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RÉPUBLIQUE DES TROIS NATIONS
Empereur-Président des Républiques - Palais de l'Union

Discours de l’Empereur-Président
Le 1er avril 2017 à 12h00





Citoyennes, citoyens, de toute les Républiques et du monde,

Si je m’adresse à vous aujourd’hui, c’est afin de vous faire part, à vous ainsi qu’à la communauté internationale, de changements majeurs, de transformations notables, et, par la même occasion, de rassurer les puissances voisines quant à la fonction d’Empereur-Président. J’ai entendu certains mots, certaines inquiétudes, selon lesquelles cette fonction marquerait la fin de notre démocratie. Je tiens à le dire clairement : ce n’est pas le cas.

Les élections auront bien lieu, comme prévu, de manière accélérée. Dans six mois, le peuple sera appelé aux urnes. De ces élections émergeront une nouvelle configuration politique, avec une assemblée nationale et un Sénat, qui, à leur tour, donneront naissance à trois assemblées républicaines. Parmi ces trois, une en particulier retiendra toute notre attention : l’Assemblée de Kolca. Oui, chacun d’entre vous sait parfaitement de laquelle je parle. C’est là que se joue une part essentielle de notre avenir.

Je vous annonce donc solennellement que la réforme institutionnelle concernant Kolca touche à son terme. Quels changements cela implique-t-il concrètement ? Il ne s’agit plus, désormais, d’une République Coloniale centralisant les Vice-Royautés dans une structure ambiguë, notamment du fait de la domination économique des grands propriétaires. Non, nous entrons dans une nouvelle ère. À compter d’aujourd’hui, Kolca ne portera plus le titre de République Coloniale. Voici son nouveau nom : République Fédérée de Kolca et d’Afarée, ou R.F.K.A. si l’on veut en faire un acronyme. Peut-être est-ce un peu long, mais ce nom a le mérite d’être juste. Il reconnaît enfin la place de l’Afarée dans notre République des Trois Nations, comme l’ont démontré les référendums enregistrés par Maximilien Reuter (Président du Sénat de 2000 à 2006) et Henri de Rivoli (Président du Sénat de 1976 à 1979, Empereur-Président de 1979 à 1994, Roi-Président sous deux mandats de 1994 à 2000 et de 2000 à 2006) entre 2003 et 2005.

En évoquant Henri de Rivoli, j’en viens à la fonction d’Empereur-Président. Quelle est-elle ? Pour faire simple, cette fonction résulte de la fusion des rôles de roi président et de président du Sénat, fusion validée à la fois par le Sénat et par les présidents de chacune des trois républiques. Cette fonction est donc légitime, et elle permet de garantir une stabilité dans l’équilibre des pouvoirs. J’en suis le quatrième titulaire. Le premier fut Louis Philippe Fyss, surnommé « le Père », de 1931 à 1946, que je considère ici sans détour comme le pire d’entre tous. Son mandat fut marqué par une guerre coloniale sanglante, justifiée par des violations intolérables des droits humains entre 1940 et 1946. Son fils accéda lui aussi à la fonction, et son propre fils, à son tour, occupa le poste de 1961 à 1976. Lui succéda Henri de Rivoli, de 1979 à 1994, qui devint ensuite deux fois Roi-Président, élu démocratiquement, de 1994 à 2006 (2000).

C’est à la suite des abus de pouvoir de Louis Philippe que fut instaurée une réforme fondamentale : désormais, tous les trois ans, la mandature de l’Empereur-Président est remise en question. Le Sénat, ainsi que les trois assemblées républicaines, doivent se prononcer. Pour que le mandat soit reconduit, il faut l’accord du Sénat et d’au moins deux des trois républiques. Cette reconduction peut intervenir cinq fois, soit quinze années au total. C’est ainsi que mon mandat pourra être confirmé en 2019, puis en 2022, et qu’il le sera, s’il plaît aux institutions, jusqu’en 2031. Passé ce délai, je pourrai éventuellement me porter candidat au titre de Roi-Président, mais pas à celui de Président du Sénat, ce que la Constitution m’interdit.

Si un vote venait à se retourner contre moi, je serais dans l’obligation d’organiser de nouvelles élections générales dans chacune des trois nations, afin de désigner un nouveau roi président et un nouveau président du Sénat. Il va sans dire que je ne pourrais pas me représenter à ces scrutins. Ce n’est pas une interprétation personnelle, c’est ce que prévoit expressément notre loi fondamentale.

La démocratie républicaine ne prend donc pas fin. Nous traversons un moment notable, oui, mais nullement une rupture. Mon mandat, renforcé, ne signifie pas un pouvoir absolu. Il signifie que je cumule, oui, les prérogatives du Président du Sénat et celles du Roi-Président. Cela signifie aussi que j’exerce un pouvoir d’influence, et non un pouvoir de contrainte. Je lis ici ce que dit la Constitution : " l’Empereur Président, comme le Roi-Président ou le Président du Sénat auparavant, possède un droit d’influence sur les votes. Cela signifie qu’il peut influer sur certaines décisions, mais non les imposer. " D’ailleurs, les votes d’influence sont strictement encadrés, et il m’est interdit de réutiliser ceux qui ont déjà été employés par mes prédécesseurs ou par moi-même avant 2012. Mon action est donc limitée, contrôlée, et soumise à des règles strictes.

Pourquoi dit-on du Roi-Président qu’il détient un pouvoir fort ? Parce que son pouvoir tient moins à ses prérogatives institutionnelles qu’à sa capacité de convaincre. C’est là que réside sa véritable force. Et c’est ainsi que l’Empereur-Président se distingue : par sa faculté d’entraîner, de convaincre, de fédérer.

Si la crise actuelle devait être résolue rapidement, je m’engage, publiquement, à écourter mon mandat. D’une part, parce que je souhaite rester dans la vie politique et ne pas m’en retirer trop tôt. D’autre part, parce que j’ai un profond attachement à nos institutions démocratiques, et que je ne veux pas qu’elles soient altérées par une centralisation excessive.

Concernant le remaniement du gouvernement, je confirme que les élections auront lieu dans six mois. Le processus électoral ne changera pas. Les citoyens éliront leurs représentants dans les assemblées, et le nombre d’électeurs à Kolca connaîtra une augmentation considérable. Cela n’étonnera personne. J’espère que les partis politiques sauront s’adapter à cette nouvelle donne. Certains devront sans doute revoir en profondeur leurs méthodes, car il est probable que plusieurs disparaissent dans cette recomposition.

Certains parlent de coup d’État. Le Parti Radical Colonial (P.R.C), en particulier, s’en est fait l’écho. Ils dénoncent la réforme législative engagée à Kolca. Ils ont raison sur un point : oui, j’ai forcé la main à Kolca. J’assume cette décision. Il n’est pas abstrait de dire que j’ai imposé cette réforme. Pourquoi ? Parce qu’il fallait sortir d’un blocage. Notre système électoral repose sur un équilibre entre les assemblées et le Sénat, composé de 99 membres? 33 par République. La représentation y est proportionnelle. Si un parti obtient 10 % des sièges dans une assemblée, il aura droit à 10 % des 33 sièges sénatoriaux correspondants. Ce calcul s’applique sur l’ensemble des républiques.

Le Parti Radical Colonial (P.R.C) , je le rappelle, bénéficie d’un soutien important de groupes extrémistes. Il détient actuellement 111 sièges à Kolca, soit à peine 10 sièges de la majorité absolue. Cela lui assure déjà une quinzaine de sièges au Sénat, dont 21 au total. Une majorité écrasante de ces sièges provient bien évidemment de Kolca. À l’inverse, le P.S.D. (le Parti Social Démocratique), parti du gouvernement, répartit sa représentation entre les trois républiques.

Alors pourquoi crient-ils au scandale ? Parce qu’ils savent qu’avec l’élargissement du corps électoral, ils perdront du terrain. Les nouveaux citoyens libres de Kolca n’adhéreront pas, j’en suis persuadé, aux thèses nauséabondes de ce parti. C’est l’occasion d’ouvrir cette région à d’autres courants politiques, et de voir peut-être émerger des forces plus progressistes. Jusqu’à présent, Kolca n’était représentée que par des partis de droite. Ce n’est pas un mal en soi, mais les équilibres sont appelés à changer, et cela me paraît sain.

Un dernier mot, pour conclure ce discours. Il concerne les 250 ans de la République des Trois Nations. Certains ont affirmé que ces festivités n’auraient pas lieu. C’est faux. Elles auront bien lieu, et avec toute l’ampleur que l’événement mérite. Pourquoi ? Parce que nous ne devons pas cesser de vivre, de célébrer notre histoire, parce que certains États nous menacent. Nous ne devons pas nous soumettre à la peur. Notre République fêtera ses 250 ans au début de l’année 2018, comme prévu. De nombreuses nations seront invitées, notamment à un grand défilé militaire auquel nous espérons voir nos alliés et partenaires participer. Notre propre armée défilera également, et l’année sera rythmée par une série d’événements diplomatiques, culturels et historiques d’importance.

Nous avons aussi l’intention d’ouvrir un dialogue avec l’Empire Antérinien, notre ennemi historique depuis près de deux siècles, depuis notre sécession, depuis les guerres coloniales des années 1940. Il est temps de mettre un terme à cette instabilité et de rétablir, si possible, une forme de paix durable.

Je le réaffirme ici, avec solennité : la démocratie de la République des Trois Nations n’est pas menacée. Nous ne céderons pas devant ceux qui souhaiteraient nous voir vaciller. Et vive les citoyens. Oui, j’ai parfois forcé le passage de certaines lois. On peut me qualifier de dictateur si l’on veut. Mais quelle dictature abolit la torture ? Quelle dictature supprime la peine de mort obligatoire ? Quelle dictature abolit la servitude ou le contrôle économique des masses ? Toutes ces pratiques, je les ai supprimées, et elles ne reviendront jamais. Il ne le faut pas.

Je vous remercie sincèrement de m’avoir écouté, malgré la longueur de cette allocution. Je vous souhaite à toutes et tous une excellente continuation, et je vous donne rendez-vous, très bientôt, dans les urnes.



Pour la République, la Démocratie et la Paix,
Lilian Christophe
Empereur Président de la République des Trois Nations
Président du Parti Socialiste Démocrate (PSD)


<i>Empereur-Président entre 2016 et 2031, Lilian Christophe</i>
Lilian Christophe,
Empereur-Président choisit et élu entre 2016 et 2031.


Rédigé par le Palais Sénatoriale en Commission, République des Trois Nations.

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TW : body horror, torture, sexe

L'opéra

OPÉRAL’opéra de Carnavale est un monstre qui dévore ses danseurs : la scène, seule éclairée, dessine dans le noir comme une bouche ovale dans laquelle se détachent en contre-jour des centaines de silhouettes de têtes de spectateur. Assis dans les tribunes ou les gradins, ils viennent du monde entier se presser chaque soir pour découvrir les spectacles les plus originaux et retors du monde. Transhumaniste et décadente, la Principauté met en scène les corps dans leur splendeur et leur horreur. Sur le plateau s’agitent des créatures que l’on peut à peine qualifier d’humaines : trop de membres ou pas assez, nanismes et gigantisme se côtoient, se caressent et s’accouplent. On expose à nu les moignons et les organes génitaux difformes, le spectre infini des bizarreries pondues par la nature ou crées en laboratoire. Il y a des êtres humains qu’on a fusionné en deux, des siamois artificiels cousus dans les tréfonds de Grand Hôpital, des hommes mille-pâtes, des hommes-bêtes, des hybrides qui ne survivront pas plus de quelques heures une fois le spectacle terminé. Un grand baraqué a greffé à la place du sexe la trompe d’un éléphant. C’est une allégorie de la bestialité. Un enfant possède, en guise de bras, les aigles disproportionnées d’un aigle royal. Suspendu au plafond de l’opéra, il culmine à quinze mètres de haut où on le balance comme une maquette d’avion. En tournant, il arrosa les spectateurs de ses pleurs silencieux. Dans une grande cuve d’eau, une sirène tranchée sous le nombrils et dotée d'une queue pourrissante de thon, tente à la force de ses bras désespérément de remonter à la surface de l’eau pour respirer.

Tout le monde a oublié l’histoire que chantent la vingtaine de castrats et les deux hommes-troncs, la bouche greffées à des cornemuses, qui ne peuvent pour supplier que souffler de longues et dissonantes plaintes. On est là pour voir des corps mutilés, difformes et bizarres, danser, ou s’agiter selon leurs moyens. Les spectateurs huent les mauvaises performances, le bruit des conversations d’affaire couvre largement les cris, les plaintes et les fausses notes. Carnavale expose cruellement et crument l’humanité dans toute son étrangeté et ses extrêmes. Les gens qui viennent contempler le spectacle veulent vivre et se sentir vivant. Au-dessus de la scène, une phrase en français résume la vocation de l’opéra :


Il est mort, mais moi je suis vivant.


De petits robinets fixés à l’arrière des sièges permettent de se resservir en champagne sans avoir à se lever. Certaines tribunes, moyennant supplément, proposent une expérience immersive avec vaporisation continue de poppers et sex toy vibrant intégré au coussin. Il suffit de se balancer à son rythme sur sa chaise pour profiter à la fois des plaisirs des yeux et de ceux de la chair. D’autres prestations proposent de fabriquer virtuellement votre propre chimère sur une tablette graphique. Grand Hôpital exposera la créature ainsi façonnée lors de la prochaine représentation. Dans l’obscurité des tribunes, la luminosité des téléphones, rivés sur le cours de la bourse, fait comme des petites étoiles tombées au sol.

Il n’y a pas que des Carnavalais à l’opéra de Carnavale. Carnavale est une ville-monde, peut-être la seule et l’unique d’ailleurs, cosmopolite, bordélique, chaotique. Une ville où tout est possible et où tout le monde trouve son compte. A ce moment-là, les rideaux de la scène se referment : c’est l’entracte, la deuxième partie du spectacle commencera d’ici trente minutes.

- Dites dont monsieur, vous êtes Teylais ?
- Oui oui, vous l’avez reconnu à mon accent ?
- Non, à vos cernes ! vous avez l’air d’un homme très déprimé.

La verni moral dont les sociaux-démocrates badigeonnait consciencieusement leurs vies insipides peinait à correctement dissimuler leurs penchants humains et donc profondément décadents. Comme du monde entier on venait depuis des décennies à Carnavale s’adonner à ses fantasmes les plus abominables, aux plaisirs les plus intenses, aux expériences les plus atypiques, avant de s’en retourner à une existence morose faite de lois, de tabous et de bons sentiments. La Banque Princière Castelage débordait de comptes bancaires étrangers, ouverts à Carnavale pour bénéficier de l’exil fiscal, mais aussi pour profiter de devises intraçables une fois sur place. Il ne faudrait pas que l’on découvre dans vos relevés de compte que vous vous êtes payé des nuits torrides avec un clone de Lorenzo ! Du monde entier on venait à Carnavale pour s'amuser. Pour se sentir, ne serait-ce qu'un instant béni, exister. Pleinement habiter son corps, mesurer dans le creux de sa main l'entièreté de sa puissance, sans remords. On venait à Carnavale tuer le risque de ses regrets. C'est une ville qui offre tout, à commencer par l'intensément satisfaisant sentiment de plénitude de ceux qui, pour quelques heures, vivent enfin en accords avec leur nature.

Les rideaux s’ouvrent : chut ! C’est quelque chose de nouveau ! Après les monstres, la beauté sublime du corps amélioré. Les exosquelettes dansent à la place des danseurs, les corps nus s’ouvrent pour dévoiler des rouages et une machinerie organique. Sous les yeux émerveillés de l’assistance, une femme se dévisse la boîte crânienne et en sort son cerveau placé dans une poche en plastique remplie d’eau, relié à sa colonne vertébrale par une batterie de fils électriques. C’est l’aboutissement de la science carnavalaise, les miracles de Grand Hôpital. Les danseurs font des bonds de plusieurs mètres de hauts, montés sur des chevilles à ressorts, et retombent avec grâce comme sur un nuage. Les amputés ont leurs bras et leurs jambes remplacées par des membres plus performants qui subliment et décuplent les performance de l’espèce humaine.

- Vous ne verrez jamais quelque chose de semblable ailleurs.
- C’est vrai, mon gouvernement est trop timoré pour comprendre ce qui est vraiment beau.
- Du cyanure dans votre champagne ?
- Non merci je ne me suicide que dans quinze jour, j’ai des places pour le zoo avant.
- Vous avez bien fait, le zoo de Carnavale c’est quelque chose qu’il faut voir avant de mourir.

La Principauté vous marque au fer rouge, la culture carnavalaise est unique au monde, et l’OND, par jalousie, tente de la détruire. Mais elle vit encore et toujours, dans le souvenir et le cœur de ceux qui ont un jour goûté aux plaisirs interdits. Nombreux sont ceux qui, silencieux, craignent pour leurs avoirs Castelage et se maudissent de n’avoir pas pu assister à la mechascénie Obéron©, le programme de 2017 avait l’air aussi sulfureux que formidable. Parce qu’elle est unique, Carnavale parait isolée, mais elle compte en vérité des alliés dans le monde entier.
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Déclaration
Du Commissariat aux Affaires Extérieures du Grand Kah
Réponse à la communication du Ministère des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla et proposition de dialogue constructif.
08/05/2017 (ou suite immédiate des bombardement menés par l'OND en Carnavale)

Excellences,

Nous vous remercions sincèrement d'avoir pris le temps de formuler une réponse aussi détaillée à notre précédente communication. Le Commissariat aux Affaires Extérieures du Grand Kah accueille toujours avec le plus grand intérêt les perspectives de ses partenaires, et nous sommes persuadés qu'un dialogue franc, fondé sur des faits vérifiables, est le chemin le plus sûr vers la restauration de la paix et de la confiance mutuelle.

Nous souhaitons revenir, dans le même esprit de clarté que le vôtre, sur quelques points qui semblent encore sujets à interprétation.

Votre ministère s'interroge, à juste titre, sur la légitimité des nouvelles autorités carnavalaises. Nous partageons entièrement votre souci de voir émerger un pouvoir stable et représentatif. C'est précisément pour cette raison que nous avons été surpris, mais également encouragés, de lire que l'Organisation des Nations Démocratiques elle-même a déjà reconnu un interlocuteur légitime. En effet, plusieurs de ses membres, y compris nos partenaires de Sylva, ont publiquement enjoint mademoiselle Améthyste Castelagne à "prendre contact avec l'OND pour établir un cessez-le-feu et des conditions de reddition".

En lui adressant une telle demande, l'OND reconnaît de facto sa capacité à représenter Carnavale et à négocier en son nom. Il serait pour le moins contradictoire de la considérer comme une interlocutrice valable pour une reddition, mais illégitime pour formuler un appel à l'aide humanitaire. Nous nous sommes donc simplement conformés à la logique déjà établie par l'OND elle-même en répondant à l'appel de l'autorité que vous avez vous-mêmes identifiée.

Votre ministère nous rappelle qu'il est de notre responsabilité de permettre le rétablissement de la confiance, de préférence par des "échanges privés". Nous ne pourrions être plus d'accord. C'est exactement la démarche que nous avons entreprise.

Comme le Secrétariat Général de l'OND en a parfaitement connaissance, le Grand Kah a officiellement et par la voie la plus directe contactée les plus hautes instances de votre organisation, et ce, avant même le déploiement de nos unités. Notre communication, dont la teneur était sans équivoque, appelait à une cessation des hostilités et à l'établissement d'un canal de déconfliction urgent.

Nous avons reçu une réponse du secrétaire général Roderick Benvolent, que nous remercions pour sa diligence. Il nous informait de la convocation d'une réunion d'urgence pour que les États membres puissent "mesurer avec tout le sérieux nécessaire [notre] demande". Nous respectons absolument ce processus délibératif et nous sommes, depuis, dans l'attente patiente du résultat de vos concertations internes, que nous imaginons constructives.

C'est pourquoi nous avons été d'autant plus surpris de voir des communiqués officiels, émanant d'États membres de l'OND, publiés avant même la conclusion de cette réunion cruciale. Il nous semble que la confiance mutuelle aurait commandé d'attendre que l'OND ait clarifié sa position collective avant de lancer des déclarations publiques qui, vous en conviendrez, peuvent être perçues comme préjudiciables à la sérénité du dialogue.

Nous comprenons parfaitement la complexité de la situation et le stress immense que la tragédie d'Estham a engendré. Les actions parlent plus fort que les mots. C'est pourquoi, au-delà de ces échanges épistolaires et publiques, triste spectacle offert à une communauté internationale que nous ne devrions pas ainsi prendre à partie, l’Union est disposée à aller plus loin.

Si l'Organisation des Nations Démocratiques le juge utile pour accélérer le processus de coordination et dissiper tout malentendu, nous sommes tout à fait disposés à organiser une consultation au plus haut niveau entre nos représentants et ceux du Secrétariat Général ou des États membres concernés. Une telle rencontre permettrait de mettre à plat l'ensemble des préoccupations évoquées.

Notre main reste tendue. Nos intentions sont, et ont toujours été, de mettre fin aux souffrances, de stabiliser la région, et de prévenir de nouvelles tragédies. Nous espérons sincèrement que nous pourrons rapidement dépasser ce stade de communications publiques pour entrer dans une phase de coopération active et efficace.

Avec l'expression de nos vœux renouvelés de dialogue fraternel,

Salut et Fraternité.
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