10/04/2016
22:48:18
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Activités étrangères au Grand Kah - Page 6

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[THREAD : SITUATION A MOON]

>>>>>[Vous avez suivi les actualités à Moon ? C’est le putain de bordel.]<<<<<
- tesoga, <07:34:08/15-12-13>

>>>>>[Ouais, les nationalistes foutent vraiment n’importe quoi.]<<<<<
- radasko, <07:37:19/15-12-13>

>>>>>[J’ai pas accès perso, ils cherchent à bloquer tous les échanges avec l’extérieur.]<<<<<
- asenia, <07:37:34/15-12-13>

>>>>>[Tiens, je t’envoie un lien…]<<<<<
>>>>>[Et voilà, juste à cliquer ici. J’ai eu tout ça en piratant deux-trois trucs, leurs systèmes sont pas excellents.]
- tesoga, <07:40:29/15-12-13>

>>>>>[Nickel, je regarde ça.]<<<<<
- asenia, <07:41:02/15-12-13>

>>>>>[Oh putain, c’est vraiment le bordel. Faut faire quelque chose.]<<<<<
- asenia, <07:46:23/15-12-13>

>>>>>[On veut bien, mais quoi ? Ils écoutent même pas leur peuple déjà…]<<<<<
- radasko, <07:48:18/15-12-13>

>>>>>[Déjà, on active toutes les cellules libertaires qu’on peut. Et on répand ces putains d’infos. Parce que là, je les ai, mais je pense que comme @asenia, y’en a beaucoup qui ne savent même pas ce qui se passe vraiment.]<<<<<
- tesoga, <07:53:38/15-12-13>

>>>>>[Ouais, on va commencer par ça. On informe, on avertis, et on encourage les gens à agir.]<<<<<
- asenia, <07:55:22/15-12-13>

>>>>>[… Agir comment ?]<<<<<
-tesoga, <08:02:10/15-12-13>
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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

Drapeau

Marina Zeffereli, 25 janvier 2014

Article traduit du velsnien standard au pharois et au syncrétique kah tanais
L'expansion de l'UICS et l'angle mort libertaire: interview de Géorgi Marcos, secrétaire général du Parti Eurycommuniste Velsnien



Journaliste : Bien le bonjour, monsieur Marcos, c'est un plaisir de vous recevoir à l'Unità aujourd'hui. Comme vous le savez, nous tenons absolument à assurer à nos lecteurs une actualité continue et fiable de ce que les ouvriers trafiquent dans ces couloirs de l'Internationale, si je puis me permettre. L'organisation est en expansion continue et des formations politiques qui n'ont pas participé au Congrès inaugural semblent toujours autant en appeler à la rejoindre. Comment expliquer vous ce succès ?

Géorgi Marcos : C'est une bonne question. Comme vous le savez, l’expérience du socialisme est avant tout plurielle je dirais. Chacun d'entre nous, même au sein des formations qui se réclament d'un courant orthodoxe, adoptent des spécificités propres. Parfois même sans s'en rendre compte, dans le cadre d'une évolution qui s'effectue au fi des ans. Une doctrine monolithique et qui ne s'adapte pas aux réalités sociales du contexte dans laquelle elle évolue est condamnée à la marginalité, je le crains. Je pense qu'il s'agit là d'une différence majeure d'avec l'organisation eurocommuniste défunte qui nous a précédé. En ne réservant de la place qu'aux seuls eurycommunistes, nous nous sommes paradoxalement marginalisés nous même. Aujourd'hui, nous sommes de retour au sein d'une organisation nouvelle qui privilégie la pluralité des opinions et la démocratie interne. Bien évidemment, cette pluralité doit toujours s'exprimer dans les limites programmatiques de notre charte qui énoncent ce seul fait : tout pays ou toute formation politique qui s'apprête à rejoindre l'UICS doit se positionner clairement en faveur d'une rupture d'avec l'ordre capitaliste existant. Une organisation qui ne peut pas concevoir cela, ou qui même se considère davantage comme une force d'accompagnement des dogmes libéraux davantage que comme une force de rupture réelle, celle là ne peut pas se prévaloir de siéger à nos côtés.

Journaliste: Vous avez d'ailleurs eu des mots très durs à ce sujet au congrès inaugural envers l'Internationale libertaire, l'organisation phare des mouvements libertaires et communalistes.

Géorgi Marcos: Oui, et je les assume complètement car ils ne sont que le reflet d'une triste réalité. A titre personnel, je n'ai bien entendu aucun reproche à faire à la théorie libertaire, tous les systèmes se réclamant de notre rupture sont toujours de bonne intentions, et ce n'est même pas sur le point dogmatique que mes reproches sont fondés. La preuve, le PEV partage des relations des plus amicales avec l'Union astérienne. Ce sont avant tout les manœuvres politiciennes et des intrigues de couloir particulièrement navrantes qui ont terni l'image de ces mouvements à notre congrès. En premier lieu, nous avons eu droit aux envolées lyriques particulièrement tristes d'un délégué du Pharois, à qui l'on avait sans doute demandé la présence que pour justifier que leur pays ait encore un positionnement de rupture à l'international. Ce n'est pas un secret que cela fait belle lurette que ce groupement de pirates se bat davantage pour sa bourse que pour l’avènement d'une société socialiste. Il n'a été de surprise pour personne que le refus d'intégration du Prodnov, pourtant bien dirigé par un gouvernement compatible avec notre base programmatique, est dû aux pressions politiques que ce dernier a subit de leur part. Ensuite, a eu lieu ce débat particulièrement passionnant avec les délégués du Grand Kah, leur allié historique au Liberaltern. Nous avons eu droit aux formes habituelles du mépris des kah-tanais pour tout ce qui ne ressemble pas à leur modèle, et qui cadre très bien avec une volonté impérialiste dont ils se font coupables depuis plusieurs années. Ensuite, ce sont ces mêmes individus qui avancent en file indienne dans les médias capitalistes pour dénoncer l'ignominie supposée des principes eurycommunistes. Mais je pense que ce congrès a permis de clarifier les choses: on dirait bien que ces dits eurycommunistes seraient en réalité dotés d'une tolérance bien plus forte qu'eux à ce qui n'est pas eux. Finalement, nos camarades kah-tanais ont bien fait leur entrée parmi nous, mais il nous a fallu batailler dur. Reste à savoir si ils n'ont pas supporté ces positions que dans l'optique de servir de cheval de Troie pour leurs propres intérêts.

Aussi et de manière générale, et avec ma plus grande solidarité pour nos camarades libertaires, je considère que l'isolement auquel se condamnent eux-même la majorité des pays libertaires de leur Internationale provoque leur « cornérisation » de fait, qui de plus est aggravée par des événements géopolitiques dans lesquels ces derniers n'ont pas eu un rôle particulièrement flamboyant. Je tiens à rappeler que les dernières interventions des deux pays que je viens de citer l'ont été contre des pays se réclamant du socialisme. Je vais vous avouer une vérité quif ait définitivement mal à entendre pour les militants de longue date que nous sommes : à choisir entre leurs camarades et les puissances de l'OND, le Pharois choisira toujours l'OND. Je persiste et je signe: ces derniers sont déjà en train de préparer leur prochain coup envers nos camarades de Loduarie. Cela est sans compter les concomitances que l'on connaît déjà entre ces deux organisations, qui se sont partagées la garde entière d'un pays comme on se découpe un gâteau. Je parle bien entendu là du cas de Zladingrad. Libertaires oui, mais dans la mesure où leur pouvoir de coercition s'impose à leurs camarades, toujours.

En revanche il y a toujours davantage de place dans leur organisation pour des nations capitalistes qui font office de passerelle communicante entre ces deux faces d'une même pièce. La Zélandia e est l'exemple le plus frappant et évocateur.


Journaliste: Vous évoquez des termes durs: compromission, sympathie avec les puissances capitalistes. Pourtant l'UICS a accepté la candidature de certains pays qui s'accommodent d'une forme de capitalisme à divers degrés. N'est-ce pas hypocrite de votre part ?

Géorgi Marcos: Encore une fois vous posez les bonnes questions sans avoir les bonnes réponses. Nous vivons dans une société, avec les contraintes qui s'imposent à nous, c'est un fait. Dans ce cadre, certains de nos camarades ont opté pour une approche différente de la sortie du capitalisme. Je pense que vous faites allusions à nos camarades du Negara Strana, qui ont réformé leur système il y a plusieurs décennies en adoptant ce qui se rapproche d'une économie socialiste de marché. Pourquoi les camarades stranéens ont agit ainsi ? Tout simplement car les conditions matérielles qui existent au Nazum sont bien différentes que celle qui existe en Eurysie. Il faut bien prendre en compte le fait que le Negara Strana est un îlot de socialisme sur un continent dominé par une puissance libérale qu'est la Jashuria. Dans ces conditions, et avec les influences étrangères il devient très difficile d'assumer une sortie rapide du système. Cela ne signifie pas pour autant une compromission de nos principes, l'objectif du Negara Strana reste à ce jour le dépassement du type de société qui nous fait communément horreur et dont j'ai suffisamment cité le nom. Cette situation n'a rien à avoir avec le positionnement des pays membres du Liberaltern, qui sont dans une situation où ils peuvent librement refuser les diktats du libéralisme, et qui finissent tout de même par retomber dans leurs bras. Si bien qu’aujourd’hui, nos camarades libertaires otages de leurs dirigeants inconséquents, et les camarades qui refusent de subir cette ignominie en sont réduits à choisir deux options funestes dans le cadre d'un monde bipolaire : soit se vendre à un monde capitaliste qui veut leur mort, soit se vendre à un monde libertaire complice des méfaits du premier, lesquels sont tous deux aussi belliqueux et impérialistes l'un que l'autre.

Journaliste: Dernière question sur un autre sujet. La Poetoscovie, qui est membre de l'UICS a récemment annoncé une série de réformes au cours d’annonces pour le moins troublantes. Quelle est votre opinion sur la question ?

Géorgi Marcos: Vous n'êtes pas le premier à me demander une prise de position quant à cette affaire. Aussi, permettez moi de lier cette question avec celles que vous m'avez déjà posé. Premier point: la Poetoscovie est totalement libre dans les changements que sont gouvernement entend mettre en place. A l'heure actuelle, nous n'avons pas connaissance de toutes leurs dispositions, aussi ce serait là me positionner sur quelque chose dont je ne connais pas tous les paramètres. Autrement dit cela serait inutile, ce serait comme juger la cuisine quand le plat est encore dans le four. Attendons que l'artichaut soit cuit pour le goûter voulez vous. Pour le moment, nous sommes dans cette situation: la Poetoscovie a annoncé un plan social des plus ambitieux et va sans soute procéder à une réforme constitutionnelle. Nous devrions envoyer sous peu un délégué de l’Internationale sur place afin de juger leurs nouvelles positions compatibles avec notre ligne programmatique. Contrairement au Liberaltern, nous ne sommes pas là pour dire quoi faire à des pays qui entendent mener leur propre expérimentation du socialisme. Qu'ils fassent, et nous verront ce qu'il en devient. Qui sait, cela ouvrira la voie à une nouvelle forme d'avènement du socialisme.



Ce numéro a été édité grâce au soutien financier de ses lecteurs ainsi qu'avec le soutien des généreux camarades adhérents et donateurs du Parti Eurycommuniste Velsnien.


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Sénat des 1000 de Velsna


Drapeau

13 février 2014
Communiqué


Le Sénat des Mille et le Triumvir démissionnaire Matteo DiGrassi souhaitent faire part au peuple de notre République ainsi que celui de toutes les cités libres, de l'octroi de la citoyenneté velsnienne et de la permission de fondation de cité libre à titre exceptionnel, à des éléments auxiliaire de l'armée de la Grande République, lesquels ont bien mérité honneurs et récompenses qui leur sont dues.

Compte tenu de la contribution précieuse apportée au rétablissement de l'ordre républicain sur le territoire sous la juridiction de notre cité, et de la bravoure de ces éléments, le Triumvir Matteo DiGrassi, par décret, et sur autorisation du Sénat, ont par conséquent décidé de plusieurs honneurs:
- L'octroi de la citoyenneté complète et inaliénable à l'intégralité des membres du corps armé des auxiliaires afaréens de l'armée républicaine. Cette décision s'applique rétroactivement à leurs proches dans le cadre d'un regroupement familial, ne s'appliquant cependant à qu'à leurs enfants et parents.
- Suite à la confiscation d'un territoire de la cité vaincue de Vatluna, d'une superficie de 40km² , est octroyé aux nouvellement citoyens.
- Si le second est accepté par les nouvellement citoyens, ceux-ci devront y constituer la division administrative de cité, en y intégrant tous les habitants anciennement citoyens de Vatluna y résidant et antérieurs à leur installation. Celle-ci devra être pourvue de toutes les institutions dédiées à son bon fonctionnement et qui sont communes à toutes les cités. Le corps civique y sera constitué en Sénat, en chambre monocamérale. (Se référer aux sénatus-consulte relatifs aux droits des cités libres pour connaître ses prérogatives).
- Les citoyens de la cité nouvellement fondée seront soumis, à l'instar de toutes les cités libres, à la mise en fonction d'une Garde civique, mobilisable en temps de guerre ou situations de crise.
- La cité devra reconnaître la souveraineté du Sénat des Mille de la Grande République sur tout sujet régalien, fiscal ou attrait au commerce international conformément au droit des cités libres.
- Si tous ces critères sont réunis, il sera accordé à ces citoyens le droit d’exonération de toute taxe pour la durée d'une vie, à titre individuel, tant en imposition directe qu'indirecte.


Le Sénat des Mille et le Triumvirat souhaite à ses citoyens réussite et profit, et de vivre dans l'union de son corps civique.
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Du mouvement prêt des Phalanstères !

Suite aux dernières agitations des Biaggistes velsniens, les forces de l'ordre du Comté Palétuvier s'étaient rapprochées du phalanstère à proximité de Pointe-Mogan. Si le gouvernement local insistait sur son contrôle de la situation et l'absence de risque, il préférait malgré tout minimiser les éventuels problèmes. C'est donc à contrecœur qu'en attendant que soit définitivement réglée la situation, les habitants de la communauté agraire sur place sont invitées à déménager au moins temporairement. Des logements seront mis à disposition si nécessaire et des agents de sécurité surveilleront leurs maisons pour s'assurer qu'elles ne soient pas mises à sac pendant leur absence.

Il est promis que la situation sera rapidement rétablie mais qu'en attendant, on prend en compte avec beaucoup de sérieux le caractère irrationnel et imprévisible des libertariens et qu'on préfère ne pas y exposer les ressortissants kah-tanais.
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Seule


Il est intéressant de visiter un pays ayant connu un effondrement économique et sociétal. C’était là un bon terrain d’étude, en plus d’être un bon endroit où ne se faire déranger par qui que ce soit. Cet endroit était autrefois vendu par des utopistes comme étant destiné à devenir l’un des pôles du socialisme : loin de la Loduarie, loin du Grand Kah, loin du Negara Strana… Le résultat fut brutal pour ses habitants, et sans appel. La Communaterra devint davantage tyrannie qu’utopie. A l’époque, les velsniens n’y avaient pas fait attention. On dit à juste titre qu’il est fort difficile de convaincre un velsnien de s’intéresser à ce qui se trouve à plus de 1 000 kilomètres des frontières de la République. Et c’est peut-être là l’un des problèmes de ce pays : l’incapacité à tirer des bilans des expériences politiques qui se font au travers du monde, cela accompagné d’un sentiment de supériorité. Ce que les kah-tanais, qui gouvernent désormais de facto ce pays sont également dotés, mais ils font de cette attitude autre chose que les velsniens : ils s’en servent. Dans les rues de la capitale des « Communes-unies », Gina errait comme un fantôme : elle furetait parmi les occupants d’un petit marché couvert, elle se glissait dans les foules, réduisait ses interactions au strict minimum. Le syncrétique kah-tanais était la seule langue de la région qu’elle connaissait, avec peine certes, et que les locaux parlaient avec autant de difficulté qu’elle. Encore heureux que le ex-communaterros ne croisaient pas souvent de velsniens au risque que l’un d’entre eux reconnu l’accent. C’était le dernier désir de Gina que celui d’être retrouvée. Elle n’avait pas quitté Velsna pour qu’on la rappelle à ses origines.

Il y avait un charme à l’ancienne Communaterra, il fallait bien l’avouer. Le charme de ces pays qui n’ont pas connu l’avènement de la société de consommation : pas d’enseignes publicitaires polluant la vue, pas de néons nocturnes polluant la vue des étoiles la nuit. La jeune femme avait un rituel très bien huilé pour des raisons qui ne regardaient qu’elle : tous les jours elle prenait place au fond de ce qui se rapprochait le plus pour les paltoterrans, d’un bar. Les verres étaient sales, même lorsqu’ils avaient été nettoyés, la politesse des tenanciers était à désirer et les autres clients étaient…disons que pour la plupart d’entre eux, leurs histoires étaient aussi intéressantes que celle de Gina, ce qui n’était pas une bonne chose en théorie. Mais c’était l’endroit parfait. Ce rituel n’était pas là pour faire parler les étrangers, ou entraîner des questions désagréables. Quelqu’un devait venir. D’ici là, Gina avait tout le temps de réfléchir aux évènements de ces derniers mois, à chaque fois qu’elle attendait cette visite inespérée qui ne venait jamais, et dont elle n’avait pas eu de nouvelles depuis des semaines.

Gina aurait très bien pu décider autre chose au moment fatidique. Une petite voix lui demandait souvent si elle avait pris la bonne décision. Elle se faisait de plus en plus faiblarde avec le temps, mais revenait parfois à la charge. Cette famille l’avait-elle méritée ? Après tout, ils n’étaient pas responsables des décisions de Dino Scaela…mais ce qui est fait est fait, et cela est bien inutile de vouloir revenir en arrière. Ce jour était le douzième de suite où elle prenait place au même « bar », le douzième où elle s’asseyait au même endroit, sur la même banquette. Mais ce jour-là fut différent : une femme qu’elle n’avait encore jamais vue fit irruption. Elle regarda autour d’elle, puis la fixa. Il y eu ce moment de flottement et de vide, elle détourna le regard en s’approchant de sa table, et prit sa place sans un mot. Et pour la première fois depuis des semaines, elle entendit des mots dans sa langue natale. « Madame G ? Puis-je prendre place ». Il y avait dans ce langage le retour aux sources de la douceur des exilés de Leucytalée. C’était un velsnien châtié, mâtiné d’expression fortunéennes désuètes qu’elle s’apprêtait à entendre. Très certainement, cette femme n’était pas issue du petit peuple de la plaine velsnienne. « Je vous en prie. » répondit-elle, essayant de cacher son soulagement de voir le premier visage amical en ces lieux depuis son départ :
- Est-ce que mon paternel se porte bien ? – reprit -elle –
- Aussi bien que l’on peut aller lorsqu’on veut réformer tout un système.
- A-t-il parlé de moi ?
- Non
– réplique la femme – Il y a des choses, vous le savez, qu’il aimerait passer sous silence. Nul doute qu’il vous a encore dans son estime, mais je pense qu’il estime cette République davantage que vous.
- Tant mieux. Qu’il reste dans l’ignorance de ma personne, je n’en ai plus que faire. Je n’en aurai pas besoin pour la suite quoi qu’il en soit. J’ose toutefois espérer, votre excellence sénatrice, qu’à défaut de punir Scaela, il compte bien punir ceux qui l’ont suivi.
- En quelque sorte. Il a bien l’intention de se saisir des biens de tous ses anciens partisans. Cela, vous êtes sans doute déjà au courant, mais peut-être serez vous rassurée de savoir qu’il n’a pas perdu du vue cet objectif…contrairement à la tête de Scaela.
- Oui…au moins, il lui reste ça…


Il y eu un silence, puis un décrochement du regard. Les deux femmes regardèrent leur verre. Elles savaient toutes deux pourquoi elles étaient là, dans ce café, mais un assassinat est une chose honteuse à se dire à sa conscience.
- Vous avez fait le nécessaire pour me ramener ce dont j’ai besoin ? Vous êtes capable de me faire passer en territoire fortunéen ? – lui demanda la jeune femme –
- Oui et non. – lui répondit la sénatrice- Je ne peux pas vous faire arriver à Fortuna comme une fleur, si c’est ce que vous me demandez. Pas plus que je ne sais où se cache Scaela en ce moment. Tout ce que je peux vous promettre, c’est un aller simple pour les îles septentrionales du Triangle d’or. De là, vous vous débrouillerez pour atteindre Fortuna par vos propres moyens.
- Et comment comptez-vous m’emmener jusque-là bas ? Par les pouvoirs magiques du socialisme communaterros ?
- Vous savez. Le commerce a quelque peu repris avec le reste du monde depuis que les kah tanais ont reprit les rênes de la boutique. C’est encore balbutiant, certes, mais les fortunéens sont nos dignes cousins : partout où il y a des ports, vous trouverez des navires fortunéens, comme on dit. Et si je n’ai pas soutenu Scaela, il ne faut pas oublier que j’y ai encore de la famille…et des capitaux…et l’héritage de notre entreprise familiale de fret maritime. Vous partirez demain matin à 5h. Tâchez d’être discrète.


La sénatrice lui tend une lettre, un contrat de travail.
- Félicitations, vous êtes désormais matelot de seconde classe pour notre compagnie. Rendez vous au Flora demain à 5h au chantier naval. Bienvenue dans la famille. J’espère que vous apprécierez votre séjour à bord, madame…Sylvia Forella. Sur ce, si vous me permettez, je vais disposer. N’hésitez pas à visiter et à traîner tant que vous le pouvez, la Communaterra des kah tanais est digne d’intérêt. Attention aux mines si vous vous éloignez des chemins cependant, la mangrove et la jungle en sont pleines depuis la guerre. Utopistes génocidaires oblige.

La sénatrice disparue après cette très brève présentation, et sans doute la dernière. C’était la première fois qu’elle la rencontrait, et elle devrait continuer son chemin sans connaître la moindre raison de ses motivations qui l’ont poussé à l’aider. Faire confiance à une inconnue ? Et puis elle pensa Vaut mieux une inconnue que mon paternel.
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Son Excellence représentant de Danger System,
Sébastien Lafaille,
Communes Unies du Grand Kah.

De la part de Son Excellence président de l'Assemblée nationale,
Antoine Matteini,
15 Avenue Lourdin,
Manticore, Royaume de Teyla.




Excellence,

Je vous écris en ma qualité de Président de l'Assemblée nationale du Royaume de Teyla. Il s'agit de la chambre basse et législative du Parlement national, qui comprend l'Assemblée nationale ainsi que la Chambre des Nobles. Comme décrit dans la procédure lancée par le Ministre de la Défense et des Armées, le Parlement Teylais, notamment la chambre que je représente, a des attributions spécifiques lorsqu'il s'agit d'appels d'offres publics, portant sur l'acquisition de matériel répondant aux besoins et aux intérêts du Royaume de Teyla. L'Assemblée nationale, à travers sa commission des affaires extérieures et sa commission de la défense nationale et des forces armées, s'inscrit dans une volonté participative et de coopération dans la procédure lancée par le Ministère de la Défense et des Armées. Elle s'engage à collaborer tant avec le gouvernement de Sa Majesté qu'avec les acteurs étrangers répondant aux appels d'offres. Dans ce cadre, la commission des affaires extérieures et la commission de la défense nationale et des forces armées jouent un rôle crucial en veillant à ce que les choix stratégiques soient en adéquation avec les intérêts nationaux et les engagements internationaux du Royaume de Teyla.

Forte de ses volontés et de ses prérogatives, je vous transmets l'invitation à une audition de la part de la commission des affaires extérieures et de la commission de la défense nationale et des forces armées. Il s'agit d'une procédure tout à fait conforme à la législation du Royaume de Teyla, mais aussi courante en cas d'appel d'offres, notamment pour les entreprises s'inscrivant dans un cadre étranger. Après cette sélection, le gouvernement aura toutes les prérogatives afin d'engager les discussions avec les acteurs dont les offres auront été sélectionnées. Le gouvernement, après les discussions, soumettra ou non l'offre qu'il estime la meilleure au Parlement. Permettez-moi de vous énumérer vos droits, ainsi que les questions que souhaitent vous poser les deux commissions respectives.

Vous êtes en droit, selon la législation teylaise, de refuser de participer aux deux auditions et de refuser de répondre aux questions des honorables députés, sans avancer de motif. En outre, l'Assemblée nationale estime qu'elle n'a aucun droit, selon la législation internationale, à imposer une audition à un citoyen étranger. Toutefois, je tiens à préciser, à la demande des présidents desdites commissions, qu'il s'agira d'auditions à huis clos.

Si Son Excellence accepte de répondre aux questions, l'audition peut prendre plusieurs formes à la demande de ou des auditionnés. Tout d'abord, la première forme est une audition avec la présence, sur place, de l'auditionné ou en visioconférence, respectant le cadre habituel d'une audition menée par l'Assemblée nationale. L'auditionné peut demander à ce que soient lues ses réponses par un membre de la commission. Ainsi, le président procédera à un tirage au sort parmi les membres de la commission. Le nom tiré au sort parmi les députés aura la responsabilité de lire, sur un ton neutre, les réponses envoyées par l'auditionné. Dorénavant, voici ci-dessous les questions.


Questions de la Commission des Affaires Extérieures :

(1) Monsieur, vous êtes le représentant de l'entreprise de Danger System. Pouvez-vous, dans votre exposé sommaire, pour mes honorables collègues, faire une présentation brève de votre personne, mais aussi de l'entreprise Danger System et de ses offres de service ? Veuillez indiquer, notamment, si vous exercez d'autres fonctions ou métiers au sein des Communes Unies du Grand Kah ou de toute autre nation. - Phillipe Viliers, Président de la Commission des Affaires Extérieures et membre du parti Mouvement Royaliste et d'Union, majorité.

(2) Danger System se place comme un acteur de l'armement à l'international. Le matériel de l'entreprise est présent dans plusieurs armées du monde, dont l'armée du Royaume de Teyla à travers l'équipement d'infanterie. Veuillez décrire à cette commission si Danger System à part le passé subi des enquêtes anti-corruption liées à des contrats d'armements étrangers au Grand-Kah. Dans un second temps, veuillez décrire à cette commission si Danger System à part le passé subi des enquêtes sur l'utilisation de ses armes dans des crimes de guerre. Veuillez prendre pour définition de crime de guerre la définition suivante :

Est considéré comme crime de guerre toute action armée, violente, commise envers des civils ou des soldats ne représentant aucune menace sur le théâtre d'opération ou des atteintes flagrantes à la dignité humaine.

Veuillez préciser les résultats des enquêtes, si elles sont terminées. - Urban Jacques, député Parti Royaliste, opposition d'extrême droite*

(3) Le Royaume de Teyla est membre de l'Organisation des Nations Démocratiques, ainsi le Royaume de Teyla s'inscrit dans un cadre opérationnel de coopération, mais aussi d'interopérabilité. Le matériel militaire que souhaite acquérir le Royaume de Teyla devra, dans la mesure du possible, s'inscrire dans un cadre d'interopérabilité avec les équipements militaires du Royaume de Teyla, particulièrement ses chasseurs actuels, mais aussi avec le cadre opérationnel de l'Organisation des Nations Démocratiques. Estimez-vous que la société Danger System, que vous représentez, est la mieux placée sur le marché international pour répondre à cet aspect crucial ? - Mireille Juvin, Députée Les Royalistes , opposition de droite.

(4) La situation en Eurysie centrale est préoccupante, comme vous le savez sans doute. La Mährenie a émis plusieurs ultimatums dans la région, bafouant les principes fondamentaux de la souveraineté nationale de ces États. Le Grand-Kah a livré des équipements militaires, dont certains sont certainement issus des usines de Danger System. Comme vous le savez, le Royaume de Teyla souhaite développer des relations étroites et proches avec l'entreprise qui aura les faveurs de cette assemblée et du gouvernement de Sa Majesté. Veuillez décrire au sein de cette assemblée les liens qu'à Danger System avec la Mährenie. - Kévin Vio, Député Mouvement Royaliste et d'Union, majorité et social-libéral.

En cas de non réponse ou de réponse vagueSi le représentant de Danger System émet une réponse vague et donc non satisfaisante, les députés de tous les groupes parlementaires relanceront le représentant sur une question similaire. L'Eurysie centrale semble avoir un caractère crucial au sein de cette commission, au point que les députés demandent une suspension de séance, qui sera refusée.. ( Si présentiel uniquement )
(5) Danger System a-t-elle procédé dans les douze mois qui précède cette data à des livraisons d'armements avec la Loduarie Communiste ? Danger System a-t-elle procédé dans les vingt-quatre mois qui précède cette data à des livraisons d'armements avec la Loduarie Communiste ? - Urban Jacques, député Parti Royaliste, opposition d'extrême droite*

En fonction de ta réponse à la 2ᵉ et de cette questionCes livraisons ne contredisent-elles pas le statut moral que vous souhaitez transmettre à l'entreprise dont vous êtes le représentant ? Nous savons tous les actes barbares qu'à commit la Loduarie Communiste sur le sol Eurysien et dans le monde. En livrant du matériel militaire à la Loduarie Communiste, cela montre à cette assemblée que vous ne semblez pas être préoccupé par le sang versé d'innocent. - Urban Jacques, député Parti Royaliste, opposition d'extrême droite*

Monsieur le Député, vous n'êtes pas sans savoir que dans l'Assemblée nationale, nous sommes tous respectueux de nos interlocuteurs et interlocutrices. Vous ne pouvez donc accuser une entreprise d'actions criminelles ou du moins non éthiques, les législations nationales ne condamnant pas tous ces actes, bien que la législation teylaise le fasse. Vos accusations manquent cruellement de preuves et révèlent une opinion très personnelle dont vous êtes en droit d'avoir. Mais je vous prie de garder votre opinion personnelle pour les débats qui auront lieu après les auditions et qui auront lieu à huis clos. M. Sébastien Lafaille, veuillez répondre à la question de l'honorable député, sans prendre en compte ces remarques et opinions personnelles. Le député et président de séance fut pris d'une quinte de toux puissante lorsqu'il prononça le mot "honorable", le faisant s'arrêter dans sa phrase. Puis il reprit sa phrase en souriant. Une quinte de toux qui arrivait à chaque fois qu'il devait dire, selon le protocole, "honorable député" lorsqu'il s'agissait d'un député d'extrême-droite. L'assistance pouvait même entendre un "Honorable fasciste" dont personne ne sut d'où venait la phrase et dont le président ne réagit pas en dehors d'un sourire narquois. Le représentant de Danger System voyait devant lui une pièce de théâtre qui rejetait pleinement l'extrême-droite, qui appelait à enfermer tous les Loduariens sur le sol teylais, sans preuve et autres joyeusetés...


Questions de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées :

(1) Monsieur, vous êtes le représentant de l'entreprise de Danger System. Pouvez-vous, dans votre exposé sommaire, pour mes honorables collègues, faire une présentation brève de votre personne, mais aussi de l'entreprise Danger System et de ses offres de service ? Veuillez indiquer, notamment, si vous exercez d'autres fonctions ou métiers au sein des Communes Unies du Grand Kah ou de toute autre nation. - Marie Charlier, Président de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées et membre du parti Mouvement Royaliste et d'Union, majorité.

(2) Dans le cadre de cette commission et en vertu de la législation teylaise, le gouvernement de Sa Majesté a transféré l'offre faite par voie diplomatique à cette commission. Ainsi, nous avons connaissance des modèles proposés, mais aussi du prix proposé par la société de Danger System. Ma question portera sur les modèles proposés au Royaume de Teyla par la voie diplomatique. Veuillez décrire les capacités militaires et opérationnelles des modèles proposés, leur déploiement sur des zones de conflit et leur utilisation. Par exemple, ont-ils eu à affronter des combats dits de dogfight, des combats aériens "classiques et modernes", des bombardements ? De plus, énoncez la liste des pays ayant acheté ou opérant les modèles exposés. - Martin Oublier, Député Mouvement Royaliste et d'Union, majorité et social-libéral.

(3) Cet appel d'offres est exercé afin d'assurer le cadre sécuritaire du Royaume de Teyla. Ce cadre sécuritaire est mis à mal de nombreuses manières par la Loduarie Communiste. À ce titre, le Royaume de Teyla demande aux entreprises nationales de concevoir chaque système d'arme et opérationnel dans un contexte d'affrontement contre la Loduarie Communiste et son matériel militaire. Pouvez-vous exposer la pensée de Danger System sur la conception de ses produits militaires, mais aussi si la capacité desdits produits à être modulable. J'entends ici l'intégration de missiles teylais. - Corentin De Jardin - Député Les Royalistes, opposition et droite conservatrice et libérale.



Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer de ma haute considération.

Fait à Manticore le 29/04/2014

Antoine Matteini,
Par le Président de l'Assemblée nationale.


* Afin que tu vois le visage de l'extrême-droite teylaise. 5 sièges toutefois à l'Assemblée nationale donc à relativiser.
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Toni Herdonia: Sylva ne répond plus




Chaleur à la con... Lunettes de soleil sur le nez, air pédant et cure-dent à la bouche, on aurait pas pu faire plus facilement repérable que le nouvel "ambassadeur de Velsna pour le pays du rhum". Le jeune sénateur et chef d'entreprise descend de manière nonchalante le tarmac de l'avion, depuis le confort de sa classe business. Il aurait pu choisir le jet: il en possède onze, mais il préféra la simplicité d'un billet à 9 000 florius à bord de la compagnie sylvoise la plus luxueuse qu'il ait pu trouver. Un homme simple. Pourtant, cette assurance cache une certaine appréhension. Pour cause, cette nomination n'en est pas vraiment une, on pourrait même parler d'une punition. Herdonia, lors de la nomination des ambassadeurs au Sénat des Mille, avait bien pu constater les sourires sur les bancs digrassiens lorsque son nom est tombé pour l'ambassade sylvoise. DiGrassi savait pour l’expérience de Pointe Mogan...mais qu'à cela ne tienne, il ne possédait de toute évidence aucune preuve. Et Herdonia comprit rapidement l'opportunité qui se présentait à lui. Loin d'une punition, sa présence tout à fait légale à Sylva pouvait constituer l'occasion inespérée d'effacer quelques preuves compromettantes, voire de développer ses propres activités commerciales en parallèle de sa fonction de représentation. L'avantage d'être un sénateur velsnien était sans conteste l'autonomie quasi totale dont il disposait. On lui laissait même le soin de nommer son propre personnel d'ambassade et la gestion des frais de note de cette dernière. C'est décidé: Herdonia allait transformer cette ambassade en petit domaine réservé à partir duquel il allait lutter contre le communisme ambiant de ce continent bien rouge. Et lorsqu'il retournerait au Sénat en livrant son rapport annuel, il forcerait le respect de ces vieux débris par un bilan extraordinaire de profits accumulés.


Drapeau
Herdonia dans toute sa gloire, au volant de sa Steiner 910

Dés son arrivée à l'ambassade, Herdonia fit un grand bruit. D'une énergie débordante, il convoqua le personnel de l'ancien ambassadeur en place pour leur annoncer une grande nouvelle: ils étaient tous licenciés. Pas assez "productifs" et sans doute trop liés aux conservateurs au pouvoir à Velsna pour être dignes de confiance. Herdonia n'avait pas besoin de secrétaires, il avait besoin de managers, les mêmes qui l'entouraient au quotidien au siège de la Fondation "caritative" Herdonia. Des hommes et des femmes confiants au rêve libertarien du jeune entrepreneur. Dans un premier temps, il s'agissait de construire son propre réseau de sympathisants libertariens dans ce pays dont en vérité, il ne connaissait pas encore grand chose. "Il faut faire une étude de marché approfondie" martelait-il à son équipe de winners, comme il les appelait. Volontiers provocateur, il fit venir depuis Velsna une partie de sa collection privée de voitures de luxe raskenoises, comme pour envoyer un message aux éventuelles velléités de mesures écologiques que serait tenté de prendre le gouvernement sylvois en ce qui concerne la régulation de la pollution. Chaque membre de son équipe devait être en mesure de s'offrir les mêmes voitures que lui, sans quoi ils étaient licenciés dans la semaine. Certains d'entre eux n'hésitaient pas à s'endetter auprès de l'ambassadeur lui-même afin de pouvoir rester à ses côtés. Toujours plus loin dans l'ostentatoire, Herdonia voulut également faire découvrir aux sylvois la mode à la velsnienne, en faisant venir à son ambassade les meilleurs de tailleurs sur mesure de la République.

La première semaine de travail fut intense, et ce n'était pas les affiches de motivation au travail qu'Herdonia avait fait afficher dans toutes les pièces de l'ambassade qui rendait la tâche plus facile. Herdonia divisa son équipe en trois: une partie du personnel serait affecté à la recherche de secteurs prometteurs de l'économie sylvoise dans laquelle investir, une deuxième était chargée de former le réseau de l'ambassade afin de faciliter ces investissements, et une dernière serait affectée à l'effacement systématique des preuves laissées par les anciennes activités du milliardaire à Sylva, aisi que de trouver une solution afin d'évincer l'ambassadeur velsnien le plus puissant de la région: Ricardo Pedretti, qui possédait à la fois l'oreille de Velsna et du Kah. Mais qu'importe, la place d'outsider allait bien à Herdonia. Le ver était dans le fruit.
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Le calme après la libertempête :

Il y avait une atmosphère douce-amère au Phalanstère de Pointe Mogan pour les kah-tanais qui retournaient chez eux, accompagnés des forces de l'ordre sylvoises. La paix était revenue, mais uniquement après un terrible massacre. Le Duché ne considérait pas cette nuit sanglante comme une victoire, quelque fusse l'efficacité avec laquelle son armée avait neutralisé la menace libertarienne récemment requalifiée de terroriste. Était-ce de l'efficacité que de devoir en venir à tuer après avoir laissé bourgeonner une communauté aussi hostile ? De nombreux questionnements en émergeaient et la principale conclusion était d'en tirer des leçons pour les prochaines fois.
Les kah-tanais pouvaient en attendant constater les dommages subis par leurs installations malgré, avec quelques habitations pillées et incendiées avant que n'interviennent les unités motorisées chargées de les défendre. Le Duché avait là lancé des procédures de dédommagement, autrement dit, était seulement demandé aux assurances obligatoires de faire leur travail. Cela donna quelques procédures juridiques avec les sociétés d'assurances clamant que les contrats n'englobaient pas les risques de terrorisme, ce à quoi le Duché dû répondre avec une certaine insistance que l'on pourrait presque qualifier d'autoritaire, que cela rentrait dans divers autres points assurés dans les contrats tel que le vandalisme. Quel que soit le temps que cela prit (bien que ce fût surprenamment rapide, faut-il dire que le Duché tenait à passer la pommade après une telle gestion), les kah-tanais sinistrés eurent la garantis que seront dédommagés leurs pertes et qu'ils pourront être logés en attendant aux frais des assurances s'ils le souhaitaient, en attendant que soient rénovés les habitations.

Autant dire qu'il s'agissait d'un retour à la normale, quelque peu pressé par les autorités qui voulaient au plus vite tourner la page et faire oublier ces sordides évènements, à croire que cette courte crise avait plus frappé les sylvois (ou plutôt la sphère politique) que l'intégralité de la Crise des Brouettes.
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Littérature, Histoire et propagande: une spécialité velsnienne
La Matteade, ou le récit romanesque de la guerre civile velsnienne, par Gina DiGrassi



"Ce fut ainsi par la seule force de caractère du Triumvir mon père que le temps des princes et des tyrans prit fin, et où notre République retrouva des piliers à la hauteur de son équilibre.". C'est par cette citation de son autrice en couverture de ce pavé gargantuesque de par sa taille, que les premiers chapitres de la Matteade, parurent à Teyla.

Pour les amateurs de culture politique velsnienne, et de littérature de manière générale, ce fut un jour faste. Comme pour les propagandistes velsniens à vrai dire. En effet, comme tous les autres pays du monde sans doute, les élites politiques de la cité sur l'eau pratiquent des formes diverses et variées de communication afin de justifier de l'approbation d'un modèle, d'une politique ou de l’œuvre d'une personne dans son ensemble. La plupart des sénateurs velsniens ont ainsi un ou plusieurs chroniqueurs dans leur entourage, et pour les plus talentueux d'entre eux à l'art de la plume, ce sont eux même qui participent à leur rédaction. La lutte pour l’appropriation de l'Histoire et de la mémoire est ainsi un enjeu politique majeur dans un régime politique où les rivalités interpersonnelles sont particulièrement féroces. Mais le récit qui fait son apparition sur les rayons des librairies étrangères sort quelque peu de l'ordinaire. Déjà, de par l'identité de son autrice, qui n'est autre que le propre fille de l'un des acteurs de la Guerre des Triumvirs en la personne de Gina DiGrassi. Ensuite parce que cet ouvrage n'a pas été commandé par celui qui est au centre du récit, la jeune femme étant à l'heure actuelle en exil. Ce qui implique donc une lecture allant dans le sens du Sénateur Matteo DiGrassi, mais d'un point de vue qui lui est externe, et parfois de manière surprenante, qui lui est opposé.

Adoptant le style hagiographique de la littérature velsnienne classique digne des récits de la Renaissance velsnienne des XIV-XVIème siècle, l'ouvrage y fait l'apport d'informations précieuses dans des sujets variés que sont les coulisses de la politique au sein de cette institution hermétique qu'est le Sénat, la place des femmes dans un monde politique hostile, l'importance des alliances matrimoniales, l'attitude des velsniens vis à vis de l'étranger ou encore la manière dont ceux-ci conçoivent la guerre. L'ouvrage est ainsi non seulement un ouvrage de propagande, mais le récit sert de prétexte pour ouvrir aux étrangers une fenêtre sur Velsna en tant qu'objet politique et culturel. De la course aux élections sénatoriales aux champs de bataille d'Hippo Reggia en passant les conséquences désastreuses du gouvernement Dandolo ainsi que son assassinat, Gina DiGrassi nous fait là part d'évènements qui pour certains sont inédits: réunions stratégiques de DiGrassi, vision à long terme de ce dernier quant à l'avenir de la Grande République. Pour les étrangers, il sera également intéressant d'étudier le portrait des figures de pouvoir étrangères comme le secrétaire général de la Loduarie ou la reine de Teyla, à qui l'écrivaine consacre de grands paragraphes.

Une chose est sûre, les velsianophiles amateurs de sa littérature classique seront comblés, tout comme les analystes en géopolitique. Un ouvrage titanesque avec des niveaux de lecture multiples à décrypter.


Effet: La Matteade paraîtra en premier lieu dans les activités étrangères d'un pays où ce post été envoyé au préalable.
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L'affaire de la lettre sylvoise



Les choses se perdent facilement dans les couloirs des ambassades. Le plus souvent, on perd un objet par inadvertance: la bague de mariage dans l'évier, les pièces d'une maison de poupées qu'un enfant disperse aux quatre vents... Le personnel de l’ambassade velsnienne au Grand Kah est agité depuis quelques heures pour une raison inexplicable. Sur le visage des secrétaires, la peur du renvoi et de la disgrâce. On met tout sans dessus dessous: tiroirs et dossiers. On renverse tout ce qui peut être renversé, et on repasse à nouveau dans l'espoir de retrouvé ce qui a été égaré dans les limbes.

La lettre envoyée par le gouvernement sylvois semble s'être évaporée. Comme perdu. Ce qui peut-être qualifié par les velsniens de tentative de corruption, d'ingérence manifeste dans des affaires internes et d'intimidation. On fouille on fouille...mais on ne réalise pas...on ne réalise pas le caractère serein de Riccardo Pedretti, l’ambassadeur attitré de Velsna dans au Grand Kah. Il est là, sur la chaise de son bureau. Lui aussi, ce fidèle parmi les fidèles de DiGrassi, l'un des premiers sénateurs l'ayant suivi durant la guerre civile, celui-ci cherche fébrilement. Mais sans conviction. Peut-être a t-il perdu espoir de retrouver cette missive.

Car il est bien aise de penser probable que la lettre a peut-être été confondue pour du bon papier à corbeille par une femme de ménage. Que ce papier se soit retrouvé à la sortie dans la poche d'une autre gouvernante, lequel a fini par atterrir, de fil en aiguille sur l'un des innombrables bureaux de l'un des nombreux ministères de ce très inquiétant et anxiogène Grand Kah... Comment expliquer le voyage d'un tel courrier, lequel était accompagné de la réponse de l'ambassadeur ? Qui sait...
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Il n'y a pas de petits profits

"J'me sens mal cap'taine.
- Mal comment ?
- Mal genre comme si je trahissais les miens,
précisa le marin.
- Et pourquoi donc, Razda ?
- Ben, ils battent pavillon kah-tanais ces navires...
- Et alors ? Depuis quand la nationalité des navires qu'on arrête nous intéresse ?
- Ben... j'sais pas, m'enfin ce sont des socialistes aussi, alors je me disais qu'une fois qu'on serait venu vivre ici, on s'entraiderait tous... La fraternité socialiste qu's'appellent ça pendant les cours de communisme je crois.
- Écoute, pose pas de questions. Un navire sans escorte, c'est un navire sans escorte, quelle que soit sa nationalité. Y'a pas de petits profits
, conclut Tandiono Qianfan. Et maintenant, fiche-moi le camp et préviens tout le monde de se préparer. On va aborder ces gros pleins de soupe de cargos. J'sais pas ce qu'ils transportent, mais ça doit valoir beaucoup."

Et en effet, ça valait beaucoup. On parlait ici d'une soixantaine de lance-roquettes multiples de huitième génération... des bijoux de technologie absolument prodigieux. Des petits monstres d'efficacité. On les surnommait les "Orgues kommunaterranos", pour le rôle que ce genre d'engin avait rempli durant la guerre récente. Bref : c'étaient de belles bêtes, et on les avait laissées sans surveillance. La piraterie mondiale (et surtout Tandiono Qianfan) s'en léchait déjà les babines... En une année de piraterie à peine, il avait déjà arraisonné deux cargaisons pour le compte du régime militaire du Diambée, et maintenant il comptait en attraper une, kah-tanaise, d'une valeur supérieure d'un facteur dix à toutes ses prises précédentes cumulées... Le rêve de tout pirate.

Et ce rêve se réalisait aujourd'hui. Il n'y avait pas de petits profits.

Interception de ce transfert d'armement.
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ambiance de gouvernement alignement loyal-bon


Compte-rendu : Réunion du gouvernement communal (29 mars 2015)





Greffier : Excellence Patrice ? Excellence Patrice !


Patrice Visconti : *sort de sa torpeur apparente* Oui ! Qu'est-ce qu'il y a Farina ?


Greffier : *Murmure plus posément* Nous vous attendons pour débuter la session, excellence.


Patrice Visconti : Ah oui, c'est vrai... Euh...greffier, est-ce que vous pouvez rappeler les points d'aujourd'hui ?


Greffier : Aujourd'hui nous devons entendre son excellence Maîtresse du Grand Commerce Cavalli au sujet de la nomination de nouveaux ambassadeurs que nous devons choisir dans l'album sénatorial, avant de proposer les noms au Sénat.


Maître des balances Rocco Ascone : *tire sur sa cigarette* Ah, super. On va devoir passer en revue la rubrique nécrologique sénatoriale...


Maîtresse du Grand commerce Julia Cavalli : Je vous remercie de m'accorder cette prise de parole, chers confrères. Oui, en effet, excellence Ascone, il nous faut régler la question de plusieurs nominations de sénateurs ambassadeurs. En premier lieu parce que nous avons de nouveaux partenaires qui ont fait la demande d'une ambassade, mais également parce qu'il nous faut remplacer certains éléments. Nous devons donc proposer au Sénat des représentants pour l'Empire Xin, La Moritonie, et trouver un éventuel remplaçant pour Toni Herdonia à Sylva.


Maître de la Garde Carlos Pasqual: C'est où la Moritonie au juste ?


*haussement d'épaules généralisé* "Je sais plus..."


Maîtresse du Grand commerce Julia Cavalli : *consulte ses notes* En pays slave je crois...


Maître de la Garde Carlos Pasqual : Mais on en a déjà un sénateur qui s'occupe des pays gris non ? C'est pas Mattia Mascola ? L'espèce de troubadour philosophe ? Pourquoi nommer quelqu'un d'autre du coup ? C'est un État profondément inintéressant et sans pouvoir d'achat, ce qui justifie largement de l'ajouter au portefeuille de ce Mascola. Je suppose que tout le monde ici est d'accord non ? Vous avez déjà entendu parler de ce pays vous autres ? Excellences ?


*décision apparemment unanime du gouvernement communal*


Maîtresse du Grand commerce Julia Cavalli : Bien, la proposition sera transmise au Sénat. Nous reste donc les Xin, la Ramchourie et Sylva. Je me permets de commencer par le cas le plus simple: les deux premiers que j'ai cité, donc. Nous nous étions dit précédemment que la guerre civile en Ramchourie nécessitait notre attention, et donc le point de vue avisé d'un expert dans la géopolitique propre à cette région. Problème: notre liste est assez restreinte. Et le nom auquel je pense est déjà détenteur d'une ambassade, à savoir son excellence Mascola. Je demande donc à ce gouvernement son avis sur le fait de nommer un sénateur à la tête de deux ambassades séparées, dotées chacune d'un personnel distinct.


Maître des canaux Luigi Zonta: *se racle la gorge* Je me permets de souligner le fait que la réforme de l'album des ambassadeurs a été précisément conçue pour éviter qu'un de nos confrères sénateurs ne prenne trop d'importance dans les décisions politiques extérieures de notre cité. Ce serait peut-être faire un pas en arrière que de retomber dans ce genre de pratique qui consiste à monopoliser les ambassades comme des fiefs à conquérir...


Maîtresse du Grand Commerce Julia Cavalli: Oui, certes. Mais nous pourrions simplement en faire une exception après tout. Nous savons tous que ce sénateur est réputé peu ambitieux, et il est notre seul élément doté d'autant de connaissances sur les sujets qui seront traités par cette ambassade. C'est donc un point sur lequel il me sera difficile de transiger, et qui n'avait pour but que de vous informer de ma décision de défendre cette position devant le Sénat.


Maître des balances Rocco Ascone : *tire sur sa cigarette* Si c'est ça, autant rester au lit le matin plutôt que de venir ici donc...Merci de m'avoir fait déplacé pour rien, excellence Cavalli, c'est toujours un plaisir. *visiblement ironique*


Maîtresse du Grand Commerce Julia Cavalli: Allons, excellence. C'est parce que je vous respecte que je vous fait venir. Je demande simplement votre confiance vis à vis de ma position devant le Sénat. Mais vous n'êtes pas obligé de la donner vous savez... Nous reste donc le cas de Sylva. Comme vous le savez, Toni Herdonia est en état d'arrestation auprès des autorités sylvoises et ce dernier devrait être déchu sous peu de sa dignité de sénateur, ce qui le rend de fait inéligible pour la fonction d'ambassadeur. Mais en y regardant de plus près, c'est la pertinence même d'avoir une ambassade dédiée exclusivement à Sylva qui m'interroge.

En effet, nous avons d'ores et déjà une ambassade dédiée aux pays de l'OND dirigée par la sénatrice Filippa Ophilio qui pourrait très bien remplir cet office, et nous aurions ainsi à requalifier l’ambassade sylvoise en consulat sous son autorité. Pour défendre ma position, j'insiste sur le fait que nous n'avons aucun intérêt stratégique ou économique à différencier ambassade sylvoise et ambassade onédienne. D'autant que ce poste avait été spécifiquement crée pour exiler Toni Herdonia de la cité et lui tendre un piège destiné à le faire arrêter. C'est désormais chose faite, et je suppose donc qu'il faut marquer le coup en fusionnant définitivement cette représentation avec celle de son excellence Ophilio.

Nous aurions pu la prolonger en effet, mais le gouvernement sylvois n'a pas eu l'air très réceptif à notre proposition de partenariat commercial concernant des taxes douanières portant sur le sucre. Du moins, c'est ce que m'a dit son excellence Riccardo Pedretti.


Maître des balances Rocco Ascone: Pedretti...le sénateur-ambassadeur au Grand Kah ? Il voulait pas récupérer l’ambassade sylvoise à la base ? Cela fait des mois qu'il nous bassinait avec ça. Même DiGrassi lui avait fait miroiter le poste.


Maîtresse du Grand Commerce Julia Cavalli: J'ai ouïe dire que le ton était monté dans les tours avec...*regarde ses notes* son excellence Boisderose. Ce faisant, il m'a fait savoir qu'il ne désirait plus travailler à l'amélioration des relations avec le Duché. J'ignore même si il se rendra au procès d'Herdonia...


Maître de la Garde Carlos Pasqual: Ce petit con a plutôt intérêt, sans quoi c'est moi qui vais le ramener au procès par la peau des bourses. Je n'ai pas ordonné l'arrestation de trente deux sénateurs libertariens pour des prunes.


Maîtresse du Grand Commerce Julia Cavalli: Bref, ce gouvernement me soutient-il devant le Sénat en cas de fusion des ambassades de Sylva et de l'OND.


*approbation unanime*


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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

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Marina Zeffereli, 25 mai 2015



A l'ombre du XVIIème congrès du Parti eurycommuniste, la gauche velsnienne signe un accord électoral historique



Il est 4h du matin à la Géode, le siège du Parti Eurycommuniste Velsnien à Saliera, lorsqu'en sortent enfin deux hommes et une femme, cernes aux yeux et sourires béats. Géorgi Marcos salue ses deux homologues sur le porche avant de rentrer, goguenard au siège. Le premier secrétaire du SDB, Umberto Falcone lui, s'éloigne les mains dans les poches, un lourd dossier sous le bras avant de filer dans sa Strama grise. Quant à la coordinatrice du Comité des citoyens communalistes, Bianca Lodi, elle s'en va rejoindre ses camarades déjà réunis autour d'un cendrier en pleine nuit d'hiver, et s'en va fêter avec eux dans la nuit.

Cette scène, qui pourrait paraître anecdotique constitue un réalité un moment de bascule qui a le potentiel pour devenir une soirée historique. En effet, dans une déclaration commune qui a suivi peu après cette réunion, et réunissant trois portes paroles des formations du PEV, du CCC et du SDB, ceux-ci on annoncé la signature d'un pacte électoral autour d'un programme commun, qui prend la forme d'une synthèse des grandes lignes des axes de campagne respectifs des partis de gauche aux élections sénatoriales de 2015. Au prix de concessions de part et d'autre, c'est ainsi que se concrétise un rapprochement qui a débuté à l'occasion du grand mouvement de grève qui a secoué la Grande République en début d'année, et au cours duquel les liens et les dialogues se sont multipliés. Les trois formations se sont ainsi mises en accord afin de présenter une liste commune aux prochaines sénatoriales, prévues en 2019.

Mais quid de l'intérêt de chacun. Car en politique velsnienne, il ne faut pas s'attendre à ce que l'ascenseur ne se renvoie pas entre ces acteurs au corpus idéologique parfois très contradictoire. Pour les camarades du PEV, nous pourrions nous pousser la question de la pertinence de s'associer avec deux formations qui ne totalisent pas à elles deux les 30 sénateurs. Il s'agit donc avant toute chose, d'instaurer au sein de l'opinion publique une image plus lissée du PEV qui permettrait à un électeur ne se retrouvant pas dans l'offre électorale, de consentir à leur donner son bulletin de vote. Briser le plafond de verre qui sépare les eurycommunistes du pouvoir semble être devenu au fil de ces dernières semaines, une obsession du Bureau politique du PEV. Au vu des rapports de force actuels, inutile de dire que le PEV en a profité pour se tailler la part du lion dans ces accords, trustant 700 des 1000 noms retenus pour intégrer la future liste commune de la gauche velsnienne. Le CCC, dont on reconnait une influence certaine dans des milieux urbains éduqués, au capital social élevé mais au revenu relativement faible, s'est arrogé 150 noms sur la liste. Reste le SDB qui décroche les 50 dernières signatures. Pour ces deux formations, il est indéniable que cette candidature commune a pour but de montrer davantage de visibilité, ce qui a gravement manqué à la dernière échéance électorale.

Des concessions, le programme qui a été présenté dans la matinée qui a suivi en déborde: si l'abolition du cens électoral est une mesure défendue par tous, la question de la réforme des autres institutions a posé un certain nombre de dilemmes. Mais ce qu'il transparaît du texte semble dégager plusieurs tendances: le PEV renoncerait à court terme à l'instauration d'une démocratie communiste loduariste, du moins dans la forme présente en Loduarie. Une concession de taille faite aux deux autres formations, lesquelles se sont mises d'accord pour l'instauration d'une proportionnelle intégrale au Sénat des Mille. Le remplacement des magistratures sénatoriales par des fonctionnaires élus sur base d'un grand concours de la fonction publique, est également un grand axe décidé entre les trois formations.

Ce que le PEV a cédé en matière de réformes politiques, il l'a bien rendu à ses futurs partenaires dans le cadre de la direction de l'économie, avec un programme massif de nationalisations: les secteurs de l'armement, du transport, de la construction navale, de l'énergie, des établissements bancaires et d'un grand nombre d'autres secteurs seraient ainsi concernés. Me SDB a ainsi concédé le principe d'économie planifiée et centralisée, qui devrait devenir la boussole de ce programme commun en matière d'économie.

En matière de travail, le PEV et le CCC ont également mis le SDB en minorité, en invoquant une rénovation complète du droit du travail, la diminution du volume horaire de travail, une augmentation générale des salaires, l'instauration systématique des comités d'entreprise, contrebalançant l'abolition des grandes corporations patronales qui régentent la vie économique du pays. Le CCC a également obtenu du PEV la mise en autogestion d'une petite liste d'entreprises, lesquelles constitueraient une expérience en vue de l'établissement de coopératives ouvrières. Cette mesure semble concerner toutefois la petite et la moyenne entreprise uniquement. L'établissement de congés maternité et paternité, inexistants à Velsna, est également souvent revenu.

Le CCC a quant à lui exercé une pression constante afin de procéder à la création d'un grand moratoire vis à vis du droit des minorités, qui a été un angle mort du PEV durant la dernière campagne sénatoriale. Le respect du droit des minorités ethniques en outre-mer y a été évoqué à de nombreuses reprises, ainsi que la poursuite des réformes actuelles du gouvernement velsnien vers l'institution du droit complet d'union matrimoniale et d'adoption pour les couples homosexuels.

Toutefois, c'est sur le plan de la politique internationale que le PEV a réussi à tirer toute la couverture pour lui, renonçant à l'instauration d'une démocratie communiste loduariste en échange d'une adhésion immédiate à l'UICS et d'un soutien complet à tout mouvement indépendantiste dans un cadre colonial (de l'accord des trois formations). Nul doute que le PEV espère participer à la transformation de l'UICS en alliance militaire de plein droit, semblable à ce que peuvent être le Liberlintern ou l'OND.


Mais si établir ce programme paraît avoir été une lutte de tous les instants, reste à savoir si cette manœuvre s'avérera payante en vue de la prochaine échéance électorale...



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Drapeau du Tahorintang

A toutes les nations socialistes, communistes, anarchistes ou communalistes

Camarades, mes salutations,
Depuis plus d'un an, un pays du Nazum se meurt dans une atroce guerre civile qui est, tristement, inconnue de beaucoup. Ce pays, qui est le mien, se nomme la Ramchourie. Depuis des siècles, je dirais même des millénaires, nous avons subi la tyrannie et l'oppression de seigneurs et d'aristocrates qui n'ont jamais cherché notre bonheur et notre survie. Jamais, dans notre histoire, les masses de paysans et d'ouvriers n'ont reçu leurs droits les plus fondamentaux. Cette erreur de l'histoire se doit d'être résolu en ce moment même.

Depuis un an maintenant, avec mes camarades, nous avons fondé le Tahorintang, une faction de cette complexe guerre civile qui se revendique du courant du Taihoranisme du Negara Strana, une idéologie communiste qui souhaite la fin, en partie, de ces années d'oppression et la création d'un régime stable et populaire en Ramchourie. Ce camp que nous avons fondé, cependant, est isolé dans ce conflit dévastateur. Nombre de nations et factions veulent notre disparition, comme les conservateurs extrémistes de l'empire, ou les petits seigneurs et aristocrates qui ne cherchent qu'à conserver leur pouvoir.

Ainsi, si je viens aujourd'hui porter ce message, c'est pour vous demandez, nations socialistes, communistes, anarchistes ou communalistes, de nous soutenir et nous aider à réunifier notre Ramchourie tristement chaotique. Toutes aides seront bienvenues, que ce soit des vivres, des ressources, des armes ou de l'assistance sur le terrain. Toute forme d'aide est la clé qui peut ouvrir un nouveau monde dans notre pays meurtrit et permettre de soutenir notre effort d'apporter un peu plus d'égalité, de liberté et de camaraderie en ce monde détruit par les guerres et les complots.

VIVE LA REVOLUTION, GLOIRE AUX PROLETAIRES ET TRAVAILLEURS !!!
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"Combien de temps encore abuseras tu de notre patience, Herdonia ?"
Prise de parole du sénateur et Maître des Balances Rocco Ascone (Les Hommes du Patrice)
Débat sur l'extradition de Toni Herdonia



Rocco Ascone, sénateur depuis 2012, membre du Gouvernement communal depuis 2015, figure parmi les têtes fortes de l'actuel gouvernement velsnien. Il se targue souvent du bilan économique favorable des dernières années, ce dont beaucoup lui refusent le crédit, arguant que cette dynamique était engagée dés 2012. En retrait pendant une grande partie des débats sur la conjuration des libertariens et le procès Herdonia, son désaccord manifeste avec sa consœur Julia Cavali concernant le demande d'extradition du prévenu le pousse à finalement s'exprimer devant le Sénat.


Jusqu'à quand abuseras-tu de notre patience, Herdonia ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de tes outrances, de tes vices et de ton incompétence ? Jusqu'où s'emportera ton audace ? Toi Herdonia, toi qui attire le malheur à notre cité à l'évocation de ton nom. Toi qui nous fait honte d'être citoyens de notre ville. Toi que nous regrettons de t'avoir acceuilli comme un frère dans notre hémicycle. Ton audace a toujours été ce qui cachait la honte que n'importe quel d'entre nous aurait pu éprouver en étant dans tes chaussures. Rien ni personne ne t'a fait reculé afin de pervertir ce que nous considérons tous comme les règles élémentaires bienséantes de notre politique. Ni nos institutions séculaires, ni les renseignements de la Segreda, ni la consternation du peuple de Velsna devant tes actions, ni les regards indignés que tous les sénateurs ont porté vers toi... rien n'a pu t'ébranler dans cette honte constante qu'est ta simple existence !

Alors même que tes projets infâmes ont été découverts, que ta conjuration de libertariens est ici environnée de témoins, que nous avons désormais toutes les preuves de tes desseins à l'encontre du regretté Patrice Dandolo, penses-tu qu'aucun de nous ignore ta véritable nature ? Penses tu avoir l'audace suffisante pour mériter une demande d'extradition de notre part ? Nous savons tout de toi, Toni Herdonia: dans quelle disgrâce tu t'es roulé en défigurant l'ambassade qui était supposée nous représenter auprès de barbares sylvois, quels complices tu as réunis à Velsna en ton absence opportune afin de tenter de renverser notre République, quelles résolutions tu as prises. Alors même que nous pouvons désormais te lier sans entrave à la mort de notre ancien patrice, tu continues depuis ta cellule de maltraiter notre grandeur...

Tout ce temps ! Tous ces manquements aux mœurs de notre cité ! Tous ces complots, le Sénat les connaît, le gouvernement communal les voit. Et pourtant, Toni Herdonia vit encore, et certains ici présent ont l'audace de penser que ce dernier mérite l'extradition ! Depuis sa cellule, il se rit de nous: d'une main il vient à ce procès en pensant que nous l'admettrons de nouveau au sein de notre cité un jour, de l'autre il complote encore et encore tel que les barbares sylvois nous l'ont dit et annoncé, les preuves que nous avons reconnu en toute humilité. Nous, citoyens velsniens, hommes libres pleins de courage, nous croyons faire assez pour la patrie si nous nous contentons d'éviter sa fureur et ses trahisons ! Depuis longtemps, Herdonia, ces excellences du Sénat auraient dû t'envoyer à la mort, et faire tomber ta tête sous l'épée dont tu veux tous nous frapper. L'épée que tu as aidé à tenir contre le Patrice Dandolo, le même poignard qui armait encore tes partisans quelques semaines de là encore.

Je suis éhonté devant l'idée même de demander à ce que Herdonia refasse son apparition sur notre territoire. Il y eu déjà des hommes pour tenter de renverser notre République. Le tyran Dino Scaela s'y est essayé lui aussi. Et un illustre citoyen, le Maître de l'Arsenal Di Grassi, l'en punit par l'exil et la mort de ses partisans. Et lorsque Toni Herdonia a tenté par deux fois de faire de notre cité un théâtre de carnage et de meurtres, le gouvernement communal ne l'en punirait pas !? Je ne rappellerai point que des hommes et des femmes, pour sauver la République de la conspiration que méditait le tyran Scaela, ont abandonné leurs familles et leurs amis pour le combattre: de tels exemples ne doivent pas êtres oubliés.


Applaudissements sur la plupart des gradins


Il n'est plus, non, il n'est décidément plus ce temps où de grands hommes mettaient leur gloire à frapper avec plus de rigueur un citoyen pernicieux que le sauvage d'Achosie le plus acharné. Aujourd'hui, seule une misérable déchéance du statut de sénateur nous a été donnée comme arme contre toi, Herdonia, insuffisance que nous regretteront si elle n'est pas corrigée. Nous ne manquons de rien pour gouverner cette cité vers la prospérité qui lui est due: ni la sagesse des conseils de nos citoyens, ni l'autorité de nos lois ne manquent à notre République. Nous seuls, je le dis ouvertement, nous seuls, sénateurs et gouvernement sans vertu, manquons à nos devoirs.

Il y a deux années de cela, pour assurer le salut de notre cité des affres de l'instabilité, nous n'avons reculé devant aucune limite juridique afin de garantir nos acquis. Les excellences du Triumvirat se sont saisies de leur droit de proscription pour nous défaire de groupuscules qui escomptaient faire grand mal à la patrie. Puis, après la guerre, nous avons garanti par un autre texte que plus jamais les scaeliens ne poseraient le pied en notre ville. Ce décret salutaire, nous l'avons aussi à notre disposition. Mais nous l'enfermons dans les archives du Sénat, comme une épée dans le fourreau. Nous disposons de pouvoirs dont nous avons peur de nous servir. Un pouvoir qui demeure donc inutile. Mais nous avons préféré laisser pourrir et désormais, les barbares s'en chargent à notre place. Si je l'exécutais, ce décret, tu mourrais à l'instant, Herdonia. Tu vis non parce que tu es rusé, mais parce que nous avons été faibles.

Mes excellences, mes frères. Je voudrais être clément, tout comme l'a été notre gouvernement en demandant cette extradition. Mais je voudrais plus encore que la patrie, menacée de périr, ne m'accusât point de faiblesse. Mais déjà je m'en accuse moi-même: je condamne ma propre lâcheté de n'avoir proféré mot avant cela. Une armée de conspirateurs libertariens était prête à fondre sur nos gorges, et ils n'ont été décapités que par une intervention tardive et opportune. Le général de cette armée, le chef de ces ennemis est sur les bancs d'un tribunal étranger. Et nul doute qu'il y sera, méditant sans cesse quelque nouveau moyen de bouleverser la République tout en se défendant d'avoir maltraiter tout être humain par delà notre nation. Si j'ordonnais en ce moment, Herdonia, que tu fusses saisi, livré à la mort, qui pourrait trouver ma justice trop sévère ? Je craindrais plutôt que tous les bons citoyens ne la jugeassent trop tardive. Mais ce que j'aurais dû faire depuis longtemps, des puissances étrangères ont décidé que ce ne serait pas ma main qui te portera le dernier coup. Tu recevras procès à Velsna, Herdonia, lorsqu'on ne pourra plus trouver un homme assez méchant, assez pervers, assez semblable à toi, pour ne pas convenir que ton arrestation pour avoir maltraiter un vulgaire félin fusse juste. Tant qu'il en restera un seul homme qui ait chose à te reprocher à l'étranger, tu vivras, mais tu vivras comme tu vis maintenant, entouré de gardes sylvois. Et lorsque tu auras achevé ta peine, il n'y aura guère de chagrin à te voir devant un peloton d’exécution loduarien. Tu reviendras à Velsna, Herdonia, mais tu y reviendras mort.

Ainsi, Herdonia, achève donc tes desseins, sors enfin de ta réserve, dénonce nous tes complices et avoue tous tes crimes. Et peut-être, notre assemblée daignera t'accorder une demande d'extradition.

*acclamations sur tous les bancs*


Les deux censeurs sénatoriaux déclenchent par la suite leur droit de véto sur la demande d'extradition de Toni Herdonia, approuvée par le Sénat des Mille à 973 voix.

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