

Discord Leaks, Episode 2 : Nordlig-Kors, Etat fantoche ou véritable République ?
La venue de la République, qui marque un coup réel et notoire à la guerre, permet le retour de milliers de réfugiés et le rétablissements d'infrastructures et d'un appareil étatique cohérent a été salué par de nombreuses organisations humanitaires estimant le nouveau gouvernement "très coopératif". Pour le gouvernement tanskien, elle marque la fin d'une "longue affaire", d'un sujet qui, au sein du gouvernement est discuté depuis des années sans officiellement exister, Hvall Sleppt, "baleine relâchée" dans un dialecte presque disparu d'Halvø. Ce terme n'existe pas officiellement. Il n'apparait dans aucun document public et n'a jamais été mentionné par un officiel tanskien au Congrès Fédéral, dans une chambre parlementaire ou en conférence de presse. Il existe pourtant une importante littérature à son sujet dont plusieurs mentions sur les canaux de discussions d'une application intergouvernementale : Discord. Hvall Sleppt est une nébuleuse, pour reprendre l'un de ces penseurs. Officier de renseignement depuis ses 23 ans, Svend, dont le nom a été modifié, en est l'un de ces penseurs. Affecté à la Manche Blanche au sein du Service Permanent d'Intelligence Extérieure, le SPIE, il est un connaisseur de la question du Nord qui mériterait à elle seule sa propre série. Hvall Sleppt en est, selon Svend, l'un des meilleurs exemples, un des rares cas concrets. L'origine même de la nébuleuse est floue, tout autant que son objectif que notre informateur reconnait comme abstraite : "Personne n'a jamais donné de finalité à Hvall Sleppt, c'est une idée, un imaginaire plus qu'un plant concret. Et l'imaginaire commence à Rosborg-Skaudme, il s'est terminé à Kønstantinopolis".
Hvall Sleppt, mentionnée pour la première fois en 2011, a animé la conduite des actions des services de renseignement pendant plus de 5 ans. Petit à petit, cette simple graine visant entre autre à sécuriser les accès aux mers du nord et à sortir de la Manche Blanche a influencé tout le service, et même le gouvernement avec une cible en particulier : l'Empire Listonien. Rosborg-Skaudme fut le point de départ comme le mentionna Svend. La nébuleuse, elle, s'est ensuite étendue de Port-Hafen à Macao en passant par d'autres territoires Listonien. Une pieuvre déployant ses tentacules avec autant de cerveaux et d'opérations d'apparence séparés mais gouvernés par un seul et même but dont Kønstantinopolis serait ensuite devenu l'élément final, le plus important, et d'une certaine manière, la réponse à la question du nord.
Cette importance que pris Rosborg-Skaudme fut mentionnée dans une discussion de couloir sur l'application Discord. Un canal séparé créé par un haut officier des renseignements tanskiens impliquant plusieurs pays. A l'origine de cette création datant d'octobre 2013, la véritable naissance de la nébuleuse. Après deux ans d'actions clandestines dans Rosborg-Skaudme dont il est encore aujourd'hui de connaitre les détails, l'idée émergea de gêner l'Empire, de faire bouger le colosse.
Tanskien : Messieurs, je crois que nous avons une idée.
Intervenant 1 : On t'écoute.
T : Je pense que nous [le nous ne concerne que Tanska] allons armer des guérillas dans les colonies listoniennes du Nazum pour forcer l'Empire et ses Alliés à s'agiter au bout du monde. Nous profiteront des frontières incontrôlables de ces colonies avec leurs voisines.
Intervenant 2 : Ca peut être intéressant. Mais il faut le faire dans une période où c'est avantageux. Il ne faut pas juste armer pour armer, il faut qu'on ait une bonne raison de profiter de la séparation des forces.
Intervernant 3 : Ok, mais il nous faudrait un intermédiaire nazumi pour faire de la plausible denaibility. Il nous faudrait surtout une raison politique, déranger la Listonie, certe, mais est-on sûr de vouloir armer des gens qui tirent sur ses Alliés [à la Listonie].
T : Notre raison politique c'est de provoquer un effet domino sur l'Empire listonien pour atteindre toutes ses colonies. Nous y pensons depuis 2011.
Intervenant 4 : Nous pourrions réfléchir à contacter la Poëtscovie pour le pousser à agir près des colonies du Nord-Nazum, mais il n'est pas nécessairement fiable.
Dans le contexte de l'époque, octobre 2013, l'OND a effectuée une opération humanitaire au Valkoïnenland voisin dénommée Beach Wizard entre juin et août 2012. De son côté, Tanska et Kölisburg, un Etat voisin du Valkoïnenland, se livre à des opérations d'influence sur la colonie de Rosborg Skaudme. En difficulté, Tanska aurait ainsi décider de faire évoluer son dispositif d'influence au-delà de la colonie pour atteindre d'autres territoires de l'Empire comme le mentionne cette discussion. Hvall Sleppt s'étend. A cet instant, après plus de deux ans d'existences, l'opération connait des difficultés. Pourtant, certains documents révélés indiquent que lorsque Tanska prévient ses partenaires, des actions sont d'ores et déjà en cours sur d'autres territoires de la Listonie. En décembre 2012, un document dont le Sea Street Journal n'a pu voir que l'annexe 1, un simple memo de deux lignes, mentionne la Colonie de Macao et le nom d'une opération : Cavaco. Interrogé, Svend se montra gêner à la mention de ce nom, ne s'y attendant pas il ne nous répondra pas. Le memo ne précise pas les méthodes ni les moyens envisagés au sein de la colonie listonienne. Néanmoins l'évocation de possibles dégradations de relations diplomatiques laisse envisager des actions dépassant les simples médias mais possiblement entraînant des dégradations de la stabilité dans la colonie. Une information que nous ne pouvons confirmer.
Quand la fin de l'année 2013 arrive, Kønstantinopolis semble, au sein des renseignements, être placée au second plan. Pour autant, le manque de documents à cet instant n'est pas un élément permettant de confirmer cette tendance. Janvier 2014 prouvera le contraire. Le 1er janvier 2014, au petit matin, une force coalisée de Tanska, Teyla, et Caratrad, sur demande de Teyla, intervient dans la guerre civile du Valkoïnenland pour mettre fin à l'apparition d'un proto-état fasciste dénommé Hvitnesland ayant pour capitale Kønstantinopolis. L'opération a alors un objectif simple : mettre fin à la menace fasciste. Le caractère initialement humanitaire de l'opération est confirmée par de nombreux officiels, mais aussi par les discussions discord. Des officiels des trois Etats réaffirmant dans ce cadre leur volonté de limiter leurs pertes au minimum, de sauver les civils et de partir. Un officiel tanskien, que le Sea Street Journal estime être un officier supérieur dans l'opération, ajoutant que "Tanska ne compte pas rentrer dans Kønstantinopolis pour y rester". Peu après le déclenchement de l'opération tripartite, des forces kolisiennes et valkoniennnes mennent aussi une opération à l'est et au nord.
Si dans l'armée la situation est ainsi humanitaire, au sein du SPIE elle n'est pas exactement similaire. Le 4 janvier 2014, peu après le déclenchement de l'intervention, un Conseil de Sécurité National est réunit avec pour objet un "Plan d'Action de Tanska à l'égard du Hvitnesland". Basé sur un cour rapport, non public mais que nous avons pu consulter, le CSN évoque que l'objectif politique de Tanska au Hvitnesland "est de ramener un Etat de droit et une protection des Droits humains suffisante auprès des populations civiles tout en instaurant un cadre permettant d'assurer le maintien de ces conditions, le tout en accord avec la législation fédérale tanskienne". Sans donner plus de précision, cet objectif politique ouvre de multiples portes, et possiblement celui de la construction d'un Etat, qui n'est ici pas mentionner. Plus encore, le CSN précise que cet objectif, bien qu'hautement important, ne doit pas être maintenu si il venait à "comporter un risque substantiel de guerre avec Kölisburg ou le Vakloïnenland". La porte ouverte est elle-même attestée par la création, dès début janvier, d'une administration temporaire de libération placée sous la direction de Sofia Mäkelä.
Cette administration temporaire est le point crucial de Kønstantinopolis. Comme le reconnu un administrateur tanskien délégué à l'éducation sur place pendant 8 mois, "en instaurant une partie de normes sur place, nous avons fait naître l'idée que ce territoire était gouvernable voir administrable par nous, ou par des gens formés par nous". Dès le 5 janvier, le Porcureur délégué aux territoires libérés annonce la suppression de la peine de mort. La formation de l'administration temporaire de libération est pourtant née d'une logique bien temporaire. Dans une note du 1er janvier 2014, premier jour de l'opération, Mäkelä, écrivant à Asmus Sørensen, Administrateur-exécutif pour la Cohésion des territoires libérés sous administration temporaire, indique bien que l'administration sera amenée à "faire des choix sensibles afin d'assurer notre départ au plus vite", confirmant la volonté de départ des tanskiens. Une posture que Mäkelä elle-même réaffirma sans aucune hésitation en septembre 2014, près de 9 mois après son arrivée. Mais à cet époque, "le bien était déjà fait" reconnait Torsen, un administrateur au nom modifié. Au sein de canaux de discussions discord, les partenaires sont aussi en désaccord.
Tanskien : Nous avons désormais un important passif avec Kønstantinopolis, ça ne me paraît pas incohérent de garder là-bas une administration plus que temporaire.
Teylais :Cela ne me gêne pas. Teyla n'a pas d'utilité à rester là-bas, mais si vous le souhaitez, on vous laisse.
Sylvois :Cette affaire du Hvitnesland, je ne sais pas ce que nous aurions fait à votre place. Slva soutient à fond la libération du territoire et les actions humanitaires...mais nous risquons de ne pas approuver l'annexion.
Tanskien : Nous n'approuverons pas l'annexion non plus. Mais on ne peut pas accepter non plus de partir sans accord de démocratisation du Valkoïnenland. Cela pourrait mener à une situation de fait d'administration non voulue.
Teylais : Que veux tu dire par là ?
Tanskien : Tanska refusera de partir sans accord sur la confirmation des changements de droits effectués. Surtout pour la peine de mort.
Quelques mois plus tard, la situation se poursuit et la Première minisre, Kaja Kallas reçoit sur son bureau une étude du SPIE sur la "possibilité d'un non-départ des troupes tanskiennes du Hvítneslånd". Aucun officiel tanskien n'a voulu confirmer l'existence d'une telle note que le Street Sea Journal a pu partiellement consulter. En particulier, la conclusion avance que le maintien d'une présence tanskienne serait un facteur de séparation du territoire et de création de nouvelles formes de gouvernance. La note s'achève en précisant que "cette option reste lointaine et inenvisageable en l'état actuel". En juillet 2015, un mois après la rédaction de cette note, les soldats tanskiens quittent Kønstantinopolis après plus d'un an de négociation avec le pouvoir. Au sein des messageries intergouvernementales, les officiels tanskiens reconnaissent l'échec des négociations. Le départ, alors non basé sur des accords comme initialement voulu est basé sur la crainte que le maintien de l'occupation pourrait provoquer l'implosion de l'Etat du Valkoïnenland déjà fort affaiblit, un propos validé par l'homologue Teylais.
A l'été 2015, 5 ans après la création d'Hvall Sleppt, la situation tanskienne a ainsi drastiquement évoluée. Rosborg-Skaudme, à l'origine de l'opération est devenu "un point secondaire de l'équation" reconnaît Svend. Si Tanska y est toujours active, les moyens sont limités et les opérations ne sont que des affaires courantes. A l'inverse, Kønstantinopolis occupe désormais un point central dans la politique tanskienne. Lorsque les Tanskiens partent, ils emmènent avec eux 10 000 réfugiés. Sans l'avoir initialement voulu, l'Administation tanskienne a, au travers de son inertie propre, créé une administration parallèle qui dura plus d'un an, marqua durement les pratiques des administrés en question et des politiques. Elle fonda aussi les bases d'une gouvernance différenciée sur le territoire. Une parenthèse d'une autre forme d'Etat qui n'était vieille que de quelques mois lorsque la monarchie s'effondra pendant l'hiver 2015-2016, laissant un trou que cette parenthèse pouvait venir combler. Indirectement, pour la classe politique tanskienne, Kønstnatinopolis devient un cas du quotidien. Une affaire fréquente qui réunit régulièrement fédéralistes, conservateurs et socialistes autour d'une même table. Elle marqua aussi profondément l'armée et les réservistes qui séjournèrent en nombre dans la ville. Arrivés l'humanitaire à la bouche, les tanskiens seraient ainsi repartis l'administration en tête. Tout en maintenant la volonté officielle du départ, l'option devient de moins en moins envisageable au fur et à mesure des mois. Une situation renforcée par l'arrivée de réfugiés qui, en dépit de leur faible nombre, eurent un fort poids politique sur ces quelques mois encouragés par la classe politique tanskienne.
En Janvier 2016, lorsque l'insurrection se déclencha, plusieurs dizaines de tanskiens étaient aussi dans les rues de Kønstnatinopolis, non affiliés au gouvernement et aux renseignements, ils animèrent vivement la mention de Tanska, cousin lointain qui pouvait venir en aide. Les chefs des révolutionnaires étaient pour la plupart d'anciens membre de l'administration temporaire ou des proches de celles-ci. Les soldats de la Baie des Moutons, vraisemblablement entraînés par Tanska, portaient aussi avec eux ces mêmes souvenirs et messages, mais aussi la même vision de la gouvernance et de l'administration. Dès les premiers jours de Nordlig-Kors, avant même l'arrivée de tanskiens en soutien, Tanska était en réalité déjà là. Sans l'avoir déclenchée, l'étape finale de Hvall Sleppt venait se déclencher d'elle-même.