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Activités étrangères en Sylva - Page 7

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Paul Petit, dit Ragecarnage

Paul Petit, Ragecarnage

Paul Petit (1783-1842) est un gentilhomme célèbre de son époque. Né à Manticore, dans le royaume de Teyla (voir illustration), il n’y vécut en tout et pour tout que quelques années de sa vie, étant connu pour ses carnets de voyage, quelques romans et sa correspondance publiée à titre-posthume par sa famille. C'était un homme pragmatique et rationnel, du témoignage de ses proches et de son médecin de famille qui l’accompagna pendant la plus grande partie de sa vie. Comme tout être humain non-pathologiquement sociopathe, Paul Petit était bien entendu doué de sensibilité et d’empathie, et portait sur le monde un regard minimalement artistique. Paul Petit était capable de reconnaitre la beauté lorsqu’il la voyait, de désigner du doigt ce qu’il trouvait élégant et ce qui lui paraissait grotesque, d’émettre des avis argumentés sur les vertus ou les défauts de telle ou telle œuvre, de juger l’architecture d’un bâtiment, d’estimer la qualité d’une façade. Paul Petit était également en capacité d’analyser l’état de la société dans laquelle il évoluait et proposa d’ailleurs quelques essais moyennement pertinents sur les mœurs et les pratiques de ses contemporains, comme on le fait souvent lorsqu’on est un gentilhomme de la bonne société teylaise et qu’on a du temps à perdre au début du XIXème siècle.

En 1800, Paul Petit débuta sa carrière militaire dans la marine royale en tant que lieutenant ce qui l’amena très tôt à voyager à travers le monde, dans la Manche Blanche mais aussi dans l’océan d’Espérance. La même année, il fut chargé de diverses activités militaires au large de l’Eurysie et lors de permissions, fut amené à débarquer sur le sol de la Principauté de Vale, un pays qu'il a appris à aimer profondément. A l’époque et bien avant le Chaos de Carnavale, la Principauté rayonnait déjà dans tout le continent pour son apport inestimable aux arts, aux sciences et son obstination à se maintenir toujours à l’avant-garde de tout, avec plus ou moins de succès d’ailleurs déjà pendant ce siècle. Paul Petit eut de multiples occasions de découvrir Carnavale, la Cité noire et capitale de la Principauté de Vale, au point de finir par se considérer comme un « Carnavalais » de ses propres dire. Dès 1804, sa correspondance fournie à nos médecins par sa veuve prouva qu’il se qualifiait déjà lui-même de Carnavalais d’adoption et parlait d’y fonder famille et d’y posséder propriété. Deux ans plus tard, en 1806, Paul Petit quitta la marine et obtint un poste important dans la fonction publique à Teyla, travaillant dans divers domaines exécutifs pour le Royaume à l’étranger, notamment à Carnavale, à Velsna et à Saint-Alban.

Avec la volonté de plus en plus marquée du Royaume d’étendre son influence à l’internationale, Paul Petit eut plusieurs occasions de retourner à Carnavale, et finit par s’y installer en 1814 en tant qu’agent de la Couronne au service des relations diplomatiques avec la Principauté de Vale. Fort de ses nouvelles responsabilités, l’une de ses premières initiatives fut d’entreprendre un grand voyage à travers tout le pays. Au cours de ce voyage, son amour pour la Principauté, ses terres, ses habitants et leurs coutumes grandit de jour en jour et, en 1817, il publia Voyage aux pays des anges, le premier ouvrage dans lequel il signa du pseudonyme de « Ragecarnage ».

Paul Petit choisit son pseudonyme en référence à l’hôtel particulier Ragecarnage, de la famille du même nom. Il s’agissait d’un superbe bâtiment aujourd’hui encore visitable, bien qu’il soit éclipsé depuis par des immeubles plus prestigieux, aux architectures plus modernes et avant-gardistes du centre-ville. On sait que Paul Petit eut plusieurs occasions de se rendre à l’hôtel Ragecarnage où résidait le Duc de Ragecarnage, personnalité influente de la noblesse carnavalaise et dont la fortune commerciale provenait en partie d’accords passés avec des marchands du Royaume de Teyla. Connu pour ses mondanités, l’hôtel Ragecarnage accueillit de nombreuses festivités excentriques à l’époque où Paul Petit résidait à Carnavale. Les archives princières de la Cité noire font état de réceptions superbes où des animaux exotiques étaient exposés, où on servait des plats traditionnels venus du monde entier et où le luxe frisait bien souvent la luxure. Paul Petit, dans ses correspondances, parle à plusieurs reprises de l’hôtel Ragecarnage et du Duc, de qui il est probable qu’il devint l’un des nombreux amants. Davantage encore peut-être que son propriétaire, l’hôtel fit une très forte impression sur Paul Petit qui décrit avec abondance de détails ses passages secrets, balcons dissimulés, ses jardins intérieurs et l’usage omniprésent du verre teinté qui provoquait, selon l’heure et la saison, des jeux d’ombres et de lumières hypnotiques dans les salons.

Peut-être parce qu’il le côtoya intimement, Paul Petit fit de l’hôtel Ragecarnage le symbole de son amour pour Carnavale, ses artistes et la splendeur de sa noblesse comparable à nulle autre, déjà à l’époque. Au cours de sa vie, Paul Petit voyagea loin à travers les terres, parcourant plusieurs nations : la Loduarie, visitant Fortuna, la Listonie et, à plusieurs reprises, la Gallouèse. Il écrit dans sa correspondance que nul autre pays ne lui fit l’effet ressenti à Carnavale et sa veuve témoigna que Paul Petit fit preuve d’une mélancolie latente tout du long de sa carrière. Il ne retourna dans sa chère Principauté qu'en 1831, lorsqu'il fut nommé chef du consulat de Carnavale pour une période de huit ans. Il continua à voyager à travers la péninsule carnavalaise pendant trois ans supplémentaires, jusqu'à ce qu'il soit contraint de retourner dans son pays natal, le Royaume de Teyla, afin d’y régler des affaires familiales. Il mourut à Manticore le 23 mars 1842, des suites d'un accident vasculaire cérébral.

Le syndrome de Ragecarnage

Ce syndrome a été décrit pour la première fois par le docteur Ambroise Babillage, sur la base de 106 cas de patients étrangers (non Carnavalais) examinés au Grand Hôpital à Bourg-Léon. Ces patients présentaient des symptômes cliniques correspondant à ceux décrits par Ragecarnage (Paul Petit) après sa visite de la basilique Saint-Thomatthieu où se trouve la statue de l’ange (désormais sans visage). C'est pourquoi cette affection est également appelée « syndrome carnavalais » puisqu’il se déclenche fréquemment à Carnavale, mais pas nécessairement face à la statue de l’ange. Tout au long du XIXème puis du XXème siècle, Grand Hôpital fait état de de personnes présentant, après avoir visité Carnavale, des vertiges, une tachycardie, des palpitations cardiaques, un essoufflement et des symptômes psychiatriques allant d'hallucinations visuelles et auditives à des délires de persécution paranoïaques et des troubles de dépersonnalisation. Dans les cas les plus bénins, les personnes font un malaise qui leur passe après quelques jours de repos, dans le pire il peut déclencher des pathologies psychiatriques dormantes, telles que la schizophrénie, des troubles bipolaires ou la psychopathie.

Selon les conclusions du docteur Henryves Ventaigue, qui s’inscrit dans les pas des travaux du docteur Babillage, ce tableau clinique pourrait être dû à l'impact majeur que subit le voyageur lorsqu'il est confronté à des prises de conscience existentielles vertigineuses. Sur les plus de vingt-mille personne cliniquement diagnostiquées du syndrome de Ragecarnage, les témoignages font état, comme éléments potentiellement déclencheurs :
  • être exposé à une culture et à un mode de vie très différents des siens ;
  • être exposé à des œuvres ou architectures particulièrement spectaculaires et ambitieuses qui provoquent l’impression d’évoluer dans un rêve ;
  • être exposé à trop de beauté et d’horreur dans un court laps de temps, ce qui empêche le cerveau de mettre en place des mécanismes de compensation et provoque de la déréalisation ;
  • être exposé à des individus ayant une vie si flamboyantes ou ayant réalisé des choses si incroyables qu’on en subit une grave crise existentielle et une remise en question profonde de sa propre vie ;
  • être exposé à des pratiques si barbares ou si indécentes qu’elles provoquent un effondrement du système éthique et laisse la personne sans repères moraux ce qui remet en question le but même de son existence.

Une autre affection liée à une remise en question profonde et fondamentale de la vision du monde a été observée par le docteur Abraham Ben Hazair et ses collègues. Cette affection, connue sous le nom de « syndrome de Juda », présente des caractéristiques relativement similaires à celles du syndrome de Ragecarnage, avec une moindre extase esthétique liée aux œuvres d’art ou aux bâtiments à l’architecture spectaculaire mais auxquelles s'ajoutent la présence d'idées messianiques et un délire de grandeur général lors de la visite d'une ville considérée dans son ensemble comme la « terre sainte » par plusieurs religions du monde. Des individus qui pénètrent dans Juda sont pris de fébrilité, de suffocations, d’essoufflements et d’une impression de transcendance générale, comme s’ils venaient d’être mis en contact avec des entités ou des forces surpassant largement l’existence humaine.

Le 22 janvier 1817, alors qu'il visitait Carnavale, Paul Petit aka Ragecarnage entra dans la basilique Saint-Thomatthieu dans le quartier des hélicons. Dans cette église, d’une brutalité nue creusée à même la roche, où la statue de l’ange (qui avait encore un visage) domine de plus de quinze mètres les pèlerins venus se recueillir à ses pieds, Ragecarnage vécut un événement qui changea sa vie. Seul visiteur dans la basilique, il se trouva comme hypnotisé par la vision de l’ange et se cru pris à partie par celui-ci. Dans son dos, un moine ouvrit les portes ce qui provoqua un grand bruit et Ragecarnage fut pris de tremblements. Le fonctionnaire teylais s'agenouilla sur un banc de prière et pencha la tête en arrière, émerveillé. Il décrit ce moment dans sa correspondance et pour la première fois fait usage du style littéraire qui le rendit mémorable pour ses compatriotes. Comme si les beautés de Carnavale avaient réveillé au cœur de cet individu médiocre tous les talents cachés, il fut soudain confronté à une force le dépassant si redoutablement qu’elle le submergea et le transforma de l’intérieur.
À propos de cet instant, il écrit ces mots : « Je ne suis plus le même homme. J’allais dans la vie balloté par une éducation qui m’avait appris à respecter la morale, Dieu et mon roi. Soudain je découvre que je ne suis pas inféodé à tout cela, pas moins méritant mais qu’en vérité je les dépasse tous. Fonctionnaire je suis entré dans la basilique et j’en suis sorti dieu vivant. En quittant Saint Thomatthieu, j'avais des battements de cœur tonitruent et d'un rythme chaotique comme une horloge déréglée, la vie me gagnait, je marchais serein et transcendé d'une vérité nouvelle. Rien ne serait plus jamais pareil car je sais désormais, j’ai la conviction chevillée au corps, qu’il y a en tout homme une particule de divin et qu’il me faudra désormais et pour le reste de ma vie la laisser se déployer à travers moi et embraser le monde. »

D’un point de vue bassement clinique, son docteur décrit à propos des troubles qui agitaient Ragecarnage qu’il s'agissait d'une « extase sublime », au cours de laquelle Paul Petit se sentait « proche du ciel » et souffrait d'une tachycardie sévère et d'une dyspraxie de la marche. Cette révélation eut un effet de bouleversement profond sur son caractère et après ce jour Paul Petit fit non seulement preuve d’une confiance en lui-même insoupçonnée jusqu’ici par ses proches, mais aussi d’un talent artistique et littéraire qui le fit entrer au panthéon des grandes plumes de l’humanité.

Plusieurs décennies plus tard, en 1889, le docteur Ambroise Babillage publia ses conclusions sur les 106 patients susmentionnés, après une observation longitudinale de plus de 20 ans. Après plusieurs visites à Carnavale, dans ses rues, ses hôtels et ses galeries, la plupart des patients ont souffert de vertiges, de palpitations cardiaques, d'hallucinations, de désorientation, de dépersonnalisation et d'épuisement profond. Plus de la moitié d’entre-deux ont également été frappés de troubles psychiatriques plus ou moins graves et la totalité ont expliqué « ne plus être la même personne qu’avant » après avoir éprouvé le syndrome de Ragecarnage. Beaucoup s’étaient alors reconvertis soit dans l’art, soit dans l’armement, persuadés d’avoir pour mission de changer le monde, par la politique, la guerre ou l’art.

L'histoire nous rapporte de nombreux cas de personnages célèbres qui auraient présenté des symptômes correspondant au syndrome de Ragecarnage. Parmi ceux-ci, quelques exemples frappent l’imaginaire. Caçapava Guárá, commerçante icamienne, aurait abandonné son navire et sa famille pour se faire poétesse à Carnavale où elle signa plusieurs œuvres majeures de la littérature du XXème siècle, dont certains sous le nom de plume d’Ange-Miracle. L’explorateur et artiste aykhanide, Cezzar Hakkıdarî Efendi, a décrit un sentiment intense d'aliénation et de dépersonnalisation lors de sa visite des quartiers de la féerie des Obéron. LL'explorateur et scientifique polk, Lukács Vol Drek, a été pris d'une paralysie sévère et d'une absence lorsqu'il s'est trouvé face aux grandes arches superposées du quartier des arsenaux, qu’il a par la suite décrit comme « une architecture impossible, incompréhensible, qui me fit entrevoir un instant la Jérusalem céleste. » L’ingénieur clovanien Charles Clotaire est pris de crise nerveuse devant le spectacle des quarante écluses du quartier de l’Elysée. Inspiré par la prouesse technique, il conçoit La Fistule, l'un des premiers ballons dirigeables au monde, qu’il offre à la Principauté pour la remercier de lui avoir permis d’atteindre la transcendance. C’est dans ce même appareil que la famille princière échappera aux émeutes de chiens de 1851. Le Docteur Hans Equeneur, altrechtois de naissance, diagnostiqué avec une atrophie cérébrale à l’âge de 8 ans, se rend à Bourg-Léon pour se faire soigner à Grand Hôpital. Il tombe en pamoison devant les serres Dalyoha. Obsédé par la Principauté, il revient à Carnavale une fois sa majorité atteinte où il s’illustre comme un brillant ingénieur et travaille pour Cielestin Armateurs dont il est le directeur technique. Son QI a été estimé à 140, ce qui est dans la moyenne carnavalaise et tient du miracle compte tenu de son handicape de naissance.

Dans certains cas, les personnes atteintes du syndrome de Ragecarnage ont complètement abandonné leur ancienne identité, dans un désir obsessionnel de faire corps avec la Cité noire de Carnavale. Certains ont obtenu la nationalité carnavalaise et se sont illustré par divers hauts faits dans l’histoire de la Principauté. Citons pêle-même : l’écrivain Valentin Tamare (de son vrai nom Jacques Mol, Loduarien), l’architecte Auguste Mermerveille (de son vrai nom Marcello di Miraglia, Fortunéen), le sculpteur Hubertrand Oncedepouce (de son vrai nom Antonin Capricetello, Messaliote) ou encore la scientifique Philippine de la Tournetête (de son vrai nom Ceit MacCathail, Caratradaise) qui sont tous devenus des citoyens de la Principauté et ont eu une grande carrière à Carnavale.

Il convient de mentionner que les symptômes les plus graves apparaissaient chez des individus notoirement rationnels, cartésiens, connus pour leur sang-froid ou leur vie bien rangée. Il semble en effet que la prise de conscience soit d’autant plus vertigineuse qu’elle contraste avec une existence calibrée et sous contrôle, perçue brutalement vaine devant les merveilles et le potentiel de la vie pleinement vécue des Carnavalais. C’est pourquoi le syndrome de Ragecarnage touche principalement des fonctionnaires, des administrateurs ou des militaires. L'étiologie du syndrome, désormais bien documentée par Grand Hôpital, a été globalement considérée comme le résultat de l'expérience vécue par le visiteur qui se retrouve dans une ville ou un bâtiment lui permettant d'admirer des œuvres d'art merveilleuses, la grandeur du passé et sa perspective historique. Beaucoup de personnes atteintes parlent d’avoir réalisé leur propre potentiel, leur place dans l’univers, au service de la grandeur et de la gloire.

Comme pour la plupart des maladies humaines, il existe des facteurs de risque pour le syndrome de Ragecarnage. Le niveau d'éducation, la situation matrimoniale, l'âge et le stress lié au voyage en font partie. C'est pourquoi il est fortement recommandé aux voyageurs d'être bien reposés, bien hydratés et bien nourris. Il est également fortement recommandé de se protéger du soleil. A Carnavale spécifiquement, Grand Hôpital préconise de ne pas respirer les fleurs des jardins botaniques, de ne pas caresser les animaux sauvages (de manière générale, toujours être à jour de ses vaccins) et de ne pas arpenter seul les rues (ce conseil vaut en particulier dans les bas-quartiers) afin de ne pas subir de décompensation psychique en étant isolé.

Plus généralement, le fait d’avoir une famille, d'arriver à la fin d'un voyage et d'avoir reçu une éducation carthésienne ou marquées par l’athéisme ou le rationalisme sont également des facteurs de risque importants. Chacun de ces points sont intéressants à examiner.

Le fait de posséder une famille au pays peut provoquer un sentiment de perte de liberté, qui entre en contradiction avec l’extase et l’effet de toute puissance ressenti face à une architecture majestueuse ou des exploits civilisationnels suffocants. Cette dissonance cognitive entre ce que peut l’humain et la réalité du quotidien est mal gérée chez certains individus qui en éprouvent un violent dégout d’eux-mêmes, de leur vie passé et des choix d’existence qu’ils ont fait. Plus un individu a de responsabilités, plus il se sent investi d’une mission et plus la vacuité de cette-dernière lui apparait brutalement en découvrant Carnavale.

Ensuite, on peut supposer sans risque que la fin d'un voyage dans une ville au patrimoine culturel aussi riche procure un profond sentiment de tristesse et de mélancolie au voyageur, qui est désormais contraint de retourner dans sa ville d'origine, qui ne peut se comparer aux magnifiques œuvres d'art et à l’architecture splendide de la Cité noire. Le contraste entre la vie morne et celle, riche et fastueuse de Carnavale peut être une source d’angoisse profonde, de refus de revenir à une existence en deçà de l’expérience intense immédiatement vécue.

Enfin, les individus les plus rationnels, les moins romantiques, sont les plus susceptibles d’être persuadés d’être en maîtrise de leur existence. L’approche matérialiste du monde donne un sentiment faux de compréhension de son environnement immédiat, régi par les lois de la physique, sans surprises métaphysique ni transcendance. La vision de l’architecture carnavalaise peut fortement ébranler cette vision rationaliste du monde et plonger des visiteurs en pleine perplexité, menant davantage que chez les mystiques à une remise en question existentielle.

Le syndrome de Ragecarnage est donc une entité polymorphe d'un point de vue clinique et doit donc être abordé de manière individuelle.

Dans certains cas rares, les individus atteints du syndrome de Ragecarnage ont tenté de détruire l’objet de leur malaise. On a vu certaines personnes s’attaquer à des tableaux ou essayer de briser des statues et les gardiens de musées et personnels de sécurité carnavalais sont entraînés à faire face à ce genre de réactions dangereuses. Quelques œuvres de maîtres ont malheureusement été ravagées dans de telles circonstances.

Après avoir recueilli ces observations, le docteur Henryves Ventaigue a proposé plusieurs présentations cliniques différentes de la maladie. Soixante-six pour cent des patients ont signalé principalement des symptômes neuropsychiatriques, 29% ont présenté des troubles graves de l'humeur et 5% ont présenté des crises de panique et des symptômes de dysautonomie, notamment des troubles cardiovasculaires ressemblant à un infarctus aigu du myocarde ou à des douleurs abdominales aiguës causées par un ulcère gastroduodénal et un reflux acide intense et une dyspepsie.

Par ailleurs, le docteur Henryves Ventaigue a proposé une autre variante clinique de cette affection, très spécifique, liée à la rencontre avec certaines sculptures de nymphes ou de satyres, représentés dans une nudité totale et envoutante. Ces œuvres suscitaient de profonds sentiments de plaisir sexuel, d'agrément esthétique et, fait intéressant, provoquait un profonde désir de copuler avec elles, en raison de leur représentation de la perfection physique. La surreprésentation desdites statues dans la Jardins Botaniques de Carnavale pourrait être une clef d’explication des difficultés rencontrées par les commandos carnavalais envoyés pour repousser la progression des jardins : si les menaces auxquelles font face les humains qui s’y aventurent ne sont pas seulement toxiques ou venimeuses, mais également psychologique, cela pourrait expliquer les échecs successifs par une forme d’impréparation des soldats.

Si le syndrome de Ragecarnage est très spécifique à Carnavale en raison de la splendeur de la ville et de la folie qui semble y régner en permanence, il convient de préciser que d’autres syndromes esthétiques, moins intenses, ont déjà été observés dans des circonstances et des lieux non-urbanisés. Par exemple, en présence de la nature magnifique et toute-puissante, une réponse physiologique critique se produit, ressemblant étroitement à une syncope ou à un orgasme sexuel. Grand Hôpital expérimente depuis quelques années afin de trouver des applications potentielles à ces syndromes esthétiques, dans un but médical, mais également pour stimuler le plaisir chez les êtres humains. « L’art et la beauté comme sex toy » pouvait-on lire en titre de la note d’intention du département d’expérimentation et de recherche sur la joie, le bonheur et les plaisirs à l’assemblée générale de 2011.

Précisons pour finir que le syndrome de Ragecarnage ne s’observe pas chez les Carnavalais natifs, habitués à évoluer dans un environnement riche en stimulations esthétiques et sensorielles. Certains travaux menés en histoire de l’art et en psychologie ont toutefois émis l’hypothèse que la beauté fascinante de Carnavale pouvait expliquer l’extrême exode rurale que connu la Principauté dès le début du XVIIème siècle, de plus en plus de populations fascinées choisissant de s’installer dans la Cité noire pour y vivre, incapables de retourner à leurs campagnes boueuses et austères. Les nombreux pieds-à-terres de la noblesse dans la capitale expliquent certainement la profusion d’hôtels particuliers, garçonnières, maisons de maîtres et châteaux urbains qu’on y trouve. Incapable de s’en retourner durablement dans l’arrière-pays, la noblesse fit de Carnavale un lieu cloisonné du monde, qu’elle n’aurait jamais à quitter.

Depuis le Chaos, les occurrences de syndromes de Ragecarnage ont diminuées en nombre, mais augmenté en proportions. Le nombre de visiteurs et d’étrangers présents à Carnavale étant plus bas qu’avant la crise, il est normal que les cas soient moins nombreux. Leur proportion a en revanche explosé, approchant de presque 25% de chances de ressentir le syndrome pour les voyageurs non préparés. Cette augmentation s’explique très probablement par la confrontation des étrangers, à la fois avec les merveilles de la Cité noire mais également avec ses horreurs. Rarement on a vu davantage qu’à Carnavale tant de lumières et de ténèbres, de plaisir et de douleur, de folie et de génie, de civilisation et de barbarie, de vie et de mort, de mensonges et de vérités, de grandeur et de médiocrité. Carnavale épicentre de l’humanité, provoquait naturellement chez celle-ci quelque chose de vertigineux, comme un aveugle qui se voit pour la première fois dans un miroir et découvre son nez, sa bouche, et ses ongles rougis de sang.
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Splendeur et décadence à Carnavale

Splendeur et décadence à Carnavale

Splendeur et décadence à Carnavale

La Cité noire. Joyau de l’Eurysie occidentale. La couronne noire et ses treize perles comme autant de merveilles du monde rassemblées au cœur d’une seule nation jalouse et avare. Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner la capitale de la Principauté de Carnavale, ville spectaculaire, unique par de bien nombreux aspects. Carnavale est de loin le centre urbain le plus peuplé au monde, elle dépassait en 2017 le chiffre de cinquante millions d’habitants dans l’enceinte de la ville elle-même. En comparaison, la plupart des plus grandes agglomérations internationales n’atteignent pas ces chiffres même en incluant la zone urbaine autour. Carnavale est une ruche, une immondice grouillante de crasse et de pollution, où la lumière de l’éclairage public balbutiant peine à chasser l’obscurité générale, projetée dans l’ombre des immeubles immenses et des ponts suspendus. La pauvreté la plus profonde côtoie les délices d’un luxe et d’un raffinement inégalé. Pour ces raisons Carnavale fascine, au point que certains médecins parlent de syndromes de Ragecarnage pour désigner « un ensemble de troubles psychosomatiques (accélération du rythme cardiaque, vertiges, malaises, suffocations, voire hallucinations) survenant chez certains voyageurs exposés à une profusion de beauté et de chefs-d'œuvre en un même lieu dans un même temps. »

Splendeur et décadence, les deux ingrédients d’un cocktail sulfureux. Les montagnes russes de l’émotion. Comment a-t-on pu rassembler dans un seul espace et un seul temps à la fois le pire et le meilleur de l’humanité ? « Qui voit Carnavale peut rentrer chez lui et ne plus jamais sortir de son village » dit un jour Luciurus, homme de lettre Rhêmien, « car il ne verra rien de plus beau au monde et tout autre voyage en devient superflu. » Qui boit à la coupe n’oubliera plus jamais le goût somptueux de l’ambroisie. Désormais, la nourriture a un goût de cendre, et les honnêtes gens portent sur le monde un regard méprisant. Aucun spectacle ne saurait désormais compenser la perte de ne plus avoir Carnavale sous les yeux.

Des âmes médiocres ou naïves, philosophes de salons, parfois au loin s’interrogent : « Comment donc reste-t-il un seul homme dans cet enfer ? Les Carnavalais n’ont-ils pas tous fuit cette péninsule polluée depuis le temps qu’on les y maltraite ? » Le voyageur alors secoue la tête : « Il faut bien n’avoir jamais vu Carnavale pour parler si légèrement, car qui a foulé le sol de la Cité noire jamais ne songe à en repartir et pour toujours désormais son esprit s’envolera vers les rivages ténébreux de la Principauté. » Ils rêvent éveillés, ceux qui ont trempé le doigt dans les eaux troubles de Carnavale, ceux qui se sont baignés dans ce puits chimique n’en remontent jamais et pour toujours prisonniers du Tartare, condamnés à marcher au pas des titans.

« Je suis en enfer, je suis prisonnier mais pour rien au monde je ne m’évaderai. »

Carnavale, Ô Carnavale. Cité noire. Joyau de l’Eurysie occidentale. J’erre dans tes rues agar, somnambule déboussolé, hypnotisé par un charme qui remonte de la terre elle-même, car sous mes pieds s’engouffrent des profondeurs vertigineuses et au-dessus de moi c’est le ciel infini que Carnavale a conquis. Ange parmi les anges, Titan parmi les titans, la Cité noire me fait halluciner des ailes mécaniques.

Il y a à Carnavale quantité de belles choses et quantité de choses affreuses. Ce qui frappe l’esprit est qu’elles cohabitent si bien ensemble et tant partout qu’à chaque instant on passe de l’une à l’autre et de l’autre à l’une. Comme le soleil et la lune sans cesse en éclipse, les ombres que cela provoque troublent nos repères et les halos de lumière de l’astre brûlent périodiquement le fond de nos yeux. Jeu de lumières et d’ombres, fantômes partout, spectres toujours, rien dans les vapeurs toxiques qui remontent des égouts ne saurait faire autant halluciner que le télescopage onirique des choses belles et des choses odieuses.

Je vois la mort à chaque pas. Les cadavres pavent ma route, chaque bâtiment dégouline du sang des travailleurs, métaphoriquement, ou pas. Pourtant partout les plus belles statues enguirlandées de tripes, des tableaux de maître sont autant de fenêtres sur des mondes fantasmés. Il y a dans les lampadaires de la poudre d’or et l’électricité peine à réchauffer les marmites des indigents. Ce vertige d’injustice est aussi concret que celui qu’on peut ressentir penché au-dessus des gouffres d’aération qui sont le souffle des boyaux de la Cité noire. Pourquoi les inégalités sociales seraient-elles moins violentes qu’un abime creusé jusqu’au centre de la terre ? Je contemple à Carnavale la puissance et la cruauté du genre humain. Je vois dans ces rues à la fois tout ce qui est possible, et tout ce qui ne se fait pas. Je vois des dieux et des morts-vivants, je vois l’avenir, le passé et le présent, tout ce que nous pouvons faire et tout ce que nous ne ferons pas. Carnavale est le miroir du monde, son reflet déformant nous autorise à rêver et songer : ce qui est pourrait ne pas être, ce qui n’est pas pourrait advenir. Rien n’est impossible, rien n’est interdit, voilà la promesse, voilà le vertige.

Humain de chair et de sang, partout sans cesse la Principauté me renvoie à ma propre médiocrité et à mon potentiel. Je pourrai être tant et plus et pourtant je ne suis rien. Les idéologies molles, la morale d’esclave, les rituels sociaux sont autant d’entraves à la toute-puissance de mon corps. Des chaînes sur la splendeur sublime de mon esprit.

Ils ne comprennent pas, alors qu’ils voient. Qu’ils viennent et découvrent, qu’ils comprennent en portant leur regard sur ce qu’ils ne sont pas, qu’ils pourraient être tant et plus.

Folie qui guette : dans l’ombre de mon âme je contemple mon potentiel. Je suis au bord du vertige, un pas de plus et je peux être un dieu. Pourquoi alors est-ce que je reste un esclave ?

Et tandis que j’avance sous les ordres du sergent, pas à pas dans la Cité noire, venu pour violer la catin splendide, je comprends soudain que je ne suis qu’un ver et que mon micropénis ne saurait lui tirer le moindre sursaut de plaisir. Émasculé par ma hiérarchie, par mon éducation, par moi-même je découvre avec horreur ce qu’un homme peut faire lorsqu’il laisse libre court à sa volonté de puissance. J’en vomis, j’en pleure, j’enrage. J’ai goûté à la lie, j’ai effleuré la transcendance. Il n’y a plus de retour possible. Je suis corrompu, ne reste que la fuite. Je ne retournerai pas au pays. Je ne vivrai pas un jour de plus comme un rat. Je me fondrai dans la Cité noire et mon corps et mon âme deviendront l’un de ses rouages poisseux de mon sang.

Je suis mort c’est vrai, mais moi au moins je suis vivant.
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Syndrome de Ragecarnage

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Opération culturelle visant le Duché de Sylva

Pays infiltrant: Principauté de Carnavale
Pays infiltré: Duché de Sylva
Prévisionnel de la date (RP) de l'action clandestine : xx/xx/xx + 21
Prévisionnel de la date (HRP) de l'action clandestine : 07/11/2017 + 7
Type d’opération : opération à 50 000 : kidnapping / vol de matériel militaire


Province cible : #14310

RECONTEXTUALISATION / FRISE CHRONOLOGIQUE DES EVENEMENTS PRE-OPERATION :

L'OND pénètre dans Carnavale, la Cité noire les avale.


Cette opération se repose sur plusieurs forces et éléments concrets :
  • Le syndrome de Ragecarnage est librement inspiré du syndrome de Stendhal, un trouble psychologique documenté qui se déclenche lorsqu'un individu en état de stress est confronté à des œuvres d'arts ou des architectures si splendides qu'il en ressent un malaise physique, voire que cela déclenche chez lui des troubles psychiatriques (décompensation, hallucinations, etc.). Bien que les syndromes décrits dans les RP précédents soient en partis exagérés, ils ont un fondement médical bien réel. Leur puissance peut se justifier en raison de l'architecture grandiose et inhumaine de Carnavale.
  • Sylva est un pays majoritairement composé de forêt, ses habitants ont l'habitude d'évoluer dans un environnement naturel vierge. La vision des gigantesques champs de monoculture OGM, le niveau de pollution, la densité urbaine de Carnavale et la végétation délirante qu'on y trouve sont susceptibles de provoquer une fascination et un effroi existentiel.
  • Le rationalisme un peu poussiéreux de l'OND entre clairement en confrontation avec le génie carnavalais, ces nations semblent évoluer dans des espaces mentaux très différents. Les soldats de l'OND qui pénètrent dans Carnavale sont surstimulés par la beauté et l'horreur de la Cité noire, surstressés par les menaces omniprésentes, ils avancent dans un environnement qui leur est complètement étranger et donc sont davantage menacés par l'angoisse et les traumatismes.
  • La beauté de Carnavale peut provoquer un vertige pour ceux qui viennent pour la détruire. Tout comme le général von Choltitz refusa de détruire Paris, les officiers de l'OND sont pris de vertige à l'idée de s'attaquer à une cité si merveilleuse.
  • Le bombardement d'Estham et l'attaque chimique carnavalaise (si pas un échec mineur) ont montré toute la résolution de Carnavale dans la guerre. La Cité noire est un adversaire redoutable ce qui accroit le sentiment de crainte et de fascination.
  • Selon la chronologie, moins d'un mois s'est réellement écoulé entre l'attaques d'Estham et l'invasion terrestre de Carnavale. Les troupes de l'OND sont préparées pour manœuvrer militairement, mais pas pour faire face à une menace psychologique mal comprise. Les soldats sont briefés dans la hâte et plusieurs RP1;2;3 ont montré que l'OND ne comprenait pas Carnavale. Jetés dans la gueule du loup, seuls sur le terrain, les soldats ne sont pas préparer à affronter une ville aussi délirante que Carnavale.
  • Selon le plan de l'OND, les soldats prennent en charge la lie de Carnavale. Ils sont confrontés en l'espace de quelques heures/jours à la fois aux pires horreur de l'humanité, mais aussi à des merveilles incompréhensibles. Ils sont également mis en face d'une population qui ne partage rien de leur mentalité, des gens rendus fous par la maladie, habitués à vivre hors du monde, qui cherchent à leur faire les poches ou à les assassiner dans leur sommeil. Les Carnavalais ne sont pas de pauvres petites victimes éplorées, ce sont des gens débrouillards qui n'ont aucun intérêts pour les vagues promesses des socio-démocrates. L'OND est confrontée au vide existentiel de sa mission.

Beaucoup de voyants sont donc au vert pour agir à Sylva.


OBJECTIFS DE L’OPERATION


Réussite majeure :
  • Une part importante des troupes sylvoises engagées sur le terrain de Carnavale désertent et s'évanouissent littéralement dans la ville. Une partie du matériel et des hommes (chiffre laissé à l'appréciation de l'arbitre) pourront être récupérés par Carnavale qui gonfle ses rangs des déserteurs et les accueille. Une autre partie est tout simplement détruite, avalée par la Cité noire (probablement dévorés par des lépreux). La nouvelle de l'évaporation d'une partie de leur armée dans Carnavale inspire la terreur aux populations civiles des pays de l'OND, ce qui pourra justifier plus tard des OP visant à susciter un rejet de la poursuite de l'offensive. Le soutien à la guerre diminue. Des légendes urbaines se propagent dans les rangs des soldats, ce qui pourra également justifier la baisse de leur moral.


Réussite mineure :
  • Une part moins importante des troupes sylvoises engagées sur le terrain de Carnavale désertent et s'évanouissent littéralement dans la ville. Une partie du matériel et des hommes (chiffre laissé à l'appréciation de l'arbitre) pourront être récupérés par Carnavale qui gonfle ses rangs des déserteurs et les accueille. Une autre partie est tout simplement détruite, avalée par la Cité noire (probablement dévorés par des lépreux). De façon moins significative qu'en cas de réussite majeure, la nouvelle de l'évaporation d'une partie de leur armée dans Carnavale inspire la terreur aux populations civiles des pays de l'OND, ce qui pourra justifier plus tard des OP visant à susciter un rejet de la poursuite de l'offensive. Le soutien à la guerre diminue. Des légendes urbaines se propagent dans les rangs des soldats, ce qui pourra également justifier la baisse de leur moral.


Echec mineur :
  • Les soldats de l'OND tiennent le choc psychologique, mis à part le malaise qu'inspire naturellement la Cité noire, aucune perte significative n'est à déplorer sur le terrain.


Echec majeur :
  • La vision à la fois de tant d'horreurs et de beauté frappe les soldats qui sont en partie convaincus de l'importance de l'égalité. Leur morale s'accroit et leur détermination se renforce pour faire chuter la ploutocratie carnavalaise qui fait si peu cas de la vie humaine.


LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPERATION
(ne pas hésiter à demander aux concernés l’ajout d’éventuelles contraintes supplémentaires)

Plusieurs limites et contraintes sont à prendre en compte dans l’arbitrage de l’opération :
  • Des soldats entraînés sont moins vulnérables aux attaques psychologiques que des voyageurs isolés.
  • Des soldats qui évoluent en groupes sont plus susceptibles de limiter la décompensation ou la panique de leurs camarades. Néanmoins, les phénomènes de folie à deux ou d'hallucination collective existent. Enfin, les troubles psychologiques, contrairement à une blessure physique, sont difficiles à repérer en particulier si on n'y est pas préparé. Un soldat peut parfaitement dissimuler son trouble et prendre la décision secrètement de déserter plus tard.


Moyens engagés :
Des années de RP sur l'architecture unique et dérangeante de Carnavale.
Des années de RP sur les horreurs et les merveilles de Carnavale.
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OPERATION DAUPHIN BLANC - DELFIN BLANCO


  • Nom de l'opération

Le nom donné à l'opération est delfín blanco (dauphin blanc). Une dénomination toute trouvée par la nature bienveillante et protectrice conféré au dauphin, à qui les légendes ont parfois imputé le guidage et l'orientation de navires lorsque ceux-ci s'approchaient trop dangereusement des rochers, ainsi que leur capacité à pouvoir chasser des requins lorsqu'ils se trouvent en groupe. Et puis, plus naturellement que ça encore, c'est aussi la capacité de détection par sonar du dauphin qui intrigue, le renvoyant à un véritable rôle de chasseur-protecteur. Détecter, protéger et guider, voilà les maitres mots de la mission escomptée par la coopération alguareno-sylvoise et pour laquelle l'allégorie du mammifère marin donne tout son sens.

  • Plan opérationnel applicable.

C'est au premier trimestre 2018 que notre bureau à la coopération alguareno-sylvoise entend engager un vaste outil sécuritaire commun à nos deux états, au sein d'un espace maritime s'étirant sur plusieurs milliers de kilomètres à l'Est des côtes paltoterranes, réunissant et liant d'un cordon sécuritaire, les eaux alguarenas et sylvoises. Une coopération d'ampleur, durable, inscrite dans le cadre du renforcement de la coopération antipiraterie. La réalistation de telles ambitions passe par l'engagement reconductibles de moyens maritimes et aériens sous un processus développé sous trois phases successives. Ne reconnaissant aucune ZEE dans l'espace concerné de la partie nord paltoterrane, la possibilité d'une présence navale autre que celle engagée par l'Alguarena et Sylva doit être supputée hostile.

Un traitement binaire de l'information, auquel l'état-major alguareno commandé par le Général d'armée Caïtano LOSSADA a formulé tout son soutien et son approbation. Un réinvestissement militaire de la zone, imposé par les agitations géopolitiques globales nées du prolétariat révolutionnaire, longtemps formalisé sous l'égide des dirigeants kommunaterros. Car si la lutte contre la piraterie est une chose, force est de constater que les états de Paltoterra peuvent compter parmi eux ce qu'on qualifie sans peine d'états-voyous et dont la gestion des flux d'armements entrants sur le territoire constitue une bataille que la Fédération d'Alguarena est enclin à mener. Le théâtre de l'opération sera exclusivement maritime et sa durée initiale établie à trois mois, reconductibles.

Phase active I de l'opération : la surveillance maritime conjointe alguareno-sylvoise (SMC).

La surveillance maritime conjointe entend l'établissement d'un dispositif de surveillance de très grande envergure et déployé sans interruption sur l'axe précité (de 3000 kilomètres). Une surveillance permise par l'emploi de radars de type transhorizon, présents en Alguarena et en Sylva, concrétisant un niveau de maitrise technologique autour des efficacités radars. Un balayage scrupuleux, exercé bien au-delà de l'horizon comme l'indique son nom pour le moins sans équivoque et qui peut ainsi contribuer à couvrir une partie de l'espace maritime cible et cela de manière permanente. Pour intégrer les espaces non couverts à la zone de surveillance, des avions de veille électronique AWACS patrouilleront sur des zones élargies, leur mobilité constituant un facteur d'efficacité pour seconder l'action des radars terrestres et flottes de guerre engagés. Pouvant intégrer une zone de cinq cent kilomètres de rayon à sa portée opérationnelle et considérant sa mobilité bien plus élevé que les navires qu'il est censé cartographir et pister, son déploiement et la mutualisation de son parc entre les forces sylvoises et alguarenas est optimal pour la mission telle qu'elle est présentement envisagée.

Les flux identifiés en mer feront présentement l'objet d'un enregistrement consigné, voire d'une interception pour les convois non identifiés et susceptibles de présenter un risque pour la sécurité régionale. L'objectif est ainsi rendu double : rassurer les flux marchands sur place et anticiper des manoeuvres aux plans de vol et navigation méconnus, susceptibles d'incarner ou d'alimenter des réseaux renégats et hostiles au commerce international. La possibilité donnée à l'interception de nouveaux flux militaires à destination des Communes Unies du Paltoterra Oriental est un objectif secondaire assumé par les autorités alguarenas.

Moyens engagés dans la détection et couverture radar :
- ALGUARENA + SYLVA : radars transhorizons terrestres,
- SYLVA : 2 avions radar AWACS lvl6 (+ escorte),
- ALGUARENA : 2 avions radar AWACS lvl8 (+ escorte),
- ALGUARENA : 1 porte-avions lvl5 (escorte d'un groupe naval),
- ALGUARENA : 5 drones de reconnaissance lvl8,
- ALGUARENA : 1 sous-marin lanceur d'engins lvl3,
- ALGUARENA : 3 sous-marins d'attaque lvl10,
- ALGUARENA : 4 frégates lvl8 polyvalentes mais avec domaine d'expertise (1 spécialisée en lutte anti-sous-marine, 3 spécialisées en lutte antiaérienne),
- ALGUARENA : 1 destroyer lvl7,
- ALGUARENA : 1 remorqueur lvl8,
- ALGUARENA : 1 pétrolier-ravitailleur lvl9,
- SYLVA : 2 patrouilleurs lvl6,
- SYLVA : 1 frégate lvl6 (niveau à confirmer).

Un poste de commandement intégré au groupe naval sera nécessaire compte tenu des moyens maritimes stratégiques déployés. Qu'il soit alguareno ou sylvois, celui-ci exploitera l'ensemble des signaux, échos radars et transpondeurs, pour permettre une prise de décision rapide de l'officier sur place, visant à acter ou non un nécessaire geste d'autodéfense, un nécessaire acte armé défensif. Dans une région en proie aux clivages idéologiques, aucune exposition militaire ne doit être faite sans considérer la possibilité d'un engagement létal et total.

Phase active II de l'opération : l'interception des embarcations non identifiées et suspectes.

Les forces navales sylvoises et alguarenas échangeront donc l'ensemble des relevés et signaux radars pour optimiser le quadrillage de la zone de contrôle, étendue sur l'axe arrêté à trois kilomètres. Si la première phase de l'opération s'attèle à la détection des menaces présumées sur zones, l'engagement de celles-ci peut rester conditionnée à la nécessité de confirmer un certain nombre de point, avant un engagement formel. C'est pourquoi dans ces circonstances, un contingent dont la mission se verrait tournée vers l'interception des embarcations et plus généralement des menaces non identifiées, reste nécessaire. En effet, considérant la nécessité de soigner les relations politiques régionales et la qualité de l'engagement conjoint des forces navales alguarenas et sylvoises, la destruction des menaces identifiées ne saurait être systématisée.

Pour soutenir une réponse rapide, l'opération Dauphin Blanc ne se montre pas avare de moyens pour l'arraisonnement et l'abordage des navires suspects:
- ALGUARENA : 2 appareils de transport hybrides lvl6 (sur porte-avions),
- ALGUARENA : 6 hélicoptères de transport moyens lvl10 (sur porte-avions),
- ALGUARENA : 4 hélicoptères d'attaque lvl8, 4 hélicoptères de transport moyens lvl10 (sur frégates),
- ALGUARENA : 2 hélicoptères légers polyvalents lvl10 (sur destroyer),
- ALGUARENA : 8 hélicoptères d'attaque lvl8 (sur porte-avions),
- ALGUARENA : 4 hélicoptères légers polyvalents lvl5 (sur porte-avions),
- SYLVA : 1 hélicoptère léger polyvalent lvl4 et 1 hélicoptère de transport moyen lvl5, avec commandos embarqués (sur la frégate).
- ALGUARENA : Commandos embarqués dans les hélicoptères pour abordage.

Indépendamment de l'arraisonnement d'embarcations et navires, l'enjeu est aussi de s'offrir la réaffirmation d'une dissuasion militaire en Paltoterra, pour l'entretien d'une force capable d'élever si nécessaire le niveau d'engagement souhaité. Le porte-avions et le sous-marin lanceur d'engins s'inscrivent pleinement dans cette philosophie:
- ALGUARENA : 15 chasseurs-bombardiers lvl8, 20 avions de chasse lvl10, 4 bombardiers furtifs lvl5, 2 avions ravitailleurs lvl8, 1 avion de guerre électronique lvl8 (+AWACS & drones de reconnaissance préalablement cité), 6 bombardiers stratégiques lvl8 (sur porte-avions),
- ALGUARENA : 3 missiles balistiques lvl3, 10 missiles balistiques lvl4, 4 missiles de croisières air-sol, 12 missiles de croisières mer-sol lvl2.

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées
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AGP

Pays concerné : Velsna
Date : 12/01/2018
Localisation : Velsna

Dépêche AGP :
A l'occasion d'un vote quasi-plébiscitaire, le Sénat des Mille de la Grande République a entériné l'adoption d'une déclaration de non-développement des armes de destruction massive sur le territoire velsnien.

Le même texte engage également à la remontrance et la condamnation d'une liste de pays faisant déjà développement ou usage de telles armes.


Sources : (éventuelles)
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logo presse fédérale

12 janvier 2018 - La coopération sylvo-alguarena, axe fondateur de la paix et de la dissuasion armée dans les mers sud-paltoterranes.


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Les opérations conjointes en mer sont aujourd'hui à même d'offrir un maillage des côtes et des eaux paltoterranes plus efficient que précédemment.


Bourg des Mahooganys ne s'est jamais faite aussi proche d'Aserjuco que présentement, après que le Duché de Sylva et la Fédération d'Alguarena aient convenu d'une coopération sur la sécurité et le contrôle des flux maritimes dans un contexte international où la piraterie pourrait identifier des zones de guerre profitables à la conduite de détournement de navires, marchandises et équipages. Mêlées à des exercices interarmées entre les marines sylvoises et alguarenas, ces opérations de surveillance et de contrôle en mer s'organisent aujourd'hui de façon optimale et complémentaire, faisant l'illustration d'un partenariat stratégique attendu sur la région. Pendant deux semaines, plusieurs bâtiments de la marine alguarena ont quitté les côtés de la Fédération, amorçant des opérations dans l'hémisphère sud qui se destine à enrayer les flux maritimes illicites, sous-entendons par là, les mouvements maritimes de personnes affiliées à la piraterie. Bien souvent de petites embarcations, légères et rapides, mais qui amènent parfois le détournement de navires plus gros, obligeant un contrôle des flux marchands eux-mêmes.

Cet intérêt pour l'hémisphère sud paltoterran vient de la considération simple et élémentaire que l'Eurysie centrale et occidentale, se fait désormais une région maintenant chamboulée par les conflits en Hotsaline et au Carnavale. Avec l'implication d'acteurs récurrents et omniprésents de l'hémisphère, les membres de l'OND en tête, la question du développement des flux marchands sur l'hémisphère sud se pose avec une légitimité toute nouvelle, les voies maritimes de l'hémisphère seront privilégiées à celles du Nord? Les tensions grandissantes entre la CSN et le Khardaz, la guerre en Hotsaline et au Carnavale le font légitimement croire. Plus qu'une menace, la guerre dans l'hémisphère nord ne serait-elle pas finalement un levier d'opportunité pour faire émerger des coopérations et ententes bilatérales à même de régir les principaux flux maritimes méridionaux dont une partie d'entre eux pourrait logiquement supporter l'activité commerciale interrompue sur la partie nord? L'hémisphère nord souffre de beaucoup d'incertitudes que les entreprises et les capitaux ont peine à anticiper. Plus personne ne croyait à un usage de la menace balistique carnavalaise, personne n'avait vu venir l'attaque préventive hostalienne sur l'Altrecht communiste, dans une Eurysie Centrale pourrissant dans sa noirceur et finalement, son rouge révolutionnaire.

Dans un communiqué officiel, porté par la voix du chef d'état-major Caïtano Lossada, l'armée fédérale dit se réjouir d'avoir pu amorcer une série d'opérations en mer pour le perfectionnement de l'interopérabilité des forces sylvoises et alguarenas, face à des menaces transnationales, multiformes et aussi universelles que sont la piraterie et le crime organisé. Un objectif de fluidification des opérations conjointes et internationales que les officiers généraux conviennent d'identifier comme atteint, si l'on en croit les premiers bilans enthousiasmés dressés à Aserjuco et à Bourg des Mahoganys. Une image d'efficacité et de fraternité, qui dépoussière des relations bilatérales laissées à tiédir depuis la crise de la Kommunaterra et l'invasion effective de celle-ci par le Grand kah. Les moyens n'ont par ailleurs pas manqué pour le déroulé des opérations puisque la représentation de la Fédération durant ces manoeuvres maritimes s'est faite au travers d'un groupe naval complet. Une démonstration de puissance et de savoir-faire, pour laquelle la présence même de la marine fédérale d'Alguarena suffit à gager de la crédibilité donnée aux opérations e lutte anti-piraterie. Nul ne saurait vraiment dire depuis combien de temps le Duché de Sylva n'avait pas accueilli un porte-avion étranger dans ses eaux territoriales mais à la visibilité donnée à cet instant, tout portait à croire que ce n'était pas un fait des plus récurrents. Un déploiement impressionnant, aux côtés de patrouilleurs et gardes-côtes sylvois, qui entend couvrir une zone de surveillance de plusieurs milliers de kilomètres, notamment permise par le vol d'avions radar, avions de patrouille maritime et hélicoptères en tout genre. L'emploi d'une aviation navale n'est pas chose anodine et nul doute que les échanges entre les deux armées sauront profiter à ces doctrines militaires spécifiques et ayant réinventé les conditions d'engagement à l'international. Une volonté et une coopération payante puisque pas un seul des bateaux identifiés comme suspect dans la zone de surveillance n'est parvenu à se soustraire aux opérations de contrôle déclenchées par notre veille partagée entre Sylva et Alguarena.

Des simulations d'interceptions ont même eu lieu avec le recours à plusieurs navires cargo civils dont certains devaient jouer le rôle de navires suspects. Les opérateurs des marines sylvoises et alguarenas avaient alors pour mission de les détecter parmi des flux maritimes licites et de les arraisonner pour procéder aux opérations de contrôle nécessaires. L'ensemble des navires jouant les bâtiments pirates ou suspects ayant été identifiés et interceptés, le commandement de la marine fédérale alguarena s'est déclarée satisfait et "convaincu de l'efficacité du maillage opéré par les forces interarmes et interarmées du Duché de Sylva et de la Fédération d'Alguarena".

"L'étroite collaboration amorcée entre les forces alguarenas et sylvoises, est de nature à offrir une vision panoramique de chaque bâtiment maritime s'approchant ou s'éloignant du détroit alguareno" s'est réjoui l'amiral Isodoro Leguizamo, en charge du commandement pour le groupe naval alguareno. Des analystes, y compris sylvois, ont souligné l'apport de la coopération entre les radars côtiers sylvois, les drones de reconnaissance et patrouilles aériennes alguarenas, pour développer une nette amélioration des interceptions de navires après leur détection. Et si l'apport technologique qui est conféré par cette coopération mérite d'être souligné, c'est davantage l'aspect humain et la franche camaraderie entre les marins sylvois et alguarenos qui entend dominer, eux qui n'ont que trop opérer ensemble malgré des desseins sociétaux communs et inspirants pour la région. Et la société civile justement, semble avoir bien accueilli l'initiative, ne serait-ce que par le spectacle inhabituel qui a pu se produire le long des côtes sylvoises lorsque les premiers marins alguarenos se sont mêlés à la foule des riverains et locaux curieux.
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CRAMOIZIZI
Le journal qui n'a pas l'humour circoncis !

CRAMOIZIZI

Boisderose ne sait faire que la morale
à défaut de connaitre notre moral !

dessin : Planté
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C’est carnaval à Carnavale et comme souvent, ce sont les tyrans qui font les frais des moqueries populaires. La compagnie d’artisans marionnettistes Princial de luxe a fait déambuler sur les 7ème et 45ème avenues un beau pantin articulé géant aux traits familiers des Carnavalais : Alexandra Boisderose, sacrée pour l'occasion Duchesse des bottes de foin !

Affublée de son sombrero typique, Alexandra était vraiment la reine du carnaval. Un castra caché dans sa bouche entonnait au mégaphone la liste de ses hauts-faits :

Boisderose, reine des meules de foin

"En un an à Carnavale, l’OND a perdu des soldats et a conquis des champs ! La liste des prises de l’OND est assez rapide : Roumont. Et le reste ?

Les industries ? Pas prises.
Les lieux de pouvoirs ? Pas pris.
Les hôpitaux ? Pas pris.
Les banques ? Pas prises.
Les égouts ? Pas pris.
Les quartiers ? Pas pris.
Les hôtels particuliers ? Pas pris.
Les jardins ? Pas pris.
La capitale ? Pas prise.
Les îles Marines ? Pas prises.
L’enclave verte ? Pas prise.
CRAMOISIE© ? Pas prise.

Il aura fallu à l’OND le déploiement de toute sa puissance pour s’emparer d’une bourgade de quinze mille habitants, non défendue, et où elle s’est quand même faite tuer une dizaine de soldats dans une embuscade. Ses états-majors doivent être fiers, ça valait le coup de s’y mettre à sept. Bilan de Carnavale sous occupation : 15 000 agriculteurs de mauvaise humeur ! Les 50 millions de Carnavalais qui échappent à l'OND ? Ne lui en parlez pas, vous risquez de la vexer !

Vive l’OND ! Vive Alexandra Boisderose, conquérante des silos à grains !

Sept cerveaux de l’OND valent tout juste celui d’un Carnavalais ? C’est ce que semble démontrer empiriquement la guerre à Carnavale puisque non content d’avoir contourné absolument toutes les sanctions qu’on tentait de lui imposer, d’anticiper les dangers en plaçant ses industries hors de portée, la Principauté s’est même faite un paquet de nouveaux alliés insoupçonnés. Qui a soutenu l’OND ? L’OND. L’OND parle à l’OND, sept langues différentes pour une seule oreille : la sienne.

La Principauté fait cavalier seul, la belle affaire :
elle a toujours fait ainsi
et cela lui réussit !

Contrairement à l’OND, Carnavale n’a pas besoin de s’y mettre à sept pour peser ! David a sa fronde parée, Goliath est terrifiée d’avancer !

Allez, courage, l’OND, au rythme d’un village par année, dans un demi-siècle, le périphérique tu vas bien finir par le passer !

La culture ? Elle a la peau dure !
La santé ? Elle ne fait que s’améliorer !

Rions ensemble dans une Principauté qui, bien loin d’avoir été écrasée, persiste et signe à tenir tête à ses ennemis. La coalition militaire de l’OND n’aura pas su s’emparer d’un seul pays, même en s’y mettant à sept. Pire, affront sur le front : le moral remonte et la Principauté prospère grâce à la poursuite du commerce maritime avec ses voisins et les investissements stratégiques de la banque Castelage. Mille milliards de PIB ! En pleine guerre et sous « blocus », ne pouvant compter que sur ses propres ressources et son ingéniosité !

La Cité noire dépassera bientôt les économies arriérées du Faravan et de Caratrad. Dans un an, toutes les prédictions le disent, l’Empire du Nord et Tanska seront éclipsés. Dans deux, c’est Sylva qu’on oubliera. Et dans trois, bye bye Teyla. Sept contre un, et c’est Carnavale qui gagne à la fin !"



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Quotidia, Le média de l'excellence conservatrice, informations offertes par le Groupe Falieri a écrit : 22 février 2018

Philosophie politique velsnienne et défaite carnavalaise: la démonstration de la résilience des sociétés


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La Bataille de velcal (1632, huile sur toile, Paolo Ascari)


L'année 2017 est à marquer d'une page noire dans l'Histoire eurysienne. En effet, après des années de tension entre l'organisation onédienne et la Principauté de Carnavale, l'Etat désormais considéré comme terroriste est passé à l'acte, et par le bombardement d'Estham, celui-ci ci s'est engagé dans une guerre totale avec l'organisation internationale, laquelle s'est trouvée le soutien de la majorité des acteurs mondiaux, tandis que Carnavale s'est confrontée à la condamnation et à la détestation d'une majeure partie de l'opinion publique. Un an plus tard, et alors que selon les rumeurs les plus récentes, la Principauté aurait acté sa défaite, l'heure est au bilan: quelles leçons nos élites politiques peuvent tirer de ce qui constitue selon toute vraisemblance la faillite des hautes sphères de la politique carnvalaise. L'aviation onédienne n'est pas la seule raison de la défaite carnavalaise: certes, la majorité des conflits dans l'Histoire ont trouvé leur issue dans la supériorité tactique et stratégique d'un camp sur un autre, mais la Principauté n'aurait-elle pas pu faire davantage en ayant point commis les erreurs qu'elle a commis. La supériorité numérique de onédiens n'est-elle pas à tempérer avec le manque de jugement des élites carnavalaises ? De leur inaptitude à la conclusion d'alliances ? De leur incompréhension profonde des grands mécanismes de relations internationales ? Si Etham n'avait jamais eu lieu, si Carnavale ne s'était pas condamnée elle même à devenir perso non grata auprès de la quasi totalité des ambassades mondiales, l'issue aurait-elle été différente ? Si Carnavale eut-été autre chose qu'un Etat dont la majeure partie de la population ne présente aucune appartenance ou affiliation à ses élites politiques ? Si la défaite de Carnavale est en apparence un évènement totalement étranger aux affaires de la Grande République, celle-ci devrait interroger ses élites en tous ces points, et nous interroger sur la résilience des sociétés: quels sont les facteurs qui déterminent cette résilience de toute une société et son aptitude à poursuivre le combat, même quand celui-ci paraît déséquilibré et demande une implication totale de la totalité des citoyens ? ironiquement, Velsna a déjà été confrontée à une telle menace existentielle, et a passé un tel test. Pour cela il nous faut revenir huit siècles en arrière.


Il était une fois Velcal: comment la résilience d'une société a déterminé le vainqueur des Guerres Celtiques

Nous sommes le 3 juillet 1219, à cinquante kilomètres au sud de la cité velsnienne. A la couchée du jour, dans une clairière située à quelques encablures au sud de la cité de Velcal, 30 000 velsniens gisent sur un champ de bataille s'étendant à l'horizon. Au cours d'un affrontement ayant duré moins de trois heures, le général achosien Erwys Gwyndel a détruit la totalité de l'armée velsnienne. Ce ne sont pas seulement des soldats que le chef de guerre a encerclé et massacré dans la plaine de Velcal: celui-ci a tué 30 000 citoyens, sur une ville qui en compte alors 150 000 en état de se battre dans l'exercice de leurs droits civiques. En un après-midi, Erwys Gyndel a décimé près de 20% de l'intégralité du corps civique velsnien, mais pas seulement... Ce ne sont pas simplement des citoyens qui gisent à l'orée de la nuit dans la plaine de Velcal, mais également toute une élite politique, cette élite qui valorise la guerre comme source de revenu et de légitimité: les tenants de cette élite, leurs enfants et leurs clients. La bataille de Velcal voit ainsi la disparition de 86 sénateurs, dont le chef de guerre achosien s'empresse d'envoyer les chevalières dans son pays, afin de faire valoir auprès du Sénat acosien la nécessité de disposer de renforts afin d'en finir définitivement avec la cité velsnienne. A la disparition d'une partie de l'aristocratie sénatoriale se double celle d'une grande partie de l'appareil militaire: cette armée comptait pour les trois quarts de toutes les levées militaires d'alors: la cité est sans défense. Être un soldat velsnien coûte cher et prend du temps: il faut non seulement se prévaloir de la citoyenneté, mais également pourvoir au financement de son propre équipement, et de disposer du temps de son entraînement. En parallèle de cette catastrophe, de plus en plus de cités de la plaine velsnienne commencent à remettre en cause leur loyauté à Velsna, et Umbra change de camp en faveur des achosiens. Erwys Gyndel, malgré l'avis de ses lieutenants qui proposent de fondre directement sur Velsna, envoie ans la soirée une proposition de paix humiliante à la cité sur l'eau.

A ce moment, tout porte à croire que Velsna n'a d'autre choix que d'accepter son sort, mais la réponse qu'obtiennent les achosiens est à l'opposé de leurs attentes: ceux-ci essuient un refus aussi laconique que catégorique. Au Sénat, une force inattendue a été à l’œuvre de ce revirement fondamentale de la guerre: la resilience des élites velsniennes face à la perspective de leur propre destruction a remplie son office, attitude dont un discours fameux du Sénateur Umberto Idilmo a immortalisé l'esprit:

"Jamais, ô grand jamais je n’émettrai de récrimination à l'égard de nos concitoyens vaincus, y compris les responsables de cette défaite. Ces questions nous affaiblissent, et il faut désormais nous poser les bonnes conclusions. A cette quête je répondrai ceci: si Velsna entend survivre il lui faut une nouvelle armée, dés maintenant. Nous trouverons des soldats n'importe où. Nous abaisserons l'âge requis pour l'enrôlement dans la Garde civique à 16 ans, nous abaisserons les qualifications requises pour intégrer l'armée, nous amnistierons les criminels et les prisonniers de guerre prêts à se battre pour notre cité, nous donnerons la citoyenneté à tous ceux, qui sous notre autorité ne la possède pas encore. Nous trouverons des soldats n'importe où, coûte que coûte. Nous utiliserons toutes nos ressources possibles. Et si pour se faire, il est nécessaire de dépouiller les basiliques et les églises des armes et des armures que nous avons offert à San Stefano et à Dame Fortune, alors nous le ferons. A ceux qui me diront qu'il s'agit là d'un sacrilège, je lui répondrai que ce n'est que bon sens, et que San Stefano considère davantage notre salut que des offrandes dont il n'aura pas d'usage. Oublions nos querelles, cessons de raisonner par nos interêts personnels, et nous mettrons ces barbares à genoux, bataille après bataille, combat après combat. L'enjeu de cette guerre n'est pas tant notre quête de prospérité que l'agonie ou la survie de Velsna en tant que cité."

Il est coutume de considérer cette prise de parole comme le tournant fondamental de la seconde guerre celtique: pas par un affrontement décisif, mais par la prise de conscience du changement de dimension de conflit. Ce que les achosiens ont conçu comme une lutte vengeresse visant à la réparation de leur défaite lors de la première guerre celtique, les velsniens réinterprètent cette guerre comme une lutte existentielle conditionnant l'avenir de leur cité. Nous connaissons la suite de l'Histoire: le Sénat achosien, qui ne perçoit le changement de nature du conflit, refuse l'envoi de renforts à Eerwys Gyndel, ce qui permet à Velsna de s'armer à nouveau, puis de renverser progressivement la vapeur de ce conflit malgré des pertes abyssales, et Achos est définitivement vaincue en 1233, à peine quatorze ans après la bataille de Velcal.

Les parallèles à faire avec la situation OND-Carnavale existent, et sont pertinents à énumérer. Mis bout à bout, ils permettent de dresser un tableau explicatif de la défaite de la Principauté de Carnavale.


La nécessité de l'appréhension de la nature profonde d'un conflit

Le premier constat à dresser de la situation réside certainement, comme dit, dans la bonne compréhension de la motivation de chaque belligérant. Ce fut certainement là une première erreur de jugement commise par les élites de la Principauté. L'enchaînement des décisions de la principauté, depuis le bombardement d'Estham jusqu'à l'acceptation des conditions de paix fixées par les onédiens constitue la démonstration de l'incompréhension que les responsables politiques carnavalais ont eu de cette guerre. En actant les évènements d'Estham, Carnavale a justifié la mobilisation d'une part importante des sociétés onédiennes dans l'optique de remporter le conflit, et leur a donné la légitimité nécessaire à une mobilisation considérable de tant de moyens humains et matériels. Là où la nécessité de remporter le conflit se s'est pas faite ressentir par la population carnavalaise, l'Empire du Nord a été frappé au cœur, et a donner à voir aux autres nations onédiennes la perspective d'une défaite. Tout comme le chef de guerre achosien qui a échoué à concevoir la seconde guerre celtique comme autre chose qu'un enchaînement de batailles visant à infliger des pertes aux velsniens, la Principauté a probablement estimé que le bombardement de Carnavale suffirait a acter un succès, ce qui en a résulté en une mobilisation de la société civile des pays onédiens. Les pertes militaires et humaines ne sont ainsi pas le seul facteur déterminant le vainqueur d'un conflit: la victoire se décide également par le degré d'acceptation de la violence par les populations: en ce sens, le bombardement d'Estham a eu les mêmes conséquences sur les onédiens que la bataille de Velcal en a eu sur les velsniens.


L'incapacité de l'assimilation des interêts de l'élite et du reste de la population carnavalaise:

La cohésion d'une société est d'une importance capitale dans la conduite d'un conflit moderne, dont l'issue se décide souvent par le soutien de l'opinion publique. A défaut d'un soutien généralisé, l'issue d'un conflit se décide lorsque la population est apte à tolérer un certain degré de coercition et de contrainte. Le plus souvent, il est nécessaire de mobiliser une cause fédératrice dont l'issue conditionne l'avenir d'un plus grand nombre d'individus possible. Dans le cadre de la Seconde guerre celtique, l'enjeu qu'a été la survie de la cité velsnienne a été suffisant afin de former un bloc uni, mené par les élites politiques velsniennes, lesquelles ont réussi à rallier une population qui s'est sentie concernée directement par le sort de leur ville. Cet enjeu a été si efficace qu'il conditionne encore aujourd'hui les relations achoso-velsniennes dans une certaine mesure, et que les achosiens sont encore perçus comme la personnification de "la menace barbare", qui entre le XIIIème siècle et aujourd'hui a été mobilisée à de nombreuses occurrences afin de justifier la politique extérieure de la Grande République. A chaque fois que les interêts de Velsna sont menacés, il est souvent un ou plusieurs sénateurs pour rappeler que l'issue du moindre conflit d’intérêt est aussi déterminante que l'ont pu l'être les Guerres celtiques en leur temps, que cela vrai ou non. Cet impérialisme dit "défensif" est devenu l'un des outils rhétoriques suscitant le plus de mobilisation des élites dans un contexte de guerre.

Dans le cadre de la guerre de Carnavale, il est difficile de concevoir comment les élites carnavalaises, à partir de l'incident d'Estham, puis dans le cadre de leur discrédit total à l'occasion du l'épisode sanglant de l'Armageddon't, auraient pu trouver le moteur de leur lutte vis à vis de reste de la société de la Principauté. Ou du moins, une cause permettant de justifier le degré de violence et de coercition qu'il est nécessaire d'exercer sur une population pour atteindre un but de guerre. Le bombardement d'Estham, un acte d'agression sur un sol étranger, n'a rien d'un évènement fédérateur semblable à ce que la bataille de Velcal a pu être en son temps. Les élites carnavalaises se sont retrouvées dans une position précaire dés leur entrée en conflit, de par cette mauvaise décision qui a complexifié l'intégralité de leur discours. La rhétorique anti-onédienne, qui d'ordinaire peut être perçue comme efficace dans un grand nombre de contextes, a ainsi beaucoup perdu en efficacité par ce statut d’État agresseur, alors même que l'image d'une Carnavale agressée et résistant aux assauts de toute une fédération de pays coalisés, aurait peut-être pu renversé le cours des choses de par le ralliement d'un grand nombre de pays à leur cause.

Les failles du narratif carnavalais, cependant, n'ont pas été le seul élément qui a fortement compliqué les choses pour la principauté: la difficulté majeure à laquelle les élites carnavalaises se sont confrontées est également à lier aux dysfonctionnements inhérents à la société carnavalaise, qui n'a pas permis aux élites de se servir du conflit pour fédérer leurs interêts à ceux de leur population. Pour vaincre Achos et mobiliser l'ensemble de la société velsnienne au XIIIème siècle, les élites sénatoriales ont été disposés à une transformation radicale de leur modèle politique visant à garantir des gains véritables à l'ensemble de la population de la cité: la disparition d'une partie non négligeable de cette élite a comme qui dirait créée un appel d'air à une nouvelle génération de citoyens évoluant à l'origine dans l'ombre de cette aristocratie, qui a pu se servir de la guerre avec Achos afin d'incarner une nouvelle élite, légitimée par le champ de bataille, dans ce que l'on peut appeler "une théologie de la victoire". Un tel renouvellement des élites n'est pas sans évoquer un parallèle avec l'Armaggedon't, mais il faut y voir les limites de l'exemple carnavalais: un simple renouvellement des élites ne suffit pas à sauver un modèle politique. Les velsniens ne se sont pas contentés de remplacer les pertes de leurs élites: celles-ci ont promis des gains à court et moyen terme à une très large partie de la population moyennant leur sacrifices. Ainsi, la citoyenneté velsnienne, qui avant les guerres celtiques était confinée aux seuls habitants de la ville de Velsna, a été étendue à l'ensemble des habitants du territoire de la République, donnant ainsi de nouvelles perspectives à toute une population auparavant en retrait de la vie politique, tandis que prisonniers et marginaux se sont vu donné l'occasion de servir dans la Garde civique velsnienne, avec la promesse d'une ascension sociale et politique à la clé. La comparaison avec l'Armageddon't qu'a connu Carnavale s'arrête là: cet évènement, qui aurait pu être l'occasion de rabattre les cartes de la société carnavalaise, a seulement permis le remplacement d'une élite par une autre, dont l'approche du conflit est restée identique. La population carnavalaise n'a vu poindre aucune promesse en échange des sacrifices qui lui ont été demandés par leurs élites, que ce soit en termes de gains politiques ou économiques. La société velsnienne fonctionne selon un principe de privilèges et de services rendus dans une forme de mythe méritocrate, tandis qu'il est difficile de déterminer ce qui peut motiver la population carnavalaise à s'engager corps et âme dans la défense des institutions d'une Principauté qui délaisse leurs besoins de reconaissance politique et sociale. Cette absence de perspective de gain a été à notre sens une entrave majeure aux efforts de guerre de Carnavale contre l'OND.


Ne jamais accepter les conditions d'un traité défavorable:

Si la nouvelle n'est pas encore confirmée par les sources journalistiques, nous nous devons d'évoquer la perspective de l'acceptation de la paix par la Principauté Carnavalaise, et en qui cela constitue la dernière erreur d'une série de mauvaises décisions dont ce conflit a été le théâtre. Après la bataille de Velcal, les velsniens, alors même que près de 20% de leur corps civique eut été décimé, ont catégoriquement refusé les conditions d'une paix humiliante. Il convient dés lors de rappeler les mots de ce même Sénateur Idilmo: "La guerre juste est préférable à la mauvaise paix.". Le ton est donné par le sénateur: la paix n'est préférable que dans des conditions que la défaite militaire ne permet pas. Cette optique à long terme favorise le sacrifice humain sur le temps court, pour des profits sur le temps long, et cette attitude détermine la manière dont la classe politique velsnienne envisage la conduite des guerres jusqu'à nos jours. Les rumeurs récentes sur une capitulation carnavalaise permettent de constater que son élite politique et économique n'a pas réussit à assimiler cette appréhension sur la conduite de la paix et de la guerre. Dans de telles conditions, il eut été préférable, au vu de l'ampleur du casus belli invoqué par l'OND, que Carnavale continue ce conflit coûte que coûte et quelque soit le coût humain qui le représente. Dans le cas de figure d'une invasion inévitable, la constitution d'un gouvernement en exil, et l'assurance de la sauvegarde d'une partie de l'appareil militaire eut été une priorité absolue, et le fait que Carnavale n'ait pas considéré cette option constitue une faute grave. La perspective d'une contnuation de la lutte, bien que paraissant plus douloureuse sur le court terme, eut été plus riche d’opportunités à l'avenir qu'une simple capitulation. De telles opportunités auraient pu se présenter plus tard, par le biais éternel des grands mouvements d'alliance mondiaux qui auraient pu permettre au gouvernement en exil carnavalais d'obtenir du soutien, tout lui permettant de poursuivre des opérations de guérilla dans sa métropole occupée, là où l'acceptation des conditions de paix le condamne à des conséquences défavorables sûres et certaines.


En ce sens, tous ces éléments sont révélateurs de la fragilité de la position initiale de la Principauté, pas tant sur le plan militaire que sur le plan rhétorique et politique, et la faillite de ses institutions dans la conduite de cette guerre. Il est bien entendu acceptable de reprocher à la supériorité numérique ennemie au moins une partie résultat de ce conflit, mais il est indéniable qu'en cas de victoire, le travail de l'OND a été grandement facilité par les failles profondes du système carnavalais, et par un ensemble de décisions maladroites dont les conséquences ont été grandes.
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Quotidia, Le média de l'excellence conservatrice, informations offertes par le Groupe Falieri a écrit : 19 mars 2018

Automobile: après des années de déclin, Vultra tente un redéploiement à l'international


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"Ce n’est pas une moto, mais plutôt une petite voiture à deux roues."


Historiquement, peu de marques dans le secteur de l'automobile sont autant associés à l'image de la cité velsnienne que Vultra. Fondée en 1922, la marque s'est depuis toujours focalisée sur le deux roues à un prix abordable, permettant à des générations de velsniens de profiter des avantages de la motricité et du transport personnel à moindre frais. Par dessus tout, l'image de Vultra est associée à son seul et unique modèle mythique du même nom: le scooter Vespa, un deux roues à l'identité visuelle distinctive ayant fait les heures de gloire de la marque. A son apogée dans les années 1960, 40% de la population velsnienne préférait ainsi le scooter de la marque à la voiture. Vultra a ainsi proposé, durant de nombreuses années, une alternative
low-coast aux voitures citadines dont son concurrent historique, Strama, s'était fait la spécialité. Toutefois, la marque a connu un reflux certain à partir des années 1970. La hausse globale du niveau de vie des velsniens, corrélée à une gamme vieillissante de scooters et un manque d'innovation ont condamné Vultra à évoluer dans l'ombre de Strama, puis plus tard de Steiner avec l'arrivée en masse de la concurrence raskenoise dans les années 1990. Il faut attendre 2011 pour voir une reprise de l'entreprise par le groupe Strama, son concurrent de toujours, pour voir une timide résurgence de la marque.

En 2018, après des années de restructuration (avec notamment la délocalisation de son usine historique dans la banlieue de Velsna pour la cité de Saliera, siège du groupe Strama), un rebranding et une modernisation de la gamme, Vultra semble prête, à en voir son offensive médiatique à Teyla, Sylva, Azur, Tanska et Rasken, à partir à la reconquête du terrain avec une approche bien différente de celle qui avait été la sienne, par un programme de publicité ciblée selon les pays et publics visés.

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Affiche publicitaire tout juste suggestive pour la Vultra 04 (marché raskenois)

A Teyla, exit la vision d'un scooter low-coast, Vultra vend un véhicule voulu "branché", destiné à une clientèle urbaine, diplômée, friquée et surtout, à la recherche d'une forme de reconaissance sociale. Vultra n'est plus low-coast, mais l'objet d'un exotisme et d'une manière de vivre, tout en hésitant pas à "draguer" la communauté LGBT de la capitale teylaise. Le groupe, sur ce marché, a prévu la sortie de pas moins de trois éditions limitées exclusives à Teyla, et qui ne bénéficieront même pas d'une sortie velsnienne. A Sylva, la publicité insiste sur la faible consommation et pollution du scooter, et d'une sortie d'une version électrique du modèle, dans un pays où la question du parc électrique s'est imposée depuis longtemps. Pour s'intégrer à ce marché fort concurrentiel dominé par les petites citadines qui sont sur un segment très proche, Vultra n'a pas hésité à adopter une stratégie de tarification agressive, quitte à vendre à perte sur ce marché. L'enjeu est pour le Groupe Strama, détenteur de la marque, de rénover une image au delà même du chiffre. A Rasken, l'absence d'alternatives low coast et de faible consommation a également été adoptée comme un argument marketing, bien que la saturation du marché raskenois ne le fait clairement pas apparaître comme une priorité. Pour finir, Vultra n'hésite pas à se lancer à l'assaut du marché afaréen avec un produit que l'entreprise pense parfaitement adapté au climat local.

Reste désormais à savoir si cette tentative permettra au Groupe Strama se revaloriser l'image d'une marque ayant souffert d'un délaissement relatif durant plus de deux décennies.
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