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[Presse] La Presse papier makotane - Page 4

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Un article de presse en trois colonnes avec deux illustration qui sont des photographie en demi teinte ou tramage noir et blanc. Sur la première on voit une perquisition de policedans un cagibi, elle est légendée de l'indication suivante qui en donne le contexte et présente les personnages : " Descente de police par un shérif local et ses hommes dans une boutique pornographique clandestine dissimulé dans une arrière salle". Sur l'autre on voit un shérif brandir la couverture d'un magazine et elle est légendée : "Un shérif tenant un exemplaire saisi du Poirier Kahtanais"

Ce Péril Pornographique qui nous menace, In Les Nouvelles du Makota, le 24/04/17

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Le texte en bloc
Ce Péril Pornographique qui nous menace
Comment lutter contre l'invasion pornographique kahtanaise qui submerge le Makota ?
Magazines de charme, romans érotiques, cassettes de films au contenu explicite — voire vidéos tournées maison — sans oublier les jouets sexuels qui, aujourd’hui, se retrouvent dans tous les milieux, y compris les plus honorables comme les maisons religieuses ou les pensionnats pour fille les plus prestigieux… On ne compte plus le matériel pornographique circulant discrètement et illégalement dans tout le pays. Cette enquête se propose de revenir sur cette invasion ou épidémie qui, depuis quelques années, frappe notre bon vieux Makota, menace ses fondements moraux et risque, par là même, d’ébranler gravement l’ordre social et d'accélérer sa décadence.
La pornographie : de quoi parle-t-on concrètement, et pourquoi l’interdit-on ?
Avant toute chose, il convient de nous montrer rigoureux sur les définitions. Le mot « pornographie », issu du grec porneia, fait référence à la prostitution et à l’inconduite. Mais pourquoi la distingue-t-on de la prostitution, et pourquoi en fait-on un objet de honte et de prohibition, alors que la prostitution elle-même est fréquente et son recours considéré comme acceptable et que l’inconduite privée est, la plupart du temps, tolérée ? La réponse est simple : partout où vivent les hommes, marqués par le péché originel, il y a du vice, et ce vice peut prendre des formes multiples, y compris dans l’usage que l'on peut faire des organes de la génération. Or, on distingue deux catégories : les vices inévitables, qu’il faut encadrer — comme la prostitution, les jeux d’argent ou l’ivrognerie — et les vices absolus, que l’on peut et doit extirper complètement, tels que la consommation des drogues ou les impiétés. La pornographie relève naturellement de ce second ordre : elle peut être interdite et, si les autorités restent vigilantes — gardes-frontières comme forces de police —, elle peut être totalement chassée du territoire. Car, pour l’essentiel, elle est importée, même si quelques studios clandestins locaux existent mais sont d'une influence très limitée.
Dans sa substance, la pornographie se présente sous des formes diverses, mais elle vise toujours le même objectif : permettre à l’utilisateur de se livrer à une simulation sexuelle sans relation réelle. Tantôt elle agit par la vue ou l’imagination — romans, revues, films — tantôt elle stimule directement les organes de la génération, par l’usage de « jouets » sexuels. Quelle qu’en soit la forme, la finalité demeure identique : la recherche d’un plaisir dénué de finalité et donc contre nature et illégitime, à savoir la masturbation.
D’où vient la pornographie, et où est-elle produite ? Que contient t-elle ?
On distingue deux circuits. Le premier est interne : celui des studios clandestins makotans. Leur production, tout à fait illégale et sciemment criminelle, car tout makotan sait les dangers de la pornographie, varie selon des thématiques bien définies mais toujours hautement déviantes : On y trouve presque aucun contenus dits « classiques », c'est à dire entre un homme et une femme et selon les modalités naturelles, et en général il s'agit d'inversion masculine ou féminine, ou bien de pédophilie, zoophilie, nécrophilie, scatophilie, ou encore ces enregistrements extrêmes que l’on appelle snuff, où se mêlent violence aggravée et viol. Les autorités ne les ignorent pas : la police d’État s’efforce de les démanteler, et il arrive que des opérations spectaculaires aboutissent à des arrestations. Mais ces victoires sont éphémères et ne suffisent pas à faire disparaître durablement une offre qui, bien que rare et chère, n’en reste pas moins gravement déviante et d'autant plus difficile à saisir qu'elle est discrète et se partage entre initiés des mêmes cercles de débauches que l'on nomme libertins. L’exemple le plus connu reste celui de M. Henry Hubert, ancien producteur de Mlle Dominique Dalila, chef du Parti Progressiste, qui a été soupçonné d’avoir dirigé un studio de ce genre. Les enquêteurs estiment que nombre de ses productions mettaient en scène la Mlle Dalila elle-même mais masquée, l’identification étant fondée sur des concordances de détails physiques relevés par des spécialistes. L’affaire prit fin lorsque, après des émeutes provoquées par ses agissements odieux, ses locaux furent incendiés et lui-même retrouvé pendu au lustre de son bureau une fois parti un groupe d'émeutiers armés et déterminés à faire cesser ce scandale .
Mais à côté de cette production locale, limitée et extrême, il existe une autre menace, bien plus massive : la pornographie étrangère. Celle-ci, plus « douce » dans ses formes, est aussi plus accessible et abondante. Son origine principale est le Grand Kah. Nul ne sait encore comment elle pénètre sur notre territoire ni comment se structurent les réseaux de distribution au sommet de la filière, mais le fait est indéniable : elle inonde aujourd’hui le Makota. Chaque semaine ou presque, des boutiques érotiques clandestines sont investies, et l’on y découvre, empilés à foison, romans, revues, films et jouets sexuels, souvent en langue japonaise, la principale langue du Kah, mal ou pas traduite. Tout ce matériel, une fois inventorié et expertisé, est systématiquement détruit par le feu. Prenons l'exemple du magazine : « Le Poirier kahtanais » qui tire son nom d'une curieuse posture copulatrice assez acrobatique. Il s'agit d'un magazine de charme à destination exclusive du Makota et dans lequel on voit des courtisanes célèbres se livrer à toutes sortent de révélation lubriques et de photographies de charme souvent pornographique même selon les standards mondiaux.
Les jouets sexuels pénètrent dans les maisons religieuses et les institutions pour jeunes filles
Que l’on ne s’imagine pas que les dames soient immunisées contre ce mal et totalement indifférentes à la vague pornographique qui submerge aujourd’hui notre pays. C'est tout l'inverse. Il n’est pas nécessaire de revenir sur les scandales réguliers qui éclaboussent tel ou tel couvent, lorsque l’on découvre qu’une ou plusieurs religieuses — parfois la supérieure elle-même — ont été arrêtées dans un bordel et le plus souvent lesbien. Ce fut encore le cas au début de ce mois, lors des rafles anti-terroristes consécutives à l’attentat du FLFM. Il ne s'agit pas de lancer la pierre, et nous savons combien le combat pour la pureté est ardu et combien la tentation rôde, mais il ne faut pas, pour autant, être dans l'idéalisation des mœurs de ces dames.
Mais, si l’on peut admettre que l’on rencontre dans certains établissements spécialisés une clientèle pour le moins inattendue, il semblerait que le phénomène soit encore plus préoccupant en matière de pornographie que de prostitution. Que ce soit dans les prisons pour femmes — tenues, comme l’on sait, par des religieuses —, dans les couvents ou dans les pensionnats, les rapports des bureaux des shérifs sont formels : il suffit d’une descente inopinée pour saisir des quantités impressionnantes de matériel électronique prohibé et de contenu pornographique très varié.
Ce constat a profondément marqué M. Paul Hautin, shérif du comté de Les-Pin que nous avons interrogé pour cette enquête. « Avant de lire la note de la police des mœurs et de me mettre à la recherche de ces objets, j’étais loin d’imaginer que ces dames, soeurs et demoiselles nourrissaient de tels appétits. Je dois bien avouer que cela a entaché l’estime que j’avais pour les membres du beau sexe, y compris les femmes honnêtes, et même pour les religieuses. C’est à croire que les prostituées, que je fréquente beaucoup du fait de ma profession, sont finalement beaucoup plus franches et honnêtes dans leurs perversions», nous confie-t-il, effaré. Le shérif ne cache pas non plus son inquiétude : « Je partage l'opinion de l'Académie des Sciences et je suis persuadé que ces objets détraquent notre jeunesse, surtout féminine. Nous devons donc intensifier la chasse à tout cela. Quand on lit le bulletin de l’Académie sur les dangers de la pornographie, cela fait vraiment froid dans le dos. » Et de conclure, non sans répondre à certaines accusations : « Je sais que d’aucuns nous reprochent de faire preuve d’indiscrétion et de retirer quelque plaisir pervers de ces perquisitions intimes que nous opérons dans les couvent et les pensionnats. Mais il n’en est rien. Notre seule motiva-

tion est de protéger la jeunesse, et plus généralement les femmes qui sont des êtres très influençables. C’est pourquoi nous devons tout mettre en œuvre pour que ces objets et ces pratiques ne soient jamais considérés comme normaux. Sans cela, on peut être certain que le nombre d’hystériques et de lesbiennes va exploser. Ces folles pourraient finir par détruire notre société plus sûrement encore que pourrait le faire les plus dangereux des communistes si nous les laissions agir. »
Que dit l’Académie des sciences du Makota sur les effets de la consommation de pornographie ?
La Science a parlé, et ses conclusions sont formelles. Voici, en substance, comment l’on pourrait résumer le dernier rapport de l’Académie : la pornographie détruit le cerveau. Pire encore que la simple pollution solitaire, elle dérègle profondément le circuit de la récompense et transforme l’homme en une créature efféminée, ridicule et risible, et la femme en une dévergondée pulsionnelle, folle, désobéissante et enragée. Concrè-tement, les hommes sous l’empire de ce mal honteux et corrupteur perdent toute volonté de conquête, de puissance et de dépassement. Ils ne cherchent plus à séduire la femme, ni à lui apporter la satisfaction matérielle, sociale et sexuelle à laquelle elle a droit. Ils délaissent les arts virils, développent un goût excessif et déplacé pour ce qui relève du magistère féminin. De tels hommes finissent, tôt ou tard, par s’invertir : actifs d’abord, la nature opposant une certaine résistance, ils succombent finalement et adoptent la position passive. L’histoire est formelle : c’est la multiplication d’ho-mmes de cette espèce qui a provoqué la chute des plus grands, des plus beaux et des plus moraux empires.
Chez la femme, les effets sont différents, parfois inverses, mais tout aussi graves. Une jeune fille qui se laisserait pervertir par la consommation de pornographie et de matériel électronique associé finira invariablement par développer des comportements hommasses et agressifs. Elle se verra envahie, en permanence, par des désirs irrépressibles d’impureté, lesquels viendront parasiter tous les aspects de son existence. Bientôt, elle cherchera à troquer sa robe contre des vêtements d’homme et, l’esprit embrouillé par la confusion morale, elle en viendra à vouloir user de femmes comme en use un homme.
L’Académie souligne que c’est à la pornographie seule — et non à une quelconque cause génétique ou culturelle — que l’on doit imputer l’incroyable proportion de femmes inverties que l’on trouve au Makota depuis qu'il existe des outils statistiques pour la mesurer : près de 5 % de la population féminine, si l’on en croit les études les plus sérieuses. Elle est catégorique : pour libérer ces femmes de leurs appétits contre nature, il faut les éloigner de la pratique pornographique et du vice solitaire, ce qui suppose d’intensifier la surveillance dans les institutions pour filles, les prisons et les maisons religieuses.
Que penser du parti progressiste et de sa position non scientifique de « porno-scepticisme » ?
On ne sera guère surpris d’apprendre que Mlle Dalila et ses soutiens se déclarent favorables à la légalisation de la pornographie, et que l’on trouve même, parmi eux, certains esprits dévoyés qui réclament que l’on dispense des cours d’« instruction sexuelle » à l’école. Pour Mlle Saint-Paul, l’emploi de jouets sexuels serait même bénéfique a son confort de vie, et présenterait, selon elle, des effets anxiolytiques majeurs. Nous ne prendrons pas la peine de réfuter cette ineptie ; nous nous bornerons à rappeler à nos lecteurs que Mlle Saint-Paul est une invertie notoire, et que, de son propre aveu, elle fut l’amante malheureuse et maltraitée de Mlle Vautrin, chef des terroristes du FLFM. Sans le savoir, cette femme détraquée illustre parfaitement, par son exemple, les dangers que la pornographie fait peser sur notre société. Notons toutefois que certaines figures du parti progressiste partagent notre opinion. C’est le cas de l’industrielle hommasse et invertie Mlle Poulin qui estime, comme nous, que la pornographie doit être prohibée — ce qui ne l’empêche pas, dans le même souffle, d’exiger que « toutes les sexualités soient légales, y compris celles que désapprouve l’Église ».

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Un article de presse en trois colonnes avec qautre illustration qui sont des photographie en demi teinte ou tramage noir et blanc. Sur la première on voit des femmes terroristes et elle est légendée : " Mlles Menoville et Vautrin posant pour la caméra dans le cadre de leur film de revendication de l'enlévement". Sur la duexiéme on voit des nonnes déplorer les conséquences matérielles de l'attentat  et elle est légendée : Les religieuses de la maison Sainte-Aurore constatent les dégâts ". La troisième photographie montre Une femme masculine et armée tenir une jeune fille lycéenne dans une mains et elle est légendée : "Passage du film où Mademoiselle  Claudine Menoville montre qu'elle tient la jeune demoiselle Lefranc en otage. " et la quatrieme montre deux nonnes, une jeune et une plus agées dans une scéne très équivoque et elle est légendée : " Mlle Menoville alors novice avec sa supérieure et amante"

ENLEVEMENT ARMÉ : LE FLFM A ENCORE FRAPPÉ !, In Les Nouvelles du Makota, le 27/04/17

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Le texte en bloc
ENLEVEMENT ARMÉ : LE FLFM A ENCORE FRAPPÉ !
Le groupe terroriste enlève la fille du Vice-Président dans une institution religieuse, les autorités réagissent fermement
Dans la nuit du 26 au 27 avril, aux alentours de deux heures du matin, un commando déterminé et parfaitement organisé a investi Sainte-Aurore, un établissement d'enseignement pour filles très réputé . Il s’est dirigé droit vers le pensionnat du lycée et y a enlevé Mlle Jeannine Lefranc, seize ans, fille du vice-président François Lefranc. L’opération a été menée par Mlle Claudine Menoville, bien connue de la police des moeurs comme de la psychiatrie.
Le groupe aurait quitté le territoire national dans la nuit, en passant par l’Empire du Nord, pour une destination inconnue — peut-être l’Icamie. Aucune revendication n’a été émise dans l’immédiat, mais Mlles Menoville et Vautrin, le chef du groupe, ont par la suite déclaré qu’elles prendraient désormais en charge l’instruction de la jeune fille, et ce jusqu’à ce que le vice-président Lefranc consente à démissionner. Le président de la République aurait déjà fait savoir qu’il refuserait toute démission de son vice-président dans un tel contexte et a promis de mettre fin au régime de tolérance que le Makota avait laissé se mettre en place durant ces cinquante dernières années dans la logique de l'ouverture au monde.
Le déroulé des faits tel que nous le connaissons
Il est exactement deux heures du matin lorsque deux véhicules se présentent devant les grandes portes du couvent. Le premier, une vieille berline puissante tout juste volée dans un garage des alentours, ronronne dans la nuit ; au volant, une femme cagoulée, vêtue intégralement de noir. Derrière, un fourgon transporte pas moins de dix terroristes, toutes du beau sexe, elles aussi habillées de noir et travesties en pantalon et accessoires masculins et armées jusqu'aux dents. La berline manœuvre pour se placer, puis sa conductrice en descend, bloque l’accélérateur et la lance à toute vitesse contre les grandes portes. Sous le choc, les battants cèdent dans un fracas de bois et de fer, et le véhicule finit sa course en allant s’encastrer dans le lourd mur du cloître, bâti d’épaisses pierres de taille.
Toutes les femmes descendent du fourgon. Tandis que deux d’entre elles surveillent l’entrée et tracent la marque du FLFM à l’aide d’un pochoir, le reste du commando pénètre dans l’enceinte. La sœur portière, dont la cellule se trouve à proximité immédiate, sort, armée d’un fusil de chasse à canons juxtaposés, mais elle est rapidement désarmée et battue. Le groupe progresse sans hésitation vers le pensionnat : il connaît les lieux, l’opération a été minutieu-sement préparée. Elles montent à l’étage des chambres des élèves de Seconde, assaillent la religieuse surveillante que le bruit venait à peine de tirer du sommeil, et se dirigent aussitôt vers la chambre n° 18, occupée par Mlle Lefranc et trois de ses camarades. La jeune fille n’oppose aucune résistance et est saisie, et quelques uns de ses effets personnels sont rassemblés à la hâte et emportés avec elle. Tout le commando regagne alors le fourgon, qui s’éloigne à vive allure. Les hommes du shérif n’arriveront sur place qu’une dizaine de minutes plus tard. Le fourgon, incendié et vide, sera retrouvé vers la fin de la nuit.
La revendication du FLFM
Le mode opératoire, précis et expéditif, rappelle celui employé lors de l’attentat éclair de Ranch-le-Grand, au début du mois, qui coûta la vie à une cinquantaine d’innocents venus assister à une conférence de la Ligue de Protection des Traditions (LPT) — mouvement présidé par le vice-président — dans son antenne locale. Ce seul modus operandi suffisait presque à authentifier l’attaque. Mais les revendications, parvenues en début d’après-midi, ont levé tout doute : il s’agissait bien d’un nouvel attentat du Front de Libération de la Femme Makotane (FLFM). La vidéo, étonnamment soignée, montre Mlle Jeannine Lefranc, en uniforme scolaire, encadrée par Mlles Menoville et Vautrin, dans une mise en scène calculée. Les deux femmes prennent tour à tour la parole : Mlle Menoville revendique l’action sur ordre de Mlle Vautrin, qui confirme. Dans un échange aussi lunaire que répugnant, elles annoncent être « ensemble » et n’hésitent pas à s’embrasser devant la caméra, confirmant, s’il en était besoin, que Mlle Vautrin conserve ses mœurs dépravées et que Mlle Menoville, malgré ses nombreux internements, n’est nullement guérie de son trouble, qui est le même. Elles proclament alors, parodiquement, leur intention d’ouvrir leur propre établissement d’éducation pour y instruire les jeunes filles selon leurs « principes » : liberté de pensée, libre disposition de son corps, liberté d’aimer en dépit des interdictions divines et autres choses semblables tout droit venues d'Eurysie.
Nous , la rédaction des Nouvelles du Makota, n’avons pas à servir de porte-voix aux thèses du FLFM. Retenons seulement que les ravisseuses n’entendent pas relâcher la fille du vice-président tant que celui-ci n’aura pas quitté ses fonctions. L’opération est, de toute évidence, un coup de maître en communication, d’autant que, cette fois, aucune victime n’est à déplorer.
Le FLFM, par calcul ou par bonté d'âme, n’a pas menacé d’exécution Mlle Lefranc, préférant brandir la menace de la pervertir si ses conditions — la démission du vice-président — ne sont pas remplies. La démission du Vice-Président était déjà l’exigence formulée lors du précédent attentat ; faute d’obtem-pérer, le vice-président avait alors laissé exécuter l’un de ses directeurs locaux au motif qu'il ne négociait pas avec les terroristes.
Le président Irreville annonce un projet de loi contre la Décadence a venir dans la semaine
Peu après avoir visionné la vidéo de revendication, le président de la République, M. Jean Irreville Senior, a pris la parole à la Chambre des Opinions. Il a dénoncé le féminisme en général et le lesbianisme militant en particulier comme de véritables menaces pour la sûreté nationale et l’ordre public. Reconnaissant la part de responsabilité des autorités, y compris la sienne, celle de son père et de son grand-père, dans la mollesse qui a permis à certaines femmes de se croire autorisées à porter atteinte aux familles des représentants de la Nation, il a affirmé son refus catégorique d’accepter la démission du vice-président. Il a annoncé son intention de présenter sans délai une loi mettant fin à toutes les indulgences accordées aux invertis en général et aux tribades en particulier, avec pour objectif, à terme, de rétablir intégralement le statut de la femme tel qu’il était lors de la fondation du Makota, notamment en revenant sur les tolérances permettant aux veuves et aux vieilles filles d’administrer elles-mêmes leurs biens — disposition, a-t-il souligné, qui n'ont jamais été constitutionnelles, et qui a pu donner à certaines des idées fausses sur le rôle social qu'elles devaient jouer.
Enfin, le président a promis un vaste programme de généralisation des thérapies de conversion, assorti d’une lutte énergique contre le péché de Sodomie et de Gomorrhie. Son discours s’est achevé sous l’ovation des représentants des Ligues, largement majoritaires à la Chambre des Opinions, tandis que les progressistes affichaient leur consternation. Le Vice-Président, pour sa part, et à la demande du Président, s'est abstenu de prendre la parole pour ne pas se donner en spectacle et ainsi donner satisfaction aux terroristes. Il s'est contenté d'une courte déclaration écrite indiquant qu'il ne se soumettrait jamais au diktat des terroristes.
Les réactions dans la société civile
Les évêques, actuellement réunis en Concile pour traiter de questions canoniques, ont interrompu temporairement leurs travaux pour « saluer le courage du président de la République d’oser enfin prendre les mesures que ses regrettés père et grand-père n’avaient pas jugé bon d’adopter ». Ils ont toutefois rappelé avec fermeté que les affaires concernant le clergé devaient être exclusivement traitées par les autorités ecclé-siastiques, conformément à la Constitution, laquelle stipule qu’un clerc ne peut être jugé que par le Concile ou l’un de ses membres, sauf dans le cas où sa faute serait d’ordre politique. Ils se sont également déclarés favorables à une augmentation considérable du nombre de lits disponibles dans les hôpitaux psychiatriques, voire à la création d’institutions entièrement consacrées au traitement de l’inversion par le moyen des thérapies de conversion. Les prélats ont par ailleurs insisté sur la nécessité de faire passer la sodomie et la gomorrhie du statut de crimes à celui non seulement de vice spirituel mais aussi pathologies reconnues par la loi, estimant que seule une approche médicale pouvait apporter un traitement efficace et empêcher les rechutes. Sur ce point, ils sont rejoints par le Conseil général de l’Ordre des médecins qui, dans une déclaration tout juste publiée, a annoncé l’organisation prochaine de formations d’aliénistes spécialisés afin de répondre à la demande, tout en se déclarant confiant dans les résultats à venir, compte tenu des avancées considérables réalisées par la science en la matière.
Les progressistes sont consternés
Mlle Saint-Paul, présidente de l’APLAM — l’une des principales associations progressistes — et qui, il y a encore quelques jours, se trouvait en garde à vue à la suite de la rafle opérée dans les bordels lesbiens dans le cadre de l’enquête visant le FLFM, a livré une courte communication. Les larmes aux yeux et la voix brisée, visiblement sous le coup d’une vive émotion, elle a supplié le président Irreville de revenir sur sa décision de persécuter les minorités politiques et sexuelles, affirmant que celles-ci désapprouvaient totalement les actions terroristes du FLFM. Elle a également imploré Mlles Vautrin et Menoville de rendre Mlle Lefranc à son père et de se constituer prisonnières. Dans un registre voisin, Mlle Poulin — figure éminente du parti progressiste et principal soutien financier de celui-ci — a demandé instamment que l’on ne lui retire pas le contrôle de ses entreprises, rappelant que c’est à elle, et non à des cousins éloignés, que son père les avait transmises. Elle a ajouté, la voix enrouée par l'émotion, que supprimer le statut particulier des veuves et des vieilles filles reviendrait à placer en minorité perpétuelle toutes les femmes non mariées, quelle qu’en soit la raison, et elle a affirmé avoir prouvé sa capacité à administrer les entreprises paternelles en toute autonomie, avec profit et une croissance tout à fait comparable à celle de ses concurrents.
Enfin, Mlle Dalila, chef de file du parti, ou du moins son égérie et sa figure emblématique, a longuement pris la parole. Elle n’a pas hésité à dénoncer ce qu’elle qualifie de surréaction des Ligues, accusant le président Irreville de servir d’« idiot utile » à leurs manœuvres, en croyant naïvement que s’allier les Ligueurs pourrait servir les intérêts des Ranchers et du Makota. Pour elle, il n’est pas question de céder : il faut poursuivre le combat plus que jamais, tout en refusant de tomber dans le piège de la violence. Cela implique, a-t-elle martelé, de ne prendre parti « ni pour Mlles Vautrin et Menoville, ni pour le président Irreville et son ligueur de vice-président ». Elle a répété à plusieurs reprises que la lutte pour le Progrès et contre les Ligues devait continuer, dans la paix et le calme, et que ces vexations,
qui ne sont pas les premières, ne seraient pas non plus, hélas, les dernières. Et que les Progressistes, surtout les femmes, devaient impérativement perdre cette habitude détestable de pleurnicher à la moindre contrariété que les Ligueurs et leurs supplétifs ne manquent pas de leur infliger, et plutôt y voir de quoi intensifier leur combativité pour un Makota plus juste.
Profilage de Mlle Claudine Menoville
Jusqu’à présent, Mlle Vautrin demeurait la seule figure véritablement identifiée du FLFM. Cependant, avec l’acte commis hier et sa revendication aujourd'hui, une nouvelle figure émerge : Mlle Claudine Menoville. Son nom était, comme on pouvait s’y attendre, inconnu du grand public, mais non de la justice. Comme pour le cas de Mlle Vautrin, tout laisse à penser que nous sommes ici face à ce que la criminologie qualifie de criminel-né, doublé — il n’est pas nécessaire d’en douter — d’une tribade pulsionnelle et congénitale. Nous avons rassemblé pour nos lecteurs toutes les informations que nous avons pu obtenir ces dernières sur cette malheureuse femme au profil pour le moins perturbé. Mlle Claudine Menoville naquit en 1984 et est aujourd’hui de trente-trois ans. Elle est la fille de M. Jean Menoville, important rancher du Plateau Oriental et membre de la Chambre foncière, que nous avons pu joindre de justesse avant la clôture de cet article. Depuis des années, M. Menoville a presque renié sa fille, bien qu’il ait financé à maintes reprises des thérapies de conversion ainsi que ses frais de vie et qu’il se déclare prêt à couvrir les frais d’un futur internement, fût-ce à vie. À ses yeux, sa fille « est folle et devrait être traitée comme telle, plutôt que pendue comme un criminel lorsque l’on finira par l’attraper ». Quand il évoque l'enfance de sa fille, il en parle comme d' « un véritable garçon manqué » et affirme avoir souvent eu des démêlés avec le shérif et les religieuses à cause du goût prononcé de sa fille pour le travestissement et la bagarre, et ce dès le collège. Au lycée, l’indiscipline chronique, le refus d’obéissance, les scandales liés à ses « jeux de pensionnat » et son travestissement régulier la font passer d’une institution à l’autre. Elle est finalement placée à la maison spécialisée de Sainte-Mylène, où elle se fait oublier.

Son diplôme de fin d'étude en poche, la jeune demoiselle Menoville est orientée vers un noviciat de complaisance, solution habituelle lorsqu’une fille ne peut être mariée et que l’on ne sait que faire d’elle. Si Mlle Menoville ne manquait pas de foi ni d’un certain sens spirituel, elle ne possédait guère la vocation, ainsi que son père le souligne : « Elle m’écrivait qu’elle n’arrivait absolument pas à demeurer calme et douce et surtout pure et chaste. En cela, elle n’était pas différente de la plupart des filles de là-bas, y compris les professes et la supérieure elle-même. » On murmure d’ailleurs que cette supérieure, une certaine Mère G., figurait parmi les femmes arrêtées lors des rafles dans les bordels lesbiens au début du mois. Malgré tout, et parce que les noviciats de complaisance ont, chez nous, des obligations de résultats, Mlle Menoville prononce ses vœux en 2004, à l’âge de vingt ans, prenant le nom de sœur Madeleine, tout en entretenant, parallèlement, une relation amoureuse et charnelle régulière avec sa supérieure. Celle-ci, d'ailleurs, l’initie au monde de la nuit et à la prostitution lesbienne. C’est dans ce cadre que sœur Madeleine rencontre Mlle Vautrin, alors simple courtisane au service des messieurs, mais qui « prenait ses plaisirs » dans les clubs lesbiens.
Par la suite, le comportement violent et licencieux de sœur Madeleine lui attire tant de problèmes qu’elle choisit de défroquer. Elle se fait alors engager comme « garçonne », c’est-à-dire courtisane à destination des femmes, dans le même établissement lesbien où elle avait connu Mlle Vautrin et que celle-ci continua de fréquenter assidûment, jusqu’à devenir sa cliente puis son amante. Quelques temps plus tards, les deux femmes finissent par vivre ensemble sous le même toit. M. Menoville raconte : « Un jour, je suis venu la voir discrètement pour m’enquérir de son état. Après tout, c’est ma fille, défroquée ou non, et comme je payais le loyer de la maison, je me sentais en droit de demander des comptes. Je suis tombé sur Mlle Vautrin, une femme dont j’avais moi-même sollicité les services intimes… C’est une chose curieuse que de partager avec sa fille les mêmes goûts en matière de femmes… Je n’y suis plus retourné depuis ; c’est elle qui venait me voir lorsqu’elle avait besoin d’argent. » Et de conclure : « Ma fille est folle et turbulente, mais je ne la crois pas capable de tuer qui que ce soit. D'ailleurs, aucune preuve ne montre qu'elle ai tué quelqu'un. Mlle Vautrin a une très mauvaise influence sur elle, sitot éloigner d'elle ma fille se tiendra mieux. Je veux seulement qu’on l’arrête et qu’on l’interne, ou bien qu’on lui permette de reprendre ses vœux. Je suis convaincu qu’elle pourrait redevenir une bonne religieuse, surtout une fois guérie de sa maladie. »


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Un article de presse en trois colonnes avec deux illustration qui sont des photographie en demi teinte ou tramage noir et blanc. Sur la première on voit un père et une fille se retrouvant et étant entourés d'hommes du shérif,  et elle est légendée : " Mlle Jeannine Lefranc dans  les bras du Vice-Président, son père, au moment où la jeune fille est retrouvée au lieu convenu". Sur la deuxième on voit deux femmes enlacées, dont l'une est blonde porte une tenue masculine et un verre d'alcool dans la main et l'autre est brune et est habillée d'une crinoline et elle est légendée : "  Mlles Menoville (à gauche) et Vautrin (à droite), le « couple » à la tête de l'organisation terroriste FLFM"

Mlle Lefranc a été libérée : Le projet de loi contre l'inversion est annulé, In Les Nouvelles du Makota, le 30/04/17

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Le texte en blocMlle Lefranc a été libérée : Le projet de loi contre l'inversion est annulé
La jeune fille a été rendue à son père, le Président renonce à son projet de loi de lutte contre les mauvaises mœurs.
Il aura fallu près de trois jours pour que les terroristes du Front de Libération de la Femme Makotane consentent à relâcher Mlle Jeanine Lefranc, fille du Vice-Président de la République, qu’elles avaient enlevée lors d’une opération nocturne contre l’institution pour jeunes filles Sainte-Aurore. Dans la foulée, le président Irreville a annoncé renoncer au projet de loi qu’il s’apprêtait à déposer, lequel visait à renforcer les prérogatives de la police des mœurs et à interdire, de facto, les bordels invertis et autres lieux interlopes tolérés jusqu’alors.
Bien que nous ne disposions d’aucune preuve formelle, il paraît évident que Mlles Vautrin et Menoville viennent de remplir leur part d’un accord occulte conclu entre le groupe terroriste et la présidence. Cela expliquerait que la Chambre des Opinions et ses représentants ligueurs se soient contentés de protestations de pure forme à l’annonce de cette décision.
Rappel des faits
Dans la nuit du 26 au 27 avril, l’institut pour filles Sainte-Aurore, situé dans une banlieue huppée de Sainte-Régine, capitale du Makota, fut attaqué par un commando masqué, entièrement vêtu de noir et composé exclusivement de femmes. Après avoir enfoncé la grande porte au moyen d’une voiture-bélier, le groupe s’infiltra par le cloître, non sans maltraiter la sœur portière qui tentait de leur barrer le passage. Elles gagnèrent rapidement l’aile des dortoirs, repérèrent la chambre de Mlle Jeanine Lefranc et l’enlevèrent avant de disparaître dans la nuit à bord d’un fourgon, retrouvé incendié quelques heures plus tard.
Le soir même, Mlle Vautrin, chef du FLFM, et Mlle Menoville, meneuse du commando, diffusèrent une vidéo de revendication. Elles y annonçaient qu’elles ne relâcheraient leur otage que si le Vice-Président démissionnait. Leur hostilité tenait à ce qu’en tant qu’extrémistes féministes et lesbiennes politiques, elles refusaient la nomination d’un chef ligueur à ce poste, alors que le président Irreville avait clairement affiché son intention de gouverner avec leur appui.
Le président avait alors rétorqué qu’il n’accepterait jamais la démission du Vice-Président dans de telles conditions. En représailles, il annonça son intention de déposer une loi renforçant la lutte contre les mauvaises mœurs, prévoyant notamment l’interdiction des maisons closes inverties et la généralisation des thérapies de conversion pour tous ceux convaincus de sodomie ou de gomorrhie. Le texte devait aussi supprimer la faculté, aujourd’hui largement tolérée dans plusieurs comtés, pour les veuves et vieilles filles sans ascendants de gérer elles-mêmes leurs biens sans passer par un tuteur légal en la personne du parent mâle le plus proche (frère, fils ou cousin).
Cette annonce provoqua un véritable vent de panique au sein du Parti progressiste : pleurs, appels à la clémence et manifestations d’émotion, conformément à la propension à l'hystére de cette formation dirigée pour l’essentiel par des femmes. Tandis que Mlle Dalila, chef du parti, conservait un ton combatif et presque guerrier, Mlle Saint-Paul, présidente de l’APLAM et lesbienne notoire, livra un discours larmoyant, suppliant les autorités de ne pas faire payer à une minorité innocente les crimes d’un groupe isolé. Mlle Poulin, principal soutien financier du parti, se lamenta quant à la perspective de perdre ses fonctions dirigeantes dans les entreprises paternelles, qu’elle administre en vertu de son statut de vieille fille — en réalité c'une lesbienne hommasse bien connue dans le monde de la courtisanerie —, craignant d’être placée sous l’autorité de cousins éloignés qu'elle ne connait qu'à peine et qui détruire l’œuvre entreprise par son père et ses ancêtres et qu'elle tente temps bien que mal de poursuivre.
Du côté de la Chambre des Opinions, majoritairement ligueuse, comme de la Chambre foncière, acquise depuis toujours aux ranchers, l’accueil réservé à ce projet de loi fut des plus favorables. Il ne faisait guère de doute qu’un tel texte aurait été adopté sans difficulté, d’autant que le clergé, par la voix des évêques, s’était publiquement déclaré favorable à cette réforme, rejoint par le Conseil de l’Ordre des médecins, qui se disait prêt à mobiliser ses aliénistes et à mettre en œuvre les thérapies de conversion les plus modernes.
Un dénouement inattendu
Tout changea ce matin. De très bonne heure, M. Lefranc, entouré d’hommes du shérif de Sainte-Régine, retrouva sa fille à l’endroit convenu : un réduit fermé à clé, où elle avait été laissée à dessein par ses ravisseuses. On imagine le soulagement du Vice-Président et, plus largement, du gouvernement. M. Lefranc annonça qu’il garderait sa fille à la maison quelques jours avant de la renvoyer à Sainte-Aurore, désormais placée sous la surveillance permanente d’un détachement du shérif de la capitale. Il précisa également qu’il n’en voulait pas aux religieuses de l’établissement, dont la mission était d'instruire les jeunes filles et non pas, assurément non pas de leur prodiguer une défense armée efficace.La jeune fille fut immédiatement auscultée par un médecin et les comptes-rendus de l'auscultation révéla que l'intégrité physique de Mlle Lefranc avait été respectée durant ses trois jours de captivité. Mais le médecin déclara néanmoins qu'un suivi spirituel et psychologique seraient certainement nécessaires et que l'on ne pouvait pas exclure que la jeune fille n'ai été mise en contact avec des perversions graves.

Le Président abandonne son projet de loi avant même de l'avoir déposé au Congrès
Il n’aura pas fallu deux heures au président de la République pour annoncer aux Chambres que, « au regard du contexte subitement apaisé, cette loi, certes très bonne et nécessaire, perd son caractère d’urgence et peut donc attendre mon prochain mandat ». La Chambre des Opinions, mécontente mais résignée, en prit acte sans heurts ; la Chambre foncière comprit parfaitement la situation et approuva la décision, tandis que la Chambre censitaire, hostile au texte, saluait pour ainsi dire son renvoi sine die. Les évêques et l’Ordre des médecins, pour leur part, n’ont pas fait de déclaration à ce jour. Du côté du Parti progressiste, le soulagement fut considérable ; les félicitations fusèrent. Mlle Dalila salua « un retour au bon sens » ; Mlle Saint-Paul, qui manifestement pleurait encore mais de joie (« ce sont les nerfs », nous assura-t-elle), déclara que « l’espoir venait de renaître pour un Makota plus juste et plus inclusif ». Mlle Poulin, bien qu’aux côtés des deux autres au sein du « triumvirat progressiste » réuni pour la conférence de presse, se garda, quant à elle, de tout commentaire développé.
Un accord passé avec les terroristes ? Une mise en scène politique selon M. Vèque
À présent que ce chapitre semble clos, on est en droit de se demander si l’on n’a pas assisté à une mise en scène savamment orchestrée, et si le projet de loi du président Irreville n’avait pas pour seule fonction d’être retiré en échange de la restitution de Mlle Jeanine Lefranc. C’est en tout cas l’opinion de M. Vèque, chef du Parti productiviste et maire de Sainte-Régine, Capitale du Makota, et grand absent médiatique de l’affaire, qui eut tout loisir de s’interroger sur ce curieux manège politique. L’entretien, prévu de longue date et mené par un de nos journaliste économique spécialisé dans les questions industrielles, aborda prioritairement ces sujets. Mais, pressé de donner son avis sur l’affaire, M. Vèque déclara : « Le coup du FLFM était un véritable coup de maître, il a surpris tout le monde, gouvernement compris. Le président Irreville aurait, en quelque sorte, paniqué — si tant est qu’un homme tel que lui puisse paniquer — et réagi par la férocité avec ce projet de loi. Son objectif secret était certainement que ces diablesses du FLFM rendent la fillette en échange de l’annulation des représailles. Car je suis intimement convaincu que ce texte était une représailles. Je pense qu’il a voulu leur faire peur, et je suis convaincu qu’il a réussi. Je ne dis pas que ces demoiselles sont peureuses : elles sont hystériques, c’est certain, et désaxées sexuellement, c’est évident, mais je ne les crois pas craintives. Mais, pour quiconque le connaît au moins un peu, Jean Irreville III est un homme qui impressionne ; même un vrai homme peut légitimement le redouter, lui et sa colère, alors des femmes isolées… » Et lorsqu’on lui demanda si le président Irreville avait réellement l’intention de faire adopter cette loi pour renforcer les pouvoirs de la police des mœurs et lutter contre le Progrès, M. Vèque fut catégorique : « Jean Irreville n’a jamais eu l’intention de promulguer une telle législation. Les ranchers ne sont pas les ligueurs : ils ne sont pas puritains, ils tiennent avant tout à leur liberté, à leur souveraineté et à leurs traditions. La législation actuelle, qui est la leur, correspond exactement à ce qu’ils désirent. En vérité, Irreville ne cherche à faire aucune réforme : pour lui, comme pour tous les ranchers, la situation est idéale. Cependant, il a décidé de régner avec les Ligues, et il lui fallait donc leur donner des gages, sans compter que c'est la propre fille de leur chef qui a été enlevée ; il aurait pu très bien leur sacrifier les sodomites si ces demoiselles n'avaient pas cédé. Cela dit, cela ne s’est pas fait, et il n’y a donc pas lieu de poursuivre sur ce
sujet. Je dirais seulement que si Irreville avait cherché l’alliance avec nous, les productivistes, et non avec les ligueurs, il n’aurait jamais proposé une telle loi. Pour notre part, nous estimons que la législation actuelle est satisfaisante en matière de mœurs, et sans doute même un peu trop restrictive ; le problème réside plutôt dans les libertés économiques et financières […] ».
Une vidéo déconcertante du FLFM conclut l’affaire de l’enlèvement et du projet de loi avorté
Alors que nous nous apprêtions à boucler notre édition, nous venons de recevoir un film mis en ligne ce soir même sur un grand hébergeur international. Nous remercions nos sources de nous en avoir transmis rapidement une copie. On y voit Mlles Vautrin et Menoville, l’une dans les bras de l’autre (voir photo ci-dessus), confortablement installées sur une banquette, tandis qu’une chanson électro-pop se fait nettement entendre en arrière-plan, sans doute venue de la pièce voisine. Mlle Menoville, toujours travestie en homme, tenue qu'elle ne semble plus quitter depuis qu'elle a jeté son habit de religieuse aux orties, savoure visiblement un verre de scotch, tandis que Mlle Vautrin déclare, un peu hilare et manifestement grise :
« Au regard de la situation actuelle, et pour ne pas donner l’idée que le Front de Libération de la Femme Makotane est indifférent à la condition de la femme en général, et de la femme lesbienne en particulier, il a été décidé du renvoi de Mlle Lefranc parce que… » Elle se tourne alors vers Mlle Menoville, qui lui souffle quelques mots à voix basse, en souriant, avant de conclure : « … parce qu’elle n’a pas le profil requis pour demeurer avec nous ! »
Suit un éclat de rire partagé avec Mlle Menoville, puis un long baiser appuyé. Mlle Vautrin reprend : « Nous n’abandonnons absolument pas la lutte armée et la violence, mais… j’ai accepté de faire plaisir à une vieille et tendre amie… » Elle se tourne vers Mlle Menoville, qu’elle intime au silence d’un geste étonnamment autoritaire et immédiatement respecté. Puis elle ajoute : « … et non, on ne dira pas son nom... Le combat ne fait que commencer, et de nouveaux morts réactio-nnaires et phallocrates vont bientôt arriver. Cette fois, nous n’écouterons personne, le Makota ne pourra être libéré de la dictature des Ligues et des Ranchers que par l’extrême violence et la terreur. Que toutes les filles intéressées, et qui, contrairement à Mlle Lefranc, ont le profil, prennent contact avec nous. Vous nous trouve-rez dans les réseaux makotans lesbiens d’Icamie. Bisous, à bientôt. » Puis, se levant et entraînant Mlle Menoville par la main : « Allez, viens, chérie, on va danser. » La vidéo s’interrompt donnant l’impression d’un enregistrement improvisé et brouillon.



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Un article de presse en trois colonnes avec une illustration qui est une photographie en demi teinte ou tramage noir et blanc. On voit trois belles femmes en robes de gala et aux visages identiques installées dans un salon élégant et elle est légendée : "Trois des dix « demoiselles Fallots » qui attendent leur client et amant dans la salle centrale du bordel des Améthystes."

Le bordel des Améthystes, première maison close de clones  ?, In Les Nouvelles du Makota, le 4/05/17

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Le texte en blocLe bordel des Améthystes, première maison close de clones  ?
Longtemps secret et réservé à un club très privé, ce bordel de clones devient public
Il y a trente-cinq ans, M. Robert Fallot, un sulfureux propriétaire de maisons closes, lançait dans la plus grande clandestinité un projet aussi illégal qu'immoral : un « élevage » de clones d'Améthystes Castelage à finalité prostitutionnelle. Pour ce faire, il organisa l'insémination d'embryons, clonés à partir de la fille d'Arthur Castelage, sur pas moins de dix prostituées. Celles-ci, grassement payées pour abandonner l'enfant à la naissance et tenues au secret le plus strict, ignoraient qu'elles étaient plusieurs à porter le même « enfant de M. Fallot ».
Durant les quinze premières années de ces « Améthystes », M. Fallot aurait élevé les clones de manière convenable, leur offrant même les services d'une nonne prestigieuse comme préceptrice. Cependant, dès que ses protégées atteignirent l'âge de quinze ans, il commença à les prostituer dans une maison close secrète, où elles étaient la seule et unique offre. Ce « bordel de clones » est demeuré un secret bien gardé pendant vingt ans, jusqu'à la mort récente de son créateur et le recensement organisée par l' « authentique » Améthyste en début d'année. Le testament de feu M. Fallot fait de ses dix « filles » les propriétaires de l'établissement où elles se prostituent encore aujourd'hui. L'existence de ces « demoiselles Fallot » est illégale et leur statut juridique, jusqu'à présent incertain. Faut-il les reconnaître comme des femmes à part entière ? Sont-elles makotanes ou carnavalaises ? Autant de questions que nous aborderons dans cet article.
Qui était M. Fallot ?
Monsieur Fallot était fils et petit-fils de tenanciers de maisons closes, et il en possédait lui-même près d’une trentaine à Sainte-Régine. Il était notamment le propriétaire des Jardins de Sapho, ce sulfureux bordel lesbien récemment mis en lumière par la rafle qui y fut menée à la suite des attentats du Front de Libération de la Femme Makotane (FLFM), groupe terroriste sapphique réputé entretenir des relations avec ce club. On peut également citer le Donjon des Expiatrices, établissement à la fois sadomasochiste et lesbien, ainsi que d’autres maisons plus classiques. Très vite, M. Fallot acquit la réputation d’un novateur, original dans ses propositions commerciales en matière de débauche.
Né en 1927, il se fit connaître à la fin des années 1940 en ouvrant le premier bordel réginois exclusivement consacré aux travestis, avec un cabaret dédié aux spectacles transformistes. Cette maison close d’un genre nouveau, nommée Le Piège, connut un grand succès. M. Fallot eut même l’intelligence de commander des études « scientifiques » affirmant que le recours à des prostitués masculins travestis ne constituait en aucun cas un acte inverti, mais demeurait parfaitement hétérosexuel. Presque simultanément, il ouvrit les Jardins de Sapho qui, s’ils sont aujourd’hui un bordel lesbien généraliste, étaient alors un club à garçonnes destiné aux femmes fortunées d’âge mûr se découvrant tardivement lesbiennes, phénomène courant au Makota.
Le lancement de « l’élevage »
C’est en 1985, à l’âge de 55 ans, que M. Fallot, alors en villégiature en Icamie, entendit parler de l’initiative de M. Castelage d’implanter gracieusement des embryons clonés de sa fille. S’inspirant de cette idée, il fit appel à dix femmes, recrutées séparément dans ses établissements, soigneusement choisies pour leur discrétion et leur absence d’attachement durable aux enfants qu’elles pourraient porter. Toutes furent indemnisées fort généreusement et purent quitter la prostitution pour mener une vie plus ordinaire en échange de quoi, elles devaient oublier le service qu'elles avaient rendues. Chaque femme crut être la mère unique et véritable de « la fille de M. Fallot », alors qu’en réalité, aucune ne l’était : toutes avaient porté le même embryon cloné d'une fille carnavalaise. Les dix enfants, parfaitement identiques, furent séparés dès la naissance et confiés à une pouponnière unique, sous la surveillance exclusive de trois religieuses compromises avec M. Fallot. Ces nonnes, clientes régulières des Jardins de Sapho et du Donjon des Expiatrices, faisaient officiellement fonctionner l’établissement comme un simple orphelinat ; en réalité, il s’agissait d’une pouponnière à courtisanes, expérience totalement inédite en son genre.
Au bout de quelques années, les trois nonnes débauchées ne purent plus assurer seules l’enseignement raffiné requis pour former ces futures courtisanes. On fit alors appel à une autre nonne du nom de Soeur H. et qui était une préceptrice célèbre, estimée, à la réputation sans tache et considérée comme modèle de sérieux et de pureté. Elle avait, en effet, obtenu des résultats excellent pour le redressement moral de jeunes filles-mères et, plus tard, pour l'instruction artistique et culturelle poussée de filles de bonnes famille, notamment dans la Maison Saint-Aurore, une institution prestigieuse réservée aux filles de l'élite du pays. Or, cette femme n’était autre qu’une habituée du Donjon des Expiatrices, où tout les mardi et jeudi soir, sous le pseudonyme évocateur de la Serpillière, elle se livrait à des pratiques masochistes les plus extrêmes et dégradantes, ce qui la fit connaître d'une certaine population libertine de la capitale et donc de M. Fallot. C'est elle qui enseigna les lettres et les arts à ces dix clones et qui, de jeunes filles ordinaires et ignorantes, en fit de véritables courtisanes pleines de finesse, de créativité et d'esprit.

Le projet faillit avorter dès l’ouverture
Sœur H., recrutée comme préceptrice, après des années de loyaux services, finit cependant par manifester des signes d’instabilité morale et psychique. Prise de scrupules aussi soudains que dangereux, elle alla tout révéler au bureau du Shérif de Sainte-Régine. Mais M. Fallot eut la chance que l’officier de service ce jour-là, l’adjoint V., fût l’un de ses clients fidèles dans ses établissements les plus discrets. Ce dernier s’arrangea pour consigner la déposition de manière si incohérente qu’elle parut relever du délire. Le docteur D., lui aussi membre du réseau, conclut sans difficulté à l’aliénation de la religieuse et organisa son internement psychiatrique d'office, écartant définitivement tout obstacle à l’œuvre de M. Fallot, qui, nous le voyons par cette affaire mais il y en eut d'autres, disposait de puissants mécènes parmi les notables de Haute Société et les importants de l’administration.
Selon nos informations, Sœur H. aurait subi les traitements médicamenteux et expérimentaux les plus violents, dont certains — comme la trépanation — furent depuis abandonnés. Elle aurait terminé sa vie dans un état lamentable, rendue presque incapable de parler et réduite à jouer avec ses excréments tout en réclamant sa mère en pleurant. Nous évoquons cet épisode parce que tous les protagonistes sont aujourd’hui décédés. Si certaines lectrices reconnaissent en Sœur H. leur ancienne préceptrice, la rédaction leur recommande humblement de se souvenir que cette femme, malgré ses dérives, consacra sa vie à Dieu et aux nécessiteux, et qu'elle tenta un geste de réparation. Elle est peut-être sauvée à l’heure qu’il est, ce qui n'est assurément pas le cas des autres membres du réseau si ce que l'on appris par ailleurs et qui ne regarde pas cette affaire se révèle exact... Quant à celles qui ont connu « la serpillière » au Donjon des Expiatrices, qu’elles sachent qu’il n’est jamais trop tard pour se convertir et faire pénitence — selon les modalités exigées par l’Église, et non les prescriptions invalides de ce bordel que vous feriez bien de ne plus fréquenter.
L’ouverture du Bordel des Améthystes
Quelques semaines après l’internement de Sœur H., le Bordel des Améthystes ouvrit enfin ses portes. Nous somme alors en 1997. Une trentaine d’hommes âgés, d’environ soixante-dix ans pour la plupart, millionnaires de l’industrie, assistèrent aux enchères du dépucelage des dix courtisanes clonées. Tout cela était évidemment illégal et relevait de la police des mœurs, mais l’établissement, extrêmement discret, bénéficiait, comme on l'a vue de la protection d’un réseau puissant dans l’administration. Par la suite, la clientèle s’élargit peu à peu, devenant moins sélecte à mesure que la « marchandise » perdait de sa « fraîcheur » et donc de sa valeur. À la mort de M. Fallot, au début de l'année, le lieu est devenu une maison discrète mais connue de tout le monde libertin de la capitale. L’aspect sulfureux et transgressif des origines a en bonne parti disparu mais il demeure une attraction nocturne pour les curieux en quête d'expériences particulières.
De sources sûres, nous savons que la police des mœurs connaissait parfaitement l’existence du Bordel des Améthystes. Si elle n’y fit jamais de descente, c’est d’abord parce que l’endroit était protégé en haut lieu, mais aussi parce qu’au Makota les maisons closes jouissent d’un statut quasi-sacré. Surtout, nul ne savait que faire de ces clones : fermer les yeux évitait donc d’avoir à affronter le problème en face. C'est ainsi que jusqu'à aujourd'hui l'endroit était un secret de polichinelle mais il n'en va plus de même depuis que Mlle Améthyste Castelage, la « vraie », a lancé un plan de recensement de ses clones. C'est à cause de cela, mais aussi du testament de M. Fallot que l'affaire du Bordel des Améthystes a pu enfin éclater au grand jour, révélation favorisée, comme nous l'avons dit, par la mort de ceux qui auraient pu être inquiétés.

Les dix filles de Monsieur Fallot...
Heureuse nouvelle que l'ouverture du testament de M. Fallot, car il établit les dix clones Améthystes comme ses filles naturelles et leur lègue intégralement le bordel où elles officient comme courtisanes. Jusqu’alors, ces jeunes femmes n’avaient aucune existence juridique et auraient pu, en conséquence, être traitées comme de simples objets. Le juge Bonnard, chargé de statuer sur cette partie difficile de la succession, a considéré que l’absence de preuve manifeste de leur origine artificielle, en dehors de leur nombre, obligeait à les reconnaître comme des personnes à part entière et non comme des biens meubles. Il a toutefois rappelé avec force que le clonage restait rigoureusement illégal, parce que contre nature et satanique, et que feu M. Fallot s’était rendu coupable d’un crime qui, selon les comtés, aurait pu lui valoir une lourde peine, voire la peine capitale.
La décision du tribunal a donc consacré les dix demoiselles comme héritières légitimes du Bordel des Améthystes, leur remettant également des cartes d’identité en bonne et due forme. Chacune reçut le nom de Fallot et un prénom distinct, choisi pour débuter par une lettre différente de l’alphabet, afin de mettre fin à la désignation jusque-là purement numérique qui les réduisait à de simples numéros d’ordre. Et l’on distingue désormais Adélaïde pour le n°1, Berthe pour le n°2, Clémentine Berthe pour le n°3, Delphine Berthe pour le n°4, Eugénie Berthe pour le n°5, Françoise Berthe pour le n°6, Georgette Berthe pour le n°7, Henriette Berthe pour le n°8, Isaline Berthe pour le n°9 et Joséphine Berthe pour le n°10. Ces prénoms, choisis pour débuter par des lettres différentes de l’alphabet. Enfin, les juges les ont investies du plein usufruit de l’établissement au nom de l’exception dite de la Vieille Fille, qui permet aux femmes non mariées et dépourvues d’ascendants légaux d’administrer elles-mêmes leurs biens sans passer sous la tutelle d’un homme. Les demoiselles Fallot deviennent ainsi, de plein droit, mères maquerelles d’un bordel autogéré, une situation absolument inédite dans les annales de la capitale et dont les conséquences politiques comme sociales restent à mesurer.
Quelle est le jugement de l'Eglise sur cette toute cette affaire sordide de clones et de bordel  ?
Naturellement, nous avons voulu savoir ce qu’en pensait l’Église. Le Concile des évêques, saisi par nos soins au moyen d’un questionnaire, a eu la bonté de répondre très rapidement. Selon l’épiscopat, les demoiselles Fallot doivent être regardées comme des jumelles de Mlle Castelage, et, sur le plan de la nature, rien ne les distingue d’autres créatures humaines : elles peuvent donc recevoir le baptême, contracter mariage ou embrasser l’état religieux., et leurs enfants seront aussi des êtres humains. Cela dit, il n’est pas question de passer sous silence l’acte initial de M. Fallot, lequel reste un péché mortel mettant en péril son salut éternel. Quant à sœur H., si les témoignages recueillis s’avèrent exacts, il ne fait pas de grands doute qu’elle soit sauvée : ses fautes auraient été remises par le repentir et par sa volonté de dénoncer l’entreprise odieuse à laquelle elle a participé honteusement, démarche malheureuse qui n’a pu aboutir. Et dans l’hypothèse où les faits rapportés seraient inexacts, où elle n’aurait fait que sombrer dans la folie après quelques égarements de chair dans un club lesbien sadomasochiste, son salut demeure probable, car l’Église estime qu’elle aurait certainement fait pénitence si le temps et les circonstances lui en avaient laissé la possibilité.
En définitive, pour l’Église, ces jeunes femmes doivent être considérées comme des femmes makotanes ordinaires, et déjà, par l’entremise de personnes de confiance, les évêques ont entrepris des démarches afin de leur proposer le baptême, sous réserve d’un renoncement sincère et public à la prostitution.

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Un article de presse en trois colonnes avec une illustration qui est une photographie en demi teinte ou tramage noir et blanc. On voit trois une nonne en habit de carmélite mais avec son voile dans une main et un portrait d'elle dans l'autre, et elle est légendée : "Soeur Clotilde posant avec la photographie de Mlle Améthystes Castelage, dont elle est la clone."

Affaire des Clones de Mlle Améthystes Castelage : Une nonne se fait connaître, In Les Nouvelles du Makota, le 6/05/17

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Le texte en blocAffaire des Clones de Mlle Améthystes Castelage : Une nonne se fait connaître
Sœur Scolastique, religieuse enseignante, avoue qu'elle est un clone de la dirigeante de Carnavale
Nous connaissions déjà les dix clones prostituées, élevées en batterie par M. Fallot pour servir dans un bordel sordide et illégal. Depuis, nous avons appris qu’il existait d’autres Améthystes dans le monde, notamment en Drovolski ou au Jashuria, sans parler de Velsna, bien que, dans ce dernier cas, nous ayons des doutes et pensions que l’embryon ait été remplacé par un autre, de sexe masculin. Aujourd’hui, c’est une quatorzième Améthyste de synthèse qui se révèle au grand public. Et cette fois, il s’agit d’une nonne ! Le monde finira par croire que l’on ne trouve chez nous, au Makota, que des prostituées et des religieuses mais la Providence impose sa loi. De plus si une religieuse suffit à contrebalancer le vice de dix prostitués, l'état moral de notre nation n'est alors pas si mauvais.
Dans cet article, nous revenons sur la vie de sœur Scolastique, laquelle se révèle assurément très intéressante malgré les dénégations d’humilité de la religieuse elle-même. Nous verrons, en outre, qu’on peut être clone et demeurer malgré tout une vraie femme, tout au moins de ce type de clone.
Des parents stériles en désespoir d’enfant répondent à l’offre de M. Arthur Castelage
Sœur Scolastique naît en 1982 sous le nom de Clotilde Soubin, à la clinique Quentin, en périphérie de Ranch-le-Grand. Ses parents, Jean Soubin et Marguerite, née Favre, forment un couple honnête de petits rancheurs exploitant un troupeau de quelques centaines de têtes, dont ils tirent un revenu décent. Mariés depuis des années, ils avaient multiplié les efforts pour concevoir, sans succès. Lors d’un séjour en Icamie, où ils avaient de la famille parmi les pionniers, ils entreprennent de se rendre à Carvanale afin de consulter un médecin réputé pour traiter les questions de fécondité. C’est à cette occasion qu’ils apprennent qu’ils sont atteints d’une infertilité congénitale et incurable. Mais avant qu’ils ne s’abandonnent au désespoir, le médecin leur présente l’initiative de M. Arthur Castelage : cloner et implanter gratuitement des embryons sur le modèle de sa fille. Le couple accepte sans hésiter, d’autant plus que l’anonymat et la confidentialité de la procédure, illégale au Makota, sont totalement garanties. L’un des embryons Améthystes est ainsi implanté dans l’utérus de Mme Soubin. Après quelques jours de vérification, les Soubin peuvent regagner leur ranch, via l’Icamie.
La grossesse se déroule normalement. Si l’on en croit sœur Clotilde — sa mère ayant refusé d’en parler et son père étant décédé depuis plusieurs années —, cette première grossesse ne fut accompagnée d’aucune complication. Avec l’aide de religieuses pour les derniers mois, Mme Soubin accouche le 20 décembre 1982, à la clinique Saint-Quentin, établissement réservé aux parturientes. Tandis qu’une tempête de neige s’abat sur la prairie, elle met au monde une petite fille en parfaite santé, que rien ne distingue des autres enfants. Les Soubin n’auront pas d’autre progéniture, mais cette enfant unique, que la nature leur a refusé mais que Arthur Castelage leur offrira, leur suffira.
Une enfance insouciante au ranch familial
La fillette est ondoyée le jour même de sa naissance, conformément à l’usage, afin de la prémunir du sort des limbes en cas de décès précoce, hélas fréquent chez les nouveau-nés, notamment dans les années 80. Elle reçoit le baptême cinq jours plus tard et le nom de Clotilde, en hommage à la mère de son père adoptif. Officiellement, nul ne doute de la paternité de Jean Soubin : l’enfant passe pour être née de ses œuvres, et personne n’imagine un recours à la médecine carnavalaise sauf la famille pour laquelle il n'y a qu'un geste médicale, censée avoir résolu un problème de stérilité passagère. En réalité, Mme Soubin souffrait d’une absence congénitale d’ovules viables, sans doute due à une consanguinité latente et irréversible, qui la rendait absolument incapable d'être fécondée.
Clotilde grandit donc sereinement au milieu des vaches, des poules et des bêtes d’élevage. Comme il est d’usage dans la prairie, elle passe sa petite enfance auprès de sa mère, qu’elle accompagne dans toutes les tâches domestiques. Sœur Scolastique conserve de ces années le souvenir d’une enfance heureuse et simple. À six ans, elle entre à la petite école pour filles de sa municipalité. C’est là qu’elle apprend à lire, écrire et compter, sous la conduite attentive d’une moniale dévouée, quoique fantasque et connue pour ses excès ponctuels de boissons et de fêtes, sœur Gabrielle. Déjà, elle sent qu’elle est appelée à servir Dieu en religion et à se consacrer à l’enseignement. Élève appliquée, elle obtient d’excellentes notes et quitte la petite école avec les meilleures appréciations. Fille unique d’un couple d’éleveurs relativement aisés, elle pouvait prétendre aux meilleures études. Elle entre donc au collège, puis au lycée, toujours dans les meilleurs établissements, et affirme n’avoir jamais eu une moyenne générale inférieure à 17 sur 20. C’est ainsi, avec le meilleur dossier possible, qu’elle rejoint le noviciat des sœurs enseignantes réginistes, à Sainte-Régine, capitale de la République de l’État du Makota.
Le noviciat : un temps de questionnements
À seize ans, la jeune Clotilde se présente au couvent de Sainte-Mireille, où se trouve le noviciat le plus réputé de l’Ordre des Réginistes. Elle y demeurera recluse tout le temps de sa formation. Rapidement, elle déplore le faible niveau scolaire et s’y ennuie. Elle y voit néanmoins une occasion de travailler son humilité, sa tempérance et de mortifier un esprit qu’elle jugeait sans doute atteint par l’orgueil, conséquence naturelle de ses

brillantes études. Elle s’efforce aussi de se tenir à l’écart des vices qu’elle perçoit chez ses compagnes. Selon ses confidences, la plupart d’entre elles n’avaient qu’une vocation médiocre et n’étaient entrées au noviciat que dans l’espoir de devenir institutrices et de s’occuper d’enfants. De là découlaient, selon elle, un grand manque d’assiduité à la prière, une pratique courante de l’impureté solitaire ou parfois collectives, et, bien entendu, des scandales fréquents liés à la consommation d'alcool, cependant toujours soigneusement étouffés et qui sont assez semblables à ceux que l'on lit fréquemment dans les journaux.
Des débuts prometteurs
En 2001, après trois longues années de noviciat, la jeune femme, alors âgée de dix-neuf ans, prononce ses vœux temporaires, prend le nom de Scolastique et reçoit sa première affectation dans une petite école rurale où elle seconde une nonne âgée dans sa tâche d’enseigner. Rapidement, elle obtient sa propre classe puis, deux ans plus tard, remplace définitivement la sœur défunte. En 2004, elle prononce ses vœux solennels et se voit mutée dans un lycée où elle enseigne les sciences naturelles, discipline dans laquelle elle excelle et qui constitue aussi son principal intérêt profane. Pourtant, si ce cadre intellectuel plus vaste lui permet de progresser et même de préparer clandes-tinement des diplômes supérieurs, elle s’y sent vite à l’étroit. La sociabilité forcée et l’atmosphère de pen-sionnat lui deviennent insupportables à mesure qu’elle poursuit ses études universitaires en secret. Elle s’inscrit donc par correspondance à l’université de Kahitz, en Akaltie, où elle obtient une licence de biologie en 2008 puis un master de microbiologie trois ans plus tard après un mémoire salué comme hautement scientifique et consacré à établir un inventaire des archées trouvables au Makota. Malgré les ennuis qu’elle va connaître et que nous relaterons, elle poursuit aujourd’hui un doctorat et travaille activement à sa thèse grâce à un laboratoire de microbiologie installé dans l’arrière-salle de la petite école rurale où elle enseigne à une quinzaine d'enfants des deux sexes venant des ranchs alentours.
Les ennuis avec les supérieures
Très vite, Sœur Scolastique se heurte à l’hostilité de ses supérieures. On lui reproche ses études universitaires menées en correspondance à une université à l’étranger et en totale opposition avec la loi qui interdit l'enseignement supérieur aux femmes. Mais les griefs ne s’arrêtent pas là : plusieurs rappels à l’ordre lui sont adressés pour orgueil, désobéissance, insolence et excès de rigueur disciplinaire. L’intéressée, de son côté, ne se cache pas : elle veut étudier et devenir savante parce qu’elle en a les capacités, contrairement, dit-elle, à certaines de ses supérieures. Elle affirme sans ambages que si elle avait été intrigante ou lesbienne – mieux encore, les deux à la fois – elle n’aurait jamais eu d’ennuis. L’Ordre, selon elle, regorge de femmes sans vocation qui y trouvent un refuge, non pour servir tout à la fois Dieu et le prochain, mais pour se donner un rôle social valorisant, une profession intéressante ou une place alimentaire.
Elle ajoute que sur la centaine de milliers de religieuses makotanes, un bon tiers n’est là que pour accomplir les tâches assignées aux sœurs – l’enseignement et le soin – sans la moindre vocation, et qu’un autre tiers se compose de lesbiennes qui, faute d’alternative, ont choisi le voile plutôt que la prostitution. Cependant, concède-t-elle, mieux vaut encore être une nonne aux penchants invertis qu’une courtisane accomplie ou une renégate de la société. Enfin, elle soutient que la plupart des tracasseries dont elle sera victime émanent précisément de ces deux catégories : les vieilles filles et

les lesbiennes refoulées, qui, dit-elle, la jalouse pour les première et ne supportent pas qu'elle les repousse pour les secondes car, elle le déclare tout en haussant la voix qu'elle plaît énormément à ses consœurs qui on ce genre d'appétit, bien qu'elle trouve ça naturellement insupportable et répugnant  …
Procès canonique et tentative de renvoi des ordres
On se saisit de l’obtention de son master, assortie d’un petit battage médiatique dû à la qualité de son mémoire, pour ouvrir un procès canonique contre la religieuse. Elle est alors transférée dans un couvent contemplatif de montagne, enfermée dans une cellule et tenue au silence. Sœur Scolastique décrit cette période comme l’une des plus éprouvantes de sa vie qui la vie pleurer beaucoup et beaucoup régresser sur le plan spirituel. Elle venait de commencer à préparer sa thèse, disposait déjà d’un embryon de laboratoire destiné à l’étude des archées — ces micro-organismes proches des bactéries —, quand tout lui fut saisi et dispersé sciemment au quatre vents, tandis qu’elle-même était envoyée chez les contemplatives, et le tout sous le regard amusé de ses consœurs les plus hostiles, celles qu’elle qualifie volontiers de « vieilles filles aigries ».
Le procès canonique s’étira longuement, chaque chef d’accusation s’effondrant au fil des audiences. On l’accusa de débauche : l’examen médical confirma sa virginité. On l’accusa de lesbianisme : aucune preuve ne fut apportée, personne de fiable ne témoigna. On l’accusa d’insubordination : aucun exemple sérieux ne put être retenu. On tenta de l’attaquer sur ses diplômes étrangers : mais l’interdiction faite aux femmes d’étudier relève du droit civil et non canonique, et l’on ne peut condamner une sœur pour des titres qu’on refuse officiellement de reconnaître. On voulut encore la piéger sur la prétendue théorie de l’Évolution : elle admit y voir une hypothèse de travail féconde, mais jura ne jamais l’avoir enseignée, et signa aussitôt un acte de renoncement, assorti d’un serment sur la Bible et les reliques, promettant de ne plus jamais en faire mention dans ses enseignement si jamais elle l'avait déjà fait. Finalement, on ne retint qu’une insubordination légère. La sanction se limita donc à son expulsion du lycée et à son affectation dans une petite école de campagne, ce qui, au fond, lui convenait parfaitement.
Installation d’un nouveau laboratoire et découverte de sa nature de clone Améthyste
Renvoyée dans une modeste école de village, forte d’une quinzaine d’élèves de tous âges et des deux sexes, Sœur Scolastique retrouve une liberté relative. Grâce à la générosité de bienfaiteurs makotans mais aussi étrangers, elle installe son propre laboratoire dans une salle inutilisée de l’école et s’inscrit enfin en thèse à l’université de Kahitz, en Akaltie, toujours par correspondance et toujours portant sur ses recherches d’inventoriage des archées locales. Elle insiste volontiers sur le fait que ce travail scientifique ne l’empêche nullement d’assurer ses cours ni de réciter son bréviaire, et qu’elle se sent aujourd’hui meilleure religieuse qu’au temps où elle enseignait dans un lycée.
C’est dans ce cadre studieux et apaisé qu’elle découvre, presque par hasard, sa véritable origine : un confrêre carnavalais, une des rares personnes qui la connait visuellement lui envoie l'appel au recensmeent lancé par Mlle Castelage. C'est ainsio qu'elle apprend qu'elle est une « améthyste », clone du nouveau chef de l’État de Carnavale. La nouvelle la surprend, mais l’humour reprend vite le dessus. Elle s’est toujours sue différente, dit-elle, mais jamais elle n’aurait imaginé être un clone, ni que sa sœur gouvernât l’une des nations les plus puissantes du monde. À cette révélation inattendue, elle ajoute une remarque plus légère : elle n’aurait jamais cru non plus que ses cheveux, laissés longs et défaits, puissent être si beaux.



Commentaire extradiégétique
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