06/01/2016
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Langues et coutumes


Mesolvarde
Dame de couture, Mesolvarde

Le Drovolski est un pays peu libre sur le plan culturel, voire oppressif. Cependant, une multitude de langues et de coutumes y existent tout de même. On peut en effet distinguer au moins trois grandes cultures largement métissées : les Mesolvardiens, culture tartare dite de la vieille ville ; les Varnaciens, de culture slave importée du nord du pays ; et enfin les Bénodiens, dont les influences sont multiples. Ces cultures se distinguent principalement par la langue, les méthodes d'organisation sociale et leur histoire. Cependant, il est difficile d’observer une différence phénotypique marquée depuis la grande exode vers le Nazum, la chute de Varnace et le métissage génétique qui en a résulté.

Culture Mesolvardienne
Mesolvarde, l'humaine, est le cœur des traditions du Drovolski. On y parle le mesolvardien, une langue de la famille toungouse du groupe jurchénique, utilisant deux graphies autorisées : la cursive, dite varnacienne (cyrillique), et les idéogrammes, dits traditionnels. Ces derniers tendent à disparaître des usages quotidiens mais restent une obligation légale dans les communications gouvernementales. De ce fait, les Mesolvardiens savent généralement lire et écrire en cursive varnacienne, mais rarement en idéogrammes traditionnels malgré leur enseignement.Sur le plan phonétique, le mesolvardien se distingue des autres langues toungouses par l’intégration de tons et la réduction du nombre de phonèmes à seulement sept, ce qui en fait une langue très pauvre, peu propice à la chanson. Cela explique en partie l’aversion pour celle-ci dans la capitale. Le mesolvardien intègre cinq tons dits principaux et deux tons dits modaux, qui modifient le sens d’un groupe de deux à quatre phonèmes appelé découpe – à ne pas confondre avec un mot composé strictement de trois découpes. La structure grammaticale est peu descriptive. Le mesolvardien s’articule autour de mots porteurs de sens placés en début de phrase, définissant d’emblée le temps, le sujet et le mode. Sonorément, la langue est relativement douce mais complexe à comprendre : une erreur sur un mot porteur de sens peut rendre une phrase incompréhensible. De plus, sous influence slave, certains phonèmes subissent des variations pouvant induire en erreur les non-initiés, notamment dans les mots à découpe pronominale supérieure. Le mesolvardien comprend douze temps, mais ne possède aucun temps du futur. Seule une structure dite défective existe, traduisible par Je serai faire de façon certaine. L’usage du subjonctif est très courant, en particulier son plus-que-parfait, si fréquent qu’il remplace souvent le passé.
Industria
Main de dieu, Mesolvarde

La culture mesolvardienne s’est appauvrie depuis l’époque moderne en raison de son morcellement successif par les Varnaciens puis par le gouvernement en place. On y trouve peu de mouvements autonomes, bien que deux courants persistent : le collectivisme mesolvardien et la philosophie de l’aliénation. Quelques auteurs, bien que peu célèbres, sont toujours publiés aux côtés d’ouvrages plus connus comme Le Dictionnaire de la Vérité d’État, un ensemble de doctrines issues du Drovolski qui fait unanimité par principe. Certaines coutumes restent cependant très stables dans le temps. Culturellement, les Mesolvardiens sont peu individualistes et n’ont aucun esprit de famille. La trahison, au sens occidental, n’a pas d’existence propre : elle est remplacée par la déférence collective, une idée selon laquelle un individu n’existe réellement que sous le contrôle du collectif, qui donne un sens à son existence. Les Mesolvardiens éprouvent une aversion profonde pour ceux qui contreviennent à la législation, ainsi que pour les courants dits romantiques ou naturalistes, perçus comme un refus de la raison et du modernisme. Le Mesolvardiens moyen suit une tradition matérialiste et moderniste. La notion de liberté est mal vue et n’apparaît que sous la forme d’une liberté pour Mesolvarde de prendre place comme nature.
Culture Varnacienne
Varnace, bien que détruite par la guerre, continue d’exercer une influence. Son écriture est son héritage le plus direct, mais la langue varnacienne reste parlée hors de Mesolvarde, notamment à Bonsecours, où elle est utilisée par le personnel de l’hôpital pour communiquer sans être compris des patients. Le varnacien peut être transcrit en alphabet mesolvardien, mais cet usage n’a jamais réellement existé en raison de la complexité de ce dernier. Le varnacien partage sa structure avec le bas-estalien, à quelques variations près, rendant les traductions souvent inutiles. Sa seule différence notable parmi les langues slaves est l’absence de futur, remplacé par des conditionnels et trois passés réflexifs, chacun exprimant un degré différent d’incertitude. Contrairement au mesolvardien, le varnacien est une langue riche et adaptée à la chanson. Toutefois, il est souvent exprimé de façon abrupte et peu mesurée : pour un étranger, les Varnaciens semblent crier au ralenti. La culture varnacienne est bien plus riche que la mesolvardienne, mais après la défaite de Varnace face à Mesolvarde, elle a été presque bannie. Toutefois, certaines résurgences restent bien ancrées. La société varnacienne est strictement codifiée en classes complémentaires, avec des familles patriciennes très stables, comme en témoigne l’exemple des Bonvasar.
Varnace
Force du commerce, Varnace

La culture varnacienne a développé une poésie, une littérature, des danses, un théâtre et des philosophies originales. Certains thèmes y sont récurrents, notamment la médecine, les poisons et l’érosion. Le panthéon varnacien était dominé par trois déesses mères : Sarova (argent), Semerva (volonté) et Toula (destruction), fondements de la société varnacienne. Ce culte étant interdit, leur vénération a disparu, bien que Sarova ait été assimilée à Dame Fortune de Velsna, sans explication claire. Les Varnaciens ont une forte piété filiale et sont caricaturalement perçus comme avars (avaricieux), un terme dérivé de ac-var, désignation pouvant se traduire par vars (diminutif de varnacien). Avec la réforme d’ouverture culturelle, ils ont investi certaines traditions coloniales violentes, diffusant leurs savoir-faire dans le reste du Drovolski, notamment en peinture et en sculpture. Influencée par les cultures slaves et latines, la culture varnacienne a intégré des traditions occidentales, notamment en cuisine et en liberté d’expression. Son rayonnement culturel maximal a été atteint durant la colonisation, période de forte croissance culturelle marquée par le développement de la musique classique et des courants humanistes.

Culture Bénodienne
La culture bénodienne n’est pas une culture au sens strict. Son autonomie est discutable et elle ne s’exprime pas par une langue commune. Toutefois, elle possède une certaine réalité à travers des pratiques distinctes de celles des Mesolvardiens. Les Bénodiens comprennent tous le mesolvardien, mais entre eux, ils parlent des langues importées, notamment le translavique à Kotüme, ainsi que le blême et le polk à Bénodïle et Bénobâle. Les Bénodiens, moins métissés que les Mesolvardiens ou les Varnaciens, possèdent un phénotype proche des premiers, bien que moins pâle et avec une présence réduite du blond. Ils sont généralement plus petits et moins robustes. Politiquement et intellectuellement, les Bénodiens, héritiers d’une influence hellénique, sont plus instruits et possèdent des idéaux distincts. Leurs deux cités, Bénodïle et Bénobâle, disposent de représentations démocratiquement élues, tenues de respecter la volonté populaire, l'électorat bénodien. Oppressés par Mesolvarde, ils ont perdu de nombreux droits, mais jouissent d’une liberté plus grande que le reste du pays.
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Fertima
Entrée du sanctuaire de Fertima, Veille ville de Varnace

Fertima est un lieu de culte oublié du Drovolski. Il s'agit d'un édifice construit en zone varnacienne avant la révolution orthodoxe et l'interdiction du culte. Étant donné que ce bâtiment ne recevait plus de fidèles depuis longtemps, cela lui a permis de se maintenir dans le temps. Oublié de beaucoup, Fertima, ou le sanctuaire de Fertima, a été le lieu de multiples révélations religieuses, ce qui a conduit à de nombreux pèlerinages. En effet, plusieurs groupes de religieux affirment avoir reçu en ce lieu la visite de personnages sacrés ou même divins venus transmettre un message. En l'honneur de ces événements, transcrits dans le registre du lieu, plusieurs panneaux du temple ont été peints. Cependant, symbole du désintérêt grandissant, un grand nombre de pièces du sanctuaire tombent en ruine, et sur les douze révélations, seules sept sont encore accessibles. Les visites, justement, ne concernent que quelques touristes très courageux, autorisés à quitter Mesolvarde pour rejoindre les vestiges de l’ancienne Varnace. Le sanctuaire se trouve au centre de cette ville abandonnée, détruite après la guerre et remplacée par des complexes industriels. Comme le reste du Drovolski, l’air y est irrespirable sans masque. Le pèlerinage depuis Mesolvarde, effectué à pied faute de route, dure 321 km avant d’atteindre Varnace, puis s'ajoutent encore 12 km de montée à 5 % pour parvenir au sommet de la colline de Fertima.

D’un point de vue scientifique, de nombreuses études ont été menées sur le site. Il semble que l’atroce pollution des lieux soit propice aux hallucinations, ce qui expliquerait les apparitions divines, généralement confirmées par des biais cognitifs liés à des croyances religieuses dogmatiques. On relève également une forte toxicité des peintures, composées de vert de mercure, ainsi que des pierres utilisées, naturellement riches en thorium. Ces caractéristiques font de Fertima un lieu idéal pour la fabrication de faux événements : il est extrêmement difficile d’accès, très ancien et, par sa chimie, favorise des hallucinations que seuls les fous capables d’atteindre Fertima après avoir traversé le Drovolski peuvent interpréter comme un sourire divin, seule manière de se convaincre de revenir. Fertima est aussi, après Bonsecours, le lieu comptant le plus de morts inexpliquées.
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Carnet de contrôle - Unité 16 924 - SEC B

16 924 - SEC B a écrit :Cher lecteur,

Je tiens ce carnet dans le but d'informer le monde sur les conditions de vie au Drovolski. J'espère que ce carnet a pu sortir des murs du système bureaucratique de mon pays. Je m'appelle 16 924 SEC B. Comme mes parents, je travaille à la mine de Verbana dans la section nickel. Nous logeons au district 87 de Mesolvarde et à Verbana. Je tiens ce carnet pour décrire la vie au Drovolski et espère trouver un secours pour mon pays, qui semble ne plus se soucier de nous. Nous mourons par milliers chaque jour. Sans Bonsecours, nul doute que nous aurions disparu dans la fumée qui recouvre le paysage.

J'ai fait mes classes au collège central du district 91 en spécialité gisement métamorphique, une spécialité assez élitiste comparée à la filière sédimentaire, mais définitivement moins bonne que celle de mon frère, qui a pu accéder à la formation Ventafalle. Depuis, on ne le voit plus. Il me semble qu'il habite au district 46, mais les restrictions de circulation ne me permettent pas de descendre plus loin que le district 54, où mon visa ne me donne pas accès. À la fin de mes études, j'ai passé le concours central et obtenu le poste de mineur à Verbana haut la main. À 14 ans, j'ai commencé à travailler à la mine en parallèle d'une formation citoyenne sur la dialectique industrielle. On nous formait davantage à être des rouages et à comprendre les mécanismes de l'industrie qu'à comprendre la politique. Lors d'une livraison vers Velsna, un marin m'a donné un livre sur l'extérieur. Rien de particulier, mais je ne connaissais rien de ce qui était hors de Mesolvarde. J'ai découvert dans ce livre la simple notion de liberté.

Ce concept, absent du dictionnaire de la vérité d'État, m'a fait prendre conscience de ma situation, mais l'a surtout modifiée à jamais. J'ai maintenant peur que, d'une façon ou d'une autre, la police m'arrête. Je mens systématiquement lors de mon contrôle d'intégrité mémoire. J'ai peur que cela ne suffise plus. J'ai entendu dire que le gouvernement avait passé des accords avec GKD pour améliorer le contrôleur. Je pense que mes jours sont comptés. Alors, dans un appel à l'aide, voici la journée d'un Mesolvardien modèle :

À 4 heures, les haut-parleurs du district appellent les groupes de mineurs par ordre de trolleybus. On attend souvent quelques minutes dans le froid, mais le trolleybus arrive toujours. On donne alors notre permis de travail et parfois notre visa de transit si on ne va pas directement à la mine. Le trolleybus prend alors la direction de la périphérie sans plus s’arrêter. On arrive au district 234, tout le monde descend et, dans un bruit assourdissant, les très nombreux stentophones hurlent les groupes de mineurs et leur position dans le garage. On embarque souvent vers 4h20 en direction de Verbana.

Le trajet est assez court. Verbana est dans la zone CMD ouest 56°5. On arrive en moins de 34 minutes, directement sous terre. En effet, je ne l'ai pas dit, mais tout au long de la journée, je porte mon masque. Mais ici, à la surface, même avec le masque, n’espérez pas survivre. Les tempêtes et la pollution sont si violentes que même les tunneliers n’y survivent pas.

Arrivés à la mine, de nouveaux stentophones donnent des ordres. La police, toujours présente où que l'on soit, nous invite à prendre place dans la mine et à changer de cartouche. On nous distribue des produits médicaux assez violents qui provoquent une forme d'euphorie, mais aussi d’oubli, facilitant le travail. Je ne les prends pas, mais je vois bien que je fais exception. Nombre de mes collègues sont déjà devenus les rouages de Mesolvarde, les parfaits mineurs. Le bruit assourdissant du tunnelier nous rappelle pourtant bien notre place : celle de mineurs, de moins que rien que le système envoie sous terre pour les oublier. Comme l'a dit le livre Manifeste du PEV, la collectivisation doit nous conduire à dissocier le travail du moyen de production. J’ai bien peur qu’au Drovolski, ce soit même l’ouvrier qui fasse partie du moyen de production.

Vers 13 heures, une sorte d’alarme sonne. C’est le seul moment de vraie liberté qui nous est accordé. Nous remontons en train, souvent avec le sourire, vers le district 1. Oui, le 1. Nous traversons des nuages de pollution, des bâtiments sinistres, des habitants croulants et malades. Les industries se font de plus en plus rares, et nous arrivons au 1. Tout y est plus beau : de la peinture sur les murs, des vitres transparentes, de la lumière. Nous y sommes pour 45 minutes. Le réfectoire central, notre lieu de sociabilisation, nous offre notre bouillie d’amidon avec parfois un complément en vitamines. Nous mangeons doucement pour profiter d’un air pur sans masque. La cour nous observe depuis son balcon. Nombreux sont ceux qui s’inclinent devant le noble.

Fini le repas, nous devons nous diriger vers le tribunal central où nous sommes enregistrés et contrôlés par un automate. La grande machine bureaucratique prévoit, calcule et administre la société pour le compte du gouvernement, qui nous a trahis en ne freinant pas le tribunal. Nous recevons des instructions et subissons un contrôle d'intégrité physique, une sorte de test pas très amusant, avant des tests de mémoire, de logique et d’endoctrinement. À la fin, nous recevons le journal, un bon de consommation que nous devons composter au guichet pour demander à l’appareil de production de la fabrique ce que nous voulons. En réponse, il nous sort un ticket La Nouvelle, qui indique la mission du reste de la journée et de demain. Sans vrai suspense, on me demande de retourner à la mine jusqu’à 23 heures, puis d’aller dans un district assurer la continuité de Mesolvarde, comme ils aiment dire. En d’autres termes, je dois aller féconder une demoiselle, puis me rendre à Bonsecours pour donner mon sang.

À minuit, je suis enfin retourné au district 87. Je fais valider mon ticket La Nouvelle. La police contrôle que chacun fait ce qui lui a été demandé, sinon demain, pas de bon de consommation. Heureusement, le logement comme la nourriture, ça, on ne paye pas. Mais j’ai envie de dire : comme des esclaves. Nous sommes les esclaves de Mesolvarde. Qui décide ? L’empereur ? Personne ne l’a jamais vu. Adélaïde ? Elle ne fait que jouer la marieuse.

Je parcours le brouillard de la ville, discute avec quelques amis et rentre pour me mettre en veille. Pendant que la ville ronfle, je sais que les mines tournent. Ma femme n’a pas obtenu le droit de dormir à la maison, manquement à la productivité.

Nous, Mesolvardiens, sommes aux portes de la mort. Si vous connaissez le chef de ce pays de fous, raisonnez-le ! Où est l’Empereur ?!
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Bonsecours

Abris 16
L’abri 16 est un abri assez simple avec un objectif plutôt louable. Beaucoup de Mésolvardiens se plaignent de conditions de travail trop dures. L’objectif de Bonsecours est justement de rendre le travail l’unique condition de vie, de sorte qu’il soit impossible de l’évaluer comme trop dur. Un génie est né. Bonsecours teste donc des agents chimiques hallucinogènes et des médicaments favorisant la perte de mémoire afin de provoquer une dissociation des sujets de test, leur permettant de travailler sans conscience de ce qu’est réellement le travail. Les tests sont relativement concluants, mais Bonsecours suggère que l’utilisation de composants électroniques dans le cerveau permettrait de mieux assimiler les agents hallucinogènes. En effet, les cellules gliales, qui protègent les neurones, empêchent en partie la bonne pénétration des agents. Un partenariat avec Fang est en cours pour produire des micropuces injectables dans le sang, susceptibles de piloter l’absorption des agents chimiques, de sorte que la dissociation soit effective et définitive. La population actuelle de l’abri 16 est de 780 sujets, alimentés par un Beno-10.
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