15/09/2015
23:35:27
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Activités étrangères au Gondo - Page 7

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#Libération


Opération d'influence numérique : Réinformation populaire via les réseaux sociaux

Pays infiltrant : Grand Kah
Pays infiltré : Gondo
Type d’opération : Influence numérique

RECONTEXTUALISATION :

Suite à la prise de Cap-Franc par l'Armée Démocratique, l’enjeu de l’opinion publique devient crucial. Alors que les forces clovaniennes et gouvernementales utilisent des méthodes classiques de propagande (affiches, tracts, patrouilles "amicales"), l’AD cherche à capitaliser sur ses succès militaires et politiques en étendant son influence sur la population urbaine.

Grâce aux infrastructures numériques limitées mais croissantes au Gondo, et avec l’aide logistique et technique d’agents kah-tanais spécialisés en guerre informationnelle, une campagne massive de réinformation sera menée sur les réseaux sociaux. L’objectif est de contrer la propagande clovanienne, de renforcer la légitimité de l’AD, et d’attirer la sympathie des indécis et des sceptiques urbains. De plus, il devient essentiel de montrer que les zones sous contrôle de l'Armée Démocratique offrent à la fois un cadre de vie très éloigné de l'image monstrueuse qu'en fait la propagande ennemie, mais sont aussi le théâtre de changements positifs pour la population.

OBJECTIFS DE L’OPÉRATION
L'objectif principal de cette opération est de manipuler les discours en ligne pour :
- Promouvoir les idéaux communalistes et démocratiques de l'Armée Démocratique.
- Dénoncer les atrocités et l’autoritarisme des forces clovaniennes et gouvernementales.
- Mobiliser la jeunesse gondolaise urbaine en faveur de l’AD par des messages d’espoir et de changement.


Réussite majeure :
La campagne atteint une viralité importante, modifiant significativement les perceptions en faveur de l’AD parmi la population urbaine, avec des manifestations spontanées et une mobilisation active de nouveaux partisans en ligne.


Réussite mineure :
L’AD gagne une audience croissante sur les réseaux sociaux et parvient à neutraliser une partie des messages de propagande clovaniens sans provoquer de réaction de masse immédiate.


Échec mineur :
La campagne n’atteint pas son audience cible et reste un effort numérique limité, avec une influence marginale sur les débats publics.


Échec majeur :
La campagne est compromise par une contre-opération des forces clovaniennes, qui expose la manipulation et discrédite l’AD auprès de la population.


LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPÉRATION

Plusieurs limites et contraintes sont à considérer dans l’arbitrage de cette opération :
  • L’accès à Internet reste restreint dans certaines provinces gondolaises et dépend fortement des infrastructures gérées par le gouvernement ou des multinationales. Fort heureusement nous visons les villes.
  • Le gouvernement clovanien pourrait réagir en renforçant sa censure numérique ou en lançant une campagne contre-désinformation, si tant est qu'il dispose de services capables de le faire.
  • Une partie de la population est encore influencée par les médias traditionnels contrôlés par l’État, rendant difficile un basculement rapide de l’opinion.
  • Les zones rurales et périphériques sont moins touchées par les réseaux sociaux, limitant l’impact géographique de l’opération.

Moyens engagés :

La campagne s'appuiera sur :
- Création de contenu viral : Vidéos courtes, mèmes, récits émouvants d'individus touchés par la guerre, promesses de réforme et de prospérité.
- Utilisation de faux comptes : Bots et influenceurs pro-AD anonymes pour diffuser massivement les messages et amplifier leur visibilité.
- Partenariats avec des influenceurs locaux : Jeunes créateurs gondolais sympathisants, rémunérés ou convaincus, pour humaniser la campagne.
- Campagnes de micro-ciblage : Exploitation des données locales pour cibler les jeunes urbains et les classes moyennes désabusées par les autorités actuelles.
- Contre-propagande : Diffusion de documents prouvant les abus et les crimes des forces clovaniennes et gouvernementales, avec un accent sur les réfugiés de Cap-Franc.
- Formation intensive : Les kah-tanais fourniront une expertise technique et stratégique pour éviter les détections prématurées.
- Saturation des espaces publics numériques : Hashtags, discussions orchestrées dans les forums et groupes privés, infiltration des plateformes de discussion populaires.


Mesures de sécurité :
L’opération repose sur des proxys sécurisés, des VPN, et des relais à l’étranger pour éviter les traces directes vers l’AD. Toute fuite ou compromission pourrait être présentée comme une initiative indépendante de groupes militants locaux.

Nous savons ce que vous faites


Opération clandestine : Infiltration et réseau d’espionnage à Sainte-Loublance

Pays infiltrant : Armée Démocratique (AD)
Pays infiltré : Gondo
Type d’opération : Espionnage

RECONTEXTUALISATION :

Suite à l’exode massif des populations de Cap-Franc, des dizaines de milliers de réfugiés ont afflué vers Sainte-Loublance, la capitale encore sous contrôle gouvernemental et clovanien. Dans cette marée humaine, de nombreux agents de l'Armée Démocratique se sont infiltrés sous des identités factices. Leur mission est claire : recréer un réseau d’espionnage efficace au cœur de l'appareil gouvernemental, pour surveiller les déplacements des cadres du régime, identifier leurs failles sécuritaires, et rapporter toute information susceptible de faciliter des opérations futures.

OBJECTIFS DE L’OPÉRATION

L’objectif principal de cette opération est de :
- Placer des espions dans des positions stratégiques (administrations, commerce, logistique, quartiers sensibles).
- Identifier et surveiller les mouvements des cadres du régime, des officiers clovaniens, et des forces impériales.
- Recueillir des informations sur les plans de défense et les opérations militaires à venir.
- Évaluer l’état d’esprit de la population locale pour mieux adapter les actions futures de l’AD.


Réussite majeure :
Les agents infiltrés parviennent à établir un réseau étendu et opérationnel, fournissant régulièrement des informations critiques sur les déplacements des cadres ennemis, permettant de planifier des opérations ciblées et efficaces.


Réussite mineure :
Un réseau est établi, mais il reste limité à quelques secteurs de la capitale. Les informations obtenues sont utiles mais incomplètes.


Échec mineur :
Les agents infiltrés peinent à se faire une place parmi les réfugiés ou à s’approcher des cibles. L’opération produit peu de résultats concrets.


Échec majeur :
Les espions sont identifiés par les services de contre-espionnage clovaniens ou gondolais, compromettant l’ensemble de l’opération et entraînant une répression contre les réfugiés suspectés.


LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPÉRATION

Plusieurs limites et contraintes sont à considérer dans l’arbitrage de cette opération :
  • La surveillance accrue des réfugiés par les services clovaniens et gondolais pourrait rendre les mouvements suspects facilement détectables.
  • La difficulté pour les espions de se fondre dans la masse, tout en établissant des connexions significatives avec des informateurs locaux ou des employés gouvernementaux.
  • Les services de contre-espionnage pourraient intensifier leurs contrôles si des activités inhabituelles sont détectées dans les camps ou quartiers de réfugiés.
Moyens engagés :

Les agents infiltrés utiliseront :
- Identités factices : Falsifications de documents officiels, fausses histoires personnelles pour passer inaperçus parmi les réfugiés.
- Réseaux humains : Mobilisation de contacts locaux, commerçants et fonctionnaires sympathisants ou corruptibles (la corruption omniprésente au Gondo représente une arme très utile pour l'AD et ses partenaires).
- Observation et infiltration : Implantation dans des postes modestes mais stratégiques (cuisines militaires, transporteurs, services de nettoyage, etc.).
- Techniques de communication discrètes : Utilisation de codes, points de rendez-vous et relais pour transmettre les informations recueillies.
- Soutien logistique extérieur : L’AD et le Grand Kah fourniront des moyens financiers, de la formation en espionnage et des outils technologiques discrets (comme des micro-enregistreurs ou des cartes SIM anonymes).


Mesures de sécurité :
Les agents limiteront au maximum les contacts directs entre eux pour éviter de compromettre l’ensemble du réseau en cas de capture d’un membre. Toute information sensible sera segmentée, transmise à des relais externes pour analyse et coordination. Les espions suspectés devront être immédiatement exfiltrés ou neutralisés par leurs supérieurs pour éviter toute trahison.


Séisme froid


Opération clandestine : Neutralisation des cadres clés ennemis avant une offensive

Pays infiltrant : Armée Démocratique (AD)
Pays infiltré : Gondo
Type d’opération : Sabotage et élimination ciblée

RECONTEXTUALISATION :

Face à l'imminence d'une offensive majeure de l'Armée Démocratique, l'objectif est d'affaiblir les forces clovaniennes et gouvernementales en frappant leurs cadres les plus influents. Cette opération vise à désorganiser l'ennemi par des éliminations ciblées, rendant leurs réactions chaotiques et affaiblissant leur moral. Les agents infiltrés parmi les réfugiés et d'autres actifs dormants seront activés pour mener des attaques précises, avec l’appui stratégique d’experts en sabotage. L'opération doit semer la confusion tout en minimisant les risques d’exposition prématurée de l’AD.

OBJECTIFS DE L’OPÉRATION

L’objectif principal de cette opération est de :
- Neutraliser autant de cadres clés que possible (officiers supérieurs, hauts fonctionnaires, logisticiens).
- Désorganiser les chaînes de commandement de l'Armée Impériale.
- Provoquer une perte de confiance dans le leadership parmi les troupes ennemies.
- Retarder et perturber toute contre-attaque planifiée par le gouvernement et ses alliés.


Réussite majeure :
Plusieurs cadres importants du gouvernement et de l’Armée Impériale sont éliminés avec succès. La confusion règne dans les rangs ennemis, affaiblissant leur capacité à organiser une défense coordonnée lors de l’offensive de l’AD.


Réussite mineure :
Un nombre limité de cadres sont neutralisés, mais les cibles atteintes perturbent notablement certaines opérations militaires ou administratives critiques.


Échec mineur :
Les agents infiltrés échouent à neutraliser leurs cibles ou à infliger des dommages significatifs, mais parviennent à rester discrets.


Échec majeur :
L’opération est compromise. Les agents sont identifiés, capturés ou tués, ce qui conduit à une répression accrue contre les réseaux de l’AD et les réfugiés soupçonnés.


LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPÉRATION

Plusieurs limites et contraintes sont à considérer dans l’arbitrage de cette opération :
  • La sécurité renforcée autour des cadres ennemis rend leur élimination complexe et risquée.
  • Une tentative échouée pourrait provoquer une intensification des mesures de sécurité ennemies, compliquant toute offensive ultérieure.
  • Les agents doivent minimiser les dommages collatéraux pour éviter de compromettre le soutien populaire ou de provoquer une riposte massive.
  • Le timing doit être parfaitement coordonné avec les autres plans de l’AD pour maximiser l’effet de surprise.
Moyens engagés :

Les moyens déployés pour cette opération incluent :
- Groupes d’intervention spécialisés : Petits groupes d’agents formés aux éliminations ciblées, équipés d’armes silencieuses, d’explosifs discrets et de poison.
- Agents infiltrés : Espions déjà présents à Sainte-Loublance pour identifier les horaires et itinéraires des cibles.
- Soutien logistique externe : Matériel et instructions envoyés via des relais sécurisés depuis des zones contrôlées par l’AD.
- Manipulation des failles de sécurité : Exploitation des déplacements réguliers des cadres, infiltration dans leurs cercles sociaux, et corruption des agents de sécurité locaux.
- Sabotage secondaire : Diversions, comme des attaques sur des infrastructures secondaires (ponts, dépôts de carburant) pour détourner l’attention des forces ennemies.


Mesures de sécurité :
- Les agents doivent limiter leur exposition et couper tout lien avec l’AD immédiatement après leur mission.
- En cas de capture, un réseau d’exfiltration rapide doit être activé pour protéger les informations sensibles.
- Chaque cellule agit de manière isolée pour éviter une compromission générale en cas d’échec localisé.
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Février 2015, quelques jours avant la chute de Cap-Franc.

Yoan remontait la rue, les sangles de son sac à dos serrées sur les épaules et entre les reins. Son frère avançait derrière lui, jetant des regards nerveux en direction de la foule qui descendait en sens inverse. De vieux modèles de voitures, des camions chargés de sacs de pommes de terres, de meubles et de personnes, des femmes portant leurs affaires sur la tête déambulaient, tous dans la même direction, vers le boulevard périphérique et la route nationale qui les mènerait à Sainte-Loublance.

Un 4x4 tout-terrain noir, dont la marque rutilante brilla en passant, forçait le passage et s'imposa au milieu des véhicules de la plèbe. Un autre le suivait, tout aussi haut sur ses essieus, comme un gros scarabée en colère. Ils poussaient devant eux un torrent de klaxons. Une cohue anxieuse se déversait sur les routes, quittant Cap-Franc que cernaient les rebelles.

– C'est le délégué local du parti présidentiel, souffla Alan à Yoan, qui activait la vidéo de son smartphone. Il fuit la ville. C'est donc sans espoir.

Beaucoup de gens quittaient Cap-Franc. Yoan tenta d'en interroger certains, qui faisaient encore leurs bagages sur les trottoirs, qui chargeaient leur voiture de paquets. Utilisant la caméra frontale de son smartphone, le jeune journaliste se filma, en live sur Meep. Seize à dix sept personnes suivaient ses streams occasionnels, où il débriefait de la situation, parfois en organisant une interview improvisée dans la rue avec une commerçante, un barbier, un jeune soldat du régime.

– Les Clovaniens se sont retranchés autour des axes nord et est de la ville, expliquait-il aux internautes qui lançaient des pouces et des coeurs dans l'air de la vidéo. On dit qu'il y a deux mille, trois mille soldats avec des armements. Des mitrailleuses, des lance-roquettes... Oh, regardez, un convoi militaire !

Il échangea la caméra pour donner à voir les camions bruns qui remontaient la rue à contre-courant, éparpillant cyclistes, scooters et habitants en déroute. Au pilotage, des soldats blancs à la mine sévère toisaient les gens depuis leurs sièges hauts. Ils transportaient, dans des charettes bâchées, des soldats casqués munis d'armes et de munitions, qui se déployaient vers le nord de la ville.

– L'offensive de l'Armée Démocratique est imminente, expliqua Yoan. Impossible de dire exactement combien ils sont. En tous cas, ils déferlent depuis le nord et comptent bien mettre le siège devant la ville, comme à Port-en-Truite. Le moral des autorités et des habitants indique que la bataille sera rapide. On craint qu'elle soit sanglante. Ces gens là, qui fuient, ne sont pas seulement ceux qui ont bénéficié pendant des années des largesses du régime ; ce sont aussi des Kwandaouis installés de longue date à Cap-Franc, qui craignent les représailles des rebelles sur les membres de leur ethnie, à laquelle appartient le Président. Et puis il y a beaucoup de gens des classes moyennes qui partent, comme cet étudiant que j'ai rencontré tout à l'heure, et qui m'a expliqué qu'il craignait d'être enrôlé dans les forces rebelles.

Yoan montrait les extraits des embouteillages à la sortie de Cap-Franc.

– Des milliers de gens prennent la route pour aller s'installer vers la capitale, qui est un lieu relativement sûr. Vous voyez, ils rencontrent sur leur chemin les hommes du régime, et les Clovaniens, assez nombreux. C'est étonnant de voir ces étrangers remonter leurs grosses roues dans la boue ici. Enfin, les plus pauvres cherchent à regagner des zones sûres. L'incertitude demeure, les pillages sont certains.

Vers la fin de la journée, un calme étrange régnait. Il faisait gris et sombre.

– La plupart des bâtiments officiels ont été désertés, murmura Yoan en relançant son live, passant à côté de la mairie, barricadée. Les forces gouvernementales se sont retranchés sur des points névralgiques de la ville et ont abandonné l'objectif de contrôler les zones résidentielles. On dit que les premiers accrochages ont commencé dans les rizières nord, vers le marécage.

Il marchait dans une rue devenue presque déserte. Des poules picoraient les restes de miettes dans la rue même, sous le regard blasé d'une femme assise devant chez elle.

– C'est très difficile à décrire. C'est l'attente. Ceux qui ont pu partir sont partis ; ceux qui restent attendent. Madame, vous pouvez ... ?

La personne tourna les talons et rentra à l'intérieur. Yoan renonça à l'interroger. Il continua sa déambulation, se parlant, comme à lui-même, aux quatre cent vingt-huit personnes qui regardaient son live sur Meep.

– Ah ! Vous entendez ? Je ne sais pas si vous entendez avec le son. On entend des grondements dans le lointain. Comme des coups de tonnerre ou des explosions. Oui, les combats ont bel et bien commencé. Vous...

Un bruit énorme s'avança et survola le quartier, comme un bourdon géant.

– ça, c'était un hélicoptère.

Yoan s'élança dans la cour pour apercevoir l'appareil, qui s'était déjà éloigné hors de son champ de vision, frôlant les toits à basse altitude.

– Je ne l'ai pas vu. Vous l'avez vu ?

La voisine ne lui répondit pas. Elle et sa famille s'étaient regroupés dans le petit abri à outil au fond de leur jardin. Ils s'y cacheraient pendant toute la durée des combats. Dehors, des jeunes miséreux couraient, riants d'excitation. Yoan s'approcha d'eux. Leur front était maculé de sueur. L'ombre s'avançait, et le peu d'éclairage public mêlé au pâle naufrage du jour donnaient au monde une atmosphère crépusculaire.

Yákáni ! Revolusioneri boyéi ! Venez ! la Révolution est là !

Surmontant leur crainte, poussés par la curiosité et l'excitation, certains sortirent de leur cachette et suivirent les jeunes hommes. Yoan et son frère s'élancèrent à leur suite. La voisine leur cria :

Mokili toyaki etondi na mabe !

Des gens accouraient pour voir. Ils longèrent un grand mur en terre crue, qui ceinturait un quartier de maisons et de commerces, pour arriver sur une grand-rue. Dans le clair-obscur, des phares apparurent au détour de la rue. Et un grondement terrible poussa tout le monde à terre. La foule se dispersa aussitôt, cherchant un abri. La mitrailleuse ronfla une multitude de balles crépitantes. Yoan interrompit le live et courut, ventre à terre, pour se mettre à l'abri.
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Un nouvel arrivage


Le capitaine de Lahoche surveillait la route du navire cargo d'un œil anxieux. On approchait de la zone de contrôle clovanienne des eaux gondolaises, et rien ne pressait plus que d'atteindre cette zone de sécurité. De toute sa carrière de capitaine, il avait toujours laissé ses subordonnés être au cœur des opérations, surveillant la scène d'un regard distant. Aujourd'hui, il avait les yeux fixement rivés sur la carte maritime du poste de commandement. À vrai dire, chaque marin était en action, le visage impassible mais les pensées inquiètes. On redoutait l'attaque. Celle qui avait eu lieu dernièrement avait démoralisé une bonne partie des Guerriers des Mers, et l'état-major avait clairement exprimé ses exigences. Ce genre d'incident ne devait pas se reproduire, et un très large dispositif avait été mis en œuvre pour cela, engageant dans les eaux gondolaises une immense part de la marine clovanienne. Plus bas, une paire de marins échangeaient fébrilement à propos de l'opération.

"Tu penses qu'ils vont retenter le coup ?"

Rien n'était visible à l'horizon pour l'instant. Et puis, la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, n'est-ce pas ?

"J'en sais rien. Le général a mis les moyens cette fois-ci, en tout cas.

- Ouais, t'as raison."

Derrière eux, un lourd mur de béton protégeait les nouveaux véhicules qui allaient débarquer sur la terre du Gondo. Ces milliers de tonnes qui filaient à toute allure sur l'océan, en direction du lieu de la guerre la plus meurtrière menée par la République Impériale depuis des décennies. Ces nouveaux guerriers de métal forgé espéraient cette fois ne pas tomber entre les griffes des communistes. Ces derniers gagnaient du terrain sur terre, il ne fallait pas les laisser envahir les mers, sinon c'était toute l'opération Chrysope qui tombait. L'Armée Impériale avait, pour ce ravitaillement, entouré le cargo de plusieurs navires de guerre solidement armés et dont les capitaines veillaient à tout instant sur la bonne route de la cargaison. On attendait d'atteindre la zone de l'opération Chélionioïde pour relâcher les esprits. Les navires d'escortes seraient relayés, et tout irait beaucoup mieux jusqu'à Sainte-Loublance.

Le capitaine de Lahoche attendait l'arrivée au point de passage 1 de la zone de patrouille, avec autant d'impatience que tous les marins. Lorsque le voyage serait terminé, on pourrait se détendre, et les généraux tolèreraient certainement quelques beuveries dans le port de Sainte-Loublance. Après tout, cela redynamiserait encore le petit commerce clovanien ! Pour l'instant, le navire voguait, chargé de son fardeau d'acier et entouré de sa nuée d'escorte, sur l'océan d'Espérance.

Détails du nouvel arrivage à Sainte-Loublance

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

02/05/2015
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Les journalistes.

« Je ne vais pas vous cacher que l’exode d’une partie de la population a rendu la situation humanitaire beaucoup plus gérable, admit le chargé de communication avec un petit sourire maussade. « Honnêtement ils auraient pu déclarer Cap-Franc ville ouverte. Ils l’ont fait pour Port-en-Truite, ça a largement épargné les civiles. Enfin, ne me demander pas ce qui passe dans la tête de ces eurysiens, heu, sans offense. » Il fit un petit signe de main à l’adresse d’une poignée de blancs rassemblés sur quelques fauteuils. Les rires aimables et les verres qu’on leva dans sa direction semblaient pour leur part confirmer qu’aucune offense n’avait été prise. Tout le monde dans le hall était globalement d’assez bonne humeur, ou faisait mine de l’être.

C’est que l’ambiance était bizarre, ces derniers jours. Aussi bizarre qu’elle pouvait l’être, dans une ville récemment conquise, une ville qui risquait bien de l’être à nouveau par le camp d’en-face. Une ville d’un pays en guerre, en somme, bordant le front, existant dans ces limbes à peine tolérables.

Pour le chargé de communication l’aspect bizarre venait sans doute du fait de se rapprocher à ce point de la capitale. C’était comme si tout le pays était prêt à tomber. D’un autre côté il restait beaucoup à faire, et le gros de l’armée clovanienne n’était pas encore entré en action. Contrairement à certain, il ne considérait pas que la guerre se terminerait bientôt.

Pour les journalistes, enfin, il s’agissait simplement de l’odeur de la guerre. Beaucoup d’entre eux avaient déjà fait le Varanya, la Kaulthie, certains avaient même documentés les dix mois d’invasion de la Communaterra par le Grand Kah. Alors ils connaissaient cette ambiance. Cet air lourd, statique, qui pesaient sur toute la ville et se métamorphosait, une fois dans les salons des grands hôtels et des clubs huppés, en tension lascive, la promesse de quelque chose, comme une opportunité de changement, ou une promesse de violence.

C’était leur cocaïne à eux, à cette grande famille des reporters de guerre, vrais croyants ou accros à l’adrénaline, cerveau cramé par l’ambition où le goût du riste. Ils étaient tous là, moins les morts, les retraités, moins ceux qui jugeaient le conflit pas assez chaud ou, au contraire, beaucoup trop hot. Plus quelques petits nouveaux qu’on avait immédiatement remarqués. Depuis trois jours que l’Agence Générale de Presse avait organisée ce point de rencontre, l’hôtel s’était transformé en gigantesque convention professionnelle/

Pour l’Armée Démocratique, en tout cas, c’était une aubaine. Les journalistes aimaient bien qu’on leur ouvre grandes les portes du pays. Ils venaient jouer leur indépendance, prétendre qu’ils ne représentaient que la presse, rien d’autre que la vérité, mais c’était un jeu de dupe et on savait que si la révolution leur proposait un trajet touristique, ils le suivraient avec grand plaisir. De toute façon il devait bien s’en trouver ici avec des sympathies révolutionnaires ou, à minima, opposés au précédent gouvernement. Quelques vrais de vrais de la liberté, qui acceptaient de croire que cette Armée Démocratique avait déjà donné quelques gages de son engagement, ou attendaient de voir si les seigneurs de guerre rouge seraient moins mauvais que leurs opposants oligarques.

On leur avait ouvert les portes dès la chute de Port-au-Truite, mais à l’époque le conflit était gelé, quelques-uns étaient venus documenter la crise humanitaire, la situation ethnique, la révolution lente dans les villes, rapide dans les campagnes. Beaucoup trouvaient ça ennuyant. Un conflit gelé en Afarée, rien de nouveau.

Maintenant c’était différent. Le sang avait coulé, et très récemment. L’odeur était fraîche, elle rameutait tous ces requins et ces coureurs d’information. On leur avait réservé une place de choix dans les grands hôtels que les Clovaniens avaient laissés dans leur fuite. Vue magnifique sur les plages du pays, pas trop lion du centre-ville où se trouvait l’administration provisoire du gouvernement, avec des officiers de communication du mouvement chargés de faciliter leur trajet dans la région, de leur transmettre des informations utiles, de les aider à trouver des guides, des traducteurs, du matériel. Bien entendu, quelques-uns les avaient accusés de vouloir fliquer la presse, mais à cheval donné on ne regarde pas les dents, et pas mal de publications avaient acceptés les largesses du mouvement révolutionnaire. Et pourquoi pas, après tout ? Si ces charmants afaréens prétendaient aimer la presse libre et indépendance, on ne pouvait pas leur reprocher.

Bien entendu ceux de l’Armée Démocratique qui avaient une formation politique – et ils étaient chaque jour un peu plus nombreux – faisaient la distinction entre les journaux détenus par quelques millionnaires voir milliardaire, par des capitaux anonymes, ou par leurs journalistes. Et beaucoup de journalistes savaient que les publications pour lesquelles ils capturaient le réel ne profitaient que d’un très faible crédit aux yeux des cadres du mouvement. Mais ça c’était de la politique, et le grand jeu consistait à faire comme si personne ici n’en faisait. On taisait le sujet, à moins de vouloir se lancer dans d’interminables débats, lesquels avaient au moins l’intérêt d’occuper les temps creux et les pauses. Le soir, aussi, on se laissait un peu aller et après quelques verres on s’amusait à imaginer l’avenir du pays. Ces discussions amusaient beaucoup les étrangers. Les chargés de communication de l’Armée Démocratique, eux, n’y prenaient jamais part.

L’un d’eux sourit à la jeune kah-tanaise qui lui avait adressé la parole. Elle photographiait pour une publication nazumis. Elle voulait surtout photographier les bâtiments abandonnés, les anciennes résidences principales ou secondaires, les richesses pillées et celles qui attendaient le retour de leurs propriétaires. Pas tout à fait une journaliste de guerre, ce qui la rendait immédiatement plus sympathique que la plupart de ses collègues. Elle s’était servi un verre de liqueur eurysienne et avait longuement tenue la jambe à quelques photoreporteurs aleuciens qu’elle avait déjà rencontré sur un autre point chaud avant d’enfin aller à la rencontre de l’officier.

« Et donc si ces civils veulent revenir habiter en ville…
- Ils pourront le faire. Tu pourras constater que la vie est normale, à Cap-Franc. Bon autant qu’elle peut l’être en temps de guerre.
- Ils reviendront sans doute plus tard, si le gouvernement lance une attaque pour reprendre le port mieux vaut ne pas être dans les parages.
- C’est vrai. » Il haussa les épaules, s’apprêtant à ajouter quelque chose, quand les lumières du grand hall d’hôtel s’éteignirent quelques secondes. Clic. Elles se rallumèrent, les unes après les autres. La nazumis porta une main à son menton.

« Les fameuses coupures de courant.
– Le réseau a été endommagé durant les combats. On a équipé les hôpitaux et les sites essentiels de générateurs. Les hôtels clovaniens en avaient déjà. » C’était la deuxième, aujourd’hui. Il lui sourit. « Tu es là depuis longtemps ?
– Hier j’ai dormi chez un type près du port, puis un contact de l’AGP m’a dit que vous aviez organisé un point d’accueil pour nous. J’ai pris deux trois photos puis je suis arrivé tout à l’heure.
– En fait c’est l’AGP qui a organisé tout ça, mais elle nous a autorisé à envoyer des gens comme moi. Des agents de liaison. Faut dire qu’on laisse ces hôtels fonctionner pour vous.
– Pas mal, » approuva-t-elle sans qu’il soit bien clair de ce que la remarque désignait. Elle le salua d’un signe et se leva, emportant son verre et s’approchant d’une bande d’eurysiens particulièrement excités. Ils parlaient en français, quoi qu’avec des accents témoignant d’origines diverses. L’un d’eux, crâne presque rasé, assez grand portant des vêtements ternes, était très agité.

« Ouais va y avoir une seconde bataille. Mais ensuite ? Y’a un monde où l’Armée Révolutionnaire se met en marche vers Sainte-Loublance.
– Je pense pas, » rétorqua un journaliste plus âgé, bronzé, un peu gras. « Le général veut sans doute éviter de se faire doubler par son propre mouvement, et le président a tout intérêt à ce que la capitale ne soit pas rasée. Ils trouveront une solution pacifique, ou bien ils vont à nouveau geler le front.
– Soit ça, soit les Clovaniens donnent tout ce qu’ils ont et la révolution commence à reculer,» avança la nazumi on s’installant à leurs côtés. Ils la saluèrent et elle leva son verre dans leur direction, avant de le vider d’une gorgée et de réorienter son attention vers le grand au crâné rasé. Ce dernier acquiesçait.

« Ouais, ouais. Possible. Pour le moment ça fait deux villes qu’ils prennent, et deux fois que le gouvernement et la Clovanie reculent. À ce rythme il va y avoir une bataille pour la capitale. Une bataille qu’ils peuvent gagner.
– Pardon, » interrompit la nazumi. « J’arrive en cours de route. C’est quoi le sujet ? »

Le vieux afficha un sourire ironique. L’autre hésita, puis la fixa d'un air grave.

« Flavier-Bolwou. Le mec a perdu le contrôle, il doit forcément en penser quelque chose, derrière toute la propagande. Je veux documenter ses derniers mots en tant que président »
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Le moucharabieh séparait un espace et formait un couloir de part et d'autre avec une élégance et une luxure singulière. De l'autre côté de ces magnifiques cloisons aux motifs Althaljirs, sculptées avec raffinement et patience, une lumière filtrait tantôt rouge, tantôt blanche. Les flashs de lumières ou les ondulations et vagues de spots donnaient une ambiance éthérée, presque fantasmagorique pour celles qui le traversaient. Long d'une vingtaine de mètres, il n'était parcouru que par une femme voilée escortée par des gardes du corps femmes et hommes dont les uniformes de l'Euyin, les services de renseignement de la Sororité, ne laissaient aucun doute quant à l'importance et l'éminence de cette présence.

De chaque côté, une musique Pharoise tonnait. Il n'y avait pas que la jeunesse Althajir qui dansait et il n'était pas anodin d'entrevoir d'autres générations se mêlait aux corps et euphories de la musique.
Le souffle des Sufayrs faisait son oeuvre et rafraîchissait naturellement l'immense pièce parcourue de multiples canaux parallèles dont l'eau s'écoulait à vive allure dans ce réseau d'aqueducs très Althaljir.

La femme voilée regarda sur sa gauche puis sa droite et ralentit un instant en distinguant les visages heureux de ces femmes qui dansaient, énivrées par cette insouciance et ce bonheur national, culturel et générationnel. La musique Pharoise donnait l'impulsion de ces corps qui laissaient libre cours à des expressions de mode ou à l'évacuation des tensions et frustrations d'un quotidien.
La gorge se noua tandis que la femme escortée essayait de résister à la vague d'émotions, mouillant les yeux, oppressant les sinus et une cage thoracique nerveusement comprimée.

Elle détacha son regard et furtivement regarda à droite des femmes et hommes assis sur de nombreux coussins sirotant le thé. Des hommes habillés tout de blanc versaient le thé de théières en argent finement travaillées. Debout, le thé se déversait du haut de leur bras tendus au dessus de la tête, laissant le thé couler en un long jet continu vers des tasses magnifiques où le thé bullait et crépitait sans éclabousser.

Ravaler, repousser l'émotion, elle n'y arrivait que très partiellement.
Enfin au bout du couloir, l'escorte ouvrit une ancienne porte bois cloutées aux motifs Ilâhmiques.
Au sein de cette nouvelle pièce, la musique s'estompa et lorsque la porte se ferma derrière le groupe, il n'y eût plus qu'un murmure ponctué de basses inébranlables.

Le salon cossu était assurément réservé à des rencontres privées. Seule la Sororité et la Maktaba y avaient accès à vrai dire. C'est entouré de la masse que se dissimule le mieux les réunions les plus privées.



"Cap Franc, confirma une héraldesse de l'Euyin.
La Maktaba a ordonné la levée de la réserve de la Force Matriarcale Ilâhmique. Il ne reste plus qu'à la Sororité de se prononcer."


Elles étaient cinq Soeurs, femmes entièrement ou partiellement voilées. Les innombrables femmes et hommes d'escorte dos au mur portaient sabres et pistolets et fusils traditionnels Althaljirs aux crosses inhabituellement ornés de nacre. Les masques, coiffes et colliers de bijoux d'argents et de pierres recouvraient presque entièrement les visages voilés des escortes, ne laissaient apparaître que des yeux vifs et des mains tantôt blanches ou tannées par le soleil. L'identité des membres de la Sororité et de ses services était rarement dévoilée.


La gorge encore nouée, la femme qui venait de rejoindre le groupe, prit la parole à son tour.



"Notre décision pourrait changer les Tamurt n Althalj pour des générations à venir."

Elle posa ses mots et reprit avec une voix tremblotante malgré sa réputation de fermeté et de rigueur.

"Elles ne peuvent pas... Elles doivent prendre en considération la nécessité de temporiser de prime abord."


Le silence emplit la salle dont le plafond haut permettait d'entrevoir une voûte en bois en spirale jusqu'à un plafond plongé dans la pénombre, un chef d'oeuvre historique méconnu du public.

Les Conservatrices favorisant un irrédentisme Althaljir et l'Althalj Alkabir faisaient face à des Eveillées à un interventionisme pan-Afaréen exacerbé par la création du Forum de Coopération d'Afarée du Nord et à une politique réussie d'intégration et de crédibilité au sein de la scène internationale.

Les Accords d'Icemlet n'avaient pas fait long feu et bien que les pouvoirs et influences Althaljirs s'en doutaient, la reprise des armes était perçue comme un camouflet au niveau de la Maktaba. L'ensemble des qaris avaient réagi à huit clos lors de leur invitation par la Sororité précédant l'interruption du cessez le feu.
Deux des qaris avaient mentionné une intervention armée immédiate. Et pour la première fois depuis une génération, des Soeurs s'étaient levées subitement et avec émotion afin de signifier leurs désaccords.
Les désaccords et contre-pouvoirs étant nombreux, un tel évènement était historique à bien des égards.
La héraldesse des Conservatrices avait demandé à la Sororité "une rigueur et rationalité impeccable face à cette gageure". Le silence de plomb n'omettait en rien la portée de l'insulte.



"Je vais parler à la Qari."


4051
Sainte-Loublance, février 2015

Le Sheikh Brahima s'était jusqu'alors contenté de régner sur son petit domaine. En tant que président de la mosquée Abou Kwanga à Sainte-Loublance, il dirigeait la prière du vendredi, les groupes d'étude du Coran, les actions associatives de la mosquée. Les cours d'arabe permettaient aux élèves de se familiariser avec la langue de l'islam autant qu'avec celle des pays de l'Afarée du Nord ; de ce fait, la mosquée Abou Kwanga faisait partie de réseaux islamiques implantés non seulement au Gondo, mais dans toute l'Afarée : Althaj, Banairah, Azur... cette proximité avec des oulémas et des sheikh de tout le continent lui donnait une stature internationale. Régulièrement, des visiteurs internationaux venaient séjourner à Sainte-Loublance dans le cadre de petits programmes d'échanges financés sur fonds privés ou par des fondations pieuses, afin d'encourager le partage entre membres de la Oumma.

Enseignant le fiqh malikite, le Sheikh Brahima était un imam assez classique. Comme il dirigeait l'une des plus grandes mosquées de la capitale, dans un pays divisé entre catholiques, musulmans, animistes et protestants évangéliques, cela lui donnait occasionnellement un rôle politique. Dans les années 2000, le maire et des députés étaient parfois venus lui rendre visite. Il entretenait avec eux des rapports cordiaux, mais ne se mêlait pas trop des affaires des politiciens. La République Libre et Démocratique du Gondo n'était pas un régime où s'engager pouvait n'avoir aucune conséquence matérielle néfaste, comme c'était le cas dans les "démocraties" du Nord. La société gondolaise était régie par des règles moins constitutionnelles que coutumières, et dans un créole de langage juridique et de préoccupations maraboutiques, bon gré mal gré, il devait veiller à sa mosquée.

Lorsque le Sheikh Bouemrane de la vénérable Mosquée Ibn Faruqi de Seylimsaray s'était adressé à lui, un matin de décembre, Brahima avait cru à un contact habituel pour organiser un échange d'étudiants ou un service quelconque. Ouvrant l'e-mail en prenant un thé noir dans le bureau de la mosquée, qui surplombait l'Avenue de la République pleine de la cacophonie du jour, il fut surpris par la teneur énigmatique des propos du Sheikh. On lui demandait de faire passer du matériel à une série de personnes désignées comme des élèves en cours de droit islamique à la médersa. Lisant cela, le vieux Gondolais fronça les sourcils.

Il avait déjà fait passer une carte de presse, à la demande d'une autre association azuréenne, à un jeune homme de Cap-Franc il y a quelques semaines. Il avait même fait office de concierge pour réceptionner un appareil photo neuf, destiné à ce jeune journaliste en herbe. Et puis, depuis la chute de Cap-Franc, les sollicitations de la part de l'Azur s'étaient multipliées. Il fallait garder tel paquet pour un ami du cousin du Sheikh Bouemrane, prêter de l'argent à tel ressortissant azuréen fraîchement débarqué en pleine guerre civile pour "visiter les provinces du nord"...

Patient mais scrupuleux, Brahima acceptait poliment les requêtes qu'on lui faisait. Il ne pouvait cependant s'empêcher de sentir monter en lui un doute. Un jour, il descendit à l'accueil et ordonna au secrétaire qu'on lui montre le paquet en question. Surpris, le sous-fifre s'était exécuté, montrant, à la stupéfaction des deux hommes, de faux passeports, et des téléphones munis d'une carte satellitaire.

Le Sheikh Brahima avait pris peur. La nuit venue, il s'était demandé s'il ne fallait pas, cette fois, en toucher deux mots à quelqu'un. A qui, cependant ? Il n'avait aucun contact avec la préfecture de police depuis le remplacement du titulaire de la fonction, deux mois auparavant, pour cause d'accointances avec certaines factions de l'opposition. Au Gondo, mieux valait ne pas lancer des accusations ou des plaintes en l'air ; elles se retournaient facilement contre vous. Mais que fallait-il faire alors ?

Ne vous inquiétez pas, disait un texto mystérieux reçu le lendemain. Nous nous occupons de tout. Continuez vos activités habituelles.

Le Sheikh Brahima écarquilla les yeux. S'habillant lentement, inquiet, il s'installa à son bureau comme chaque jour avec une appréhension non feinte. Le secrétaire tapa discrètement à sa porte vers onze heures. Les deux hommes, silencieux comme des chats, se retrouvèrent autour de l'écran d'un poste d'ordinateur qui tenait, sur un fichier tableur, les comptes budgétaires de la mosquée Abou Kwanga. Une page connectée au compte bancaire de la mosquée indiquait qu'un nouveau versement avait été réceptionné dans la nuit. Le montant criait ses neuf petits chiffres en francs gondolais. Silence, ordonna le Sheikh à son secrétaire.

Continuez vos activités habituelles.
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Coopération stratégique du pôle libertaire international.

C’était sous ce nom qui compensait son inélégance par sa clarté que les renseignements kah-tanais avaient rassemblés les efforts en Afarée occidentale, jugés plutôt prioritaires depuis l’échec de plusieurs opérations menées par les moyens autochtones de l’Armée Démocratique avec une participation minimale de leurs partenaires. On avait pas réussi à infiltrer les rangs de l’armée gouvernementale, on avait pas non-plus réussi à initier des mouvements de grève qui aurait, pourtant très utiles à la cause et à sa campagne de conquête.

Loin d’apporter le moindre crédit à la thèse de certains qui considéraient que "l’Afarée n’est pas encore prête" à exister par elle-même, on avait cependant dû faire le constat du manque d’expertise des réseaux clandestins et d’intelligence de l’Armée Démocratique. Un manque que quatre années d’expertise et d’importants apports financiers et matériels suffisaient à peine à combler et qui imposait aux kah-tanais le constat suivant : il allait être temps d’investir plus officiellement le territoire.

C’est que contrairement à certaines idées reçues, l’implication de l’Union dans le territoire n’était pas un projet mené par son Commissariat Suppléant à la Sûreté, ou "cabinet noir". Le cabinet n’avait de toute façon plus les moyens d’initier et guider la politique interventionniste de l’Union. Plus depuis que sa commissaire, la citoyenne Styx Notario, avait fait l’objet d’une enquête inquisitoriale ayant suffisamment inquiété la Convention pour la pousser à réformer l’ensemble du fonctionnement des services secrets. Leur indépendance et leur capacité à agir sans l’aval des comités était désormais limité. Non. Les kah-tanais étaient présents au Gondo sur une demande des volontaires internationaux, c’est-à-dire des brigades, c’est-à-dire d’une des briques élémentaires de leur armée. La coopération des renseignements militaires et civils s’était ensuite organisée de façon très progressive.

Pour être parfaitement honnête, on avait à ce titre traité le Gondo comme un véritable laboratoire expérimental. Même le plus sincère et zélé des brigadiers devait l’admettre : ces guerres civiles éraient autant d’environnement contrôlé où il devenait possible de préparer le Grand Soir, ou au moins ses modalités pratiques concrètes. Le cabinet noir avait donc saisi l’instant, et au fur et à mesure que le nord du pays se reconstruisait en profitant de l’accalmie permise par le cessez-le-feu, les espions kah-tanais s’étaient répandus dans la région à grand renfort d’intelligence technique et humaine. Mise sur écoutes des téléphones gouvernementaux, photos satellites et aériennes, création de contacts divers – vrais croyant dans la cause, officiels plus ou moins corrompus, agents doubles dont la trahison attendue faisait un excellent vecteur de désinformation, etc. On avait appris, très progressivement, à appréhender le terrain gondolais et à le préparer aux besoins stratégiques de l’Union.

C’était aussi pour ça que, lorsque la guerre avait repris, on avait décidé d’impliquer deux jeunes services secrets, aux fondations encore balbutiantes mais portant en eux toutes les qualités que l’Union attendait de ses partenaires : les services de renseignement des Communes Unies du Paltoterra Oriental et de la Mährenie étaient ainsi entrés dans la danse, à l’invitation du cabinet noir.

Ces deux organisations manquaient encore d’expérience opérationnelle, et il n’aurait pas été une exagération de dire qu’elles étaient au fond deux excroissances des renseignements kah-tanais : construites sur le même modèle, soit après des guerres de conquête révolutionnaire visant des pays dont l’administration, par son fanatisme, était impropre à toute récupération par les révolutionnaires, elles travaillaient selon des méthodes et avec du matériel kah-tanais. Leur champ d’opération, cependant, était à priori plutôt limité à la contre-intelligence et aux opérations d’influences régionales. Les faire traverser la moitié du globe pour intervenir dans un pays en guerre civile représentait une nouveauté à laquelle peu d’agent étaient réellement préparés, à l’exception d’une poignée de commandos formés au Grand Kah.

Maintenant, avait écrit la citoyenne Styx dans une note interne du commissariat, il faut simplement faire remarquer sur les moyens limités du Suppléant à la Sûreté nous imposaient de faire des choix entre les différents flashpoint où nous avons décidé d’établir une présence oppérationnelle. La participation active de nos partenaires internationaux permettrait un apport humain et financier qui pourrait à terme alléger la charge de nos propres panopticons et assurer une répartition plus équilibrée de nos moyens. Alternativement, les panopticons alliés pourraient servir de force suppléante essentielle à la bonne réalisation de nos objectifs stratégiques dans des régions où nos moyens seuls se sont révélés insuffisants.

C’était ce second point qui avait manifestement été retenu. Ainsi, comme nous l’avions dit, les moyens seuls de l’Armée Démocratique s’étaient avérés insuffisants pour mener à bien les actions clandestines jugées utiles à la réalisation de la révolution au Gondo. Il avait donc été décidé de faire pression sur la Clovanie et le Gondo avec tout ce que l’Union comptait de moyen et de partenaires, et le remarquable flot d’espion déployé dans le pays en l’espace de quelques mois, le tout sous la tutelle éveillée d’un commissariat fort d’un siècle d’espionnage et d’action direct, s’était fait avec l’objectif assumé d’harceler les forces ennemies sous les opérations spéciales. Influence politique, corruption, assassinats, on voulait faire comprendre aux oligarques et à leurs soutiens étrangers qu’avec ou sans Armée Démocratique, ils paieraient cher le prix imposé à la population gondolaise, que l’on pouvait faire de leur existence un enfer, que chaque région finirait, inévitablement, par se construire en démocratie véritable, ou à tomber sous le joug chaotique d’un des services secrets les plus spécialisés de la planète.

C’était aussi à cette fin que l’on avait créé plusieurs antennes de ce "Pôle libertaire international" au Gondo même : on ne pouvait pas tout diriger depuis l’étranger. C’était donc autant de sociétés fantômes, de locaux réhabilités, de vieux bâtiments saisis et confiés à des structures difficiles à tracer qui, fleurissant à travers le pays, établissaient par la même le maillage compact des services de renseignement kah-tanais, mährenien et paltoterran. Bien entendu la paranoïa était de mise et chacune de ces antennes était dotée de protocoles d’évacuation et de stérilisation – c’était ainsi que l’on désignait, dans le langage du cabinet noir, l’effacement de preuves. Le but était moins de rendre la présence de ces services indétectable, qu’à rendre leur activité intraçable. Le secret était une arme utile mais, au cas échéant, la peur pouvait la remplacer, quoi que nécessitant d’autres stratégies pour être réellement utiles.

Un autre point important était le caractère ethnique des agents de terrain. Si une part conséquente d’entre-eux étaient directement issus des rangs de l’Armée Démocratique, ce qui facilitait tout le travail des agences sur place, d’autres cadres et techniciens venaient d’Eurysie et du Paltoterra, et seul le Grand Kah, immense pays d’immigration, avait en son sein une diaspora gondolais suffisamment importante pour fournir quelques agents à ses renseignements. C’était donc ainsi qu’on procédait, de toute façon la donnée ethnique n’avait qu’une influence sur la légende construite pour ces différents agents et, du reste, les aspects les plus opérationnels pouvaient largement être gérés par les recrues issues des rangs de l’Armée Démocratique.

Dans l’ensemble, le Gondo était un petit pays mais, depuis quelques mois, il était peut-être celui où s'agitaient le plus d’agents de renseignement.
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Dans la plus grande base militaire aérienne de l’armée antérienne à New Maï, au plein centre de la Fédération centrale démocratique d’Antegrad, un mouvement inhabituel avait lieu et les habitants de la ville l’avaient bien remarqué. En même temps, ce n’est pas tous les jours qu’il y a, dans une base militaire, quatre avions de transport tactique, ce qui ne passait pas inaperçu. Le ministère de l’Armée et plus de 3 000 hommes étaient également présents afin de tout préparer pour l’intervention militaire du pays en République démocratique libre du Gondo, la première depuis 31 ans. La dernière intervention militaire du pays ayant eu lieu en 1981, cela rendait les soldats antériens euphoriques. Les dizaines d’exercices militaires qu’ils ont vécus pendant plus d’un an et demi, et surtout ceux de grande ampleur comme celui du 28/10/2014, les avaient bien préparés pour cela. Mais 31 ans sans se battre face à de réels ennemis avaient tout de même affaibli les soldats, car, au Gondo, les rebelles ne sont pas là pour rigoler. Ils sont très expérimentés face à des soldats ennemis et connaissent mieux le territoire. C’est pour cela que beaucoup de stratèges et beaucoup d’entraîneurs militaires étaient présents, afin de préparer le plus possible les 700 soldats qui seront envoyés en premier temps sur le terrain pour voir la situation et commencer à épauler les militaires gondolais dans la récupération de Cap-Franc. 700 soldats c'est bien trop peu et le ministère de l'armée le sais, plus de soldats antériens seront envoyés plus tard, mais le gouvernement antérien préfère commencer doucement afin d'analysé la situation tranquillement et voir de quoi sont capable les rebelles et les soldats anteriens sur le terrain.

Les soldats étudient pendant des heures plusieurs plans satellites de la ville de Cap-Franc et de ses alentours. Ils prenaient leur tâche très au sérieux et apprenaient les phrases les plus importantes à connaitre en gomdoua au cas où. Pendant que les soldats se préparent, l’artillerie antérienne et les véhicules sont préparés et sont embarqués dans les avions de transport tactique. Malgré que le gouvernement de la République démocratique libre du Gondo ait donné son feu vert pour une intervention de la fédération, le gouvernement antérien ne sait pas s’il doit envoyer beaucoup ou peu de matériel, surtout que, dans certaines zones du pays, il est difficile d’envoyer des véhicules militaires. Ils décident alors d’embarquer :
-700 armes légères d’infanterie niveau 11
-50 mitrailleuses lourdes niveau 7
-10 mortiers tractés niveau 2
-1 canon tracté niveau 5 (qui sera probablement inutilisé)
-10 transports de troupes blindés niveau 5
-10 véhicules de combat d’infanterie niveau 3
-3 Chars léger niveau 4
-3 camions de transport niveau 5
-2 camions-citernes niveau 2
-3 hélicoptères de transport moyen niveau 2 (qui arriveront à part)

Tout cela ne rentrera pas dans les quatre avions de transport tactique niveau 1. C’est pour cela qu’il y aura beaucoup d’allers-retours entre la fédération et la république. Environ dix hommes supplémentaires seront envoyés afin de former les soldats gondolais à l’utilisation des véhicules antériens s’ils doivent les utiliser.

Le jour J, 400 soldats antériens sur les 700 embarquent en premier lieu dans les avions de transport tactique. Les 300 autres soldats arriveront plus tard, faute de place. Les avions atterrissent à l’endroit où les soldats de la République démocratique libre du Gondo attendent. Le général responsable de l’intervention militaire de l’Antegrad au Gondo, Youssaf Benkali, salua son homologue gondolais. Une fois que les 700 soldats antériens étaient présents, Youssaf Benkali leur fit un bref résumé, leur expliquant que leur mission principale était de récupérer la ville de Cap-Franc, prise par les rebelles.

Afin de fluidifier les mouvements sur le terrain, le ministère de l’Armée a organisé l’intervention de cette façon : le général, à savoir ici Youssaf Benkali, organise le gros du plan, s’occupe de l’organisation du matériel militaire et est responsable de toute l’activité de ses soldats. Ensuite, il y a les chefs de division, qui sont entre 50 et 70, dirigeant chacun entre 10 et 30 soldats afin de rendre fluides toutes les communications pour une intervention rapide. Et il y a les militaires, qui doivent se fier aux chefs de division et au général.

Maintenant, les militaires antériens doivent s’entraîner sur ce terrain très différent de celui de la fédération, malgré leur proximité, afin d’être prêts au moment venu, pendant que le général Youssaf Benkali et ses chefs de division analysent le terrain afin de développer une stratégie pour repousser les rebelles hors de Cap-Franc.

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Image prise par un soldats anterien (Non médiatisé)
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Le général responsable de l’intervention militaire de l’Antegrad au Gondo, Youssaf Benkali, après trois jours passés à analyser la situation au Gondo, à consulter les différents documents militaires et à examiner le siège de Cap-Franc par les rebelles communistes, remarqua qu’il avait grandement sous-estimé l’ennemi et surtout son équipement. Il constata que les rebelles avaient établi des fortifications sur les principaux axes de transport de Cap-Franc. L’avantage pour l’armée antérienne reste l’accessibilité de la ville, qui pourra rapidement être atteinte par les véhicules de l’armée antérienne mais les barrages complique la situation.
Une stratégie commence à se dessiner dans l’esprit du jeune général, mais pour la mettre en œuvre, il aura besoin de bien plus de matériel et de soldats. Il communique alors avec le ministère de l’Armée de la fédération centrale démocratique d'Antegrad.

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

Le général Youssaf Benkali sait qu’il doit prendre en compte de nombreux facteurs importants afin de reprendre Cap-Franc aux communistes, la prise de la ville ayant démoralisé une grande partie des troupes gondolaises. Tenter de libérer la ville seul serait extrêmement compliqué et coûteux. Il aimerait établir sa stratégie avec l’aide des forces gondolaises et clovaniennes, mais si cela n’est pas possible, il devra faire sans.

Au file des documents et informations lu il à pu établir un début d'opération mais qu'il doit tout de même continué à développé. Une fois terminé il devras l'envoyé au gouvernement du Gondo qui pourras ou non validé l'opération.

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

image
Militaires anteriens débarquant du matériel militaire
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Les derniers Justes de Cap-Franc
mon image ici

Opération de repérage visant les communistes de Cap-Franc

Pays infiltrant : Clovanie
Pays infiltré : Armée Démocratique et Brigades Internationales
Type d’opération : Opération de repérage


Province cible : #32057

RECONTEXTUALISATION :

La prise de Cap-Franc ayant eu lieu il y a quelques semaines, la ville côtière a été le sujet de grands mouvements de population. Dans ces marées humaines dont la ville occidentale du Gondo a été le sujet, et alors que les communistes prenaient leurs marques dans la ville, certains envoyés de l'Armée Impériale, fidèles du gouvernement républicain, sont restés dans la ville, munis de téléphones portables et d'appareils de télécommunication pour communiquer avec l'état-major clovanien.


Cette opération se repose sur plusieurs forces et éléments concrets :
  • Une longue occupation de la ville de Cap-Franc par l'Armée Impériale (2010-2015) et les forces républicaines qui leur ont permis de s'assurer un bon rapport avec la population.

  • Une connaissance précise de la ville par l'Armée Impériale (lieux stratégiques, bâtiments officiels, principales voies de communication, ...).

  • Une désordre urbain occasionné par les mouvements de population, la bataille de Cap-Franc, et la phase d'adaptation au terrain par l'Armée Démocratique, ce qui permet un affaiblissement de la vigilance de cette dernière.

  • La discrétion des moyens employés : de simples civils qui constatent les mouvements de l'Armée Démocratique et ses lieux de ralliement, et les transmettent par téléphone à l'Armée Impériale.

Beaucoup de voyants sont donc au vert pour agir au Gondo.


OBJECTIFS DE L’OPERATION



Réussite majeure :
  • L'état-major clovanien parvient à connaître les quartiers généraux de l'Armée Démocratique et des divers communistes de Cap-Franc, la fréquence de leurs patrouilles, leur localisation, leurs moyens, les actions qu'ils opèrent dans la ville et qu'ils prévoient d'accomplir, ceci en vue d'établir un plan de reprise efficace et rapide de la ville.


Réussite mineure :
  • L'état-major clovanien parvient à connaître la localisation des quartiers généraux de l'Armée Démocratique, ainsi qu'une idée approximative de leurs moyens, nombre, et mouvements à Cap-Franc.


Echec mineur :
  • Aucune information concrète ne parvient à l'Armée Impériale.


Echec majeur :
  • Les informations qui parviennent à l'Armée Impériale sont erronées.


LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPERATION


Plusieurs limites et contraintes sont à prendre en compte dans l’arbitrage de l’opération :

  • La panique des civils qui peut empêcher un soutien clair et durable de la part des civils missionnés pour transmettre les informations.

  • Les diverses politiques mises en place sur les civils par les communistes et qui pourraient les dissuader de transmettre des informations à l'Armée Impériale ou affaiblir leur soutien à cette dernière.


Moyens engagés :
L'Armée Impériale envoie des civils prendre contact avec d'autres civils fiables de Cap-Franc, empruntant les routes de migrants. À ces civils est promise une grosse rétribution monétaire en échange d'informations sur la localisation, les mouvements et les entreprises des communistes dans la ville. Pour cela, des téléphones sont donnés aux civils. Ils observent et prennent en filature les soldats communistes pour connaître leurs points de ralliement, les endroits où ils dorment, mangent et s'entraînent. Ils indiquent aussi les endroits de la ville les plus sujets aux patrouilles : ce sont sûrement dans ces quartiers que se trouvent les points de commandement des communistes. Les informations sont transmises par téléphone grâce à un code secret fourni par l'Armée Impériale. Une fois engagés, les indicateurs ne se rencontrent plus, ne se réunissent pas, afin de ne laisser aucun indice aux autorités communistes.
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Le général chargé de l’intervention militaire de l’Antegrad au Gondo, Youssaf Benkali, était trop absorbé par la préparation d’un plan stratégique pour prendre le temps de lire les messages envoyés par le gouvernement antérien. Le dernier en date portait sur l’organisation d’une future rencontre avec les représentants du Gondo et de la Clovanie. Cependant, lors de la pause de midi, son assistant lui apporta son journal en urgence.

"Mon générale! Mon générale! regardé sa"
Il s'agissait du dernier numéro du journal anterien "Le Draim", il l'attrapa sans dire un mots et lis le titre

La guerre au porte de la fédération centrale démocratique d'Antegrad.
Le journal en question:Draim a écrit :

Le Draim



La guerre au porte de la fédération centrale démocratique d'Antegrad.

Dans un communiqué de presse, le récent allié de la Fédération, la République démocratique libre du Gondo, a annoncé qu’après que le gouvernement de la République d’Ouwanlinda a envoyé une machette en guise de déclaration de guerre, le Gondo a accusé réception de ce geste en proclamant officiellement la guerre contre Ouwanlinda.

La Fédération centrale démocratique d’Antegrad a accusé le gouvernement, et plus précisément le dirigeant de la République d’Ouwanlinda, d’ingérence et de déclaration de guerre injustifiée. En réponse, l’ambassadeur de la République d’Ouwanlinda a été convoqué au Palais suprême par Ismael Idi Amar, le chef suprême de la Fédération centrale démocratique d’Antegrad.

Le ministère de l’Armée a annoncé l’envoi d’un navire militaire pour intimider la République d’Ouwanlinda. En outre, il a confirmé que des troupes et du matériel militaire antérien étaient déjà déployés sur le sol gondolais afin d’aider "nos frères", comme les a qualifiés le ministre, face aux rebelles. En réponse à la déclaration de guerre d’Ouwanlinda contre le Gondo, le ministère a également officialisé l’envoi de renforts supplémentaires en hommes et en matériel militaire. Par ailleurs, le ministère de l’Économie de la Fédération a imposé des sanctions économiques sévères à l’encontre de la République d’Ouwanlinda. Tous les produits en provenance d’Ouwanlinda seront désormais soumis à une taxe supplémentaire de 45 %. De son côté, le ministère des Eaux et des Zones économiques exclusives a instauré un contrôle strict sur tous les navires commerciaux ouwanlindais transitant par la pointe sud du continent.

Enfin, le ministère de l’Armée n’exclut pas de potentielles actions militaires directes contre la République d’Ouwanlinda si celle-ci "dépasse les bornes".
Nous vous tiendrons informés des développements de cette situation.

Paniqué, il retourna en urgence dans son bureau et ouvrit son ordinateur pour lire les messages envoyés par le gouvernement antérien. Ceux-ci expliquaient les mesures prises par le gouvernement ainsi que les soldats et le matériel militaire supplémentaire qui lui seraient envoyés :

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

Youssaf se dit alors, après avoir fait le deuil de son premier plan d’opération, qu’il allait tenter de se coordonner au maximum avec les Clovaniens et les Gondolais. Cet envoi de matériel l’oblige à tout réorganiser mais cela le rend heureux car il pourras se donné à font sur la récupération de Cap-Franc. Il se le promet : le plan de l’opération sera prêt et parfait au moment venu.
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Mai 2015 - Gondo

Opération I : #Libération

Illustration
Meme random pouvant être vu sur les réseaux sociaux gondolais.


Catégorie de l'opération : Propagande idéologique
Coût de l'Opération : 10 000 points d'influence
Taux réussite de base : 60 %.

Liste et explication des bonus et des malus :

Généralités :
  • Échelle des jets de dé : 0 est considéré comme un échec majeur et 100 est considéré comme une réussite majeure.

  • Bonus :
    • 8 %. L'utilisation de moyens de sécurité comme les VPN est d'une grande utilité. En outre, bien que les VPN ne soient pas infaillibles, le Gondo n'a pas les ressources ni la technologie pour y faire face. De plus, aucun RP n'existe sur la détection et le blocage d'une connexion VPN, si le pays a une telle technologie.
    • 3 %.. Les zones touchées sont celles utilisant le plus Internet, mais cela n'enlève pas les autres contraintes.

    Malus :
    • 10 %. La population qui a accès à Internet est seulement de 20 % et environ 10 % de la population a accès aux réseaux sociaux. Cela réduit l'efficacité d'un potentiel bouche-à-oreille.

    • 5 %. Les médias sont pour la plupart contrôlés par l'État ou de puissants oligarques, ce qui réduit le risque d'une reprise de la propagande kah-tanaise réalisée.

    • 3 %. Possibilité de censure de la part du gouvernement et possibilité de coupure d'internet.




    Réussite majeure :
    La campagne atteint une viralité importante, modifiant significativement les perceptions en faveur de l’AD parmi la population urbaine, avec des manifestations spontanées et une mobilisation active de nouveaux partisans en ligne.


    Réussite mineure :
    L’AD gagne une audience croissante sur les réseaux sociaux et parvient à neutraliser une partie des messages de propagande clovaniens sans provoquer de réaction de masse immédiate.


    Échec mineur :
    La campagne n’atteint pas son audience cible et reste un effort numérique limité, avec une influence marginale sur les débats publics.


    Échec majeur :
    La campagne est compromise par une contre-opération des forces clovaniennes, qui expose la manipulation et discrédite l’AD auprès de la population. De plus les autorités du Gondo verront que la Mâhnérie et la Communes unies du Paltoterra Oriental ont aidé le Grand-Kah dans l'opération. La présence d'usines culturelles de ces nations sur la province explique cela.

    Étant donné le précédent échec, lui aussi majeur, et celui-ci, la population devient hostile aux troupes des Brigades Internationales et de l'Armée Démocratique. Cette hostilité se traduira, en fonction du contexte, par des malus en cas de conflit armé et pour de prochaines opérations clandestines, là encore en fonction du contexte.


    Jet de dé : 9

    Réussite majeure : de 94 à 100
    Réussite mineure : de 86 à 93
    Échec mineur : de 43 à 85
    Échec majeur : de 1 à 42


    Mai 2015 - Gondo

    Opération II : Nous savons ce que vous faites

    Illustration


    Catégorie de l'opération : Récolte d'information sensibles et similaires à une infiltration de troupe. Ici les troupes étant les agents étrangers.
    Coût de l'Opération : 10 000 points d'influence
    Taux réussite de base : 40 %

    Liste et explication des bonus et des malus :

    Généralités :
  • Échelle des jets de dé : 0 est considéré comme un échec majeur et 100 est considéré comme une réussite majeure.

  • Pourcentage de la population ayant fui Cap-Franc pour rejoindre la capitale : 27 %. Jet de dé à 42 %. Soit 42 % qui ont fui Cap Franc durant les combats. Ils ont pu retourner chez eux, etc. Faite des RPs là-dessus et amusez-vous.

  • Bonus :
    • 10 %. Le nombre d'habitants de Cap-Franc émigrant temporairement ou non dans la capitale est relativement élevé, ce qui fait que les contrôles et la gestion du flux migratoire ne sont pas grandement efficaces pour réaliser un filtrage adéquat.

    • 6 %. Les six pourcents sont dus aux méthodes utilisées, qui me semblent cohérentes avec les objectifs de l'opération, mais aussi dus au contexte du Gondo. La corruption étant présente au sein du Gondo, son évocation fait augmenter le bonus de manière conséquente.

    • 2 %. Divers Rps cohérents.


    Malus :
    • 4 %. L'inimitié de la population durcit la dureté de se faire des contacts parmi les commerçants et fonctionnaires sympathisants ou corruptible pour les agents participant à l'opération.


    Réussite majeure :
    Les agents infiltrés parviennent à établir un réseau étendu et opérationnel, fournissant régulièrement des informations critiques sur les déplacements des cadres ennemis, permettant de planifier des opérations ciblées et efficaces.


    Réussite mineure :
    Un réseau est établi, mais il reste limité à quelques secteurs de la capitale. Les informations obtenues sont utiles mais incomplètes.


    Échec mineur :
    Les agents infiltrés peinent à se faire une place parmi les réfugiés ou à s’approcher des cibles. L’opération produit peu de résultats concrets.


    Échec majeur :
    Les espions sont identifiés par les services de contre-espionnage clovaniens ou gondolais, compromettant l’ensemble de l’opération et entraînant une répression contre les réfugiés suspectés.


    Jet de dé : 56

    Réussite majeure : de 85 à 100
    Réussite mineure : de 68 à 84
    Échec mineur : de 33 à 67
    Échec majeur : de 1 à 32


    Mai 2015 - Gondo

    Opération III : Séisme froid

    Illustration


    Catégorie de l'opération : Assassinats
    Coût de l'Opération : 50 000 points d'influence, peut-être plus vu qu'il s'agit de plusieurs assassinats à voir.
    Taux réussite de base : 30 %

    Liste et explication des bonus et des malus :

    Généralités :
  • Échelle des jets de dé : 0 est considéré comme un échec majeur et 100 est considéré comme une réussite majeure.

  • Bonus :
    • 12 %. La victoire obtenue à Cap-France, une victoire éclatante sans perte importante pour l'Armée démocratique, a frappé les esprits, ce qui a pu déstabiliser en partie l'organisation de l'Armée impériale. Cette déstabilisation s'est sûrement accompagnée d'une baisse du moral général, y compris chez les cadres et les officiers de l'Armée impériale.

    Malus :
    • -2 %. La coordination semble primordiale dans cette opération, afin d'éviter que les cadres de l'armée ennemie s'adaptent face à la menace. Ainsi, les frappes et des opérations, quelles que soient la nature des frappes et des opérations, doivent être faites dans un délai resserré. Ce délai peut être allongé, mais aura des conséquences pouvant être néfastes sur l'efficacité de l'opération.


    Réussite majeure :
    Plusieurs cadres importants du gouvernement et de l’Armée Impériale sont éliminées avec succès. La confusion règne dans les rangs ennemis, affaiblissant leur capacité à organiser une défense coordonnée lors de l’offensive de l’AD.


    Réussite mineure :
    Un nombre limité de cadres sont neutralisés, mais les cibles atteintes perturbent notablement certaines opérations militaires ou administratives critiques. Cela amènera à des bonus lors des prochaines opérations militaires.


    Échec mineur :
    Les agents infiltrés échouent à neutraliser leurs cibles ou à infliger des dommages significatifs, mais parviennent à rester discrets.


    Échec majeur :
    L’opération est compromise. Les agents sont identifiés, capturés ou tués, ce qui conduit à une répression accrue contre les réseaux de l’AD et les réfugiés soupçonnés.


    Jet de dé : 85.

    Réussite majeure : de 91 à 100
    Réussite mineure : de 82 à 91
    Échec mineur : de 42 à 81
    Échec majeur : de 1 à 41
    1118
    Le général Youssaf Benkali revint de la rencontre bien plus tôt que prévu et convoqua les chefs de division pour leur annoncer que la Fédération Centrale Démocratique d’Antegrad se retirait du conflit gondolais. Cette décision visait à éviter une aggravation de la situation et à privilégier le bien-être de la population gondolaise.

    Malgré les longues préparations des soldats, la décision avait été prise : ils ne participeraient pas à la récupération de Cap-Franc. Tout le matériel militaire antérien déjà sur place serait rapatrié dans la fédération. Les soldats présents sur le terrain seraient les derniers à partir et recevraient une augmentation de salaire de 45 % en guise de compensation.

    Le matériel militaire serait retourné à la fédération de la même manière qu'il avait été acheminé, marquant ainsi la fin de l'implication dans ce conflit. La priorité serait désormais donnée à la réinstauration des accords d’Icalmet.

    Le général, pour sa part, quitta le Gondo médusé par cette décision. Cependant, dans la fédération, il commença à être perçu à tort comme celui qui à privatisé la paix plutôt que la guerre.

    Cependant la fédération maintient ses sanction envers l'Ouwanlinda.

    image
    Photo prise par une équipe de journaliste du générale Youssaf Benkali
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    Un nouveau Gondo s'organise

    Le Communalisme Révolutionnaire le plus Orthodoxe – celui apparut au courant des années vingt lors de la seconde grande vague d’agitation décoloniale – s’opposait au moins en principe au concept de Héros. Si le premier communalisme, celui de la Révolution de 1780, s’était créé un imposant panthéon de héros, guides moraux et ténors de l’agitation par le prisme desquels on comprend encore très largement l’Histoire de ces évènements, c’est que le peuple et les minorités vivaient dans un tel état de pauvreté qu’il était improbable de les voir atteindre les positions leur donnant une influence sur ces évènements. Improbable mais pas impossible et à vrai dire un certain nombre de figures populaires, véritablement populaires, émergèrent à l’occasion de cette révolution séminale. Plus tard, on inventa le concept de parti politique, et détermina que le rôle de ces derniers était d’éduquer les populations – afin de les émanciper et de leur donner les armes intellectuelles de leurs revendications – et de les sociabiliser. Les héros, dans leur rôle de guides, de médiateurs et de capitaines révérés, devinrent alors trop encombrants dès-lors qu’ils tentaient de s’ériger en incarnation du peuple plutôt qu’en représentants.

    Maintenant, si le Communalisme Révolutionnaire le plus Orthodoxe était peut-être sa forme la plus virulente, elle n’était pas la plus majoritaire. Pas même au Grand Kah, ou sa faible popularité (en proportion) était mitigée par la forte population du pays : là-bas, dix pourcents d’opinion favorable voulait tout de même dire six ou sept millions d’âme pour. Elle avait quoi qu’il en soit appris à faire avec les autres sensibilités communalistes, démocrates, socialistes et anarchistes, et avait compris, un peu à son corps défendant il est vrai, qu’il fallait parfois oublier les principes et les grands dogmes et se concentrer sur l’efficacité. Un petit sacrifice que l’on faisait à l’accomplissement de la lutte. Les kah-tanais, de toute façon, n’étaient pas exactement des paladins. Leur foi en l’avenir se voulait pratique, et leurs ambitions révolutionnaires se mettait en pratique avec autant de bon sens que possible : on ne fait pas boire l’âme qui n’a pas soif, dit-on, eh bien soit. Il faudrait commencer par l’assoiffer.

    Cette espèce de cynisme était peut-être la raison pour laquelle le Grand Kah tenait encore. Pour laquelle sa révolution n’avait pas consumée le monde dans une de ces hypothétiques grande guerre que les experts et spéculateurs de tout bord craignaient périodiquement de voir apparaître. Peut-être qu’au contraire, ce cynisme était la raison pour laquelle des pans entiers du monde vivaient encore sous l’oppression capitaliste. C’était l’opinion Loduarienne, c’était aussi celle de la Communaterra, pour les résultats que l’on connaît.

    Les cadres de l’Armée Démocratique n’étaient pas non-plus tenus à une orthodoxie idéologique particulière, et malgré les efforts importants du mouvement pour se fonder en parti de masse et d’avant-garde, il semblait évident que ses membres venaient d’horizons idéologiques différents et que la fin même du capitalisme n’était pas la principale priorité de plusieurs d’entre eux. On pouvait cependant faire passer la pilule en l’intégrant par étape dans la construction de la démocratie. Les syndicats, les coopératives, les chambres locales, tous ces éléments visaient à créer des contre-pouvoirs, ériger une démocratie résiliente qui, cette fois, ne pourrait pas être usurpée par une minorité ethnique ou économique. Chaque pas vers le socialisme était avant tout un pas vers une république conçue pour résister au mal qui avait rongé ses prédécesseurs.

    Quoi qu’il en soit, la Révolution avait besoin d’un spin positif, et pour ça on avait mis les meilleurs conseillés et spécialistes en communication de l’Union à son service. Et ceux-là avaient déclaré, au grand damne des communalistes révolutionnaires les plus orthodoxes, qu’il allait falloir mettre l’accent sur des héros.

    Bien entendu dans un contexte de guerre civile, le mot prenait un sens tout particulier et on pourrait penser qu’ils voulaient mettre en avant les vertus viriles et le courage de quelques guérilleros plus grand que nature, des espèces d’hommes (et femmes) d’action écrasant le Clovanien sans difficulté, menant la plus juste des luttes de la plus juste des manières, quelques soldats hautement décorés, présentant bien et gentils avec les enfants et les animaux, peut-être. Sauf qu’on se projetait dans l’avenir, et que l’Armée Démocratique avait moins de mal à garnir les rangs de son organisation militaire qu’à établir pour de bon ses institutions. Il fallait donc des héros communs, qui feraient moins office de symbole unificateur pour la nation – on se méfiait de toute façon des symboles – que d’exemples à suivre. Des héros desquels on s’autorisait à penser "S’ils peuvent y arriver, moi aussi". On en avait déjà quelques-uns sous les bras, facilement accessibles et exploitables par les chaînes de télévision et de radio du pays. Paysan ayant réussi à s’implanter dans une ancienne friche, jeunes gens tout juste sortit d’université partant monter une école communale dans les régions agraires, vieux chef traditionnel acceptant – et prenant à sa charge ! – l’organisation d’un temple multiconfessionnel en plein territoire ethnique. Il fallait donner des exemples précis et parlant de l’amélioration de la situation sur le territoire de l’Armée Démocratique. Avec un brin charmant d’idéalisme, l’une des responsables de la communication du mouvement déclara qu’il fallait maintenant rendre "la réalité palpable pour le gondolais de la rue". En d’autres termes, les apports du communalisme se feraient ressentir, mais ses aspects véritablement heureux demandaient une part de conscientisation pour être pleinement appréciés. Il fallait donner l’impression d’un pays qui allait de mieux en mieux, et qui commençait à bâtir quelque chose. Pas des hôtels de luxe, pas des emplois qui ne changeaient rien à l’état des routes, à la qualité des biens ou à la corruption endémique. Quelque chose qui parlait aux gens, qui leur apportait une forme immédiate ou latente de plaisir. Les jardins communs, les évènements culturels et publics, les nouvelles administrations étroitement surveillées. On essayait notamment d’éliminer la corruption – très profondément enracinée dans les cultures locales – en rendant l’argent moins essentiel à la survie dans le territoire ; et en donnant un maximum de sens possible aux métiers de chacun. Si quelqu’un appréciait sincèrement son métier, éprouvait une forme de fidélité sinon à son poste, au moins pour l’institution dans laquelle il servait, si ce même individu pouvait mener une vie relativement confortable, alors il serait moins tenté de profiter de sa position au détriment d’autrui. Il fallait donc dynamiser les fonctions publiques et coopératives. Créer des cultures institutionnelles, des évènements communs, des formations, ainsi de suite.

    Au final on en revenait à la question du parti de masse. Il y avait sans doute quelque chose de totalitaire dans les ambitions d’une structure qui voulait entièrement rénover la culture d’un pays, partant du principe que la culture animait l’institution, et que l’une ne pouvait donc travailler sans l’autre. Ce quelque chose de totalitaire n’était cependant pas amené à se concrétiser sous une forme autocratique, pour la simple et bonne raison qu’on croyait sincèrement à l’aspect participatif de toute réforme, et que des exemples ciblés et dirigés de changement tels que les ateliers d’État, pouvaient servir de motivateurs, donner envie à la population de participer au projet du mouvement.

    Le plus dur restait peut-être de détruire la relative apathie de la population, laquelle avait, semble-t-il, regardée les guerres civiles se succéder avec une véritable fatigue psychologique, sans réellement y prendre part à l’exception des milices ethniques. Pendant longtemps, les guerres civiles dans la région furent d’abord le fait de branches des forces armées. Les milliers de volontaires de l’Armée Démocratique représentaient à ce titre une véritable innovation qui donnait bon espoir de pouvoir amener les citoyens du Gondo vers de nouveaux horizons de participation politique. Cette fabrique de l’émancipation passait aussi par la création de nouveaux médias et le travail de réinformation qui devait suivre. Encore une initiative qui pourrait, à terme, être mise au service des nouveaux héros du Gondo démocratique, espérait-on. Et là encore, on chercha des moyens de pousser les citoyens à s’orienter d’eux-mêmes vers ces publications : on la trouva rapidement, les annonces concernant les réformes de l’Armée Démocratique, les démarches à effectuer pour profiter des largesses du nouveau régime, étaient annoncées dans ces pages, où s’étalaient aussi des faits divers, des nouvelles politiques économiques, bref, tout ce qui pouvait motiver l’émergence de médias. La nature indépendance de ceux-là n’empêcha pas leur fédéralisation au sein de structures coopératives leur permettant de dépasser leur zone d’influence limitée pour s’étendre sur l’ensemble du territoire libéré et, dans une faible mesure, ailleurs dans le pays.

    En bref il y a avait un nouveau Gondo qui se construisait, avec l’espoir que même en cas de défaite, son édifice demeure. Impliquer les citoyens, c’était les fidéliser au changement.
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    La Missive

    Renforcement des garnisons du Triangle d'Or, la guerre civile du Gondo inquiète !

    Voltigeurs JPEG

    Les voltigeurs de la Légion, l'élite de l'armée de terre fortunéenne, par un dessinateur anonyme,



    Ce n'est pas une nouvelle, le Gondo pays du continent austral d'Afarée situé à l'est des extrémités du Triangle d'Or fortunéen est en guerre civile, un conflit qui il y a encore quelques années se résumaient à des guérillas de jungle et des menus querelles entre communautés ethniques qui a progressivement escaladé en passant d'une sonate grinçante ne concernant que les Gondolais à un Concerto des plus affreux où de multiples intervenants ont progressivement ajoutés des fifres et des fanfares ce avec vraisemblablement la ferme intention de rendre le tout inaudible en imposant son style musical face aux autres. Mercenaires sans frontières, Chevaliers Nordistes, Corps expéditionnaire Clovanien, autant de noms qui tendaient à complexifier la situation jusqu'à l'intervention salvatrice du Matriarcat de l'Althalj qui suivant sa digne ligne visant à voir une Afarée prospère et libérée des stériles disputes a réussi à réunir autour de la Table de discussions, gouvernement gondolais, rebelles et soutient déclarés des uns comme des autres, établissant une période d'accalmie aux termes de ce que l'Histoire a retenu comme les accords d'Icemlet.

    Toutefois, plusieurs mois après ce cesser-le-feu où en est la situation ? Et bien il semble que les braises restantes des défunts feux de broussaille d'origines ont ressuscités soudainement tel des phénix afin de devenir des brasiers incandescent englobant le pays, car ce n'est plus de la simple guérilla qui est à l'oeuvre mais bien une guerre ouverte entre les différentes factions et notamment le gouvernement en place à Port-Loublance ainsi que son principal opposant, l'armée démocratique Gondolaise contrôlant principalement le nord du pays. Si les soutient traditionnels de ces derniers sont eux aussi de la partie pour ce match retour, d'autres joueurs ont récemment rejoint celle ci, certains de façon plutôt surprenante d'ailleurs. On pense notamment au Grand-Kah dont la flotte s'est déployée récemment dans une démonstration de force si spectaculaire, que la Fédération d'Antegrad ayant commencée elle aussi à s'ingérer en se justifiant de sa position d'acteur régional a aussi tôt fait marche arrière en maugréant, même si à ce stade la chose est à prendre avec des pincettes car nous ne sommes pas à l'abri d'un autre retournement de situation. Ceci dit, dans la catégorie des interventions improbable, l'Oscar revient malgré tout à un visage très connu du continent, un certains Ateh Olinda, connu pour notamment pour ses piscines à crocodiles, duels à la machette, multiples titulaires des plus sérieuses assurément, vox décolonistrix, et plus généralement comme le monument d'égo le plus important d'Afarée. L'individu ayant décidé du jour au lendemain de s'embarquer avec une armée afin de... Libérer le Gondo. Reste à voir ce que cela va donner.

    Quoi qu'il en soit, la situation devient de plus en plus chaotiques et comme à chaque fois dans une guerre contemporaine, des troubles et des dégâts collatéraux sont à prévoir et notamment des vagues migratoires de réfugiés, voir des débordements d'escarmouches, sans compter tout les autres menus problèmes à savoir les opérations sous faux drapeaux, espions en maraudes et autres idées machiavéliques pouvant émerger des états-majors impliqués. De véritables épée de Damoclès qui pèsent sur les voisins direct du Gondo et notamment sur la péninsule d'Antegramme à l'ouest de ce dernier ainsi que de l'Archipel proche des Aravannes qui forment la partie orientale du Triangle d'Or Fortunéen. Les cortès dudit Triangle par ailleurs très inquiets de la situation au Gondo ont portés il y a quelques jours de cela après des sessions d'urgence plusieurs demandes à la capitale visant principalement à l'envoi de troupes destinés à servir de garnison sait-on jamais afin de prévenir à tout débordement indésirable.

    Le cabinet du Doge a déclaré que ces demandes avaient d'ores et déjà été accepté et que Il Stato da Màr était à pied d'oeuvre afin de satisfaire celles ci, le Sénat Républicain a pour sa part tenu session dans la foulée et opéré un vote de confiance passé à la majorité absolue il y a trois jours de cela. Si le porte-parole de l'Amirauté n'a pas souhaité communiquer sur le déploiement éventuel de bâtiments supplémentaires dans les eaux du Triangle d'Or, il semble toutefois que le Capitaine Général de la Légion ait déjà envoyé en avant-garde le corps des Voltigeurs, les forces d'élites de cette dernière habitués au combat asymétriques sur des terrains complexes et exotiques, qui ont prit le cas échéant leurs quartiers dans l'ancienne Feitoria de Gramako, chef-lieu de la péninsule. Le Capitaine Général Salvador Sil Makraen a déclaré surveiller de très près par leur intermédiaire les activités à la frontière et entend observer l'évolution des choses au Gondo sans toutefois intervenir, martelant que la présence de la Légion n'est dû qu'au mandat conféré par le Gouvernement a la demande des Cortès, ce à visée de prévenir à de potentielles catastrophes humanitaires.

    Dans le même temps, le porte-parole de la Torre Biancé a fait savoir que le Vice-Ministre des affaires étrangères, Il Signore Nobello Camberlini prendrait l'avion sous peu afin de se rendre dans la péninsule d'Antegramme avec Il Signore Maugréo di Manfredi qui avait représenté la Sérénissime lors du sommet d'Icemlet, afin de converser avec les représentants des Cortès dans un premier temps pour ensuite contacter les différentes factions en guerre au Gondo afin de proposer une nouvelle médiation qui peut être permettra de faire cesser les hostilités et permettre à tous de sortir par le haut de cette affaire.

    Une seule chose est certaine toutefois, nous n'avons pas terminé d'entendre parler de la région et il convient de suivre de très près le déroulé des évènements car l'avenir s'annonce incertains.
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