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Activités étrangères au Wanmiri - Page 5

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28 mars 2017 - Attaque de convoi maritime dans le scintillant, où sont passés les marins wanmiriens?


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La grande mise en difficulté de la frégate westalienne, face à des aéronefs déclassés l'attaquant en piqué avec des bobmes non guidées et des roquettes, laisse l'amer sentiment de voir “une vieille dame lancée au milieu d'un pogo de festivaliers raskenois”.


La rumeur de marins wanmiriens refusant de prendre la mer à bord de leur propre navire, une théorie qui enfle et vient confirmer le manque de fiabilité des productions industrielles lourdes de l'Etat nazumi archipélagique. Comment expliquer l'absence de marins wanmiriens pour la livraison d'une flotte flambant neuve à la marine westalienne? Des vices étaient-ils connus?

D'ordinaire, il est effectivement et contractuellement admis qu'une prestation de vente s'achève à la livraison des équipements et non pas au retrait de la marchandise en sortie de production. Considérant la technicité de certains équipements, il apparaît en effet bien hasardeux de solliciter l'acheteur pour lui demander le retrait desdites marchandises sur leurs lieux de production. C'est pourtant ce qu'a fait le Wanmiri, dont le gouvernement est partie prenante de ce type de transaction. S'agit-il de l'expression d'une confiance aveugle en l’acheteur pour affréter ces bâtiments? ou d'une volonté manifeste de ne pas impliquer ses soldats avec un armement de second choix destiné à transiter aux abords de points chauds, où le risque de conflit demeure?

Des questions qui nous sont laissées là, mollement, sans réponse, et qui pour tout vous dire dans une transparence absolue, vont finir par franchement embarrasser les autorités wanmiriennes de l'archipel. Oui, officiellement, on nous explique que les marins wanmiriens possiblement mobilisables pour le fret maritime n'étaient pas “disponibles”.

Que nenni, un pays avec deux cent mille soldats, zéro engagement armé à l'international (et c'est peut-être une partie du problème!) incapable d'affréter trois à quatre navires? Si les critiques émises contre la technicité des navires se confirment, l'industrie wanmirienne vient définitivement offrir un service low cost, hors sujet vis-à-vis des enjeux qui devraient logiquement animer chaque gouvernance acheteuse. Car en sus de la qualité de plus en plus présentée comme médiocre, le Wanmiri impose à ses acheteurs la prise en compte et le retrait de ses achats à haute technicité. Une infamie venant en napper une autre formée de malfaçons supposées, qui vient logiquement placer les employés du service après vente du Consortium Helia Alienov Tellary parmi les occupants du métier le plus pénible au monde !

Confier les navires de guerre wanmiriens aux marins westaliens en sortie d'usine, c'était évacuer le problème et le risque réel de décès, bien malheureusement porté par le Westalia. Dans ce contexte, l'offre en armement wanmirienne s'étudie sous un oeil nouveau qui, succédant à celui de l'opportunité, parle peut-êtrem aintenant d'un danger?

La vérité, disons-le avec une irrépressible honnêteté, c'est que l'armée wanmirienne a botté en touche sa contribution au bon déroulé commercial des affaires du Consortium Helia Alienov Tellary. Un manque de conviction et d'engagement qui sonne le glas de la réelle valeur imputable aux industries navales wanmiriennes. L'armée wanmirienne, cette grande muette, prête à répondre avec promptitude aux ordres et intérêts supérieurs de la nation, se serait-elle en plus faite sourde pour ne pas avoir à courir le risque d'une avarie majeure en mer, dans un cadre géographique hostile?

Les circonstances dans lesquelles la frégate westalienne a accusé les coups de boutoir perpétrés par une aviation inconnue, réputée affiliée à la société militaire privée du Jaguar Paltoterran et/ou stérusienne, ne donnent pas vraiment tort à cette hypothèse. Incapable d'intercepter un tir de missile de croisière dirigé contre elle, bousculée par des aéronefs obsolètes l'attaquant en piqué depuis les airs en executant des frappes directes et non guidées au moyen de bombes et roquettes à charges creuses, la frégate westalienne (de Wanmiri) a des allures de vieille dame lancée au milieu d'un pogo de festivaliers raskenois…

Des lacunes qui laissent entrevoir un risque élevé de pannes imprévisibles et de défaillances graves. Assez pour entamer la confiance des armées du monde dans les appareils wanmiriens. Car ainsi exposée au tir d'un missile et des assauts aériens d'une dizaine d'appareils, la frégate westalienne n'aurait-elle pas essuyé les caprices d'un système de guidage aux contre-mesures limité? D'une fragilité structurelle entraînant plus de dommages que nécessaire à l'impact du premier tir subi? Alors devant ce chaos organisé interrogeons-nous, avons-nous sciemment laissé Westalia se débrouiller avec ses navires flambant neufs, au risque de lui faire porter le chapeau d'un irrépressible péril ? Pour certains analystes, le terme est désormais lâché : oui ! Un grain de sable de plus dans une machine commerciale que tous pensaient bien huilée.

Mais les faits cumulés commencent à se faire embarrassant, si on les additionne aux défauts de construction supposés, compte tenu de dommages annoncés que la capacité offensive des aéronefs décrits ne suffirait à causer, c'est le Wanmiri qui devrait commencer à payer pour faire monter les marines du monde à bord ! Des défauts de structure, impossible autrement si l'on considère les dommages causés par les maigres attaques aériennes, qui n'auraient pas été corrigées ou sciemment bâclées compte tenu d'un manque de temps ou de budget pour rester dans la compétitivité des ventes. A l'arrivée, des câbles de radar possiblement fragilisés, des soudures non finies, des capteurs qui restent à peaufiner… ça ne transparaît pas dans la plaquette commerciale, mais ça s'aperçoit dans la vraie vie et se paie plus chèrement encore en situation de combat. Si c'est le cas, alors la prudence des matelots wanmiriens semble tout à fait justifiée : pourquoi se mettre en danger sur des machines qu'ils ne jugent pas fiables et qu'un essaim de vieux aéronefs, sans armements technologiques sophistiqués, peuvent mettre à mal ? Une prudence de la part es armées wanmiriennes, qui fait malheureusement office d'élément à charge. Et les détracteurs de l'ingénierie wanmirienne s'en donnent à coeur joie : l'absence d'équipages wanmirien à bord d'un convoi militaire, prélivraison à un client de premier ordre pour l'industrie navale, gage de certaines réticences à s'exposer en conditions réelles au sein d'armements bâclés et rapidement désenchanteurs. Un pain béni pour les industriels de l'armement mondiaux qui jouent le jeu d'une politique qualité et qui entendent orienter leurs marchés sur les expériences clients et retours terrains, la mésaventure westalienne et ses navires wanmiriens, faisant office de point l'orgue à la légitime quête de qualité nourrie par les acheteurs…

Et si tout cela n'était qu'un (malheureux) concours de circonstances ? Peut-être bien. Mais entre le récit officiel un peu flou, les bruits de couloir, les témoignages d'experts qui se succèdent et le fiasco du Scintillant… on peine à croire qu'il n'y ait rien derrière qui ne saurait être rationnalisé. On peut toujours espérer que la vérité finira bien par advenir. Mais si j'étais amiral wanmirien d'un porte-avion "home made" je le convertirais peut-être en chalutier avant d'avoir à l'éprouver aux conditions réelles d'un affrontement subi.
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5 avril 2017 - L'industrie navale wanmirienne, profession marin d'eau douce.

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Les acheteurs d'équipements militaires wanmiriens doivent-ils craindre la perte d'efficacité de leur arsenal ? Les marins des pays acheteurs doivent ils monter sur le pont en réglant ça au chifoumi?

Les quartiers portuaires de Westalia se voient ces derniers mois plomber d'un temps bien maussade, eux qui d’ordinaire se montrent si impérieux dans l'accueil de ce qui se promettait d'être la fine fleur de l'ingénierie navale, le ton a changé. Il faut dire que certains navires ne rentreront jamais lorsque d'autres sont revenues sous les traits d'un bûcher funéraire, suivi d'une fumée aux longues échappées noirâtres.

Imaginez-vous seulement instant: le navire rutilant, pour ne pas dire flambant neuf, qu'était la frégate nouvellement westalienne après son départ du Wanmiri, sous des tambours et trompettes qui ne se sont pas fait entendre mais auxquels tout le monde a songé fortement. Un voyage inaugural rapidement transformé en baptême du feu et qui a révélé avec pertes et fracas, littéralement, toutes les lacunes des bâtiments sortis des industries wanmiriennes.

Un tollé retentissant, qui a de quoi entretenir les sourires nerveux des officiels wanmiriens et westaliens, mis à mal par la facilité avec laquelle une poignée d'avions d'une autre ère leur aurait cassé leurs jouets. Des dégâts incommensurables et des pertes irremplaçables qui interrogent, les marins d’eau douce du Wanmiri n’auraient-ils pas oublié quelques boulons désserrés ou bien encore la mise à jour logiciel des systèmes électroniques embarqués ? Des interrogations, somme toute légitimes face au drame qui nous amène et décrédibilisent un savoir-faire sur lequel compte énormément les autorités wanmiriennes pour envisager une balance commerciale, si ce n'est favorable ou excédentaire, à minima amoindrie par le souffle, la bouffée d'air, apportée jusqu'ici par ces exportations. Une épaisse fumée noire, échappée en large colonne depuis les points d'impact aussi suivie d'une perte de propulsion, entraînant le martèlement des roquettes et bombes non guidées des avions du Jaguar Paltoterran. Une scène horrible, insupportable, à la manière des bébés phoques qu'on battrait sèchement sur la banquise. L'héritage martial de la nation aleucienne en prend un coup et son gouvernement redouble d'efforts pour cacher ce camouflet, à grands renforts si nécessaire de discours complotistes mettant en scène une aviation stérusienne de mèche avec des têtes brûlées mercenaires, elles-mêmes équipées d'aéronefs déclassés et formées à leur pilotage par l'armée alguarena.

C'est facile à comprendre, il est beaucoup plus aisant d'encaisser une défaite quand on l'impute à un ensemble d'acteurs qu'on déclare engagés à nous faire chuter qu'expliquer la présence d'une poignée d'avions sortis de nulle part, par n'importe qui et pliant en deux une force navale réputée conséquente et ultra modernisée. Mais sur les forums militaires en ligne, les tabous sautent un à un. Plus que la construction politique, ou selon les dires avancés la machination derrière l'attaque, ce sont les composantes mêmes de l'attaque et son déroulé qui intrigue.

L'incapacité des marins westaliens à bord de la frégate, à détruire le moindre appareil ennemi, même lorsque ceux-ci l'attaquer en piqué, surprend autant qu'elle interroge, les navires wanmiriens sont de la demi-mesure…

Et bientôt dans les marines internationales qui emploient des bâtiments de conception wanmirienne, le doute sera permis. Les marins qui devront composer avec ceux-ci, un matériel bricolé, douteront, avec ou sans le couvert de l'anonymat. Un sentiment de colère et d'anxiété qui prendra sans doute racine dans la tragédie de la frégate wanmirienne en Westalie. La frégate westalienne, l'indomptable ? Peut-être pas. L’invendable? Cinq fois oui.

Du côté des officiels alguarenos, le sujet fait rire jaune tant le positionnement est délicat vis à vis des égos en présence, lorsque nous demandons si des contrats d'armements peuvent être envisagés avec le Wanmiri. On nous rappelle seulement à titre purement informatif que les industriels alguarenos satisfont aux besoins qualitatifs et quantitatifs de notre armée fédérale et que le recours aux industriels wanmiriens n'est même pas une question tenable, tenue, défendue, projetée… Une manière des plus politiquement correcte d'admettre que l'offre wanmirienne se veut particulièrement déconnectée de la demande élitiste légitimement voulue “par les puissances qui challengent ce sujet. D'autres, plus gênés encore, nous invitent à comparer ce qui est comparable et les qualités industrielles wanmiriennes et alguarenas ne le sont pas.

A l'heure où les conflits se sont accélérés durant cette décennie y compris des conflits de haute intensité (bataille de Leucytalée, guerre en Carnavale, ect…) le choix des fournisseurs d'armement pèse plus lourdement que jamais et ceux qui portent des ceintures de polystyrène à hauteur des pectoraux en lieu et place d'une musculature travaillée à grands renforts d'ingénierie navale, se font vite démasquer.

Le Wanmiri, petit gringalet nazumi gavé aux pilules miracles, n'a pas survécu à sa première entrée dans l'octogone des grands de ce monde. “Il est invraisemblable de croire qu'une frégate de dernière génération n'ait pu détruire un seul aéronef obsolète, s'engageant plus que de raison pour l'accomplissement de frappes à la roquette et le largage de bombes non guidées. On ne parle pas de mal façons affectant le confort et l'esthétisme d'un équipement mais bien de mal façons et lacunes stratégiques, à même de conditionner la réussite ou l'échec d'une opération, parfois quelconque au regard d'un simple fret, parfois hautement sensibles si ce même convoi maritime avait eu pour dessein d'effectuer une mission pour la défense nationale westalienne. Si cela avait été le cas, nul doute que des bombardiers seraent déjà en train de frapper durement la capitale, faute d'une incapacité désormais notoire, à accomplir des patrouilles maritimes et opérations d'aides à la suprématie aérienne.

Une mission de l'impossible, où les auteurs sont partagés être les statuts de coupables et héros tant l'entreprise nourrissait de sérieux risques pour la sauvegarde des appareils. Qui sont ces pilotes, ces assassins, ces terroristes quand on entend parfois en certains pays, qui se sont rendus “là où on ne les attendait pas” pour faire quelque chose “que l'on pensait impossible”? Pilote contre marin, le pilote n'aura finalement pas le bec dans l'eau.
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7 avril 2017 - Pilote contre marin, l'impossible résurrection de la frégate wanmirienne de Westalie, témoin donnée à perpétuité des lacunes industrielles wanmiriennes.


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Mal en point en sortie d'affrontement face à des avions obsolètes hostiles, la frégate wanmirienne fait désormais office d'estropié de la marine westalienne, révélant l'impréparation industrielle wanmirienne à satisfaire les enjeux contemporains d'approvisionnements en armements stratégiques sophistiquées vers le marché mondial.

Lourdement endommagée au terme d'un affrontement face à ce qui semblerait être des appareils tels que le Calamity Bird 100 (C-B100), la frégate westalienne en cours de réparation aura nécessairement des limitations techniques et des fragilités structurelles. Vous avez déjà recollé les morceaux d'une pierre brisée ? La faille et les fissures sont bouchées pas de soucis. D'apparence tout va bien, l'ensemble est de nouveau solidarisé, pourtant si vous claquez de nouveau cette pierre contre un mur, vous n'êtes pas à l'abri qu'elle se brise à nouveau, par la formation de points de fragilité précédemment rompus.

Dans ces conditions, il est acquis l'idée selon laquelle la frégate westalienne telle qu'elle a pu sortir d'usines au Wanmiri, présentera des faiblesses durables lors de prochaines opérations, de telle sorte que les autorités westaliennes auraient mieux à faire en la déclarant navire-école.

Endommagée sur ses infrastructures embarquées tels que sa tour de commandement et des opérations, et plus grave encore, la coque elle-même qui en détermine l'intégrité générale, la frégate westalienne est de ces portraits de gueule cassée, semblable aux rescapés de grandes guerres amatrices de poudres et de canons. Ce sont des survivants, clairement, mais tout le monde s'accorde à dire qu'ils coureront moins vite la prochaine fois avec un moignon à la place du pied ou viseront moins bien avec un oeil de verre, aussi joli qu'il soit. Touchée dans ses installations critiques, la frégate westalienne n'a en réalité que peu de perspectives pour se rehausser au niveau de son engagement passé. A l'heure actuelle, il y a fort à parier que les chantiers navals westaliens qui s'activent autour de la frégate affichent un optimisme de façade. Les bâches bariolées tendues autour de la coque, un ballet frénétique de soudeurs, une rythmique incessante de claquements mécaniques donnant l'illusion d'un chantier en plei neffervescence.

Pour autant, il n'y a rien de glorieux à cette agitation si on la lie sans hésitation aux réparations des bévues industrielles wanmiriennes, doublées des conséquences opérationnelles subies par le navire lors de ce qui fut son premier engagement (indésiré). La matière première de ces chefs d'oeuvre autoproclamés est viciée, provenant elle-même d'une industrie nazumi moins carrée qu'un ballon de foot. Alors oui, s'il fallait être tout à fait honnête, convenons de souligner que les matières premières engagées dans la construction des bâtiments de guerre wanmiriens valent bonne affaire pour les coques des chalutiers côtiers et autres navires à vocation commerciale, mais quand on parle d'armements stratégiques, il faut faire l'effort d'être exigent avec soi-même, et l'industrie navale wanmirienne s'est faite victime de son autosatisfaction crasse. Les coques données à ces navires ne sauraient répondre aux standards usuels de l'industrie navale des principaux pays exportateurs, des standards qui tiennent bien évidemment compte des pressions conjuguées de la mer, de la vitesse du navire et de potentielles frappes graduelles exercées contre ladite coque.

Si l'on fait la somme des trois, on arrive très vite au point de rupture ayant précipité la mort des marins westaliens, sans jamais omettre l'intervention extérieure qui s'est faite le coup de boutoir précipitant ces hommes et ces femmes dans la tragédie. On le sait pertinnement, vanter la perfidie d'un assaillant fourbe et récompensé d'une chance folle est le seul échappatoire permis aux autorités westaliennes pour ne pas se questionner sur la qualité des armements qui occupent maintenant ses quais. Les travaux de ravalement de façade ont débuté pour ce navire qui s'est vu défiguré, les autorités se faisant violence pour ne pas fuiter l'idée selon laquelle un prochain engagement sera dommageable à l'intégrité du navire, amorçant même le risque d'un effondrement général du bâtiment sur les points de réparation de la coque ayant précédemment enregistré les tirs de missile de croisière et roquettes.

Alors oui, très clairement, les restaurations à l'oeuvre vont reboucher, renforcer et repeindre des éléments endommagés du navire, mais effaceront-elles les souvenirs des contraintes subies ? Une torsion ici, une altération de la matière par un précédent incendie là, des microfissures invisibles à l'oeil nu mais qui, sous l'estocade d'un nouveau tir essuyé, serait dommageable à la structure que l'on pensait ressuscitée. En termes de communication, de stratégie, la capacité des autorités westaliennes à communiquer sur un bâtiment remis à neuf est viable pour qui se réjouira de voir le bâtiment fendre à nouveau les flots. Mais sur un plan tactique, le mal est fait et un futur engagement de ce navire sera sans doute dommageable à ceux qui le navigueront. Car ce qui était jadis un fer de lance devient demain un bâtiment à protéger, à éloigner des zones maritimes les plus risquées car l'effet kiss cool promis autour d'une nouvelle avarie noierait, littéralement, la crédibilité militaire westalienne et celle industrielle wanmirienne. A chaque fois qu'il sera de retour en mer, il sera fait à ses adversaires le rappel d'un ennemi aux points faibles connus, une quasi invitation faite à leur volonté de frapper.

Les navires wanmiriens sont des bâtiments civils transportant des canons, alors les savoir précédemment endommagés douche plus froidement encore tout esprit raisonnable ayant pour dessein de les réinscrire dans des manoeuvres offensives, de haute intensité ou non.
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En plusieurs milliers de miles nautiques et des dizaines d'escales, il n'est pas de ville au Nazum, si ce n'est au monde, qui fût plus surprenante pour Björn que la ville d'Ilryd. La chaleur y est chaque jour importante, et le bruit. L'immensité de la ville détonne avec Sewgate, qui en comparaison n'est tout au plus qu’un petit quartier, même une simple rue. Respirer fait ici découvrir à l’Eurysien moyen toute l’étendue de son ignorance des saveurs du monde. Cela fait parfois suffoquer ; l’air chaud se mêle aux odeurs de la mer. Cela fait parfois rêver. Sur le navire, si l’on ouvre un hublot pour échapper à l’air intérieur de la coque, on est pris de tourmente par l’air extérieur de la ville. Même depuis le port, on ne s’entend plus parler, ni penser, ni respirer : le vacarme de la rue, mais surtout du port, envahit tout. Sur le pont arrière du bâtiment, l’hélicoptère a laissé place à une immense voile blanche qui recouvre tout. Attachée à des antennes radios, ou alors de fortune, la grande voile descend de la superstructure pour atteindre l’arrière, couvrant d’un drap immaculé le métal autrefois brûlant de l’arrière. En cet endroit à l’abri du soleil d’enfer, battu par les vents de la rade, l’air y est meilleur. Il n’y est pas bon, il y est meilleur. Alors les marins se prélassent, s’étendent sur des lits et fauteuils de fortune, voire à même le sol. Un drap mouillé posé sur le front ou alors sur tout le corps, et ils patientent, dorment, beaucoup.

Björn était parfois resté là, étendu, renonçant aux efforts de la vie quotidienne pour s’abandonner au plaisir simple de ne rien faire. Même pour un militaire, l’attente avait ici une odeur toute particulière, pensait-il. Les premiers jours, lui et plein d’autres les passèrent ici, à Ilryd, sans vraiment y être. À quelques pas du béton du quai, sans quitter le pont ou les cabines du navire. Il restait étendu en caleçon sur un matelas qu’il faisait constamment arroser. De temps à autre, une pluie passagère battait le drap que l’on retirait rapidement. La pluie battait tout, les odeurs, la terre qui devenait boueuse, et surtout les hommes et leurs habits. Ilryd, visible, se morfondait sous un rideau battant qui parfois ne durait que quelques instants. Alors les marins restaient là, sur le pont. La pluie les trempait sans qu’ils aient à se mouvoir, le navire pouvait légèrement tanguer et la berceuse débutait. Il était bon de ne rien faire à Ilryd. Régulièrement, souvent après la ou les premières nuits, les hommes et femmes de l’équipage se lançaient alors à l’assaut des rues infinies de la ville. Façon de parler. On referme les boutons de sa chemise que l’on essaye de rendre présentable. La pluie ou la sueur annuleront le tout en quelques minutes, mais l'intention y est. Quand elle cesse, la pluie ramène à nouveau la chaleur, qui revient comme une ondée brutale, qui mouille le dos, les bras et le front. Ici, la légèreté est une leçon vite apprise pour ces marins presque tous Eurysiens.

Björn, contrairement à beaucoup de l’équipage, n’aimait pas particulièrement la rue envahissante d’Ilryd. Il aimait la rue, là n’était pas la question. De Kelangia, pourtant bien plus grande encore, à Agartha rompue en deux par un immense canal, le sud-Nazum était un ensemble varié de villes immenses qui logeaient en quelques milliers d’hectares la moitié de la République, d’immenses fourmilières qui ponctuaient un long rivage qui semblait rapidement accueillir l’intégralité de l’humanité. Sivagundi, Kotarakyat, Saipalbon-Tèmpho, autant de noms qui, ici, sonnaient comme autant de marées de l’humanité, autant de nids aux millions d’êtres humains. Sewgate n’était plus qu’un point isolé sur la carte. Visible uniquement parce que la ville appartenait à un autre pays, sans quoi elle eût été vite oubliée, serait devenue une rue, une petite voie d’une énième fourmilière. Alors les marins descendaient dans les rues, jamais seuls, jamais trop nombreux. Des petits groupes d’exploration, comptables sur les doigts d’une main, qui se perdaient dans une infinité de gens en quelques mètres à peine. Les militaires aux uniformes blancs, aux cheveux parfois blonds, détonnaient alors dans une vague de cheveux noirs, de pousse-pousse, véhicules à traction humaine, mobylettes, voitures ou simples piétons. Ils s’attablaient aux terrasses de grands cafés ou s’enfonçaient dans les souterrains de grands bâtiments, rapidement escortés de plusieurs femmes pour ne ressortir qu’au matin suivant.

Rapidement, tous les groupes développaient des habitudes. Les adresses circulaient dans le bâtiment au fur et à mesure des escales ou des rotations dans l’équipage. Björn avait développé son propre petit coin, un petit bar isolé comme l’on pouvait l’être dans Ilryd. L’alcool n’était pas cher, la clientèle peu regardante. Ou du moins, les dizaines d’autres clients, parfois accroupis sur le trottoir, vêtus d’habits usés, fumant ou pas, le tabac ou la pipe, regardaient vaguement sans attarder le regard sur ces hommes et ces femmes blancs qui détonnaient dans la marée humaine de la ville. Jamais de marin n’eut le moindre problème, mais aucun ne ressortait vraiment indemne ou indifférent à la nuée de la rue. Rares furent celles et ceux qui s’aventurèrent au-delà. Sortir de la ville nécessitait en soi une matinée complète. Le commandement, Björn en premier, n’y était que peu favorable. Si l’escale pouvait inviter à se laisser aller à quelques plaisirs de la vie, elle n’en était pas non plus une invitation au carpe diem et à la soustraction aux obligations militaires, ici peu nombreuses. Il s’était pourtant aventuré déjà au-delà de la marée urbaine. En quelques kilomètres, la campagne gagnait et devenait des bourgades plus calmes, plus reposantes, aux services moins chers eux aussi.

Faut-il dire pour autant qu’il détesta Ilryd ? Non, personne ne déteste vraiment Ilryd. Il préféra Kelangia, car le premier matin il y fut réveillé par le son des cloches. Il préféra aussi Agartha, où l’étendue humaine, pourtant plus conséquente, n’imposait pas autant sur l’esprit peu préparé à s’imaginer tant de mondes. Il préféra aussi Sewgate. Petite presqu’île perdue où le whisky caratradais abondait. Il y faisait parfois si calme, on pouvait y ressentir un tel silence, un tel vide, qu’il était facile de se croire mort. Alors on y restait que quelques jours à peine, quelques semaines quand il fallait réviser le navire, mais l’équipage insistait quand même pour repartir ; l’ennui gagnait. Sans doute, ce qui caractérisait le plus la vie ici n’était rien d’autre que les changements permanents, d’une fourmilière à l’autre. On s’accroche ici et là à quelques noms de rues, à quelques façades de bâtiments issues de l’époque coloniale qui pouvaient rappeler l’Eurysie, voire parfois Tanska.
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The World du 23 mars 2017
The World


Regard sur le Nazum : le Wanmiri et l’alliance d’outre-mer


Caricature du Consul de la Fédération de Stérus, Cristobal Pandoro
Le Président Fédéral Simeon Belagri lors de la réception d’une délégation wanmirienne à Columbia, le 8 janvier 2016.

La Grande République et le Nazum

Depuis l’élection de Simeon Belagri à la présidence fédérale, en octobre 2015, le chef de l’État n’a jamais caché son ambition d’étendre le réseau diplomatique de la Grande République au-delà de l’Aleucie, dans un contexte de changement complet de doctrine internationale par le nouvel exécutif et sous la supervision du Ministre fédéral aux affaires étrangères, Richard Kaylor. Jusqu’à l’année 2016, Westalia avait toujours opté pour une approche prudente et très régionaliste dans sa diplomatie, entretenant assez peu de relations en dehors de notre continent, si ce n’est quelques partenariats opportuns en Eurysie, et se positionnant dans un rôle passif en Aleucie, ne s’impliquant réellement que dans les affaires continentales qui pouvaient impacter son intégrité, son commerce ou ses alliés. Avec le Nazum, notre pays n’a entretenu que peu de liens diplomatiques depuis son ouverture sur le monde, si ce n’est une crise diplomatique provoquée par Stérus à l’encontre de la Poëtoscovie, où le professionnalisme de la diplomatie westalienne eu permis de résoudre ce conflit pacifiquement et dans le dialogue, là où notre ancien allié et désormais ennemi nous a reproché de ne pas l’avoir défendu au cours de cette première épreuve pour l’ASEA, un hypocrisie critiqué par les anciens diplomates de l’époque, notamment Boris Valendof, ancien représentant westalien au sein de l’alliance, qui arrivera à convaincre les poëtoscoviens d’opter pour une désescalade, là où les stérusiens interprèteront cela comme “une trahison à leurs égards, probablement un coup porté à leur égo et leur volonté de résoudre cela par les armes, en entraînant la moitié du continent dans une guerre au casus belli ridicule et à l’autre bout du monde, pour rien. C’est peut-être à ce moment-là qu’on aurait dû comprendre que ces barbares n’ont aucune notion de négociation et de diplomatie, leurs réactions sur les années suivantes n’ayant fait que confirmer ce comportement désolent pour l’Aleucie”, a-t-il confié lors d’un documentaire sur la crise stérusienne, diffusé mi-mars sur Jōhō NWK. Ainsi, avant l’année 2016, les relations diplomatiques entre la Grande République et le Nazum sont très brumeuses, mais leurs liens commerciaux et culturels sont cependant beaucoup plus présents. En effet, de nombreuses entreprises n’hésitent pas à importer ou à exporter des produits vers ce continent, depuis plusieurs années déjà, sans avoir attendu que de quelconques traités soient signés à l’échelle internationale, c’est par exemple le cas d’Akiyama International Transport, qui est la principale société de transport reliant ce continent avec notre pays. Culturellement, nombreux de nos citoyens sont des nazuméens-descendants, qu’ils soient issus de familles de colons arrivées entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, ou encore les très nombreux immigrés originaires du Nazum ayant cherché à faire fortune au cours de la Grande Ruée vers l’or, à la fin du XIXème siècle.

Le Wanmiri ou comment Westalia a posé un pied au Nazum

Avec l’annonce du Ministère fédéral des armées et de l’armée fédérale de vouloir doter la marine westalienne d’une force navale capable de se positionner comme la première du continent, une réalité assez difficile s’est imposée aux ambitions des militaires : Westalia dispose des moyens financier et logistiques pour un tel projet, mais les capacités de production nationale, bien qu’importante, ne sont pas suffisantes pour répondre à la demande de l’armée, l’ensemble des chantiers navals de l’époque déjà dédiés à la production de navires et l’attente avant d’en lancer de nouveaux pouvant se compter en années. C’est ainsi que le gouvernement fédéral a décidé de se tourner vers l’internationale pour compléter ce manque de production, nécessaire dans l’immédiat, avec une commande historique à plusieurs dizaines de milliards de Talirs, un contrat de première importance sur la scène de l’armement mondiale. Après la publication d’un appel d’offres et l’étude des propositions envoyées, fin 2015, une partie de la commande fédérale fut confiée au Consortium Helia Alienov Tellary, avec le soutien du gouvernement de la République Démocratique du Wanmiri. En effet, l’occasion d’un tel accord commercial a permit aux deux nations de se rapprocher diplomatiquement pour conclure d’autres coopérations, majoritairement hors du cadre militaire, et de créer un partenariat stratégique entre l’Aleucie et le Nazum, le premier de cette importance pour la Grande République de Westalia. A la recherche de bien plus que des échanges économiques et de matériels, la mise en place d’une alliance défensive fut officialisée le 8 janvier 2016, lors d’une rencontre entre les représentants wanmirien et les dirigeants westaliens à Columbia, scellant la première amitié nazuméenne pour la Grande République et devenant parallèlement la première puissance aleucienne allié au Wanmiri. Historiquement, cette alliance est un changement majeur dans la vision que porte les westaliens sur le monde, puisque cette dernière les a fait sortir de leur “cocon régional aleucien” vers un regard étendu vers les autres continent, comme ont a pu le constater au cours de ce même début d’année 2016, avec l’accueil d’une délégation du Grand Kah à Columbia, peu de temps avant les wanmiriens, et une visite en grande pompe au Grand Ling, un mois après, toujours au Nazum donc. Il est supposé que la diplomatie westalienne ne compte pas s’arrêter là concernant ce continent, qui semble attirer de plus en plus les investisseurs westaliens, tandis que le gouvernement fédéral continue sa recherche de partenariats bénéfiques dans la région.

L’agression stérusienne : entre démonstration de solidité et renforcement de l’alliance

Officialisé par le gouvernement fédéral le 28 février 2017, l’attaque survenue à l’encontre d’un convoi militaire westalien le 22 octobre 2016 a été désigné comme l’œuvre des stérusiens, via la publication d’un dossier présentant plusieurs preuves et conclusions les désignant comme les principaux instigateurs de cette agression, leur gouvernement ayant refusé de reconnaître le résultat de cette enquête de plusieurs mois, préférant répondre par de nouvelles menaces militaires contre notre nation. Dans le réchauffement de cette crise, la République Démocratique du Wanmiri, pays d’où était parti le convoi, a immédiatement décidé de se joindre à la Grande République pour dénoncer les différents acteurs de cette attaque, particulièrement les stérusiens, en appliquant des sanctions similaires à l’encontre de ces derniers. Depuis lors, il a également été confirmé que le Wanmiri a joué un rôle important dans l’enquête ayant permis de faire la lumière sur l’attaque du 22 octobre 2016, dans le Scintillant, ayant été légitimement impacté par cet événement de part le fait que les navires du convoi étaient de conception wanmirienne, tout fraîchement sortie des chantiers, mais dont les pertes humaines sont cependant entièrement westalienne, avec la perte de seize soldats, principalement sur les remorqueurs ayant été coulés. Avec cette coopération de plusieurs mois et en s’illustrant parmi les premiers soutiens à la Grande République a permis de démontrer que, malgré la jeunesse de cette alliance qui fête à peine sa première année d’existence, celle-ci a su prouver sa solidité, mieux, elle s’est renforcée en positionnant les deux États dans un front diplomatique et militaire anti-stérusien à l’international. Pour le Sénateur Henry Takajiwa, ancien Ministre fédéral aux affaires étrangères entre 2003 et 2015, et leader de l’Alliance Asfortiste pour les sénatoriales intermédiaires de septembre, “cette alliance avec le Wanmiri est typiquement le genre de coopération que nous devons poursuivre, renforcer et développer dans l’avenir. Deux nations aux idéaux similaires, aux intentions pacifiques et de prospérités communes, et surtout d’une loyauté sans faille, c’est un exemple que nos autres alliés devraient suivre. A l’exception de la Lermandie, au sein de l’ASEA, nous n’avons pas reçu un soutien aussi important qu’attendu face à cette attaque. Pire que cela, les akaltiens ont même remis en cause le rapport d’enquête réalisé par nos services ! Vous voulez qu’on traite avec ce genre de nation l’avenir ? Une nation à l’autre bout de l’Océan, avec qui nous ne sommes alliés que depuis une année, nous a bien plus soutenu que d’autres nations avec qui nous entretenons pourtant des relations de longues dates. Ils sont bien heureux lorsque la Grande République respecte ses engagements pour les protéger, les soutenir sans hésitation, mais ils ne sont pas aussi vifs lorsque c’est à leur tour de faire la même chose. Si vous voulez mon avis, il est temps pour notre nation de mettre un coup de pied dans la ruche, pour remettre de l’ordre en Aleucie et pour s’assurer que tous nos alliés soient en capacité de respecter les traités d’alliance qui nous lient”.

Quel avenir pour l’alliance ?

La posture de la Grande République, à la suite de cette attaque, se présente clairement sur la défensive face à la Fédération de Stérus, sortant de son état passif face aux multiples décisions stérusiennes à l’encontre de Westalia et de la Lermandie. L’éclatement d’une guerre n’est plus une hypothèse, mais bien un embrasement du conflit envisagé avec sérieux par les westaliens, qui vont naturellement chercher à se préparer à un tel scénario. Dans ce contexte, Richard Kaylor a déjà annoncé que ses services vont pousser à un renforcement des capacités militaires de l’ASEA, ainsi que de sa capacité à répondre communément face à la prochaine agression militaire stérusienne : “notre alliance en Aleucie manque gravement d’une cohésion sur de nombreux domaines et tout particulièrement dans le militaire. A l’exception de la République de Lermandie, avec qui nous avons déjà combattu conjointement dans plusieurs guerres et mené de multiples exercices communs, nous n’avons pas autant de cohésion avec les autres membres de l’ASEA. Il est désormais temps pour les membres de cette dernière de se réveiller et de comprendre qu’il y a une nécessité à faire front commun face à la plus grande menace de notre continent : la Fédération de Stérus”. Si les espoirs d’une réponse structurée de l’ASEA face à ce nouveau défi sont régulièrement présentés sous un mauvais jour par les différents analystes en géopolitique, la première force alliée pourrait bien venir de la République Démocratique du Wanmiri, dont de nouvelles coopérations militaires pourraient voir le jour dans l’avenir, notamment sur l'opérationnalité interarmée avec ces derniers. En parallèle de ces nouvelles réflexions westaliennes, les industriels de la défense wanmirienne sont la cible d’une campagne de dénigrement en provenance de journaux alguarenos, ridiculisant la qualité de production de leur matériel, tout comme les analyses visant la marine westalienne. Face à cette vague médiatique étrangère, en provenance de la première puissance mondiale, le Premier Ministre fédéral George Garandor a été interrogé à ce sujet lors d’un point presse et c'est montré très critiques à l'encontre de ces derniers : “Pour moi, cette campagne de dénigrement est uniquement une stratégie de dénigrement organisée par des lobbys aux objectifs plus que douteux, dans le but de mettre à mal la réputation de la qualité du matériel wanmirien et la capacité des forces marines westaliennes à réagir en cas d’attaque. Est-ce que les stérusiens ou les terroristes des Jaguars du Paltoterra sont derrière cette campagne ? Je ne vais pas faire d’accusation infondée ici-même. Mais je conseille à ces médias de plutôt se poser les bonnes questions sur les menaces pour la stabilité mondiale que représente la Fédération de Stérus, tout particulièrement avec le risque de l’éclatement d’un conflit, qui va sûrement impacter gravement le commerce mondial et donc l’Alguarena, plutôt que de pondre des torchons diffamatoires, enrichis d’analyses ne se basant sur rien de sérieux. Je peux vous l’assurer, la frégate endommagée sera rapidement remise en bon état, les marins blessés au cours de l’affrontement se portent bien et ont pour certains déjà repris du service, et si nous avons de nouveau besoin des industriels wanmiriens pour renforcer nos forces maritimes, nous n’hésiterons pas à refaire appel à eux. Notre marine fédérale est en capacité de répondre avec efficacité et rapidité à toute agression pouvant toucher notre peuple ou celui de nos alliés, tout comme nous avons pleinement confiance en ces derniers pour répondre à leurs engagements dans le cas d’un tel scénario. Nous n’avons pas besoin de revenir plus sur ce sujet, qui n’est même pas un débat de mon simple avis”.

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Proposition de rénovation d’Eschyar, la Grande Eglise du Culte de Saeri dans la Municipalité de Talo – 7 mai 2017

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Depuis maintenant quelques mois, le projet Renaisans lancé par le Wanmiri était au point mort. Les vagues d’investissements s’étaient taries et les projets lancés avec grands bruits avaient été complètement oubliés par ceux-là même qui les avaient financés. Pire encore, certains projets n’avaient pas trouvé preneurs, restant dans l’oubli, quand bien même les besoins étaient pressants. Les Jashuriens avaient lancé deux vagues d’investissements, qui s’étaient soldés par la consolidation de leur influence dans la municipalité d’Aaethalio, pour laquelle ils avaient largement contribué à redresser la situation catastrophique de la cité. Désormais dans une position confortable, les Jashuriens avaient la mainmise sur une partie du réseau électrique, l’immobilier et les réseaux de transports, tout en ayant réussi à conserver une bonne image auprès de la population wanmirienne, avec qui ils partageaient plus que des relations de bon voisinage.

La ville de Talo était de ces cités-sœurs du Jashuria dont le sort ne laissait pas les habitants du Jashuria indifférent. Haut lieu culturel et religieux, la cité était l’un des berceaux d’une tolérance religieux qui restait l’un des plus grands acquis du Sud du Nazum. Pourtant, après la révolution wanmirienne, ces hauts-lieux de la culture et de la religion étaient restés tels des fantômes de leur gloire passée, silhouettes fantomatiques projetant leur ombre sur une cité autrefois prospère, en quête de lien avec son passé. Les grands monuments de la culture wanmirienne restaient dilapidés, tandis qu’autour, la vie reprenait doucement son cour, dopée par les investissements des années précédentes. Les travaux de rénovation et d’agrandissement de l’Université talote avançaient à grands pas, et tout le monde pouvait voir que l’argent était correctement dépensé. Les efforts conjoints du Fujiwa, du Kah et du Jashuria pour fournir les liquidités nécessaires au démarrage du projet s’étaient soldés par une première tranche de travaux livrée avec succès l’été dernier et les étudiants commençaient à profiter des nouvelles installations avec leurs professeurs.

C’était le moment rêvé pour démarrer une nouvelle tranche d’investissement dans la métropole, à commencer par Eschyar, la Grande Eglise du Culte de Saeri. Monument religieux atypique, Eschyar était de ces temples atypiques dans lesquels s’étaient construits de nombreuses religions syncrétiques au fil des siècles. A ce titre, le Culte de Saeri, divinité aux huit visages, était de ces cultes qui s’étaient formés en marge de l’Hindouisme et du Boudhisme et qui constituaient aujourd’hui encore, un fragment de l’histoire de la région. Bien que le Culte de Saeri soit mineur par rapport aux autres religions, celui-ci avait directement soutenu et financé la révolution wanmirienne. Il jouissait donc d’une belle réputation parmi la population, quand bien même il se faisait discret ces dernières années.

Les représentants du Culte de Saeri, avaient grâce à leur influence, réussi à faire inscrire la restauration du grand temple dans l’Opération Renaisans. Bien que le Wanmiri soit un Etat laïc, l’influence des cultes se faisait encore sentir, surtout quand on se rappelait que ces derniers avaient largement financé la révolution. C’était un juste retour des choses que d’inscrire discrètement la restauration d’Eschyar dans les projets à financer, en faisant passer le tout pour un projet visant à restaurer l’image historique du Wanmiri à l’international. Entre pâtes graissées, réunions officieuses, appels téléphoniques nocturnes et grands discours publics sur la nécessité de prendre soin du patrimoine national, l’obscur Comité de Restauration d’Eschyar avait réussi à rendre visible leur projet de rénovation. Malheureusement pour le comité, les investisseurs étrangers n’avaient pas jugé bon financer un projet aussi emblématique. Jugé comme secondaire comparé aux autres projets à fort retour d’investissement, la restauration d’Eschyar était passée au second plan, tant et si bien que la grogne commençait à se faire sentir parmi les représentants du culte : « Tout ça pour rien », murmurait-on dans les couloirs et durant les offices. Les représentants du Culte de Saeri avaient donc, en désespoir de cause, fait jouer leurs relations auprès de leurs homologues jashuriens, afin de voir s’il était possible de débloquer la situation.

Les échanges réguliers entre le modeste Culte de Saeri basé au Jashuria et celui du Wanmiri étaient tombés dans les filets de la Sérénité, qui fit remonter les informations au Ministère de l’Intérieur. Ce dernier y vit une occasion en or de s’attirer les faveurs d’un culte influent au sein du Wanmiri et surtout, d’améliorer son image auprès des autorités wanmiriennes, en se faisant mécène de la restauration d’un monument historique. Les discussions entre le Ministère de l’Intérieur, celui des Grands Projets et la Porte Dorée durèrent plusieurs mois pour savoir comment faire financer la restauration de ce temple et comment accompagner les Wanmiriens dans leur procédure de passation de marché. L’Etat jashurien réussit à récupérer un fond dormant pour financer la restauration du temple et proposa un montage financier aux autorités wanmiriennes, en coopération avec les représentants du culte, par le biais du Comité de Restauration d’Eschyar. Le projet étant emblématique, il fut décidé de sélectionner des architectes spécialisés dans la restauration des monuments historiques, par le biais d’une consultation ouverte via concours d’architecture.

Au terme de cette consultation publique, qui se termina en juillet 2016, c’est l’équipe d’architecture Numdai & Partners qui fut sélectionnée pour s’occuper du projet. Agence d’architecture jashuro-wanmirienne, l’agence s’était déjà illustrée pour la rénovation de plusieurs temples bouddhistes au sud du Nazum et disposait d’un savoir-faire unique en la matière. La proposition de Numdai & Partners ne comprenait pas seulement la restauration du bâtiment, mais aussi le traitement des abords, par le biais d’un impressionnant travail sur la signalétique et l’intégration des pavillons de tourisme qui devaient servir à rembourser la rénovation, tout en procurant au Comité de Restauration un revenu passif régulier à l’avenir.

Les études de conception avaient été lancées en grande pompe et pour symboliser la future restauration du temple, des appels d’offres avaient été lancés pour que des artistes locaux se positionnent pour une mise en lumière du temple. Ces évènements devaient servir à générer de nouveaux revenus, tout en procurant à l’édifice une visibilité qui devait attirer de nouveaux mécènes à l’avenir.

Les principaux défis auxquels les équipes de conception furent confrontées furent de trouver dans la main d'oeuvre locale des artisans wanmiriens capable de restaurer les impressionnantes charpentes du temple. Les charpentiers spécialisés dans ce type de charpente manquaient clairement, aussi les concepteurs firent des pieds et des mains pour trouver des personnes capables non seulement de participer à la restauration et à l'étude des charpentes, mais aussi pour former une nouvelle génération de spécialistes de ces ouvrages. Il fut décidé, en coopération avec le Wanmiri, d'ébaucher un programme de formation jashuro-wanmirien pour compagnons charpentiers et ébénistes. Ce programme, suivi de près par les charpentiers spécialisés dans les ouvrages d'art qui restaient encore en activité, devait servir à créer des spécialistes pour que ces savoir-faire ne se perdent pas, mais surtout pour faire en sorte que la restauration soit la plus savante possible.

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