Réponse du Diwan au gouvernement impérial d'Antérinie
au sujet des inquiétudes & des propositions formulées par S.A.R. Louis VI
& de l'échange d'ambassades entre Pendragon et AgatharchidèsInestimable Empereur,
Procédant comme mon devoir l'exige à mes fonctions de vicaire diplomatique de mon maître le Khalife d'Azur, je me réjouis de
votre missive du 24.11.2014 ; la sollicitude et le respect, qui transparaissent par vos lignes, éclairent le ciel comme des joyaux d'étoiles. Par la présente, je ne puis qu'apporter à vos perspicaces interrogations les réponses simples et franches que commande la vérité.
L'affaire du
plan d'ambition du Diwan pour doter l'Azur de capacité de défense et de dissuasion ne vise en rien à susciter l'inquiétude de nos homologues étrangers, mais au contraire à en accroître la certitude suivante : l'Azur est une puissance de paix. Sa dotation en moyens de protection et de rétorsion est la condition, bien naturelle, et qu'hélas il faut pragmatiquement voir en face, pour que cette force de paix soit patente. Nous aspirons à la sûre tranquillité de la force, et non à l'incantation paresseuse et inquiète de formules verbales qui se perdent dans le vent. Pour l'Azur, la capacité de dissuasion qu'il possédera contre ses adversaires est le gage que le règlement diplomatique des différents deviendra non seulement la norme, mais le seul moyen de dépasser les blocages. Entre la diplomatie et la destruction infernale, nous offrons aux belligérants le choix d'une rédemption possible et d'une confédération commune à la table de la paix. Si l'Azur s'arme, ce n'est que pour précipiter la venue sur ce monde de l'ère de la paix perpétuelle qu'encadrera la force de dissuasion.
Ayant écarté tout motif de suspicion ou de ressentiment entre nous, je ne puis que porter à votre Impériale Majesté les salutations fraternelles de mon maître le Khalife, et la réception positive des lettres de créance de votre ambassadeur. Il est par ailleurs confié à mon ami, Son Excellence Kader Ben Shawri, le soin d'assumer la charge de plénipotentiaire azuréen en votre capitale impériale de Pendragon. Il sera l'oreille bienveillante et sûre des doléances de votre gouvernement à celui de mon maître.
Devrions-nous aller au-delà d'un tel échange d'ambassades ? Par quel dossier entamer notre coopération ? Nous croyons que votre suggestion d'ouverture des pôles de transport et d'échange est des plus sages. Si Dieu le Veut, et Il est Certes Clairvoyant, il y aura entre nos villes des liaisons régulières par la voie de la mer et par la voie des airs, et il faudra pour cela que votre compagnie nationale Anterin Air trouve sa place aux côté de notre Aéropostale Azuréenne, dont les dirigeables à hydrogène sont le moyen classique et élégant de transport au-dessus de nos terres, comme l'illustre la carte que je vous remets :
Nous serions ainsi disposés à ouvrir ces lignes commerciales si nous convenions ensemble d'assortir un tel accord d'une déclaration de principe autorisant la libre circulation de nos citoyens sans visa nécessaire de part et d'autres, de sorte que les sujets azuréens comme antériniens seraient libres d'élire, à leur convenance, leur domicile temporaire ou permanent dans mon pays ou le vôtre. Avec votre accord, je soumettrai l'essentiel de ces points au rédacteur qui formulera notre partenariat.
Mes humbles salutations s'envolent vers l'auguste bénédiction que Dieu, Qu'Il soit Craint, puisse vous accorder.
Jamal al-Din al-Afaghani
Ministre des Affaires étrangères
24.11.2014