Posté le : 22 août 2025 à 21:35:41
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De : Sa Majesté le Roi des Rois, Souverain de l’Empire Afaréen Kémimide
À : Monsieur Roderick Benvolent, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Démocratiques
Objet : Le destin de la Kabalie et la responsabilité de l’OND
Message :
À l'Organisation des Nations Démocratiques (OND),
Le Roi des Rois s’adresse à vous en tant que souverain d’un grand Empire, gardien des peuples d’Afarée et voix de l’Orient.
Bien que vous ne soyez pas comptés parmi les satrapies de l’Empire, l’Empereur reconnaît votre souveraineté et votre dignité parmi les Organisations Internationales de ce monde.
Dans cet esprit, il vous fait savoir ce qui suit :
Monsieur le Secrétaire Général,
Je vous adresse cette missive en tant que Roi des Rois, souverain de l’Afarée et garant de son unité. Je parle aujourd’hui avec la voix de millions, mais surtout avec le poids d’une douleur intime, proche de mon cœur : celle qui frappe la Kabalie. Car ce qui s’y déroule n’est pas un simple conflit, ni même une simple oppression, mais un génocide, une entreprise d’effacement d’un peuple afaréen de la surface du monde.
Pendant près de soixante ans, l’Empire que je gouverne s’est tenu à l’écart des grandes affaires internationales. Notre silence n’était pas une faiblesse : c’était un choix. Nous avions choisi la stabilité, la consolidation de nos forces, la fidélité à nos traditions, loin des intrigues et des guerres étrangères. Mais aujourd’hui, ce silence ne peut plus durer. Non parce que nous l’aurions décidé librement, mais parce que le monde, et surtout Carnavale et sa colonie cramoisienne, nous y contraignent.
Carnavale, par ses crimes et par son audace, a rouvert les plaies de l’Histoire. Et la Cramoisie, par son action implacable, a frappé au cœur de l’Afarée. Car la Kabalie n’est pas une terre lointaine pour nous : elle est notre chair, elle est une part intégrante de notre identité, elle est l’une des expressions de notre peuple, de mon corps. Son anéantissement ne serait pas seulement une tragédie humaine, mais un affront direct fait à l’Empire et à son souverain.
Monsieur le Secrétaire Général, l’Empire vous regarde, et avec lui, l’Afarée tout entière. Nous observons l’OND, qui se veut gardienne des peuples et protectrice des droits fondamentaux, concentrer ses forces contre Carnavale, sans accorder la même urgence à la Cramoisie et par continuité, à la Kabalie. Je m’interroge. Comment expliquez-vous ce déséquilibre ? Pourquoi l’ennemi principal vous paraît-il être Carnavale, alors que le bras armé du génocide se déchaîne déjà en Cramoisie ? Pourquoi les larmes kabaliennes, pourquoi les sangs afaréens, semblent-ils moins pressants que vos calculs stratégiques ?
Je ne puis l’accepter. Car je ne suis pas seulement un souverain parmi d’autres : je suis le Roi des Rois. Et ma fonction, ma dignité, m’obligent à être le gardien de tous les peuples afaréens, qu’ils vivent à l’intérieur de mes frontières ou qu’ils soient au-delà, en Satrapie Intérieur ou en Satrapie Extérieur. La Kabalie m’appelle, et sa souffrance résonne jusqu’à mon palais.
Je vous demande donc clairement, et publiquement : quelle est l’intention de l’OND ? Allez-vous intervenir en Kabalie ? Allez-vous mettre fin à ce génocide ? Et si oui, que ferez-vous du territoire libéré ? Le laisserez-vous à sa souveraineté, ou en ferez-vous une administration étrangère ? Ces questions, vous devez y répondre. Car l’Empire, lui, n’attendra pas indéfiniment dans l’incertitude.
L’Empire Afaréen est une puissance forte : 105 millions d’âmes, une économie robuste, une armée aguerrie, une tradition impériale qui a traversé les siècles et résisté à toutes les tentatives de destruction. Nous n’avons jamais plié devant nos ennemis. Nous ne plierons pas aujourd’hui. Même affaiblie par des décennies de silence diplomatique, notre voix porte loin, et je vous assure qu’elle saura se faire entendre si vous abandonnez la Kabalie à son sort.
Je vous l’annonce sans détour : l’Empire n’entrera pas en guerre aujourd’hui. Notre armée n’est pas prête, et je n’exposerai pas inconsidérément mes enfants afaréens à des sacrifices inutiles. Mais cela ne signifie pas que nous resterons inactifs. Nous mettrons à votre disposition nos ressources diplomatiques, économiques et logistiques si vous décidez d’agir. Nos deux grands ports internationaux, situés à proximité de la Kabalie, sont prêts à servir de base arrière, à accueillir vos forces, à devenir la voie par laquelle se prépareront les offensives libératrices. C’est une main tendue, une proposition concrète, qui pourrait transformer l’OND en libérateur véritable.
Mais inversement, sachez que si vous choisissez l’inaction, si vous détournez vos yeux de la Kabalie, alors l’Histoire se souviendra de vous non comme des défenseurs des peuples, mais comme les complices silencieux d’un génocide. Et moi, Roi des Rois, je m’en souviendrai également.
Certains appelleront mes paroles un chantage. Je n’en disconviens pas. Oui, c’est du chantage diplomatique. Mais c’est un chantage juste, légitime, car il est dicté non par un intérêt mesquin mais par l’exigence morale de sauver un peuple d’Afarée. Est-ce donc un crime que de conditionner notre soutien à votre fidélité aux principes mêmes que vous proclamez défendre ? Je vous laisse répondre à cette question devant vos pairs, devant vos peuples, et devant votre conscience.
Ainsi, je vous interpelle directement : serez-vous ceux qui auront sauvé la Kabalie, et gagné l’estime éternelle du Roi des Rois, ou serez-vous ceux qui auront laissé périr un peuple afaréen et couvert d’infamie le nom de votre organisation ?
La décision est entre vos mains. Mais sachez que la mémoire des peuples est longue. Sachez que ma voix porte au-delà des frontières. Sachez enfin que l’Afarée se relève, et que son Roi des Rois regarde désormais chaque acteur de la scène internationale avec une attention renouvelée.
Recevez cette missive comme un témoignage de ma vigilance, de ma douleur, mais aussi de ma détermination. Je n’attends pas des promesses, mais des actes. Le sang afaréen versé en Kabalie appelle justice, et je ne me tairai pas tant que cette justice n’aura pas été rendue.
Si maintenant vous souhaitez me contacter pour discuter affaires diplomatiques, je vous invite à me réécrire personnellement. Après, pour ce qui est des affaires logistiques, de l’utilisation de nos ports, comme je vous l’ai proposé, pour une potentielle opération en Kabalie, contactez directement le Triumvir de la Guerre. Ce dernier en est responsable et a déjà été prévenu qu’il pourrait potentiellement recevoir une de vos missives.
Puissent nos paroles franchir les mers et les continents pour ouvrir une ère de respect et d’avantages mutuels.
Scellé sous mon autorité,
Sa Majesté le Roi des Rois