec le bloc Eurycommuniste, les membres de ce courant sont divisés entre ceux qui souhaitent suivre le Royaume de Teyla ou encore la République Fédérale de Tanska et ceux qui souhaitent, pour préserver l'unité, constituer des relations diplomatiques cordiales et durables.

Ce n'est pas le seul axe, car des relations avec la Démocratie communiste de Translavya dépendra très certainement des relations avec la Rosevosky et inversement. Bien qu'aucun signe ne tende à le démontrer pour l'instant, il ne serait pas étonnant de voir deux nations communistes proches, et pour ainsi dire les seules de la région, prendre contact et décider de relations plus profondes. Dans cette optique, les autorités translaves ont bâti un plan qui reste encore inconnu du grand public mais qui pourrait être sorti à tout instant selon plusieurs sources internes au gouvernement. Le Royaume de Polkême sera l'un des facteurs importants concernant la Rosevosky. Cette dernière a eu plusieurs comportements hostiles face au Royaume de Polkême sans qu'on puisse savoir la raison de tels actes. En outre, la République aura toutes les raisons d'abattre ses cartes diplomatiques pour éviter qu'un conflit régional survienne, du moins éviter que les tensions régionales augmentent entre les deux nations. Si la paix pourrait être amenée à être menacée, c'est bien l'UICS, accompagné de la Loduarie Communiste, qui pourraient renforcer leurs présences dans la région à travers un déploiement plus accru en Démocratie Communiste de Translavya.

Ainsi, la République Translavique aura toutes les raisons de flatter sa voisine au six cents milliards de Produit Intérieur Brut, afin que cette dernière soit rassurée vis-à-vis de la Rosevosky. Mais comment rassurer le Royaume ? En outre, la République ne dispose pas d'une force armée équipée en nombre et d'une marine, n'ayant aucun bâtiment de guerre, pour proposer un traité de défense mutuelle. Si un tel traité existe, ce sera le Royaume qui protégera la République. Plusieurs options existent. Tout d'abord, le gouvernement souhaite prochainement prendre contact avec la Polkême afin de "normaliser" les relations avec, à terme, des traités commerciaux pour favoriser l'interdépendance. Selon la doctrine libérale, le commerce entre deux nations favorise la paix, bien qu'ici la paix soit recherchée entre la Polkême et la Rosevosky. Toutefois, on espère du côté d'Anapol que cette politique, si elle réussit, permettra de donner une voix à la République auprès de la Polkême.

Mais cette stratégie n'est-elle pas vaine ? Selon Bernard Lacombe, il est possible que cette stratégie soit vouée à l'échec. En outre, les élites de la Polkême ne sont pas les élites de la République Translavique, ces dernières croient au bien-fondé de la tenue de relations diplomatiques entre les nations régionales. Bien que la Polkême se soit ouverte à quelques nations dernièrement, la Polkême n'en reste pas moins traversée par un courant isolationniste. C'est ainsi que la Polkême a renforcé les effectifs de quatre compagnies de Hussards des baronnies frontalières à la République Translavique. Le renforcement n'est pas la seule mesure prise par les autorités polks. On y retrouve l'élargissement des prérogatives des barons qui ont désormais des pouvoirs militaires étendus. De plus, il ne serait pas étonnant que certains des États-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques soient réticents à l'idée que la République Translavique entretienne des relations plus que cordiales avec les Polks, qui est un Royaume conservateur, et que d'autres qualifient de réactionnaire. Bernard Lacombe a ainsi ces mots pour qualifier la Polkême : "La modernité matérielle fait partie du quotidien des Polks, quant à la modernité des idées, cela fait bien longtemps qu'elle a traversé la frontière pour trouver une écoute en Pal Ponantaise."

LA MODERNITÉ MATÉRIELLE FAIT PARTIE DU QUOTIDIEN DES POLKS, QUANT À LA MODERNITÉ DES IDÉES, CELA FAIT BIEN LONGTEMPS QU'ELLE A TRAVERSÉ LA FRONTIÈRE POUR TROUVER UNE ÉCOUTE EN PAL PONANTAISE.
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Jonathan Pourvoit

La Pal Ponantaise est un dossier important pour la politique du Royaume de Polkême, qui engage de nombreux moyens afin de préserver son influence sur cette nation qui, comme la République Translavique, n'a pas les moyens financiers et militaires de lutter contre le Royaume de Polkême. La politique vis-à-vis de la Pal Ponantaise divise les partis politiques de la coalition gouvernementale et de l'opposition. Le Mouvement Spartakisme estime que les terres de la Pal Ponantaise sont des terres colonisées par la Polkême et qu'il convient à la République Translavique de contacter les autorités bannies de la Pal Ponantaise pour créer un front uni face au régime vu comme un régime réactionnaire. Toutefois, le parti est conscient de la faiblesse de la République Translavique face aux Polks. Ils estiment donc que cette lutte devra être officialisée après avoir rejoint l'Internationale Libertaire ou l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme. En outre, le Mouvement Spartakisme prône pour l'instant une politique de front unique et populaire face aux régimes fascistes et/ou réactionnaires. Le Royaume de Polkême est un régime réactionnaire, mais est-il de masse ? C'est la question à laquelle tentent de répondre les instances du mouvement politique depuis plusieurs semaines. De la réponse à cette question, la stratégie face au Royaume de Polkême changera ou non selon les nécessités de la lutte anti-fasciste et anti-réactionnaire. Le congrès du parti, qui se tiendra au mois d'octobre à Anapol, doit être le point final de cette question et de ce débat qui est né.

Quant au gouvernement, pour l'instant, il reste muet sur ce dossier. En outre, il n'a pas d'intérêt stratégique et géopolitique à s'intéresser à une affaire qu'on estime purement polk et palponantaise. Si le gouvernement ne souhaite pas voir le Royaume de Polkême se méfier, voire devenir hostile à la République Translavique, il a tout intérêt à rester éloigné de ce dossier extérieur, bien que certaines voix s'élèvent pour que la République Translavique prenne position officiellement. Toutefois, le gouvernement fait tout pour ne pas prendre position. Il prétend qu'en tant que gouvernement par intérim, il ne lui revient pas de prendre position officiellement, mais que cela sera le rôle de son successeur émanant d'une chambre législative élue par le peuple, qui ne sera pas constituante. En outre, il estime qu'en aucun cas il ne revient à un gouvernement par intérim de se prononcer sur ce dossier. Un argument hypocrite qu'affiche le Mouvement Spartakisme, montrant que les gouvernements intérimaires s'intéressent aux affaires internationales comme le montre la négociation d'un accord de Défense avec la République Fédérale de Tanska.

D'autres voix s'élèvent, comme celle du vice-président de l'Union Slave Démocrate, qui souhaite voir la République Translavique s'engager dans le dossier en faveur des Polks. Cette attitude aurait pour finalité de protéger la République Translavique et d'éviter que le Royaume entre dans une relation conflictuelle avec la République Translavique ou encore la Rosevosky. La dynamique régionale sera intéressante à observer.
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Yukanaslavie

Type de l'entité participante et son nom : Fédération de Yukanaslavie
Type d'investissement ( Main d'œuvre/Investissements financiers (Parc d'attraction, usines, etc)) : Bois, menuiseries ( et formations liées à ces domaines )
Objectif de l'investissement à court, moyen ou long terme :
Cet investissement tend à permettre à la Yukanaslavie de poser son influence sur d'autres régions du monde, tout en soutenant les efforts pour la reconstruction et le développement de cette état démocratique.

Description de votre investissement ( plutôt campagne, ville, à qui s'adresse-t-il, etc ) :
Bien qu'utile principalement pour reconstruire les villes du pays, qui vont vites devenir le carrefour du commerce étatique, cet investissement s'adresse également aux campagnes qui ont été dévastés par la guerre. Indirectement, la reconstruction pourrait permettre de développer des nouveaux secteurs importants et innovants dans la région, ce qui préoccupe beaucoup l'état de Yukanaslavie en lui-même. De ce fait, le pays souhaite en profiter en soutenant via notamment la formation de menuisiers en Translavya Républicaine, afin de créer un secteur du bois jusqu'alors faible voir inexistant. De cette manière, il est fort à espérer que la jeune République deviendra un acteur central avec la reconstruction plus rapide grâce au soutien Yukanaslave et par la formation d'une partie de la population à des métiers importants pour l'avenir du pays.
Pour finir, la majorité de la population touchera de cet investissement, car utile pour la reconstruction globale du pays.
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Président

Allocution du 21 Juillet 2015
Envoi de Bois et de Menuiseries à la République Translavique


Président Fédéral Moctezuma III Kalpàn a écrit :"Mes chers compatriotes,
J'ai pris la décision, en coopération avec nos entreprises du bois, comme Ché Entreprise, d'envoyer des ressources dans ce domaine en Translavya. Alors qu'il y a presque un mois je vous annonçais la fin d'une époque pour la Yukanaslavie, avec la reconnaissance de la République Translavique, il est dorénavant temps que la Fédération s'inscrive sur une ligne nouvelle en soutenant de manière plus importante les nations qui se veulent démocratiques et libres.

Bien que l'envoie de Bois peut paraitre ridicule, car à premier coup d'œil inutile, il est pourtant notable de se souvenir que toute fondation commence par du bois, et peut donc se développer grâce à ce matériaux. Ainsi, si notre pays envoie dorénavant du bois et des menuiseries en Translavya, c'est pour redresser ce pays, et l'aider à développer de nouvelles infrastructures et bâtiments qui sauront relever la République Translavique de la période conflictuelle qui l'a précédé.

Egalement, en dehors de ce simple envoie, j'ai pris la décision, toujours en collaboration avec Ché Entreprise, d'envoyer des professeurs et artisans Yukanaslaves dans la petite République, afin de permettre de créer un nouveau secteur important en Translavya et d'également permettre la création de nouveaux emplois dans cette période difficile pour beaucoup. Nous espérons que de cette manière, la République Translavique saura devenir forte et pourra pleinement devenir une force incontournable dans cette région de l'Eurysie de l'Est.

Vive la coopération Yukanaslavo-Translavique, vive la République Translavique !
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Le Duché de Sylva fait don d'un avion de surveillance à la République Translavique !

Alors que les travaux de reconstruction sur les plans matériels (économie, industrie, infrastructures...) et politiques (administration, élus...) ont avancé et progressivement permis à la République Translavique de regagner en autonomie et reprendre un cours de vie normal (selon des normes occidentales, pas scientistes), commence à se planifier l'avenir. L'un des impératifs concerne les questions sécuritaires et d'autodéfense, sur lequel patine encore la République face à d'autres priorités (tels que le logement ou la santé, plus urgents que l'armée). La question ne pouvait malgré tout pas être mise de côté indéfiniment alors que les tensions régionales persistent et que la Loduarie poursuit ponctuellement une communication agressive.

Ne souhaitant pas alimenter ladite communication et se contenter du nécessaire à la surveillance du territoire en toute autonomie, sans fournir d'équipement létal, le Duché fournit ainsi un avion de surveillance radar qui aura une fonction double : permettre un suivi en toute autonomie des aéronefs survolant la République Translavique, et permettre l'acquisition d'expérience dans le domaine pour les armées translaves avec l'appui d'instructeurs sylvois.

Ce don permettra une couverture radar efficace du pays et constituera un atout stratégique majeur. Il sera prévu d'ériger un hangar dédié pour un appareil d'une telle valeur.
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Michal Trëvenon, dirigeant gallèsant
« Thorsten Savchenko fait du bon boulot, mais il doit remettre sa langue dans sa poche »

Stéphane le Foll

« [Qu'avez-vous pensé de la dernière allocution du premier ministre translave ?] Que quand on a perdu une guerre, quand son pays s'est fait allumer parce qu'il s'était montré agressif vis-à-vis de ses pays voisin, on ne remet pas une couche deux ans après. Monsieur Savchenko fait du bon boulot, bien plus que son prédécesseur - regardez par exemple là... heu... ils vont bientôt avoir une constitution. Ça c'est une réussite. Mais il doit remettre sa langue dans sa poche. On ne se montre pas agressif comme ça, pour oui ou pour un non, envers des pays voisins... Sauf si on veut bien dire à la communauté internationale : "attention, vous voyez... heu... quand on a tout cassé ? Bah on va recommencer. Alors là, oui, le message est très clair ! Mais si on veut faire savoir qu'on a compris la leçon, qu'on ne recommencera plus, on se calme. Parce que, la Translavie, c'est très important qu'ils parlent de leur propre voix comme ils le font maintenant, on s'est même battu pour ! Mais si être maître de leur destin, pour eux, ça implique toujours de déstabiliser, déstabiliser, apporter de la violence, alors là ils peuvent être sûr qu'on continuera à les faire chuter, jusqu'à ce qu'ils se trouvent des chefs pacifiques. Je pense que monsieur Savchenko va vite s'en rendre compte : ce n'est pas en se créant des ennemis de l'extérieur partout qu'on fédère une nation.

[Vous lui reprochez sa fermeté ?] Non mais, pas du tout ! Je lui reproche pas du tout de se montrer ferme ; il faut se montrer ferme quand c'est nécessaire. Avec la Loduarie c'était nécessaire. Avec le PET c'était nécessaire. Avec n'importe quel pays pacifique, c'est se mettre une cible dans le dos. Je le répète, mais les Translaves ont été vaincus, alors que leurs dirigeants se remettent en question un peu. Les Translaves ne sont pas au-dessus des autres. »

Michal Trëvenon, chef du gouvernement gallèsant, sortait du conseil des ministres
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Certains astronautes, revenus des cieux, disent que lorsqu’on a vu la terre de loin, notre perception du monde change. Cette petite boule bleue perdue au milieu du vide parait bien fragile et les enjeux au sol bien dérisoires. Il n’y a plus ni État, ni Nation, tout est absorbé par la topographie brute d’un monde trop vaste pour eux et que les êtres humains ont péniblement refaçonné à leur échelle. Les Blêmes, sans aller dans les étoiles – mais qui sait ? – connaissent mieux que personne ce sentiment. L’immensité steppique du pourtour de la mer Blême donne l’apparence de n’avoir ni fin ni frontières. La Translavya, monstruosité fasciste, a en son temps tenté de dompter cette étendue sauvage, avant de se replier dans ses cités idéales, laissant aux Blêmes leurs villes côtières et leur arrière-pays. Il y a une continuité dans le martyr de ce peuple, vassalisé par les Polk, par Rême et les Translaves. Un peuple qui jamais ne fut libre et s’enfuit à un autre âge par-delà la mer, à la recherche de nouvelles terres. Un peuple que ses blessures historiques échaudent et désinhibent.

Pourquoi les peuples opprimés n’auraient-ils pas eux aussi droit au fascisme ?


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— Celui-ci est trop jeune, déclare un cavalier d’un air mi contrarié mi goguenard.

Au bout de sa poigne il tient par le col un gamin qui doit avoir dix ans tout au plus. Les autres Blêmes sourient, amusés par ses gesticulations, et regardent avec curiosité du côté de l’homme au grand chapeau. Assis au milieu du cercle, sur la place du village enterré, ses grandes robes noires et sa coiffe conique qui lui masque le visage comme un heaume fantastique font de lui une créature à part au milieu des autres humains. Sans qu’on sache où regardent ses yeux, il semble réfléchir face à l’enfant qui se débat.

— Ainsi tu veux être un loup ?

Le son brouillé de sa voix, brisée par le vocodeur qu’il cache près de sa bouche, fait tressaillir le jeune blême qui l’observe à présent comme s’il le découvrait. Il se reprend néanmoins, redresse le menton autant que c’est possible lorsqu’on a le col relevé par derrière.

— Oui ! C’est ce en quoi je crois.

Ici et là on hoche la tête avec approbation. « Ce en quoi je crois » est devenue une phrase de ralliement ces derniers temps dans la région. Cryptique, elle vaut ralliement au Grand-Duc, bien que son nom ne soit jamais prononcé. La Transblêmie est chez elle au milieu des Blêmes déracinés dans une république austère. Les élections font leurs débats sans eux, opposants démocrates stériles aux illuminés socialistes et pour arbitre des nationalistes dont le discours écrase et détruit. Où est la place des Blêmes là-dedans ? Purement théorique, la steppe est un territoire peu développé et l’ennemi est à l’est, qui se soucie de ces pauvres minorités ethniques qui semblent sorties d’un autre âge ?

Le séparatisme est comme un rocher en haut d’une pente : difficile à faire bouger au début mais une fois lancé, sa course parait impossible à arrêter. Aucune réponse politique apportée d’en haut ne semble convenir, toutes sont artificielles, de papier. Qu’on propose aux Blêmes de se fondre dans cette nouvelle nation et ils se voient de nouveau forcés de disparaitre. Qu’on engage des politiques de développement régional et ils se disent que tout cela serait mieux menés si on les laissait seuls décider de leur sort. Qu’on leur offre de l’autonomie et alors ils se trouvent confortés dans leurs convictions. Il n’y a pas d’autre réponse au régionalisme que le temps : le temps qui fait son œuvre, qui efface les petites différences, qui force le mélange, qui fusionne les culture, qui fait la démonstration concrète des promesses des sociétés. Le temps dont manque la jeune république. Elle a trop d’ennemis. Elle n’a pas le temps.

La démocratie a un cruel défaut : elle laisse toujours des insatisfaits. Le débat qui fait rage entre les partis est sans doute salutaire pour prévenir de futurs troubles politiques. Oui mais. Oui mais il laisse également voir les divisions et un pays divisé c’est un pays faible, dont l’avenir, quoique prospère, semble incertaine. Alors la prospérité devient un gâteau dont chacun veut sa part et où tous se sentent spoliés. Le débat démocratique met en lumière la faiblesse de l’Etat central, les régionalistes prospèrent sur cette faiblesse, alors le régionalisme devient séparatisme : pourquoi nous encombrer de ces politiciens médiocres qui ne savent faire que de débattre ? Pourquoi ne pas suivre notre propre chemin ?

Les Blêmes ont l’illusion d’être tous d’accords entre eux. Le sentiment d’appartenance, presque clanique, est fort chez les peuples opprimés et revanchards. Partout où ils portent le regard ils voient des gens insatisfaits et prêts à revendiquer davantage. Ils pensent qu’en se séparant de la Translavya qui les a écrasé, ils marcheront unanimement dans la même direction. C’est l’illusion des causes naissantes et peu claires, qui paraissent réunir tout le monde autour de la même table. Ils apprendront bien assez tôt qu’au sein de leur propre peuple les ambitions diffèrent, qu’il y a aussi des médiocres et des courageux, des meneurs et des lâches, des opportunistes et des vertueux. Il leur manquait un chef, quelqu’un pour dépasser leurs divisions, leur dire « que l’on verrait après » après la victoire, et que les doutes et les débats, ce serait pour quand ils seront libres, qu’on s’engueule mieux entre nous, et que le pays sera beau, débarrassé de ses chaines.

Il leur manquait un leader, la Transblêmie leur a envoyé un prophète. La légende de l’homme au chapeau de pointe, de ses robes noires et de ses pouvoirs magiques parcoure la steppe. Il va de village en village, disparait dans les caves et se cache dans les souterrains. Visible seulement du peuple blême, de ceux qui lèvent le poing et prononce avec un accent impeccable « Ce en quoi je crois. »

La Transblêmie insuffle ce que personne en Translavya n’a réussi à souffler, ce dont tous les hommes ont faim : une âme. De la spiritualité. Les communistes athées se déchainent contre les démocrates rationalistes sur les ruines d’un État prison, fanatisé par la vertu universelle. Pendant des décennies la Translavya a été affamée, elle s’est nourri de béton et de grands projets, de discours sur l’humanité creuse, sur la patrie qui écrase, sur la politique qui vole, elle voulait de l’humanité, on lui a donné des routes et des écoles et un catéchisme à réciter. Les gens se sont vidés de l’intérieur, ou en ont donné l’illusion et maintenant la soif est intenable, les commissaires politiques ont disparu, la police est en lambeau, l’occidentalisation – l’ONDisation devrait-on dire – bat la campagne avec son nouveau lot de promesses carcasses pourries de l’intérieur. On promet à nouveau du béton, du luxe, de la richesse, du confort.

Mais les hommes veulent de la dignité et de la hauteur d’âme. L’eau courante est un plus, mais elle n’étanche pas toutes les soifs.

Cela les Translavyens ne le comprennent pas, alors sur le substrat orthodoxe qui régna autrefois sur ces contrées religieuses, la Transblêmie apporte son propre récit. Une ombre noire plane sur la plaine. « Ainsi tu veux être un loup ? » demande le magicien au chapeau de pique et les hommes répondent que oui, qu’ils veulent s’arracher à ces coquilles vides dans lesquelles la dictature translave les a confiné, qu’ils veulent redevenir des hommes, que la civilisation pleine de principes et de valeurs artificielles qui ne leur offre que des plaisirs matérielles les a rabaissé au rang de machines qu’on huile et qu’on répare. Mais ils sont des hommes et les hommes sont des bêtes, la steppe immense est leur pays, le pays de leurs ancêtres et de leurs dieux, ils veulent le vent, la puissance vitale à laquelle chacun aspire. Briser ce carcan d’éducation et de bonne tenue. Ils rejettent le paradis occidental en carton-pâte.

L’homme à la coiffe pointue leur promet qu’au combat, ils se changeront en loup. Déjà ils avancent avec davantage de confiance, souples, le front bas, ceinturé de convictions. Ils se savent des hommes réconciliés avec eux-mêmes : un corps, une âme. La Transblêmie leur offre ce souffle qui manquait tant. Elle prononce les paroles qui font qu’un jour n’est pas qu’une succession d’heures, de moments de travail et de repos, mais que désormais on se lève pour se redresser, pour son pays, pour les siens, pour le Grand-Duc. Cette terrifiante présence qui hante la steppe depuis des siècles. La Transblêmie c'est la peur et la peur c'est la force. La force c'est la dignité. Voilà la chaîne d'équivalence. Voilà la puissance du pacte signé avec ses agents. Approche et tu seras loup. Approche et tu seras fort. Approche et tu seras digne. Approche et tu seras homme.

— Approche, enfant, dit l’homme à la coiffe pointue.

Le cavalier relâche le garçon et il s’approche prudemment, comme face à un animal sauvage. Mais l’homme à la coiffe lui fait signe de s’approcher encore, jusqu’à pouvoir poser sa main gantée sur son front pâle.

— Le Grand-Duc voit par tes yeux à présent.

Les hommes sourient, mais hochent la tête d’un air grave. Une nouvelle paire d’yeux pour le Grand-Duc. L’enfant semble à la fois fier et terrorisé. Il a des allures de grand maintenant et il se redresse imperceptiblement.

— Le sang de blême est puissant, il s’éveillera le moment venu et t’apporteras la force de protéger ce qui t’es cher et de t’offrir la victoire.

— Ivan ?! Que fait-il à mon Ivan ??

Une femme tente de forcer le cercle des cavaliers qui la retiennent de mauvais gré, contrariés d’être interrompus ainsi.

— Ivan viens ici !! TOUT DE SUITE !!

Elle hurle et un instant son fils ne sait que faire, son regard va de la femme à l’homme à la coiffe pointue, il balance sa loyauté nouvelle avec celle, primale, de sa mère. Celui-ci se lève dans un silencieux froufrou de robes noires.

— Femme, ne t’emporte pas. Ton fils est un brave.
— Vous lui mettez des idées folles dans la tête ! Il n’a que dix ans !

Un léger malaise parcoure la foule, mais l’homme à la coiffe pointue le balaye d’un geste presque tendre.

— Ton fils désire servir son pays, ses ancêtres. Il souhaite marcher la tête droite comme un homme et non comme une machine.

La femme finit par forcer la ligne des cavaliers, anguille, elle devient lionne et se dresse face au prophète noir. Ses mains tremblent alors elle serre les poings.

— Il n’a que dix ans, répète-t-elle avec fermeté. Il n’est pas un soldat, même pas encore un homme, dit-elle à l'adresse de l'enfant qui lui adresse un regard blessé. Laissez le en dehors de vos manigances. Ivan ! viens ici !

D’un air malheureux le gamin fait un pas dans sa direction. L’homme à la coiffe le regarde sans chercher à l’arrêter.

— Tu es une louve toi aussi, dit-il seulement.

La femme tressaille et se saisit de la main de son enfant qu’elle tire vers elle avant de se détourner.

— Ne m’adressez plus la parole.

Un cavalier grogne.

— Femme ! Tu t’oublies. Tu t’adresses à un envoyé de notre maître.
— Votre maître. Pas le mien.
— Le Grand-Duc est le sire de tous les Blêmes, rétorque le cavalier.
— Le Grand-Duc est une fable, elle crie presque, et repousse le cercle qui s’est reformé en grondant de fureur.

La main levée du prophète noir calme immédiatement la colère de l’assistance. De sa voix inhumaine, il chuchote.

— Fable peut-être, comme les frontières, comme les nations. Nous sommes faits de récits, chère amie, et pétris d’espoir.

La femme a presque réussi à forcer le passage au milieu des cavaliers, elle tient toujours fermement son fils par la main. Elle semble hésiter un instant et tourne la tête vers l’homme à la coiffe.

— Pourquoi racontez-vous ces mensonges ?
— Car ce sont de puissants mensonges. Le monde est tissé d’illusions, certaines donnent davantage de pouvoir que d’autres. Ces gens autour de toi ont en eux le sang de blême, il les rend fort et là où ils vont le Grand-Duc voit par leurs yeux. Ce mensonge fait d’eux des guerriers, il leur offrira la steppe. Que t’offrent les mensonges de tes politiciens ?

Elle semble hésiter.

— Je m’en fiche de tout cela, je veux juste vivre en paix.
— L’homme n’est pas fait pour être en paix, la vie est une guerre qu’on mène à soi-même. Chaque jour est une bataille, chaque instant une épreuve. La vie est douce pour le vainqueur, difficile pour le vaincu. Le peuple de Blême a soif de victoire, condamneras-tu ton fils à subir comme subirent tes parents et comme tu subis chaque jour ?
— Ne parlez pas de mon fils !!
Maman

Le ton était plus implorant qu’il ne l’aurait voulu. Sans doute le petit était-il effrayé de voir sa mère tenir tête à tant d’hommes armés et au prophète noir, ce si grand magicien. Ou peut-être avait-il était convaincu par les paroles de ce-dernier, aussi cryptiques soient-elles pour un enfant de son âge.

— Ivan… on rentre…

L’homme à la coiffe hoche la tête, faisant tanguer la pointe de son chapeau.

— Vas, louve, et vas, louveteau, le sang de Blême est puissant en vous. Notre peuple est une bête affamée, bientôt vous reviendrez à nous, et parcourez le monde en guerriers.

Elle sort du cercle et disparait, laissant un silence derrière. Le prophète noire se rassoit elle. Un homme trapus s'avance à petit pas face à lui, la tête basse.

— Prophète, c'est ce en quoi je crois.
— Alors tu seras un loup, et le Grand-Duc voit par tes yeux.

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De la nymphose à la mue imaginale


Essai sur la naissance et la transformation de la République Translavique

Par Adélaïde Battier



Introduction

Chapitre 1 : Origine

Chapitre 2 : Concrétisation

Chapitre 3 : Renaissances

Chapitre 4 : Ces autres

Chapitre 5 : Épines

Chapitre 6 : Morale

Conclusion



Introduction


Cet essai écrit par Adélaïde Battier, analyste géopolitique spécialiste de l'Eurysie pour le Journal Libre de l'Empire et maîtresse conférencière à l'Université Politique de Laagefort, porte sur la République Translavique à travers plusieurs questions et plusieurs sujets. La trame principale de l'essai s'articule autour de plusieurs grands axes. Le premier est la manière dont est née la jeune république des suites d'un État totalitaire et comment ce passé a influencé la construction du nouveau régime. De la manière dont la république s'est diffusée et s'est installée sur son territoire. Sur les changements qu'elle a opérés sur ce territoire, des progrès réalisés, des réussites que cela a engendrées, mais aussi des problèmes existants. De l'avenir qui se présente à ce nouvel État dans son territoire, mais aussi dans son environnement régional. Et enfin de quelles sont les leçons à tirer de cette expérience unique de construction d'un nouvel État pour les autres pays en voie de démocratisation. Découvrez une lecture nordiste de l'histoire récente des évènements entourant la République Translavique.
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De la nymphose à la mue imaginale


Essai sur la naissance et la transformation de la République Translavique

Par Adélaïde Battier



Chapitre 1 : Origine


Les origines de la République Translavique remontent aux erreurs fatales qui furent commises par les dirigeants de la désormais disparue République Sociale Fédérative de Translavya. Cette nation qui officiellement se nommait république, mais dans les faits, c'était un des cas les plus "aboutit" d'État totalitaire du XXIᵉ siècle. Parmi ce club très fermé, nous aurions pu citer la Loduarie geraertienne dont le système repose sur un seul homme parfois surnommé dans les pays parlant le Kentois "The loduarian pig", nous aurions pu citer la Rimaurie qui est une relique des nations dictatoriales du siècle passé, ou encore la Transblêmie et sa réputation capable de provoquer des troubles nerveux chez ses voisins, voir la Vélèsie si nous connaissions un peu mieux son véritable fonctionnement, car les seules informations que nous avons à disposition sont celles que les autorités veulent bien laisser sortir, à savoir un pays d'ordre monastique et religieux replié sur lui-même.

Mais la nation ayant été la plus loin dans l'expérience totalitaire est sans conteste la République Sociale Fédérative de Translavya. Elle a déguisé un fascisme sous les traits d'un communisme adorateur de la "science". Se déclarant comme pouvant le déclarer Communaterra "protecteur des peuples oppressés", "phare des peuples libres" et autres termes grotesques pour une nation fascisante, elle avait mis au point en réalité un système complexe de censure et d'oppression. Les dirigeants et les représentants du peuple à la Supra de la République apparemment non-élus, faisant partie de groupes fermés de penseurs aux idées extrêmes, vivant dans un entre-soi oligarchique déconnecté de la réalité des provinces du pays et tentant de mettre en place des mesures que nous pouvons qualifier d'écran de fumer pour couvrir des politiques de répression systémique et des crimes de masse.

Dans ce pays, pas de prisons, pas de crimes, pas de juges. Seulement des médecins, des hôpitaux psychiatriques et des patients, aussi appelé par le régime "individus à caractère déviant". En effet, les politiques de ce régime en matière de criminalité étaient de considérer que le crime n'existe pas, que les actes (que l'on suppose) allant à l'encontre du bien-être de la société sont des "maladies mentales". Il ne faut donc pas appliquer de justice et de sanctions à l'encontre des auteurs de violences, de viols, de meurtres, de détournements de fonds, de dégradation des biens publics, d'excès de vitesse ou tout autre crimes ou délits dans les autres nations du monde, mais bien les placer en centres psychiatrique et leur appliquer des soins mentaux et des traitements.

Cela présente de nombreux problèmes, et pas des moindres. Aucun registre officiel d'actes pouvant être considéré comme relevant de "caractère déviant" n'a jamais été communiquée. Si ce registre existe, mais qu'il n'est pas publique, cela plonge les habitants de la République Sociale Fédérative de Translavya dans un flou complet entourant ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire. À cela, les dirigeants de l'ancienne Translavya répondaient que rien n'est interdit puisque cela relève de la psychiatrie. De même que si ce registre n'existait pas — ce qui est fort probable — les autorités scientistes avaient une liberté totale sur la définition de ces caractères déviants.

Le terme caractère déviant étant en lui-même extrêmement violent et brutal, très méprisant envers les personnes qui sont affublées de ce terme, surtout pour un pays prétendant être l'avant-garde de la liberté, du progrès et de la fraternité des peuples et des individus. Ce terme rappel également des heures sombres de l'Histoire mondiale où des pays ont pu commettre des massacres, des épurations, des génocides. Ce qui est d'autant plus dramatique, car nous savons que ce genre de régimes existent encore et que la République Sociale Fédérative de Translavya a bel et bien pratiqué ces atrocités.

Les autorités scientistes avaient donc les mains libres pour qualifier au plaisir chaque opposant ou voix dissidente du statut d'individu à caractère déviant, le faire placer dans un centre totalement coupé du reste du monde et sortant de toutes surveillances dans lequel il ces personnes ont pu être détruites mentalement et physiquement à coup de médicaments et de traitements pseudo-médicaux, torturés, exécutés ou même utilisés comme sujets d'expériences parmi les plus terribles. Il est par ailleurs important de noter que l'inconnu règne pareillement sur la manière dont ces individus étaient repérés et donc, pour ceux qui avaient commis des actes réellement dangereux, si des enquêtes étaient menées ou si des dénonciations étaient faites. Ces méthodes entièrement arbitraires, brutale et n'ayant aucun contre-pouvoir ont sûrement, en plus de faire disparaitre bon nombre d'opposants à ce terrible système, laisser des véritables criminels dans la nature.


Dans ce pays, le salaire était officiellement le même pour tous, ce qui a amené à des situations complètement absurdes vers les derniers mois du régime. Cette loi, proclamée en avril 2013 par l'organe législatif de ce système, la Supra de la République, instaurait un salaire fixe et égal pour l'ensemble de ces citoyens. Cette mesure qui entre dans la catégorie des écrans de fumer pour masquer la vraie nature du régime, ou peut-être simplement une pensée sincère issue de l'inconscience généralisée de la classe dirigeante qui était à l'époque aux commandes, fut un véritable désastre. Les témoignages qui ont été recueillis après la chute du régime nous ont appris que, comme l'avaient prédit plusieurs observateurs, notamment des médias nordistes, l'économie s'effondrait, que le chômage explosait et que l'état des infrastructures et des services du pays étaient surréalistes de déchéances. Et cet état de fait constitue une explication a beaucoup de choses dans les récents évènements.

Revenons d'abord sur cette loi. Lorsqu'elle fut promulguée, aucunes traces de votes n'avaient été relevées (aucunes traces de la composition de la Supra de la République n'existaient non plus), aucun détails n'étaient communiqués pour une décision aussi importante comme la valeur de ce revenu universel, la date d'application. Nous savions juste que tous les travailleurs et tous les chômeurs allaient percevoir le même revenu. Cela avait donc soulevé légitimement de nombreuses questions pour les observateurs internationaux, mais aussi de nombreuses inquiétudes. Se gargarisant d'une égalité totale, la Translavya allait en réalité signer l'arrêt de son économie, le déclin de ses infrastructures et des services les plus importants de la nation.

Commençons par le chômage. Si un individu ne travaillant pas dispose des mêmes revenus qu'un individu travaillant plus de trente heures par semaine, il était évident lorsque quelques secondes de réflexions étaient prises que la part de personne ne travaillant pas, n'occupant pas d'emplois allait drastiquement augmenter. Et c'est ce qu'il s'est passé. Nous n'avons aucun chiffres officiels à ce sujet, la plupart ayant été détruits lors de la défaite du régime, les rares existants étant anciens ou trafiqués dans le but de masquer la réalité, mais du témoignage de nombreux translaves, dans leur entourage proche estimé à environ sept personnes actives, trois ne travaillaient plus. Une estimation, bien que grossière et non vérifiée, afin de se représenter une fourchette (large), placerait le taux de chômage de la République Sociale Fédérative de Translavya, peu de temps avant sa chute, à une valeur comprise entre 20% et 45% sur l'ensemble des actifs du pays. En effet, pourquoi travailler lorsqu'on peut faire ce qu'il nous plait en gagnant la même chose que quiconque travaille ? Les dirigeants de la République Sociale Fédérative de Translavya pensaient peut-être que l'amour du régime, de son système et la volonté d'y participer pour le faire perdurer serait le moteur du travail de l'ensemble de la population ? Penser cela est ridicule, au mieux naïf. La majorité de la population n'aurait aucune envie de donner leur temps à faire vivre un régime qui les maintient dans la peur, qui les réduits au statut de malades lorsqu'ils contredisent le régime, qui les enrôle dans une armée aux sombres dessins dont nous parlerons plus bas et qui vous opprime sur tous les aspects de votre vie.
Il est important de noter que cette loi n'a été appliquée que durant un an avant la chute du régime, ce qui nous laisse supposer que le taux de chômage aurait encore plus augmenté au fil du temps.

Ensuite, l'État des infrastructures du pays. La réduction drastique du nombre de travailleurs et la désertion des longues études, donc par exemple des études d'ingénieurs, d'architecte ou encore de spécialistes dans les secteurs du nucléaire, de l'électricité, etc, on conduit à un manque alarmant de main d'œuvre et de main d'œuvre qualifiée. Cette absence d'ouvriers et d'ingénieurs spécialisés disponibles pour entretenir les routes, pour rénover les hôpitaux, réparer les réseaux électriques ou surveiller les centrales nucléaires du pays a conduit à une dégradation rapide et inquiétante de leurs qualités. Les témoignages nous rapportent là encore que certaines routes, notamment en province, devenaient impraticables, que les lignes de chemin de fer étaient perturbées, ralenties voir abandonnées. Cela a donc totalement paralysé les déplacements au sein du pays, coupé parfois certaines familles en deux et ralentis considérablement la consommation intérieure du fait de l'incapacité du pays à acheminer les produits du commerce maritime ou de la production nationale vers certaines zones du pays.

Cela a amené à des défaillances importantes dans les sites de soins et les infrastructures énergétiques qui ont eu pour conséquence des incendies, des pannes d'électricité, des machines en panne et qui ont parfois coûté la vie aux patients des sites médicaux. Mais une catastrophe encore plus importante aurait pu arriver : un incident nucléaire. La production d'énergie translave était essentiellement portée sur l'énergie atomique, et il faut reconnaître que le pays disposait d'un certain savoir-faire. Cependant, avec l'augmentation incontrôlée du taux de chômage, avec la pénurie de main d’œuvre qualifiée dans ces secteurs stratégiques, mais complexes, la qualité des inspections et des rénovations des centrales nucléaires étaient médiocres, si ce n'est insuffisante. Le risque d'un incident nucléaire était réel, et par chance, cela n'a, a notre connaissance, pas eu lieu.

Ce sont également les infrastructures de défense du pays qui ont pâti de cette situation. Le manque d'entretien dû à cette crise de l'emploi sans précédent et la baisse drastique des effectifs au sein de l'ensemble des corps de métiers ont abouti à ce que les infrastructures militaires se délabrent, à un manque criant de ravitaillement au sein des bases, que ce soit en termes de munitions ou de biens alimentaires. Les témoignages nous rapportent des pistes de décollages défoncées, des portes électriques totalement bloquées, des systèmes de ventilation et de chauffage hors d'usage et une qualité de l'hygiène et de la propreté au sein des liens en chute libre. Les stations radars, les centres d'observation et de commandements coupés de certains sites, les informations au sein de l'armée circulaient au ralenti, les ordres se perdaient et les consignes qui parvenaient à leurs destinataires étaient partielles.

Il est peu surprenant que dans un tel état de délitement de la capacité du pays à gérer sa défense et ses infrastructures critiques, la Translavya scientiste ait subi des attaques facilement prévisibles et une déroute totale, là où elle aurait pu organiser une défense bien plus efficace si ses dirigeants n'avaient pas été si inconscients. C'est là que nous arrivons aux conséquences et au point de bascule de l'Histoire récente de la Translavya.

Les relations entre la junte loduarienne et le régime totalitaire d'Anslav étaient en premier lieu cordiales et allaient vers une coopération au titre de la "fraternité des peuples socialistes". Cependant, les initiatives diplomatiques de la République Sociale Fédérative de Translavya ont rapidement déplu au "Loduarian Pig". Lyonnars ne supportant assez peu en règle générale que son monopole de la visibilité d'une volonté de leadership du monde socialo-communiste soit remise en question et reprise par une autre nation, les relations se sont petit à petit dégradées jusqu'à ce que lors d'un sommet portant sur la création de l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme, la République Sociale Fédérative de Translavya entre en opposition frontale avec la junte loduarienne et la critique ouvertement au devant l'ensemble des participants, au sein de sa propre capitale.

Les représentants de la République Sociale Fédérative de Translavya finirent par claquer la porte et partir du sommet, alors que le dictateur GERAERT-WOJTKOWIAK devait à cet instant déjà préparer sa vengeance. La Translavya fasciste et scientiste continue sa politique étrangère basée sur le bruit et la démonstration d'une prétendue force, et le régime axe son réarmement sur le nombre, à l'image des dictatures soviétiques du siècle passé. Le bruit court que le pays envisage une politique horrifiante dans son espace géographique d'Eurysie de l'Est, une colonisation d'un "espace vital" par l'expansion militaire et des politiques de peuplement coloniale, donc de déportation et de nettoyage ethnique. C'est alors que, sans que les évènements ne soient clairs pour beaucoup, et dans une telle précipitation que les raisons nous échappent encore aujourd'hui, la folie finit de mettre à bas le sens commun du régime scientiste et ses dirigeants commettent l'irréparable, leur arrêt de mort : ils bombardent des centrales nucléaires loduariennes.

Cet évènement tragique cause un certain nombre de morts sur le territoire de la junte loduarienne, met, mais aussi en grave danger, l'ensemble des populations d'Eurysie de l'Ouest en les exposant à une propagation massive de particules radioactives par les vents et par les courts d'eau. Les nations voisines de la junte loduarienne réagissent promptement et distribuent massivement des comprimés d'iode à leurs populations, mais les informations provenant des autorités militaires de la junte se font rares et la gestion de la crise est masquée à la communauté internationale. Personne ne sait si le pays a réussi à gérer efficacement ou non la crise, mais le résultat est là : la République Sociale Fédérative de Translavya est devenue un paria sur la scène internationale.

Dans les temps qui suivent ce désastre, la Loduarie prévoit une riposte. En l'espace de quelques jours, des civils, mais aussi les forces armées des pays afaréens ou pays possédant des territoires afaréens remarquent le déplacement d'une importante flotte de guerre le long des côtes du continent. Celle-ci descend jusqu'au cap de Mpanga et remonte le long de la côte est jusqu'à arriver en Mer Blême. La suite est connue, des bombardements ont lieux contre des installations militaires du régime scientiste, et l'armée en état de délabrement n'a pas su réagir. La confusion règne au sein de l'appareil militaire de la République Sociale Fédérative de Translavya et la junte loduarienne lance une invasion du territoire par le nord.

Les nations de l'Organisation des Nations Démocratiques, restées jusqu'ici plutôt en retrait et ayant pour la plupart rappelé leurs personnels diplomatiques décident de réagir et forment une coalition internationale composée de l'ensemble des membres des traités ondiens, de la Confédération du Kölisburg, de l'Empire de Lykaron et du Duché de Gallouèse. Leurs opérations militaires, elles, se déroulent au sud et les forces du régime, sont prises en étaux.

Comme dit précédemment, l'appareil militaire de la République Sociale Fédérative de Translavya était totalement désorganisé par la dégradation des infrastructures, le manque de moyens humains et des pistes de réarmement hasardeuse et archaïque. La population, anesthésiée par des décennies de propagandes, n'a que peu de conscience politique, mais beaucoup savent tout de même que ce régime est un régime oppressif et qu'il n'y a aucun intérêt à le défendre. Il a existé, bien-sûr, des soutiens indéfectibles des administrateurs oligarchiques d'Anslav, mais ils n'ont eu que peu d'impact, en dehors de crimes commis contre les populations qui n'ont pas pris parti pour le régime. Devant la déroute de ses armées qui ne pouvaient que difficilement communiquer entre elles, qui ne pouvait pas anticiper efficacement les mouvements adversaires et qui étaient totalement désorganisées et sans logistique efficiente, dans une ultime tentative de se sauver, le régime à appeler la mobilisation générale de toute la population, appel très largement ignoré et même entravé par des mouvements de citoyens soutenant les forces étrangères.

Mais comme tout n'est jamais ni noir ni blanc, certaines troupes censées libérées le territoire translave du régime scientiste ont, elles aussi, commises des crimes. Les armées opérant au sud étant soumis à des règles strictes et une couverture médiatique internationale, les opérations se sont déroulées dans le respect des populations civiles et dans un esprit de libération du territoire. Anticipant déjà l'après, les forces du sud ont cherché à créer un climat favorable à l'établissement d'un État démocratique favorable aux nations de la coalition internationale, manœuvre impliquant donc un bon traitement des civils et une image de "libérateurs".

Côté nord, la zone de guerre a été bien moins médiatisé de manière libre. Fidèles aux méthodes de la junte, les loduariens ont très certainement commis de nombreux crimes de guerre, comme ce fut le cas en Cherchérie, au Mokhaï et dans bien d'autres pays. Peu d'informations nous sont parvenues, mais les réfugiés ont fait état du caractère effrayant des armées rouges au nord. Les deux forces finissent par se rencontrer environ au centre du pays, et la capitale, Anslav, est prise par les forces communistes. L'après commence, et cela sera l'objet du chapitre suivant.

579
Blague de Polk (13)


Deux tatares, un Translave et un Mesolvardien menacent d'en venir aux poings dans le désert. Un Polk curieux s'approche et demande :

— Mais pourquoi vous battez vous ?
— C'est une querelle territoriale d'une grande importance, répondent les deux tatares, ce salaud cherche à me voler ma terre !

Embarrassé, le Polk propose d'arbitrer le conflit :

— Peut-être pourriez vous partager à égalité.

Les deux tatares sont enchantés par l'idée, ils se penchent et chacun repart avec un cailloux.


La morale : la morale de cette plaisanterie est qu'à l'est de la Polkême, les terres sont stériles et laides, et le peuple tatare se les dispute comme si elles avaient la moindre valeur.
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Sécurité nationale | Affaires étrangères | Justice | Politique intérieure


Discord Leaks, Episode 1 : La Translavie ne sera qu'une

A la suite de la mort du dictateur loduarien, une série d'officiels tanskiens ainsi que d'alliés et partenaires principalement de l'Organisation des Nations Démocratiques ont révélés plusieurs informations et détails provenant de canaux de discussions gouvernementaux à propos de crises et d'incidents avec la Loduarie. En compilant cela aux informations déjà publiées, le Sea Street Journal revient sur ses fois où l'Eurysie et le monde ont évités la guerre.

10 MAI 2016
Le 6 décembre 2014, les premières élections libres avaient lieux sur le territoire de la République translavique (RT), moitié méridionale de l'ancienne Union des Républiques Socialistes de Translavya (URST), aujourd'hui divisée en deux. Au nord, le pouvoir fantoche de la Démocratie communiste de Translavya (DTC) entamait sa seconde année sous protectorat loduarien par des festivités en l'honneur de la libération ayant eu lieu entre aout et septembre 2014. Ces scènes auraient pu ne jamais avoir lieu car à cette époque, le territoire de l'ancienne URST aurait pu être traversé par la guerre.

Le dictateur, ou petit père des peuples eurysiens, question de point de vue, de la Loduarie Communiste est mort assassiné par les siens le 30 mars dernier. A la suite de sa mort, une série d'officiels tanskiens, pour la plupart encore en activité, s'exprimant presque exclusivement sous anonymat, ainsi que des officiels d'autres pays membres ont révéls au Sea Street Journal une série de détails jusqu'ici encore peu connus sur ces crises, ses incidents et ses tensions, en deux mots ces fois où le monde a évité la guerre. A cela se sont ajoutés des partages de messages et de réunions, en visio-conférences et en présentiels, entre diplomates et militaires onédiens. En particulier, nombre des détails ont été obtenus à partir d'informations et de canaux de discussions issus d'une application intergouvernementale sécurisée propre à l'OND : Discord. Pour des raisons de difficultés d'obtentions des informations et des détails, l'affaire ne sera pas publié par ordre chronologique des événements. Episode 1 : la non-guerre de Translavie.


La Translavie a été libérée par deux forces différentes dans le cadre de la guerre de Translavie, débutée le 30 juillet 2013 par la Loduarie Communiste. Elle fait suite à des insultes répétées entre les deux diplomaties et la décision loduarienne de vouloir punir les dirigeants translaves tout en démontrant la supériorité loduarienne sur le communisme eurysien. L'opération, dénommée Fouet Violet fait plus de 250 morts Translaves, principalement militaires, à la suite d'une importante attaque de missiles balistiques et de croisières. Tirés depuis la mer ainsi que l'oblast de Zladingrad alors occupé, elle provoque le déclenchement d'une réplique translave sur la flotte sans dégât d'une part, et sur la Loduarie d'autre part. Cette seconde partie atteindra la capitale, Lyonnars, ainsi que la centrale nucléaire de Klialine le 1er août. Le 15 août, après des infiltrations de forces spéciales, la Loduarie déclenchera une invasion terrestre de la Translavie en réalité planifiée et prévue avant même la réplique translave qui ne servira que de justification a posteriori du régime, comme en témoigne les déploiements loduariens à Zladingrad ensuite utilisés pour l'invasion. Mais Zladingrad et le Kolcovo sera l'occasion d'un autre épisode.

Dès le 10 août, Le Norjien rapporta que le gouvernement fédéral, et surtout la Première ministre Kaja Kallas tenta en vain de retenir le pouvoir de l'URST de répliquer, sans réussir. Le journal révélait aussi indirectement que des discussions, avec le gouvernement loduarien ont eu cours avant même la frappe loduarienne. Toutefois en réalité le gouvernement était aussi au courant des possibilités de répliques translaves. En effet, un officiel tanskien, ancien haut diplomate, nous présenta un enregistrement audio avec un translave, vraisembablement ministre ou conseiller ministériel, dont il taira le nom. La discussion a lieu le 30 juillet au matin, à cette date, Tanska ayant suivi le suivi du convoi loduarien vient d'alerter le pouvoir translave sur la forte probabilité d'une frappe. Frappe à venir dont Tanska était en réalité déjà au courant par discussions avec la Loduarie.


Tanskien : "On [l'OND] va t'offrir une chance d'être libre d'inquiétude la Loduarie pour un moment. Gâche pas tout.
Translave : Est ce que la flotte tanskienne peut nous communiquer les positions des navires loduariens ?
Ta : Pour quoi faire ?
Tr : Pour tirer des missiles de croisières contre ses navires
Ta : On va t'offrir une chance je viens te dire
Tr : Donc je fais rien c'est ça ? Mais je comprends pas là....Il faut bien que je riposte. Mais sans toucher son territoire.
Ta : A tes risques et périls ça. Nous ce qu'on va faire c'est faire en sorte que tu sois le cadet des soucis de la Loduarie donc d'être libre d'inquiétude. Vous pourrez vous venger plus tard. Inutile de faire ça à la hate.
Tr : Il ne s'agit pas de se venger. Il s'agit de me défendre, détruire ses missiles et engins de lancements. Me venger serait le laisser me détruire pour ensuite le détruire à son tour. Ce n'est pas notre but...Me comprends tu ?
Ta : Oui. Si tu veux frapper la flotte loduarienne nous ne saurions t'en empêcher, mais Tanska ne le soutiens pas.
Tr : Tanska et ses principes à valeurs variables. Il faudrait sincèrement se décider au lieu de me faire patauger dans le doute.
Ta : Non ce que tu dois comprendre c'est qu'on ne déclare pas de une guerre comme on veut pour le bon plaisir des beaux yeux des gens, sinon on serait déjà en Loduarie depuis belle lurette. Tu verras bien ce qu'on fait pour commencer. Et croit moi que la Translavie sera le dernier des soucis de la Loduarie à cet instant.
[FIN DE l'EXTRAIT]


Ce dont parle l'officier tanskien est la préparation d'un blocus naval de Zladingrad ainsi que d'un ultimatum, qui sera déclenché par l'Organisation des Nations Démocratiques le 31 juillet via la résolution 78 du Conseil Général de l'OND, au lendemain des frappes loduariennes et de leur réplique translave. Cet extrait témoigne donc d'une diplomatie tanskienne des plus actives directement avec le pouvoir translave dans le but d'éviter la réaction du pays, discussions qui échoueront. Il s'agit là du premier pas dans l'engrenage qui frôlera la guerre en Translavie.

A ce moment là, comme le rapporte un ancien député conseiller du ministre des Affaires étrangères cité par le Norjien "On était à deux doigts d'ordonner une frappe sur les sites de lancement Translave puis de proposer aux responsables de l'attaque de se rendre à des forces spéciales tanskiennes pour pouvoir être jugé correctement". Si le 10 août cette situation est encore théorique, le 15, des premiers parachutistes tanskiens, caratradais et gallésants devaient décoller de Ny-Norja pour la Translavie. En effet, dès le déclenchement de la réplique translave, le Duché de Gallouèse approcha l'OND pour monter une force d'intervention et de désarmement du pouvoir Translave. Cette prise de contact fut le second engrenage. En une poignée de jours, une force multilatérale composée majoritairement d'Etats de l'OND ainsi que de partenaires gallésants se forma par les airs sur les territoires tanskiens et caratradais de l'isthme tandis qu'une force navale entamait son transit. Dans le même temps, la Loduarie entamait les préparatifs de son invasion à grande échelle. La course à la capitale allait débuter, et elle serait perdue par les forces démocratiques. En l'espace de quelques semaines, et jusqu'au 17 septembre, les deux forces s'engagèrent dans deux opérations distinctes, une loduarienne depuis le nord, une OND-Gallésante depuis le sud, s'emparant notamment du port d'Anapol, depuis capitale de la RT.

Mais alors, Tanska n'aurait fait que réagir à l'action loduarienne ? En réalité, pas complètement. Dès le mois de février 2013, les diplomates et officiels tanskiens montrent des premiers signes d'agacements à l'égard de la posture diplomatique translave. En mars, lors de discussions internes, plusieurs diplomates ironisent sur le besoin de "démocratiser la Translavya", suivi par deux diplomates d'une autre nation onédienne non-eurysienne. Dès avril, des militaires réfléchissent à des opérations de perturbations internes du pays pour limiter son influence dans la région. En mai, des premières rencontres ont lieu sur l'hypothèse d'une intervention limitée en cas d'agression translave dans la région. Ce que reconnait un officier alors en poste à Ny-Norja, aujourd'hui basé ailleurs dans la Fédération : "avec la Translavya on s'attendait au pire. On ne se préparait pas à l'envahir, on se préparait à éteindre les feux qu'ils allaient lancer. Le pays était dirigé par des pyromanes, on prévoyait déjà d'être les pompiers de la région". Le feu finira par venir d'ailleurs.

Cette séquence précédent l'attaque loduarienne est avant tout composé d'éléments éparses et vraisemblablement assez mineurs au sein du gouvernement et des Etats-Major tanskien. Jusqu'en juillet, aucun préparatif militaire concret, c'est-à-dire déplacement de matériel et de personnel, n'est effectué, caractérisant une absence d'inquiétude sérieuse mais seulement une prise en compte de la situation. Le déploiement de la flotte loduarienne changea tout suivi ensuite de l'attaque contre-attaque balistique.

Ces mois précédents l'agression loduarienne puis le déclenchement de la double opération, loduarienne d'une part, coalisée de l'autre a néanmoins provoqué en Tanska d'importants changements. Tout d'abord, cela a entraîné dans les ministères concernés un intérêt particulier sur le pays. "On a accumulé un nombre de données en quelques mois qu'on avait pas vu depuis des années pour un seul pays", reconnaissait un diplomate tanskien spécialisé sur l'isthme et sa région. Lors d'une conférence privée donnée en octobre 2015 sous la règle de Chøtom House, impliquant une anonymisation des propos, un haut fonctionnaire proche de la première Ministre avouait que "sans les actions diplomatique de la Translavie avant l'agression loduarienne, nous n'aurions jamais eu le niveau de connaissance et de vigilance sur le pays permettant de déclencher l'inv...la libération du pays. Quelque part, ils nous ont eux même aidé à ce qu'on puisse intervenir par la suite". Interrogé lors de cette même conférence sur l'étendu de la préparation théorique de Tanska à intervenir avant l'accélération liée déclenchement de l'attaque loduarienne, le haut fonctionnaire botta en touche.

Soldat tanskien dans Anapol, juillet 2013

Deux documents audios, issus à nouveau de ce groupe Discord, mais cette fois-ci interne au gouvernement tanskien, nous pouvons même estimer qu'il n'était pas impossible que Tanska ait prévu une action limitée avant la fin de l'année 2013. Mis bout à bout, tous ces éléments dressent le portrait d'une administration en réalité relativement "bien préparée à tous les scénarios" comme dira un officier supérieur en marge d'un sommet à Ny-Norja en janvier 2014. Pour autant, cet ensemble pose une autre question principale, celle de l'objectif visé.

Et il s'agit la de l'élément principal de notre enquête. Tanska n'avait pas de projection à long terme concernant la Translavya avant l'été 2013. C'est peu après l'invasion, alors que la ligne de contact avec la Loduarie est effectuée et qu'un quartier général temporaire s'installe à Anapol que la position tanskienne commence à se dessiner. Et elle est surprenante. En septembre 2013, alors que des négociations ont débutés avec la Loduarie sur le sort de la Translavie (elle dureront plus d'un an avant d'aboutir à la rupture par les reconnaissances de la RT ou de la DTC, Tanska reconnaissant la RT le 16 septembre 2014), une discussion entre hauts gradés onédiens à Anapol révèle un début de position tanskienne : Tanska proposait de forcer la main à la Loduarie pour intervenir.

Officier d'un Etat membre de l'OND : "Il nous faut la capitale.
Officier tanskien : "Elle est derrière la ligne de contact, il [Lorenzo] ne changera pas d'avis. Tout ce qu'on a obtenu est déjà un miracle. Et encore une fois, ce n'est pas grave si on ne récupère pas tout. On fonde une armée là-bas, on provoque la Loduarie à la faute et utilise ça pour réunifier la Translavie sur une base de guerre de défense puis réunification
Off 1 : Oui, mais il ne faut pas céder à ses caprices, il faut le pousser à bout, à la faute
Off Ta : On forcera à en commettre une, et on aura notre justification. Mais sur le principe, vous êtes d'accord sur une conférence avec la Loduarie pour l'instant ?
Autre officier d'un autre Etat membre : Oui, pourquoi pas
Off Ta : Après on va être clair, dès que possible, on met en place un blocus aérien et maritime sur la livraison de tout personnel et matériel sur la zone d'occupation loduarienne. Il ne peut pas se permettre d'autant se diviser que nous, il n'en a pas les moyens.
Off 3 : Complètement d'accord.
Off 2 : Je soutiens le blocus direct, on ira plus tard
[FIN DE l'EXTRAIT]

Interrogé sur cet extrait, deux officiers des renseignements tanskiens ont niés avoir eu des informations sur de telles discussions. Aucun officiel onédien n'a non plus souhaité commenté l'extrait. Contactée, l'armée indique qu'il s'agit la sans doute d'un montage. Un haut gradé tanskien présent à Anapol en janvier 2014 a lui reconnu que des discussions ont "bien eu lieu" sur une intervention armée pour unifier la Translavie "mais qu'elles n'ont été qu'exploratoires" et "sans aucun soutien de la part du Gouvernement". Les officiers en question n'auraient alors eu que des discussions limitées, presque internes, sans réel soutien pour une offensive. En Translavie même, l'automne 2013 connait une importance croissance des moyens tanskiens. Progressivement, la force de maintien de la paix monte de 2 000 a plus de 10 000 hommes et réservistes en quelques mois tandis que près de 40 appareils sont déployés à Ny-Norja, en novembre 2013. Un record. A cette même date, un total de 4 navires de guerre et un bâtiment amphibie, originellement déployé en manche Blanche sont présents dans la région, officiellement en transit. Nous sommes alors au maximum des tensions avec la Loduarie dans la région, quelques mois seulement après l'opération en Translavie mais aussi l'ultilatum lancé sur Zladingrad. A ce moment, un diplomate le reconnaissait "on pensait que ça pouvait déraper, et vite. Je ne dirais pas qu'on était prêt ni qu'on le souhaitait, mais on s'y attendait".

La réalité pourrait être toute autre pour une seule raison. Le premier janvier 2014, Tanska, aux cotés de Teyla et de Caratrad, interviennent collectivement lors de la guerre civile du Valkoïnenland pour mettre fin à la création d'un Etat fasciste en formation. Pour Tanska, cette opération mobilise une des deux brigades alors actives, le groupe aéronaval et d'importants moyens matériels. En d'autres termes, autant de moyens qui ne seront pas disponible ailleurs, dont en Translavie. D'après les informations récupérées parmi les Discord Leaks entre Tanska et un Etat membre de l'OND, cette fois-ci à niveau ministériel, Tanska aurait, en janvier 2014, atteint ses capacités maximales de projection. Sous entendu, plus de capacités disponible ailleurs au delà de forces de maintiens. Plus encore, lors de discussions, un chef de cabinet ministériel tanskien aurait aussi signalé que l'intervention au Valkoïnenland a pu être effectuée aussi rapidement "parce que le matériel et les hommes étaient prêt". Une brigade entière prête au déploiement un jour de nouvel an.

En compilant plusieurs images satellites et articles de presses locales en décembre 2024, Sea Street Journal a pu arriver à la conclusion que la 46e brigade, celle déployée a Konstantinopolis dès le 3 janvier, avait préparer ses équipements près du port dès la première semaine de janvier. Si l'embarquement a été tardif et déclenché seulement lors de la prise de décision d'intervenir sur demande Teylaise, cela traduit une préparation préalable. S'agissait-il de préparations théoriques face à l'évolution de la situation au Valkoinenland ou de préparatifs pour déployer la brigade ailleurs, les Discords Leaks ne permettent pas de le savoir, pas plus que les officiers ayant répondus à nos sollicitations.

Vraisemblablement, c'est le Valkoïnenland qui mit fin aux idées d'une guerre d'unification translave. Après le mois de janvier, les effectifs aériens tanskiens à Ny-Norja diminuent rapidement, au point de revenir à la normal dès février. Les discussions sur Discord a propos de l'unification semblent disparaitre dès janvier, le calendrier politique de la mise en place d'élections prenant le dessus. En suspens reste néanmoins la raison souhaitée par de nombreux officiels pour une réunification de la Translavie, à la limite même d'une guerre avec la Loduarie. Élément surprenant, sinon manquant des éléments à notre disposition, aucune discussion évoquant l'unification translave ne mentionnait de guerre en Eurysie occidentale.
Seul un ministre avouera, en discussion privée avec deux élus du même camp, que Tanska ne souhaitait pas "avoir mis fin à l'occupation loduarienne de Zladingrad à coté de chez nous au nord du continent pour se retrouver avec une nouvelle occupation loduarienne à côté de chez nous à l'autre bout du continent." Un officier des renseignements reconnaissant que Tanska avait "donné une ligne rouge à la Loduarie pour ne pas se retrouver avec des forces loduariennes dans notre voisinage en échange d'une absence d'exportation chez des voisins de la Loduarie. Ils l'ont trahis, comme à chaque fois."

Près de trois ans après la guerre de Translavie, il n'y a plus de loduariens en DTC, bien que celle-ci existe toujours. Pour plusieurs officiels tanskiens, la DTC n'est aujourd'hui "même plus un sujet d'inquiétude", du fait de la croissance économique de la RT et de la récente mort de Lorenzo. L'un d'eux avouant qu'on "avait imaginé le pire, pour peu il faut l'avouer".

HRPLes discussions citées ont bel et bien eu lieu. Le contenu de ces discussions est remanié à la marge pour le rendre cohérent.
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