12/02/2017
14:50:21
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Activités étrangères en Karty - Page 4

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Némédie a écrit :

Déclarations Officielles


Drapeau

Mes chers compatriotes,

Je m’adresse à vous aujourd’hui non sans gravité, mais aussi dans une détermination sereine. Car si notre monde apparaît de plus en plus secoué par des tensions, la Némédie reste, d’abord, une terre de paix, de dialogue, de respect, et d’honneur. Notre civilisation millénaire n’est pas née de la force obscure, mais de la sagesse, de la résilience, et de la volonté de construire. Nous croyons encore dans la parole donnée, la diplomatie apaisée, et la souveraineté de chaque peuple.

Mais que personne ne se méprenne, notre attachement à la paix ne doit pas être confondu avec de la faiblesse. Le Karty, depuis plusieurs jours, se donne une ligne de conduite de confrontation des plus inquiétantes. La Némédie a pourtant toujours su faire preuve de réserve. Nous n’avions pas fait le choix de cette tension. Notre peuple a trop longtemps souffert dans le passé pour se laisser impressionner.

À l’intention de nos compatriotes résidant au Karty, vous êtes sous notre protection. Soyez tranquilles, notre État veille. La main du roi ne vous oublie pas, et l’œil de notre diplomatie comme celui de notre armée reste particulièrement attentif à votre situation. Chaque Némédien, où qu’il vive, est un membre de notre communauté nationale.

En outre, face à la montée croissante de l’instabilité, pour garantir la pleine préparation de nos forces, j’ai ordonné un grand exercice militaire stratégique, dans le cadre duquel nous allons tester nos deux missiles balistiques de 2ème génération de portée moyenne, à Athenastra, depuis notre sous-marin lanceur d’engins de 8ème génération "Menandros", fierté de notre génie naval. Qu’on se le dise, il ne s’agit pas d’une manifestation d’agressivité mais d’un contrôle des possibilités techniques mises en œuvre, s’inscrivant dans un cadre sécuritaire. Les populations riveraines sont donc mises au courant, sans danger. Nous demandons donc aux pays voisins de ne pas s’inquiéter, tout cela n’est qu’un exercice.

Enfin, à ceux qui craindraient l’escalade militaire avec le Karty, je m’en fais l’interface entendue avec les titulaires du pouvoir, aucune raison de craindre l’un ou l’autre. En mer, nos sous-marins d’attaque silencieux, ainsi que nos croiseurs et destroyers, sont supérieurs à la flotte navale du Karty et sauront défendre notre patrie si cela devenait nécessaire. Mais nous espérons que cette issue ne surviendra pas.

Nous voulons faire passer un message très clair aux Karty, la dernière erreur à commettre serait celle d’une escalade militaire. Nous restons disponibles au dialogue, et la Némédie fera tout en son pouvoir pour éviter la guerre.


La Némédie se montre toujours aux côtés de ceux qui œuvrent pour la paix


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Andronikos IV roi de Némédie
Fait à Epidion, ce jour, en l’an 2016


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⚠️La Fédération centrale démocratique d'Antegrad annonce le rappel temporaire de son ambassadeur présent au Saint Empire de Karty.⚠️

Raison: Discussion sur les relations actuelle Antero-Kartienne

(Hrp: Ils rentreras cinq jours plus tard)
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nouveau logotype du Clëron ?

KARTY, HISTOIRE D’UNE MONARCHIE TOURMENTÉE

L'énigme kartienne (2/3) : Dans ce second épisode de la série consacrée aux paradoxes de cette puissance montante d'Eurysie, le Clëron revient sur l'Histoire de la couronne kartienne, dont les rôles politique comme culturel sont prépondérants. Entre pouvoir et faiblesse, au gré des assassinats et des coups d'éclat, Karty est-il un sain empire ?


La Salle de l’Ordre d’Alexandre Nevski, au Grand Palais du Kremlin de Moscou.
La grande salle de bal, dans le Palais Kremlin, à Volkingrad. Le Palais Kremlin est la propriété personnelle de la famille du Tsar, et non celle de l'État.

Tous les empereurs de Karty ont gouverné jusqu'à leur mort. Ce chiffre pourrait réjouir le Tsar Stanislas Valaski, qui règne sur Karty depuis son élection il y deux ans, s'il augurait une longévité impressionnante. Mais ce n'est pas le cas. Sur la fonction impériale plane depuis 2014 le spectre de son prédécesseur. Le Kaiser Von Blonski, qui a gouverné entre 1997 et 2014, est mort assassiné cette année-là par des opposants communistes, à l'âge de 48 ans seulement. Les autres empereurs, au nombre de trois depuis la fondation du régime le 11 avril 1909, n'ont pas régné aussi jeune que Valaski et Blonski. Ils sont donc morts de vieillesse après des règnes n'excédant jamais une cinquantaine d'années.

Un seul assassinat sur cinq empereurs, cela peut sembler peu, toutefois. Ou du moins insuffisant pour défrayer la chronique. Mais qu'on ne s'y trompe pas : le Saint-Empire de Karty ne jouit pas, en ce moment, d'une époustouflante stabilité. « On peut le dire je crois : Karty sort tout juste d'une crise politique d'une ampleur historique », avance Yann Despert, professeur à l'ASP de Ligert et spécialiste de l'histoire politique de la 8e puissance économique eurysienne (en PIB nominal). « Entre les assassinats, les démissions et les réorganisations complètes du pays, sur le plan politique avec la transformation des partis, mais aussi sur le plan culturel... Karty en 2016, c'est un pays neuf » estime même le politologue. Mais citons au lecteur les mutations que M.Despert mentionne : l'assassinat de Von Blonski le 22 juin 2014 ; l'exil forcé de 50 000 sympathisants socialistes en juillet ; la restructuration des symboles impériaux en octobre avec le déplacement de la résidence princière au Palais Kremlin ; la mort du ministre Ferdl Van Cros le 8 août 2015, entraînant la démission du premier ministre le même jour ; la réforme constitutionnelle aboutissant à la création de la fonction de Chancelier créée sur le mesure pour Yaromir Enaï ; la démission de ce dernier le 18 mars 2016 pour des raisons de santé...

Cette liste d'événements ponctuels passe en outre sous silence bien des aspects de ces deux années (de 2014 à 2016) qui ont profondément transformé Karty. La quasi-disparition de la culture germanique historique au profit d'une culture slave cantonnée jusqu'à lors à l'aristocratie, que le Conseil des exilés de Karty, une association d'opposants en exil, qualifie « d'épuration ethnique », en est le principal aspect. « Il est encore difficile de comprendre les leviers qui ont permis à la famille Valaski d'éradiquer les germains en Karty » tempère Antoine Lebeau, anthropologue à l'Université de Margaux (Antares). « Une chose est sûre : c'est une politique nationale qui a conduit à ce changement drastique » estime-t-il toutefois. Si tel est le cas, selon la définition du Dictionnaire national en langue gallèse, il pourrait s'agir d'un génocide, en cela qu'on peut appeler génocide toute « destruction systématique, totale ou partielle, d'un groupe national ». Une idée défendue par le Conseil des exilés de Karty, mais encore réfutée par de nombreux spécialistes. Pour M. Lebeau : « on ne peut pas dire que le groupe culturel germanique en Karty était un groupe national ».

Or, dans ce qui semble être une instabilité chronique, la maison impériale joue un rôle prépondérant. Au point de vue culturel, le Tsar Stanislas se désigne, de son propre aveu, comme l'architecte qui a permis que « la culture allemande s'estompe ». Son élection, victoire en soi de l'aristocratie slave après un siècle de règne germanique (sous les empereurs Von Flitch père, Von Flitch fils, Von München et Von Blonski), a été suivie d'une revanche. Le "Kaiser" devient le "Tsar". La langue officielle, l'allemand, perd son statut au profit du russe. L'hymne national, Wir sind des Geyers schwarzer Haufen (« nous sommes les troupes noires du Geyer », un chant anticlérical), est remplacé par Katioucha, une chanson folklorique russe. Au point de vue politique, c'est la mort de Von Blonski qui entraîne la disparition du Parti Impérial et force la création de l'Union nationale autour de la famille Valaski. Mais l'empire, ce n'est pas que l'empereur. C'est aussi un système qui se veut celui de l'ordre, une « République de l'honneur » selon l'historien Louis Gers, pour qui les racines de l'Empire, à Rème, sont républicaines. À la tête de l'administration, il y a l'armée, pilier du régime, et le Vice-Président Alexander Jükov, slave, qui chapeaute la défense nationale kartienne. M.Jükov est le leader du parti majoritaire au Conseil des élus, le "sénat rémien" du Saint-Empire de Karty, à qui revient notamment la charge d'élire l'Empereur et le Chancelier.

Toute ces institutions, la couronne en tête, ont pour principale raison d'être l'ordre, car « c'est là l'essence de tout régime impérial » pour Yann Despert. Mais Quand on voit ce tableau, on a de quoi douter sur l'efficacité de la méthode. Car la période d'instabilité récente est loin d'être la seule. Le premier empereur, Von Flitch père, est mort peu après son élévation au trône. Pendant ses cinquante-deux premières années d'existence, Karty est en guerre civile, guerre que ravive le troisième empereur, Von München, dès son élection en 1956. Pour Despert, « cette situation explique la soif d'ordre des Kartiens, mais pas leur attachement à un régime qui a jusqu'ici été incapable de la leur apporter ». D'autant plus que le Saint-Empire vit depuis 2013 un moment particulièrement compliqué et instable de son histoire. « Comme s'il sentait le vent tourner et qu'il était en lutte pour sa survie » ose Boris Schneider, du Conseil des exilés.

L'Histoire de l'empire kartien, c'est celle de césars qui ont tous voulu marquer leur époque. Qui tous on voulu redéfinir en profondeur ce que le mot « Karty » signifiait. Qui tous on voulu être le seul, l'unique, le César. Le princeps, le premier des citoyens. Et de ce fait, le Saint-Empire de Karty semble incapable de préparer son l'avenir. Ses institutions, y compris l'armée, ne pensent qu'au futur proche. Car c'est là le paradoxe de se borner à sa propre postérité. On ne songe pas un instant à enraciner dans le passé ses actes du présent. On bâtit sur le sable, et non sur le roc, car ce qui importe, c'est ce que la construction de chaque empereur brille bien fort avant de s'effondrer. Ce qui compte, en définitive, pour le palais, pour les élus, pour les militaires, qui tous ne font finalement qu'un, c'est la gloriole plutôt que l'honneur.

Entre 2013 et 2015, aucun parti politique n'a survécu plus d'un an. On peut s'étonner que le peuple kartien continue d'accepter ce rythme. On peut d'ailleurs questionner encore longtemps la transparence du régime (lire notre précédent article). On peut se demander comment les Kartiens peuvent avoir l'impression de construire le futur de leurs enfants. À cela, Yann Dessert répondait dans nos colonnes que « la population kartienne n’a aucun instinct de conservation ». Mais pourtant, sur la scène géopolitique mondiale, Karty tisse sa toile au point de se faire une place parmi les grands. L'instabilité chronique de cet empire pas très sain en serait-il le carburant ?

À paraître :
- L'inconnue kartienne en Eurysie
13882
Aurore Rouge :

L'ordre ? C'est tout ce qui vous intéresse ?
On ne lutte pas contre un ordre, on en accélère l'entropie.




Karty. Saint Empire. Monarchie constitutionnelle, à peu près aussi constitutionnelle qu'un marteau à la main d'un forgeron aveugle. Une vitrine d'équilibre, vitrée au point qu'on voit déjà les fissures si l'on sait où regarder. L'Etat repose sur un empilement d'organes comme un bureaucrate mort : le Tsar préside sans nommer, le Chancelier nomme sans diriger, le Conseil des Elus vote sans choisir. Une architecture conçue pour donner l'impression d'un ordre millénaire alors qu'il ne tient que par la peur, la loyauté forcée et l'amnésie collective. A Karty, l'Etat est une religion sans dieu, mais avec des prêtres, des inquisiteurs et des supplices bien réels et dans cette liturgie d'apparat, le pouvoir est délégué, fractionné, rivé au statut et au protocole. Personne n'est vraiment aux commandes mais tout le monde est en danger.

C'est exactement ce que nous voulions. J'ai été assigné dans l'opération visant Karty avec un seul objectif en tête : déstabiliser sans être identifiables, rendre le régime paranoïaque, le peuple apathique et la structure interne friable. Ce n'était pas un Coup d'Etat que nous avions convenus de préparer, c'était un pourrissement orchestré. Ils disent que Karty est stable. Qu'elle résiste aux idéologies étrangères, qu'elle tient par sa monarchie, par sa tradition militaire, par son peuple loyal et laborieux. J'en ris encore. C'est drôle, la stabilité : ce mot qu'on colle sur les cadavres qu'on ne veut pas enterrer. Ce qu'ils appellent stabilité, ici, c'est juste la peur bien ordonnée. Ce n'est pas un pays solide, c'est une carcasse de béton où les murs tiennent parce que personne n'ose respirer trop fort. Alors moi, je suis venu respirer.

Cela fait quelques mois que je suis arrivé. Fausse identité, fausse entreprise, vraie mission. Officiellement, je suis analyste pour un cabinet de gestion des risques, une entreprise tout à fait banale en somme, chargée de confier aux acteurs privés des rapports d'analyse sur les risques d'importation et d'exportation en fonction des pays. Officieusement, je suis là pour faire moisir l'ordre de l'intérieur, jusqu'à ce que l'odeur seule suffise à faire fuir les fidèles. On lui injecte le doute, en intraveineuse. Et surtout, on ne le fait pas en frontal : ici, tout ce qui est trop visible meurt étouffé dans l'oeuf. Ce qu'il faut, c'est se glisser dans les marges. Habiter les interstices du pouvoir comme une moisissure. Rester fuyant, flou, banal. L'un des leurs.

J'ai loué un appartement sans charme, dans un quartier bureaucratique de Volkingrad. J'ai appris à marcher comme eux, à m'habiller comme eux, à parleur leur langue avec une pointe d'accent pour brouiller les pistes. J'ai même appris à me plaindre de leur administration comme eux, de leurs saisons trop longues, de leur pain trop fade. J'ai infiltré leur fatigue avant même d'infiltrer leurs réseaux parce que c'est là que ça commence : dans la lassitude. Le Kartien moyen n'est pas un monstre, ni même un soldat du Tsar. C'est un homme résigné. Il ne croit pas en son régime, mais il ne croit en rien d'autre non plus. Il va à l'église parce que son père y allait, il fait son service militaire parce que ça lui ouvre des portes, il vote pour un parti dont il ne lit pas le programme. Ce qu'il redoute le plus, ce n'est pas le changement, c'est le chaos et le Tsar, malgré tout, incarne une forme d'ordre Un ordre ancien, brutal mais compréhensible. On ne peut pas lui arracher ça d'un seul coup. Il faut rendre cet ordre insupportable, le fissurer de l'intérieur, faire en sorte que l'immobilité devienne plus effrayante que le mouvement. Ce n'est pas de la propagande, c'est une transfusion lente, une contamination.

Je n'ai pas de réseau. Pas encore. Juste des noms, des visages, des tempéraments. Je vais les chercher au hasard des cocktails, des séminaires d'administration, des lignes secondaires dans les journaux officiels. Je repère les tièdes, les ambivalents, les humiliés discrets. Ceux qui ne sont pas encore tombés mais qui ont déjà cessé de croire : les bureaucrates négligés, les officiers vexés, les artistes dépressifs. C'est par eux que passera la première brèche, pas besoin qu'ils soient convaincus. Juste qu'ils soient fêlés. Je suis patient, il n'y a pas d'horloge pour ce genre d'opération, pas de date de fin. Mon rôle n'est pas d'agir mais de rendre l'action possible et pour ça, il faut d'abord comprendre l'écosystème, l'organisme vivant qu'est cette société malade car Karty n'est pas qu'un Etat, c'est une mécanique à inertie où chacun connaît sa place mais ne sait plus pourquoi il y est. Le Tsar ne gouverne pas, il préside des fantômes. Le Chancelier gouverne sans autorité. Les généraux se haïssent entre eux, les députés sont choisis par des partis qui ne savent plus qui ils représentent. Ce n'est pas un système autoritaire, c'est une simulation de stabilité et c'est exactement là-dedans que je plante mes graines. Je n'ai encore rien lancé, rien promis. J'ai juste...observé. Glissé quelques suggestions, posé quelques questions. Pourquoi ce général a-t-il été déplacé ? Pourquoi cette plainte n'a-t-elle jamais été instruite ? Pourquoi le scandale de ce ministre n'a jamais été dévoilé au grand public ? Parfois, il suffit d'une simple question pour faire trembler une loyauté mal ancrée.

Alors...j'écoute. J'écoute beaucoup. Pas pour comprendre ce qu'ils disent mais pour sentir ce qu'ils n'osent plus formuler. Le vrai pouvoir est là : dans les silences tendus, dans les regards fuyants, dans les gestes mécaniques. Je traque les failles humaines, comme un sismologue guette les soubresauts du sol et quand j'en trouve une, je ne frappe pas. Je laisse faire, je laisse pourrir. Une information envoyée au mauvais destinataire, une rumeur murmurée dans le bon bar, une lettre anonyme à la mauvaise adresse.

Le régime ne tombera pas. Pas tout de suite. Il va se plier, se craqueler, se mordre lui-même et quand il sera assez affaibli, assez grotesque, assez nu, alors seulement on proposera autre chose. Pas un manifeste, pas une révolution : juste une issue, une idée douce, une respiration. Il faut que la liberté ressemble à une trêve, pas à un choc. Je suis le SRR, mon travail n'est pas de parler. Mon travail, c'est de dissoudre. Et Karty a déjà commencé à fondre.

Damnation aux damnés et illumination aux illuminés. On obtient ce qu'on mérite d'être.

La mise en place d'une structure de financement de la corruption en Karty constitue le socle logistique indispensable à toute opération d'infiltration politique de long terme. En l'absence de mouvements d'opposition internes structurés (en dehors de ceux instrumentalisés par la "démocratie parlementaire"), et dans un Etat autoritaire disposant d'un appareil de surveillance actif, il est impératif que les structures de financement et de coordination clandestine soient à la fois intégrées dans le tissu économique local, et totalement découplées, sur le plan juridique et comptable, de toute traçabilité estalienne. La première exigence est donc la mise en place d'un écosystème économique fictif mais crédible, capable d'exercer une activité déclarée tout en dissimulant une seconde comptabilité dédiée au soutien d'opérations de corruption, d'influence et de déstabilisation. Le processus débute par la sélection d'un pays-tiers pivot, dont les dispositifs législatifs permettent l'enregistrement d'entités à actionnariat anonyme, de préférence dans une juridiction à fiscalité légère et ne disposant pas d'accords de coopération bancaire avec Karty. Des pays disposant d'une place financière souple comme Velsna ou des partenaires commerciaux tolérés par Karty disposant de zones franches industrielles fera largement l'affaire (bien que Velsna soit déjà un parfait candidat, le SRR disposant d'un ancien réseau sur place et peut jouer sur la corruption endémique de la société velsnienne pour parvenir à ses objectifs). A partir de là, le SRR mandate un cabinet juridique relais (sous contrôle indirect d'un fond d'investissement de façade, de préférence dans un pays membre de l'OND pour brouiller les pistes estaliennes) pour la création d'une holding de coordination, enregistrée avec des statuts vagues (conseil en stratégie, logistique, transport, développement territorial) et dirigée par des individus sans profil public mais couverts par des identités solides.

Une fois la structure-mère en place, celle-ci devient l'entité détentrice de plusieurs filiales à vocation locale (ici, on retrouve typiquement la Théorie de l'Hydre du SRR, aucune pitié pour recycler ses propres concepts). L'ancrage territorial de ces filiales est essentiel : elles doivent être enregistrées à Karty sous le droit national kartien, faire l'objet d'une validation de la chambre de commerce et disposer de locaux visibles, d'un personnel kartien recruté selon les usages et d'une comptabilité conforme aux exigences fiscales locales. Notez un point crucial malgré tout, c'est la gestion des ressources humaines dans ces structures : le recrutement est toujours local mais il reste encadré par une cellule estalienne qui opère via des prête-noms. Les salariés ne sont pas informés des véritables objectifs ; la majorité sont persuadés de travailler pour une entreprise ambitieuse mais marginale. Cette ingénierie du mensonge repose en somme sur certains protocoles RH spécifiques : contrats courts mais renouvelables, rémunérations supérieures à la moyenne du secteur, bonus pour des objectifs symboliques mais gratifiants et surtout un climat managérial qui cultive une forme de confidentialité et d'élitisme, en donnant aux salariés le sentiment d'être discrets mais innovants. Le but, c'est simplement de désamorcer les éventuels soupçons internes et de désorganiser toute velléité de fuite d'information. Ce sont ces filiales qui deviennent les vecteurs opérationnels de l'influence indirecte. Elles prennent la forme de cabinets de conseil public, de sous-traitants informatiques, d'agences de recrutement ou de cabinets d'audit sectoriel. Leur rôle est double : générer une légitimité apparente par leur présence dans les cercles professionnels du pays et offrir une capacité de contractualisation avec les élites intermédiaires du régime (fonctionnaires, hauts techniciens, juristes, cadres ministériels) sans que le lien financier ne paraisse anormal. L'architecture financière repose ensuite sur la création d'un véhicule d'investissement à capital variable, logé dans un pays-tiers, chargé de redistribuer les fonds opérationnels par le biais de contrats factices, de prestations surévaluées ou de mécénat culturel. L'argent n'est jamais transmis directement : il prend la forme d'honoraires, de bourses de formation, de frais de mission ou de commissions techniques pour des livrables inexistants. La corruption, dans cette logique, n'est jamais présentée comme telle ; elle se camoufle dans les usages des marchés publics, dans les logiques de partenariat privé ou dans les programmes de soutien au développement professionnel. Ces structures fonctionnent comme des entreprises à activité hybride en somme, c'est-à-dire articulant un pan visible d'opérations commerciales ordinaires (consulting, services numériques, logistique, publications sectorielles) et un pan discret d'activités d'influence ou de financement indirect. Ce modèle repose sur l'existence de faux marchés, c'est-à-dire d'opérations simulées mais conformes en apparence aux normes de transaction. Ces faux marchés sont construits autour d'une logique de "commande interne" : ces filiales produisent pour elles-mêmes ou échangent des services entre elles, générant ainsi une apparence d'activité continue qui est juridiquement traçable mais économiquement creuse. L'enjeu critique, c'est surtout la gestion de la documentation. Tout versement, tout mouvement de capitaux doit correspondre à une documentation contractuelle rigoureuse : devis, lettres de mission, conventions de prestation, rapports d'activité, états de suivi. Cette production documentaire repose sur un triple réseau : une équipe d'experts-comptables "neutres", opérant dans des Etats tiers (en vérité simples agents locaux du SRR) ; une cellule interne de juristes spécialisés en droit comparé, chargés de produire des documents conformes à la norme kartienne ; et un segment automatisé d'édition de livrables (reproduction d'anciens rapports modifiés) pour les rendre plausibles en cas de contrôle. La consolidation financière ne se fait jamais au sein des structures opérationnelles. Les bénéfices déclarés sont systématiquement réinjectés dans des investissements tertiaires, dont l'utilité est purement stabilisatrice : achat de parcelles de terrain non bâtis, participations symboliques dans des start-ups locales, contrats de sponsoring d'événements culturels sans retombée commerciale. Ces opérations n'ont aucun intérêt économique réel mais permettent de renforcer la fiction d'une implantation durable et d'un enracinement stratégique, tout en diversifiant les vecteurs de légitimation publique. C'est une forme d'immunité passive : la société kartienne devient trop ancrée et dépendante de ces structures pour attaquer celles-ci sans remettre en cause d'autres structures cette fois-ci légitimes. Attaquer ces structures, pour les services de renseignements kartiens, si ces derniers les repèrent, c'est se mordre la queue tout seul. Pile je gagne, face tu perds.

Un soin particulier est apporté à l'absence de centralisation comptable. Aucun flux financier ne doit pouvoir être reconstitué en partant d'une entité unique. Chaque société écran dispose de son propre circuit bancaire, généralement éclaté entre plusieurs établissements numériques offshore et d'une comptabilité segmentée. Un logiciel de coordination sécurisé, en environnement air-gapped, sera utilisé par la cellule kartienne du SRR pour gérer en parallèle les véritables flux, la répartition sectorielle et l'exposition à chaque acteur. En cas de détection partielle par les services de renseignement kartiens, le cloisonnement organisationnel permet d'abandonner certaines structures sans compromettre l'ensemble. En parallèle, des structures philanthropiques indirectes sont également activées : fondations culturelles, fonds pour la revitalisation des langues minoritaires, initiatives de développement des infrastructures locales. Ces entités, tout en restant à distance de toute ligne politique, permettent d'ancrer l'écosystème économique clandestin dans une logique non conflictuelle, favorable aux valeurs affichées du régime et donc difficilement attaquable publiquement. Ce sont elles qui permettent d'approcher les milieux culturels, éducatifs ou territoriaux avec un vernis d'incité, tout en servant de base pour des formes plus douce de recrutement et de loyauté.

Quant aux fonds plus occultes, il ne faut pas les dissimuler dans un coffre mais les intégrer dans un circuit d'optimisation en exploitant les asymétries réglementaires entre plusieurs zones grises financières à travers le monde. Le schéma standard repose sur une chaîne à trois maillons : d'abord une société de domiciliation basée en zone offshore qui assure la fonction de point d'entrée ; ensuite, un fonds de placement enregistré dans une juridiction tolérée par les autorités kartiennes (dans ce cas présent, un pays en partenariat économique avec Karty) ; enfin, une "unité d'intervention capitalisée" qui agit seulement comme une société dormante et dont le seul objet est de servir de prête-nom pour des transferts ponctuels via l'émission de dettes, d'obligations ou de redevances fictives. Voilà, voilà ; si vous avez besoin de faire de l'évasion fiscale, appelez moi. Nonobstant, l'intérêt de cette structure triadique, c'est de pouvoir masquer en somme l'origine géographique des flux tout en respectant les obligations déclaratives imposées par les autorités kartiennes. En effet, Karty n'interdit pas jusqu'à preuve du contraire les investissements étrangers mais comme tout pays moderne, le pays contraint ces investissements à passer par des canaux déclarés. Il ne s'agit donc pas de dissimuler l'existence d'un flux mais de maîtriser l'apparence de sa source en l'imputant à des entités plausibles, déjà insérées dans des secteurs techniques marginaux ou perçus comme apolitiques (cybersécurité, édition, formation linguistique, services informatiques à la demande, etc.).
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Opération Yarilo
[EXT] Financement dans le terrorisme en Akaltie

Source : Ministère de la Sécurité d'État - Confidentiel

On dit que la Poëtoscovie et que l'Akaltie sont deux pays aux relations étroites. C'était le cas effectivement, malgré le soutien de la Pays Toucanesque à Stérus lors de la crise ASEA-Poëtoscovie. Toutefois, le survol d'une base militaire poëtoscovienne secrète en Everia par un drôle de l'Akaltie, et sans que cet État – qui a très clairement bafoué les principes fondamentaux du droit international – s'en excuse. Cela a rebattu les cartes des relations entretenues entre la Poëtoscovie et l'Akaltie, ce qui pousse la Sécurité d'État (SEP) à affaiblir la menace akaltienne, ce pays semblant hors de contrôle et ne considérant pas ce qui est pourtant le substrat même d'une diplomatie apaisée.

Ayant infiltré les groupes ultraviolents dans l'Empire de Karty, les services de renseignement de la Poëtoscoie ont pu accéder aux coordonnées de suprémacistes blancs en Akaltie. Personnalités diamétralement opposées aux codes du régime en place, et faisant preuve d'une violence ostentible, pour qui a des services de renseignement un tant soit peu développés, il apparaissait déjà clair que ces individus pourraient permettre la déstabilisation du régime akaltien.

Grâce à ces coordonnées, les individus aux intentions malveillantes ont pu être approchés par des officiers traitants de la SEP. Dans des échanges où la Sécurité d'État de Poëtoscovie se faisait passer pour le service de renseignements Jashurien – afin de ne pas mettre en cause la Nation Littéraire en cas d'échec –, la Poëtoscovie et les suprémacistes ont pu conclure un marché. En effet, contre des actes portant atteinte à l'image de l'État akaltien, les services ont promis d'apporter un soutien financier.

Ce soutien financier, consistant concrètement en un investissement dans le terrorisme en Akaltie, devra être reversé aux réseaux kartiens, lesquels garderont l'argent jusqu'à ce que les réseaux d'ultradroite akaltiens viennent le chercher eux-mêmes en Karty. Cela évite à la Poëtoscovie de s'engager sur un terrain glissant, et laisse les groupuscules d'idéologies semblables s'organiser.

Il est à noter que les risques sont alors nuls concernant les possibilités que l'Akaltie découvre son opposition violente financée par la Poëtoscovie, car celle-ci n'a même pas agi sur son territoire national. En revanche, les autorités kartiennes n'ont bien évidemment pas été averties d'une transaction financière sur leur sol, notamment transitant dans les mains de leurs propres groupuscules d'extrême droite. Les seules forces géopolitiques en capacité de mettre en échec sont donc les services kartiens de contre-espionnage, ce qui aurait l'effet d'une bombe diplomatique, puisque la Poëtoscovie et l'Empire de Karty sont des alliés, et cela étant connu de toutes les puissances du globe.

Cependant, il est peu vraisemblable que l'administration kartienne se rende compte de ce qu'il se passe sous son nez, car il est de notoriété commune que l'Empire de Karty compte sur la Poëtoscovie pour sa propre défense en matière de contre-espionnage, tout comme la Poëtoscovie compte d'ailleurs sur l'Empire de Karty pour sa défense militaire nationale. Les deux puissances, complémentaires, ont un lien très fort, et il est à ne pas douter que si le régime kartien supposait une ingérence étrangère sur son propre sol, il ferait appel à la Poëtoscovie, n'ayant même pas de service de contre-espionnage véritablement développé. C'est donc relativement sereinement que le ministre de la Sécurité d'État a donné son aval quant au feu vert du financement du terrorisme akaltien transitant par l'Empire de Karty.

Concernant les répercussions que cela aura en Akaltie, il est clair que les pouvoirs locaux vont s'apercevoir ou bien de l'émergence d'une opposition violente d'extrême droite, ou bien d'une simple augmentation inexpliquée de leurs moyens. Quoi qu'il en soit, un changement est à prévoir, quoique les actions des groupuscules ne dépendent plus de la SEP, mais seulement des individus d'extrême droite.

Enfin, afin d'éviter que maintenant les individus concernés, devenus riches, s'enfuient avec l'argent, il leur a été assuré qu'ils seront retrouvés s'ils devaient fuir avec l'argent prétendument jashurien – en vérité 100 % poëtoscovien –, et cela a paru d'autant plus crédible que la SEP leur avait prouvé connaître leur identité.

Sur le plan géopolitique akaltien, cela ne sera pas le coup de grâce porté au régime. Toutefois, dans un contexte tendu internationalement autour de l'Akaltie, cela ne fera que confirmer la position de faiblesse dans laquelle se trouve la présente administration. Après un survol de la base militaire poëtoscovienne en Everia, des tensions avec l'Empire de Karty concernant un convoi dans le détroit ou encore une forme de passivité-agressive au sein de l'ASEA - vers laquelle toute la communauté internationale se tourne en attendant qu'elle implose littéralement –, l'Akaltie verra les pressions internes s'ajouter à celles auxquelles fait face sa politique internationale.

L'objectif poëtoscovien sera alors accompli. Dans une politique internationale rancunière, le tout n'est pas de répondre : la Poëtoscovie n'a aucun égo. Le tout est seulement de frapper plus fort, et lorsque l'adversaire a déjà tourné le dos.


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Privatisations : tout doit disparaître !
Jouez, vous gagnerez peut-être !

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Actualité médiatisé
Destint, 04.02.2017, Antegrad

Le chef suprême de la Fédération Centrale Démocratique d'Antegrad prononce un discours dans une salle réservé au journaliste, au sein du Palais Suprême, au centre de Destint :

"Antériens, Antériennes, frères et sœurs Afaréens, moi, Chef suprême de la Fédération Centrale Démocratique d’Antegrad, guide des peuples ethniques des Antes, je prononce aujourd’hui un discours historique pour notre nation. Ces dernières années ont été marquées par une montée puissante du nationalisme afaréen, par le soutien aux peuples encore colonisés, et par la dénonciation des crimes contre l’humanité perpétrés par diverses puissances colonisatrices, les unes après les autres. L'Afarée s’est divisée entre les territoires colonisés ou sous influence étrangère, et les forces nationalistes afaréennes.

On pourrait croire que l’Antegrad fait partie des rares pays exempts de cette influence étrangère, un territoire cent pour cent afaréen. Mais ce n’est pas le cas. Notre histoire est profondément marquée par l’influence eurysienne. Le nom même de notre bien-aimée nation porte une empreinte slave eurysienne, imposée par d’anciens dirigeants soumis à ce continent oppresseur. C’est pourquoi moi, votre chef suprême, je vous annonce aujourd’hui un changement majeur, dont la première mesure prend effet immédiatement.

Je vais nommer deux bases militaires situées sur notre territoire et appartenant à des puissances étrangères qui n'ont pour objectif que d’étendre leur influence sur l’Antegrad et, plus largement, sur l’Afarée:
La base militaire rimaurienne d’Hejo et la base militaire kartyenne d’Hejo

Par pure bienveillance, je laisse trois choix à ces nations : Quitter notre territoire dans les plus brefs délais. Payer 2 500 unités internationales tous les trois mois pour continuer à occuper ces installations ou payer 500 unités internationales tous les trois mois et accueillir sur leur sol une base militaire antérienne d’une capacité de 350 hommes.

Les deux nations concernées ne doivent pas voir dans cette décision une remise en cause de nos relations diplomatiques ni des traités existants, mais plutôt une affirmation claire de notre volonté d’indépendance et de souveraineté.

Merci, cher peuple, de m’avoir accordé ces quelques minutes.
Vive l’Antegrad! Vive l’Afarée libre!"


Le dirigeant anterien quitte ensuite la salle sous l'acclamation des journalistes.

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We want our country!
Manifestation d'envergure devant les murs de la base militaire Kartienne

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Après que le ministre des Affaires étrangères de la Fédération Centrale Démocratique d'Antegrad a sous-entendu à un journaliste du journal Le Draim que les autorités kartiennes auraient menacé le gouvernement antérien suite à la déclaration du chef suprême, un peu plus de 900 personnes seraient descendues dans les rues de la ville d’Hejo, se rapprochant de la base militaire kartienne tout en hurlant en anglais la phrase : "We want our country!"
La maire de la ville, Odego Kalsona, a appelé les policiers à ne pas intervenir dans cette manifestation non déclarée, et donc illégale aux yeux de la justice antérienne, sauf pour empêcher l'entrée dans la base.

Mais face aux murs de la base militaire, les manifestants décident de lancer à chaque bruit de l’autre côté des bouteilles, des fruits pourris, des poubelles, des morceaux de verre, des morceaux de métal, des pierres, des morceaux de bois, des cocktails Molotov, et bien plus encore.
Certains tentent même d’entrer dans la base en escaladant, mais sans succès.
Y a-t-il eu des Kartiens blessés ? Y a-t-il eu des dégâts ? Les Antériens ne le savent pas encore.
Le gouvernement antérien ne communique pas sur ce qui se passe, mais certains politiques et députés situés en Ëdango appellent les manifestants à continuer leur lutte.

C’est définitif, le peuple antérien ne veut plus des Kartiens chez lui.
Plusieurs dessins caricaturaux et racistes sur les Kartiens sont faits sur les murs et les routes proches de la base.
Un grand nombre de manifestants campent près de la base afin de pouvoir poursuivre leurs manifestations.

Contrairement à la manifestation du 12/03/2015, celle-ci est bien plus violente et dégradante.
Certains manifestants refusent même de stopper leurs activités tant que les Kartiens seront toujours là.
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