

La rumeur de marins wanmiriens refusant de prendre la mer à bord de leur propre navire, une théorie qui enfle et vient confirmer le manque de fiabilité des productions industrielles lourdes de l'Etat nazumi archipélagique. Comment expliquer l'absence de marins wanmiriens pour la livraison d'une flotte flambant neuve à la marine westalienne? Des vices étaient-ils connus?
D'ordinaire, il est effectivement et contractuellement admis qu'une prestation de vente s'achève à la livraison des équipements et non pas au retrait de la marchandise en sortie de production. Considérant la technicité de certains équipements, il apparaît en effet bien hasardeux de solliciter l'acheteur pour lui demander le retrait desdites marchandises sur leurs lieux de production. C'est pourtant ce qu'a fait le Wanmiri, dont le gouvernement est partie prenante de ce type de transaction. S'agit-il de l'expression d'une confiance aveugle en l’acheteur pour affréter ces bâtiments? ou d'une volonté manifeste de ne pas impliquer ses soldats avec un armement de second choix destiné à transiter aux abords de points chauds, où le risque de conflit demeure?
Des questions qui nous sont laissées là, mollement, sans réponse, et qui pour tout vous dire dans une transparence absolue, vont finir par franchement embarrasser les autorités wanmiriennes de l'archipel. Oui, officiellement, on nous explique que les marins wanmiriens possiblement mobilisables pour le fret maritime n'étaient pas “disponibles”.
Que nenni, un pays avec deux cent mille soldats, zéro engagement armé à l'international (et c'est peut-être une partie du problème!) incapable d'affréter trois à quatre navires? Si les critiques émises contre la technicité des navires se confirment, l'industrie wanmirienne vient définitivement offrir un service low cost, hors sujet vis-à-vis des enjeux qui devraient logiquement animer chaque gouvernance acheteuse. Car en sus de la qualité de plus en plus présentée comme médiocre, le Wanmiri impose à ses acheteurs la prise en compte et le retrait de ses achats à haute technicité. Une infamie venant en napper une autre formée de malfaçons supposées, qui vient logiquement placer les employés du service après vente du Consortium Helia Alienov Tellary parmi les occupants du métier le plus pénible au monde !
Confier les navires de guerre wanmiriens aux marins westaliens en sortie d'usine, c'était évacuer le problème et le risque réel de décès, bien malheureusement porté par le Westalia. Dans ce contexte, l'offre en armement wanmirienne s'étudie sous un oeil nouveau qui, succédant à celui de l'opportunité, parle peut-êtrem aintenant d'un danger?
La vérité, disons-le avec une irrépressible honnêteté, c'est que l'armée wanmirienne a botté en touche sa contribution au bon déroulé commercial des affaires du Consortium Helia Alienov Tellary. Un manque de conviction et d'engagement qui sonne le glas de la réelle valeur imputable aux industries navales wanmiriennes. L'armée wanmirienne, cette grande muette, prête à répondre avec promptitude aux ordres et intérêts supérieurs de la nation, se serait-elle en plus faite sourde pour ne pas avoir à courir le risque d'une avarie majeure en mer, dans un cadre géographique hostile?
Les circonstances dans lesquelles la frégate westalienne a accusé les coups de boutoir perpétrés par une aviation inconnue, réputée affiliée à la société militaire privée du Jaguar Paltoterran et/ou stérusienne, ne donnent pas vraiment tort à cette hypothèse. Incapable d'intercepter un tir de missile de croisière dirigé contre elle, bousculée par des aéronefs obsolètes l'attaquant en piqué depuis les airs en executant des frappes directes et non guidées au moyen de bombes et roquettes à charges creuses, la frégate westalienne (de Wanmiri) a des allures de vieille dame lancée au milieu d'un pogo de festivaliers raskenois…
Des lacunes qui laissent entrevoir un risque élevé de pannes imprévisibles et de défaillances graves. Assez pour entamer la confiance des armées du monde dans les appareils wanmiriens. Car ainsi exposée au tir d'un missile et des assauts aériens d'une dizaine d'appareils, la frégate westalienne n'aurait-elle pas essuyé les caprices d'un système de guidage aux contre-mesures limité? D'une fragilité structurelle entraînant plus de dommages que nécessaire à l'impact du premier tir subi? Alors devant ce chaos organisé interrogeons-nous, avons-nous sciemment laissé Westalia se débrouiller avec ses navires flambant neufs, au risque de lui faire porter le chapeau d'un irrépressible péril ? Pour certains analystes, le terme est désormais lâché : oui ! Un grain de sable de plus dans une machine commerciale que tous pensaient bien huilée.
Mais les faits cumulés commencent à se faire embarrassant, si on les additionne aux défauts de construction supposés, compte tenu de dommages annoncés que la capacité offensive des aéronefs décrits ne suffirait à causer, c'est le Wanmiri qui devrait commencer à payer pour faire monter les marines du monde à bord ! Des défauts de structure, impossible autrement si l'on considère les dommages causés par les maigres attaques aériennes, qui n'auraient pas été corrigées ou sciemment bâclées compte tenu d'un manque de temps ou de budget pour rester dans la compétitivité des ventes. A l'arrivée, des câbles de radar possiblement fragilisés, des soudures non finies, des capteurs qui restent à peaufiner… ça ne transparaît pas dans la plaquette commerciale, mais ça s'aperçoit dans la vraie vie et se paie plus chèrement encore en situation de combat. Si c'est le cas, alors la prudence des matelots wanmiriens semble tout à fait justifiée : pourquoi se mettre en danger sur des machines qu'ils ne jugent pas fiables et qu'un essaim de vieux aéronefs, sans armements technologiques sophistiqués, peuvent mettre à mal ? Une prudence de la part es armées wanmiriennes, qui fait malheureusement office d'élément à charge. Et les détracteurs de l'ingénierie wanmirienne s'en donnent à coeur joie : l'absence d'équipages wanmirien à bord d'un convoi militaire, prélivraison à un client de premier ordre pour l'industrie navale, gage de certaines réticences à s'exposer en conditions réelles au sein d'armements bâclés et rapidement désenchanteurs. Un pain béni pour les industriels de l'armement mondiaux qui jouent le jeu d'une politique qualité et qui entendent orienter leurs marchés sur les expériences clients et retours terrains, la mésaventure westalienne et ses navires wanmiriens, faisant office de point l'orgue à la légitime quête de qualité nourrie par les acheteurs…
Et si tout cela n'était qu'un (malheureux) concours de circonstances ? Peut-être bien. Mais entre le récit officiel un peu flou, les bruits de couloir, les témoignages d'experts qui se succèdent et le fiasco du Scintillant… on peine à croire qu'il n'y ait rien derrière qui ne saurait être rationnalisé. On peut toujours espérer que la vérité finira bien par advenir. Mais si j'étais amiral wanmirien d'un porte-avion "home made" je le convertirais peut-être en chalutier avant d'avoir à l'éprouver aux conditions réelles d'un affrontement subi.