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Le Norjien INTERNATIONAL - Eurysie

La Conférence de Velcal, une ligue de défense sans valeurs ?

Alors que débute aujourd'hui la Conférence de Velcal à l'initiative de Velsna et comprenant 13 pays membres, l'origine de la future "ligue" laisse perplexe la classe politique tanskienne.

Par Jack Leiknisson, Velsna, septembre 2014.




"Un démocrate, un fasciste et un communiste rentrent dans une salle pour s'allier. Cela semblerait être le début d'une forme de blague et c'est pourtant ce qui vient de s'ouvrir à Velcal" ironisait un haut administrateur tanskien ce matin dans les couloirs du Congrès Fédéral à proximité de la salle de presse. Si Velsna voulait faire parler de sa diplomatie, c'est chose réussie à Norja. L'actualité politique interne, habituellement marquée par la question du gouvernement translave, de la situation économique d'Halvø, la rentrée scolaire ou de l'opération humanitaire au Hvitnesland a été dominé par la conférece de Velcal. Celle-ci vise en un but simple à l'initiative de la Grande République de Velsna : la constitution d'une ligue de défense contre les "impérialistes", directement nommés : Organisation des Nations Démocratiques, Organisation des Nations Commercantes et Liberalintern.

Si la nomination de ces organisations à fait grincer de nombreuses dents dans les rues blanchies des vieux quartiers de la capitale, c'est davantage l'absence de certains Etats "perurbateurs" - sous entendu la Loduarie - qui interroge et déplait davantage. Rapidement néanmoins, les officiels tanskiens ont exprimés leurs sentiment mitigés sur la participation d'Etats que tout oppose. Plusieurs noms reviennent parmi eux : Gallouèse, Lermandie, Rimaurie, Valkoïnenland.

Le premier, plus république que duché, plus humaniste que monarchiste et régulièrement mais discrètement salué pour son rôle d'Etat "agrégateur de négociations" au sein de la diplomatie tanskienne bien que les relations soient faibles voir inexistantes en particulier du fait des tensions régulières entre Teyla et la Loduarie. Le second, république aleucienne protégée par l'ASEA et sans réelle menace directe. Les deux autres, Etats fascistes ou autoritaires (autorisant la présence de fascistes dans leur parlement), en proie à des guerres civiles ou conflits internes et appliquant des répressions ouvertes et variées sur les minorités politiques et religieuses de leur pays. La Rimaurie exécutera prochainement trente-trois opposants de l'Union Libertaire Rimaurienne sur place publique au milieu du mois de septembre, soit pendant le déroulé de la conférence.

L'objectif de la ligue diffère de celui de l'OND ou de l'ONC et agit principalement comme simple pacte de défense mutuel entre les potentiels futurs signataires sans davantage d'implication politique. Présenté comme un traité "technique" sans "idéologie" par des officiels velsniens, la réalité parait pourtant bien différente. SI les Etats cités venaient à signer puis ratifier le traité, le paysage Eurysien donnerait ainsi des régimes fascistes exécutant publiquement leurs opposants politiques défendus dans l'exercice de leur fascisme par des républiques humanistes pourtant reconnues pour leurs politiques sociales. Loin de n'être qu'un traité de protection des souverainetés, l'adhésion à la ligue de Velcal pourrait signifier pour plusieurs millions de civils la garantie de gouvernements sanctifiés dans l'impunité qui leur serait réservé. Cette vision, évidemment orientée, est ainsi présentée telle quelle par plusieurs élus socialistes et fédéralistes au sein du Congrès Fédéral qui estiment que cela pourrait amener leurs partis à proposer au gouvernement de reconsidérer leur relations avec certains Etats. "Il paraitrait impossible de considérer comme respectueux des droits humains un pays qui accepte de défendre militairement un Etat ouvertement fasciste qui exécute sa population civile dans les rues aux yeux de tous. Les droits humains ne se balayent pas d'un coup de trait." expliquait un député socialiste visiblement énervé à la sortie d'une session du Congrès Fédéral.

Du côté du ministère des Affaires étrangères et des Droits humains, les réponses se font plus rares et les positionnement publics inexistants. Le mot d'ordre vient d'en haut, Jaka Lakkas a ordonné à ses fonctionnaires et diplomates d'éviter toute "sortie malheureuse" avant d'avoir la liste des signataires rendues publiques. En d'autres termes, le gouvernement ne se montre pas encore aussi véhément que certains députés de sa majorité : il est trop tôt pour critiquer ouvertement. Néanmoins, plusieurs diplomates interrogés reconnaissent une forme d'incompréhension dans la présence de certains pays à la ligue. Un haut diplomate ancien ambassadeur dans un pays d'Eurysie indiquait ainsi que "si la présence de certains pays s'explique par la forme de menace qu'ils ressentent, d'autres sont inexpliquées. Qui attaquerait Lermandie, Akaltie ou Gallouèse ? Les deux premiers sont dans un système d'alliance régional reconnu, le troisième est respecté et reconnu de tout son voisinage pour sa posture diplomatique actuelle. Si ces pays ont des valeurs, on ne voit pas où elles sont pour d'autres membres de la ligue."
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Détournement d'attention et confusion générale : l'argumentaire de Géorgi Marcos
De Annabelle Pottier, militante collectiviste sylvoise

C'est avec joie que j'ai pu constater l'attention portée à mon écris par le reconu Géorgi Marcos, qui lui a accordé une réponse au sein de l'Unita. Mais quelle déception fut le constat des différents arguments contradictoires et calunaires apportés dans son intervention, me contraignant à y revenir point par point.

La premier concerne le déni dans lequel se baigne le meneur du PEV quand il est question de l'Okaristan et de son héritage. En un mot comme en cent : rien ne tient dans son argumentaire. La source sylvoise emprunté est critiqué pour être d'affiliation capitaliste, ainsi esperais je voir d'autres sources plus précises et objectives pour compléter ce rapport détaillé, mais force est de constater que le développement de Géorgi s'est arrêté à un discours vide de tout élément pour l'appuyer. L'article cité était détaillé chronologiquement et plutôt correctement sourcé avec des apports sur l'historique du mouvement révolutionnaire et ce qui définissait le Traitre comme un dictateur, mais ces éléments sont balayés sous couvert d'une affiliation capitaliste. Doit on croire que si un journal météo capitaliste indique qu'il pleuve, nous devons sortir sans parapluie avec une confiance aveugle à un individu qui m'accuse de fonder mon développement sur des arguments quand ce dernier évoque une histoire socialiste bien ancrée en Okaristan sans JAMAIS apporter quoique ce soit sur la question. J'invite ainsi mon interlocuteur à rattraper ce point en partageant des articles et éléments concrets qui permettrait de soutenir une véritable racine socialiste en Okaristan.

Un autre élément contradictoire concerne les évolutions du Kolcovo et de Zladingrad suite aux interventions étrangères et là, quel amer constat : le Kolcovo est dissout et Zladingrad... n'est pas loin de suivre : stagnation sociale totale et aucune avancé significative si ce n'est une élection menée sur place. Et cette élection est différente de celle du Kolcovo sur un unique point : elle fut organisée par la Loduarie Communiste après avoir refusé de reconnaitre celles menées déjà en Kolcovo. Donc est ce là selon Géorgi Marcos une réussite du Loduarisme ? Obtenir un résultat aussi mauvais que l'intervention de membres de l'UEE ? Et si monsieur Marcos souhaite démentir cette affirmation, il lui sera de l'appuyer avec des preuves. Je préfère de mon côté une source douteuse étudiable avec des pincettes plutôt qu'une absence totale de source.

Je suis par ailleurs amusé de la critique acerbe envers Rasken et la Tcharnovie. Soyons clair, Rasken est indéfendable et la simple évocation de cette nation suffit à remplir mes narines d'un pétrole utilisé comme vecteur d'un impérialisme économique et industriel appuyé par de violentes milices. Mais dans le cas de la Tcharnovie, je tiens à m'y attarder davantage car c'est une confédération pour laquelle j'ai une certaine estime. Pendant que Géorgi Marcos, après avoir évoqué les réussite du Loduarisme, rabaisse cette bien belle union, je tiens à lui inviter à relire ses livres d'histoire récentes : Oui, la Tcharnovie est formellement opposée au communisme, chose que je regrette fortement. Mais cette peur panique, on la doit à la Loduarie qui encore une fois, sous couvert de protéger le socialisme, a décidé de l'imposer avec une violence parfumé au phosphore blanc, massacrant massivement des civils en Chérchérie. Je sais déjà que monsieur Marcos défendra cela comme une réussite loduarienne et qu'il préfère cent fois ça à laisser se répendre le libéralisme en Tcharnovie. Oui, c'est fort malheureux de constater que les mouvements capitalistes ont supplantés leurs homologues socialistes en Chérchérie. Et oui, il était louable de tenter de s'y opposer. Mais vanter le Loduarisme avec un tel fanatisme, c'est nier ses échecs et conséquemment nier les leçons qui peuvent en être tiré pour s'obstiner dans une direction délétère qui a pour seul résultat d'associer communisme et socialisme à l'autoritarisme et la violence.
On constatera que Marcos Géorgi se plie volontier à ce jeu en insistant sur la prétendue doctrine communiste de Maksimov en Okaristan sans appuyer ses déclaration d'un quelconque élément concret.

Un autre point sur lequel s'attarde mon interlocuteur est bien évidemment celui de Translavya, dans un processus très curieux où est évoqué un "feuilleton" de ma part, suivis d'une succession d'accusations à l'encontre de Translavya. S'il venait à y avoir des éléments incriminant réellement le régime Translavique, je serais très heureuse de les avoir à ma connaissance, avouant en toute humilité que des éléments m'auraient échappé. Mais force est de constater que sourcer son argumentaire ne fait pas parti de la méthodologie de monsieur Marcos qui enchaine des accusations extrèmement graves et sur lesquels on devrait le croire sur parole. J'ose espérer que la volonté de constituer un espace vital sur base éthnique constituerait un élément suffisamment retentissant pour qu'il en reste des traces vers lesquels saura m'orienter mon interlocuteur ?
Et encore une fois, vanter la brutalité du régime lorenzien parce que le crime odieux perpétré à posteriori par Translavya n'est qu'une maladroite tentative de rattrapage. Si Translavya méritait réellement une intervention armée et violente, j'inviterais monsieur Géorgi à détailler en quoi et avec une rigueur correcte, donc supérieure à sa réponse actuelle.

Je me permettrais également de faire une appartée improvisée à la relecture des propos de monsieur Marcos, qui suinte d'un ignoble racisme eurocentré réducteur à l'égard des populations paltoterrane, typique d'un héritage colonialiste complètement intériorisé. C'est à demi mots que les collectivistes sylvois sont rabaissés et décriés pour un prétendu manque de formation et culture politique, après que monsieur Géorgi apporte des éléments à peine détaillés. Ainsi j'inviterais monsieur Marcos à travailler son psyché et mettre fin à cette hiérarchisation complètement intériorisée des nations, et à se déconstruire entièrement pour intégrer les dynamiques coloniales dont il est l'un des vecteurs à son insu.
Ce racisme accompagne par ailleurs des accusations personelles à l'égard d'une prétendue affiliation, conciliation entre les collectivistes sylvois. Et là je demanderais à monsieur Marcos : en quoi ? En quoi le mouvement collectiviste, traditionnel opposant des mouvements bourgeois et aristocratiques de Sylva, ayant systématiquement fait front pendant les prises de décision ducales pour y intégrer les facteurs sociaux et socialistes, en quoi faisons nous le jeu de la Bourgeoisie ? Je vous ferais par ailleurs remarquer que, malgré les piques de ce sordide individu, nous n'avons jamais pris la défense de l'OND dans le cas de la Loduarie. Si la Loduarie tirs en premier, alors c'est un fait, défendrais je pour autant l'OND en le disant ? Défendre la Loduarie impliquerait-il de mentir ? Non et non ! Au contraire, nous étions les premiers à dénoncer la riposte des pilotes sylvoises et l'attitude violente du gouvernement aristocratique après cet accrochage ! Mais dans sa vision étriqué, monsieur Marcos nie ces éléments et préfère nous associer à une imagerie de l'autochtone soumis à la bourgeoisie. Est ce volontaire de sa part ? Non, c'est intériorisé, conditionné par un environnement colonial, autoritaire. Nous ne pouvons pas lui en vouloir, lui, blanc, métropolitain, dans un régime oppressif, soit accoutumé à son pays qui écrase et domine tel qu'on l'observe à Achos et à bien d'autres endroits. Ainsi je n'en veux pas à mon interlocuteur, mais lui en voudrais de ne pas prendre compte de ces enseignements ni d'essayer de se tirer vers le haut en prenant du recul sur son passif profondément colonial. Je l'inviterais également à me partager ses écris sur l'intégration d'Achos dans la lutte prolétarienne et anticolonial. Je suis sûr qu'en fervent défenseur de ces cause, monsieur Marcos est l'auteur d'études sur le sujet qui ne serait pas parvenues jusqu'à moi.

Maintenant revenons au coeur du sujet, à savoir expliquer la confusion et incohérence générale de monsieur Marcos. Le premier élément qui me saute aux yeux est son approche du cas des komunteranos. Ainsi j'apprend que le PEV a oeuvré à éloigner "Anarka" ... doit on là encore croire sur parole monsieur Marcos ? Peut être devrions nous me rafraichir la mémoire mais ce qui me vient à l'esprit est plutôt le soutien loduarien pour "Communaterra", mais passons.
Un autre élément qui me vient à l'esprit est la dénonciation de la satellisation de Communaterra par le Grand Kah. Et là demanderais je à monsieur Marcos, quelle distinction est ce qu'il y a avec les exemples loduariens ? Communaterra était une menace envers elle même et ses voisins (fussent ils capitalistes, mais conviendrez vous que je préfères l'hérésie de vivre sous la bourgeoisie sylvoise que la folie komunteranos avec des apparats de socialisme), et l'intervention permet une poursuite de la démocratie et un redressement des conditions de vie ébranlée par une gestion catastrophique et une guerre dans laquelle les meneurs fanatiques ont préférés tout sacrifier avant d'abandonner.
Revenons aux satellisation de la Loduarie :
-une zladingrad qui était déjà en cours de libération et dont il n'y a eu aucune avancée sous l'égide loduarienne si ce n'est de mener à des élections exactement semblables à celles du Kolcovo,
-une translavya dont on attend encore les résultats et des éléments pour appuyer les dérives du régime en place.
Il faut dès lors être de mauvaise foi pour nier que le Grand Kah a un réel apport, ce qui nous amène par ailleurs à un autre élément dans le discours du PEV : l'impérialisme présumé du LiberalIntern.

C'est là un énième argument, ou plutôt hypothèse en vu de l'absence d'élaboration, développé par Marcos. Là encore, nous devons simplement le croire sur parole et ignore l'incohérence et confusion absolue qui règne dans son raisonnement. Le cas du Prodnov par exemple, ayant réussi une véritable transition communiste, est un exemple incontestable de victoire appréciable du LiberalIntern. Le cas de Communaterra également même s'il relève uniquement de l'action kahtanaise et pas réellement du LiberalIntern. Mais le LiberalIntern ne compte pas que des réussite, bien évidemment : nous avons l'exemple du Pontaberlo dans lequel le Grand Kah a été incapable de contrecarrer les ambitions interventionistes alguarenos. Devons nous supposer que le Grand Kah était là impérialiste en essayant d'empêcher l'expansion alguarenos en Pontaberlo ? Evidemment, monsieur Marcos cherchera encore à détourner l'attention avec son whataboutism typique, prétextant que l'approche loduarienne était semblable.
Cela était bien évidemment faux et n'ont rien de comparables les interventions loduariennes et kahtanaise, et cela se manifeste d'une part par la finalité des opérations, celles du Kah et plus généralement du LiberalIntern amenant à de véritables avancées sociales, sociétales et socialistes quand elles parviennent à aller outre la résistance de l'ONC. Celles de la Loduarie sont, en plus d'injustifiés, vaines. Là encore prenons le cas de Zladingrad : en stagnation, sans avancée d'un quelconque genre, un statu quo maladif dont le seul résultat est de dire "youhou, nous n'avons pas laissé Zladingrad aux tcharnoves et raskenois".

Je suis par ailleurs amusé de voir Marcos pointer du doigt un point important : les réussites essentiellement militaires du LiberalIntern. Eh bien là encore je mettrais en évidence son incohérence, incompréhension de l'histoire et géopolitique, et sa confusion générale.
Primo, le LiberalIntern compte également de très francs succès non violents mais non moins couronnés de véritables avancées. Prenons un exemple encore une fois très adapté puisque témoignant de la réussite du LiberalIntern là où échoue la Loduarie : le Mokhaï. Ancienne colonie de l'Impérialiste du Nord (nation sauvage et primitive appliquant encore la peine de mort), le pays a d'abord subi une intervention armée, brutale, irréfléchie, bref, en un mot comme en cent, typiquement loduarienne. Les résultats ont été mainte fois répétés : un échec cuisant.
Eh bien puisque monsieur Marcos souhaite des exemples de réussite du Grand Kah, en voici un. De par des interventions actives et non armées, ont été établis un véritables dispositifs socialistes, avec la mise en place de syndicats influents et une relance de l'économie sous un modèle socialiste avec pour résultats de véritables progrès sociaux. Je suppose qu'il ne s'agira là que d'impérialisme de la part de cet infâme Grand Kah, qui ose s'immiscer dans les affaires du pays pacifiquement pour y implanter des changements bénéfiques à la classe ouvrière. Quelle horreure ! L'impérialisme ! Tellement éloigné de la Loduarie et de ses admirables bombardements au phosphore blanc sur des civils pour soutenir des dictatures parce que, hé ! Il y a "communiste" dans le nom du régime !
Sela m'amène à la seconde incohérence flagrante de Marcos : je soulignerais le caractère essentiellement militaire des réussites du LiberalIntern... mais que dire alors des opérations loduariennes ?! Pas un seul exemple de "succès" énoncé par mon interlocuteur du PEV ne s'est fait autrement qu'avec des frappes au phosphore blanc sur des civils ! Voila une manière efficace de les faire ralier la cause communiste ! Du phosphore blanc pour devenir rouge plutôt que bleu ou jaune !

Je me permettrais également d'approfondir une autre erreur allègrement entretenue en reprenant la mécompréhension propagée fut un temps par des membres de l'Astérie : le capitalisme outrancier zélandien. Il n'y a aucune surprise à constater que derrière ses préjugés racistes, monsieur Marcos cherche à réduire nos camarades zélandiens. Ainsi l'inviterais je à se pencher un peu plus sur ce si beau pays qu'il décrie avec une telle ferveur. Derrière un prétendu libertarianisme, la réalité est que les capitaux, les entreprises et les moyens de production sont possédés par les travailleurs sous forme de "salariés actionnaires". N'est ce pas là la définition du communisme, la collectivisation des moyens de production par la classe travailleuse ? Oserais je même dire que les zélandiens sont davantage communistes que la Loduarie ?
Oui, je l'ose et je l'affirme et en profite pour passer au point suivant : la Loduarie Communiste n'a rien de Communiste.

Monsieur Marcos tient en effet un tableau fort flateur de l'économie loduarienne duquel il y a trois éléments à tirer. Le premier est que la Loduarie suit en réalité le principe de capitalisme d'état. Il n'y a aucune mise en commun, collectivisation des moyens de production par le peuple. L'intégralité de l'industrie est en réalité accaparée par l'État et uniquement lui. Existe-t-il est syndicats en Loduarie ? De vrais syndicats avec de l'influence allant au delà de la fonction de bureau des plaintes ? A-t-on un modèle démocratique solidement établis malgré une prétendue assemblée orchestré d'une main de fer par le Secrétaire Général Lorenzo ? Non, non et non, et ce parce que la Loduarie n'est pas communiste mais un capitalisme d'État impitoyable et écrasant.
Revenons au bilan fait par monsieur Marcos : chomage innexistant, logement gratuit et économie stable. Notons que sur ces trois éléments, deux sont des critères essentiellement capitalistes et un seul est véritablement appréciable d'un point de vue social. Nous devons pour cela aller au delà d'une simple analyse du PIB, pourtant prise comme référence systématique tel la mesure au double-décimètre d'un phallus dans les sociétés patriarcales et nous demander : quelle est la finalité de l'économie ? Quel intérêt peut elle avoir pour le peuple, la classe ouvrière ?
La subsistance, l'accomplissement, l'épanouissement ou encore le confort sont tant d'exemples. Et en Loduarie ? La Loduarie a beau se vanter de son université, force est de constater que l'ensemble de son dispositif académique et scientifique (les deux allant de pair) sont terriblement inférieurs aux standards pour un pays avec un tel "PIB". Il en était de même pendant longtemps pour les éléments associés à la création artistique, aux médias divers ou à la culture en général, mais je salus les avancés de la Loduaire Capitaliste d'État dans le domaine.
L'industrie de la Loduarie est contrôlée par l'État et sert uniquement à l'armée, tout ce qui relève du civil est négligé. Connaissez vous la Loduarie pour sa société de loisir ? Sa culture ? Ses services à disposition du peuple ? Non, seulement pour ses logements gratuits dans des cités ouvrières où sont entassés les citoyens pour travailler dans des usines d'obus sur ordre du secrétaire général, tel un serf ou un esclave contraint au travail sans récompense mais, hé ! Ils sont logés gratuitement ! Pourquoi les esclaves loduariens se plaidraient-ils ?!

Mais un autre élément en second lieu est très intéressant à analyser : Marcos vante la réussite de la Loduarie sur le plan économique via des critères capitalistes, et qu'est ce qui en résulte ? Que les modèles capitalistes sont en réalité plus prospère. Toutes mes félicitations à monsieur Marcos de mettre en exergue que les progrès loduariens sont éclypsés par ceux de ses trois exemples, Sylva, Tanska et Teyla, qui en trois ans rattraperont et dépasseront la Loduarie. Il n'y a pas de quoi être fier ceci dit, puisque ce sont des critères comme dit répondant uniquement aux attentes d'une classe bourgeoise.
Je me permet également de mettre en avant, à nouveau, l'incapacité de Marcos d'argumenter sans chercher à détourner l'attention et se plonger dans sa confusion : jamais, au grand jamais, je n'ai dis préférer les infâmes modèles capitalistes libéraux de Tanska, Teyla ou Sylva. Pire encore, dans son mensonge et paternalisme, Marcos est incapable de reconnaitre les avancées des collectivistes sylvois : développement des coopératives, des syndicats, collectivisation de certaines entreprises, développement d'une véritable économie socialiste (pour le moment à petite échelle mais en pleine croissance en Sylva), véritables travaux de décentralisation et lutte contre le monopole de l'aristocratie tel qu'on l'observe avec le secteur de l'énergie et l'opposition entre le mix nucléaire / hydro, et un ensemble plus décentralisé de renouvelable et centrales à biogaz.
J'en profiterais pour répondre à monsieur du PEV : je préfère cent fois vivre dans une commune mounlao collectiviste sylvoise qu'en Loduarie Capitaliste d'État, dans une région aristocratique ou bourgeoise sylvoise, en Tanska ou encore en Teyla. Et je préfèrerais encore vivre au Grand Kah, cent fois au Grand Kah plutôt qu'en Loduarie.

Abordons maintenant un cas qui revient régulièrement dans l'argumentaire du PEV, à croire que c'est cet acteur qui dispose précisément les meubles pour que l'on tape nos petits orteils dedans : l'OND. Primo, je suis amusée de voir qu'on me reproche de ne pas critiquer l'OND dans un article dédié à la Loduarie et ses dérives, d'autant plus quand comme dit, le parti collectiviste sylvois était le premier à dénoncer les écarts opérés aussi bien vis-à-vis de Communaterra ou de la Loduarie, fusse cette dernière responsable de tirer systématiquement en premier.

Mais revenons à l'OND et la confusion totale dans laquelle baigne notre cher Marcos. Je suis déjà forte amusée de voir critiqué le militarisme outrancier de l'OND, quand la Loduarie l'est bien davantage et, pire encore, justifie ce militarisme en menaçant perpétuellement ses voisins. Oui, quand une nation survole votre territoire avec des bombes pour contrecarrer une révolution populaire (j'attends toujours des éléments démontrant les mouvances socialistes en Okaristan justifiant ces opérations), exécute froidement vos ressortissants ou tirs des missiles à destination d'avions, hé bien on s'arme en conséquence. Et on s'arme d'autant plus quand l'essentiel de l'industrie de cette nation déstabilisatrice est tournée vers un complexe militaro-industriel. Et justifier selon des exemples historiques la logique derrière cette hostilité n'efface en rien ladite hostilité et la dynamique d'opposition qu'elle nourrit.

Je suis également très amusée de voir reprochée "l'hégémonisme" et "l'intolérance" des autres régimes de l'OND. Loin de moi l'idée de défendre cette organisation, véritable copie de l'ONC faussement démocratique (puisque selon Marcos, relever les écarts de la Loduarie Capitaliste d'État tient de la défense de l'OND et de la bourgeoisie), mais il est d'une absolue mauvaise foi de ne pas relever les exacts mêmes tares chez la Loduarie. Pire encore, si des exemples s'enchainent concernant les interventions hégémoniques de la Loduarie (malgré les efforts démesurés pour les légitimer selon une soi-disant cause socialiste), il n'y a en réalité que peu d'exemple concernant l'OND, seulement trois pour ainsi dire :
-L'intervention de l'OND en Translavya qui entre dans le cadre d'une lutte d'influence avec le régime capitaliste d'État de la Loduarie. C'est un élément sujet à critique dans la sphère collectiviste sylvoise et je me ferais un plaisir d'en partager nos conclusions à monsieur Marcos, et surtout nos efforts à venir pour en détourner la finalité capitaliste afin de développer une culture des coopératives et syndicats sur place.
-L'affaire du Hland qui est amusante puisque légitime selon des motifs sociaux pour libérer la région d'un mouvement fasciste. Mais apprendrons-nous de monsieur Marcos qu'il y a la bonne intervention antifasciste et la mauvaise ? Que cette opération sert le libéralisme pour le capitalisme ? Je dirais quelque chose de simple : je préfère un Hland libéral selon le modèle teylais / caratradais / tanskiens dans lequel pourront s'intégrer les collectivistes sylvois pour faire avancer les choses, plutôt qu'un Hland fasciste.
-Et enfin Zladingrad où... quel tort reproche-t-on à l'OND ? D'avoir chassé (ou plutôt essayé, le Pharois ayant pris les devants) la Loduarie après l'usage de la région comme extension de l'influence militaire loduarienne ? L'OND a-t-elle ensuite imposé quoi que ce soit d'hégémonique à Zladingrad ?
Et c'est tout, de trois exemples d'hégémonisme, seul un est réellement critiquable et je m'engage à ce que nous, collectivistes, ferons de notre mieux pour rectifier cela.

Et nous pouvons maintenant aborder le dernier élément qui fait défaut dans l'argumentaire de Marcos. Je m'excuserais toutefois pour cette fois-ci puisque j'ai une part de responsabilité dans cette mécompréhension, où mon argumentaire paraissait en effet peu clair dans mon écrit. Ainsi, tacherais-je de rectifier le tir en clarifiant tout cela :

Non, je ne voulais pas dire que l'UICS fonctionne selon une dynamique de vengeance et est régie par la Loduarie "Communiste", mais que la volonté de la Loduarie était de faire de l'UICS une extension de son influence afin de mener sa vengeance (ou plutôt celle du secrétaire Lorenzo). Est-ce le cas présentement ? Il est évident (et fort heureusement) que l'initiative a été réappropriée par les adhérents et qu'en l'état, l'UICS ne saura répondre à cette volonté de vengeance. Et je m'en réjouis, mais c'est pour cette raison que voir le PEV soutenir les écarts impérialistes de la Loduarie Communiste ainsi qu'une alliance militaire visant à soutenir ces débordements sous justification de couper l'herbe sous le pied du libéralisme m'inquiète au plus haut point.

Par ailleurs, concernant la question posée par monsieur Marcos : "connaissez-vous beaucoup d’autres bastions du socialisme en Eurysie occidentale capables de tenir tête aux puissances onédiennes ? ", je ferais remarquer que l'intitulé est comme dit précédemment faux. La sortie du fascisme de la Loduarie n'empêche pas que derrière ses apparats socialistes, elle n'en est aucunement un vecteur et nourrit uniquement un capitalisme d'État. Et cela m'arrache les lèvres de le dire, mais la Loduarie ne tient aucunement tête à l'OND et ne fait peur qu'aux nations émergeantes de l'UEE.
Mais je répondrai tout de même : le Pharois qui, s'il n'est pas fondamentalement socialiste, est un vecteur de socialisme et communisme et que lui, a largement démontré sa capacité à contrecarrer l'OND (cf l'exemple de Zladingrad). Mais là où les actions hasardeuses de la Loduarie sont un courageux acte de communisme, le PEV s'efforce de réduire les réussites du LiberalIntern à de l'impérialisme, allez savoir pourquoi ?
Je me permettrai également de relever le "révolutionnaire de salon", appuyant à nouveau mes accusations de paternalisme à l'égard de monsieur Marcos. Nous reconnaissons les réussites du PEV en Velsna, accomplissant l'exploit dans ce milieu ultra-libéral et bourgeois d'instiguer des mouvements syndicaux. Mais je ne vous permets pas de nier les avancées des collectivistes sylvois dans le Duché, un système qui nous est tout aussi fondamentalement hostile et dans lequel nous imposons malgré tout notre volonté populaire socialiste.

J'ai à présent revu point par point les éléments de discours de monsieur Marcos que je résumerais de manière concise :
-Son analyse est peu étayée par endroit quand il s'agissait de défendre l'interventionnisme loduarien, en venant à agir de manière presque obscurantiste en niant les moindres éléments concrets apportés pour développer le débat et à la place plaider des propos infondés.
-Monsieur Marcos se complait dans la facilité du détournement d'attention, aussi connu sous le nom de whataboutism avec pour effet délétère de bloquer toutes avancées, évolutions et améliorations de la pensée selon le mantra : "je préfère cent fois les erreurs de la Loduarie au libéralisme". Je me permettrais par ailleurs de pointe l'ironie de ce modèle de pensé repris des adolescents libéraux qui, face à la moindre critique contre le capitalisme, scanderont que le communisme est pire (tout en prenant pour exemple du faux communisme, tel que le capitalisme d'État loduarien).
-La Loduarie n'est absolument pas communiste, mais applique le capitalisme d'État. Et son économie n'est qu'une réussite à demi-mots selon des critères capitalistes, pour ne révéler qu'un bien maigre accomplissement pour le peuple loduarien.
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Grève générale dans la quatrième puissance économique mondiale !

Certains pays sont stables, et d'autres ont une stabilité digne de rejoindre l'UEE. Et malgré sa croissance économique fulgurante la hissant sur le peloton mondial, la première puissance de l'Eurycirque semble bien y mériter sa place. À peine rétablie d'une guerre civile, la Grande République de Velsna est marquée par des mouvements sociaux mettant en avant un peu plus les nombreux dysfonctionnements sociétaux de ce pays, déjà apparent dura les affrontements internes. Conditions de travail extrêmement mauvaises et insuffisamment rémunérées avec une absence totale de considération pour les salariés, alors considéré comme de simples statistiques (chose que l'on observe également avec le système censitaire qui n'a jamais complètement disparu malgré des réformes sur le sujet). Car Velsna semble en effet être marquée d'une tendance assez présente : s'attaquer à ses problèmes pour ne les résoudre que partiellement. On ne retire pas le système censitaire mais seulement certains échelons, on réduit de quelques heures hebdomadaires pour arriver à quarante-sept heures par semaine le temps de travail. Il y a toujours une certaine timidité à prendre des mesures.

C'est conséquemment sans surprise que les Collectivistes sylvois ont exprimés leur soutien pour les travailleurs velsniens, à un détail prêt : ils les trouvaient trop mous dans leurs revendications. Deux semaines annuelles de congés payés ? Alors que le pays est dans une santé économique admirable en sortant littéralement d'une guerre ? Le système en place est si prospère qu'il mériterait selon nombre de militants de récompenser bien davantage ceux qui l'ont amené là, non pas les investisseurs ayant mis à disposition des capitaux mal acquis, mais les travailleurs ayant valorisé ledit capital et bâtis cette société. Si Tanska peut se permettre dans certaines régions cinq semaines annuelles de congés payés, Velsna devrait pouvoir en assurer jusqu'à six en fonction des secteurs !
Pour le reste, les propositions sont bien évidemment approuvées et vues comme logiques : syndicats, rémunération à hauteur des résultats économiques, temps de travail hebdomadaire raisonnable, il n'y a rien qui puisse contrarier là les partis sylvois de gauche.

Nombre de journalistes et sympathisants préparent d'ailleurs des voyages à destination de la puissance à la croissance économique la plus stable et intense qui soit, voyant là un symbole d'espoir : l'émergence et l'appropriation d'idées de gauche par la masse travailleuse dans un pays symbolisant le capitalisme, le conservatisme et l'oligarchie. Si c'est possible qu'avance en Velsna la cause, alors elle pourra partout et cette incarnation de la droite économique et sociale pourra devenir l'exemple du socialisme, qui sait ?
L'objectif de ces voyageurs est d'en apprendre plus sur la situation et assister aux débats d'idée. Nul opportunisme de prévu, les sylvois ne comptant pas s'imposer dans les discussions et revendications elles-mêmes avec un paternalisme déplacé. Il est par contre complètement souhaité de pouvoir échanger avec des figures de proue de ces grèves, comprendre leurs affiliations politiques, leurs idées et leurs directions.

Il s'agira aussi de regarder (et peut-être même soutenir ?) le Parti Eurycommuniste Velsnien. Si le Loduarisme dudit parti est fortement réprouvé par les collectivistes sylvois, qui n'y voient qu'une étrange dérive, le cœur du parti correspond quant à lui entièrement à leurs idéaux : la lutte sociale, les intérêts des travailleurs contre l'exploitation bourgeoise, la réappropriation des moyens de production par le peuple. Il y a ainsi de grands espoirs posés sur les épaules du PEV par les mouvements collectivistes. Et la plus grande responsabilité qu'on lui affuble déjà en Sylva est de structurer ces mouvements pour éviter qu'ils ne partent à la dérive, s'essoufflent ou se perdent dans des revendications mal formulées par des militants confus n'ayant pas une réelle maitrise de la situation.

Il va de soi que les opinions des collectivistes ne sont pas soutenues de tous, notamment côté aristocratie et bourgeoisie. Chez les premiers, on est dans l'ensemble distant à un détail : la crainte que ces mouvements ne soient un nouveau pas en avant pour un parti prônant l'interventionnisme de LA nation la plus hostile envers l'OND et la stabilité eurysienne en général. Les revendications sociales ne gênent pas, pour ainsi dire le Duché se fiche des régimes des autres nations du moment qu'ils ne rentrent pas frontalement en opposition aux principes humains, mais par pragmatisme et vision géostratégique, on craint de voir monter en puissance politique le parti le plus visible et influent de l'UICS, vecteur à lui tout seul de l'influence loduarienne par un militantisme énergique et, admettons le, séduisant en la personne de Géorgi Marcos. L'UICS n'est pas considéré comme une menace par le Duché, mais comme un élément à surveiller, et ce, d'autant plus quand certains de ses composants promeuvent une alliance militaire visant à soutenir les ingérences loduariennes.

Côté bourgeoisie, on se moque de ces grèves. Il est dit que l'exceptionnelle croissance de Velsna est dû à sa politique du travail stricte et acharnée qui a permis de bâtir une telle industrie. La politique économique en général a quant à elle attiré les investisseurs ayant vu juste et permis ces développements. Et il faudrait renoncer à une si belle dynamique par caprice d'individus n'y connaissant rien en économie ? Augmenter les salaires et les jours de congés payés ne fera que baisser la rentabilité, voir pire, augmenter les coûts de vente à en croire les économistes partisans du libéralisme. Ceux qui payeront ces hausses de salaires sont à la fin ceux qui les toucheront, ne faisant que provoquer une inflation des salaires sans aucun intérêt.
Et plus généralement, ce sont les services publics en général qui s'effondreront, avec des bureaux de postes qui ne travailleront que cinq heures par jour (en théorie si on ne compte pas les pauses) ! Et c'est sans parler de la fuite des actionnaires qui contribuera à une récession face à tous ces facteurs cumulés. Oui, ces caprices d'enfants portés par d'immatures mouvements n'auront pas d'autres conséquences que de porter préjudice aux travailleurs.
Et c'est sans parler des violences à venir qui sont visibles d'ici : commerces brulés, pertes d'emplois pour nombre de velsniens en conséquences de propriétaires ruinés, dépenses fulgurantes pour réparer les dommages. L'économie en pâtira davantage pour rétablir l'ordre !
Non, seulement ces économistes, la solution est pourtant évidente : il faut revenir en arrière sur les réformes de Digrassi ! Les hausses des taxes ont impacté les coûts, alors que si on les réduisait, ils baisseraient mécaniquement et favoriseraient le pouvoir d'achat des travailleurs ! Le marché serait plus attrayant pour les investisseurs qui donneront des emplois ! Et cela amènera à un ruissellement qui, par consommation des classes aisées et moyennes, stimulera l'économie et profitera à tout le monde !

Autant dire que les avis sont loin de tous converger au Duché, même si l'on peut déjà identifier trois tendances très nettes.
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Intéressant.
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Alors c'est arrivé.

Regardant par la fenêtre la ville de Lyonnars, Lorenzo attendit. Non pas une réponse de la par de son interlocuteur, un jeune nouvellement recruté venu lui transmettre la nouvelle, mais le temps de réfléchir.

Oui, Camarade Secrétaire Général.

Lorenzo leva un œil vers ce gamin. Il avait une chance inouïe d'avoir été recruté ici. Sinon, ça aurait été les centre d'entraînement intensifs de l'armée, et de ce que pouvait voir Lorenzo, il n'était pas battit pour.

Ouais. Vous pouvez disposer. Je dois réfléchir.

Le jeune sorti du bureau, sous l'œil attentif de Lorenzo. Aussitôt, il se diriga vers son bureau, et consulta le traité conclu avec DiGrassi plus tôt dans l'année. Il devait s'assurer de certaines choses avant d'agir. Et si possible, vite.
Bon. Visiblement, il pouvait agir. Mais ce serait risqué.
Alors, que faire, hein ? Il avait cherché, par le passé, à mettre un bordel monstre à Velsna pour déclencher une guerre, qui aurait pu impliquer l'OND et les embourber, ce qui aurait été vraiment bien. Mais ce n'était pas arrivé, et Velsna s'était renforcé. Et il avait participé à ce renforcement, en imposante ses conditions. Alors, que faire ? Conserver la situation telle qu'elle est avec DiGrassi, pour garantir la neutralité de Velsna, et ne pas l'envoyer dans les bras de l'OND ? Ou bien refuser d'abandonner le PEV, et agir ? Le dilemme était de taille. Puis, finalement, Lorenzo prit une décision, et mit en place un nouveau plan. Le premier s'était bien déroulé, et un autre était en cours, très certainement couronné de succès lui aussi. Si celui-ci ne fonctionnait pas, tant pis. C'était le jeu. Et même si ce jeu commençait à prendre des proportions trop grandes, il ne pouvait pas l'arrêter. Il le devait. Ce qu'il pouvait détester ce jeu !


Bien plus loin, à Velsna, un homme reçu sur son ordinateur un message. Il l'ouvrit, surpris.
Peu de temps après, remis de son étonnement, suivant les ordres, il convoqua l'ensemble de ses camarades. Ils reprenaient du service.
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Semer le trouble :

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"Je vous dis que je le connais pas !
- Ta gueule et réponds à la question : où était ce flic au moment des faits ?! Il était dans ton unité ?!
- Je sais pas, je connais même pas son nom !
"

Pour Matteo, ça faisait maintenant huit heures qu'il avait passé dans cette salle d'interrogatoire insalubre d'un des postes de la police civique d'Umbra. Les menottes avaient finis par devenir réellement inconfortables et il avait une grande hâte de se dégourdir les jambes, lui qui était vissé au cul sur une chaise en bois relativement inconfortable, le genre de chaises qu'on ne confie qu'aux écoles publiques des populaces les plus pauvres de Loduarie sans doute. Choix artistique douteux de la part des policiers qui avaient l'air tout aussi épuisés que lui. Ils avaient la chance de pouvoir se déplacer librement certes, mais leur incompréhension de la situation met leurs nerfs à vif, surtout quand la plupart d'entre eux craignent le retour mécontent de leur hiérarchie lorsque celle-ci apprendra que l'enquête n'avance pas d'un iota. Un des policiers, fatigué et rageant de n'obtenir aucune information de Matteo, pourtant témoin de la scène, le frappa en plein visage avant d'être maitrisé par son collègue :

"Putain, ça sert à rien de le protéger ! Tu te mettras encore plus dans la merde !
- Je suis pas votre homme, j'ai aucune info sur ce qui s'est passé !
- Sergent, calmez-vous nom de Dieu !
"

Son collègue tente de rappeler à l'ordre le mauvais flic mais il semble que la lassitude ait eu raison de son jugement rationnel. Le sergent quitta, furieux, la salle d'interrogatoire. Le dernier flic sur place soupira, visiblement exaspéré à la fois par la réaction de son collègue et par l'absence de pistes que pouvait donner ce "témoin" que l'on avait visiblement pris pour complice et envoyé en garde à vue.


Il faut dire que la situation dans laquelle la police civique d'Umbra est impliquée n'est pas chose courante, compte tenu de la tension sociale actuelle. En effet, le 8 Novembre dernier, alors qu'une manifestation étudiante avait à nouveau lieu dans l'Institut Technique d'Umbra comme c'était le cas depuis un bon moment maintenant, il semblait qu'un des policiers qui était chargé de contenir la foule aurait dégainé sa matraque et au beau milieu de la foule, aurait frappé une jeune femme au visage. La scène horrifia les étudiants et fut même filmée avant d'être diffusée sur les réseaux sociaux. Résultats des courses : la jeune femme, une certaine Giulia, a été atrocement tabassée et défigurée à vie. Son visage après les opérations s'est rapidement propagée aussi sur les réseaux sociaux, la jeune étudiante fut érigée rapidement en martyr par une foule étudiante hystérique demandant le jugement du policier et dénonçant la brutalité policière contre la jeunesse veslnienne. Et le flic en question ? Eh bien, on en sait rien. Ses collègues, ou plutôt les officiers, avaient ordonnés au reste de la troupe de se mettre en attente et le policier en lui-même se fraya un chemin à travers la foule en menaçant avec son arme de service avant que des grenades lacrymogènes soient lâchés au milieu de la foule. La fumée permit visiblement au policier de s'enfuir. La police civique n'a pas retrouvé l'identité du dit policier : son identifiant collé à son uniforme était un faux et son visage était cagoulé comme la plupart des policiers civiques lors de cette manifestation. Quant aux lacrymogènes, la police indique clairement qu'elle n'a jamais donné l'ordre de tirer des lacrymogènes sur les étudiants et indique que ces tirs provenaient certainement d'un tiers. En tout cas, l'effet de cet événement ne fait qu'attiser la haine et la tension sociale latente dans la société velsnienne et particulièrement à Umbra où la jeunesse s'insurge face à cette exaction tout bonnement injustifiée et injustifiable. L'effet des réseaux sociaux a permis à l'ensemble de la République de voir les images, rapidement censurées par l'Etat, choquantes du tabassage de Giulia. En revanche, ce que le gouvernement velsnien et certainement pas les policiers d'Umbra ne savent pas encore, c'est que ce type d'événements risquent de devenir chose courante.

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Chose courante car comme on s'y attend à Mistohir, ces actes sont évidemment provoqués délibérément et les décisions liées sont prises dans le siège du SRR. Le SRR avait fini par prendre conscience de l'importance de la grève générale à Velsna, considérant cet événement comme une chance de consolider l'emprise du PEV sur Velsna. La chute du régime oligarchique était l'objectif idéologique principal de la politique ouest-eurysienne estalienne, la chute de la première puissance économique eurysienne sous les coups de la justice socialiste serait non seulement une grande victoire pour la cause du socialisme mais permettrait à l'UICS de renforcer ses rangs. Bien sûr, les divisions restaient vivaces sur cette intention au sein même du SRR : certains estimaient le PEV trop proches de la Loduarie, à la limite du simple pion, et estimaient qu'une Velsna sous domination eurycommuniste renforcerait la Loduarie dans le jeu d'équilibre encore très bancal entre Lyonnars et le reste de l'UICS. Il y avait donc des opinions divergentes mais le SRR avait conclu que la chute du régime oligarchique constituait la première étape, quoi qu'il arrive ensuite. Par la suite, le SRR a laissé une porte d'ouverture sur le futur velsnien : accrocher au PEV, renforcer les communalistes du CCC, fonder un parti husakiste au coeur de la politique velsnienne. Les idées fusent à cet instant présent mais l'idée générale était là : le socialisme devait s'étendre. Or, est-ce que cette grève allait aboutir à quelque chose de sérieux ? En soit, les revendications actuelles de la population velsnienne sont de l'ordre principalement économique, ce sont des manifestations presque anodines pour des revendications assez banales. Les revendications ne vont pas aussi loin que l'on le souhaiterait. En revanche, ce climat de tension social sous-jacente dans la société velsnienne est une parfaite occasion pour extrémiser, pour radicaliser et pour corrompre la doxa politique ambiante. Saper la confiance dans les institutions est souvent la première des règles quand on organise un soulèvement quelconque. La République doit donc perdre sa crédibilité pour que l'opposition puisse rivaliser avec l'establishment politique et économique velsnien, généralement soutenu par un monde financier, marchand et économique puissant et un soutien d'arrière-cour des puissances capitalistes qui veulent éviter à tout prix l'arrivée du PEV au pouvoir.

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Il fallait donc mettre de l'huile sur le feu, c'était actuellement la seule conviction du SRR, pour au mieux accroître la puissance du PEV et le faire arriver au pouvoir par les urnes, au pire provoquer un soulèvement armé en cas de trop forte résistance des conservateurs. Evidemment, le SRR sait d'avance qu'elle ne peut pas formellement compter sur le PEV lui-même : rares seraient les députés du PEV à risquer d'être déclarés criminels pour sédition contre l'Etat parce que le Slave du coin leur a proposé de mettre leur propre pays à feu et à sang. Il est donc évident qu'on ne peut pas compter sur eux pour le moment. On dit bien ici pour le moment : le PEV sera forcé de se joindre à la force des choses dès lors que la situation aura pris de l'ampleur mais pour le moment, c'est une grève de tout ce qui a de plus banal, en dehors de sa durée. Pas de quoi s'extasier et distribuer des fusils d'assaut comme des p'tits pains donc.

Bien entendu, pour accomplir ce but, les Estaliens ne partent pas de rien, ils peuvent se baser sur le réseau de corruption qui avait été déjà construit en partie durant l'été dernier lorsque l'Estalie récupéra des armes en signe de cadeau de bienvenue par le PEV. L'opération avait été un succès, malgré quelques péripéties, et de ce fait, les Estaliens ont déjà une base de données assez solide sur qui corrompre, qui soudoyer et qui contacter en cas de besoin. Il y avait donc trois pistes d'adhérents potentiels au projet du SRR : les corrompus, les communalistes et les criminels. Les corrompus, jusqu'à là, c'est assez simple : on sécurise la loyauté de postes importants avec des billets verts et on surveille, on fidélise. Les méthodes estaliennes en ce qui concerne la corruption ne changent pas d'un poil : on repère la cible, on analyse la propension de l'individu à accepter un pot-de-vin, on fidélise par la protection et des avantages en nature et surtout on surveille les canaux de communication. Le tout par un contact généralement anonyme, le corrompu ne sait que rarement pour qui il travaille réellement. Tant qu'il reçoit son bénéfice, il ne pose pas de questions. Au moins, ça a le bénéfice d'être simple à établir, surtout pour les Estaliens qui sont maintenant rôdés par ces méthodes. La deuxième piste, ce sont les communalistes : grands orphelins de la tentative kah-tanaise d'apporter son propre modèle aux dernières élections, les communalistes ont eu, sous les directives kah-tanaises, la désagréable surprise de l'élitisation de leur mouvement. Des intellectuels, des universitaires, des artistes. Voilà ce qu'était l'électorat communaliste à Velsna, loin de la masse ouvrière soutenant fermement le PEV. Peut-être était-ce pour cela que c'est le PEV qui est arrivé en tête et pas le CCC ? En tout cas, il était évident que finir parmi les derniers en liste électorale a été une désillusion pour certains communalistes qui ont peut-être compris pour certains que le communalisme doit revenir sur des bases populaires et prolétaires, une vision partagée en Estalie. Le but n'est pas forcément de les convaincre idéologiquement que le modèle kah-tanais n'est pas le bon, la promotion du modèle estalien se fera plus tard, en temps voulu. Le but est de simplement attiser la désillusion de l'électorat communaliste, et plus précisément de ses éléments les plus radicaux, afin d'en faire des outils du SRR. Il faut pouvoir négocier avec la frange radicale du CCC (certainement minoritaires mais nous n'avons besoin que de quelques centaines de personnes tout au mieux) et leur proposer notre financement, notre soutien humain et technique et une solution d'exil et d'amnistie en Estalie en cas de soucis. Le but est d'instrumentaliser cette petite frange radicale déçue des élections de 2014 pour pouvoir en faire nos propres partisans, non pas d'un point de vue idéologique mais au niveau opérationnel. Il n'est pas sage pour les opérations menées d'envoyer nos propres agents sur place pour les opérations de terrain qui sont dangereuses et où sont déployés des pions sacrifiables là où un agent estalien lourdement entraîné est difficilement sacrifiable.

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Pour les criminels, l'affaire est plus délicate. Evidemment, Velsna, par les luttes politiques intestines incessantes, son oligarchie aux méthodes douteuses et la structure de son administration civile et policière favorise naturellement le développement de réseaux criminels clandestins. De ce fait, le crime organisé existe à Velsna et mieux que ça, il se développe grâce à la corruption, au trafic très important d'armes pendant et après la guerre civile et bien d'autres facteurs qui contribuent à des trafics liés à des organisations criminelles. De ce fait, pour trouver les plus fidèles des serviteurs de l'Estalie, on ne doit pas nécessairement le trouver dans notre giron politique (et pour cause, le modèle estalien de l'Anarchisme Renouvelé a encore du mal à s'exporter par rapport à l'eurycommunisme, le loduarisme ou le communalisme à la kah-tanaise) mais dans les bas-fonds des sociétés capitalistes. C'est là qu'on trouve les plus fervents opposants au régime politique, non pas car il existe un projet politique quelconque derrière, mais parce qu'un criminel réfléchit en bénéfices, délaissant l'éthique et la morale pour s'accaparer du butin. Un criminel comprend de ce fait que l'affaiblissement de l'Etat est un excellent moyen pour lui de faire du profit. C'est là la différence entre l'homme d'affaires véreux et le criminel : le criminel n'a pas besoin de l'Etat alors que le chef d'entreprise en a besoin car sans droit, pas de marché. Convaincre par le portefeuille est d'une relative simplicité pour certains sans scrupule mais le SRR ne s'arrête pas là : développant progressivement son réseau, le SRR se chargera de faire infiltrer les différents groupes criminels velsniens par des agents locaux qui devront obtenir des informations précieuses sur les activités de ces groupes et être à l'origine de la création de nouvelles factions qui doivent favoriser l'agenda estalien : en bref, saboter les structures étatiques. Dès lors que cet état d'esprit est acquis, alors les agents à la solde de l'Estalie n'ont plus qu'à se jouer des rivalités internes, manipuler les alliances et s'appuyer sur le financement estalien pour faire du groupe criminel un simple réseau fantoche du SRR. Cela passe par ailleurs par le contrôle du marché noir : l'Estalie utilisera les postes corrompus qu'elle avait obtenu dans l'administration portuaire durant l'été dernier pour favoriser ou défavoriser le passage de produits illicites à Velsna. L'Estalie étant superbement positionné en Eurysie centrale, d'où part la majorité des réseaux de trafics d'armes du continent, envoyer nos propres agents pour pister et prendre le contrôle de ces réseaux criminels basés à l'étranger en usant des mêmes tactiques sera là aussi un jeu d'enfant. Le but est de simplement tenir en main la source de revenus principale de ces groupes afin d'obtenir un pouvoir de négociation supplémentaire et affaiblir les groupes rivaux en cas de problème interne. Diviser pour mieux régner en somme.


On en revient alors à notre affaire de Giulia à Umbra. Ici, sans que la police d'Umbra le sache, un des criminels avait reçu l'ordre de se déguiser sous un uniforme de policier factice et de s'incruster dans les rangs de la police dans l'agitation de la manifestation puis de précisément tabasser Giulia qui était, comble du hasard, la fille d'un membre d'un groupe de criminels rivaux à celui qui orchestra cet épouvantable tabassage de rue. Les lacrymogènes, quant à elles, furent tirées par des agents locaux armés de lance-grenades à lacrymogènes fraîchement fournis par le SRR par la voie illégale (on change pas une équipe qui gagne). Et ça, c'est que le début.
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"Et tout de suite, une petite page de pub !..."

La soirée commençait bien au Saint Empire Menkelt. La majorité des gens rentrait doucement chez eux, et la radio diffusait de très bonnes musiques. Au détour d'une publicité pour un nouveau dentifrice révolutionnaire cependant, la radio se mit à grésiller de manière frénétique, comme si le signal était en train d'être intercepté...


Bzzzzzt Bvvvvvvvvvvv *clic clic*

drapeau AIAN
ambiance sonore

Sur un fond de musique distordu par la mauvaise qualité du micro, on entendit soudain la voix d'un homme :

"Menkien, Menkienne. Récemment, votre gouvernement, dont la charge est normalement d'assurer votre protection, a commis une erreur grave, gravissime dirais-je. Mettant de côté toute notion de fraternité interceltique, votre Empereur a accepté l'établissement sur VOTRE sol d'une ambassade velsnienne. Ignore-t-il donc l'histoire des martyrs d'Achosie ? N'a-t-il jamais entendu parler des atrocités commises par ce pays colonisateur et génocidaire sur vos voisins du nord, vos frères de sang ? Peut-être ne souhaite-t-il pas votre bien, et préfère succomber aux charmes des services pouvant être offerts par les Velsniens, mais ne sombrez pas dans ce piège comme Achos l’a autrefois fait, car cette décision mènerait le Saint Empire Menkelt à sa perte.

Sachez enfin que notre organisation, l'Alliance pour l'Indépendance de l'Achosie du Nord, ou AIAN, a le bras long, très long. Que les collaborateurs ne se croient pas à l'abri. Nous frappons là où il est nécessaire d'intervenir pour que, enfin, l'île celte soit libérée de ce fardeau velsnien.

HIR FYW RHYDD ACHOSIA !"

BBvvvvvvTT *clic clic*

La musique revint soudain, comme si de rien n'était. Cela restera, pour les gens l'ayant entendu, une drôle de soirée automnale.

logo AIAN

2246
Aux ignorants de gouverner les monde,
Ils sont bien plus intelligents.

Il n'est qu'un homme dans une foule. Anonyme, exactement comme les autres. Pourtant, aujourd'hui, l'espace d'un instant, d'une seconde dans un univers infini, il sera spécial. Rien qu'en montant sur un banc, au milieu d'une foule, unie pour protester.
Ce n'est qu'un homme sans rien, et pourtant, cet homme provoquera des événements et changera des choses d'une plus grande ampleur qu'il n'a jamais pu le faire.

Camarades !
Il y a seulement quelques, des choses ont changé. Des gens ont révélé leur vrai visage. Tout un groupe politique s'est enfin révélé. Camarades, le groupe vinoliste, l'Union Pour la République, vient de passer dans le camp du gouvernement. Sans prévenir, ce groupe, qui se targuait de représenter les plus modérés d'entre nous, a ignoblement trahi la cause. Nous aurions dû nous y attendre. Un groupe descendant de l'un des instigateurs de la guerre fratricide qui a tué tant d'entre nous pour la richesse et la gloire des grands n'aurait pas pu emprunter une autre voie. Mais la trahison est grande, camarades, surtout quand on sait qu'elle est purement politique. Car voyez vous, camarades, l'UPR a peur. Peur de nous, le peuple révolté, peur du Parti Eurycommuniste Velsnien, notre plus grand allié dans notre actuel combat, celui qui est prêt à agir pour nous offrir ce que nous voulons. Et eux, que veulent-ils nous offrir ? La "liberté d'entreprendre" ! Le putain de capitalisme pur ! Un salaire minimum, alors que nous demandons une réduction de notre temps de travail ! Que nous demandons un travail pour tous pour faire face au chômage ! Que nous demandons le rabais du coût de la vie !
Oh, oui, ils sont prêt à nous offrir des choses... Mais rien de ce que nous demandons. Nous ne devons nous laisser avoir.
Comment pouvons avoir confiance en un parti qui en insulte un autre pour lui lécher le cul par la suite ? L'UPR n'était-elle pas contre DiGrassi et son gouvernement ? Pourquoi est elle avec eux maintenant ?

Parce que ce sont des traîtres ! Oui, des traîtres ! En agissant de la sorte, ils nous trahissent nous, mais également leur base électorale. Celle qu'ils ont attiré avec des mensonges. Mon message est désormais pour ceux qui ont voté pour l'UPR. Vous aussi, vous êtes nos camarades. Vous êtes peut-être plus riches, moins extrémistes, mais vous restez plus proches de nous que de l'élite du gouvernement. Alors, manifestez vous. Montrez vous ! Votre parti vous a trahi ! Rejoignez nous, nous saurons défendre votre cause ! La vraie gauche sortira unie de cette grève ! Camarades, rejoignez nous, le mouvement ne doit pas faiblir et il ne faiblira pas !
Cette grève s'arrêtera quand nous aurons obtenu ce que nous demandons !
305
Annabelle Pottier
Kazannou
Georgi Marcos
Velsna


Camarade Marcos,

J'accuse bonne réception de ta missive, accueillie avec satisfaction et y répondrais par l'affirmative. Je m'organiserais pour procéder à ce couteux trajet et me risquerais à venir en terrain conquis par le PEV, pour poursuivre l'exposition des points de divergence auxquels tu sembles avoir un tel attachement.

Bien à toi

Annabelle Pottier
19800
Gorafisation de Velsna :

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"A mort la direction, ils refusent l'insertion ! A mort la direction, ils refusent l'insertion !
Un des hommes assis dans la salle soupira, visiblement exaspéré par les cris de colère des grévistes situés en contre-bas de l'immeuble.
- Plus les jours passent, moins ils se réinventent.
- Qu'est qu'ils nous veulent encore ?
"

On était en plein dans le conseil d'administration de l'entreprise Strama. L'entreprise où le mouvement gréviste avait démarré alors. Le conseil d'administration avait eu des sueurs froides au départ lorsqu'ils entendirent que la grève qu'ils subissaient avait non seulement eu une portée nationale mais qu'elle était désormais instrumentalisée politiquement. Du problème interne de l'entreprise, c'est devenu une épidémie qui dépassait de loin les fonctions du conseil. Pourtant, ils étaient là, enfin pour ceux qui ont pris la peine de venir, cherchant une solution afin de calmer la situation. Les chiffres du trimestre vont être irrémédiablement mauvais, les actionnaires vont rapidement gueuler et c'est pas vraiment le moment. Depuis le début de la grève, la valeur des actions de l'entreprise perd de la valeur, la confiance s'érode déjà suffisamment comme ça. Strama attend visiblement le Messie, pour ne pas dire le gouvernement, pour sortir de cette situation épouvantable. Et maintenant que la situation était déjà fortement compliquée, ils devaient maintenant se coltiner les manifestants devant le siège social de l'entreprise.

"A mort la direction, ils refusent l'insertion ! A mort la direction, ils refusent l'insertion !
- Ils ont pas mal à la gorge à force de gueuler ?
- BORDEL DE MERDE !

Un des membres du conseil, scrutant son téléphone, se leva en panique. Son voisin, ayant perdu au moins la moitié de son audition, jacassa de frustration.
- Quoi encore ?!
- J'avais pas vu sur les réseaux mais ça se déchaîne sur nous !
- Comme d'habitude quoi, pourquoi t'en fais toute une histoire ?
- Bah regarde en tendances, abruti !

Son voisin sortit son téléphone et scruta les réseaux sociaux avant de lire un article partagé plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux.
- "Le Plan de Strama : un comité d'entreprise...sans ouvriers" C'est quoi ça encore ?
- "Selon des documents fuités ce week-end de l'entreprise, le conseil d'administration aurait décidé d'élaborer la mise en place d'un comité d'entreprise qui ne comprendrait que des membres soigneusement choisis par le conseil et qui serait uniquement composé de représentants syndicaux sous faux drapeau afin de calmer les contestations actuelles tout en conservant le pouvoir de direction sur l'entreprise." Ok, putain, ôtez moi d'un doute mais on a parlé de ça quand ?
- Ah parce qu'on en a parlé ?
- Ce sont des documents fuités, ça peut pas venir de nulle part !
- Pourtant j'ai pas souvenir qu'on en ait parlé.
- Les gars, ça se déchaîne aussi sur la concurrence.
- Comment ça ?
- Falieri, Oliviera, Balbo, Laurenti Alfonso. Il y a que des histoires sales qui circulent en ce moment.
- C'est des trolls ?
- J'en sais rien mais ça a l'air sérieux.
"


Pour le conseil d'administration, c'était évidemment une mauvaise surprise. Une très mauvaise même. Des cibles directes de la nouvelle offensive du SRR, encore. En effet, après l'instrumentalisation de bavures policières afin d'attiser la colère des foules, même si cette violence semble avoir été un succès assez limité, le SRR cherchait désormais à décrédibiliser le camp adverse. Le camp adverse, il se composait de deux acteurs majeurs dans cette affaire : le monde politique (en autre, on pouvait compter les DiGrassiens, évidemment, mais également les libéraux de l'UPR qui avaient alors fait défection du front d'opposition dans une perspective d'affaiblir toujours plus le PEV) et le monde économique. Si ces deux mondes étaient, dans une certaine mesure, liés à Velsna (les sénateurs étant pour la plupart eux-mêmes détenteurs de grandes entreprises), la vision de l'opinion publique sur ces deux acteurs ne l'était pas forcément. Il faut nuancer les choses : l'entreprise ne sera pas jugée de la même manière que le parti politique, car par définition, le parti politique est jugé sur sa ligne idéologique et ses prises de position alors qu'une entreprise cherche à rester strictement apolitique pour garder une certaine image de marque. Ne pas prendre position, c'est le mot d'ordre en or de tout bon entrepreneur qui veut s'éviter les rouages de la politique en plus des aspects classiques de la micro-économie. En bref, mener un discrédit sur le monde politique n'est pas la même affaire que discréditer le monde économique. Le terreau de la destruction de l'autorité des entreprises sur leurs salariés est aujourd'hui fertile : les Velsniens ont globalement peu confiance envers leurs entreprises, conscients que le but de la plupart d'entre elles est de faire du profit avant de subvenir aux besoins de leur collaborateurs, et que l'interlocuteur principal de l'entreprise reste l'actionnaire, pas l'ouvrier. Les Velsniens ne seraient que peu sensibles à une critique idéologique de ces acteurs, les Velsniens le savent déjà mais en même temps, c'est ces entreprises qui leur remplit le frigo malgré les injustices. C'est pour ça qu'il faut toucher la corde sensible qu'est la prise de position. Ce totem d'immunité doit être brisé, contre le gré des entreprises, pour attiser la colère des foules et d'immoraliser les comportements des entreprises. Qu'on dise qu'une entreprise cherche à faire du profit, ça ne fera que bouger que peu de personnes. Par contre, faire dire que les entreprises vont aggraver les conditions des travailleurs et prendre position pour certains partis de l'establishment actuel, ça fait davantage parler, on s'en indignera davantage. Attiser la haine des foules, c'est donc jouer sur le vieux mythe du Capital Sauvage, du complotisme. Les hommes d'affaires contrôleraient secrètement le pouvoir et chercheraient à manipuler la politique à leur profit, leur profit étant de rythme avec l'exploitation incontrôlée des travailleurs. Avec ce genre de théories, on fait un double ricochet : on attise la haine contre les hommes d'affaires, le monde économico-financier velsnien et on décrédibilise en même temps les partis de l'establishment, que ce soit l'UPR ou les Hommes du Patrice, qui ne sont que des pantins gardant jalousement leur pouvoir. On renforce enfin déjà dans un sens le discours actuel du PEV de ce fait, on lui donne de nouveaux arguments de taille et on focalise ce parti comme la réunion de l'opposition, la droite velsnienne se transformant dès lors en fraude politique et morale aux yeux de l'opinion publique. Au moins, l'avantage avec Velsna, c'est que ces théories du complot ne seraient pas complètement infondées, compte tenu de l'étroit lien entre la détention du capital et la présence de ces mêmes détenteurs du capital au Sénat.

Le deuxième acteur à cibler reste évidemment le monde politique. La décrédibilisation du SRR de la droite velsnienne étant déjà énoncée, notre décrédibilisation doit porter sur un objectif spécifique : discréditer le Patrice, saborder la stratégie de retournement de veste de l'UPR, affirmer le PEV dans son rôle d'opposition et faire émerger le CCC. Voilà les objectifs à court-terme du SRR sur le plan politique. Ils sont simples mais leur application demande bien entendu de la stratégie et une planification méticuleuse de la stratégie estalienne. Bref, c'est notre domaine tout craché.


Sueurs froides d'Internet :

Afin de décrédibiliser les entreprises en elles-mêmes, l'Estalie peut être sûr d'une chose, c'est qu'elle sait déjà comment faire. Certes, les entreprises velsniennes sont plus grosses, ont plus de moyens et sont donc moins prompts au chantage mais elles ne sont pas intouchables pour autant. Le SRR ainsi que le GRDE ont déjà passés plusieurs mois à saborder l'économie kartvélienne et les effets que les Estaliens ont laissés aux entrepreneurs kartvéliens leur a donné une bonne raison de craindre le sabotage économique estalien. La guerre économique, c'est donc déjà une affaire de famille pour le SRR et ce que les entrepreneurs kartvéliens avaient subis, les Velsniens prendraient double portion. Mieux encore pour les membres du SRR, il était certain que c'était le moment idéal pour les Estaliens de frapper. En effet, pour la plupart des entreprises touchées, la grève impactait une large portion des collaborateurs de l'entreprise, il était donc certain que le service de sécurité informatique de ces entreprises soit amoindrie, voire soit complètement inexistante. De ce fait, il était possible non seulement de pirater les serveurs de ces entreprises et donc de récolter de solides données sensibles contre elles mais également de faire chanter les cadres supérieurs de ces entreprises avec les dossiers compromettants qu'ils auraient stockés au fond de leurs poches. Ici, ce ne serait que plus simple encore dans le monde aristocratique velsnien où politique et économie se mêlent dans un méli-mélo étrange : les connexions politiques seraient révélées au grand jour et sans doute que cela mettra en conflit d'intérêt la plupart des sénateurs. En plus du piratage informatique à distance, le SRR va évidemment effectuer des descentes pour le coup bien réelles dans les villas et maisons de luxes de certains hommes d'affaires. Les membres des conseils d'administration sont particulièrement visés. Le but est simple : utiliser le GI ou plus simplement des criminels dont les réseaux ont étés précédemment infiltrés pour mener des cambriolages dans les habitations de ces cibles afin d'en tirer des documents sensibles. Ici, à peu près tout l'arsenal informatique du SRR est mis à l'emploi à distance ou sous forme de clé USB auprès des opérateurs et des agents locaux à la solde du SRR : le système Anya s'assure de géolocaliser de façon permanente les cibles afin de les traquer, les mettre sur écoute et suivre leur moindre fait et geste qui sera instantanément partagé sur les réseaux en cas de bavure ; le système Ange assurera l'accès complet aux appareils informatiques personnels sans laisser aucune trace derrière et le système BMEL sera utilisé certainement en complément afin de faciliter l'infiltration des réseaux informatiques des grandes entreprises velsniennes par l'utilisation de données biométriques volées aux cadres supérieurs ciblés. En plus des agents locaux et du GI qui effectueront les cambriolages physiques des habitations ciblées, les opérations se feront à plus long terme sous la direction du SETR, spécialisé dans la filiatures, les cambriolages et la mise sur écoute des cibles. Etant donné que le cadre d'action du SRR et surtout de la grève reste globalement localisée à la Velsna continentale eurysienne, le SETR établira une cellule d'écoute à long terme dans les grandes villes de Velsna (donc Velsna elle-même, Vatluna, Umbra et Saliera) afin de mettre à long terme les personnalités économiques de ces villes où se concentre la direction de la majorité du monde économique velsnien, pour ne pas dire la quasi-totalité.

Le SETR supervise dès lors les opérations de récolte des informations sensibles des hommes d'affaires velsniens et des hommes politiques de l'opposition, UPR et Hommes du Patrice pour la plupart mais aussi de temps en temps quelques membres du CCC et du PEV que le SRR jugerait encombrant dans la poussée de l'influence estalienne et husakiste dans l'agenda politique de Mistohir. Des dispositifs MitM sont mis en place autour des domiciles ciblés par des faux points d'accès Wi-Fi, du ARP Spoofing (en envoyant des fausses informations ARP (Address Resolution Protocol) aux appareils connectés, on peut associer l'adresse MAC de l'attaquant à l'adresse IP de l'appareil ciblé) ou du DNS Spoofing (en manipulant les requêtes DNS pour rediriger les utilisateurs vers un site Web contrôlé par l'attaquant au lieu de l'adresse souhaitée) afin de pouvoir capturer le trafic des canaux de communication, en analyser le contenu (ça peut être des conversations à distance mais également des mots de passe, des messages privés ou des informations financières) mais également modifier les données, permettant d'inclure notamment des faux messages ou de supprimer certaines informations, ce qui permet de complètement changer le discours d'une cible. Les lignes fixes seront également mises sur écoute avec la mise à disposition de tapping analogique afin d'enregistrer les conversations téléphoniques. En plus des malwares et des spywares installés par les équipes de cambriolages du GI et des agents locaux, le SETR mettra discrètement en place dans les alentours des domiciles des IMSI catchers imitant le comportement des tours de téléphonie mobile afin de forcer les téléphones des cibles à se connecter et ainsi intercepter l'ensemble de leurs données. En bref, rien n'échappera au SETR qui sera donc chargé de surveiller à long terme les personnalités économiques et politiques velsniennes (même si on évitera le cambriolage direct chez les hommes de pouvoir les mieux protégés comme DiGrassi, ce qui n'empêche pas le GI d'interférer chez les sénateurs de son parti). Chaque cellule du SETR sera accompagné par une équipe de soutien du GI qui sera chargé de protéger physiquement ces cellules, elles-mêmes dispersées en sous-unités regroupant un à deux membres du SETR en son sein comme un maillage se tissant autour des domiciles ciblés afin que la neutralisation d'une sous-unité puisse alerter le reste du réseau d'opérations de contre-espionnage adverse. Dans le cas malencontreux d'une perte d'une de ces unités, le GI est chargé de rallier la localisation de l'unité disparue et d'y éliminer l'ensemble des témoins, à la fois pour se venger certainement mais surtout pour conserver le plus longtemps la couverture estalienne sur le sol velsnien.

Pourquoi le SETR poserait néanmoins ses valises à Velsna de manière à établir une opération à long terme sur place ? La raison est assez simple : la désinformation, c'est de la redondance. Vous ne devez jamais être à court de nouvelles fake news, vous devez en permanence en propager de nouvelles, en inondant sur tous les sujets possibles afin d'impacter le plus grand nombre et toucher autant de sensibilités que possible. En somme, c'est une marée de fausses informations qui doit se déchaîner mais pour cela, on ne peut pas juste se contenter de l'imagination même importante des pirates informatiques, il faut aussi trouver du concret. Si la décrédibilisation usera avec souhait de toutes les informations sensibles des hommes d'affaires et des hommes politiques contre eux, les fausses informations doivent s'y mêler afin de provoquer le dégoût complet de l'opinion publique et toucher directement à la morale de la population. La question ne doit plus être : suis-je pro-gréviste ou anti-gréviste ? Non, la question se doit de se transformer dans l'opinion publique en : est-il moralement acceptable que j'adhère à un tel système politique et économique ? Dès lors que les Velsniens se poseront ce type de questions, soutenir la grève sera d'ordre presque naturel. Les vieux régimes comme celui de Velsna reposent leur légitimité sur la morale et la tradition qu'elles sont censées protéger et servir, quitte à utiliser des moyens coercitifs violents pour conserver cette morale. C'est exactement ce genre de posture sociétale qui fait émerger des opinion autrement indésirables comme les Optimates et les rend moralement acceptables dans la société velsnienne. Ainsi, quand la morale du régime en place est questionnée, c'est le régime en lui-même qui est remis en question. Les revendications de la grève seraient minimes à ce moment-là et ferait non seulement pencher l'opinion publique dans le sens des grévistes mais ébranlerait purement et simplement l'establishment en lui-même qui subirait une grave crise de légitimité. Si c'est moralement inacceptable d'accepter les DiGrassiens au pouvoir, qu'est ce qu'on attend pour les dégager du pouvoir ? C'est ce travail long et fastidieux que le SETR va devoir se taper tout au long du mouvement social de grève générale et sûrement même après, peu importe l'issue de celle-ci d'ailleurs. Chaque information récoltée est exploitée, analysée, envoyée au centre du SETR à Mistohir et renvoyée sous forme de rapport pour pouvoir déformer cette information, la sortir de son contexte et lui faire dire le discours que le SRR veut bien lui donner.

Le reste du processus de désinformation est d'une simplicité enfantine. Le SRR peut utiliser plusieurs options de subversion mais en utilisera principalement deux : la propagation par les réseaux sociaux et la propagation par le média alternatif. Les réseaux sociaux sont le havre de paix de la désinformation et il est assez facile de propager de fausses informations si une stratégie est non seulement institutionalisée mais aussi mise en exercice par des moyens illégaux. De ce fait, en utilisant des bots notamment, les informations récoltées par le SETR et le SRR de manière plus générale sera spammée en longueur sur tous les réseaux sociaux. Les méthodes utilisant le biais cognitif et le sensationnalisme seront employés, que ce soit l'utilisation de titres ou d'images sensationnalistes ou polémiques, l'utilisation d'influenceurs qu'ils soient fictifs ou réels (avec évidemment un bon billet dans la poche ou des prises d'otages pures et simples / il est à noter que selon la plupart des études, la propagation des fake news les plus influentes se fait dans 70% des cas à travers des figures influentes des réseaux sociaux). Surtout, le SRR va pirater l'algorithme de recommandation des sites des réseaux sociaux afin de mettre en avant les hashtags et les références aux fausses informations diffusées par le SRR lui-même afin de tourner le débat public autour de ces tendances. Les fausses informations doivent se succéder de façon journalière de façon régulière et graduée. Les premières fausses informations seront légères et anodines puis plus les opérations avanceront, plus les informations seront sensibles voire choquantes et ce, chaque jour. Le but, c'est de ne pas laisser le temps à l'opinion publique de comprendre ce qui se passe, de ne lui laisser aucun recul sur les informations qu'elle ingère. Chaque jour devient pire que le précédent, on exaspère le Velsnien moyen et on lui donne un sentiment de dégradation de la situation et on lui fait appréhender par la graduation. L'escalade crescendo fait partie des techniques de manipulation mentale les plus basiques qui puissent exister. De même pour la tactique du pourrissement, les fausses informations circulant peuvent aussi proposer et mettre en avant des solutions aux problèmes exposés dans ces dites fake news, généralement des solutions qui vont dans le sens de la grève, du PEV, du CCC et certainement de l'agenda politique estalien lui-même. En bref, on met le PEV dans une position messianique sur l'échiquier politique tandis qu'on arrose les autres partis de désinformation afin de les discréditer. La deuxième méthode, c'est l'utilisation de médias alternatifs. Plus tardivement, l'établissement de médias alternatifs contrôlés en sous-main par le SRR doivent être mis en place en coopération ou non avec des agents à la solde de l'Estalie (en bref, chez les très très rares husakistes que peuple ce pays). Ces médias doivent être le récepteur de tous les déçus de la première phase : ces médias se voudront citoyens et indépendants, cherchant la "vérité" de façon aussi humble qu'il soit, cherchant à "réinformer" le public et à contredire l'establishment médiatique qui serait soi-disant corrompu. Une fois attirés dans le giron du journalisme indépendant fomenté du SRR, on cherche ici surtout à consolider l'acquis de mauvaises informations acquis par les citoyens velsniens dû à la campagne de désinformation. Cette consolidation doit, à terme, permettre aux journalistes citoyens de concurrencer les groupes médiatiques en terme d'audiences. Le SRR s'assurera de conserver certains dossiers sensibles en réserve afin de le fournir plus tard aux journalistes indépendants afin que ces derniers puissent ajouter du crédit à leur opposition au système médiatique par des preuves matérielles concrètes afin de renforcer leur crédibilité. On est sur de la malveillance maximale.

En parallèle de ces informations, nous poursuivrons les méthodes d'accroissement des tensions en mélangeant les méthodes déjà utilisées au début du mouvement (l'utilisation d'agents pour créer des faits divers graves telle que la bavure policière omniprésente) et celles que nous venons de mentionner afin de radicaliser la réaction de la foule aux opérations de maintien de l'ordre de la police civique déjà fort mal disciplinée par nature. De surcroît, chaque action politique concrète des parlementaires conservateurs et libéraux devra être rapidement contrée par une phase offensive de fausses informations circulant sur ces derniers. Faire preuve de rhétorique peut s'avérer être une bonne chose mais l'accompagner de preuves, même falsifiées, rend toute rhétorique inutile quand il s'agit de corrompre parfois de simples phrases du discours politique :

"Sapore nous a demandé de regarder comment il gère son argent pour nous promettre une exemplarité similaire aux finances publiques. J'ose espérer qu'il ajoute la case : trafic d'enfants, dans la comptabilité nationale."

Faire passer le président de l'UPR pour un pédophile en partageant les postes de dépense falsifiés de pseudo-trafics d'enfants en Afarée ? Pas mal, mais j'ai mieux.

"Est-ce que c'est l'OND qui a demandé à Lucio d'être aussi virulent sur le PEV à Luca Garini ?"

L'homme fort de l'UPR accusé, screen à l'appui, des liasses de billets que lui a généreusement fourni l'OND en échange de sa trahison de la grève. Ah, là, on est sur de l'ingérence étrangère, ça va cliquer ! En tout cas, les Velsniens cliqueront. Il suffira de faire passer les Hommes du Patrice pour des achosophiles et c'est le jackpot. Sur le plan politique, il suffira par la suite d'attiser les tensions déjà existantes dans les partis visés, notamment en coupant le cordon entre les libéraux et les sociaux-démocrates qui composent l'UPR, mais aussi les Hommes du Patrice lui-même en révélant les exactions commises et les complots entre sénateurs du même parti afin de provoquer la discorde politique chez les DiGrassiens. Si tu entends dans les couloirs que ton collègue sénatorial trempe lui aussi dans du trafic d'organes et qu'il a été cramé en public, tu finiras par t'en éloigner, pas envie de se mouiller. C'est ainsi qu'on monte progressivement les échelons. D'abord des grandes entreprises velsniennes immobilisées par les grèves, on tape dans le politique et c'est du monde économique qu'on remonte à la politique et qu'on attaque par un autre angle d'attaque plus indirect mais plus parlant et créant un vecteur multiplicateur qui dépasse le spectre politique puisque remettre en question l'économie ou son fonctionnement, c'est remettre en question tout le corps social qui en dépend. Et dans une république censitaire comme Velsna, c'est juste magnifique, tout s'enchaîne.
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presse

Commémoration anniversaire de la Mâtiné des Lettres de Plombs, dans la sobriété et le respect
08/01/2015

Il y a 40 ans, l'Alliance pour l'Indépendance de l'Achosie du Nord (A.I.A.N), encore déstabilisée après la décision du Sénat achosien de ne plus reconnaître ni financer l'organisation dix ans auparavant, perpétrait l'attentat le plus meurtrier de son histoire. Ainsi, dans la matinée du 8 janvier 1975, ce furent 378 Velsniens d'Achosie du Nord, dont cinq enfants, et 53 Achosiens qui perdirent la vie en allant chercher leur courrier, là où l'A.I.A.N avait préalablement disposé des explosifs. Cet ignoble attentat se distinguait fortement des actes terroristes habituels de l'organisation, car il visait une population civile innocente, alors que les cibles "ordinaires" étaient généralement des politiciens. Au total, 431 personnes perdirent ainsi la vie, 564 furent mutilées ou défigurées, et près de 800 autres subirent des blessures plus modérées, portant le total des victimes à environ 1 800 personnes, Velsniens comme Achosiens.

En leur honneur, les sénateurs achosiens, accompagnés par les deux consuls fraîchement élus en novembre dernier, et, fait exceptionnel, par l'ambassadeur velsnien à Achos, Monsieur Michele Petrola, se sont rendus à Kheolès au monument commémoratif de la Cathédrale Notre-Dame du Loch pour assister aux cérémonies civiles et religieuses. Une messe s’est ainsi tenue en présence des familles, durant laquelle le consul Owen Morse prononça un discours poignant, saluant chaleureusement la venue de M. Petrola.

"En ces temps parfois confus, parfois déstabilisants, l'adversité ne doit jamais l'emporter. En nous inspirant de la mémoire de ces victimes, peut-être qu'Achos et Velsna réussiront enfin à devenir les nations sœurs qu'elles auraient toujours dû être."

Les cérémonies se sont conclues par un concert caritatif en l'honneur de l'organisation "L'Étoile et le Lys", fondation achoso-velsnienne venant en aide aux blessés, physiques comme psychologiques, des attaques de l'A.I.A.N depuis 1984.


monument
Monument en l'honneur des victimes de la Mâtiné des Lettre de Plomb


Un article de Price Moyle, journaliste pour Y Llais Achosiaidd

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En réponse à ce post :


Depuis l'arrestation d'Herdonia et le partage d'information par les autorités sylvoises, le gouvernement de Sa Majesté et Catherine III étaient dubitatifs concernant la situation actuelle. Tout d'abord, le Premier ministre et la souveraine du Royaume de Teyla, tous deux impliqués dans la guerre civile qui a eu lieu au sein de la Grande République, se demandèrent si les plans étaient ceux ayant conduit à la malheureuse mort de l'ex-Patrice ou des plans pour un coup d'État prochain de la part des milieux libertardés, comme les surnommait si justement Catherine III. Angel Rojas pensait qu'il s'agissait de plans pour un futur coup d'État orchestré par Herdonia, tout en étant convaincu qu'Herdonia était impliqué dans la mort de l'ex-Patrice. Quant à Sa Majesté, qui avait promis justice à une femme meurtrie par le deuil lors de la soirée d'intronisation, elle pensait qu'il s'agissait des plans de l'assassinat de l'ancien Patrice. En y repensant, elle ne l'avait jamais compris, mais d'un coup, en repensant à la soirée, elle comprit que Vinola la draguait. Cela l'aurait fait rire s'il n'était pas un meurtrier et elle ne regretta en rien sa mort.

Un regard complice se fit avec son Premier ministre dans la salle des opportunités, dans le Palais Grayson ( royal ). Elle savait qu'ils avaient tous deux échoué à rendre justice à la veuve du Patrice, au contraire, ils avaient défendu durant la guerre civile un meurtrier qui, assoiffé par le pouvoir, avait commandité un meurtre et voulu faire accuser l'allié de toujours du Royaume, Zélandia. Qu'est-ce qui différenciait elle et son Premier ministre de Vinola ? Certes, Vinola avait commandité un meurtre et ils n'avaient rien fait de tout ça. Mais la fuite dans la presse d'une information véridique, mais allant dans le sens des intérêts de Teyla, avait fait démarrer les coups de canon de l'autre côté de la frontière pour plusieurs mois durant. Dans la salle des opportunités, il régnait une tension palpable et malsaine alors qu'il y avait seulement Catherine III et Angel Rojas. Le silence fut brisé par la voix de Catherine, une voix empreinte d’un mélange d’ironie et de lassitude.

- Rendez-vous compte, murmura-t-elle en croisant les bras, je pourrais être la première souveraine de Teyla à abdiquer depuis plusieurs siècles.

- Et moi, répliqua-t-il doucement pour bien choisir ses mots, le premier des Premiers ministres teylais à finir dans une prison velsnienne.

Leurs regards se croisèrent et, étonnamment, des rires légers sortirent de la bouche des deux personnages d'État. Ces rires étaient décalés face à la situation plus qu'inquiétante. Les rires n'étaient pas parce que le Premier ministre venait de sortir une boutade, une blague, un trait d'esprit, mais parce que les esprits étaient inquiets de la situation et le rire permettait de faire oublier le temps d'un instant ce qui attendait peut-être les deux plus hauts personnages de l'État teylais. Ni Catherine ni Angel ne savait ce que savait Herdonia de l'implication teylaise dans les affaires pré-guerre civile. Digrassi savait que le gouvernement de Teyla avait agi sur le territoire de Velsna, mais il ne savait pas que ce même gouvernement, dont il avait raison de se méfier, avait mis sous écoute deux triumvirs sur les trois.

Herdonia était visiblement un homme rempli de surprises et la note du renseignement sylvois le montrait. Alors était-il peut-être au courant des écoutes teylaises, certainement était-il au courant du plan de Vinola depuis le départ, fort probable qu'il y avait participé. Ce qui frappa le Premier ministre à la lecture des notes devant lui, c'est que tout reliait chacun des acteurs au célèbre groupe Laurenti Alfonso. Théodosio, toujours en attente de jugement pour fraude fiscale, dont les autorités gouvernementales retardaient sans cesse le jugement, avait été responsable de la communication et Herdonia avait été engagé comme un communicant par le groupe. Il était étrange qu'on retrouve toutes ces personnes au même endroit. Certes, il s'agissait de la plus grande entreprise velsnienne faisant la fierté du pays, et attirant les hommes comme Herdonia pour pouvoir se vanter d'être passé par le groupe Laurenti Alfonso.

Il était tout aussi frappant que le groupe ne vienne pas défendre un responsable de la communication du plus grand groupe du pays. Est-ce la politique du groupe ? Il demanda après la réunion au renseignement de se renseigner, si dans les jugements concernant ses salariés le groupe s'impliquait en envoyant des avocats, soudoyant des juges ou la partie adverse. La presse velsnienne devait bien parler de ce genre d'affaire. Étonnamment, Angel Rojas avait du mal à croire que le groupe ne s'impliquait pas dans ce genre d'affaire, notamment sur des accusations de fraude fiscale. Si le groupe avait pour habitude de s'impliquer et qu'il ne le faisait pas ici, c'est bien qu'il avait quelque chose à cacher et que ce groupe avait soit peur de la justice teylaise, soit peur que l'enquête fasse remonter à la surface un cadavre comme soutenir le meurtre d'un patrice ou encore était au courant que Théodosio avait craqué.

Quoi qu'il en soit, le Premier ministre et Sa Majesté avaient prévu de s'attaquer frontalement à la fondation Herdonia et au groupe Laurenti Alfonso. Tout d'abord, dans le cas où Herdonia avait les informations pouvant faire chuter la couronne, il était évident que la Couronne devait avoir des informations pour qu'Herdonia ferme son clapet. Cela ferait mauvais genre de commanditer un assassinat sur le territoire d'un partenaire de l'Organisation des Nations Démocratiques. D'autre part, ils faisaient cela parce qu'ils pensaient qu'il était de leur devoir moral d'intervenir si Teyla avait sur son sol une grosse entreprise de fraude fiscale et de corruption. Fort heureusement pour Rojas, il n'avait pas besoin d'aide sur ce genre de dossier, il était lui-même par le passé un juge anti-corruption au parquet de Manticore qui a arrêté devant les caméras la femme de l'ex-président de l'Assemblée nationale. En dernier lieu, ils devaient s'assurer qu'Herdonia ne sache rien de l'implication de Sa Majesté et du gouvernement teylais sur le territoire velsnien. Pour cela, Angel devait avoir accès aux conversations personnelles, à tous les documents, à des témoignages de ses proches sous le couvert d'une enquête pour fraude fiscale ou corruption.

Malgré les apparences, Sa Majesté et le Premier ministre n'étaient pas fous. Ils savaient que s'attaquer au groupe Laurenti Alfonso, c'était s'attaquer à la Grande République, à son gouvernement et à ses institutions. Le Premier ministre pensait sincèrement que les probables perquisitions allaient être perçues par le gouvernement de Velsna comme une vaine tentative de la part du gouvernement teylais de mettre la pression sur le gouvernement velsnien alors que les deux gouvernements discutaient d'Achos. Ainsi, pensa le Premier ministre, les relations teylo-velsniennes étaient faites pour se refroidir dans les pires moments pour les deux nations. Un triste sort, mais qu'importe, peut-être que les actions teylaises allaient permettre au gouvernement teylais d'obtenir une victoire qui allait être offerte à Digrassi sur la corruption, s'il voulait d'une telle victoire. Toutefois, avant de mener quelconques actions, les deux personnages d'État savaient qu'il fallait des informations solides, promettant que si perquisition il y avait, preuve de fraude ou corruption il y aurait à l'endroit visé. Au regard de la fraude avouée par Théodosio, il faisait aucun doute que le groupe exerçait des magouilles, qui devaient être à la vue de tous mais les documents étaient-ils dans les bureaux teylais ? Sa Majesté finit par reprendre la parole :

- Angel, dit-elle en regardant froidement son Premier ministre, nous avons fait tant de mal à cette pauvre nation, qui n'a pratiqué aucun acte hostile à notre encontre. L'utilisation de la puissance de l'État pour sauver la couronne a des limites. Si je dois abdiquer, qu'il en soit ainsi. Taylor fera un très bon souverain et, contrairement à moi, il n'a jamais provoqué des milliers de morts pour les intérêts du Royaume de Teyla.

Alors qu'Angel releva les yeux, surpris par les paroles de la Reine, un lourd silence s'installait dans la salle des opportunités. Angel Rojas tenta d'ouvrir la bouche, mais ce fut en vain, car aucun mot n'en sortit et ne vint à l'esprit du Premier ministre. Il savait que le procès d'Herdonia faisait peser un risque certain et gravissime pour la couronne, qu'il avait trois ans plus tôt promis de servir et de protéger. La couronne allait-elle se remettre d'un scandale pareil ? Il pensa que non. Catherine finit par reprendre :

- Ce n'est pas votre faute Angel, n'allez pas croire que cela aurait été différent si vous n'aviez pas décidé de revoir la politique de votre gouvernement ou encore qu'une démission changerait quelque chose.

Là encore, Angel chercha les mots qu'il pouvait dire, mais aucun ne sortit de sa bouche. Il acquiesça d'un signe de la tête en pensant qu'elle faisait une bonne souveraine. D'autres se seraient emportés, auraient fait porter le chapeau quoi qu'il arrive au Premier ministre avec ou sans l'accord du Premier ministre. Mais elle, elle voulait démissionner, comme le ferait tout Premier ministre pris dans un aussi gros scandale. Le claquement des portes soudain brisa le silence qui régnait dans la salle, encore une fois. Catherine tourna la tête vers les portes tandis qu'Angel resta immobile, stoïque.

-Sa Grâce, Main de Sa Majesté Catherine III, Dorian Valethar, annonça d'une voix hurlante un des gardes royaux, qui referma aussitôt les portes de l'immense salle des opportunités dans laquelle on avait l'habitude d'organiser des banquets. Dorian était de ces hommes à la carrure imposante, il dominait la pièce. Le long manteau rouge qu'il portait, à l'opposé du bleu et jaune traditionnel de Teyla, renforça cette domination et cette autorité qui émanait de la carrure naturelle de l'homme. Les mains des souverains teylais ne ressemblaient à aucune autre main des monarchies typiquement eurysiennes. Depuis plus de six siècles, les mains des souverains étaient fondées sur un principe de loyauté défiant les plus braves Hommes. Les souverains de Teyla eurent compris très vite que les Hommes ne pouvaient pas avoir une expertise dans tous les domaines, alors que les souverains successivement et encore aujourd'hui ont décidé que leur main devait avoir une expertise forte en combat et dans l'espionnage.

Au regard de la société teylaise et de son mode de fonctionnement à l'époque, les demandes royales faisaient sens. Les duels judiciaires, quand la Couronne était mise en jeu ou l'on demandait à celle-ci de trancher, ne combattait pas, elle envoyait des combattants à sa place et la main de la Reine faisait office, à partir du XVIe siècle, de combattant unique pour la Couronne teylaise. Ce voyage avait un double objectif : perfectionner ses techniques de combat en s'imprégnant des savoir-faire martiaux de différentes cultures, et rapporter des présents au souverain, qu'ils soient matériels ou diplomatiques. Cela devait démontrer que la main du Roi était entièrement dévouée et loyale non pas à la famille royale mais uniquement au souverain. Dorian avait réussi sa première mission il y a de cela huit ans et il n'avait jamais eu à combattre, étant donné que plus aucun duel judiciaire n'était pratiqué depuis trente ans, bien qu'ils soient toujours légaux selon la législation teylaise. Mais nul doute que ce corps caché par un long manteau rouge savait se battre et se défendre avec plus ou moins d'aisance.

- Votre Majesté, dit l'homme aux traits sévères et à la mâchoire carrée, recouverte d'une barbe de quelques jours, tout en s'inclinant. Il s'inclina avec un geste qui se voulait respectueux, mais l'inclinaison, maladroite, trahissait une blessure qu'il avait attrapée en tombant des escaliers quelques jours plus tôt. Il tourna la tête à droite en se relevant et dit : Monsieur le Premier ministre de Sa Majesté.

- Asseyez vous, di Catherine III en montrant une chaine à sa gauche. Nous avons beaucoup à discuter.

La conversation fut longue entre les trois Teylais. Longue parce qu'elle dura plus d'une heure mais aussi longue parce que la main de la Reine restait stoïque, ne montrant aucune émotion, posant des questions froidement, comprenant qu'il devait garder son calme face à pareille situation. Il faut dire que la situation était complexe et les détails nombreux, comme le montrait le nombre de notes du renseignement teylais sur l'entièreté du dossier velsnien. Velsna était sûrement la nation la plus observée par les renseignements teylais avec la Loduarie Communiste, deux nations qui ont la particularité d'être aux frontières du Royaume.

Durant la conversation, le Premier ministre se mit à observer discrètement Dorian. Ce dernier l'avait vu mais ne dirait rien. Sa Majesté, celle qu'il servait, avait déjà assez de problèmes, estima-t-il, en espérant qu'il puisse faire disparaître celui d'Herdonia dans les plus brefs délais. L'attitude de Dorian parut trop artificielle, trop suspecte, manquait d'émotion comparée à la situation. Mais ce qu'avait sous-estimé Angel, c'est que Dorian n'estimait pas la situation aussi grave que la description donnée par Catherine III. Il doutait fortement qu'Herdonia savait que le Royaume avait mis sous écoute deux triumvirs, sinon ce dernier aurait déjà usé de l'information. Il était calme parce que la situation n'était pas grave. Certes, Herdonia pouvait sûrement faire chuter l'Union Pour la République, étant donné qu'il était impliqué dans le meurtre du Patrice, mais cela n'irait pas plus loin. Toutefois, il obéirait à Sa Majesté en allant interroger avec deux agents du renseignement Théodosio en cellule, tout en ayant usé de la stratégie avant cela.

La suite sur l'interrogatoire et la stratégie utilisée à venir
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