09/05/2018
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Activités étrangères en Azur - Page 4

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Entretien exclusif avec Madame Alina Linehart, Conseillère du Roi pour les Affaires Étrangères


Le Banairah a bâti le passé de l’Afarée. Mais c’est à la nouvelle génération d’États d’en construire l’avenir.



Journaliste — Madame la Conseillère, ces dernières semaines, plusieurs médias afaréens ont multiplié les tribunes et les analyses sur le rôle du Banairah et sur la pertinence du Pacte Afaréen de Sécurité (PAS). Certains y voient la preuve d’une fracture générationnelle entre anciens et nouveaux États du continent. Quelle est votre lecture de cette situation ?

Alina Linehart — Ce débat est révélateur d’un moment de transition historique pour notre continent. Nous vivons, si je puis dire, la fin d’un cycle et le début d’un autre. Le Banairah, puissance ancienne et respectable, incarne la stabilité et la mémoire de l’Afarée politique d’hier. Les jeunes États si je puis dire comme notre royaume le Royaume de Finejouri représentent quant à eux une génération née de la décolonisation récente et du besoin d’autonomie stratégique. Ces deux pôles ne sont pas opposés, ils sont complémentaires. Mais le dialogue entre eux n’a pas encore trouvé sa pleine maturité. Et c’est là que se situe l’enjeu. Le PAS, voulu par le Roi Louis II les autres états fondateurs, est justement né pour faire le lien entre ces deux générations politiques.

Journaliste — Le journal Contre-Enquêtes, publié au Banairah, accuse pourtant le PAS d’être « une alliance d’opportunisme sans colonne vertébrale », dénonçant son improvisation et son manque de rigueur. Ces critiques sont-elles infondées ?

Alina Linehart — Elles ne sont pas totalement infondées. Nous devons avoir l’humilité de le reconnaître. Le PAS a connu un démarrage rapide, presque précipité, parce que le contexte l’exigeait. L’affaire cramoisiste, la déstabilisation de l’Afarée Centrale et l’effondrement des cadres régionaux existants ont imposé une réaction immédiate. Le temps n’était pas à la perfection institutionnelle, mais à l’action. Cela dit, les critiques banairaises pointent de vraies failles initiales comme manque de procédures d’adhésion claires, absence de mécanismes de contrôle internes, et surtout un déficit de communication diplomatique. Mais réduire le PAS à une construction improvisée serait profondément injuste. Sous la présidence finejourienne, une refonte complète de la Charte a été engagée justement pour contrer certaines failles que je pu cité comme les critères objectifs d’adhésion, gradation des sanctions, règles de majorité renforcées pour les décisions sensibles et bien plus. Nous sommes en train de transformer une union d’intentions en une véritable organisation structurée. Le Banairah, avec sa culture du droit et de la discipline institutionnelle, aurait dû saluer cet effort, plutôt que de s’en détourner.

Journaliste — Le Banairah affirme aussi que le FCAN reste le seul cadre légitime de coopération afaréenne. Partagez-vous cette vision ?

Alina Linehart — Le FCAN a été un pilier fondamental de notre continent, et nul ne peut lui retirer ce mérite. Il a offert, durant des décennies, un espace de concertation économique et politique indispensable. Mais la vérité, et je la dis avec respect, c’est que le FCAN est désormais dépassé par les réalités contemporaines. Son modèle, conçu pour un temps de reconstruction et de dialogue, n’est plus adapté aux urgences sécuritaires, technologiques et stratégiques que nous vivons aujourd’hui. Le FCAN, malgré ses bonnes intentions, est devenu lent, bureaucratique, et souvent paralysé par la recherche d’un consensus impossible. Le monde, lui, avance vite, la guerre technologique, les crises climatiques, les menaces hybrides ne se traitent pas dans les mêmes délais que les politiques de développement. C’est là que le PAS a apporté un souffle nouveau. Il ne remplace pas le FCAN, il le complète, il agit là où le FCAN ne peut plus agir. On peut par exemple cité le cas de l'Afarée centrale qui illustre la capacité des nouveaux à résoudre ce qui peut être un conflict par le dialogue la négociation et le compromis et je rappel que cela à été surtout une réussite grâce à l'intervention de Sa Majesté Louis II qui serte représenté notre Royaume mais aussi le PAS.

Journaliste — Le Banairah se montre cependant réticent, accusant le PAS d’être dominé par une coalition d’États trop jeunes et trop impulsifs. Quelle est votre réponse à cela ?

Alina Linehart — Le Banairah ou du moins les journalistes commettent là une double erreur d’analyse, et de perception. D’analyse, parce qu’il confond jeunesse politique et immaturité. De perception, parce qu’il sous-estime la profondeur des transformations du continent. Oui, certaines de nos nations sont jeunes. Mais leur jeunesse est une force, pas une faiblesse. Ces États ont appris à se défendre sans protecteurs, à bâtir sans héritage, à exister sans tuteurs. C’est une école de rigueur et de volonté. Quant à la prudence banairaise, elle est légitime mais elle ne doit pas devenir de la nostalgie politique. Regarder l’Afarée d’aujourd’hui avec les yeux d’hier, c’est refuser de voir l’histoire avancer. Le Banairah a été le père fondateur de la coopération afaréenne ; mais les enfants ont grandi, et ils ont désormais leur mot à dire. Le Finejouri considère le Banairah comme une nation respectée et nécessaire, mais il lui dit aussi ceci : se détourner de la réalité, c’est risquer d’être dépassé par elle.

Journaliste — Cela ressemble à un appel à un sursaut pour le Banairah…

Alina Linehart — Un appel fraternel, oui. Le Banairah n’a pas besoin qu’on le critique, mais qu’on l’invite à reprendre sa place dans la marche du continent. Le PAS n’est pas un projet contre lui, mais un projet qui a besoin de lui. Nous avons besoin de sa méthode, de son expérience, de sa stabilité. Mais nous avons aussi besoin qu’il entende que le temps du contrôle est terminé. L’Afarée moderne se construit dans la coopération horizontale, pas dans la tutelle verticale.

Journaliste — Vous parlez souvent d’« équilibre » entre les anciennes et les nouvelles puissances afaréennes. Comment le Finejouri compte-t-il préserver cet équilibre tout en consolidant le PAS ?

Alina Linehart — En étant un pont, et non un pôle. La mission du Finejouri est précisément d’unir, pas d’opposer. Sous l’impulsion du Roi Louis II, notre diplomatie cherche à instaurer une méthode fondée sur trois piliers : la lucidité, la transparence et la loyauté. La lucidité, pour voir les choses telles qu’elles sont et non telles que nous voudrions qu’elles soient. La transparence, pour que chaque État membre sache ce qu’il engage et ce qu’il reçoit. Et la loyauté, parce qu’aucune alliance durable ne se bâtit sur la méfiance. Nous croyons qu’une Afarée adulte ne se mesure pas à sa puissance militaire, mais à sa capacité d’écoute et de coordination. L’unilatéralisme n’a plus de sens dans un monde aussi interdépendant. Et, si vous me permettez une formule :

Seul, on va plus vite. Mais ensemble, on va plus loin et surtout, on dure. C’est toute la philosophie finejourienne.

Journaliste — Pour conclure, pensez-vous que cette opposition entre prudence et audace, tradition et nouveauté, puisse un jour disparaître ?

Alina Linehart — Non, et il ne faut pas qu’elle disparaisse. Ce qui compte, c’est de la rendre féconde. Le Banairah, le FCAN, le PAS, tous ont leur utilité. Le danger, c’est le dogmatisme, croire qu’une seule structure ou une seule génération détient la vérité. L’Afarée a besoin de pluralité et de cohérence, pas d’uniformité. Le Finejouri, sous la conduite du Roi Louis II, continuera à travailler à cette cohérence. Notre ambition n’est pas d’avoir raison contre les autres, mais d’avoir raison avec les autres. Car, à la fin, c’est ensemble que nous vaincrons nos vieilles divisions et que nous écrirons enfin une histoire continentale digne de notre héritage.
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Fort-Marin

ça gueule beaucoup

- Ça gueule beaucoup chez les identitaires en ce moment.

- Un peu.

Le patron du café en face du pub d'O'Genisse, connu pour être un repère de nationalistes, essuie ses verres placidement.

- Qu'est-ce qu'ils racontent ?

- La même chose que depuis trois-cents, des trucs sur le pan-celtisme ou le nationalisme des îles je-sais-pas-quoi.

- La police laisse faire ?

- Tu sais, les celtes représentent quoi ? 3% de la population des Marines ? Et les trois quarts sont des bâtards de la capitale. Ils peuvent bien se raconter qu'ils sont des descendants de pirates, c'est pas en étant trente tout mouillé qu'ils vont faire quoi que ce soit.
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Quotidia, Le média de l'excellence conservatrice, informations offertes par le Groupe Falieri a écrit : 19 mars 2018

Automobile: après des années de déclin, Vultra tente un redéploiement à l'international


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"Ce n’est pas une moto, mais plutôt une petite voiture à deux roues."


Historiquement, peu de marques dans le secteur de l'automobile sont autant associés à l'image de la cité velsnienne que Vultra. Fondée en 1922, la marque s'est depuis toujours focalisée sur le deux roues à un prix abordable, permettant à des générations de velsniens de profiter des avantages de la motricité et du transport personnel à moindre frais. Par dessus tout, l'image de Vultra est associée à son seul et unique modèle mythique du même nom: le scooter Vespa, un deux roues à l'identité visuelle distinctive ayant fait les heures de gloire de la marque. A son apogée dans les années 1960, 40% de la population velsnienne préférait ainsi le scooter de la marque à la voiture. Vultra a ainsi proposé, durant de nombreuses années, une alternative
low-coast aux voitures citadines dont son concurrent historique, Strama, s'était fait la spécialité. Toutefois, la marque a connu un reflux certain à partir des années 1970. La hausse globale du niveau de vie des velsniens, corrélée à une gamme vieillissante de scooters et un manque d'innovation ont condamné Vultra à évoluer dans l'ombre de Strama, puis plus tard de Steiner avec l'arrivée en masse de la concurrence raskenoise dans les années 1990. Il faut attendre 2011 pour voir une reprise de l'entreprise par le groupe Strama, son concurrent de toujours, pour voir une timide résurgence de la marque.

En 2018, après des années de restructuration (avec notamment la délocalisation de son usine historique dans la banlieue de Velsna pour la cité de Saliera, siège du groupe Strama), un rebranding et une modernisation de la gamme, Vultra semble prête, à en voir son offensive médiatique à Teyla, Sylva, Azur, Tanska et Rasken, à partir à la reconquête du terrain avec une approche bien différente de celle qui avait été la sienne, par un programme de publicité ciblée selon les pays et publics visés.

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Affiche publicitaire tout juste suggestive pour la Vultra 04 (marché raskenois)

A Teyla, exit la vision d'un scooter low-coast, Vultra vend un véhicule voulu "branché", destiné à une clientèle urbaine, diplômée, friquée et surtout, à la recherche d'une forme de reconaissance sociale. Vultra n'est plus low-coast, mais l'objet d'un exotisme et d'une manière de vivre, tout en hésitant pas à "draguer" la communauté LGBT de la capitale teylaise. Le groupe, sur ce marché, a prévu la sortie de pas moins de trois éditions limitées exclusives à Teyla, et qui ne bénéficieront même pas d'une sortie velsnienne. A Sylva, la publicité insiste sur la faible consommation et pollution du scooter, et d'une sortie d'une version électrique du modèle, dans un pays où la question du parc électrique s'est imposée depuis longtemps. Pour s'intégrer à ce marché fort concurrentiel dominé par les petites citadines qui sont sur un segment très proche, Vultra n'a pas hésité à adopter une stratégie de tarification agressive, quitte à vendre à perte sur ce marché. L'enjeu est pour le Groupe Strama, détenteur de la marque, de rénover une image au delà même du chiffre. A Rasken, l'absence d'alternatives low coast et de faible consommation a également été adoptée comme un argument marketing, bien que la saturation du marché raskenois ne le fait clairement pas apparaître comme une priorité. Pour finir, Vultra n'hésite pas à se lancer à l'assaut du marché afaréen avec un produit que l'entreprise pense parfaitement adapté au climat local.

Reste désormais à savoir si cette tentative permettra au Groupe Strama se revaloriser l'image d'une marque ayant souffert d'un délaissement relatif durant plus de deux décennies.
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https://i.pinimg.com/736x/a7/08/ef/a708ef9555b17d360cd01ee6fbde8ba2.jpg

Mon humanité est différente de celle d'un Carnavalais, Elijah Desjardins, Président du Groupe Parlementaire Mouvement Royaliste et d'Union à l'Assemblée nationale.
Le dossier de la Cramoisie, le Royaume face à une horreur lointaine ? - I

Angel Rojas, le regard las par des pensées obscures, se tenait devant la fenêtre de la Résidence Faure, un havre de paix rempli de silence qui offrait un décalage complet face à l'agitation extérieure. La lumière tamisée venue de l'extérieur s'infiltrait dans les diverses pièces de la Résidence Faure et obligeait Angel Rojas à fermer l'un de ses yeux pour pouvoir regarder au loin et à l'extérieur de la Résidence Faure. Dehors, la ville frémissait sous la masse des millions d'êtres humains qui donnaient une vie à cette ville qu'était Manticore. Les klaxons des voitures, le murmure des conversations, et l’écho des pas pressés formaient un fond sonore qui lui était devenu étranger. Angel Rojas regarda, aujourd'hui et depuis longtemps, ce monde extérieur qu'il ne pouvait rejoindre avec une intense jalousie et une envie de rejoindre. Il s'imagina effleurer de ses mains l'herbe poussant sous un soleil de printemps. Il s'imagina pousser la porte d'un magasin, d'un restaurant tout seul sans garde du corps, vérifiant un par un les sacs des autres clients et l'arrière-boutique. La nostalgie faisait mal par moment et c'était là un de ces moments, alors qu'Angel Rojas attendait.

Il attendait l'arrivée de Pierre Lore ministre des Affaires Étrangères et Elijah Desjardins président du groupe du parti majoritaire et du Premier ministre à l'Assemblée nationale. La réunion porterait sur un sujet présent depuis longtemps mais dont le Pacte de sécurité Afaréen avait rappelé, non pas à un pays participant à la guerre contre la Principauté de Carnavale, au monde l'existence de la Cramoisie, un État indéfinissable bâti sur les cendres de la colonisation et d'un génocide. La déclaration était louable à bien des égards, mais Angel Rojas doutait des objectifs réels de ladite déclaration. Le chef du Gouvernement de Sa Majesté, pour qui l'envie de se représenter s'éloigne de plus en plus, resta perplexe devant la déclaration posée derrière lui, sur son bureau, où le soleil mit en évidence ladite déclaration.

Alors qu’il était perdu dans ses pensées, la porte s’ouvrit avec un grincement discret, et Pierre Lore entra, suivi d’Elijah Desjardins, tous deux enveloppés d'une aura politique suffisante pour prétendre à l'honorable fonction de Premier ministre de Sa Majesté, pensa discrètement Angel Rojas, en observant les deux personnages. Il observa Pierre Lore, toujours fidèle à lui-même, être en public durant les réunions politiques ne rien montrer de l'amitié qui lie les deux hommes. Ce comportement fit toujours rire discrètement Angel Rojas et c'est alors qu'il se mit à sourire quand Pierre Lore dit froidement : "Monsieur le Premier ministre de Sa Majesté, bonjour." Jamais, ô grand jamais, le ministre n'avait oublié de rajouter "De Sa Majesté" lorsqu'il nommait en public comme en privé la fonction officielle du Premier ministre.

Bien des hommes et des femmes politiques oubliaient souvent ce formalisme. Dans ce contexte, pour Angel, chaque détail semblait revêtir une importance capitale.

Alors qu'Angel Rojas avait résumé la situation en omettant des détails et certaines formalités, Pierre Lore qui allait prendre la parole fut devancé par Elijah Desjardins. Cet homme avait ses mains posées sur ses jambes, montrant un aplomb, une assurance certaine. Il était présent dans la pièce présentement avec le chef du Gouvernement car il représentait l'ensemble des députés de la majorité d'Angel Rojas. Dans ce genre de situation, même si une signature ne demandait aucun vote, ne pas expliquer la décision du Gouvernement de Sa Majesté, quelle qu'elle soit, aux députés aurait été un suicide politique pour Angel Rojas.

Le Royaume de Teyla était en guerre contre la Principauté de Carnavale, et les rumeurs de paix, n'étaient pour l'instant que des rumeurs au grand dam d'Angel Rojas. Le Premier ministre et ses équipes avaient du mal à prendre la température d'un pays (Teyla) qui vivait sur différents états d'exception depuis plus d'une année et qui vivait sous la menace constante d'une attaque chimique. C'est pour cette raison que les élections générales furent repoussées, et toutes les autres élections. Les remontées des députés concernant les remontées dans les circonscriptions étaient contradictoires mais Angel Rojas comprenait cette contradiction. Mais il n'était pas plus avancé sur l'état profond du pays et de la population. Il naviguait comme un matelot sans boussole ou sans gouvernail. Du moins, pas tout à fait. Récemment, Jean-Louis Gaudion, président du principal parti d'opposition et candidat à la fonction de Premier ministre, avait récemment appelé le Gouvernement de Sa Majesté à mettre fin aux états d'exception.

Chose que pensait faire très bientôt Angel Rojas, une fois que les vérifications sur le stock chimique de la Principauté de Carnavale seraient confirmées ou encore que la pression politique et/ou populaire se ferait vraiment trop importante. Pour l'instant, les vérifications continuaient autant que possible sur le terrain par les troupes teylaises en combinaisons NBC. Quoi qu'il en soit, Angel Rojas ne pouvait pas se permettre de perdre la confiance de ses députés dans le contexte actuel. Si le Gouvernement de Sa Majesté perdait la confiance des députés, alors la démission d'Angel Rojas déclencherait, très probablement, une élection dans un contexte où une attaque chimique ou autre pourrait survenir le jour du vote.

Pour satisfaire les députés et les oppositions, par ailleurs, Angel Rojas mit aux voix, non contraignant, toutes les principales mesures que le Gouvernement devait prendre dans l'urgence de la guerre. Les débats étaient courts, et des critiques montèrent très tôt dans les rangs des députés et des oppositions. Mais le comportement du Gouvernement était un moindre mal, pensaient Angel et Elijah, présents dans cette pièce. Alors la signature ou non de la Déclaration du Pacte de Sécurité Afaréen ne dérogeait pas à la règle. Par ailleurs, cette discussion était faite en présence des membres du Gouvernement de Sa Majesté et du parti majoritaire. Mais plus tard dans l'après-midi, ce seront les groupes des oppositions qui seront reçus.

- Je ne sais pas, dit, pensif, Elijah Desjardins. Mon avis personnel, c'est que le Royaume de Teyla doit se poser en acteur moral sur la scène internationale, comme nous avons toujours cherché à le faire. La déclaration, signée par l'un de nos partenaires de l'Organisation des Nations Démocratiques et par la République Faravanienne, nous donne une occasion d'affirmer notre humanisme sur la scène internationale. Une partie du monde, dont la deuxième puissance mondiale, nous accuse de participer à un génocide en Principauté de Carnavale. Peut-être signer la déclaration est une nécessité, une obligation pour démontrer que nous sommes humains comme les Communes-Unies.

Pierre Lore, dont le visage restait aussi impassible qu'un masque de cire, laissa un silence pesant s'installer après la tirade d'Elijah. Il tourna lentement la tête vers le chef de la majorité, ses yeux froids scrutant l'homme politique comme on examine une clause en petits caractères dans un traité désavantageux.

- C'est une lecture pessimiste que je ne porte pas, répondit Pierre Lore. Dois-je, Monsieur le Président, vous rappeler le discours du Grand Vizir Azuréen sur la Cramoisie ? Ils veulent envoyer les colons sur la planète Mars. Apposer la signature du Royaume de Teyla sur la déclaration ne fera que valider indirectement un projet tout aussi ignoble qu'un génocide. Bien que je respecte grandement la République Faravanienne, il s'agit là d'un moment d'égarement de ses autorités politiques.

- Le projet est quelque chose de sérieux pour le Pacte de Sécurité Afaréen, reprit Angel Rojas. L'un des partis politiques de l'Azur a envoyé une missive à l'Organisation des Nations Démocratiques pour demander l'avis de l'Agence Spatiale communes aux États-membres pour qu'elle se prononce sur la faisabilité d'un tel projet.

- En espérant que le projet puisse se faire, dit avec ironie Elijah, démontrant son plus grand dégoût pour les Carnavalais et ses colons.

Angel Rojas ne partagea pas le sourire en coin d'Elijah. Le trait d'humour, aussi sombre fût-il, résonna étrangement dans l'atmosphère feutrée du bureau. Ce n'était pas le moment d'être ironique, bien qu'il pardonnât à son chef de la majorité les propos malheureux qu'il eut et qu'il ne crût aucunement que ces propos n'étaient qu'une blague. Une pensée sérieuse déguisée sous l'excuse d'une blague par contre…

La question que vous vous posez légitimement est la suivante : est-ce une manœuvre de l'Azur pour s'assurer d'une bienveillance contrainte ou non sur le "Projet Mars" de l'Azur des États-signataires ? Je crois que nous devons prendre ce risque. La plupart des puissances mondiales ont signé le traité, comme Velsna, Sylva et j'en passe, Messieurs. Nous ne devons pas oublier que si les États-signataires sont prêts à condamner les actions de Carnavale et de la Cramoisie ils en feront autant avec le Projet Mars.

- Je trouve que les États membres du Pacte de Sécurité Afaréen sont très prompts à réaliser le Projet Mars. Je n'ai vu aucune condamnation publique dudit projet qui est pourtant, à bien des égards, inhumain. Je ne crois pas que les États-signataires estiment que l'Azur cherche à se servir de cette déclaration pour que les États-signataires ne puissent pas critiquer le Projet Mars en les mettant indirectement en lien avec le projet à l'avenir. Vous avez signé le traité, le discours du Grand Vizir était public, vous saviez dans quoi vous mettiez les pieds. Quelque chose comme cela, Honorable Président.

- Les termes de la déclaration sont très clairs. Pour être honnête avec vous, ils ne font aucunement mention du Projet Mars directement ou indirectement. Sans aller jusqu'à ce projet, Messieurs, je trouve les termes de la déclaration très soft alors que la Principauté de Carnavale n'hésitera pas à refaire, si elle en a les moyens, un Estham. Je n'en ai pas la confirmation, mais je pense que les députés de la majorité aimeraient bien que la déclaration aille plus loin dans ses propos.

- Malgré le point sept, je cite : "Ces solutions sont nécessaires et suffisantes pour une réconciliation." la déclaration est suffisante. La déclaration du Grand Vizir sur le Projet Mars a eu lieu en amont de cette déclaration du Pacte de Sécurité Afaréen, peut-être avez-vous raison, honorable président. Toutefois, je crois que nous devons nous prémunir contre ce que j'ai dénoncé plus haut qui est une hypothèse crédible.

Angel fit un geste de la main à Pierre Lore, lui demandant de ne plus parler. Le geste d'Angel était sec, définitif. Il coupa net la rhétorique glaciale de son ministre des Affaires Étrangères.

- Bien, reprit-il. Ce point ne fait pas consensus. Qu'en est-il du fait que la déclaration ne permette pas à une nation comme le Royaume de Teyla, qui a une portée internationale, d'être impliquée, même très sommairement, dans les solutions proposées pour mettre fin à la situation qui a lieu en Cramoisie. Si nous arrivons à obtenir ceci, nous pourrions influencer les projets portés par le Pacte de Sécurité Afaréen et éviter qu'un génocide se transforme en projet de déportation en dehors de l'atmosphère. Le Royaume de Teyla a vocation à avoir une diplomatie internationale et je n'aime pas l'idée qui veut que les nations se concentrent sur leur continent. Cela n'est pas la conception de la diplomatie teylaise et je sais que l'Assemblée nationale est d'accord sur ce point.

Vous avez raison sur ce point, Angel. C'est là que je reconnais pourquoi nous vous avons choisi pour devenir Premier ministre, dit-il en souriant. Peut-être pourrions-nous trouver un compromis pour satisfaire tous les points de vue, y compris les inquiétudes de l'Honorable ministre. L'opposition est de plus en plus inquiète face au maintien des états d'exception. J'ai de plus en plus d'alertes dans le groupe sur le moral de nos propres députés, Angel.

Le prénom du Premier ministre, prononcé par Elijah Desjardins, resta suspendu dans l'air, sonnant comme une familiarité déplacée par Pierre Lore. Ses yeux glissèrent lentement vers Elijah Desjardins, comme s'il venait d'apercevoir une tache sur le costume du président du Groupe parlementaire de la majorité. Le ministre était convaincu que l'usage d'un prénom dans un cadre officiel était le signe d'un affaiblissement de la fonction derrière le prénom de l'homme ou de la femme.

Comment s'assurer que vous n'êtes pas en train de vous accaparer les pouvoirs de la nation teylaise ? Fort heureusement, nombre de députés croient que la Constitution et la Cour Constitutionnelle Royale sont assez fortes pour éviter un tel scénario. Mais cette question se pose de plus en plus, Monsieur le Premier ministre. Sans geste dans cette direction ou sans un raidissement de la ligne contre la Principauté de Carnavale alors les députés de la majorité ne vous suivront pas.

- S'accaparer les pouvoirs... répéta Angel d'une voix grave. Puis le ton monta. S'accaparer les pouvoirs ? Je ne me suis pas fait élire député puis député pour démarrer une carrière de dictateur, alors que la nation traverse une période très grave. C'est une accusation grave, Elijah. Surtout venant de ceux qui ont voté ces mêmes pouvoirs d'exception il y a un an et qui ont eu à se prononcer de multiples fois sur cette question.

Je ne suis pas aveugle face aux craintes qui s'élèvent dans les rangs de l'opposition ou nos propres rangs. Mais mon nom ne sera pas sali par des accusations infondées et infamantes par ma personne, Elijah. Vous pouvez aller immédiatement prévenir les députés sur ce sujet crucial. Des soldats teylais sont blessés chaque jour pour s'assurer que demain le métro de Manticore ne soit pas envahi d'un agent chimique mortel. Où seront ces députés si nous levons les États d'exception et que nous subissons un acte terroriste et chimique ? Oh ils pourront pleurer autant qu'ils veulent, cela ne ramènera pas nos morts.


Angel Rojas se frotta les yeux avec ses doigts puis fixa le Président Desjardins.

J'ai un compromis à vous proposer. L'Assemblée nationale aura la prérogative d'apposer la signature du Royaume de Teyla sur la déclaration à travers un débat puis un vote. Mais, attention, nous l'avons tous rappelé ici. Le Royaume de Teyla doit avoir une diplomatie internationale. Pour ce faire, nous ne pouvons pas accepter le Projet Mars et cela reviendrait à mettre nos efforts à néant quant à la lutte contre la désinformation des Communes-Unies sur nos actions sur le sol de Carnavale. Ce vote doit être conditionné à une "réserve" de l'Assemblée nationale qui précisera que le Royaume de Teyla rejette tout accaparement de cette déclaration de bon sens pour justifier le Projet Mars du Grand Vizir et que la nation teylaise s'y opposera.

- Ce n'est pas réellement un compromis, coupa Desjardins.

- Attendez la fin de mon propos, Elijah, trancha Angel, sa voix tranchante comme une hache aurait tranché une bûche. Le ton qu'employa Angel Rojas replaça les différentes hiérarchies dans la pièce immédiatement. Si vous tenez le groupe et que le vote passe toutes les conditions que j'ai fixées précédemment, alors le lendemain je fixe un calendrier de retour à la normale et des élections. Nous devrons discuter de toute une série de mesures d'urgence pour permettre le vote qui n'est pas physique. Plus nous aurons de monde qui se déplace dans les urnes, plus les risques seront grands. Dans le même temps, je donnerai aux commissions de Défense des deux assemblées, accès, sous le sceau du secret-défense absolu, aux rapports non censurés de nos services de renseignement concernant l'arsenal chimique de Carnavale. Photos des corps inanimés, des débris de missiles, analyses toxicologiques, ils verront ce que mes nuits contiennent.

- Nous avons donc un accord, Monsieur le Premier Ministre, Elijah détourna son regard vers Pierre Lore et il rajouta : de Sa Majesté. Les députés ont confiance en votre parole, ne les décevez pas, car vous finirez avec un groupe non pas allié à vous, mais hostile à l'ensemble du Gouvernement de Sa Majesté.

- J'en attends pas moins, Honorable député.


Sources :
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Alain Du Hameau
@Hameau • Il y a 3 min
Alors que la journée de consultation du Premier ministre prend fin, plusieurs partis politiques, y compris le Mouvement Royaliste et d'Union ainsi que "Les Royalistes" ont déclaré réunir les instances du parti.

Selon Julia Roberta, le Premier ministre s'est montré à l'écoute sur la question des États d'exceptions. Une étape essentielle selon la cheffe des députés du parti Les Royalistes, même si le chemin pour y arriver est encore à tracer. Elle a aussi déclaré que le Premier ministre permettra à l'Assemblée nationale de se prononcer sur la signature ou non d'une "déclaration commune sur le problème de la Cramoisie et ses solutions". Elle a salué auprès de la presse un tel geste, estimant que "Le Premier ministre, en plaçant l'Assemblée nationale à ce niveau-là, comprend les craintes de la nation. Toutefois, nous continuons à demander le retour à la normale. La menace Carnavalaise n'est plus, il est temps que nos citoyens élisent leurs députés de nouveau."

Dans une déclaration à la presse, la cheffe du groupe Geremia Moretti pour le Parti Monarchique pour la Liberté et le Progrès a déclaré à la presse que le parti majoritaire allait proposer une réserve couplée à la signature pour rappeler que la nation teylaise se place "dans une volonté humaniste" sur la scène internationale. La cheffe du groupe s'est montrée peu bavarde quant aux intentions de son groupe parlementaire, comme la plupart des groupes politiques.

La Résidence Faure a communiqué il y a tout juste quelques minutes. La Résidence affirme qu'un vote aura lieu dans les prochains jours à l'Assemblée nationale sur un sujet "humaniste". Le communiqué indique qu'aucun membre du Gouvernement ne sera présent lors des débats et lors du vote de l'Assemblée nationale, estimant que "le Royaume de Teyla est un régime parlementaire. La Démocratie ne se négocie pas, elle se préserve par l'action."

En choisissant de retirer physiquement le Gouvernement des bancs de l'Assemblée pour ce débat spécifique, Angel Rojas opère une manœuvre risquée mais symboliquement puissante. Par ce geste, le Premier ministre prive les oppositions de leur cible habituelle, le Gouvernement de Sa Majesté. Par cette manœuvre, plusieurs conseillers espèrent que les oppositions se concentreront sur le fond de la proposition et non sur le taux de popularité d'Angel Rojas. En qualifiant le sujet "d'humaniste", le Premier ministre et ses équipes espèrent élever les débats. Le Gouvernement de Sa Majesté fait tout pour que le vote soit un vote sur le fond et non un plébiscite sur la politique du Gouvernement.

#Rojas #Manticore #Politique

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THE TANSKIAN TIMES

Norja, 10/04/2018


INTERNATIONAL / Cramoisie

Le Congrès fédéral, indécis, repousse le vote sur la signature de la déclaration de Cramoisie



Le 21 mars dernier, le Pacte Afaréen de Sécurite (PAS), ouvrait au reste du monde la signature d'une déclaration commune sur le problème de la cramoisie et ses solutions. Fruit d'un important travail diplomatique rarement vu dans le continent afaréen en proie à de très nombreuses divisions politiques sur la marche à suivre, la déclaration sur la Cramoisie entérine l'échec complet de la diplomatie carnavalaise à faire reconnaitre la Cramoisie comme une entité étatique reconnue.

"1. L'entité nommée « République Actionnariale de Cramoisie » est une menace humanitaire." Elle est aussi une menace sécuritaire et une menace politique. Le texte, sans aucune ambiguité quant à la qualification de génocide vis-à-vis de la population qabalienne par la Cramoisie, ne mentionne jamais Carnavale, pourtant état à l'originaire à la fois du génocide et du projet de colonisation. Et pour la gauche tanskienne et une partie de l'aile gauche de la coalition fédéraliste, cette absence est la pomme de discorde d'un vote qui prévoyait une unanimité aisée à obtenir.

Discrètement, et avec l'accord de la gauche comme de la droite - nous tenons la notre unanimité - la présentation d'une résolution du Congrès Fédéral puis son débat parlementaire et son vote, qui devait se tenir le 9 avril, a été supprimé de l'agenda de travail de la session plénière. Deux jours auparavant, le 7, un débat en Sous-Commission des Affaires Humanitaires de la Commission des Affaires étrangères a révélé d'après plusieurs témoins l'étendu de la fracture que provoque cette absence de mention de la responsabilité carnavalaise. "Fort heureusement pour nous, la réunion n'était pas publique" s'exclame vigoureusement un député centraliste poursuivant sur la "honte" que lui a provoqué cette réunion.

Pour l'UPUC et la droite centraliste en général, la simple existence de cette déclaration est une raison suffisant à sa signature par Tanska. A l'inverse, pour la gauche encouragée par Place Tanskienne et le Parti pour l'Autonomie Kylienne, l'absence de mention de Carnavale pose question quant à la position du PAS vis-à-vis de Carnavale en elle-même. Pour un attaché parlementaire proche du dossier, "signer un document contre la colonisation qui ne mentionne pas le colon ne fait aucun sens", même si le monde entier semble sur la voie de le signer. Question de valeurs il semblerait. Le Front Socialiste retient lui également que les "solutions" proposées par la déclaration ne mentionnent nullement la fin à proprement parlé de la colonisation.

Dans une note interne consultée par The Tanskian Times, le FS note qu'en ne parlant que d'un arrêt de l'extermination, d'un développement d'antidote et d'une reconnaissance du génocide n'entraîne en rien de facto une fin de la colonisation. En particulier le point 7 est perçu comme "choquant", "humiliant", et une "défaite pour l'anticolonialisme afaréen" qui préfère "la réconciliation à la fin de la colonisation". Difficile dès pour le Front Socialiste de s'imaginer signer une déclaration qui selon lui "ne va pas droit au but et ne propose tout simplement pas la fin de la colonisation".

Suffisante pour affaiblir l'unanimité, la position ne l'était toutefois pas pour atteindre à l'obtention aisée d'une majorité favorable à l'adoption de la résolution jusqu'au matin du 9 l'Union Fédéraliste d'Etelâmanner et Kyli pour l'Union, deux composantes de la majorité fédéraliste (pesant respectivement 20 et 14 sièges au Congrès Fédéral) ont fait comprendre que les arguments développés à gauche étaient plus qu'entendable. Résultat, une absence de consigne de vote à quelques heures seulement du scrutin. S'en est trop pour le Parti Fédéral qui se voyait mal risquer une potentielle défaite politique voir une désunion partielle sur un sujet pourtant consensuel : tout le monde en Tanska souhaite la fin de la colonisation et la fin pure et simple de la Cramoisie notait un élu du Parti Communiste Tanskien. "le débat n'est pas sur la fin, il est sur la forme du texte". Dans la soirée, le vote est ajournée pour une durée indéterminée officiellement pour "reformuler la résolution d'adoption de la déclaration" et cela afin de "prendre en compte les avis émis en sous-commission". Une manière douce de dire que le vote n'aura pas lieu demain.

Néanmoins, les élus de l'UFF et du KPU le disent, "il n'y a aucune division au sein de la coalition dû à cette question là". Une simple affaire de condamnation de Carnavale par l'Afarée il semblerait. Voilà pourtant de quoi mettre le ministère des Affaires étrangères et des Droits humains dans une difficulté qu'il n'avait pas vu venir. Un diplomate le reconnait, la déclaration "ne changera pas", et le blocage pour l'instant, lui, ne prévoit pas de disparaître.
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