L’ambitieux projet culturel du Celestial Harmony Arena, dont la finalisation des travaux doit se faire pour l’année 2015, est également affecté. Les prévisions indiquent maintenant une mise en route pour 2016 à cause des récents troubles. En effet, les entreprises partenaires du programme des Grands Travaux sont une cible de choix pour les révolutionnaires… On va les appeler comme ça puisqu’ils veulent foutre le désordre dans le pays. Ils s’attaquent aux chantiers via des organisations de sabotage, parlant d’actions conjointes face aux acteurs soutenant les mouvances nationalistes qui font tant de mal à notre égard, à notre communauté. En effet, la majorité des révolutionnaires sont issus de la communauté jinséenne, grande perdante dans l’histoire du Fujiwa.
De même pour l’autre projet, celui-ci d’une envergure qui dépasse celle d’une simple dimension nationale puisqu’il s’agit du port Haenuri, un nouveau point stratégique du commerce maritime pour le pays et le Jashuria. Ce port doit devenir une tête de pont logistique et maritime pour fournir des marchandises aux grandes métropoles pour les navires en provenance du nord du Nazum et d’Aleucie. La mise en service complète du port devait se faire en cette année 2013, mais une fois encore, le projet sera retardé d’au moins une année supplémentaire en raison des vols, des sabotages et des retards importants dans la livraison et les commandes de certaines entreprises partenaires. Le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie a réagi à tout cela en promettant une sécurisation renforcée des sites d’importance économique, afin que les chantiers redeviennent des lieux de travail sûrs et sécurisés pour les ouvriers sur place.
Ce qui inquiète le plus les citoyens à l’échelle individuelle, c’est l’impact sur leur porte-monnaie. En effet, l’inflation guette récemment le Fujiwa, en partie à cause des dépenses gouvernementales croissantes pour répondre aux services sous tension, comme les forces de l’ordre nécessaires pour canaliser la colère à Moon. La croissance économique rapide nationale a également généré une demande excédentaire de biens et de services. Cette instabilité dans la province a mené à une légère dévaluation de la monnaie. L’impression excessive de monnaie pour la réparation des dégâts là-bas entraîne inévitablement des déficits dans les budgets annuels de l’État.
La majorité au parlement, qui dépend de la force politique du Premier ministre Kojima, est déchirée entre les dépenses nécessaires pour maintenir l’ordre et les dépenses prévues pour soutenir la croissance économique. Cela étant dit, des complications surviennent en raison du Parti Saenuri à la Chambre des Représentants. Ces derniers, ayant récemment augmenté les dépenses militaires, et de plus soutenu par beaucoup issus de la majorité, s’alignent sur une rhétorique légitime visant à restaurer le pays à son ancienne puissance. Cela a été justifié comme une mesure de sécurité nationale. Le résultat est un débat sur la direction économique et politique du pays. Les efforts de la majorité parlementaire pour contrôler la situation à Moon et pousser à la réalisation des projets restants rencontrent une forte résistance de la part de ceux qui voient dans la réorientation des dépenses publiques vers des initiatives militaristes une aggravation probable des difficultés économiques existantes. Cela rend la tâche du gouvernement très difficile en raison de la situation économique actuelle et de la pression politique croissante.
Sauf que dans ce contexte, le renforcement militaire et une intervention autoritaire sont non seulement justifiés, mais absolument nécessaires. La priorité de l’État est de garantir la sécurité de ses citoyens. Les attaques perpétrées par les groupes révolutionnaires jinséens ont semé la terreur dans les rues de Jengoon. Ces actes de vandalisme, de sabotage et de violence nécessitent une réponse ferme et immédiate. Les forces de police locales, malgré leur courage et leur détermination, ne peuvent faire face à cette insurrection seule. C’est pourquoi l’armée, avec ses ressources et son expertise, doit intervenir pour restaurer l’ordre. Tolérer ces actes de rébellion sans réponse ferme reviendrait à montrer une faiblesse inacceptable. Cela encouragerait non seulement ces révolutionnaires mais aussi d’autres groupes dissidents à travers le pays. En déployant des forces militaires, le Cabinet Kojima enverrait un message clair: la sécurité et l’unité nationale ne seront pas compromises.
L'approche autoritaire n'est de toute manière critiquée plus que uniquement par les rangs du Cercle Socialiste, mais la force politique du Premier Ministre a bien compris que pour redresser l'économie et la sécurité, il fallait s'en prendre directement sur le terrain à nettoyer les rues de Jengoon. C'est d'ailleurs une des promesses du ministre de l'Intérieur, Akinori Soga: « Nous ne pouvons pas laisser une poignée de mécontents semer le chaos et la peur dans nos rues », a-t-il déclaré. « Ici et maintenant, les actes de violence et de sabotage doivent cesser. Nous enverrons des troupes supplémentaires pour renforcer notre police locale et garantir la sécurité de tous nos concitoyens ».
M.Soga a également réagi aux accusations de violation probable des droits de l'homme: « Dans les moments de crise, des mesures exceptionnelles doivent être prises. Nous devons parfois sacrifier temporairement certains principes pour sauver la majorité. Ces sacrifices sont nécessaires pour rétablir la stabilité. Une fois la stabilité rétablie, nous reviendrons à l'application stricte de tous nos principes démocratiques ». Il a conclu son intervention en lançant un appel à l'unité nationale: « Les habitants de Jengoon méritent de vivre en paix. Nous appelons tous les citoyens à coopérer à nos efforts pour restaurer la sécurité et la stabilité. Ensemble, nous surmonterons cette épreuve ».
Les prochaines semaines seront décisives pour le pouvoir central et sa légitimité à maintenir le cap. Beaucoup de Fujiwans appellent immédiatement à un retour à la normale. Une résistance s’organise, menée par une minorité jinsée qui souhaite renverser le pouvoir pour une vengeance historique. Les perdants doivent accepter la défaite. Les appels aux rassemblements qui auront lieu mi-novembre dans la ville de Jengoon et dans la métropole de Moon annoncent un soulèvement populaire marquant un point de non-retour. Les Jinséens sont majoritaires là-bas, mais minoritaires à l’échelle nationale. Leur demande d’indépendance renforce leur état d’esprit. Si une telle dérive se produit, si les rassemblements se transforment en émeutes, il faudra sévir sévèrement.