21/02/2015
16:34:09
Index du forum Continents Paltoterra Grand Kah

Activités étrangères au Grand Kah - Page 6

Voir fiche pays Voir sur la carte
1327
[THREAD : SITUATION A MOON]

>>>>>[Vous avez suivi les actualités à Moon ? C’est le putain de bordel.]<<<<<
- tesoga, <07:34:08/15-12-13>

>>>>>[Ouais, les nationalistes foutent vraiment n’importe quoi.]<<<<<
- radasko, <07:37:19/15-12-13>

>>>>>[J’ai pas accès perso, ils cherchent à bloquer tous les échanges avec l’extérieur.]<<<<<
- asenia, <07:37:34/15-12-13>

>>>>>[Tiens, je t’envoie un lien…]<<<<<
>>>>>[Et voilà, juste à cliquer ici. J’ai eu tout ça en piratant deux-trois trucs, leurs systèmes sont pas excellents.]
- tesoga, <07:40:29/15-12-13>

>>>>>[Nickel, je regarde ça.]<<<<<
- asenia, <07:41:02/15-12-13>

>>>>>[Oh putain, c’est vraiment le bordel. Faut faire quelque chose.]<<<<<
- asenia, <07:46:23/15-12-13>

>>>>>[On veut bien, mais quoi ? Ils écoutent même pas leur peuple déjà…]<<<<<
- radasko, <07:48:18/15-12-13>

>>>>>[Déjà, on active toutes les cellules libertaires qu’on peut. Et on répand ces putains d’infos. Parce que là, je les ai, mais je pense que comme @asenia, y’en a beaucoup qui ne savent même pas ce qui se passe vraiment.]<<<<<
- tesoga, <07:53:38/15-12-13>

>>>>>[Ouais, on va commencer par ça. On informe, on avertis, et on encourage les gens à agir.]<<<<<
- asenia, <07:55:22/15-12-13>

>>>>>[… Agir comment ?]<<<<<
-tesoga, <08:02:10/15-12-13>
8290
L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

Drapeau

Marina Zeffereli, 25 janvier 2014

Article traduit du velsnien standard au pharois et au syncrétique kah tanais
L'expansion de l'UICS et l'angle mort libertaire: interview de Géorgi Marcos, secrétaire général du Parti Eurycommuniste Velsnien



Journaliste : Bien le bonjour, monsieur Marcos, c'est un plaisir de vous recevoir à l'Unità aujourd'hui. Comme vous le savez, nous tenons absolument à assurer à nos lecteurs une actualité continue et fiable de ce que les ouvriers trafiquent dans ces couloirs de l'Internationale, si je puis me permettre. L'organisation est en expansion continue et des formations politiques qui n'ont pas participé au Congrès inaugural semblent toujours autant en appeler à la rejoindre. Comment expliquer vous ce succès ?

Géorgi Marcos : C'est une bonne question. Comme vous le savez, l’expérience du socialisme est avant tout plurielle je dirais. Chacun d'entre nous, même au sein des formations qui se réclament d'un courant orthodoxe, adoptent des spécificités propres. Parfois même sans s'en rendre compte, dans le cadre d'une évolution qui s'effectue au fi des ans. Une doctrine monolithique et qui ne s'adapte pas aux réalités sociales du contexte dans laquelle elle évolue est condamnée à la marginalité, je le crains. Je pense qu'il s'agit là d'une différence majeure d'avec l'organisation eurocommuniste défunte qui nous a précédé. En ne réservant de la place qu'aux seuls eurycommunistes, nous nous sommes paradoxalement marginalisés nous même. Aujourd'hui, nous sommes de retour au sein d'une organisation nouvelle qui privilégie la pluralité des opinions et la démocratie interne. Bien évidemment, cette pluralité doit toujours s'exprimer dans les limites programmatiques de notre charte qui énoncent ce seul fait : tout pays ou toute formation politique qui s'apprête à rejoindre l'UICS doit se positionner clairement en faveur d'une rupture d'avec l'ordre capitaliste existant. Une organisation qui ne peut pas concevoir cela, ou qui même se considère davantage comme une force d'accompagnement des dogmes libéraux davantage que comme une force de rupture réelle, celle là ne peut pas se prévaloir de siéger à nos côtés.

Journaliste: Vous avez d'ailleurs eu des mots très durs à ce sujet au congrès inaugural envers l'Internationale libertaire, l'organisation phare des mouvements libertaires et communalistes.

Géorgi Marcos: Oui, et je les assume complètement car ils ne sont que le reflet d'une triste réalité. A titre personnel, je n'ai bien entendu aucun reproche à faire à la théorie libertaire, tous les systèmes se réclamant de notre rupture sont toujours de bonne intentions, et ce n'est même pas sur le point dogmatique que mes reproches sont fondés. La preuve, le PEV partage des relations des plus amicales avec l'Union astérienne. Ce sont avant tout les manœuvres politiciennes et des intrigues de couloir particulièrement navrantes qui ont terni l'image de ces mouvements à notre congrès. En premier lieu, nous avons eu droit aux envolées lyriques particulièrement tristes d'un délégué du Pharois, à qui l'on avait sans doute demandé la présence que pour justifier que leur pays ait encore un positionnement de rupture à l'international. Ce n'est pas un secret que cela fait belle lurette que ce groupement de pirates se bat davantage pour sa bourse que pour l’avènement d'une société socialiste. Il n'a été de surprise pour personne que le refus d'intégration du Prodnov, pourtant bien dirigé par un gouvernement compatible avec notre base programmatique, est dû aux pressions politiques que ce dernier a subit de leur part. Ensuite, a eu lieu ce débat particulièrement passionnant avec les délégués du Grand Kah, leur allié historique au Liberaltern. Nous avons eu droit aux formes habituelles du mépris des kah-tanais pour tout ce qui ne ressemble pas à leur modèle, et qui cadre très bien avec une volonté impérialiste dont ils se font coupables depuis plusieurs années. Ensuite, ce sont ces mêmes individus qui avancent en file indienne dans les médias capitalistes pour dénoncer l'ignominie supposée des principes eurycommunistes. Mais je pense que ce congrès a permis de clarifier les choses: on dirait bien que ces dits eurycommunistes seraient en réalité dotés d'une tolérance bien plus forte qu'eux à ce qui n'est pas eux. Finalement, nos camarades kah-tanais ont bien fait leur entrée parmi nous, mais il nous a fallu batailler dur. Reste à savoir si ils n'ont pas supporté ces positions que dans l'optique de servir de cheval de Troie pour leurs propres intérêts.

Aussi et de manière générale, et avec ma plus grande solidarité pour nos camarades libertaires, je considère que l'isolement auquel se condamnent eux-même la majorité des pays libertaires de leur Internationale provoque leur « cornérisation » de fait, qui de plus est aggravée par des événements géopolitiques dans lesquels ces derniers n'ont pas eu un rôle particulièrement flamboyant. Je tiens à rappeler que les dernières interventions des deux pays que je viens de citer l'ont été contre des pays se réclamant du socialisme. Je vais vous avouer une vérité quif ait définitivement mal à entendre pour les militants de longue date que nous sommes : à choisir entre leurs camarades et les puissances de l'OND, le Pharois choisira toujours l'OND. Je persiste et je signe: ces derniers sont déjà en train de préparer leur prochain coup envers nos camarades de Loduarie. Cela est sans compter les concomitances que l'on connaît déjà entre ces deux organisations, qui se sont partagées la garde entière d'un pays comme on se découpe un gâteau. Je parle bien entendu là du cas de Zladingrad. Libertaires oui, mais dans la mesure où leur pouvoir de coercition s'impose à leurs camarades, toujours.

En revanche il y a toujours davantage de place dans leur organisation pour des nations capitalistes qui font office de passerelle communicante entre ces deux faces d'une même pièce. La Zélandia e est l'exemple le plus frappant et évocateur.


Journaliste: Vous évoquez des termes durs: compromission, sympathie avec les puissances capitalistes. Pourtant l'UICS a accepté la candidature de certains pays qui s'accommodent d'une forme de capitalisme à divers degrés. N'est-ce pas hypocrite de votre part ?

Géorgi Marcos: Encore une fois vous posez les bonnes questions sans avoir les bonnes réponses. Nous vivons dans une société, avec les contraintes qui s'imposent à nous, c'est un fait. Dans ce cadre, certains de nos camarades ont opté pour une approche différente de la sortie du capitalisme. Je pense que vous faites allusions à nos camarades du Negara Strana, qui ont réformé leur système il y a plusieurs décennies en adoptant ce qui se rapproche d'une économie socialiste de marché. Pourquoi les camarades stranéens ont agit ainsi ? Tout simplement car les conditions matérielles qui existent au Nazum sont bien différentes que celle qui existe en Eurysie. Il faut bien prendre en compte le fait que le Negara Strana est un îlot de socialisme sur un continent dominé par une puissance libérale qu'est la Jashuria. Dans ces conditions, et avec les influences étrangères il devient très difficile d'assumer une sortie rapide du système. Cela ne signifie pas pour autant une compromission de nos principes, l'objectif du Negara Strana reste à ce jour le dépassement du type de société qui nous fait communément horreur et dont j'ai suffisamment cité le nom. Cette situation n'a rien à avoir avec le positionnement des pays membres du Liberaltern, qui sont dans une situation où ils peuvent librement refuser les diktats du libéralisme, et qui finissent tout de même par retomber dans leurs bras. Si bien qu’aujourd’hui, nos camarades libertaires otages de leurs dirigeants inconséquents, et les camarades qui refusent de subir cette ignominie en sont réduits à choisir deux options funestes dans le cadre d'un monde bipolaire : soit se vendre à un monde capitaliste qui veut leur mort, soit se vendre à un monde libertaire complice des méfaits du premier, lesquels sont tous deux aussi belliqueux et impérialistes l'un que l'autre.

Journaliste: Dernière question sur un autre sujet. La Poetoscovie, qui est membre de l'UICS a récemment annoncé une série de réformes au cours d’annonces pour le moins troublantes. Quelle est votre opinion sur la question ?

Géorgi Marcos: Vous n'êtes pas le premier à me demander une prise de position quant à cette affaire. Aussi, permettez moi de lier cette question avec celles que vous m'avez déjà posé. Premier point: la Poetoscovie est totalement libre dans les changements que sont gouvernement entend mettre en place. A l'heure actuelle, nous n'avons pas connaissance de toutes leurs dispositions, aussi ce serait là me positionner sur quelque chose dont je ne connais pas tous les paramètres. Autrement dit cela serait inutile, ce serait comme juger la cuisine quand le plat est encore dans le four. Attendons que l'artichaut soit cuit pour le goûter voulez vous. Pour le moment, nous sommes dans cette situation: la Poetoscovie a annoncé un plan social des plus ambitieux et va sans soute procéder à une réforme constitutionnelle. Nous devrions envoyer sous peu un délégué de l’Internationale sur place afin de juger leurs nouvelles positions compatibles avec notre ligne programmatique. Contrairement au Liberaltern, nous ne sommes pas là pour dire quoi faire à des pays qui entendent mener leur propre expérimentation du socialisme. Qu'ils fassent, et nous verront ce qu'il en devient. Qui sait, cela ouvrira la voie à une nouvelle forme d'avènement du socialisme.



Ce numéro a été édité grâce au soutien financier de ses lecteurs ainsi qu'avec le soutien des généreux camarades adhérents et donateurs du Parti Eurycommuniste Velsnien.


0

Sénat des 1000 de Velsna


Drapeau

13 février 2014
Communiqué


Le Sénat des Mille et le Triumvir démissionnaire Matteo DiGrassi souhaitent faire part au peuple de notre République ainsi que celui de toutes les cités libres, de l'octroi de la citoyenneté velsnienne et de la permission de fondation de cité libre à titre exceptionnel, à des éléments auxiliaire de l'armée de la Grande République, lesquels ont bien mérité honneurs et récompenses qui leur sont dues.

Compte tenu de la contribution précieuse apportée au rétablissement de l'ordre républicain sur le territoire sous la juridiction de notre cité, et de la bravoure de ces éléments, le Triumvir Matteo DiGrassi, par décret, et sur autorisation du Sénat, ont par conséquent décidé de plusieurs honneurs:
- L'octroi de la citoyenneté complète et inaliénable à l'intégralité des membres du corps armé des auxiliaires afaréens de l'armée républicaine. Cette décision s'applique rétroactivement à leurs proches dans le cadre d'un regroupement familial, ne s'appliquant cependant à qu'à leurs enfants et parents.
- Suite à la confiscation d'un territoire de la cité vaincue de Vatluna, d'une superficie de 40km² , est octroyé aux nouvellement citoyens.
- Si le second est accepté par les nouvellement citoyens, ceux-ci devront y constituer la division administrative de cité, en y intégrant tous les habitants anciennement citoyens de Vatluna y résidant et antérieurs à leur installation. Celle-ci devra être pourvue de toutes les institutions dédiées à son bon fonctionnement et qui sont communes à toutes les cités. Le corps civique y sera constitué en Sénat, en chambre monocamérale. (Se référer aux sénatus-consulte relatifs aux droits des cités libres pour connaître ses prérogatives).
- Les citoyens de la cité nouvellement fondée seront soumis, à l'instar de toutes les cités libres, à la mise en fonction d'une Garde civique, mobilisable en temps de guerre ou situations de crise.
- La cité devra reconnaître la souveraineté du Sénat des Mille de la Grande République sur tout sujet régalien, fiscal ou attrait au commerce international conformément au droit des cités libres.
- Si tous ces critères sont réunis, il sera accordé à ces citoyens le droit d’exonération de toute taxe pour la durée d'une vie, à titre individuel, tant en imposition directe qu'indirecte.


Le Sénat des Mille et le Triumvirat souhaite à ses citoyens réussite et profit, et de vivre dans l'union de son corps civique.
847
Du mouvement prêt des Phalanstères !

Suite aux dernières agitations des Biaggistes velsniens, les forces de l'ordre du Comté Palétuvier s'étaient rapprochées du phalanstère à proximité de Pointe-Mogan. Si le gouvernement local insistait sur son contrôle de la situation et l'absence de risque, il préférait malgré tout minimiser les éventuels problèmes. C'est donc à contrecœur qu'en attendant que soit définitivement réglée la situation, les habitants de la communauté agraire sur place sont invitées à déménager au moins temporairement. Des logements seront mis à disposition si nécessaire et des agents de sécurité surveilleront leurs maisons pour s'assurer qu'elles ne soient pas mises à sac pendant leur absence.

Il est promis que la situation sera rapidement rétablie mais qu'en attendant, on prend en compte avec beaucoup de sérieux le caractère irrationnel et imprévisible des libertariens et qu'on préfère ne pas y exposer les ressortissants kah-tanais.
6489
Seule


Il est intéressant de visiter un pays ayant connu un effondrement économique et sociétal. C’était là un bon terrain d’étude, en plus d’être un bon endroit où ne se faire déranger par qui que ce soit. Cet endroit était autrefois vendu par des utopistes comme étant destiné à devenir l’un des pôles du socialisme : loin de la Loduarie, loin du Grand Kah, loin du Negara Strana… Le résultat fut brutal pour ses habitants, et sans appel. La Communaterra devint davantage tyrannie qu’utopie. A l’époque, les velsniens n’y avaient pas fait attention. On dit à juste titre qu’il est fort difficile de convaincre un velsnien de s’intéresser à ce qui se trouve à plus de 1 000 kilomètres des frontières de la République. Et c’est peut-être là l’un des problèmes de ce pays : l’incapacité à tirer des bilans des expériences politiques qui se font au travers du monde, cela accompagné d’un sentiment de supériorité. Ce que les kah-tanais, qui gouvernent désormais de facto ce pays sont également dotés, mais ils font de cette attitude autre chose que les velsniens : ils s’en servent. Dans les rues de la capitale des « Communes-unies », Gina errait comme un fantôme : elle furetait parmi les occupants d’un petit marché couvert, elle se glissait dans les foules, réduisait ses interactions au strict minimum. Le syncrétique kah-tanais était la seule langue de la région qu’elle connaissait, avec peine certes, et que les locaux parlaient avec autant de difficulté qu’elle. Encore heureux que le ex-communaterros ne croisaient pas souvent de velsniens au risque que l’un d’entre eux reconnu l’accent. C’était le dernier désir de Gina que celui d’être retrouvée. Elle n’avait pas quitté Velsna pour qu’on la rappelle à ses origines.

Il y avait un charme à l’ancienne Communaterra, il fallait bien l’avouer. Le charme de ces pays qui n’ont pas connu l’avènement de la société de consommation : pas d’enseignes publicitaires polluant la vue, pas de néons nocturnes polluant la vue des étoiles la nuit. La jeune femme avait un rituel très bien huilé pour des raisons qui ne regardaient qu’elle : tous les jours elle prenait place au fond de ce qui se rapprochait le plus pour les paltoterrans, d’un bar. Les verres étaient sales, même lorsqu’ils avaient été nettoyés, la politesse des tenanciers était à désirer et les autres clients étaient…disons que pour la plupart d’entre eux, leurs histoires étaient aussi intéressantes que celle de Gina, ce qui n’était pas une bonne chose en théorie. Mais c’était l’endroit parfait. Ce rituel n’était pas là pour faire parler les étrangers, ou entraîner des questions désagréables. Quelqu’un devait venir. D’ici là, Gina avait tout le temps de réfléchir aux évènements de ces derniers mois, à chaque fois qu’elle attendait cette visite inespérée qui ne venait jamais, et dont elle n’avait pas eu de nouvelles depuis des semaines.

Gina aurait très bien pu décider autre chose au moment fatidique. Une petite voix lui demandait souvent si elle avait pris la bonne décision. Elle se faisait de plus en plus faiblarde avec le temps, mais revenait parfois à la charge. Cette famille l’avait-elle méritée ? Après tout, ils n’étaient pas responsables des décisions de Dino Scaela…mais ce qui est fait est fait, et cela est bien inutile de vouloir revenir en arrière. Ce jour était le douzième de suite où elle prenait place au même « bar », le douzième où elle s’asseyait au même endroit, sur la même banquette. Mais ce jour-là fut différent : une femme qu’elle n’avait encore jamais vue fit irruption. Elle regarda autour d’elle, puis la fixa. Il y eu ce moment de flottement et de vide, elle détourna le regard en s’approchant de sa table, et prit sa place sans un mot. Et pour la première fois depuis des semaines, elle entendit des mots dans sa langue natale. « Madame G ? Puis-je prendre place ». Il y avait dans ce langage le retour aux sources de la douceur des exilés de Leucytalée. C’était un velsnien châtié, mâtiné d’expression fortunéennes désuètes qu’elle s’apprêtait à entendre. Très certainement, cette femme n’était pas issue du petit peuple de la plaine velsnienne. « Je vous en prie. » répondit-elle, essayant de cacher son soulagement de voir le premier visage amical en ces lieux depuis son départ :
- Est-ce que mon paternel se porte bien ? – reprit -elle –
- Aussi bien que l’on peut aller lorsqu’on veut réformer tout un système.
- A-t-il parlé de moi ?
- Non
– réplique la femme – Il y a des choses, vous le savez, qu’il aimerait passer sous silence. Nul doute qu’il vous a encore dans son estime, mais je pense qu’il estime cette République davantage que vous.
- Tant mieux. Qu’il reste dans l’ignorance de ma personne, je n’en ai plus que faire. Je n’en aurai pas besoin pour la suite quoi qu’il en soit. J’ose toutefois espérer, votre excellence sénatrice, qu’à défaut de punir Scaela, il compte bien punir ceux qui l’ont suivi.
- En quelque sorte. Il a bien l’intention de se saisir des biens de tous ses anciens partisans. Cela, vous êtes sans doute déjà au courant, mais peut-être serez vous rassurée de savoir qu’il n’a pas perdu du vue cet objectif…contrairement à la tête de Scaela.
- Oui…au moins, il lui reste ça…


Il y eu un silence, puis un décrochement du regard. Les deux femmes regardèrent leur verre. Elles savaient toutes deux pourquoi elles étaient là, dans ce café, mais un assassinat est une chose honteuse à se dire à sa conscience.
- Vous avez fait le nécessaire pour me ramener ce dont j’ai besoin ? Vous êtes capable de me faire passer en territoire fortunéen ? – lui demanda la jeune femme –
- Oui et non. – lui répondit la sénatrice- Je ne peux pas vous faire arriver à Fortuna comme une fleur, si c’est ce que vous me demandez. Pas plus que je ne sais où se cache Scaela en ce moment. Tout ce que je peux vous promettre, c’est un aller simple pour les îles septentrionales du Triangle d’or. De là, vous vous débrouillerez pour atteindre Fortuna par vos propres moyens.
- Et comment comptez-vous m’emmener jusque-là bas ? Par les pouvoirs magiques du socialisme communaterros ?
- Vous savez. Le commerce a quelque peu repris avec le reste du monde depuis que les kah tanais ont reprit les rênes de la boutique. C’est encore balbutiant, certes, mais les fortunéens sont nos dignes cousins : partout où il y a des ports, vous trouverez des navires fortunéens, comme on dit. Et si je n’ai pas soutenu Scaela, il ne faut pas oublier que j’y ai encore de la famille…et des capitaux…et l’héritage de notre entreprise familiale de fret maritime. Vous partirez demain matin à 5h. Tâchez d’être discrète.


La sénatrice lui tend une lettre, un contrat de travail.
- Félicitations, vous êtes désormais matelot de seconde classe pour notre compagnie. Rendez vous au Flora demain à 5h au chantier naval. Bienvenue dans la famille. J’espère que vous apprécierez votre séjour à bord, madame…Sylvia Forella. Sur ce, si vous me permettez, je vais disposer. N’hésitez pas à visiter et à traîner tant que vous le pouvez, la Communaterra des kah tanais est digne d’intérêt. Attention aux mines si vous vous éloignez des chemins cependant, la mangrove et la jungle en sont pleines depuis la guerre. Utopistes génocidaires oblige.

La sénatrice disparue après cette très brève présentation, et sans doute la dernière. C’était la première fois qu’elle la rencontrait, et elle devrait continuer son chemin sans connaître la moindre raison de ses motivations qui l’ont poussé à l’aider. Faire confiance à une inconnue ? Et puis elle pensa Vaut mieux une inconnue que mon paternel.
5419
logo

Son Excellence représentant de Danger System,
Sébastien Lafaille,
Communes Unies du Grand Kah.

De la part de Son Excellence président de l'Assemblée nationale,
Antoine Matteini,
15 Avenue Lourdin,
Manticore, Royaume de Teyla.




Excellence,

Je vous écris en ma qualité de Président de l'Assemblée nationale du Royaume de Teyla. Il s'agit de la chambre basse et législative du Parlement national, qui comprend l'Assemblée nationale ainsi que la Chambre des Nobles. Comme décrit dans la procédure lancée par le Ministre de la Défense et des Armées, le Parlement Teylais, notamment la chambre que je représente, a des attributions spécifiques lorsqu'il s'agit d'appels d'offres publics, portant sur l'acquisition de matériel répondant aux besoins et aux intérêts du Royaume de Teyla. L'Assemblée nationale, à travers sa commission des affaires extérieures et sa commission de la défense nationale et des forces armées, s'inscrit dans une volonté participative et de coopération dans la procédure lancée par le Ministère de la Défense et des Armées. Elle s'engage à collaborer tant avec le gouvernement de Sa Majesté qu'avec les acteurs étrangers répondant aux appels d'offres. Dans ce cadre, la commission des affaires extérieures et la commission de la défense nationale et des forces armées jouent un rôle crucial en veillant à ce que les choix stratégiques soient en adéquation avec les intérêts nationaux et les engagements internationaux du Royaume de Teyla.

Forte de ses volontés et de ses prérogatives, je vous transmets l'invitation à une audition de la part de la commission des affaires extérieures et de la commission de la défense nationale et des forces armées. Il s'agit d'une procédure tout à fait conforme à la législation du Royaume de Teyla, mais aussi courante en cas d'appel d'offres, notamment pour les entreprises s'inscrivant dans un cadre étranger. Après cette sélection, le gouvernement aura toutes les prérogatives afin d'engager les discussions avec les acteurs dont les offres auront été sélectionnées. Le gouvernement, après les discussions, soumettra ou non l'offre qu'il estime la meilleure au Parlement. Permettez-moi de vous énumérer vos droits, ainsi que les questions que souhaitent vous poser les deux commissions respectives.

Vous êtes en droit, selon la législation teylaise, de refuser de participer aux deux auditions et de refuser de répondre aux questions des honorables députés, sans avancer de motif. En outre, l'Assemblée nationale estime qu'elle n'a aucun droit, selon la législation internationale, à imposer une audition à un citoyen étranger. Toutefois, je tiens à préciser, à la demande des présidents desdites commissions, qu'il s'agira d'auditions à huis clos.

Si Son Excellence accepte de répondre aux questions, l'audition peut prendre plusieurs formes à la demande de ou des auditionnés. Tout d'abord, la première forme est une audition avec la présence, sur place, de l'auditionné ou en visioconférence, respectant le cadre habituel d'une audition menée par l'Assemblée nationale. L'auditionné peut demander à ce que soient lues ses réponses par un membre de la commission. Ainsi, le président procédera à un tirage au sort parmi les membres de la commission. Le nom tiré au sort parmi les députés aura la responsabilité de lire, sur un ton neutre, les réponses envoyées par l'auditionné. Dorénavant, voici ci-dessous les questions.


Questions de la Commission des Affaires Extérieures :

(1) Monsieur, vous êtes le représentant de l'entreprise de Danger System. Pouvez-vous, dans votre exposé sommaire, pour mes honorables collègues, faire une présentation brève de votre personne, mais aussi de l'entreprise Danger System et de ses offres de service ? Veuillez indiquer, notamment, si vous exercez d'autres fonctions ou métiers au sein des Communes Unies du Grand Kah ou de toute autre nation. - Phillipe Viliers, Président de la Commission des Affaires Extérieures et membre du parti Mouvement Royaliste et d'Union, majorité.

(2) Danger System se place comme un acteur de l'armement à l'international. Le matériel de l'entreprise est présent dans plusieurs armées du monde, dont l'armée du Royaume de Teyla à travers l'équipement d'infanterie. Veuillez décrire à cette commission si Danger System à part le passé subi des enquêtes anti-corruption liées à des contrats d'armements étrangers au Grand-Kah. Dans un second temps, veuillez décrire à cette commission si Danger System à part le passé subi des enquêtes sur l'utilisation de ses armes dans des crimes de guerre. Veuillez prendre pour définition de crime de guerre la définition suivante :

Est considéré comme crime de guerre toute action armée, violente, commise envers des civils ou des soldats ne représentant aucune menace sur le théâtre d'opération ou des atteintes flagrantes à la dignité humaine.

Veuillez préciser les résultats des enquêtes, si elles sont terminées. - Urban Jacques, député Parti Royaliste, opposition d'extrême droite*

(3) Le Royaume de Teyla est membre de l'Organisation des Nations Démocratiques, ainsi le Royaume de Teyla s'inscrit dans un cadre opérationnel de coopération, mais aussi d'interopérabilité. Le matériel militaire que souhaite acquérir le Royaume de Teyla devra, dans la mesure du possible, s'inscrire dans un cadre d'interopérabilité avec les équipements militaires du Royaume de Teyla, particulièrement ses chasseurs actuels, mais aussi avec le cadre opérationnel de l'Organisation des Nations Démocratiques. Estimez-vous que la société Danger System, que vous représentez, est la mieux placée sur le marché international pour répondre à cet aspect crucial ? - Mireille Juvin, Députée Les Royalistes , opposition de droite.

(4) La situation en Eurysie centrale est préoccupante, comme vous le savez sans doute. La Mährenie a émis plusieurs ultimatums dans la région, bafouant les principes fondamentaux de la souveraineté nationale de ces États. Le Grand-Kah a livré des équipements militaires, dont certains sont certainement issus des usines de Danger System. Comme vous le savez, le Royaume de Teyla souhaite développer des relations étroites et proches avec l'entreprise qui aura les faveurs de cette assemblée et du gouvernement de Sa Majesté. Veuillez décrire au sein de cette assemblée les liens qu'à Danger System avec la Mährenie. - Kévin Vio, Député Mouvement Royaliste et d'Union, majorité et social-libéral.

En cas de non réponse ou de réponse vagueSi le représentant de Danger System émet une réponse vague et donc non satisfaisante, les députés de tous les groupes parlementaires relanceront le représentant sur une question similaire. L'Eurysie centrale semble avoir un caractère crucial au sein de cette commission, au point que les députés demandent une suspension de séance, qui sera refusée.. ( Si présentiel uniquement )
(5) Danger System a-t-elle procédé dans les douze mois qui précède cette data à des livraisons d'armements avec la Loduarie Communiste ? Danger System a-t-elle procédé dans les vingt-quatre mois qui précède cette data à des livraisons d'armements avec la Loduarie Communiste ? - Urban Jacques, député Parti Royaliste, opposition d'extrême droite*

En fonction de ta réponse à la 2ᵉ et de cette questionCes livraisons ne contredisent-elles pas le statut moral que vous souhaitez transmettre à l'entreprise dont vous êtes le représentant ? Nous savons tous les actes barbares qu'à commit la Loduarie Communiste sur le sol Eurysien et dans le monde. En livrant du matériel militaire à la Loduarie Communiste, cela montre à cette assemblée que vous ne semblez pas être préoccupé par le sang versé d'innocent. - Urban Jacques, député Parti Royaliste, opposition d'extrême droite*

Monsieur le Député, vous n'êtes pas sans savoir que dans l'Assemblée nationale, nous sommes tous respectueux de nos interlocuteurs et interlocutrices. Vous ne pouvez donc accuser une entreprise d'actions criminelles ou du moins non éthiques, les législations nationales ne condamnant pas tous ces actes, bien que la législation teylaise le fasse. Vos accusations manquent cruellement de preuves et révèlent une opinion très personnelle dont vous êtes en droit d'avoir. Mais je vous prie de garder votre opinion personnelle pour les débats qui auront lieu après les auditions et qui auront lieu à huis clos. M. Sébastien Lafaille, veuillez répondre à la question de l'honorable député, sans prendre en compte ces remarques et opinions personnelles. Le député et président de séance fut pris d'une quinte de toux puissante lorsqu'il prononça le mot "honorable", le faisant s'arrêter dans sa phrase. Puis il reprit sa phrase en souriant. Une quinte de toux qui arrivait à chaque fois qu'il devait dire, selon le protocole, "honorable député" lorsqu'il s'agissait d'un député d'extrême-droite. L'assistance pouvait même entendre un "Honorable fasciste" dont personne ne sut d'où venait la phrase et dont le président ne réagit pas en dehors d'un sourire narquois. Le représentant de Danger System voyait devant lui une pièce de théâtre qui rejetait pleinement l'extrême-droite, qui appelait à enfermer tous les Loduariens sur le sol teylais, sans preuve et autres joyeusetés...


Questions de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées :

(1) Monsieur, vous êtes le représentant de l'entreprise de Danger System. Pouvez-vous, dans votre exposé sommaire, pour mes honorables collègues, faire une présentation brève de votre personne, mais aussi de l'entreprise Danger System et de ses offres de service ? Veuillez indiquer, notamment, si vous exercez d'autres fonctions ou métiers au sein des Communes Unies du Grand Kah ou de toute autre nation. - Marie Charlier, Président de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées et membre du parti Mouvement Royaliste et d'Union, majorité.

(2) Dans le cadre de cette commission et en vertu de la législation teylaise, le gouvernement de Sa Majesté a transféré l'offre faite par voie diplomatique à cette commission. Ainsi, nous avons connaissance des modèles proposés, mais aussi du prix proposé par la société de Danger System. Ma question portera sur les modèles proposés au Royaume de Teyla par la voie diplomatique. Veuillez décrire les capacités militaires et opérationnelles des modèles proposés, leur déploiement sur des zones de conflit et leur utilisation. Par exemple, ont-ils eu à affronter des combats dits de dogfight, des combats aériens "classiques et modernes", des bombardements ? De plus, énoncez la liste des pays ayant acheté ou opérant les modèles exposés. - Martin Oublier, Député Mouvement Royaliste et d'Union, majorité et social-libéral.

(3) Cet appel d'offres est exercé afin d'assurer le cadre sécuritaire du Royaume de Teyla. Ce cadre sécuritaire est mis à mal de nombreuses manières par la Loduarie Communiste. À ce titre, le Royaume de Teyla demande aux entreprises nationales de concevoir chaque système d'arme et opérationnel dans un contexte d'affrontement contre la Loduarie Communiste et son matériel militaire. Pouvez-vous exposer la pensée de Danger System sur la conception de ses produits militaires, mais aussi si la capacité desdits produits à être modulable. J'entends ici l'intégration de missiles teylais. - Corentin De Jardin - Député Les Royalistes, opposition et droite conservatrice et libérale.



Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer de ma haute considération.

Fait à Manticore le 29/04/2014

Antoine Matteini,
Par le Président de l'Assemblée nationale.


* Afin que tu vois le visage de l'extrême-droite teylaise. 5 sièges toutefois à l'Assemblée nationale donc à relativiser.
0
Toni Herdonia: Sylva ne répond plus




Chaleur à la con... Lunettes de soleil sur le nez, air pédant et cure-dent à la bouche, on aurait pas pu faire plus facilement repérable que le nouvel "ambassadeur de Velsna pour le pays du rhum". Le jeune sénateur et chef d'entreprise descend de manière nonchalante le tarmac de l'avion, depuis le confort de sa classe business. Il aurait pu choisir le jet: il en possède onze, mais il préféra la simplicité d'un billet à 9 000 florius à bord de la compagnie sylvoise la plus luxueuse qu'il ait pu trouver. Un homme simple. Pourtant, cette assurance cache une certaine appréhension. Pour cause, cette nomination n'en est pas vraiment une, on pourrait même parler d'une punition. Herdonia, lors de la nomination des ambassadeurs au Sénat des Mille, avait bien pu constater les sourires sur les bancs digrassiens lorsque son nom est tombé pour l'ambassade sylvoise. DiGrassi savait pour l’expérience de Pointe Mogan...mais qu'à cela ne tienne, il ne possédait de toute évidence aucune preuve. Et Herdonia comprit rapidement l'opportunité qui se présentait à lui. Loin d'une punition, sa présence tout à fait légale à Sylva pouvait constituer l'occasion inespérée d'effacer quelques preuves compromettantes, voire de développer ses propres activités commerciales en parallèle de sa fonction de représentation. L'avantage d'être un sénateur velsnien était sans conteste l'autonomie quasi totale dont il disposait. On lui laissait même le soin de nommer son propre personnel d'ambassade et la gestion des frais de note de cette dernière. C'est décidé: Herdonia allait transformer cette ambassade en petit domaine réservé à partir duquel il allait lutter contre le communisme ambiant de ce continent bien rouge. Et lorsqu'il retournerait au Sénat en livrant son rapport annuel, il forcerait le respect de ces vieux débris par un bilan extraordinaire de profits accumulés.


Drapeau
Herdonia dans toute sa gloire, au volant de sa Steiner 910

Dés son arrivée à l'ambassade, Herdonia fit un grand bruit. D'une énergie débordante, il convoqua le personnel de l'ancien ambassadeur en place pour leur annoncer une grande nouvelle: ils étaient tous licenciés. Pas assez "productifs" et sans doute trop liés aux conservateurs au pouvoir à Velsna pour être dignes de confiance. Herdonia n'avait pas besoin de secrétaires, il avait besoin de managers, les mêmes qui l'entouraient au quotidien au siège de la Fondation "caritative" Herdonia. Des hommes et des femmes confiants au rêve libertarien du jeune entrepreneur. Dans un premier temps, il s'agissait de construire son propre réseau de sympathisants libertariens dans ce pays dont en vérité, il ne connaissait pas encore grand chose. "Il faut faire une étude de marché approfondie" martelait-il à son équipe de winners, comme il les appelait. Volontiers provocateur, il fit venir depuis Velsna une partie de sa collection privée de voitures de luxe raskenoises, comme pour envoyer un message aux éventuelles velléités de mesures écologiques que serait tenté de prendre le gouvernement sylvois en ce qui concerne la régulation de la pollution. Chaque membre de son équipe devait être en mesure de s'offrir les mêmes voitures que lui, sans quoi ils étaient licenciés dans la semaine. Certains d'entre eux n'hésitaient pas à s'endetter auprès de l'ambassadeur lui-même afin de pouvoir rester à ses côtés. Toujours plus loin dans l'ostentatoire, Herdonia voulut également faire découvrir aux sylvois la mode à la velsnienne, en faisant venir à son ambassade les meilleurs de tailleurs sur mesure de la République.

La première semaine de travail fut intense, et ce n'était pas les affiches de motivation au travail qu'Herdonia avait fait afficher dans toutes les pièces de l'ambassade qui rendait la tâche plus facile. Herdonia divisa son équipe en trois: une partie du personnel serait affecté à la recherche de secteurs prometteurs de l'économie sylvoise dans laquelle investir, une deuxième était chargée de former le réseau de l'ambassade afin de faciliter ces investissements, et une dernière serait affectée à l'effacement systématique des preuves laissées par les anciennes activités du milliardaire à Sylva, aisi que de trouver une solution afin d'évincer l'ambassadeur velsnien le plus puissant de la région: Ricardo Pedretti, qui possédait à la fois l'oreille de Velsna et du Kah. Mais qu'importe, la place d'outsider allait bien à Herdonia. Le ver était dans le fruit.
1833
Le calme après la libertempête :

Il y avait une atmosphère douce-amère au Phalanstère de Pointe Mogan pour les kah-tanais qui retournaient chez eux, accompagnés des forces de l'ordre sylvoises. La paix était revenue, mais uniquement après un terrible massacre. Le Duché ne considérait pas cette nuit sanglante comme une victoire, quelque fusse l'efficacité avec laquelle son armée avait neutralisé la menace libertarienne récemment requalifiée de terroriste. Était-ce de l'efficacité que de devoir en venir à tuer après avoir laissé bourgeonner une communauté aussi hostile ? De nombreux questionnements en émergeaient et la principale conclusion était d'en tirer des leçons pour les prochaines fois.
Les kah-tanais pouvaient en attendant constater les dommages subis par leurs installations malgré, avec quelques habitations pillées et incendiées avant que n'interviennent les unités motorisées chargées de les défendre. Le Duché avait là lancé des procédures de dédommagement, autrement dit, était seulement demandé aux assurances obligatoires de faire leur travail. Cela donna quelques procédures juridiques avec les sociétés d'assurances clamant que les contrats n'englobaient pas les risques de terrorisme, ce à quoi le Duché dû répondre avec une certaine insistance que l'on pourrait presque qualifier d'autoritaire, que cela rentrait dans divers autres points assurés dans les contrats tel que le vandalisme. Quel que soit le temps que cela prit (bien que ce fût surprenamment rapide, faut-il dire que le Duché tenait à passer la pommade après une telle gestion), les kah-tanais sinistrés eurent la garantis que seront dédommagés leurs pertes et qu'ils pourront être logés en attendant aux frais des assurances s'ils le souhaitaient, en attendant que soient rénovés les habitations.

Autant dire qu'il s'agissait d'un retour à la normale, quelque peu pressé par les autorités qui voulaient au plus vite tourner la page et faire oublier ces sordides évènements, à croire que cette courte crise avait plus frappé les sylvois (ou plutôt la sphère politique) que l'intégralité de la Crise des Brouettes.
0
Littérature, Histoire et propagande: une spécialité velsnienne
La Matteade, ou le récit romanesque de la guerre civile velsnienne, par Gina DiGrassi



"Ce fut ainsi par la seule force de caractère du Triumvir mon père que le temps des princes et des tyrans prit fin, et où notre République retrouva des piliers à la hauteur de son équilibre.". C'est par cette citation de son autrice en couverture de ce pavé gargantuesque de par sa taille, que les premiers chapitres de la Matteade, parurent à Teyla.

Pour les amateurs de culture politique velsnienne, et de littérature de manière générale, ce fut un jour faste. Comme pour les propagandistes velsniens à vrai dire. En effet, comme tous les autres pays du monde sans doute, les élites politiques de la cité sur l'eau pratiquent des formes diverses et variées de communication afin de justifier de l'approbation d'un modèle, d'une politique ou de l’œuvre d'une personne dans son ensemble. La plupart des sénateurs velsniens ont ainsi un ou plusieurs chroniqueurs dans leur entourage, et pour les plus talentueux d'entre eux à l'art de la plume, ce sont eux même qui participent à leur rédaction. La lutte pour l’appropriation de l'Histoire et de la mémoire est ainsi un enjeu politique majeur dans un régime politique où les rivalités interpersonnelles sont particulièrement féroces. Mais le récit qui fait son apparition sur les rayons des librairies étrangères sort quelque peu de l'ordinaire. Déjà, de par l'identité de son autrice, qui n'est autre que le propre fille de l'un des acteurs de la Guerre des Triumvirs en la personne de Gina DiGrassi. Ensuite parce que cet ouvrage n'a pas été commandé par celui qui est au centre du récit, la jeune femme étant à l'heure actuelle en exil. Ce qui implique donc une lecture allant dans le sens du Sénateur Matteo DiGrassi, mais d'un point de vue qui lui est externe, et parfois de manière surprenante, qui lui est opposé.

Adoptant le style hagiographique de la littérature velsnienne classique digne des récits de la Renaissance velsnienne des XIV-XVIème siècle, l'ouvrage y fait l'apport d'informations précieuses dans des sujets variés que sont les coulisses de la politique au sein de cette institution hermétique qu'est le Sénat, la place des femmes dans un monde politique hostile, l'importance des alliances matrimoniales, l'attitude des velsniens vis à vis de l'étranger ou encore la manière dont ceux-ci conçoivent la guerre. L'ouvrage est ainsi non seulement un ouvrage de propagande, mais le récit sert de prétexte pour ouvrir aux étrangers une fenêtre sur Velsna en tant qu'objet politique et culturel. De la course aux élections sénatoriales aux champs de bataille d'Hippo Reggia en passant les conséquences désastreuses du gouvernement Dandolo ainsi que son assassinat, Gina DiGrassi nous fait là part d'évènements qui pour certains sont inédits: réunions stratégiques de DiGrassi, vision à long terme de ce dernier quant à l'avenir de la Grande République. Pour les étrangers, il sera également intéressant d'étudier le portrait des figures de pouvoir étrangères comme le secrétaire général de la Loduarie ou la reine de Teyla, à qui l'écrivaine consacre de grands paragraphes.

Une chose est sûre, les velsianophiles amateurs de sa littérature classique seront comblés, tout comme les analystes en géopolitique. Un ouvrage titanesque avec des niveaux de lecture multiples à décrypter.


Effet: La Matteade paraîtra en premier lieu dans les activités étrangères d'un pays où ce post été envoyé au préalable.
1489
L'affaire de la lettre sylvoise



Les choses se perdent facilement dans les couloirs des ambassades. Le plus souvent, on perd un objet par inadvertance: la bague de mariage dans l'évier, les pièces d'une maison de poupées qu'un enfant disperse aux quatre vents... Le personnel de l’ambassade velsnienne au Grand Kah est agité depuis quelques heures pour une raison inexplicable. Sur le visage des secrétaires, la peur du renvoi et de la disgrâce. On met tout sans dessus dessous: tiroirs et dossiers. On renverse tout ce qui peut être renversé, et on repasse à nouveau dans l'espoir de retrouvé ce qui a été égaré dans les limbes.

La lettre envoyée par le gouvernement sylvois semble s'être évaporée. Comme perdu. Ce qui peut-être qualifié par les velsniens de tentative de corruption, d'ingérence manifeste dans des affaires internes et d'intimidation. On fouille on fouille...mais on ne réalise pas...on ne réalise pas le caractère serein de Riccardo Pedretti, l’ambassadeur attitré de Velsna dans au Grand Kah. Il est là, sur la chaise de son bureau. Lui aussi, ce fidèle parmi les fidèles de DiGrassi, l'un des premiers sénateurs l'ayant suivi durant la guerre civile, celui-ci cherche fébrilement. Mais sans conviction. Peut-être a t-il perdu espoir de retrouver cette missive.

Car il est bien aise de penser probable que la lettre a peut-être été confondue pour du bon papier à corbeille par une femme de ménage. Que ce papier se soit retrouvé à la sortie dans la poche d'une autre gouvernante, lequel a fini par atterrir, de fil en aiguille sur l'un des innombrables bureaux de l'un des nombreux ministères de ce très inquiétant et anxiogène Grand Kah... Comment expliquer le voyage d'un tel courrier, lequel était accompagné de la réponse de l'ambassadeur ? Qui sait...
Haut de page