
Ce Péril Pornographique qui nous menace, In Les Nouvelles du Makota, le 24/04/17
Ce Péril Pornographique qui nous menace
Comment lutter contre l'invasion pornographique kahtanaise qui submerge le Makota ?
Magazines de charme, romans érotiques, cassettes de films au contenu explicite — voire vidéos tournées maison — sans oublier les jouets sexuels qui, aujourd’hui, se retrouvent dans tous les milieux, y compris les plus honorables comme les maisons religieuses ou les pensionnats pour fille les plus prestigieux… On ne compte plus le matériel pornographique circulant discrètement et illégalement dans tout le pays. Cette enquête se propose de revenir sur cette invasion ou épidémie qui, depuis quelques années, frappe notre bon vieux Makota, menace ses fondements moraux et risque, par là même, d’ébranler gravement l’ordre social et d'accélérer sa décadence.
La pornographie : de quoi parle-t-on concrètement, et pourquoi l’interdit-on ?
Avant toute chose, il convient de nous montrer rigoureux sur les définitions. Le mot « pornographie », issu du grec porneia, fait référence à la prostitution et à l’inconduite. Mais pourquoi la distingue-t-on de la prostitution, et pourquoi en fait-on un objet de honte et de prohibition, alors que la prostitution elle-même est fréquente et son recours considéré comme acceptable et que l’inconduite privée est, la plupart du temps, tolérée ? La réponse est simple : partout où vivent les hommes, marqués par le péché originel, il y a du vice, et ce vice peut prendre des formes multiples, y compris dans l’usage que l'on peut faire des organes de la génération. Or, on distingue deux catégories : les vices inévitables, qu’il faut encadrer — comme la prostitution, les jeux d’argent ou l’ivrognerie — et les vices absolus, que l’on peut et doit extirper complètement, tels que la consommation des drogues ou les impiétés. La pornographie relève naturellement de ce second ordre : elle peut être interdite et, si les autorités restent vigilantes — gardes-frontières comme forces de police —, elle peut être totalement chassée du territoire. Car, pour l’essentiel, elle est importée, même si quelques studios clandestins locaux existent mais sont d'une influence très limitée.
Dans sa substance, la pornographie se présente sous des formes diverses, mais elle vise toujours le même objectif : permettre à l’utilisateur de se livrer à une simulation sexuelle sans relation réelle. Tantôt elle agit par la vue ou l’imagination — romans, revues, films — tantôt elle stimule directement les organes de la génération, par l’usage de « jouets » sexuels. Quelle qu’en soit la forme, la finalité demeure identique : la recherche d’un plaisir dénué de finalité et donc contre nature et illégitime, à savoir la masturbation.
D’où vient la pornographie, et où est-elle produite ? Que contient t-elle ?
On distingue deux circuits. Le premier est interne : celui des studios clandestins makotans. Leur production, tout à fait illégale et sciemment criminelle, car tout makotan sait les dangers de la pornographie, varie selon des thématiques bien définies mais toujours hautement déviantes : On y trouve presque aucun contenus dits « classiques », c'est à dire entre un homme et une femme et selon les modalités naturelles, et en général il s'agit d'inversion masculine ou féminine, ou bien de pédophilie, zoophilie, nécrophilie, scatophilie, ou encore ces enregistrements extrêmes que l’on appelle snuff, où se mêlent violence aggravée et viol. Les autorités ne les ignorent pas : la police d’État s’efforce de les démanteler, et il arrive que des opérations spectaculaires aboutissent à des arrestations. Mais ces victoires sont éphémères et ne suffisent pas à faire disparaître durablement une offre qui, bien que rare et chère, n’en reste pas moins gravement déviante et d'autant plus difficile à saisir qu'elle est discrète et se partage entre initiés des mêmes cercles de débauches que l'on nomme libertins. L’exemple le plus connu reste celui de M. Henry Hubert, ancien producteur de Mlle Dominique Dalila, chef du Parti Progressiste, qui a été soupçonné d’avoir dirigé un studio de ce genre. Les enquêteurs estiment que nombre de ses productions mettaient en scène la Mlle Dalila elle-même mais masquée, l’identification étant fondée sur des concordances de détails physiques relevés par des spécialistes. L’affaire prit fin lorsque, après des émeutes provoquées par ses agissements odieux, ses locaux furent incendiés et lui-même retrouvé pendu au lustre de son bureau une fois parti un groupe d'émeutiers armés et déterminés à faire cesser ce scandale .
Mais à côté de cette production locale, limitée et extrême, il existe une autre menace, bien plus massive : la pornographie étrangère. Celle-ci, plus « douce » dans ses formes, est aussi plus accessible et abondante. Son origine principale est le Grand Kah. Nul ne sait encore comment elle pénètre sur notre territoire ni comment se structurent les réseaux de distribution au sommet de la filière, mais le fait est indéniable : elle inonde aujourd’hui le Makota. Chaque semaine ou presque, des boutiques érotiques clandestines sont investies, et l’on y découvre, empilés à foison, romans, revues, films et jouets sexuels, souvent en langue japonaise, la principale langue du Kah, mal ou pas traduite. Tout ce matériel, une fois inventorié et expertisé, est systématiquement détruit par le feu. Prenons l'exemple du magazine : « Le Poirier kahtanais » qui tire son nom d'une curieuse posture copulatrice assez acrobatique. Il s'agit d'un magazine de charme à destination exclusive du Makota et dans lequel on voit des courtisanes célèbres se livrer à toutes sortent de révélation lubriques et de photographies de charme souvent pornographique même selon les standards mondiaux.
Les jouets sexuels pénètrent dans les maisons religieuses et les institutions pour jeunes filles
Que l’on ne s’imagine pas que les dames soient immunisées contre ce mal et totalement indifférentes à la vague pornographique qui submerge aujourd’hui notre pays. C'est tout l'inverse. Il n’est pas nécessaire de revenir sur les scandales réguliers qui éclaboussent tel ou tel couvent, lorsque l’on découvre qu’une ou plusieurs religieuses — parfois la supérieure elle-même — ont été arrêtées dans un bordel et le plus souvent lesbien. Ce fut encore le cas au début de ce mois, lors des rafles anti-terroristes consécutives à l’attentat du FLFM. Il ne s'agit pas de lancer la pierre, et nous savons combien le combat pour la pureté est ardu et combien la tentation rôde, mais il ne faut pas, pour autant, être dans l'idéalisation des mœurs de ces dames.
Mais, si l’on peut admettre que l’on rencontre dans certains établissements spécialisés une clientèle pour le moins inattendue, il semblerait que le phénomène soit encore plus préoccupant en matière de pornographie que de prostitution. Que ce soit dans les prisons pour femmes — tenues, comme l’on sait, par des religieuses —, dans les couvents ou dans les pensionnats, les rapports des bureaux des shérifs sont formels : il suffit d’une descente inopinée pour saisir des quantités impressionnantes de matériel électronique prohibé et de contenu pornographique très varié.
Ce constat a profondément marqué M. Paul Hautin, shérif du comté de Les-Pin que nous avons interrogé pour cette enquête. « Avant de lire la note de la police des mœurs et de me mettre à la recherche de ces objets, j’étais loin d’imaginer que ces dames, soeurs et demoiselles nourrissaient de tels appétits. Je dois bien avouer que cela a entaché l’estime que j’avais pour les membres du beau sexe, y compris les femmes honnêtes, et même pour les religieuses. C’est à croire que les prostituées, que je fréquente beaucoup du fait de ma profession, sont finalement beaucoup plus franches et honnêtes dans leurs perversions», nous confie-t-il, effaré. Le shérif ne cache pas non plus son inquiétude : « Je partage l'opinion de l'Académie des Sciences et je suis persuadé que ces objets détraquent notre jeunesse, surtout féminine. Nous devons donc intensifier la chasse à tout cela. Quand on lit le bulletin de l’Académie sur les dangers de la pornographie, cela fait vraiment froid dans le dos. » Et de conclure, non sans répondre à certaines accusations : « Je sais que d’aucuns nous reprochent de faire preuve d’indiscrétion et de retirer quelque plaisir pervers de ces perquisitions intimes que nous opérons dans les couvent et les pensionnats. Mais il n’en est rien. Notre seule motiva-
tion est de protéger la jeunesse, et plus généralement les femmes qui sont des êtres très influençables. C’est pourquoi nous devons tout mettre en œuvre pour que ces objets et ces pratiques ne soient jamais considérés comme normaux. Sans cela, on peut être certain que le nombre d’hystériques et de lesbiennes va exploser. Ces folles pourraient finir par détruire notre société plus sûrement encore que pourrait le faire les plus dangereux des communistes si nous les laissions agir. »
Que dit l’Académie des sciences du Makota sur les effets de la consommation de pornographie ?
La Science a parlé, et ses conclusions sont formelles. Voici, en substance, comment l’on pourrait résumer le dernier rapport de l’Académie : la pornographie détruit le cerveau. Pire encore que la simple pollution solitaire, elle dérègle profondément le circuit de la récompense et transforme l’homme en une créature efféminée, ridicule et risible, et la femme en une dévergondée pulsionnelle, folle, désobéissante et enragée. Concrè-tement, les hommes sous l’empire de ce mal honteux et corrupteur perdent toute volonté de conquête, de puissance et de dépassement. Ils ne cherchent plus à séduire la femme, ni à lui apporter la satisfaction matérielle, sociale et sexuelle à laquelle elle a droit. Ils délaissent les arts virils, développent un goût excessif et déplacé pour ce qui relève du magistère féminin. De tels hommes finissent, tôt ou tard, par s’invertir : actifs d’abord, la nature opposant une certaine résistance, ils succombent finalement et adoptent la position passive. L’histoire est formelle : c’est la multiplication d’ho-mmes de cette espèce qui a provoqué la chute des plus grands, des plus beaux et des plus moraux empires.
Chez la femme, les effets sont différents, parfois inverses, mais tout aussi graves. Une jeune fille qui se laisserait pervertir par la consommation de pornographie et de matériel électronique associé finira invariablement par développer des comportements hommasses et agressifs. Elle se verra envahie, en permanence, par des désirs irrépressibles d’impureté, lesquels viendront parasiter tous les aspects de son existence. Bientôt, elle cherchera à troquer sa robe contre des vêtements d’homme et, l’esprit embrouillé par la confusion morale, elle en viendra à vouloir user de femmes comme en use un homme.
L’Académie souligne que c’est à la pornographie seule — et non à une quelconque cause génétique ou culturelle — que l’on doit imputer l’incroyable proportion de femmes inverties que l’on trouve au Makota depuis qu'il existe des outils statistiques pour la mesurer : près de 5 % de la population féminine, si l’on en croit les études les plus sérieuses. Elle est catégorique : pour libérer ces femmes de leurs appétits contre nature, il faut les éloigner de la pratique pornographique et du vice solitaire, ce qui suppose d’intensifier la surveillance dans les institutions pour filles, les prisons et les maisons religieuses.
Que penser du parti progressiste et de sa position non scientifique de « porno-scepticisme » ?
On ne sera guère surpris d’apprendre que Mlle Dalila et ses soutiens se déclarent favorables à la légalisation de la pornographie, et que l’on trouve même, parmi eux, certains esprits dévoyés qui réclament que l’on dispense des cours d’« instruction sexuelle » à l’école. Pour Mlle Saint-Paul, l’emploi de jouets sexuels serait même bénéfique a son confort de vie, et présenterait, selon elle, des effets anxiolytiques majeurs. Nous ne prendrons pas la peine de réfuter cette ineptie ; nous nous bornerons à rappeler à nos lecteurs que Mlle Saint-Paul est une invertie notoire, et que, de son propre aveu, elle fut l’amante malheureuse et maltraitée de Mlle Vautrin, chef des terroristes du FLFM. Sans le savoir, cette femme détraquée illustre parfaitement, par son exemple, les dangers que la pornographie fait peser sur notre société. Notons toutefois que certaines figures du parti progressiste partagent notre opinion. C’est le cas de l’industrielle hommasse et invertie Mlle Poulin qui estime, comme nous, que la pornographie doit être prohibée — ce qui ne l’empêche pas, dans le même souffle, d’exiger que « toutes les sexualités soient légales, y compris celles que désapprouve l’Église ».