
Des armes pour l'Hotsaline et la Liberté, In Les Nouvelles du Makota, le 5/11/17
Un pistoleros, desperados : Robert-le-Maléfique n'est plus !, In les Nouvelles du Makota, 14/11/2016
Duel d'honneur au Sommet aux pistolets : Duel d'honneur au Congrès, in Les Nouvelles du Makota,4/12/16
Des dames qui aiment les armes à feu : La Sororité Chasseresse, in Les Nouvelles du Makota, 17/01/17
Visite du président dans la principale manufacture d'arme du pays : Visite Présidentielle à Lavacher , In les Nouvelles du Makota, le 31/03/17
Attentat armé : Sanglant attentat féministe à Ranch-le-Grand ! , In les Nouvelles du Makota, le 10/04/17 et ENLEVEMENT ARMÉ : LE FLFM A ENCORE FRAPPÉ !, In Les Nouvelles du Makota, le 27/04/17 et Attaque d'un pénitencier pour femme : Le FLFM revendique , In Les Nouvelles du Makota, le 14/06/17
Guerre privée entre barons voleurs : Guerre entre grands industriels pour une mine d'or, In Les nouvelles du Makota, le 27/05/17
La collecte d'arme organisée par la Ligue Anticommuniste du Makota (LAM) rencontre un franc succès
Depuis quelques semaines, on assiste, un peu partout et dans chaque comté, à un curieux manège. Que ce soit à la sortie des classes devant nos petites écoles ou à la fin de la messe dominicale devant nos églises, la même scène se reproduit invariablement. Les braves dames bénévoles de la Ligue anticommuniste du Makota, confortablement installées dans un stand monté pour l’occasion, quêtent des armes auprès de la population : « Des armes contre le communisme », peut-on souvent lire au-dessus des stands de collecte à coté de mille autres slogans d'occasion. Car il s’agit bien de collecter des armes auprès des particuliers. Nous avons suivi cette opération caritative pour vous : cette enquête vous expliquera tout.
D’abord, un triste constat : la peste communiste ne recule pas dans le monde, elle progresse toujours.
Tout commence lors de la réunion annuelle du comité directeur de la Ligue anticommuniste du Makota (LAM), importante ligue de vertu du pays. Parmi l’ensemble des exposés — considérations budgétaires, questions administratives et discours politiques (la Ligue est représentée à la Chambre des Opinions, une des trois chambres du Makota) — une communication sortit particulièrement du lot. Celle de Mme Jeanne Pommard, veuve, chargée du pôle « péril du communisme international ». Elle dressa un tableau terrifiant, mais hélas tout à fait exact, de l’état du communisme dans le monde : ses développements ahurissants en Nazum et sa progression très préoccupante en Eurysie sans oublier sa présence réelle bien que discrète en Aleucie. Le comité général de la Ligue et les membres présents dans le public furent à la fois captivés et horrifiés par cette intervention, qui s’imposa dans les esprits au point de prendre le pas sur tout le reste : budget, places, politique.
La Ligue anticommuniste du Makota n’en est pas à son coup d’essai sur la scène internationale
La Ligue anticommuniste du Makota (LAM) — qui, comme la plupart des ligues de vertu de notre pays, est d’ordinaire indifférente à ce qui se passe hors des frontières — avait, rappelons-le, déjà agi lors de la crise de Carnavale. C’est cette fameuse crise qui vit Estham, la capitale de notre voisin l’Empire du Nord, être ravagée et réduite à un tas de ruines fumantes. La Ligue était alors sortie de son indifférence internationale et avait décidé de prêter main-forte à la Principauté de Carnavale en ouvrant des standards d’appel téléphonique pour aider Carnavale à choisir une nouvelle ville décadente de l’OND à rayer de la carte. Finalement, sans doute du fait de la destruction de ses réserves d’armement, Carnavale n’avait pas pu mener à bien son plan de purification et aucune ville supplémentaire ne fut détruite. Très certainement, Manticore, la capitale de Teyla, a frôlé de peu le châtiment divin, car c’est cette ville que la population makotane avait choisie pour être anéantie. Quoi qu’il en soit, cette initiative fit beaucoup connaître la Ligue anticommuniste du Makota à l’étranger. Il en ressort que celle-ci est certainement l’une des plus célèbres dans le monde, alors même qu’elle n’est pas l’une des principales ligues de vertu du pays et ne possède finalement qu’une poignée de députés à la Chambre des Opinions et n'est à la tête d'aucune coalition.
La nouvelle initiative de la Ligue : quêter des armes pour contrer le communisme mondial
C’est donc à la suite du puissant discours de la veuve Pommard que le comité directeur de la LAM décida qu’il était grand temps de mener de nouveau « une action concrète contre la peste communiste qui frappe le monde et qui menace de le transformer en enfer sur terre ». Évidemment, dans l’esprit de la Ligue, il ne s’agit pas de demander au gouvernement d’intervenir car, comme toutes les ligues, la LAM est très attachée à la neutralité et à l’isolationnisme (partiel) de la République du Makota. Aussi, puisqu’il ne pouvait être question de mettre l’État dans la boucle et que les moyens propres de la Ligue étaient, on s’en doute, dérisoires, le comité décida d’aller chercher les armes nécessaires à la lutte contre le communisme auprès de la population. Si l’on en croit M. Paul Lamier, porte-parole de l’initiative, « il ne s’agit naturellement pas de désarmer la population du Makota » car « outre qu'elle ne se laisserait pas faire et on la comprend, il est impératif que chaque homme libre soit armé : sans arme, il n’y a pas de liberté ». Mais, dans le même temps, « la plupart de nos concitoyens possèdent plusieurs armes ; ils peuvent donc, s’ils le veulent, donner la plus récente à la lutte contre le communisme et se contenter temporairement de leur vieux fusil à verrou, qui assurait très bien la sécurité et la liberté de nos pères et peuvent encore le faire».
La recherche de lieux clés pour quêter : églises, écoles et autres et l'adaptation de la stratagie
Mais où et comment demander efficacement au Makotan de donner une ou plusieurs de ses armes ? Car l’on sait bien qu’au Makota nous sommes fusionnels avec nos armes. M. Paul Lamier nous explique la tactique mise en place par la LAM : « Il est évident que si l’on fait du porte-à-porte et que l’on demande au brave vacher de nous donner son nouveau fusil, non seulement nous n’obtiendrons rien, mais il existe en plus un risque non négligeable pour que l’intéressé se sente agressé ou menacé et ne cherche à se défendre. Ce n’est bien entendu pas ce que nous recherchons ».
Pour lui, il fallait au contraire que « le potentiel donneur soit amené par lui-même à donner une arme, qu’il se sente concerné ». Les membres de la Ligue anticommuniste devaient donc « quêter essentiellement de façon passive pour ne pas braquer le donneur potentiel, et dans un lieu où la conscience dudit donneur serait sollicitée. C’est pour cette raison que nous avons concentré l’essentiel de nos efforts sur les églises et les écoles ». Ils n’ont pas hésité à adapter leur stand au lieu : lorsqu’ils quêtent devant les églises, leurs stands portent des affiches religieuses avec des images pieuses et des slogans adaptés : « Dieu le veut », « Dieu hait le communisme », ou « Le communisme, c’est l’enfer sur terre ». Pour les écoles, la logique est la même, mais sur le registre de la protection de l’enfance : « Si je ne lutte pas contre le communisme, mes enfants deviendront rouges », « Le communisme rend vos fils invertis », « Vos armes, entre de bonnes mains, protègent vos enfants » — le tout illustré par des images montrant la misère du communisme et la décadence du socialisme. C’est à l’église et à l’école que se fait l’essentiel de la collecte, mais la Ligue ne s’est fermé aucune porte : « Tous les lieux peuvent permettre de collecter des armes efficacement. Nous avons même collecté pas mal d’armes dans les bordels, en jouant sur la mauvaise conscience des clients pour la réparation de leur débauche, ou bien dans les stades et gymnases durant les mi-temps, ou encore aux cimetières, en indiquant que si les morts n’en avaient plus besoin, quelque part dans le monde des anticommunistes en manquent. »
Une réussite qui dépasse largement les résultats attendus par les organisateurs
Comme nous l'avons déjà indiqué, cette opération s'est rapidement révélée être une véritable réussite. Ses résultats ont d'ailleurs très largement dépassé les espérances de la Ligue anticommuniste du Makota (LAM) : « Nous savions que le communisme était un danger pris très au sérieux par nos concitoyens, mais je dois avouer que nous avons été surpris par un tel dévouement. Le Makotan ordinaire n'est pas du tout sensible à ce qui se passe dans le monde ; en général, il en connaît d'ailleurs très mal les enjeux. » M. Paul Lamier ne se montre pas catégorique sur les causes de cette réussite : « Je ne sais pas très bien d'où vient ce grand mouvement d'entraide — enfin, je veux dire que, bien que notre campagne ait été très bien menée, il y a autre chose, tout ne vient pas de nous... Il s'agit certainement d'une prise de conscience que le monde existe, ou bien, depuis les événements de Carnavale, les Makotans se disent qu'ils peuvent agir sur le monde… Je ne sais pas, mais c'est une chose qu'il faudra étudier attentivement. » En tout cas, les résultats sont là : « Je n'avais jamais vu autant d'armes. Nous avons dû louer beaucoup plus d’entrepôts que prévu et nous sommes complètement dépassés en termes de logistique, et ça continue d'arriver. Si les choses continuent ainsi, il va nous falloir interrompre ce projet, victime de son succès. »
Une tendance curieuse : les Makotans donnent davantage leurs armes lourdes que leurs fusils
Autre surprise pour les organisateurs : la nature des dons. « On s'attendait à ce que nos vachers nous donnent surtout des fusils et des pistolets — en majorité, et le reste à la marge. En vérité, c'est tout l'inverse qui s'est produit. Ils nous ont certes donné quelques fusils et armes de poing, mais c'est surtout de l'équipement lourd que nous avons récolté : beaucoup de lance-roquettes, mais aussi des mitrailleuses, des mortiers et d'autres équipements antichars. Des choses souvent flambant neuves et parfois jamais utilisées. » Et il ajoute : « C'est comme si les gens pensaient que l'équipement lourd était finalement superflu pour la défense personnelle, et qu'un homme pouvait très bien assurer la sécurité de sa maison avec seulement quelques armes automatiques. Comme si, en un sens, les armes lourdes n'étaient pas le prolongement de leur propriétaire, contrairement à un revolver ou à un fusil, lesquelles sont plus intimes. »
La logistique d’envoi des armes : un point faible de la Ligue anticommuniste du Makota
Un point risque cependant de compromettre la réussite de cette belle initiative : l’incapacité de la Ligue à livrer les armes à l’Hotsaline. C’est, en soi, un problème embarrassant que M. Lamier reconnaît volontiers :
« Nous n’avons rien prévu pour la livraison. Vous savez, le Makota est véritablement arriéré en matière de fret. J’ai vérifié : nous ne disposons d’aucun moyen propre, tout dépend de nos amis et collaborateurs économiques. » Ainsi, la LAM ne peut rien expédier par elle-même. Cependant, M. Lamier ne se montre pas particulièrement inquiet et voit déjà une solution se dessiner : « Nos amis et voisins de l’Empire d’Everia ne devraient pas nous refuser leur concours pour assurer cette mission de logistique, qui est en un sens humanitaire. » Quoi qu’en dise le porte-parole de la LAM, il s’agit bel et bien d’une épine dans le pied de ce projet : cette carence logistique menace tout l’édifice. Reste à voir si l’Empire d’Everia prêtera main-forte ou non — chose que nous ne manquerons pas de signaler à nos très estimés lecteurs.
Pour l’heure, rien n’indique que cela se fera. Espérons toutefois que les certitudes de M. Paul Lamier soient fondées, car il serait regrettable que toutes ces armes, généreusement offertes, prennent la poussière dans un entrepôt de Sainte-Régine. Plus que jamais, nous voyons que notre bonne République est loin d’avoir rattrapé son retard en matière d’équipement logistique — et notamment dans le domaine de l’aviation, où, ne nous mentons pas, nous demeurons lamentables à tout point de vue.
Inventaire des armes destinées à l’Hotsaline
Nous en arrivons enfin à l’heure des comptes. Quels sont les fruits concrets de cette collecte auprès de la population makotane ? Voici la liste du matériel donné :
- Armes légères d’infanterie de 11ᵉ génération : 5 000
- Mitrailleuses lourdes de 10ᵉ génération : 7 000
- Mortiers légers de 8ᵉ génération : 4 000
- Lance-roquettes de 9ᵉ génération : 4 000
- Lance-missiles antichars de 4ᵉ génération : 3 000
Selon nos experts en armement, il y aurait là de quoi équiper plusieurs divisions d’infanterie en matériel lourd et une brigade complète en armes légères — ce qui représenterait une aide substantielle à l’effort de guerre de l’Hotsaline contre l’Ogre communiste.
La suite du programme ?
La Ligue anticommuniste a décidé de poursuivre sine die son programme de quête d’armes pour la lutte contre le communisme. Elle se réserve toutefois le droit d’aider, à l’avenir, non seulement l’Hotsaline, mais aussi toute autre force anticommuniste jugée digne de son soutien, c'est à dire menant le bon combat et moralement fréquentable. Cela peut sembler peu de choses que ces quelques dizianes de milliers d'équipements, mais il faut se dire qu'une division d’infanterie peut, en réalité, faire la différence dans la défense du monde libre contre la peste collectiviste et les horreurs socialistes. C’est d’ailleurs pourquoi nous, la rédaction des Nouvelles du Makota, nous associons moralement à cette initiative de bienfaisance et d’utilité publique, en nous engageant à couvrir au mieux l’actualité de ce noble programme. Logiquement, nous n'avons donc pas fini d'en parler. A suivre donc.