09/12/2017
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L'ACTUALITÉ EN DIRECT
13/03/2017


  • Hunter Games !
Pour rendre plus ludique la guerre, la municipalité va projeter dans le ciel tous les soirs à 20h les portraits des soldats de l'OND tués par les partisans. Les Carnavalais sont invités à parier sur le site de la mairie pour prédire le nombre de victimes de la journée. Des paniers garnis sont à gagner.

Projection
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CARNAVALE MATIN
20/03/2017


Œdipierre Malfagot
est interviewé par Philippe Pine pour Carnavale Matin


Interview sur la perspective Melchior


- Les événements sont un peu confus en terme de temporalité à vrai dire. Une chose est certaine cependant c’est que nous sommes en mars 2017 et que l’OND tente péniblement toujours de prendre possession de l’arrière-pays carnavalais. Comment expliquer de telles complications quasiment trois mois après leur débarquement ?

- D’une part à des erreurs de leurs état-majors. Trop d’hommes, trop de matériel et insuffisamment de navires pour débarquer le tout. Pour nos auditeurs qui n’y seraient jamais allé il faut bien s’imaginer que la campagne carnavalaise est un lieu de travail, pas un lieu de vie permanent. Contrairement à d’autres nations, tenir la campagne est donc difficile parce qu’il n’est pas vraiment possible de vivre sur le pays. L’OND doit approvisionner chaque jour des milliers de soldats en nourriture, eau potable, médicaments, sans parler des complications inhérentes à ceux qui ne possèdent pas un métabolisme habitué à résister aux menaces bactériologiques locales comme nous autres. Et je ne parle même pas de la pollution. Leurs hommes tombent malade, il faut les évacuer et le ballet n’en finit pas. C’est un cauchemar logistique assez divertissant à regarder, il parait que cela amuse beaucoup les ouvriers agricoles du coin. Leurs convois se font harceler par nos milices qui connaissent le terrain et ont le soutien des locaux. Les évènements héroïques du 13 le montrent : simplement déplacer des camions devient risqué pour eux et leurs officiers doivent expliquer à la presse de leurs pays qu'une dizaine de gars sont morts pour quoi ? Traverser un champ ? Occuper une grange ? Depuis qu'elle a gagné la bataille des airs l'OND n'a plus de victoire à son actif, elle patine, elle patauge et pendant ce temps, nous recouvrons nos forces.

- Si l’OND peine à tenir la campagne, elle ne lui sert de toute façon pas à grand-chose, faute d’industrie ou d’agglomérations stratégiques dans l’arrière-pays. S’ils veulent tenter quelque chose, il leur faudra prendre la capitale. Comment expliquer qu’ils n’aient encore rien tenté ?

- La peur. L’OND sait bien qu’à la minute où elle entrera dans la Cité noire, elle s’exposera à une menace qu’elle ne peut gérer. Imaginez bien, il lui faudra se battre quartier par quartier, affronter les civils, les lépreux, et je ne parle pas de prendre les égouts qui sont une tombe pour qui n’en connait pas les codes et n’en possède pas les plans. Voilà pourquoi l’OND a déployé toutes ses forces dans nos campagnes : pour envoyer un message au monde, « nous avons gagné la guerre : la preuve, nous tenons trois champs de blé » or le nerf de la guerre n'est pas là. Carnavale est toujours debout, elle les domine de sa splendeur malsaine. Nos affaires sont prospères, notre PIB a déjà dépassé le stade pré-Armageddon’t, notre industrie retrouve des couleurs, les navires commerciaux continuent de faire escale dans nos ports. Même dans la campagne où elle a déployé toute sa puissance, chaque jour l’OND perd des hommes dans nos embuscades. Elle n’a pas su se rallier la population alors elle annonce maintenant qu’elle tirera dessus. Voyez l’échec moral aussi bien que stratégique : voudrait-elle tenir la Principauté qu’elle ne le pourrait pas, tous lui sont hostiles. Tous ses espoirs reposent dans un assaut de la capitale et regardez : nous sommes en mars et toujours rien. Car ils savent. Au fond d’eux ils savent. Ils savent que cette ville sera leur tombeau.

- Pensez-vous qu’ils finiront malgré tout par donner l’assaut ?

- Leur égo l’impose, c’est devenu une question de fierté davantage que de rationalité. Mais leurs généraux savent que Carnavale est un terrain d’affrontement qui n’a rien de conventionnel, d’autant que chaque jours nous produisons le matériel qui vient renforcer nos défenses. Imaginez-vous un Faravanien qui n’a connu que le désert prendre d’assaut les Jardins Botaniques !

Ils rient.

- Plus sérieusement, leurs états-majors savent qu’ils vont à leur perte, alors ils temporisent. Je pense que certains espèrent que la pression populaire chez eux leur donnera une excuse pour plier bagages. « C’est le peuple qui l’a voulu ! » tu parles. Le problème c’est qu’ils ne peuvent pas affamer Carnavale sans passer pour des monstres parce qu’ils savent que les images feront le tour du monde, dans le même temps faute de blocus maritime, Carnavale continue ses affaires assez naturellement. Ils sont piégés, bloqués par leur image publique et leur morale d’esclave, voilà pourquoi je suis confiant.

- Merci monsieur Malfagot d'avoir accepté de répondre à nos questions.



Métamorphose : seulement avec modération !


Carnavale Matin
pour des matins de bonne humeur !
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CARNAVALE MATIN
07/12/2017


Visite des jardins des poisons
et de leur histoire


Visite des jardins des poisons


Cela peut surprendre lorsqu'on voit l'état de la Principauté : vaste champ toxique gangrené par la pollution, mais Carnavale a derrière elle une longue tradition de la culture des plantes et des jardins. Il suffit de se rendre à Bourg-Léon ou dans les quartiers de la Féerie pour s'en rendre compte, la Cité noire déborde d'espaces végétalisés, aux formes souvent atypiques dignes de l'architecture traditionnelle de Carnavale. Ces écrins de verdures, particulièrement splendides, sont le privilège des nobles et paraissent au visiteur en décalage avec l'urbanité radicale du reste de la capitale. Ne parlons pas des Jardins Botaniques, grand comme une ville dans la ville, qui grignotent Carnavale de l'intérieur, nous aurons l'occasion d'y revenir.

Intéressons nous dans cet article à un type de jardins un peu particulier, que certaines estiment précurseurs des Jardins Botaniques des Dalyoha : les jardins des poisons. Cultivés depuis le XIVe siècle à Carnavale, ils symbolisent l'aspect fascinant des plantes qui peuvent autant soigner que tuer. Cette ambivalence de la nature sauvage a, depuis plusieurs siècles, été dompté pour en développer certains aspects particulier. Dans les jardins poisons, les plantes toxiques sont à l'honneur. Aujourd’hui encore, cultiver ces plantes reste un art exigeant et chargé d’histoire, explique Odéglantine Brouette, chercheuse à l'Académie Princière de Médecine et de Biologie du Vale.

Battant en brèche une vision parfois un peu idéalisée de la nature que peuvent avoir certains urbains ou habitants de pays très développés, toutes les plantes ne sont pas nos amies et toutes ne sont pas bienveillantes. L'imaginaire simpliste "naturel = bon pour la santé" est une pure construction marketing. L'étude des jardins de plantes toxiques en activité en fait une démonstration plus qu'accablante. Inutile toutefois de nous croire sur parole, chacun peut, à son échelle, en créer un, modeste, à côté de sa maison. Cela ne demande qu'un peu d'huile de coude, quelques précautions et surtout beaucoup de courage.

Le concept de "jardin des poisons" trouve son origine à Carnavale aux XIVème et XVème siècles, à une époque où les monastères étaient nombreux sur le territoire de la Principauté et cultivaient sur leurs propriétés la nourriture et les ressources nécessaires à leurs activités du quotidien. On séparait les cultures vivrières, souvent à l'extérieur du monastère, sur les terres attenantes, des jardins intérieurs, dans les cloitres où ils étaient protégés des principaux animaux nuisibles. Dans ces jardins on cultivait à la fois des plantes précieuses (herbes médicinales) mais aussi d'agrément, pour le plaisir de la vue et de l'odorat lorsque les moines se reposaient ou venaient méditer. Les monastères de l'époque ont été les premiers à compter des herboristes et des apothicaires, professions qui se sont ensuite démocratisées et sécularisées au XVème, XVIème et XVIIème siècles. La plupart des jardins, consacrés précisément à des plantes rares et précieuses, étaient surveillés par la collectivité afin de prévenir des vols ou plus simplement pour repérer les débuts de maladies.

Ce sont ces précautions qui inspirèrent la création des premiers jardins à poisons, parce qu'il était trop dangereux de faire pousser volontairement des plantes toxiques dans la nature (le bétail mais aussi les humains risquaient de les consommer par erreur), l'intérieur des monastères devint l'un des rares endroit où cultiver ce genre de plantes en limitant les risques d'accidents. Sous la surveillance quotidienne des moines, les herboristes obtinrent l'autorisation de faire pousser des plantes à poisons, capables, selon la quantité ingérée, de tuer un être humain. Si ces initiatives suscitèrent logiquement la méfiance de leurs contemporains, étudier les poisons s'avéra nécessaire pour les débuts de la médecine moderne et une meilleure compréhension des pathologies qui affectent le corps humain. A une époque où les autopsies étaient encore strictement réprimées par l'Eglise, les médecins de l'époque passaient par des moyens détournés pour tester les différentes façons de faire dysfonctionner les organes, la plupart du temps en testant sur eux mêmes les substances dangereuses, ingérées en très petite quantité pour ne pas devenir mortelles.

Lorsque les premiers jardins toxiques ont commencé à être cultivés, on vit publiés dans la foulée d’épais ouvrages de référence sur les plantes médicinales, tels le monumental Les Herbes Folles (1497), d'Alphoctave Brame, précieux apports à l'herboristerie à l'époque et qui permet aux historiens de mieux cerner l'usage fait, à l'époque, des plantes toxiques. On retrouve ainsi des traces de l'usage, rare mais documenté, de plantes psychotropes à des fins récréatives ou pour soulager des douleurs chroniques. Un siècle plus tard, Foulque Broussaille publique Potagers interdits, un ouvrage célèbre pour avoir couvert ainsi aussi bien les plantes carnavalaises que les espèces exotiques ramenées du Nouveau Monde (du nord du Paltoterra, notamment). On sait grâce à ces documents qu'au début du XVIème siècle, dans ces jardins médicinaux, certaines parcelles étaient fréquemment dédiées aux plantes carnivores ou aquatiques, à des fins médicales mais également parfois purement récréatives. Posséder des plantes du nouveau monde devint un signe de richesse et de puissance dans la société de cour carnavalaise et nombre de maisons nobles se firent bâtir des jardins exotiques, où les plantes empoisonnées suscitaient toujours la fascination ou l'effroi des invités.

Fondé en 1545 par les Dalyoha, le Jardin Botanique de Carnavale, tristement célèbre pour continuer de s'étendre encore aujourd’hui dans la Cité noire, abritait notoirement une aile consacrée aux plantes toxiques. Si les Jardins Botaniques de Carnavale sont assurément les plus spectaculaires et intrigants, ils sont loin d'être les seuls dans le monde. De tels jardins servaient non seulement à des fins d’éducation botanique, d’étude de l’histoire naturelle et de la médecine, mais aussi de lieux de spectacle, d’endroits propices aux romances, aux complots et aux mystères. Or des mystères, il y en avait beaucoup à Carnavale, y compris dans ces siècles reculés où assassinats, empoisonnements et trahisons étaient monnaie courante. A des époques où chacun redoublait d'audace pour liquider ses concurrents en espérant ne pas se faire attraper la manche par les puissants princes de Vale, les petits commerces de poisons prospéraient dans la capitale. Fait notable : ils étaient d'ailleurs souvent tenus par des femmes qui exerçaient par la culture des potagers un travail moins pénible que certains emplois physiques. Mais vendre des poisons et toxines était également une profession souvent mal vue et donc plus naturellement laissée au sexe faible, de toute façon déjà suspecté de complicité avec le Malin.

L’une des plus célèbres fournisseuses de poisons de Carnavale fut Catheurydice Porteclose, jugée et exécutée en 1608 pour avoir participé à la meurtrière conspiration des petits pains, l'empoisonnement brutal de toute la famille du Duc de Folmoussu. Si l'on ne retrouva jamais le commanditaires (Catheurydice Porteclose mourrut sous la torture en ayant accusé la moitié de la cour, son témoignage fut refusé), ce spectaculaire complot donna un excellent prétexte aux princes de Vale de faire arrêter certaines personnes gênantes mais également de passer des lois sur la culture et la vente des poisons. Celles-ci n'eurent cependant pas l'effet escompté et un marché noir se développa pour contourner la prohibition, rendant d'autant plus complexe l'arrestation des empoisonneurs. Six ans après la conspiration des petits pains, les princes de Vale annulèrent la loi et le commerce des toxines reprit de plus belle.

Si la plupart des plantes vénéneuses sont dangereuses, elles ont aussi des vertus curatives, il suffit de les connaitre et de les utiliser correctement pour s'en rendre compte. Selon la dose, elles sont à la fois le remède et le poison. Dès l'antiquité rhêmienne, les savants documentaient déjà l'art du dosage, avertissant leurs apprentis sur la façon de réaliser des mélanges pour ne pas dépasser les seuils recommandés... Les traditions antiques et médiévales continuent, d'une façon surprenante, d'influencer l'organisation des jardins modernes. Le jardin des poisons est souvent cultivé sur un parterre circulaire, légèrement surélevée de façon à ce qu’il soit à hauteur de hanche.

Exception faite de la courte prohibition de 1608-1614, à Carnavale il n’y a rien d’illégal à cultiver des plantes riches en composés toxiques. La seule contrainte est de ne pas faire pousser des graines brevetées Dalyoha, souvent celles aux effets les plus puissants, mais les espèces "naturelles" d'Eurysie sont tout à fait cultivables. Beaucoup d’appartements et de jardins en abritent d'ailleurs et s'en servent soit pour leur consommation personnelle de psychotropes, soit comme compléments de revenus en dealant dans leur immeuble. Plus généralement les plantes toxiques sont parfois là où on ne les attend pas. Les fleuristes vendent par exemple des Dieffenbachia (aussi surnommée canne des muets), dont la consommation des feuilles peut faire enfler la langue, entraver la parole, voire provoquer une asphyxie mortelle. On trouve aussi dans les magasins de fleurs des azalées, alors même que toute la plante est toxique, et que sa consommation peut entraîner nausées, vomissements, ou même décès, si elle est ingérée en grande quantité.

Au centre de la place Saint-Braillard trône un majestueusement un Belgosiar géant, aussi appelé trompette des anges. Il s’agit d’un arbre luxuriant, propice aux siestes et à l'escalade. Toutefois, si ses fleurs sont consommées, elles induisent des hallucinations et ingérer ses feuilles et ses graines peut provoquer de la confusion, une tachycardie, la paralysie, des tremblements... voire le décès. Sa cousine, la célèbre (et très toxique) ratura, est quant à elle surnommée trompette du diable. Lors de l'Armageddon't, persuadé que les trompettes de l'apocalypse sonneraient place Saint-Braillard, la très pieuse confrérie des musiciens céleste s'est réunie sous l'arbre et ses membres ont consommé ses feuilles en grande quantité pour participer au suicide collectif.

Plus commune, la mielquiame, hautement toxique, fleurit régulièrement sur les balcons des Carnavalais. Ses feuilles d'un vert sombre profond ont presque de la couleur du houx. À faibles doses, elle soulage les vomissements. A haute dose, elle peut permettre de s'éviter un viole ou des sévices atroces en cas d'intrusion chez soi : il suffit d'en avaler quelques feuilles pendant que l’agresseur s'acharnent sur votre porte et il n'aura que votre corps froid à se mettre sous la dent. L'ormoise, aux feuilles semblables à du persil plat, est quant à elle connue pour traiter les troubles digestifs et menstruels, lorsque utilisée en très petites quantités. A haute dose, elle vous offre une fausse couche gratuite. L’étherbore, enfin, est commune dans les aménagements urbains de certains quartiers médians. Elle est résistante à la pollution et produit de splendides fleurs pourpres. On lui a attribué des vertus pour traiter certains troubles mentaux, mais elle peut s’avérer toxique en cas de surdose et est un déclencheur de la schizophrénie. Pratique pour justifier l'internement d'un proche encombrant. Reste l’absinthe, qui produit un alcool réputé et dont les huiles toxiques sont censées repousser les rats. Longtemps utilisée pour enduire les berceaux des enfants et éviter que ceux-ci ne se fassent dévorer pendant la nuit, les Laboratoires Dalyoha ont développé des substances répulsives plus efficaces et surtout moins dangereuses pour les nouveaux nés.

On peut s'interroger du relatif laxisme des Laboratoires Dalyoha vis-à-vis de la culture des plantes toxiques, surtout après l'épisode célèbre de la guerre des coquelicots où la famille Dalyoha extermina toute la production de drogue artisanale à Carnavale pour s'emparer du monopole. Ces-derniers ont expliqué en interview que la science Dalyoha avait suffisamment évolué ces dernières décennies pour ne plus souffrir de la concurrence des productions individuelles. D'autant plus que les Carnavalais achètent en magasin les graines brevetées par les Laboratoires et participent donc de son chiffre d'affaire.

Outre les Jardins Botaniques, impraticables, le second plus grand jardin de plantes toxiques de Carnavale se trouve au nord de l'île de Bourg-Léon, à proximité des serres de culture hydroponique des Laboratoires Dalyoha. Le docteur Ayméric Charon connaît bien les poisons : il est le grand superviseur de cette partis des jardins de Bourg-Léon depuis plus de quarante-cinq années. Situé au bord des falaises, ce jardin contient un grand nombre de plantes mortelles dont des dizaines d'espèces génétiquement modifiées par les Laboratoires. Comme beaucoup d'endroits à Bourg-Léon, il n'est pas possible de les visiter sans autorisation mais Grand Hôpital organise des visites supervisées par des gardes plusieurs fois par semaine pour les résidents. En dehors de ces occasions ses grilles sont closes, et les mesures de sécurité renforcées autant pour la sécurité des éventuels curieux que celle des secrets scientifiques des propriétaires des lieux.

Plus d'une centaine de plantes toxiques y sont cultivées, parmi lesquelles la cigrave, la digitale à poils irritants ou la berce de Blême, dont le contact peut brûler la peau. On y trouve aussi la belladone, trompeusement semblable au choixvrefeuille, dont les baies noires et brillantes si appétissantes sont fatales en cas d’ingestion. L’aconit, ou tue-ours, avec ses jolies fleurs mauves, est l’un des végétaux les plus mortels du jardin : ses racines toxiques affectent le cœur et le système nerveux. Mais la plante la plus dangereuse de ces lieux est peut-être le pleurcin, dont est tirée l’huile de pleurcin, utilisée en médecine traditionnelle comme purgatif, ainsi que comme réactif dans l’industrie chimique, et la pleurcine, un dangereux poison. La docteur cultive aussi du cannabis, des feuilles de coca, et de nombreuses autres plantes desquelles sont extraits des substances hallucinogènes qui entrent dans la composition de nombreuses drogues.

En 2017, le docteur Charon a acquit une nouvelle plante toxique issue des Laboratoires Dalyoha : le belle-chlotilde, du nom de l'épouse de Blaise Dalyoha, propriétaire de Bourg-Léon. Surnommée clochette aux suicides, en raison de la douleur insoutenable que procure son infernale piqûre, elle a été conçue comme un moyen de terreur à utiliser contre les ennemis du clan Dalyoha. Ayméric Charon raconte que les gens qui visitent les jardins n’ont pas forcément conscience que la consommation de certains végétaux peut rendre gravement malade, voire tuer, si la dose est inappropriée. Plus dangereux encore : penser que le risque n'existe qu'en cas d'ingestion or certains des toxines de ces plantes se diffusent dans l'air et une simple respiration peut devenir dangereuse. Le docteur Charon a par exemple raconté qu’un jour, une trentaine de visiteurs ont perdu connaissance dans son jardin, à cause de la malcinthe.

« La malcinthe est assez inoffensive mais il ne faut pas la respirer quand elle est en pleine floraison sous peine de s’évanouir. Nos jardiniers ne travaillent que la nuit et équipés de masques pour limiter les risques. Il y a plusieurs bancs où s'asseoir dans le jardin des poisons dont un près d'un bosquet de malcinthe. Il arrive parfois qu’on y retrouve quelqu’un complètement inconscient. A ce jour heureusement nous n'avons jamais eu de mort de visiteur. »

Un article signé Philippe Pine.

Rappel : le voyage astral ne vous exempte pas d'un visa


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